Etude de faisabilité pour la création d'une plateforme culturelle suisse à Tokyo - Artos

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Diplôme de formation continue en gestion culturelle organisé par les Universités de Genève
et Lausanne et l'association Artos
Diplôme en gestion culturelle : Session 2008 – 2010

Sujet de mémoire :

Etude de faisabilité pour la création
d’une plateforme culturelle suisse à
Tokyo

Responsables de l’évaluation :
Evaluateur: Monsieur Jean-Marc Genier
Expert : Monsieur Xavier Castaner

Date de remise : 24 mai 2010

Martine Chalverat

Daikanyama Sakura no Oka, Flat 401
1-30-8 Ebisu-Nishi
Shibuya-Ku, Tokyo 150-0021
T: +81 (0)80 4331 0206
E-Mail mchalverat@gmail.com
Table des matières

1     INTRODUCTION ..............................................................................................................................2
    1.1 RÉSUMÉ ......................................................................................................................................2
    1.2 EXPLICATION DE LA MÉTHODOLOGIE ET STRUCTURE DU MÉMOIRE ...................................................2
2     REVUE DU CONTEXTE ACTUEL...................................................................................................4
    2.1 LE JAPON ....................................................................................................................................4
    2.2 HISTORIQUE DES ÉCHANGES ENTRE LA SUISSE ET LE JAPON ..........................................................5
    2.3 REVUE DES CENTRES CULTURELS ÉTRANGERS/EUROPÉENS ÉTABLIS À TOKYO .................................8
    2.4 APERÇU DES CENTRES CULTURELS SUISSES À TRAVERS LE MONDE .................................................9
    2.5 ARTICLES DE LOI SUR LA REPRÉSENTATION CULTURELLE SUISSE À L’ÉTRANGER .............................10
    2.6 SYSTÈME DE PROMOTION ARTISTIQUE ET CULTURELLE AU JAPON ET POLITIQUE DE
    SUBVENTIONNEMENT. ..........................................................................................................................12

3     QUESTIONNAIRE..........................................................................................................................15
    3.1 OBJECTIF ..................................................................................................................................15
    3.2 MÉTHODOLOGIE .........................................................................................................................15
    3.3 CONTENU DU QUESTIONNAIRE ....................................................................................................15
    3.4 RÉSULTATS DU QUESTIONNAIRE ..................................................................................................15
    3.5 CONCLUSION .............................................................................................................................20
4     TROIS HYPOTHÈSES DE PLATEFORME ...................................................................................21
    4.1 HYPOTHÈSE 1 : UNE PLATEFORME INTERNET INTERACTIVE SERVANT À METTRE EN CONTACT LE
    MILIEU CULTUREL SUISSE ET JAPONAIS..................................................................................................21
    4.2 HYPOTHÈSE 2 : BUREAU CULTUREL OFFRANT UN SUPPORT AUX ARTISTES DÉSIRANT SE PRODUIRE AU
    JAPON ET INITIANT DES ÉVÈNEMENTS AUX NOMS DES GRANDS ÉVÈNEMENTS CULTURELS SUISSES............29
    4.3 HYPOTHÈSE 3 : UN CAFÉ CULTUREL PROPOSANT UNE OFFRE CULTURELLE DE HAUTE QUALITÉ,
    SERVANT ÉGALEMENT DE VITRINE AUX ARTISTES SUISSES. .....................................................................37

5     MISE EN PARALLÈLE DES TROIS HYPOTHÈSES ....................................................................46
    5.1 BUDGET ....................................................................................................................................46
    5.2 FINANCEMENT ...........................................................................................................................46
    5.3 AIDE AUX ARTISTES SUISSES ET RAYONNEMENT POUR LA SUISSE ..................................................47
    5.4 RESSOURCES HUMAINES ............................................................................................................47
    5.5 COMMUNICATION .......................................................................................................................47
    5.6 PERSPECTIVES D’ÉVOLUTION ......................................................................................................48
    5.7 CHOIX DE L’HYPOTHÈSE RETENUE ...............................................................................................48
6     PROCHAINES ÉTAPES POUR LA MISE EN PLACE DE L’HYPOTHÈSE RETENUE ...............49
    6.1 PARTENAIRES INSTITUTIONNELS..................................................................................................49
    6.2 MISE EN PLACE DU FINANCEMENT PRIVÉ ......................................................................................49
    6.3 SOLUTIONS ALTERNATIVES DE FINANCEMENT ...............................................................................50
7     CONCLUSION ...............................................................................................................................51
8     CONCLUSION PERSONNELLE ...................................................................................................52
9     ANNEXES ......................................................................................................................................53
    9.1 ANNEXE 1 : MAIL ENVOYÉ PAR L’AMBASSADE SUISSE À TOKYO .....................................................54
    9.2 ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE ......................................................................................................55
    9.3 ANNEXE 3 : RÉPONSES DÉTAILLÉES DES QUESTIONS 9 ET 11 DU QUESTIONNAIRE ..........................56
    9.4 ANNEXE 4 : BUDGET HYPOTHÈSE 1 .............................................................................................59
    9.5 ANNEXE 5 : BUDGET HYPOTHÈSE 2 .............................................................................................60
    9.6 ANNEXE 6 : BUDGET HYPOTHÈSE 3 .............................................................................................61
    9.7 ANNEXE 7: WEBOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE ..............................................................................62

                                                                         -1-
1 Introduction

Sujet : Etude de faisabilité pour la création d’une plateforme culturelle suisse à Tokyo

1.1 Résumé
Mon sujet de mémoire est un projet. Il consiste, dans un premier temps, à analyser
l’intérêt et la pertinence de la création d’une plateforme culturelle suisse à Tokyo.
Dans un deuxième temps, à imaginer la forme que pourrait prendre cette plateforme
en posant des hypothèses sur la structure et le budget de chaque possibilité.
Ainsi, après avoir passé en revue les trois possibilités, je serai à même de pouvoir
dire laquelle correspond le mieux au contexte. Les objectifs de cette plateforme sont,
d’une part, d’encourager les échanges culturels entre la Suisse et le Japon et d’autre
part, de faire connaître la production culturelle suisse au Japon.

1.2 Explication de la méthodologie et structure du mémoire
Le travail se structure autour de trois phases. La première est l’étude du contexte. Étant
donné que je ne connaissais pas bien le Japon lorsque j’ai débuté cette analyse, il me
semblait primordial de commencer par une revue de base du pays lui-même (économie,
politique, structure sociale…) et des liens qui unissent le Japon et la Suisse. Ensuite, j’ai
passé en revue toutes les représentations culturelles suisses à travers le monde, puis, le
système culturel et de subventionnement au Japon. Ce dernier reste assez succinct vu la
difficulté d’obtention des informations. La plupart des articles et sites internet sont en
japonais et les personnes travaillant pour des structures culturelles japonaises parlent
rarement d’autres langues que le japonais. C’est pour cette raison que j’ai illustré un
exemple de politique culturelle qui me semblait intéressant, la politique culturelle de la ville
de Yokohama.

Cette première étape qui était principalement de la recherche et de la reformulation
d’information m’a permis de me rendre compte de la difficulté de se faire comprendre et de
trouver des informations au Japon. Ceci me conforte donc dans l’idée qu’une plateforme
culturelle ayant comme rôle de faire le lien entre les artistes suisses ou acteurs culturelles
suisses et les artistes japonais ou acteurs culturels japonais aurait un sens.

La deuxième étape a été l’élaboration du questionnaire et sa diffusion aux publics cibles.
Pour cela, quelques contacts sur place m’ont aidé à le faire rayonner auprès de leur
entourage et d’un public local. L’ambassade Suisse l’a également envoyé à tous les
ressortissants suisses établis au Japon qui possèdent et qui ont donné leur adresse e-mail à
l’ambassade. Au total, 83 questionnaires ont été remplis (voir méthodologie et résultat dans
chapitre 3).

En parallèle, j’ai rencontré plusieurs acteurs culturels à Tokyo pour leur poser des questions
sur leur structure, les liens avec le Japon, avec les artistes japonais ainsi que sur la politique
culturelle japonaise. Ces interviews étaient volontairement très ouverts et non-restrictifs afin
de me permettre de me plonger dans le sujet sur plusieurs angles et plusieurs points de vue.
Ainsi, j’ai rencontré plusieurs artistes suisses établis au Japon, des artistes japonais, des
directeurs de structures culturelles à Tokyo, le responsable du département culturel et des
affaires publiques de l’ambassade Suisse, le responsable de Switzerland Tourism, le
directeur du palais de Tokyo à Paris et ancien directeur du Swiss Institute de New York.

Le résultat des questionnaires, les divers entretiens et l’étude du contexte m’ont ensuite
permis d’imaginer trois hypothèses de plateformes culturelles détaillées dans le chapitre 4.

                                               -2-
L’étape suivante a été la mise en parallèle des trois hypothèses afin de choisir laquelle
correspond le mieux au contexte (financier, de représentations suisses, des ressources,
etc.).
Pour finir, j’ai ressorti les points manquant pour la mise en place de la plateforme.

                                             -3-
2 Revue du contexte actuel

2.1   Le Japon

2.1.1 Développement économique et politique
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la vie politique japonaise est stable, basée sur
une alliance étroite avec les États-Unis, qui a permis un développement industriel
conséquent et la conquête des marchés internationaux. A partir de 1990, l’éclatement de la
bulle économique financière ouvre une longue période de recomposition à la fois sur le plan
économique que politique. En ce début de 21ème siècle, le Japon, membre actif des
grandes instances internationales et important pourvoyeur d’aide, n’a pas encore trouvé une
reconnaissance équivalente à la puissance de son économie.

Au point de vue politique, le Japon est une démocratie représentative qui trouve sa base
dans la Constitution de 1947. Les pouvoirs sont séparés en trois volets : législatif, judiciaire
et exécutif.

Selon la Constitution, l’empereur du Japon est le « symbole de l’Etat » ; il n’a aucun pouvoir
gouvernemental et exerce uniquement certaines fonctions officielles. L’empereur actuel,
Akihito, a accédé au trône le 7 janvier 1989 et sa devise Heisei (« accomplissement de la
paix ») a donné son nom à l’ère actuelle du Japon.

2.1.2 Marché de l’Emploi
Dans certaines entreprises japonaises conservatrices, le salaire des employés est encore en
proportion des années passées dans l’entreprise mais ce système tend à changer. La longue
et profonde crise des années 90 a poussé de nombreuses entreprises à revoir leur système
de salaire à réduire leurs effectifs et à employer de plus en plus sur une base de temps
partiel ou de contrat à durée déterminée.

D’autre part, les jeunes ont beaucoup de difficulté de trouver un emploi à la sortie de
l’université ou de l’école secondaire. En 2007, le Ministère recensait parmi les 15-34 ans
1,81 million (2,7 % de la population active) de « freeter » (personnes exerçant par nécessité,
rarement par choix, un ou plusieurs travaux à temps partiel dont ils changent fréquemment).

Le 31 mars 2009, le Japon comptait 65,71 millions d’actifs. Le secteur primaire en occupait
3,85 %, le secondaire 17,66 % et le tertiaire 78,49 %. Le taux de chômage était de 4,6 %,
taux très élevé pour le Japon

2.1.3 Religions
La religion d’origine est le shintoïsme qui repose sur des rites et coutumes shamaniques. Le
bouddhisme est arrivé au Japon depuis la Corée et la Chine.
Après de longues années de conflit pour savoir laquelle est la religion dominante, les deux
systèmes coexistent aujourd’hui.
La population est d’ailleurs souvent liée aux deux religions, souvent le shintoïsme pour tout
ce qui est lié à la vie et le bouddhisme pour ce qui est lié à la mort et aux ancêtres.

2.1.4 Évolution de la population
La population totale du Japon est de 127,7 millions. En 2007, pour la première fois depuis la
Seconde Guerre Mondiale, une diminution a été constatée. Le nombre de personnes
étrangères est de 2,15 millions.

                                               -4-
L’exode rural est tel que, presque 90% de la population vit aujourd’hui dans les villes et les
préfectures de la zone Kantô (Tokyo, Chiba, Kanagawa, Saitama) qui comptent parmi les
rares à enregistrer une augmentation de la population (du fait de la migration intérieure).

Etant donné que les Japonais ont l’une des plus hautes espérances de vie du monde (79
ans pour les hommes et 86 pour les femmes en 2007), le vieillissement de la société avance
rapidement, en particulier dans les régions rurales. La proportion des personnes de plus de
65 ans est passée de 7,1 % en 1970 à 22,1 % en 2008. Selon les estimations, les personnes
de plus de 65 ans représenteront 30 % de la population en 2020.

D’autre part, le nombre de ménages augmente continuellement tandis que le nombre moyen
de personnes par ménage diminue constamment (2,43 personnes en 2009). Ce phénomène
se caractérise par la hausse de la part des ménages ne comptant qu’une personne à 25,3 %
en 2006, et de celle des ménages constitués uniquement de personnes âgées à 17,8 %.

Sources pour ce chapitre : Ministère de l’intérieur et de la communication et agence nippone
de la statistique

2.1.5 Langue et écriture
Contrairement aux autres pays économiquement forts en Asie, la langue nationale (le
japonais) reste la langue la plus utilisée tant au quotidien que dans les affaires. Toute
l’administration est également en japonais, ainsi les demandes aux services
gouvernementaux doivent être rédigées en japonais.

En général, la population parle très peu l’anglais.
Acquérir des bases de la langue japonaise n’est pas difficile. Ce qui rend la langue
extrêmement complexe sont, d’une part, les différences de niveau du langage entre le poli, le
très poli, le familier selon la personne à laquelle l’on s’adresse (la position sociale, l’âge, le
rapport que l’on a avec la personne) et surtout l’écriture qui est composée de trois caractères
(ou même quatre avec l’écriture arabe) : Les caractères chinois (kanji) sont à la base de
l’écriture japonaise même si les deux langues ne sont pas autrement liées. Pour comprendre
la presse quotidienne, il faut connaître environ 2000 kanji. Comme ces signes ne permettent
pas de figurer toutes les nuances de la grammaire japonaise, deux syllabaires ont été créés :
les hiraganas utilisés surtout pour noter les connections et les prépositions et les katakanas
qui servent aujourd’hui essentiellement à transcrire les mots étrangers. L’utilisation
simultanée de plusieurs systèmes de signes est caractéristique du japonais et distingue
l’écriture japonaise de celle des autres langues d’Asie orientale.

2.2   Historique des échanges entre la Suisse et le Japon

Le premier Suisse qui mis les pieds au japon est Eli Ripon qui travaillait dans la Compagnie
néerlandaise des Indes orientales et qui s’est rendu à Nagasaki en 1623. La Compagnie
néerlandaise des Indes orientales, qui disposait d’un monopole commercial entre le Japon et
l’Europe, a également été la première à exporter des produits suisses, en particulier des
montres et des textiles. Les premiers objets japonais sont apparus en Suisse dès le 17ème
siècle, comme l'attestent des collections détenues par des musées suisses.

2.2.1 Le traité d'amitié et de commerce de 1864
Après l’ouverture forcée de certains ports japonais qui marque la fin de l’ère Edo, d’abord, en
1854 aux Américains, puis, au cours des quatre années suivantes, aux autres grandes
puissances maritimes, les Pays-Bas ont perdu leur monopole commercial avec le Japon.
Voyant leurs exportations diminuer, les producteurs de textiles et les horlogers de la région
neuchâteloise ont, sous la conduite du Conseiller aux Etats Aimé Humbert, vu dans cette
évolution une opportunité de gagner un nouveau marché de destination. En 1859, ils ont, par
                                               -5-
conséquent, envoyé au Japon une délégation officielle, avalisée par la Confédération.
Toutefois, celle-ci n’est pas parvenue à convaincre les Japonais d’engager des négociations.
L’industrie horlogère a néanmoins ouvert une représentation à Yokohama, avec des
employés néerlandais et français, afin de pouvoir opérer sous la protection de ces États.

Il faudra attendre la deuxième mission suisse, emmenée par Aimé Humbert lui-même et
dotée d’un crédit fédéral de 100’000 francs. Cette mission a quitté la Suisse en 1862, pour
négocier, en 1864 à Edo (ou : « Yédo »), l’actuelle Tokyo, avec le Shogunat Tokugawa, alors
sur le déclin.

Le premier accord bilatéral résultant entre la Suisse et le Japon, le « Traité d'amitié et de
commerce entre le Conseil fédéral de la Confédération Suisse et Sa Majesté le Taïcoun du
Japon », du 6 février 1864, suivait de près les accords conclus par le Japon avec les
grandes puissances de l’époque. Ce traité contient principalement des dispositions relatives
aux activités des Suisses au Japon (liberté du commerce et d’établissement dans les ports
ouverts, extraterritorialité, etc.) et ce, sans contrepartie pour les Japonais. Le nouveau
gouvernement japonais arrivé au pouvoir en 1868 dans le cadre de la restauration de Meiji,
tenait donc beaucoup à renégocier ces « traités inégaux ».

En 1882 et en 1886/87, la Suisse a participé à des conférences internationales organisées à
Tokyo à ces fins. Le gouvernement japonais s’est déclaré prêt à ouvrir l’intégralité de son
territoire, sous réserve de la levée de l’extraterritorialité. Les efforts persistants du Japon
n’ont toutefois abouti que dans les années 1890. À nouveau dans le sillage des grandes
puissances, la Suisse a négocié, en 1896, un nouveau « Traité d'amitié, d'établissement et
de commerce » avec le Japon « sur les bases de l'équité et
de l'intérêt mutuel ».

En 1911, une modification du traité initial qui portait sur l’acquisition de biens fonciers a été
négociée ; cet accord a constitué la base des relations économiques entre la Suisse et le
Japon jusqu’en 2009.

2.2.2 Développement des échanges économiques
Au 19ème siècle, les maisons de commerce suisses à Yokohama comptaient parmi les
principaux exportateurs de soie japonaise. Elles étaient de même très actives dans le
commerce entre le Japon et les pays tiers. L’une de ces maisons de commerce a ainsi
importé d’Angleterre les premiers lampadaires pour Tokyo. Dans un premier temps, la
Suisse exportait principalement des textiles et des montres. Ceci avant que ne viennent s’y
ajouter les produits chimiques et le lait condensé. Les premiers rapports des consulats de
Yokohama et d’Osaka font état de grandes difficultés pour accéder au marché en raison du
manque d’informations, ce qui, outre les problèmes de variation des taux de change et
l’augmentation des droits de douane sur les produits de luxe, entraînait des excédents de
stocks pour les textiles.

Les fabricants de machines suisses ont pu s’établir sur le marché japonais et livrer des
produits pour les chemins de fer, les entreprises électriques et les filatures du pays, qui
s’industrialisaient rapidement.

Les exportations et importations entre les deux pays (statistiques et chiffres)
Deuxième économie mondiale après les États-Unis, le Japon est l’un des principaux
marchés de l’économie suisse et le principal partenaire commercial en Asie.
En 2008, les exportations suisses vers le Japon se sont élevées à 7,1 milliards de francs
(soit 3,3 % de la totalité des exportations) et les importations à 4,1 milliards de francs (soit
2,1 % de la totalité des importations). Les principaux produits d’exportation vers le Japon
sont les produits chimiques et pharmaceutiques, les montres et les machines.
Les importations recouvrent notamment des automobiles, des métaux précieux et articles de
bijouterie, des machines et des produits chimiques.
                                                -6-
Le commerce des services entre la Suisse et le Japon est également important. Les
entreprises suisses de service sont actives sur le marché japonais, notamment dans les
secteurs de la finance, de l'ingénierie, du tourisme et du commerce.

D’autre part, la Suisse est un important investisseur, elle occupe le huitième rang des
investisseurs étrangers au Japon, avec 2,9 % de la somme des investissements directs
étrangers.

2.2.3 Points communs et divergeant entre la Suisse et le Japon
Malgré leur différence de taille, la Suisse et le Japon ont plusieurs points communs : ils sont
tous deux pauvres en matières premières mais dotés d’une industrie forte et dynamique. Les
deux nations sont stables sur les plans économique et politique.

Lorsque l’on demande à un Japonais ce qu’il apprécie en Suisse, il répond souvent qu’il
aime la beauté des paysages, la fiabilité des transports, les belles voies de chemin de fer
(Jungfrau, …). Parallèlement, c’est souvent ce qui frappe également un touriste suisse au
Japon !

D’autre part, le coût de la vie au Japon est presque aussi élevé qu’en Suisse. Selon les
estimations de Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), l’indice du coût de la vie
se monte à 96,5 à Tokyo et à 89,5 à Osaka (Berne = 100). Selon l’OCDE, le niveau général
des prix est de 76 (Suisse = 100). Ce sont selon les chiffres de mars 2008.

2.2.4 Accord de libre-échange et de partenariat économique entre la Suisse et le Japon
C’est le 19 février 2009 qu’a été conclu un important accord de libre-échange et de
partenariat économique (ALEPE) entre la Suisse et le Japon. Cet accord est d’un point de
vue économique, le plus important conclu par la Suisse depuis 1972 (avec l’EEE).

La politique que mène la Suisse en matière de libre-échange vise à améliorer le cadre
général des relations économiques avec d’importants partenaires commerciaux et à garantir
à ses entreprises un accès aux marchés internationaux au moins équivalents à celui dont
bénéficient ses principaux concurrents étrangers.

Tel que cité précédemment, le premier traité d'amitié et de commerce conclu entre la Suisse
et le Japon date de 1864. Le nouvel accord établit donc sur une base plus solide les
relations commerciales entre la Suisse et le Japon.

2.2.5 Domaines couverts par l’accord
Le champ d’application de l’ALEPE est large. Il comporte des dispositions matérielles sur le
commerce des marchandises (libéralisation du commerce des biens industriels et de certains
produits agricoles de base et transformés, règles d’origine, procédures douanières,
facilitation des échanges et élimination des obstacles non tarifaires au commerce), le
commerce des services, la circulation transfrontalière des personnes physiques à des fins
commerciales, la création et la protection des investissements, la protection de la propriété
intellectuelle, la promotion et la facilitation du commerce électronique, la concurrence et la
promotion d'une relation économique plus étroite.

2.2.6 Avantages de l’accord pour l’économie suisse
L’Accord de Libre Échange consolide la sécurité juridique et améliore la sécurité générale
pour en faire bénéficier les exportateurs, investisseurs et fournisseurs de services suisses.

Financièrement, cet accord réduit une grande partie des droits de douane perçus sur les
importations japonaises. Les droits de douane pour l’importation d’œuvre d’art sont par
conséquent également diminués.

                                              -7-
La conséquence devrait être rapidement observée sur les prix de vente au Japon car, grâce
à l’ALEPE, la majeure partie des droits de douane frappant les exportations suisses de biens
industriels vers le Japon disparaît.

2.3   Revue des centres culturels étrangers/européens établis à Tokyo

Plusieurs centres culturels ou représentations de pays étrangers sont établis à Tokyo sous
plusieurs formes.

La France dispose de deux centres franco-japonais (L’Institut) qui organisent d’une part des
cours de langues et de cuisine Française et d’autre part, des manifestations culturelles. Ces
évènements prennent place soit dans leurs locaux soit dans des lieux culturels externes
(salle de concert, salle de théâtre). L’Institut co-organise également des « festivals » à thème
comme le mois de la francophonie en collaboration avec l’ambassade suisse, l’ambassade
du Québec et quelques ambassades de pays francophones africains.
L’Institut dispose également d’une importante bibliothèque et d’une salle de cinéma. Le
deuxième centre culturel français se trouve à Yokohama (ville voisine de Tokyo) qui
constitue d’importants liens historiques avec les autorités françaises. La ville soutient
d’ailleurs financièrement l’Institut de Yokohama. Les autres sources de financement sont les
cours de langue, l’ambassade française, des sponsors privés – il s’agit principalement
d’entreprises françaises établies au Japon – ainsi que le gouvernement français (pour une
petite partie) et les recettes de la brasserie (pour l’Institut de Tokyo).

L’Instituto Italiano di cultura di Tokyo (www.italcult.or.jp) est établi à Tokyo, il encourage les
échanges entre l’Italie et le Japon mais n’organise que très peu d’évènements.
L’Allemagne, quant à elle, dispose d’un important Goethe Institut (www.goethe.de/tokyo),
qui, comme l’institut français, organise des cours de langue et des manifestations et dispose
d’une importante bibliothèque.

L’Indian cultural center (www.iccrindia.org), le Korean cultural service (www.koreanculture.jp)
offrent également les mêmes services mais à une plus petite échelle.
Un centre canadien important et dynamique se situe dans l’ambassade du Canada, il
propose un grand nombre d’évènements des expositions, conférences, concerts /
showcases.

Le Québec quant à lui offre un programme de résidence d’artistes québécois au japon.

L’Autriche dispose d’une structure virtuelle qui propose des échanges et collaborations entre
les artistes japonais et autrichiens.

L’ambassade du Mexique et l’ambassade argentine disposent d’un petit centre culturel et de
réception intégré à l’ambassade.

2.3.1 Et la Suisse ?
L’ambassade Suisse de Tokyo dispose d’un service culturel dirigé par un responsable de la
culture et des affaires publiques. Ses fonctions sont, entre autres, d’aider à chercher du
financement et des lieux pour des artistes désirants tournés ou exposer au Japon. Deux
assistantes administratives travaillent avec lui.

Il s’occupe également de promouvoir le thème ou l’artiste désigné chaque année par le
DFAE. Par exemple cette année, Alice Rivaz est l’artiste désignée par le DFAE, Monsieur
Renggli, le délégué culturel de l’ambassade Suisse, a donc négocié avec l’Institut Franco-
Japonais de proposer un des conférences et la projection d’une interview dans le cadre des
journées de la francophonie. De plus, son service a financé la traduction en japonais de
l’interview vidéo projeté à cette occasion.
                                               -8-
Le délégué culturel est également chargé de représenter la « culture suisse » et d’entrer en
contact avec les artistes, compagnies ou institutions suisses qui tournent ou exposent au
Japon. Là aussi, il les aide à trouver des partenaires et favorise des rencontres avec le
milieu culturel japonais.
Une petite brochure est également imprimée pour annoncer les évènements des quatre mois
suivant envoyé à la liste de contacts de l’ambassade. Cette brochure est financée
entièrement par Nestlé Japan.
Le site de l’ambassade dispose d’une page culturelle qui annonce également les artistes
suisses en tournée au Japon.

Le Service culturel dispose d’un petit budget permettant un aide sommaire à quelques
projets (paiement des vols entre la Suisse et le Japon, organisation de réceptions en
l’honneur de certains artistes suisses en tournée, paiement occasionnel d’une traduction de
film, de livre ou autres…).

2.4   Aperçu des centres culturels suisses à travers le monde

2.4.1 Le Centre culturel suisse de Paris
Le CCS de Paris a été créé en 1985 dans un ancien hôtel au cœur du quartier du Marais à
Paris. Sa vocation est de faire connaître en France la création contemporaine helvétique.
Son budget annuel de 1,35 million d’euros lui permet d’offrir un programme varié
d’expositions, de lectures, de concerts, de projections de films et de tables rondes.
D’après leurs statistiques, ce centre accueille annuellement 35'000 visiteurs.

2.4.2 Le Caire (Egypte)
C’est la première structure de Pro Helvetia établie à l’étranger en 1988. Ce centre a été
implanté à Cairo pour créer une vitrine artistique suisse au Magreb.
Une des priorités du centre est de créer une interaction entre les artistes du Magreb et les
artistes suisses en proposant un programme de résidence et d’échanges dans les domaines
des arts et de la culture. Les bureaux se tituent dans l’ambassade suisse à Cairo.
Un studio est mis à disposition pour permettre à l’artiste ou à l’acteur culturel de s’immerger
dans un nouvel environnement culturel. Durant la période de résidence, l’opportunité est
donc donnée de trouver de l’inspiration ou de créer un réseau de contacts sans aucune
pression de production. Pro Helvetia, en plus de l’atelier et du logement, offre le support d’un
collaborateur spécialisé dans le domaine de la personne résidante. L’Office de la Culture,
quant à lui, paie les frais de voyage et les assurances.

2.4.3 Le Cap (Afrique du Sud)
Le bureau de Pro Helvetia à Cap Town est la deuxième présence implantée en 1998 en
Afrique après Cairo. Ce bureau représente la Suisse dans tous les pays du sud de l’Afrique.
Ses bureaux sont installés dans le consulat suisse. Une bibliothèque est à disposition du
public durant les heures d’ouverture des bureaux.
Ses tâches consistent à coordonner des projets en Afrique du Sud, au Mozambique, au
Zimbabwe, en Botswana, en Zambie, en Namibie et en Angola. Son objectif principal est de
favoriser une interaction entre ces pays et la Suisse mais également entre ces pays eux-
mêmes.
Une résidence en Suisse est offerte à 4 ou 6 artistes ou acteurs culturels des pays d’Afrique
du Sud.

2.4.4 New York (USA)
Fondé en 1986, le « Swiss Institute » a tout d’abord débuté ses activités bénévolement avant
d’être soutenu, en 1990, par le Pro Helvetia et par l’Office Fédéral de la Culture.
Au fil des années, prenant de l’ampleur, il propose de plus en plus d’événements. Sa mission
a évolué d’une structure suisse s’adressant principalement à un public suisse à une structure
prônant un dialogue culturel entre la Suisse, les pays européens et le États-Unis.
                                              -9-
Le bureau est formé de cinq personnes salariées et de trois stagiaires.

2.4.5 Rome, Milan et Venise (Italie)
L’ « Instituto Svizzero di Roma » a été fondé en 1946 pour promouvoir la recherche
scientifique et artistique suisse en Italie.
Elle offre actuellement un programme de résidence ainsi que des évènements culturels tels
que des concerts, des expositions et des conférences entre les villes de Rome, Milan et
Venise.

2.4.6 Varsovie (Pologne)
Le bureau de Varsovie a été créé en 1992. Il rayonne en Pologne et également dans tous
les pays de l’Europe de l’Est. Dans le cadre de ses activités, il offre un soutien à moyen et
long terme à des projets locaux. Il initie, finance et organise également des projets
artistiques reflétant le caractère multiculturel de la Suisse.
Le bureau offre également une petite bibliothèque réunissant des ouvrages suisses.
Des résidences sont également proposées en relation avec le programme « Artiste en
résidence ».

2.4.7 Londres : Helvetic Center
Le « Helvetic Center » de Londres est issu de l’énergie de quelques personnes qui évoluent
dans la scène culturelle de Londres. L’objectif de cette plate-forme est d’encourager les
échanges culturels entre la Suisse et l’Angleterre. Leur programme est constitué
d’événements et d’expositions dans les domaines de l’architecture, des arts appliqués, de la
musique et de la littérature.
Le « Helvetic Center » ne bénéficie pas du soutient de Pro Helvetia. Seuls quelques
partenaires privés apportent leur soutien financier pour des projets spécifiques.

2.4.8 New Delhi (Inde)
Le bureau de New Delhi est le premier implanté en Asie. Son rôle est d’implanter et de
supporter des projets qui reflètent le caractère multiculturel de l’Inde ainsi que de la Suisse. Il
supporte des artistes suisses recherchant un dialogue avec d’autres cultures en renforçant
les liens.
En plus de soutenir des collaborations entre la Suisse et l’Inde, il promeut les idées et les
pratiques culturelles suisses en Inde.

2.4.9 La présence de Pro Helvetia en Asie
Depuis la redéfinition de sa stratégie en 2004, Pro Helvetia a décidé de renforcer sa
présence en Asie. Pour cela, un bureau de liaison a été ouvert à New Delhi et un programme
d’échanges culturels entre la Chine et la Suisse est mis sur pied entre 2008 et 2010. Le but
est de s’introduire dans le milieu culturel du pays et d’y développer un réseau.
Cette année 2010, l’exposition universelle prend place à Shanghai ; exposition à laquelle la
Suisse participe.

2.5   Articles de loi sur la représentation culturelle suisse à l’étranger

Plusieurs textes de droit régissent le soutien de la présence culturelle Suisse à l’étranger qui
pourraient servir d’appui pour demander une subvention de l’état.

Articles tires de la loi fédérale sur la promotion de l’image de la Suisse à l’étranger
Art. 1 Objet
1 La Confédération favorise la connaissance de la Suisse à l’étranger et les sympathies
envers notre pays; elle fait ressortir sa diversité et ses attraits.

Art. 2 Tâches
1 Le DFAE encourage la mise sur pied et le développement d’un réseau de relations
                                               - 10 -
entre les personnes et les institutions qui contribuent à promouvoir l’image de la
Suisse à l’étranger il réunit les informations nécessaires à l’accomplissement de
leurs tâches.

5 Il peut promouvoir l’image de la Suisse à l’étranger en soutenant financièrement
des mesures appropriées.

Loi / ordonnance pour l’exportation de la culture en Suisse (présence suisse, Pro Helvetia)
plus commentaires

Projet de loi fédérale sur l’encouragement de la culture :

Art. 3, Al. e.
L’encouragement de la culture par la Confédération a pour buts :
de faire connaître la création culturelle à l’étranger.

Art. 6 Al. 2. g
Al. 1
La Confédération ne soutien que les projets, les institutions et les organisations présentant
un intérêt national.
Al. 2,
Il y a un intérêt national en particulier dans les cas suivants :
e. un projet est particulièrement novateur dans les domaines de la création artistique ou de
la médiation culturelle ;
f. une manifestation culturelle est unique en son genre et a un rayonnement national ou
international ;
g. un projet contribue notablement aux échanges culturels nationaux ou internationaux.

Art. 21, al 2 & 3 Soutien des échanges culturels
Elle peut présenter les cultures suisses à l’étranger et soutenir les échanges avec d’autres
cultures.
Elle peut gérer ses propres établissements culturels dans les importants centres culturels du
monde et dans les pays avec lesquels la Suisse entretient des échanges particuliers.

Remarques
Ce dernier point est très important, car la Suisse entretient des relations étroites avec le
Japon. Le traité ALEPE signé l’année dernière entre les deux pays est la preuve de
l’importance de cette relation.

                                              - 11 -
2.6   Système de promotion artistique et culturelle au Japon et politique de
      subventionnement.

2.6.1 Organes compétents
Un peu comme en Suisse, le subventionnement de la culture est délégué à deux structures :

ACA (Agence des affaires culturelles) qui a été créée le 15 juin 1968, lors de la fusion du
bureau culturel du ministère de l’éduction et de la commission de protection des données
(Cultural Properties Protection Commission). Le rôle de l’ACA est de promouvoir la culture et
les échanges culturels internationaux ainsi que de discuter des questions de personnes
juridiques religieuses.
L’ACA est présidée par le ministère de l’éduction, de la culture des sports des sciences et de
la Technologie (MEXT) qui subordonne la responsabilité à une commission des affaires
culturelles.
235 personnes travaillent pour le ACA et sont réparties dans plusieurs départements.

Japan Foundation
La fondation Japonaise a été créée en octobre 1972 dans l’optique d’être affiliée au
gouvernement pour promouvoir les échanges culturels au niveau international par
l’intermédiaire de programmes définis en collaboration avec le ministère des affaires
étrangères (contrairement à l’ACA qui est lui sous la tutelle du ministère de l’éduction, de la
culture des sports des sciences et de la Technologie).
La Japan Fondation est localisée à Tokyo (bureau principal), à Kyoto et gère également
deux instituts de langue (the Japan Foundation Japanese-Language Institute, Urawa et the
Japan Foundation Japanese-Language Institute, Kansai) ainsi que 22 bureaux à l’étranger
dans 20 pays.
Les programmes sont mis en place souvent en collaboration avec d’autres organisations
locales. Ils couvrent principalement les thèmes : l’échange artistique et culturel,
l’enseignement du Japonais à l’étranger, les études japonaises et les échanges intellectuels.
La fondation dotée de 113 millions de yen (environ 1'150’000 chf) par année financé par le
gouvernement, des revenus sur investissement et du sponsoring du secteur privé.

La mission de la fondation est de contribuer à l’amélioration de l’environnement international
ainsi que de maintenir et de développer de bonnes relations internationales. Les
programmes qu’elle implémente au niveau international ont pour objectif de favoriser la
compréhension mutuelle.

2.6.2 Textes de loi qui réglementent la culture au Japon
La loi fondamentale pour la promotion de la culture et des arts
En novembre 2001, la loi fondamentale pour la promotion de la culture et des arts a été
déterminée comme étant le texte de base pour régir la promotion de la culture et des arts au
Japon. L’objectif de ce texte est de contribuer à la mise en place de mesures pour la
promotion de la culture et des arts et la promotion des activités artistiques autonomes.
Des notions de spiritualités et d’enrichissement personnel sont très présentes dans le texte.
L’accès facilité à la culture pour toute la population également. Les échanges culturels
nationaux et internationaux font aussi partie de la loi ainsi que la notion d’encouragement du
secteur privé à soutenir la culture.

L’ordonnance de base de la promotion de la culture et des arts (deuxième loi)
Elle a été formulée par le gouvernement afin d’assurer la compréhension de la loi présentée
ci-dessus.

2.6.3 Qu’est-ce que la culture contemporaine japonaise
A l’heure actuelle la culture japonaise contemporaine est très populaire à travers le monde.
Depuis les années 1990, l’émancipation créative du Japon est importante en particulier dans

                                             - 12 -
les domaines des mangas, de l’architecture, du design, de la littérature, de la cuisine et de la
mode.
La récession économique ressentie très fortement au Japon durant les années 90’, n’a pas
touché le secteur créatif contemporain qui s’est, au contraire, dynamisé à cette époque.
C’est même durant ces années que cette culture populaire a été exportée en Europe et aux
Etats-Unis et a remporté un vif succès. Le contraste était immense entre la culture
traditionnelle exportée jusque-là (le Kabuki, les geishas, les estampes japonaises, les
céramiques…) et les mangas ainsi que la culture contemporaine japonaise. Ceci a contribué
à véhiculer une nouvelle image du Japon.
Quel est l’élément qui constitue la culture japonaise traditionnelle ?
A priori, la culture contemporaine japonaise est fortement influencée par l’Europe et surtout
par les Etats-Unis. Souvent, les artistes japonais absorbent, interprètent et extrapolent cette
culture avec leur point de vue (qui est très différent de celui des artistes occidentaux) et crée
à partir de là.
Les nombreux contrastes de cette société influencent et enrichissent cette culture japonaise
contemporaine et la rendent attrayante et si différente de la culture occidentale. Par exemple
: la tradition côtoie la nouveauté et la technologie, le bruit des pachinkos côtoie le silence des
temples shintoïstes et les kimonos côtoient les mini-jupes, etc.

2.6.4 Commentaires
En discutant avec des artistes japonais et des personnes travaillant dans le secteur culturel
au Japon (et notamment à Tokyo), plusieurs éléments importants m’ont permis de
comprendre comment fonctionne réellement et au jour le jour le domaine culturel.
En quelques points :
Une personne qui travaille à la mairie de Yokohama : « les artistes au Japon sont considérés
comme des « artisans » donc ils doivent produire dans un but de vendre »
C’est pour cela que les subventions sont souvent attribuées pour des projets spécifiques (un
spectacle ou une exposition), ce qui de mon point de vue, empêche de porter une réflexion
libre et sans pression de rentabilité. D’ailleurs, souvent, la qualité des œuvres exposées ou
des spectacles en souffre.
Par exemple, les salles de répétitions sont payantes et souvent chères ce qui pousse donc à
créer en peu de temps.
Le statut d’artiste existe comme statut social mais pas sur le plan administratif. Les artistes
ne recevant pas d’aide de l’état cumulent, pour la majorité, des emplois pour réussir à
subvenir à leurs besoins.
Le gouvernement n’a pas mis en place des mesures spéciales pour encourager le
sponsoring privé, comme, par exemple, l’exonération des impôts pour des dons ou du
mécénat.

2.6.5 Exemple de politique culturelle dans une ville (Yokohama)
Pour illustrer ce chapitre sur les systèmes de subventionnement de la culture au niveau
local, je trouvais intéressant de décrire la politique culturelle de Yokohama. Son centre
occupe le côté sud de la partie occidentale de la baie de Tokyo. Elle compte 3.6 millions
d’habitants ce qui la place au deuxième rang des plus grandes métropoles du Japon. C’est
aussi une ville très cosmopolite car c’est là que se trouve le port international.
Yokohama contrairement aux autres villes du Japon est tournée vers l’international.
Pour le 150ème anniversaire de l’ouverture du port international, le maire de la ville a décidé
de créer le label Yokohama, Creative city. Ce label est entouré de toute une série de
mesures et de chantiers.
Par exemple, la rénovation des friches industrielles entourant le port pour en faire un centre
culturel, avec des locaux mis à disposition des artistes et associations à but non-lucratives.
Plusieurs lieux d’expositions et de spectacles ont été également réaménagés.
Une autre mesure est le tirage au sort, une fois par année, de projets culturels soumis par la
population, ainsi chacun est libre de soumettre un projet ou une idée indépendamment de la
qualité, ou de la discipline ! ce qui résulte aussi que les lieux subventionnés sont obligés

                                               - 13 -
d’attribuer une partie de leur programmation à ces projets et ne peuvent donc pas garantir la
qualité de toute leur programmation.
C’est d’ailleurs souvent le cas au Japon, car pour combler un manque de subventionnement
de lieux culturels, les institutions louent régulièrement leurs locaux pour des expositions ou
spectacles sans forcément le mentionner dans leur communication.
Donc la plupart du temps, comme le fait l’institut Franco-Japonais de Yokohama, il est plus
facile de négocier des coproductions avec les lieux existants, pour d’une part ne pas être
soumis au vote et d’autre part, pour ne pas payer de location. Cette solution est idéale, sauf
si la performance, le spectacle ou l’exposition proposée ne sont pas en adéquation avec les
mœurs japonaises (personnes nues avec des poils, ou animaux mal traités…).

                                             - 14 -
3 Questionnaire

3.1   Objectif

Analyser l’intérêt et la pertinence de la création d’un centre culturel suisse à Tokyo auprès
des acteurs clés de la scène culturelle suisse au Japon.
Ayant connaissance des besoins latents des artistes suisses pour une plate-forme culturelle
au Japon, le questionnaire s’adresse en priorités aux ressortissants suisses établis au japon.

Les objectifs de ce sondage sont :
   • Évaluer l’enthousiasme général pour une telle structure.
   • Sonder les difficultés potentielles pour implémenter une plate-forme culturelle suisse
       au Japon ainsi que d’évaluer les appréhensions, les besoins et les attentes d’une
       telle structure.
   • Donner une indication sur le public cible ainsi que les attentes par rapport aux
       activités de la structure.

3.2   Méthodologie

Questionnaire en anglais de 11 questions (dont 4 questions ouvertes), établi online.
L’attaché culturel de l’ambassade suisse a envoyé le questionnaire accompagné d’un texte
explicatif aux ressortissants suisses établis au Japon et inscrits à l’ambassade et ayant
donnés leur adresse e-mail (annexe 1). Le nombre exact des personnes a qui le
questionnaire a été envoyé n’est pas disponible puisque certains ressortissants suisses
établis au Japon n’ont pas d’adresses e-mail ou ne l’ont pas mise à disposition.
En une demi-journée, plus d’une cinquantaine de questionnaires ont ainsi été remplis, pour
atteindre le nombre de 83 après deux semaines.

3.3   Contenu du questionnaire

Le questionnaire de 11 questions a été établis afin d’obtenir une tendance générale sur:
   • L’intérêt pour une plateforme culturelle au Japon.
   • Les domaines spécifiques
   • Les corrélations des avis avec les attributs des personnes (nationalité, profession,
      lieu de résidence, classes d’âge).

Voire annexe 2 pour le détail des questions.

3.4   Résultats du questionnaire

Attributs des personnes ayant répondu au questionnaire :

                                               - 15 -
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