Comité consultatif de la Réserve naturelle de Saint-Martin - RAPPORT D'ACTIVITÉS 2019 - Réserve naturelle de Saint-Martin
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Réserve Naturelle SAINT MARTIN Sommaire Présentation de la RNN 4 Rapport d’activités au 1er décembre 2019 14 Compte-rendu du comité consultatif du 26 juin 2019 65 Présentation de la RNN Localisation : île de Saint-Martin Collectivité de Saint-Martin Surface totale 3 060 hectares, dont : Terrestre : 153 hectares Marine : 2 907 hectares Type de protection : Réserve naturelle nationale Catégorie UICN : IV Texte de création : décret ministériel n°98-802 du 3 septembre 1998 Photo de couverture © Julien Chalifour 2
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Description 3 écosystèmes marins et côtiers juxtaposés : 4 grandes unités écologiques : • Espaces lacustres et mangroves, • Les formations xérophytiques des • Herbiers de phanérogames marines et côtes et falaises, récifs coralliens, • Les récifs coralliens, • Espaces littoraux (plages, falaises, îlets, • La mangrove, végétation de bord de mer) • Les herbiers de phanérogames marines La plage de Petites Cayes 4
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Biodiversité Le rocher Créole Principaux habitats, faune et flore dominées par le palétuvier rouge Rhizo- remarquables phora mangle. Elle sert de zones de nurser- ies pour de nombreuses espèces (poissons, Les formations xérophytiques sont très car- crustacés...) qui s’y reproduisent et vivent à actéristiques des conditions pédo-climatiques l’état adulte dans d’autres milieux. Autrefois de l’île de Saint-Martin, ce qui explique leur plus abondante, elle n’occupe qu’un terri- importance. L’île subit un climat sec, et les toire très restreint aux abords de l’Étang aux épineux et les plantes grasses dominent sur poissons et des salines d’Orient. la région littorale au vent. Cette couverture végétale contient diverses espèces de Croton (Ti-Baume), de Lantana (Mille-Fleurs ou Ti- Les herbiers sous-marins sont composés de Baume jaune), de cactus, des frangipaniers phanérogames marines formant des prairies blancs ainsi que quelques essences arbores- où prédomine l’herbe à tortue Thalassia tes- centes telles qu’acacias et gommiers. tudinum. On les rencontre sur les formations sableuses proches du littoral. La mangrove, typique de la zone intertropi- Elles forment de grandes étendues servant cale, est un écosystème particulier se dével- de zones de nurseries et de frayères pour de oppant dans la zone intertidale. Elle est nombreuses espèces aquatiques (poissons, composée d’essences ligneuses halophytes mollusques, crustacés, tortues...). 5
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Les formations coralliennes de récifs con- Quatre espèces de cactus sont présentes dont struits de l’île de Saint-Martin se retrouvent l’une figure sur la liste régionale des espèces uniquement dans le périmètre de la Réserve à protéger par arrêté ministériel, Melocactus Naturelle sur la côte Nord-Est à Est entre intortus ou Tête à l’anglais ; sa densité est Eastern Point et Babit Point. Ces récifs cor- particulièrement élevée en deux stations. Les alliens ont d’ailleurs constitué l’un des fac- trois autres sont Mamillaria nivosa, Opuntia teurs primordiaux pour la délimitation de la triacantha et Cephalocerus nobilis. Réserve, d’où l’importance de la protection Quatre espèces de palétuviers, la plupart des de ces milieux. On note également des for- espèces de phanérogames marines, coraux, mations coralliennes non bioconstruites sur gorgones, mollusques, crustacés, reptiles les formations rocheuses en continuité avec marins, oiseaux de mer et oiseaux des zones les falaises et versants terrestres. Leur exten- humides du littoral sont protégées par plu- sion en mer est très limitée (3 à 5 mètres de sieurs conventions et notamment au niveau profondeur) et elles sont vite remplacées par international par la Convention de Carthag- les herbiers sous-marins. ène. Poisson coffre (Ostraciidae) 6
Réserve Naturelle SAINT MARTIN L’avifaune 85 espèces d’oiseaux inféodés aux étangs et 6 espèces d’oiseaux marins, dont : Balbuzard pêcheur, Pandion haliaetus Colombe à queue noire, Columbina passerina Frégate superbe, Freguta magnificens Grande Aigrette, Ardea alba Héron Garde-bœufs, Bubulcus ibis Mouette atricille, Larus atricilla Paruline jaune, Dendroica petechia Pélican brun, Pelecanus occidentalis Pluvier à collier interrompu, Charadrius alex- andrinus Pluvier de Wilson, Charadrius wilsonia Sucrier à ventre jaune, Coereba flaveola Saint-Martin constitue une zone de passage et Frégate superbe (Freguta magnificens) d’hivernage privilégiée pour les limicoles et les anatidés. classés en réserve naturelle (Salines d’Orient Saint-Martin possède effectivement une to- et étang aux Poissons) - font l’objet d’un ar- pographie favorable à l’accueil d’oiseaux, rêté préfectoral de protection de biotope. Ils grâce à la présence de nombreux étangs sont affectés au Conservatoire du littoral et répartis sur l’ensemble de l’île. gérés par la Réserve naturelle. Les 14 étangs de Saint-Martin - dont deux sont Les tortues Les sites de la Réserve Naturelle sont des lieux de ponte pour des tortues marines, comme la tor- tue luth, Dermochelys coriacea, la tortue imbriquée, Eretmochelys imbricata ou la tortue verte, Chelonia mydas. Tortue verte (Chelonia mydas) 7
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Les mammifères marins - Dauphin commun (Delphinus delphis) - Dauphin tacheté pantropical (Stenella attenuata) - Dauphin tacheté de l’Atlantique (Stenella frontalis) - Dauphin à long bec (Stenella longirostris) - Grand dauphin (Tursiops truncatus) - Globicéphale tropical (Globicephala macrorhynchus) - Orque (Orcinus Orca) - Baleine à bosse (Megaptera novaeangliae) - Cachalot (Physeter macrocephalus) Baleine à bosse (Megaptera novaeangliae) et son petit © Laurent Bouveret 8
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Gestion Harvé Viotty Statut de l’organisme de gestion : Association de Gestion de la Réserve Naturelle Nationale de Saint-Martin Président : Harvé Viotty Vice-présidents : Pierre Aliotti, Bulent Gulay Trésorier : Michel Vogel Secrétaire : Brigitte Delaître Direction : Nicolas Maslach Coordonnées : Réserve naturelle nationale de Saint-Martin 11 rue Anegada, Hope Estate 97150 Saint-Martin www.reservenaturelle-saint-martin.com Réglementation Décret n°98-802 du 3 septembre 1998 Art. Art. 8. - L’exercice de la chasse est interdit sur toute l’étendue de la réserve. 5. - Il est interdit d’introduire à l’intérieur de la ré- serve des animaux, quel que soit leur état de dével- Art. 9. - La pêche à la ligne, au filet, à la nasse, la oppement, sauf autorisation délivrée par le préfet, chasse sous-marine au fusil ou tout autre instrument après consultation du Conseil national de la protec- similaire, le ramassage d’animaux vivants ou morts tion de la nature et à l’exception de ceux qui partic- sont interdits dans l’espace maritime de la réserve. ipent à des missions de police, de recherche ou de Toutefois, la pêche des appâts à l’épervier, d’une sauvetage. part, et l’usage des types de sennes ciblant des es- Il est interdit, sous réserve de l’exercice de la pêche pèces pélagiques de petite taille sans contact du fi- dans les conditions fixées par l’article 9 du présent let avec le fond, d’autre part, peuvent être autorisés décret, et sous réserve d’autorisations délivrées à des dans des conditions déterminées par arrêté cosigné fins scientifiques ou d’entretien de la réserve par le par le préfet et par le délégué du Gouvernement préfet, après avis du comité consultatif : pour la coordination de l’action de l’État en mer, De porter atteinte aux animaux d’espèce non do- après avis du comité consultatif. mestique ainsi qu’à leurs oeufs, couvées, portées, ou Dans l’espace lacustre, la pêche est réglementée par nids, ou de les emporter hors de la réserve ; le préfet, après avis du comité consultatif. De troubler ou de déranger les animaux. Art. 10. - Les activités agricoles, pastorales et for- Art. 6. - Il est interdit : estières sont interdites, sauf le pâturage traditionnel 1° D’introduire dans la réserve tous végétaux, sauf au piquet, qui est réglementé par le préfet, après avis autorisation délivrée par le préfet, après consultation du comité consultatif. du Conseil national de la protection de la nature ; 2° Sous réserve d’autorisations délivrées à des fins Art. 11. - Il est interdit : scientifiques ou d’entretien de la réserve par le 1° D’abandonner ou de déposer tout produit de na- préfet, après avis du comité consultatif, de porter at- ture à nuire à la qualité de l’eau, de l’air, du sol ou teinte aux végétaux ou de les emporter en dehors de du site ou à l’intégrité de la faune et de la flore ; la réserve. 2° D’abandonner ou de déposer des détritus de quelque nature que ce soit ; Art. 7. - Le préfet peut prendre, après avis du comité 3° De troubler la tranquillité des lieux par toute per- consultatif, toutes mesures en vue d’assurer la con- turbation sonore, sous réserve de l’exercice des ac- servation d’espèces animales ou végétales dans la tivités autorisées par le présent décret ; réserve ou la limitation d’animaux ou de végétaux 4° De camper sous une tente, dans un véhicule ou surabondants dans la réserve. tout autre abri. Toutefois, le préfet peut autoriser et réglementer le bivouac ; 9
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Réglementation 5° De porter atteinte au milieu naturel en faisant Art. 17. - La circulation des véhicules à moteur du feu en dehors des installations prévues à cet sur la partie terrestre est limitée aux voies ou- effet ou en faisant des inscriptions autres que vertes à la circulation publique. Toutefois cette celles nécessaires à l’information du public ou interdiction n’est pas applicable : à la gestion de la réserve ; 1° Aux véhicules utilisés pour l’entretien et la 6° De pratiquer le ski nautique ainsi que le surveillance de la réserve ; scooter des mers sur toute l’étendue de la ré- 2° A ceux des services publics ; serve. 3° A ceux utilisés lors d’opération de police, de secours ou de sauvetage. Art. 12. - Les travaux publics ou privés sont in- terdits, sous réserve des dispositions de l’article L. 242-9 du code rural. En particulier, le minis- Art. 18. - La circulation des personnes peut être tre chargé de la protection de la nature pourra réglementée par le préfet, après avis du comité autoriser en tant que de besoin les travaux ren- consultatif, sur les parties terrestres et lacustres dus nécessaires par le rejet en mer d’effluents de la réserve. assainis, après avis du Conseil national de la Art. 19. - Les activités sportives ou touristiques protection de la nature. sont réglementées conjointement par le préfet Les travaux nécessités par l’entretien de la ré- et les autorités compétentes, après avis du serve ou la sécurité de la navigation peuvent comité consultatif, en conformité avec les ob- être autorisés par le préfet et par le délégué du jectifs du plan de gestion de la réserve. Gouvernement pour la coordination de l’ac- tion de l’État en mer, dans leurs domaines de Art. 20. - Il est interdit aux aéronefs motopro- compétence respectifs, après avis du comité pulsés de survoler la réserve naturelle à une consultatif, sous réserve de l’application de hauteur du sol inférieure à 300 mètres. Cette l’article R. 242-22 du code rural. disposition n’est pas applicable aux aéronefs d’État en nécessité de service ni aux opéra- Art. 13. - La collecte des minéraux, des fossiles tions de police, de sauvetage ou de gestion de et vestiges archéologiques est interdite, sauf la réserve naturelle, ainsi qu’aux aéronefs au autorisation délivrée à des fins scientifiques par décollage ou à l’atterrissage sur les aérodromes le préfet, après avis du comité consultatif, et proches ou effectuant les manœuvres s’y rat- conformément à la réglementation en vigueur tachant. pour les fouilles archéologiques. Art. 21. - L’utilisation à des fins publicitaires Art. 14. - Toute activité de recherche ou d’ex- de toute expression évoquant directement ou ploitation minière, en particulier l’extraction indirectement la réserve est soumise à autor- de sable, est interdite dans la réserve. isation délivrée par le préfet de Guadeloupe, après avis du comité consultatif. Art. 15. - Toute activité industrielle ou com- Les activités professionnelles touchant à la merciale est interdite. Seules peuvent être photographie, la cinématographie, l’enregis- autorisées par le préfet, après avis du comité trement du son, la radiophonie et la télévision consultatif, les activités commerciales liées à la peuvent être réglementées par le préfet, après gestion et à l’animation de la réserve naturelle avis du comité consultatif. compatibles avec les objectifs du plan de ges- tion. Art. 22. - Les dispositions du présent décret ne peuvent avoir pour effet de limiter les activités Art. 16. - Sur la partie marine, la circulation militaires, et particulièrement la circulation et des personnes ainsi que la navigation et le le stationnement des unités de la marine na- mouillage des engins et des embarcations sont tionale, la sécurité des moyens militaires de réglementés par arrêté conjoint du préfet et du défense ainsi que les activités liées à l’exécu- délégué du Gouvernement pour la coordina- tion de la politique militaire de défense. tion de l’action de l’État en mer, après avis du comité consultatif. Art. 23. - La ministre de l’aménagement du Ces dispositions ne sont pas applicables aux territoire et de l’environnement est chargée de embarcations utilisées pour des missions, de l’exécution du présent décret, qui sera publié police, de sauvetage, de maintenance ou de au Journal officiel de la République française. signalisation maritime et pour la gestion de la réserve. 10
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Délimitation La superficie totale de la Réserve naturelle est et 545, 39 et 40, 37 et 38, 45 et 546 ; d’environ 3 060 hectares, dont 153,4 hectares Les abords de l’Etang aux Poissons : n° AW 43 de partie terrestre. et 546, ainsi que la portion de chemin située entre ces deux parcelles ; La partie terrestre est constituée des parcelles Baie de l’embouchure et Coconut Grove : n° cadastrales correspondant aux cinquante pas AW 23 ; géométriques et aux sites suivants : Ilet Pinel : n° AT 36 (à l’exclusion de la zone Le Rocher Créole : n° AT 5 et 6 ; d’accueil de la plage délimitée sur le plan ca- Bell Point : n° AT 4, 7, 9, 12, 13, 14 et 126 ; dastral annexé au décret) et AT 125 ; Pointe des Froussards : n° AT 138, 140 et 143 ; Petite Clef : n° AT 38 et 39 ; Eastern Point et Grandes Cayes : n° AT 29, 30 Tintamarre : n° AX 1 ; et 33 ; Caye Verte : n° AW 24 ; Les abords des Salines d’Orient : n° AW 8, 37, Les Ilets de la baie de l’embouchure : 38, 39, 40, 45, 545 et 548, ainsi que les por- n° AY 56, 57 et 58, tions de chemins situées entre les parcelles 8 11
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Délimitation (suite) Depuis le mois d’août 2008, la partie marine de la Bouée n° 4 : à 500 mètres de la pointe Nord-Est Réserve naturelle nationale (RNN) de Saint-Mar- de Tintamare tin est clairement délimitée par huit bouées lumi- Bouée n° 5 : à 500 mètres au Sud Est de Tintamare neuses, dans le périmètre desquelles la réglemen- Bouée n° 6 : entre Tintamare et Babit-Point (Mari- tation s’applique. na d’Oyster Pond) Les plaisanciers sont ainsi avertis de leur entrée Bouée n° 7 : dans la Baie Orientale, en limite de dans l’espace de la RNN, de jour et de nuit, grâce zone de la RNN à un éclat lumineux toutes les quatre secondes. Bouée n° 8 : dans la Baie de Cul-de-Sac Ces bouées portent la mention «Réserve», et sont De Tintamare au Rocher Créole, les bouées délim- numérotées de 1 à 8. itent ainsi une ligne d’environ 5 miles nautiques. Bouée n° 1 : au large du Rocher Créole dans le canal d’Anguilla Dans la Baie Orientale, dont le littoral est exclu Bouée n° 2 : à 500 mètres au Nord de la Pointe du territoire de la RNN, plusieurs petites bouées des Froussards. jaunes marquées du logo de la réserve délimitent Bouée n° 3 : à 500 mètres au Nord de la Basse le périmètre. Espagnole (Spanish Rock) 12
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Les missions de la Réserve sont aussi sous-marines L’équipe Direction garant du respect de la législation. Plongeur pro- •Nicolas Maslach fessionnel (CAH1B), titulaire d’un permis de nav- Diplômé de sciences politiques et titulaire d’un igation (Capitaine 200) et du brevet national de master de l’Institut français de l’urbanisme, le di- sauveteur et secours aquatique (BNSSA), il assure recteur-conservateur de la Réserve naturelle tisse le management de l’équipe des gardes. les relations avec les partenaires potentiels, les au- torités administratives et politiques locales et na- Sur le terrain en permanence, les gardes de la tionales, afin de favoriser la réussite des projets et Réserve assurent plusieurs fonctions: leur intégration dans le tissu économique social • Aménagement des espaces naturels et culturel. Il assure dans ce cadre la recherche • Pose et entretien des mouillages de financements. Il a également mis en place le • Suivi des chantiers d’aménagements sanctuaire Agoa dans les Antilles françaises, pour • Participation aux suivis scientifiques la protection des mammifères marins, ainsi que le Commissionnés et assermentés, ils ont une mis- parc naturel marin de Mayotte. sion de sensibilisation et de police de la nature. Pôle études scientifiques • Christophe Joe • Julien Chalifour Garde depuis 2002, il occupe la fonction police Le responsable de ce pôle est titulaire d’un DESS de la nature et sensibilisation. Il bénéficie d’une re- en développement local, aménagement du terri- connaissance d’agent forestier et d’aménagement toire et gestion intégrée des ressources naturelles des espaces naturels. Originaire de Saint-Martin en milieu tropical. Il coordonne les programmes et plurilingue, il facilite les échanges avec le pub- scientifiques et suit l’état de santé des écosystèmes lic. Titulaire d’un permis de navigation (côtier) et protégés. Il encadre également les stagiaires et plongeur de niveau 2, il renforce l’équipe de ter- mène des actions de sensibilisation du public et rain. des scolaires. Ses certifications professionnelles lui permettent d’intervenir sur le terrain : permis • Vincent Oliva de navigation hauturier et plongeur professionnel Responsable du pôle éducation et environnement, (CAH1B). il sensibilise le jeune public à la protection de l’environnement. Titulaire d’un brevet de télépi- • Aude Berger lote de drone, il réalise des photos et des vidéos Diplômée en sciences et techniques de la mer et aériennes, notamment à l’occasion des suivis sci- titulaire d’une licence professionnelle en protec- entifiques. Il est également plongeur professionnel tion de l’environnement à l’UAG, elle a été em- (CAH1B) et détient son permis côtier. bauchée par la Réserve naturelle en tant que chef de projet LIFE. • Ashley Daniel Embauchée en 2015, elle a bénéficié de forma- Pôle aménagement, surveillance et police de l’en- tions pour les suivis scientifiques des tortues ma- vironnement rines et des oiseaux. Comme tous les gardes, elle • Franck Roncuzzi connaît les gestes des premiers secours en équipe. Homme de terrain, il gère la réalisation des travaux Elle apprécie particulièrement la sensibilisation sous-marins ainsi que la gestion et l’entretien du des scolaires à la protection de l’environnement. matériel et des équipements. Assermenté, il est le 13
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Rapport d’Activités 2019 14
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Sommaire Favoriser la conservation des Favoriser la conservation récifs coralliens et des espèces des sites de nurserie pour les associées requins et les raies • L’IFRECOR accueillie par la Réserve • Requin et raies à l’ordre du jour 31 naturelle 17 • Le corail attaqué par une maladie Maintenir ou améliorer les mortelle 18 conditions d’accueil pour les • Une convention et des crèmes populations de mammifères solaires pour protéger le corail 19 marins • Partenariat avec Alphanova pour la sauvegarde du corail 20 • MEGARA 4 : un succès ! 32-33 • Saint-Barth : une vraie place dans • Réunion au Gosier autour des l’IFRECOR 21 mammifères marins 34 • Récifs : un bilan mitigé 22 • Prise en charge d’un bébé dauphin • Une étudiante dédiée à BioHab2 23 en détresse 35 • “La vie du récif” : une belle réédition 23 • Les mammifères marins sur écoute 36 Favoriser la conservation des Maintenir ou améliorer les herbiers de phanérogames ma- conditions d’accueil pour les rines et des espèces associées populations d’oiseaux marins nicheurs • Compagnonnage entre réserves 24 • Une approche sociologique de l’écologie 37 Favoriser la conservation des • ZICO pour la protection des oiseaux 38 herbiers de phanérogames ma- rines et des espèces associées Maintenir ou améliorer l’état écologique des étangs • Tortues : 251 traces relevées et 422 patrouilles 25 • Démarrage d’une pépinière de • Formation des bénévoles du réseau palétuviers 39 tortues 26 • Menace sur l’étang de Chevrise 40 • 8 tortues tuées en 10 mois 27 • Un guide pour restaurer et réhabiliter • Priorité aux tortues sur les plages 28 la mangrove 41 • Désastreuses conséquences des constructions sur les plages 29 Favoriser la conservation de la • Les tortues vertes face aux usagers de végétation xérophile la mer 30 • Mettre à jour la cartographie • Protection de la flore des îlets 42 sous-marine 30 15
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Sommaire Veiller au respect de la régle- • Nouveaux locaux pour la Réserve mentation et à une pratique des naturelle 53 activités humaines compatible • Données sauvées pour les siècles avec les objectifs de la Réserve à venir 53 • Réunion du comité consultatif de la • Rapport annuel du pôle police de réserve 54 l’environnement 43 • La Réserve : un outil au service de • Rencontre avec le nouveau com Saint-Martin 54 mandant de gendarmerie 43 • 256 chaises longues sorties de • Rencontre avec les gendarmes mobiles 43 l’étang 55 • La Réserve invitée aux réunions de • Cinq tables de pique-nique à police 43 Tintamare et Pinel 55 • 2500€ de dommages et intérêts en • Garde : un bon job d’été 56 faveur de la Réserve naturelle 44 • Nettoyage post-Irma avec les scouts 56 • La Réserve responsable uniquement sur son territoire 44 Améliorer les connaissances sur • Kite au Galion : un second PV pour le patrimoine naturel et le fonc- une seconde infraction 45 tionnement des écosystèmes • Sauvetage de deux plaisanciers 45 • Pollueur payeur 46 • LIFE BIODIV’OM : 2 grands objec- • Merci EME 46 tifs pour l’environnement ultramarin 57 • Deux espèces de mérous en danger 58 Assurer les missions de commu- • Comment favoriser la survie des nication, de sensibilisation et mérous 59 d’éducation à l’environnement • Le patrimoine naturel dans le projet “Forward” 59 • Ensemble protégeons la nature 47 • La Réserve à l’honneur dans Thalassa 48 Renforcer l’ancrage territorial • Renforcement de l’éducation à et régional de la Réserve l’environnement 48 • La Réserve au Sea Discovery Day 49 • La Réserve à Marseille avec l’UICN 60 • Une semaine d’observation pour • Double présentation de la Réserve une collégienne 49 au Sénat 61 • Des collégiens chanceux, à Pinel 50 • Un congrès au sommet 62 • RN - EDF : le courant est passé 51 • La Réserve transmet son savoir en • De nouveaux outils pédagogiques 51 Guadeloupe 62 • Nouvelle stratégie nationale en Optimiser les moyens de gestion faveur des AMP 63 • Saint-Martin au cœur d’un • Fin d’un long partenariat 52 document stratégique 64 • ICBI : un nécessaire diagnostic 52 16
Réserve Naturelle SAINT MARTIN L’IFRECOR accueillie par la Réserve naturelle Corail cerveau Du 3 au 7 juin 2019, la Réserve naturelle a accue- illi les 35 participants au comité national IFRECOR (Initiative française pour les récifs coralliens). Créé en 1999 et chapeauté par les ministres en charge de l’écologie et de l’outre-mer, l’IFRECOR a pour mission de mener une politique active favorable à la préservation et la gestion des récifs coralliens. Saint-Martin a été choisi pour organiser cet impor- Favoriser la conservation des récifs coralliens et des espèces associées tant événement biennal afin de mettre en valeur le territoire, presque deux ans après le passage d’Irma. Après une première réunion à la CCISM, les journées de travail se sont succédées à l’hôtel clone, en ce qui concerne l’île. Les récifs coralliens Esmeralda, où le comité était hébergé. À l’ordre les herbiers et les mangroves étant menacées dans du jour : les actions mises en œuvre par l’ensem- tout l’outre-mer français, chacun a présenté l’état ble des comités locaux, ainsi que par la Réserve des lieux de son territoire, dans les trois océans. à Saint-Martin - territoire actuellement dépourvu Parallèlement, les experts scientifiques ont exposé de comité local - pour la protection des coraux, le résultat de leurs travaux et des actions menées en les épaves post-Irma et l’état des lieux après le cy- faveur des récifs à travers le monde. L’IFRECOR est la déclinaison française de l’IC- les instances institutionnelles et politiques, les RI (International Coral Reef Initiative). Initiée utilisateurs et le public à la conservation de cet en 1995 par les États-Unis, plusieurs pays se habitat sensible et indispensable. L’ICRI est un sont immédiatement associés à l’ICRI : Aus- partenariat entre les gouvernements, les organ- tralie, France, Japon, Jamaïque, Philippines, isations internationales et les ONG. Elle met en Royaume-Uni et Suède. œuvre un plan d’action, suivi par plus de 80 L’objectif de l’ICRI est de sensibiliser les com- pays sur la centaine comptant des récifs coral- munautés riveraines vivant des récifs coralliens, liens sur leur littoral. Les participants au comité national IFRECOR 17
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Favoriser la conservation des récifs coralliens et des espèces associées Coraux victimes de la maladie SCTL © Guillaume Jorakhae Le corail attaqué par une maladie mortelle Déjà fragilisés par le réchauffement climatique et la surface des coraux massifs - corail cerveau, diverses pollutions, les coraux sont depuis moins corail cierge... - qui meurent en l’espace d’une d’un an la cible d’une bactérie, qui les tue en semaine sans possibilité de récupération. La quelques jours. Très présente en Floride et dans présence de cette bactérie a été confirmée au le Golfe du Mexique, cette maladie baptisée Rocher Créole et à Tintamare. La Réserve na- SCTL - Stony coral tissue loss, soit “perte de tissu turelle invite les plongeurs et les apnéistes à lui du corail dur” - s’est installée sur la partie hollan- signaler toute nouvelle observation, mais égale- daise en début 2019 et serait possiblement trans- ment à prendre les précautions nécessaires afin portée et essaimée par les eaux de ballast des d’éviter la diffusion de la bactérie, par exemple bateaux de croisière et de transport maritime. en désinfectant le matériel de plongée : rinçage Comme son nom l’indique, cette maladie se tra- à l’eau douce, chloration et séchage au soleil. duit par une rapide nécrose des tissus vivants à Coraux victimes de la maladie SCTL © Guillaume Jorakhae 18
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Une convention et des crèmes solaires pour protéger le corail Chaque année, entre 15 000 et 20 000 tonnes de de l’environnement et a approché la Réserve de crème solaire sont déversées dans les océans et Saint-Martin, à laquelle elle s’est engagée à vers- constitue avec le réchauffement climatique l’une er 1% de son chiffre d’affaires sur les produits des principales causes du blanchiment corallien. solaires au niveau mondial. En échange, la Ré- Parmi les produits chimiques - et toxiques - des- serve s’est engagée à favoriser la restauration des tinés à protéger notre peau des UV, l’oxyben- coraux sur son espace marin, notamment par zone constitue un poison pour le corail, dont il bouturage, et à diriger les activités touristiques modifie l’ADN et conduit les nouvelles pousses et de plongée sur certaines zones, afin de mettre Favoriser la conservation des récifs coralliens et des espèces associées à mourir sans possibilité de se développer. L’in- au repos les sites faisant l’objet de surfréquen- formation circule, le consommateur est en de- tation. Des membres du personnel d’Alphanova mande et de nouvelles crèmes solaires 100% ont participé à certaines de ces opérations et la bio et respectueuses de l’environnement appa- société a fourni des crèmes solaires et des vête- raissent. La Réserve naturelle encourage bien sûr ments anti UV à la Réserve. Également, la Ré- les baigneurs à utiliser ces produits novateurs serve a sensibilisé les clubs de plongée en leur et a signé une convention de mécénat avec Al- demandant d’interdire les crèmes chimiques sur phanova. Implantée à Hyères, cette société a ses sites de plongée. mis au point des produits solaires respectueux À Hawaï, où plus de la moitié des coraux ont blanchi entre 2014 et 2015, le gouvernement local a promulgué une loi interdisant la vente et l’usage de produits solaires toxiques pour le corail, applicable dès 2021. Acropora Cervicornis 19
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Partenariat Alphanova a remis un chèque de 12 000 € à la Réserve naturelle avec Alphanova pour la sauvegarde du corail Alphanova a remis un chèque de 12 000 euros à la Réserve naturelle, dans le cadre de son pro- gramme 1% pour le corail. Ce don a eu lieu au restaurant KKO le lundi 3 juin, au cours d’un cock- Favoriser la conservation des récifs coralliens et des espèces associées tail offert par Alphanova à l’occasion de l’ouver- ture du comité IFRECOR à Saint-Martin. Début ont été récupérées sur les pépinières affaiblies par juin, une équipe d’Alphanova Sun a pu découvrir le passage d’Irma et ont pu être fragmentées afin de les fonds marins de la Réserve et le travail effectué favoriser leur multiplication. Également, 200 de ces par l’équipe, en compagnie de Julien Chalifour, de petites pousses ont été redéployées sur le site de Bi- Camille Sanchez et Colette Buisson, les deux étudi- oHab2, au large de Tintamare. Pour l’heure, la Ré- antes en stage à la Réserve. Ils ont visité les habitats serve limite cette activité à ces sites artificiels, dans artificiels devenus depuis octobre 2018 le refuge la mesure où une dérogation de l’État est néces- des boutures de coraux. Certaines de ces boutures saire pour réimplanter sa production sur des sites Blanchissement du corail © IFRECOR 20
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Saint-Barth : une vraie place dans l’IFRECOR Auparavant inclus dans le comité local IFRECOR ité de Saint-Barth d’officialiser le partenariat avec (Initiative française pour les récifs coralliens) de l’IFRECOR et l’Agence française pour la biodiver- la Guadeloupe, Saint-Barth bénéficie depuis oc- sité (AFB), mais surtout de réunir l’ensemble des tobre 2018 de son propre comité local, qui s’est acteurs socioprofessionnels de l’île, afin d’animer réuni pour la première fois le 12 Avril 2019 à Gus- des groupes de réflexion, avec l’appui d’experts tavia, sous la coordination de l’Agence territoriale scientifiques. À l’issue de ces ateliers techniques, de l’environnement (ATE). Julien Chalifour, en les principaux enjeux de préservation des coraux charge du Pôle scientifique de la Réserve naturelle et des herbiers marins ont pu être identifiés et pri- Favoriser la conservation des récifs coralliens et des espèces associées de Saint-Martin, a participé à cette première réun- orisés, afin de sélectionner des actions à mettre en ion, qui a été l’occasion pour l’ATE et la collectiv- œuvre pour leur conservation. La première réunion du comité IFRECOR de Saint-Barth © ATE Récif corallien à Saint-Barth © ATE 21
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Récifs : un bilan mitigé Comment évolue la santé des récifs et des her- Grand-Case affichant la dégradation la plus im- biers sous-marins depuis le cyclone Irma ? Une portante en termes de densité de plants et d’eu- question à laquelle a tenté de répondre Emma trophisation, en raison d’un enrichissement im- Bernardin, étudiante en biologie, en 3ème an- portant de l’eau de mer en matières organiques. née de licence à l’université Jean-François Du côté des récifs, on observe une réduction Champollion, dans le Midi pyrénéen. Elle a con- de la couverture corallienne, particulièrement tribué à exploiter les données collectées lors des marquée hors de la réserve et à proximité de la plongées du suivi sous-marin mené par la Ré- Baie Orientale, soit moins de 10% de couver- serve en 2018, dans et hors des sites protégés. ture vivante. Cependant, Irma aura été l’occa- Pour les herbiers, le constat reste qu’ils ont été sion pour ces stations d’un important recul de la Favoriser la conservation des récifs coralliens et des espèces associées faiblement impactés, la station hors réserve de couverture en macro algues et en gazon algal. Suivi scientifique du récif corallien © Julien Chalifour 22
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Une étudiante dédiée à BioHab2 Colette Buisson, en stage à la Réserve natur- tion après une ultime soutenance. Sa mission à elle du 15 avril au 30 août, avait pour mission la Réserve a consisté à participer à l’implantation le déploiement et le suivi de la colonisation des d’un second habitat artificiel BioHab2, non loin habitats artificiels sous-marins, dans le cadre du d’Anse Marcel et dans la Réserve naturelle, et à projet BioHab2. Étudiante à l’institut Intechmer suivre la colonisation de ces habitats sous-ma- de Cherbourg (CNAM), elle a suivi pendant trois rins. Encouragée par Julien Chalifour, la jeune ans une formation de cadre technique en génie femme a décidé d’intégrer un Master à l’Univer- de l’environnement marin et a validé sa forma- sité de Corse. Favoriser la conservation des récifs coralliens et des espèces associées Colette Buisson «La vie du récif» : une belle réédition Les éditions guadeloupéennes PLB réédite la collection “La vie du récif”, un coffret composé de trois ouvrages, sur les poissons, les coraux et les créatures du récif. Très utilisés par les plongeurs et les naturalistes sous-marins, ces guides permettant d’identifier les espèces observées sous l’eau sont avant tout conçus pour les passionnés. Ils ont bénéfi- cié d’une mise à jour, à l’occasion de laquelle l’ensemble des gestionnaires d’aires marines protégées de la région a été sollicité. La Réserve naturelle de Saint-Martin y est présentée en détail, ainsi que les aspects liés à la pratique de la plongée sous-marine sur son territoire. Également, La Réserve a très volontiers partagé son expertise sur le bou- turage corallien et la création d’habitats artificiels. 23
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Favoriser la conservation des herbiers de phanérogames marines et des espèces associées Compagnonnage entre réserves Depuis 2007, la Réserve naturelle poursuit son par un suivi des mérous, dans le cadre du pro- suivi scientifique annuel des récifs et herbiers, gramme LIFE, sur quatre des huit sites visités. Ces qui s’est déroulé cette année du 9 au 12 septem- sites feront l’objet d’un suivi bi-annuel pendant bre, avec le concours d’un garde de la Réserve toute la durée du programme LIFE, soit jusqu’en guadeloupéenne de Petite-Terre. Il était venu 2023. Comme à l’habitude, ce compagnonnage aider l’équipe de Saint-Martin à documenter a vu l’équipe de Saint-Martin prêter main-forte à l’évolution de l’état des communautés coral- Saint-Barth et à Petite-Terre dans les mêmes con- iennes et d’herbiers, sur les stations de récifs et ditions. Aude Berger s’est rendue à Petite-Terre d’herbiers habituelles, dans et hors de la Réserve. du 15 au 17 novembre et Vincent Oliva à Saint- Cette année, ce suivi pérenne a été complété Barth du 20 au 22 novembre. 24
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Favoriser la conservation des populations de tortues marines Trace d’une tortue venue pondre Tortues : 251 traces relevées et 422 patrouilles Les écovolontaires se sont mobilisés cette an- vi de Baie Rouge et de la plage de Coralita. Pour née et n’ont pas été moins d’une cinquantaine Julien Chalifour, en charge du Pôle scientifique à patrouiller régulièrement sur les plages afin de de la Réserve, le retour de ces activités, malgré relever les traces de tortues marines venues pon- les stigmates d’Irma et les récents échouages de dre. Une première réunion d’information a eu lieu sargasses, est très encourageant, mais rappelle le 19 avril au restaurant l’Étage, à Hope Estate, et l’importance du maintien de la qualité et de la une seconde s’est tenue le 21 juin. Baie Blanche, tranquillité des abords des sites de ponte. à Tintamare, arrive en tête des sites de ponte, sui- Réunion des écovolontaires 25
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Formation des bénévoles du réseau tortues Les bénévoles du réseau tortues marines remplis- es, Aude Berger, du pôle scientifique de la Ré- sent avec régularité leur mission solitaire, qui est serve, les a invités à Tintamare, sur les plages de de relever les traces de tortues venues pondre sur baie Blanche et du lagon. Deux fois par semaine, les plages et de repérer les éventuelles signes de en août et septembre 2019, un ou deux de ces nidification. Afin de les rencontrer et leur faire bénévoles ont répondu présent et ont apprécié ce découvrir les actions de la Réserve, mais aussi les moment privilégié, en pleine nature et en com- aider à se perfectionner dans la lecture des trac- pagnie d’experts scientifiques. Une quinzaine de bénévoles du réseau tortues ont participé le 13 septembre 2019 à la nuit d’ob- Favoriser la conservation des populations de tortues marines servation des tortues sur la plage de baie Longue, aux Terres Basses. Du coucher du soleil jusque vers 22h30, tous ont attendu, sous la pleine lune mais en vain, qu’une tortue sorte de l’eau pour venir déposer ses œufs. Rencontre avec les bénévoles 26
Réserve Naturelle SAINT MARTIN 8 tortues tuées en 10 mois Huit tortues marines sont mortes depuis le 1er janvier, majoritairement des suites d’une colli- sion avec un bateau ou un jet ski. Et ce chiffre ne concerne que les tortues retrouvées près du riva- ge et signalées à la Réserve naturelle. Combien d’autres également victimes en haute mer d’une collision sont passées inaperçues? Rappelons qu’il faut 25 ans à une tortue avant de pouvoir se reproduire et que seule une tortue sur mille atteint cet âge. Et ces accidents touchent bien Favoriser la conservation des populations de tortues marines sûr autant les individus matures que les juvé- niles n’ayant pas eu l’occasion de se reproduire. Triste exemple Une tortue blessée a été repérée le 19 février en de la colonne vertébrale de l’animal, paralysé baie de Marigot - où la vitesse des navires est dans toute la moitié postérieure de son organ- limitée à 3 noeuds - par les personnels de la Ma- isme et donc dans l’impossibilité de nager ou rina Fort Louis et de Tradewind Charters, qui ont de se reproduire. Sa seule chance de survie au- immédiatement informé la Réserve naturelle. rait été l’accueil dans un bassin artificiel pour Sur les lieux, les agents ont récupéré une tortue lui assurer une longue convalescence à l’issue verte juvénile, encore vivante, mais présentant incertaine, mais faute de centre de soins dédié sur la carapace les traces d’un violent impact aux animaux à Saint-Martin, la tortue a été eu- avec une hélice de bateau. L’examen pratiqué thanasiée. chez un vétérinaire a mis en évidence la rupture Tortue tuée par un engin nautique 27
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Priorité aux tortues sur les plages Le 25 janvier 2019, la Réserve naturelle a été au- sans tenir compte qu’ils mettaient ainsi en péril ditionnée par la gendarmerie, qui a sollicité son la reproduction des tortues marines en détruisant expertise dans le cadre de plusieurs procédures leur habitat naturel, les tortues nichant en haut en cours impliquant des travaux sur certaines des plages. L’ensemble des tortues marines et plages, notamment aux Terres Basses, afin d’es- leurs habitats essentiels d’alimentation et de re- timer les dommages que ces travaux ont pu occa- production étant protégés, les contrevenants s’ex- sionner aux sites de ponte des tortues marines. En posent à des poursuites qui peuvent entraîner la effet, le contexte de la reconstruction post-Irma saisie des matériels et engins ayant servi à com- a parfois incité les propriétaires de parcelles en mettre l’infraction. bord de mer à ériger des murs le long du rivage, Favoriser la conservation des populations de tortues marines 28
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Désastreuses conséquences des constructions sur les plages Outre le fait que les constructions en haut prise au piège et dans l’incapacité de remont- de plage empêchent le développement de la er par ses propres moyens. On voit ensuite les végétation d’arrière plage et favorisent l’érosion hommes l’assister pour s’extraire – avec difficulté littorale, contribuant ainsi à la disparition des – vers la plage. La Réserve naturelle a profité de plages, elles représentent un obstacle à la pon- cet évènement pour rappeler que toutes les tor- te des tortues marines. Le 15 septembre, sur le tues marines, ainsi que leurs habitats essentiels chantier de construction d’un mur entre une vil- (zones d’alimentation et de reproduction) sont la et la plage de Baie Rouge, des ouvriers ont se- protégés sur le territoire nationale, dans le but couru une tortue tombée à pic dans la profonde de préserver ces populations fragilisées par tranchée creusée pour les fondations de ce mur. l’Homme. Ces espèces et habitats font partie de Favoriser la conservation des populations de tortues marines Les caméras de surveillance ont enregistré la notre patrimoine commun et sont l’un des mo- vidéo de cet événement, où l’on voit la tortue teurs de l’activité économique de notre île. 29
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Les tortues vertes face aux usagers de la mer Les tortues vertes modifient-elles leur compor- tement alimentaire sur les herbiers en présence d’humains ? Ou pas ? La première session de cette étude planifiée en deux temps a eu lieu du 10 au 22 novembre, en basse saison touris- tique, et reprendra en haute saison, entre Noël et le Jour de l’an. L’objectif est de caractériser les interactions entre tortues vertes et usagers de Favoriser la conservation des populations de tortues marines la mer, sur les herbiers d’Anse Marcel et de Baie Blanche, à Tintamare. La mission a été confiée à Benjamin de Montgolfier, responsable du bu- reau d’études maritimes AquaSearch, grâce à un financement de l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB). Mettre à jour la cartographie sous-marine Le même prestataire interviendra en tout début d’année 2020 dans le cad- re d’une nouvelle mission, consistant cette dernière à mettre à jour la car- tographie des habitats sous-marins de la Réserve naturelle, et notamment les habitats essentiels aux tortues ma- rines, soit les herbiers pour les tortues vertes et les récifs pour les tortues im- briquées. La cartographie existante était incluse dans le plan de gestion 2010 – 2015 et datait de 2007. 30
Réserve Naturelle SAINT MARTIN Requins et raies à l’ordre du jour Deux membres du réseau REGUAR d’étude et de initiées depuis plusieurs années à Saint-Martin conservation des requins et des raies en Guade- afin d’identifier des zones de nurserie et constater loupe ont été accueillis par le Pôle scientifique de si des juvéniles étaient présents dans ces espaces la Réserve naturelle fin avril 2019. Cette rencon- de faible profondeur et proches du rivage, à l’abri tre a été l’occasion de renouveler les observations de leurs prédateurs. Un requin dormeur juvénile © Julien Chalifour Favoriser la conservation des sites de nurserie pour les requins et les raies 31
Réserve Naturelle SAINT MARTIN MEGARA 4 : un succès ! 6 balises déployées, 8 prélèvements de peau, une douzaine de photos de caudales et de nombreux enregistrements de chant des mâles. Voici le bilan très positif de Megara 4. Démarrée en 2014, la mission scientifique baleines “saint-martinoises” sont proches du MEGARA de suivi des baleines à bosse a or- type génétique des baleines du Cap Vert. Une ganisé sa quatrième édition du 16 au 30 mars douzaine de photos de nageoires caudales, Maintenir ou améliorer les conditions d’accueil pour les populations de mammifères marins 2019, dans les eaux de Sint Maarten, Anguil- dont les caractéristiques signent l’identité de la, Saint-Barth, Saba et Saint-Eustache, après chaque baleine à bosse, sont allées enrichir le autorisation des autorités de ces îles. L’ob- catalogue créé en 2014 par la Réserve et sont jectif reste de développer une meilleure com- partagées avec les catalogues existants, dans préhension de la biologie des baleines à bosse la Caraïbe, mais aussi aux États-Unis, au Can- caribéennes, notamment par le déploiement ada, en Islande, en Norvège, grâce à l’appui de balises Argos, le prélèvement de biopsies de l’OMMAG (Observatoire des mammifères cutanées, l’enregistrement des chants des marins de l’archipel guadeloupéen). Quant mâles et les photos de nageoires caudales aux chants des mâles, destinés à séduire les pour l’identification individuelle. Financées femelles, ils différent comme chaque année par la Réserve naturelle, l’association Meg- des saisons précédentes. La Réserve a posté aptera, l’Agence territoriale de l’environne- un échantillon de ces chants sur sa page face- ment de Saint-Barth et les compagnies Nag- book. La mission s’est déroulée à bord du ico et Teria, pas moins de 6 balises ont été Contender et du semi-rigide de la Réserve, implantées dans le tissu graisseux d’autant de équipé d’une tourelle depuis laquelle Mik- baleines à bosse et 4 d’entre elles ont per- kel Villum Jensen, taggueur professionnel, a mis de suivre par satellite les déplacements déployé les balises et l’équipe de la Réserve de ces majestueux mammifères pendant plu- pratiqué les prélèvements. Un catamaran a sieurs semaines. On sait ainsi qu’un individu servi de base logistique pendant ces opéra- a mis le cap sur l’Amérique du Nord, qu’un tions. Malgré des conditions de mer médio- autre s’est dirigé vers l’Europe, mais aussi cres, environ 4 groupes de baleines à bosse que deux femelles accompagnées de leur ont pu être observés chaque jour et ont don- baleineau se sont déplacées entre les îles né lieu à de belles images aériennes depuis environnantes, peut-être en attendant que un drone. L’équipe de la Réserve naturelle leur progéniture grandisse, avant d’entamer de Saint-Martin ; Michel Vély, spécialiste des la longue migration vers les zones estivales mammifères marins et président de l’associ- d’alimentation dans le nord de l’Atlantique. ation Megaptera ; Steeve Ruillet, membre de Également, huit prélèvements de peau vont Megaptera ; l’Agence territoriale de l’envi- donner lieu à des analyses génétiques, qui ronnement de Saint-Barth, des représentants révèleront le sexe de ces animaux et seront du sanctuaire Agoa et du projet européen comparées aux connaissances déjà acquises Cariman, ainsi que plusieurs journalistes ont et centralisées à l’Université néerlandaise de participé à cette belle aventure de partage de Groningen, qui tendent à démontrer que les connaissances et d’amitié. 32
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