DES GESTES VERTS POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES - PIERRE MAUDET ÉCLAIRE GENÈVE - le magazine de la sécurisation de patrimoine / décembre 2010 ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
le magazine de la sécurisation de patrimoine / décembre 2010 PIERRE MAUDET ÉCLAIRE GENÈVE DES GESTES VERTS POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES LA PRÉVOYANCE FORTE SELON PASCAL BROULIS
essencedesign.com PROTégez l’aveniR de vOs enfanTs eT PeTiTs-enfanTs la RéalisaTiOn d’Un PROJeT de vie COMMe CadeaU Profitez des Fêtes de Noël et offrez à vos enfants ou petits-enfants le tremplin rêvé pour réaliser leurs projets : un revenu régulier dont ils pourront profiter au moment où ils en auront le plus besoin. T +41 (0)22 817 17 17 www.rentesgenevoises.ch
ÉDITO S’engager pour réussir... Telle pourrait être la Vous aurez l’occasion d’en découvrir plusieurs devise des personnalités qui nous ont fait l’hon- dans ce numéro, sous des formes différentes. neur de consacrer de leur précieux temps à une Notre nouvelle rubrique Gestes verts va pro- interview et tel est le point commun de tous les poser dans chaque édition différents aspects articles que nous vous proposons dans ce nu- d’un engagement responsable en matière de méro de décembre. Quoi de plus normal que de développement durable. Honneur est fait dans nous engager pour ce que nous aimons et pour ce premier article à une démarche genevoises : ce en quoi nous croyons, me direz-vous. Il faut la Charte des Jardins. Vous découvrirez égale- toutefois du courage mais aussi de la patience ment l’engagement des Rentes Genevoises au et de la volonté pour faire bouger les choses. profit des Genevoises et Genevois pour lesquels M. Pascal Broulis, Président du Conseil d’Etat elles soutiennent Post Tenebras Lux ; un pro- vaudois, nous en fait une belle démonstration jet qui décore nos rues de lumières de manière avec son combat - gagné - pour un système écologique, et qui met en valeur la ville de ma- Pour ma part, je vous souhaite une bonne lec- de financement mixte des caisses de pensions nière responsable. Engagement également au ture de ce dernier numéro d’Ère magazine de publiques. Belle victoire d’engagement que profit de deux jeunes artistes avec le soutien du l’année et vous adresse mes meilleurs vœux celle de Pierre Maudet, Conseiller administratif Festival Arbres & Lumières et du projet [paradis] de joie, bonheur, santé et succès pour 2011. de la Ville de Genève avec sa volonté de rendre sur la rotonde du Mont-Blanc. On ne saurait ter- Merci de votre fidélité et de votre confiance ! encore plus belle sa ville en période de fêtes, miner cette énumération sans évoquer l’enga- tout en respectant l’environnement. gement, personnel cette fois-ci, de Sébastien Ramseyer, responsable marketing et communi- Il n’y a pas de petits ou de grands engage- cation des Rentes Genevoises, que vous pour- Pierre Zumwald ments... Et chacun de ceux-ci est nécessaire ! rez découvrir dans notre rubrique Qui est qui. Directeur général Impressum Sommaire Éditeur responsable : Rentes Genevoises Place du Molard 11 Case postale 3013 1211 Genève 3 T +41 (0)22 817 17 17 F +41 (0)22 817 17 50 info@rentesgenevoises.ch www.rentesgenevoises.ch Responsable marketing et communication : Sébastien Ramseyer Graphisme : essencedesign 04 Pierre Maudet et 08 Pascal Broulis, 13 Gestes verts, notre 16 Retraite belge, Post Tenebras Lux Président du gou- nouvelle rubrique une longue réforme Impression : Imprimerie Baudat SA vernement vaudois nécessaire Case postale 163 1000 Lausanne 16 Crédits photos : Couverture Alan Humerose 03 Édito 13 Gestes verts p. 5, 8, 14-15, 19 Philippe Dutoit Message de Pierre Zumwald Adopter la Charte des Jardins p. 13 Benoît Renevey p. 16 Gettyimages 04 Tribune libre 14 Regard genevois Pierre Maudet illumine Genève Allegory et Arbres & Lumières Tirage : 06 Focus produits 16 Escapade 10 600 exemplaires Un cadeau : le Revenu d’études Retraite belge, une longue 08 Contexte réforme nécessaire Pascal Broulis pour des caisses 18 Revues amies publiques fortes 3e pilier : la carte de la sécurité 10 Éclairage 19 Qui est qui ? le magazine de la sécurisation de patrimoine / décembre 2010 Une étude sur la prévoyance à Genève Sébastien Ramseyer, la communication 12 Vrai-Faux et le sport dans la peau Le Revenu d’études, une prestation Pierre Maudet éclaire Genève sans contrainte des Gestes verts Pour les Générations futures la Prévoyance forte selon Pascal Broulis © Rentes Genevoises 2010 Tous droits réservés. Toute publication par un tiers est soumise à une demande d’autorisation préalable auprès de Place du Rhône l’Éditeur responsable. Les informations commerciales présentées dans ce magazine sont publiées à titre d’indication générale. Elles ne sont pas assimilables à une offre contractuelle au sens de la loi. èremagazine / décembre 2010 3
TRIBUNE LIBRE Post Tenebras Lux ou Genève transfigurée Entretien avec Pierre Maudet, Vice-président du Conseil admi- nistratif de la Ville de Genève en charge du Département de l’envi- ronnement urbain et de la sécurité. Jusqu’en 2007, Genève s’éclairait chiche- de la transfigurer. C’est ce qui m’intéresse, d’ailleurs parfaitement en adéquation avec ment en période de Noël. Sous l’impulsion amener les gens à voir leur ville autrement. leur image. Grâce à leur contribution, elles de Pierre Maudet, des fonds ont été trouvés permettent l’ancrage de Post Tenebras Lux et le projet Post Tenebras Lux contribue Deux mots sur Mourka, l’artiste qui a conçu dans la vie de la cité. Une Cité dont elles font depuis trois ans à illuminer généreusement le projet. partie, puisqu’elles sont aussi au cœur de la ville et son centre au mois de décembre. C’est une artiste qui a vraiment ce regard ori- la ville, place du Molard, une des premières Devenir partenaire de ce projet qui s’inscrit ginal sur Genève, assez ingénu. Elle connais- places d’ailleurs que nous ayons illuminées. dans la durée et la pérennité ne pouvait que sait évidemment la ville lorsqu’on lui a donné le séduire les Rentes Genevoises qui déclinent mandat et elle a réussi à relever des détails et à Au niveau de la logistique, un événement les mêmes valeurs. souligner des aspects qui, pour les Genevois, comme ça, ce n’est pas rien. passent inaperçus. Elle tient compte de l’envi- Non, c’est même tout le contraire. Notre service Post Tenebras Lux, ça vous évoque quoi ? ronnement, du vent sur certaines places avec « logistique et manifestation », dans le cadre de La devise genevoise issue de la Réforme : après des illuminations qui bougent. Elle a fait des cette manifestation, installe une quantité impres- les ténèbres la lumière. Elle est inscrite sur la choses très poétiques : si vous prenez la place sionnante de matériels*, et ce dès le mois d’oc- devanture de plusieurs bâtiments de la ville. Longemalle où on a l’impression, grâce à ses tobre, avec l’aide de grues par exemple. Il faut Genève, comme un pôle de rayonnement intel- globes suspendus, d’être dans un univers de près d’un mois de montage intensif et près de lectuel et spirituel. bulles de savon. 15 personnes par jour, toutes équipes confon- dues, pour arriver aux résultats visibles par le Les illuminations de Genève sous cette C’est un projet à forte connotation écologique. public. Et au mois de janvier, on redémonte tout. forme et sous la bannière de cette devise, On arrive aujourd’hui à éclairer très bien en ça date de quand ? consommant beaucoup moins que dans le Le feedback du public ? L’idée date de 2007, une époque où l’on n’avait passé. Nous éclairons davantage tout en éclai- Les gens sont contents que Genève se mette à que quelques bouts de rues éclairés à Noël avec rant mieux. On arrive à le faire pour l’éclairage régater avec d’autres villes en termes d’habits de vieilles installations. La première implantation des rues en général, mais également dans le de lumière de fin d’année. On était en retard sur en 2008 s’est faite grâce aux taxes que nous cas de Post Tenebras Lux. Nous utilisons par ce plan-là. Il y a aussi quelque chose de réjouis- versent les commerçants. En 2009, Post Tene- exemple des LEDs, des ampoules à très basse sant, c’est que nous n’avons pratiquement pas bras Lux s’est étendu sur la rue de la Corraterie consommation. Le sapin qui était équipé de de vandalisme sur ces installations extrêmement et en 2010, c’est au pont des Bergues de revê- lampes à incandescence consommera cette délicates, comme les boules de Murano sur les tir un nouvel habit de lumière. Chaque année année dix fois moins d’énergie qu’avant. On sapins. Les citoyens respectent beaucoup ces maintenant, les Genevois se réjouissent de voir peut donc vraiment, dans le cadre de Post Te- installations, ces éclairages. C’est dire s’ils se les quel est le nouvel épisode lumineux qu’on leur nebras Lux, parler de développement durable sont appropriés. a préparé. Et je pense qu’on réussit à donner et de souci écologique. A titre de comparaison, le sentiment, grâce à ces extensions très poé- l’événement va consommer en électricité ce tiques, qu’on réinvente chaque fois l’opération. que consommerait chaque foyer genevois qui laisserait allumée une lampe de 60 watts pen- Et le but de cette action ? dant 20 minutes. Je trouve que la lumière permet de souligner * Le matériel nécessaire aux illuminations de manière complètement différente et inté- Ce projet se fait en partenariat avec les de Post Tenebras Lux : ressante les bâtiments et les parcours que Rentes Genevoises. - 7 semi-remorques l’on fait quotidiennement. Le but, c’est de Absolument. Les Rentes Genevoises s’ins- - un demi-million de LEDs faire changer le point de vue des gens, de crivent dans la durabilité et la pérennité du - 13 km de guirlandes leur proposer un regard différent sur leur ville, projet en le soutenant sur le long terme, c’est - 7 tonnes de matériel. èremagazine / décembre 2010 4
« Les Rentes Genevoises s’inscrivent dans la durabilité et la pérennité du projet en le soutenant sur le long terme. » Pierre Maudet, Vice-président du Conseil administratif de la Ville de Genève Pour Pierre Maudet, « Les Genevois se réjouissent chaque année de voir quel est le nouvel épisode lumineux qu’on leur a préparé. » èremagazine / décembre 2010 5
FOCUS PRODUITS Le Revenu d’études : un capital pour le futur étudiant La venue au monde de son enfant compte, « Petits enfants, petits soucis ; grands enfants, Depuis plus de cent soixante ans, nous n’avons assurément, parmi les moments magiques, grands soucis. » L’adage se confirme, c’est qu’un métier : la sécurisation de patrimoine. uniques, dans la vie d’une personne. Mais bien certain, en matière de formation. Or, aucun pa- Nous nous adaptons à toutes les situations et qu’elle soit synonyme d’un grand bonheur, rent ne voudrait pénaliser son enfant dans ce offrons un choix considérable de prestations. elle rime aussi avec d’importantes respon- domaine pour des raisons uniquement finan- Souhaitez-vous une analyse personnalisée sabilités, qu’il importe de pouvoir assumer. cières. Les besoins d’un jeune adulte en forma- de votre situation et de celle de votre enfant ? tion étant considérables, il est sage de consti- une planification financière de ses projets En effet, n’est-ce pas aux parents qu’incombent tuer le plus tôt possible un capital destiné à leur de vie ? Vous pouvez convenir d’un rendez- la protection et le souci du bon développement financement. Ainsi, en tant que parent, vous vous sans engagement avec les conseillers des du jeune enfant ? Même si, au fil des ans, le petit donnez à votre enfant les chances de réus- Rentes Genevoises. Ils se feront un plaisir de d’homme gagne en indépendance, il devra sir son projet, sa vie, et d’assumer lui-même vous apporter leur expertise et d’évaluer votre longtemps encore être guidé dans l’apprentis- ses responsabilités. situation ainsi que celle de votre enfant. sage de la vie. Et si, à Noël, vous offriez à votre L’éducation est un long chemin, qui nécessite enfant son avenir en cadeau ? une attention de tous les instants de la part des parents. Lorsqu’ils voient leur enfant évoluer Les Rentes Genevoises vous proposent un pro- sereinement dans l’existence, en disposant de duit, par lequel vous pouvez lui assurer toutes tous les moyens pour surmonter les difficultés les chances de succès : le Revenu d’études. qui se présentent, cette mission est pour eux Vous pouvez constituer celui-ci soit par l’apport source de beaucoup de satisfactions. Mais elle d’un capital unique, soit, petit à petit, par des T +41 (0)22 817 17 17 est aussi contraignante, exigeante en temps, et versements réguliers. Ainsi, votre enfant pour- F +41 (0)22 817 17 50 en moyens financiers. ra assumer ses dépenses en toute sérénité info@rentesgenevoises.ch pendant ses études. www.rentesgenevoises.ch èremagazine / décembre 2010 6
La participation aux excédents La fiscalité Institution de droit public à but non lucratif et à vocation mutualiste, les Le Revenu d’études bénéficie de nombreux avantages fiscaux. Vous Rentes Genevoises n’ont pas d’actionnaires à rémunérer. Elles sont exo- pouvez déduire les primes périodiques de votre revenu, dans les limites nérées d’une grande partie des impositions classiques. Les réserves de prévues par la loi fiscale genevoise *. l’Institution constituées, le bénéfice est redistribué aux assurés sous la forme d’une participation aux excédents. Cette redistribution se décline De plus, pendant la phase d’épargne, les intérêts du capital ainsi que la en deux options : participation aux excédents sont exonérés de l’impôt. Les prestations servies, quant à elles, ne sont taxées qu’à hauteur de 40%. 1. Le bonus d’épargne : les parts d’excédents sont accumulées sur votre capital-épargne pendant la phase d’épargne. La valeur de rachat constitue un élément imposable sur la fortune. 2. Le complément d’excédents : les parts d’excédents sont versées en complément de votre rente contractuelle. Les parts sont redéfinies Les valeurs de ce type de rente sont imputables soit dans l’assiette fis- chaque année. cale des parents, soit de l’enfant en fonction de l’importance de la valeur de rachat et de la rente. * Dans le canton de Genève, les primes périodiques sont déductibles selon votre situation : - pour les célibataires : CHF 2200.– (montant doublé si vous n’êtes pas affilié à une caisse de pension) - couple marié : CHF 3300.– (montant doublé si vous n’êtes pas affilié à une caisse de pension) - charge de famille : CHF 900.– (montant doublé si l’un des parents n’est pas affilié à une caisse de pension). èremagazine / décembre 2010 7
CONTEXTE Caisses publiques, le financement mixte est la panacée Entretien avec Pascal Broulis, Président du Conseil d’Etat du Canton de Vaud, à la tête du Département des finances et des relations extérieures. Le président du gouvernement vaudois, Pascal Broulis, s’est battu pour les caisses publiques et leur mode de financement, ceci contre le projet du Conseil fédéral qui voulait imposer une capitalisation intégrale. L’état d’esprit d’ouverture qui a prévalu lors des discussions et débats a finalement conduit à l’acceptation d’une solution satisfaisante de part et d’autre. Interview. Une prévoyance forte en général, c’est quoi pour vous ? C’est un système qui couvre efficacement les conséquences économiques de la vieillesse, du décès et de l’invalidité. En Suisse, la prévoyance se base sur les trois piliers que sont l’assurance fédérale de base (AVS, AI), la prévoyance pro- fessionnelle (caisse de pension) et enfin la pré- voyance individuelle (épargne, assurances pri- vées). Pour être efficace et complet, ce système doit tenir compte des réalités économiques et démographiques. Une prévoyance forte est une prévoyance qui permet aux assurés de vivre en confiance. Une prévoyance forte, dans une caisse pu- blique, doit obéir à quels principes de base ? Aux mêmes principes que ceux qui prévalent pour les caisses privées. La gestion et la surveillance doivent être assurées de la manière la plus rigoureuse qui soit, et la règle capitale qui veut que les prestations versées soient financées doit être respectée. Un élément fondamental distingue cependant les col- lectivités publiques des entreprises privées : la pérennité. L’entreprise privée peut être contrainte à une restructuration massive, avec des licenciements. Voire être poussée à la faillite. Il importe dès lors que sa caisse de pension soit en mesure d’assurer et de financer Pour Pascal Broulis, une prévoyance forte l’entier de ses obligations. L’Etat ne pouvant est une prévoyance qui permet aux assurés de vivre en confiance. en principe pas faire faillite, et l’évolution de èremagazine / décembre 2010 8
« D’une manière générale, les Rentes Genevoises, à l’image de Retraites Populaires dans le canton de Vaud, jouent parfaitement leur rôle de partenaire de proximité. » Pascal Broulis, Président du Conseil d’Etat du Canton de Vaud son personnel étant plus ou moins prévisible, caisse capitalisée à 90% ou 100% n’est pas avons gagné la confiance de tous les cantons la capitalisation intégrale ne s’impose pas. forcément mieux lotie qu’une caisse à 80% qui et, finalement, d’une majorité de parlementaires. compte peu de retraités et peu de collabora- Le fait que la Conférence des gouvernements Vous vous êtes opposé et avez mené cam- teurs en fin de carrière. Tous les engagements cantonaux ait reçu le mandat de défendre pagne, pourquoi ? n’étant pas capitalisés, les risques de voir une le principe du financement mixte a été déter- Contre l’avis des experts qu’il avait lui-même partie de la fortune fondre en raison d’une crise minant. Les cantons se sont positionnés en nommés, le Conseil fédéral a retenu une solution boursière sont atténués d’autant. partenaires ouverts à des solutions de com- maximaliste, extrêmement coûteuse et inutile. promis. Les commissions des deux Chambres, J’ai salué le principe qui consistait à préciser le Quels auraient été les coûts de ce change- avec lesquelles nous avons beaucoup travaillé, cadre légal à l’échelle fédérale et à renforcer la ment de modèle ? ont bien compris nos motivations et ont salué surveillance. Tout comme j’ai salué les propo- Selon le projet initial du Conseil fédéral, les can- cet état d’esprit qui a finalement conduit à l’ac- sitions de la Commission d’experts sur la base tons et les communes disposaient de trente ceptation d’une solution satisfaisante de part d’un rapport détaillé et fouillé. Ces experts sont ans pour atteindre la capitalisation intégrale. En et d’autre. arrivés à la conclusion que le financement mixte, tenant compte des réserves de fluctuation de renforcé par des contraintes strictes, était en valeurs et des coûts financiers d’une opération Dans le paysage de la prévoyance, quels mesure de garantir une saine assise sur le long de capitalisation, il en aurait coûté près de 100 rôles peuvent jouer les Rentes Genevoises ? terme. Le Conseil fédéral n’en a pas voulu et a milliards de francs à l’échelle nationale selon les Si je n’ai aucune légitimité pour m’exprimer sur tranché pour une obligation de capitalisation chiffres de fin 2008. cette question, je pense cependant que, d’une intégrale. Il entendait ainsi contraindre les manière générale, les Rentes Genevoises, à caisses publiques à modifier fondamentalement Vous vous êtes battu pour les caisses publi l’image de Retraites Populaires dans le canton leur stratégie en obligeant, de fait, les pouvoirs ques : quelles ont été les étapes marquantes ? de Vaud, jouent parfaitement leur rôle de par- publics et en fin de compte les contribuables à Vous savez, le problème principal d’un dossier tenaire de proximité, ancré dans leur région, y injecter plusieurs dizaines de milliards, sans comme celui du financement des caisses de jouissant les deux d’une excellente réputation et avantages évidents. Autant d’argent qui aurait pensions publiques est qu’il s’agit d’un sujet d’un savoir-faire reconnu. Il s’agit d’une institu- fait défaut pour financer des tâches publiques à la fois complexe, extrêmement technique et tion de droit public à but non lucratif qui pratique prioritaires (infrastructures, sécurité, formation, peu porteur politiquement parlant. Au début, une gestion financière prudente et axée sur le etc.) et aurait été placé sur les marchés financiers, le projet du Conseil fédéral n’a suscité que peu long terme, avec la particularité que les excé- avec les risques de dévaluation que l’on connaît. de critiques et tout indiquait que la cause était dents, après constitution des réserves, sont entendue. La Conférence latine des directeurs entièrement redistribués aux assurés. Quels sont les avantages et les inconvé- des finances, que je présidais à l’époque, a nients d’une capitalisation à 80% par rap- décidé de prendre le dossier en main. Nous Quels rapports avez-vous avec les port à une capitalisation intégrale ? avons constitué une task force réunissant des Rentes Genevoises ? Il faut bien comprendre qu’il existe deux sys- représentants des cantons latins ainsi que des Réguliers et amicaux, surtout ces derniers tèmes de financement, deux philosophies dis- experts de toute la Suisse et avons confié à mois, puisque les Rentes Genevoises et la CIA* tinctes qui appellent des stratégies de gestion l’Office vaudois des affaires extérieures la tâche se sont montrées très actives dans le combat différenciées. Pour les raisons déjà évoquées, la de définir et d’organiser nos actions d’informa- que nous avons mené pour éviter que la Confé- pérennité et la garantie de l’Etat, les caisses pu- tion et de sensibilisation. En d’autres termes, de dération n’impose une réforme maximaliste en bliques peuvent parfaitement fonctionner selon mener une campagne de lobbying. Beaucoup matière de financement des caisses publiques. le principe du financement mixte. L’avantage est d’étapes ont été franchies en trois ans. Nous que le degré de couverture peut être déterminé avons agi de manière systématique, en dévelop- * Caisse de prévoyance du personnel enseignant de l’ins- en fonction des réalités démographiques parti- pant un solide argumentaire basé sur des faits truction publique et des fonctionnaires de l’administration culières de chaque caisse. Il faut savoir qu’une et des chiffres actualisés. C’est ainsi que nous du Canton de Genève èremagazine / décembre 2010 9
ÉCLAIRAGE Etat de la prévoyance à Genève Parce qu’il y a parfois un fossé entre les idées reçues sur la prévoyance Entre 18 et 34 ans et la réalité, les Rentes Genevoises ont mené durant l’été 2010 une étude sur le sujet à Genève. En voici les premières conclusions. Mieux La même chose Le système de prévoyance suisse est, rappelons-le, basé sur trois piliers. Moins bien L’AVS en constitue le premier, la prévoyance professionnelle le deuxième, Nettement moins bien et la prévoyance individuelle le troisième. Une bonne connaissance de Ne sait pas ce fonctionnement est essentielle à toute bonne prévoyance. Si d’une 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% manière générale, près des deux tiers des personnes interrogées se consi- dèrent bien informées, il n’en demeure pas moins qu’un tiers méconnaît ce fonctionnement. Ce chiffre augmente considérablement si l’on concentre Entre 35 et 54 ans l’enquête sur les jeunes (18-34 ans) ou sur les femmes : 50% des jeunes et près de 60% des femmes se jugent en effet insuffisamment informés. Mieux La même chose Cette enquête a également cherché à comparer le niveau de prévoyance Moins bien Nettement moins bien et le niveau de vie à la retraite. Toutes réponses confondues, près d’une Ne sait pas personne sur deux estime que son niveau de prévoyance est insuffisant ; une personne sur trois a d’ailleurs l’intention de le compléter. 0% 10% 20% 30% 40% 50% Suffisant Entre 55 et 65 ans Insuffisant mais vous allez le compléter Insuffisant Mieux Ne sait pas La même chose Moins bien 0% 10% 20% 30% 40% 50% Nettement moins bien Ne sait pas A Genève, une personne sur deux estime que son niveau de prévoyance est insuffisant. 0% 10% 20% 30% 40% 50% Comment les différentes classes d’âge envisagent-elles, qualitativement parlant, leur niveau de vie à la retraite ? En fonction de l’âge des personnes Plus de 65 ans interrogées, les réponses varient fortement : si 40% des personnes actives estiment qu’elles vivront moins bien après avoir quitté le monde du tra- Mieux vail, ce chiffre atteint 70% dans la catégorie des retraités, qui sont, eux, La même chose déjà confrontés à cette réalité ! Certes, pour cette classe d’âge, le sys- Moins bien tème des trois piliers n’a pas toujours pu déployer tous ses effets. Il n’en Nettement moins bien va pas de même pour les personnes actives, pour lesquelles la volonté 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% de constituer un troisième pilier se heurte parfois à la difficulté d’épar- gner pour leur prévoyance individuelle, en sus des autres charges qu’un Comment les différentes classes d’âge envisagent qualitativement parlant ménage doit assumer. leur niveau de vie à la retraite. èremagazine / décembre 2010 10
Pour preuve, alors que près de 60% des personnes interrogées estiment Cette enquête a mis en relief la nécessité d’empoigner la problématique qu’il faudrait commencer à se soucier de sa propre prévoyance entre 18 de la prévoyance avant même l’entrée dans la vie professionnelle, soit au et 35 ans, seul un individu sur deux parvient à concrétiser ce souhait. Une moment de la formation, en expliquant clairement aux jeunes les méca- analyse du pourcentage du revenu consacré à la prévoyance confirme cet nismes de prévoyance en Suisse. A l’instar des cours de préparation à la élément. Entre 18 et 34 ans, 26% des personnes interrogées ne peuvent retraite dispensés dans de nombreuses entreprises, il serait opportun de épargner en matière de prévoyance individuelle, et 35% y consacrent mettre sur pied, dès l’entrée dans la vie active, des cours de préparation moins de 5% de leur revenu. Dans les catégories d’âge plus élevées, ces à une bonne gestion de sa prévoyance. Ainsi, chacun serait à même de chiffres s’améliorent : entre 55 et 65 ans, 13% seulement des personnes prendre le plus tôt possible les bonnes dispositions afin de s’assurer, plus interrogées ne constituent pas de prévoyance individuelle et seuls 16% y tard, une retraite à la hauteur de ses attentes. emploient moins de 5% de leur revenu. La capacité à se doter d’une pré- voyance individuelle dépend bien entendu très fortement du revenu : 32% Pour leur part, les Rentes Genevoises s’emploient, depuis de nombreuses des personnes interrogées ayant un revenu inférieur à CHF 70 000.– ne années déjà, à promouvoir des instruments de prévoyance individuelle en constituent pas de prévoyance individuelle ; ce chiffre tombe à 9% pour phase avec les besoins de la population... Et ceci même si cette dernière les revenus entre CHF 70 000.– et CHF 95 000.– et à 5% pour les revenus ignore parfois quels sont ses besoins. entre CHF 96 000.– et CHF 129 000.–. Quelques conseils pour une bonne prévoyance : • Bien qu’en Suisse la retraite soit partiellement assurée par le 1er et le 2e pilier, il est bon de se préoccuper de l’ensemble de sa prévoyance en la complétant personnellement. • Il importe d’y songer assez tôt, même lorsque la retraite paraît fort éloignée dans le temps. C’est ainsi que l’on pourra, à son rythme et en fonction de ses besoins et de ses moyens financiers, s’assurer une vie confortable au terme de son parcours professionnel. • S’occuper de sa prévoyance, c’est se prémunir contre les aléas de la vie. Au cours de celle-ci, les besoins en prévoyance peuvent changer. Il peut donc être nécessaire d’adapter les produits et de les diversifier. Dans ce domaine, l’aide d’un expert peut être bienvenue. • Tout investissement comporte un risque ; celui-ci est d’autant plus grand que le rendement est élevé. Il s’agit donc de faire la part des choses et de placer son argent uniquement dans des produits dont on connaît le fonctionnement, et pour lesquels on mesure les avantages comme les inconvénients. èremagazine / décembre 2010 11
VRAI-FAUX « Avec le Revenu d’études pour mon enfant, je suis contraint de définir vingt ans à l’avance les conditions dont il bénéficiera ! » FAUX ! Bien qu’il soit difficile d’évaluer à la naissance si votre enfant fera ou non des études, cela n’est pas une contrainte. En effet, notre produit « Revenu d’études » est conçu avec toute la flexibilité nécessaire pour pouvoir choisir en tout temps pen- dant la phase d’épargne quand l’enfant percevra son revenu. Si votre enfant renonce à faire des études, vous pouvez de- mander le capital constitué, complété des intérêts et des par- ticipations aux excédents, tant que les rentes ne sont pas ver- sées. Quelle que soit votre décision, le contrat reste en votre possession. Vous gardez la totale maîtrise du capital et des prestations. Si vous l’estimez nécessaire, vous pouvez éga- lement transférer à l’enfant les droits et obligations du contrat lors de sa majorité. èremagazine / décembre 2010 12
GESTES VERTS La Charte des Jardins : sécuriser le patrimoine naturel Ce n’est un secret pour personne : aujourd’hui, les ressources de la planète se raréfient et la biodiversité, gage de santé et de qualité de vie, se réduit. Sécuriser ce patrimoine, comme s’assurer de la pé- rennité de ce qui nous entoure, voilà des valeurs dans lesquelles les Rentes Genevoises se reconnaissent. Dès ce numéro, Ère magazine vous propose sa rubrique Gestes verts. Il y sera question de quelques gestes simples, idées et conseils pratiques qui peuvent contribuer à préserver efficacement l’environnement. Cela contribuera à assurer votre bien-être L’emblème de la Charte des et celui des générations présentes et futures. Notre credo, en somme. Jardins* Un jardin pour le hérisson et les oiseaux En adoptant la Charte des Jardins, les communes et les propriétaires genevois s’engagent à pratiquer un jardinage plus respectueux de l’environnement. Il peut paraître saugrenu de choisir le jardin comme premier « geste vert » de cette édition hivernale. Détrompez-vous ! C’est en hiver que le jardinier prend le temps de flâner en observant les oiseaux. C’est souvent en hiver qu’il remo- dèle ses massifs ou entreprend de planter ici un arbuste, là-bas un rosier. La mauvaise saison est aussi propice aux bonnes résolutions en faveur d’un jardinage plus écologique. Il y a trois ans, des habitants de Chêne-Bougeries ont pris les devants en la matière. Leur idée ? Favoriser la biodiversité dans leur quartier par le biais d’une charte morale à laquelle chaque citoyen est libre d’adhérer. Enthousiasmés par cette initiative, les responsables d’énergie-environnement.ch, Insectivore l’été, le rouge-gorge se nourrit plutôt de fruits secs et de baies sauvages en automne et en hiver. la plate-forme d’information des services can- Dans le jardin, une haie composée de viorne obier et de cornouiller sanguin lui convient à merveille. tonaux de l’énergie et de l’environnement, ainsi que le Service de la conservation de la nature et de branches mortes pour le hérisson, et de pri- charte. Son emblème, un hérisson et une mé- du paysage du canton de Genève ont mené à vilégier les arbustes indigènes en lieu et place sange gravés sur bois, a fait son apparition dans bien la rédaction de la charte ainsi que sa diffu- des thuyas et laurelles, variétés exotiques qui les espaces verts et aux portes des jardins pri- sion auprès des communes. offrent peu de nourriture aux oiseaux. On veillera vés. Les Rentes Genevoises vous encouragent à laisser des tiges sèches et des feuilles mortes à leur tour à adopter cette démarche. Pour la Des baies pour les oiseaux recouvrir le sol, car beaucoup d’invertébrés sauvegarde de la nature aux abords des mai- s’y réfugient en hiver. On limitera aussi l’usage sons, mais aussi pour le bonheur et la santé du En pratique, la Charte des Jardins vous invite d’engrais chimiques et de pesticides, qui conta- jardinier, qui a tout à y gagner ! à adopter une dizaine de gestes favorables à minent le sol et les nappes phréatiques. A ce * Pour découvrir la charte et commander l’emblème en la survie de la petite faune et de la flore sau- jour, plusieurs communes, quelques pépinières bois (fabriqué par des ateliers protégés) : 022 809 40 59, vage. Il s’agit par exemple d’aménager un tas et de nombreux particuliers ont déjà signé la www.charte-des-jardins.ch èremagazine / décembre 2010 13
REGARD GENEVOIS Les phares de la rotonde du Mont-Blanc Entretien avec les deux membres Deux semaines avant le vernissage du rendu artistique, il est assez proche de ce que d’Allegory, Léonard de Rham 10e Festival Arbres & Lumières, qui avait lieu nous avions auparavant modélisé en 3D et qui et Albert Schrurs, jeunes archi- le 26 novembre dernier, [paradis], la réalisa- donnait une idée assez précise du produit fini. tion d’Allegory, couronnait déjà les ifs de la Le montage final n’est en fin de compte qu’une tectes genevois, créateurs de rotonde du Mont-Blanc. « Notre projet était le étape parmi d’autres. Cela dit, malgré toutes [paradis], l’une des installations premier à être prêt » déclarent, ravis, les deux ces précautions, il reste toujours une part de lumineuses du Festival Arbres & architectes auteurs de l’œuvre. L’aménage- révélation lors de la réalisation d’un projet. Lumières de Genève, parrainée ment, qui veut rappeler que cet espace de Et dans le cas de [paradis], ce qui est donné à par les Rentes Genevoises. promenade était autrefois destiné à l’accos- voir est largement à la hauteur de nos attentes, tage des barques de marchandises à voiles, et s’il y a une surprise, elle est plutôt positive. ouvre aux passants une fenêtre sur une Ge- nève romantique méconnue. « L’idée de nous servir des ifs déjà taillés, comme un rappel des phares maritimes, s’est naturellement imposée. » Albert Schrurs, architecte genevois et co-auteur de l’œuvre [paradis] Techniquement, ça a été difficile à réaliser, L’utilisation de la lumière comme vous le ces phares tournants ? faites, c’est simple ? Ils devaient avoir une cadence assez lente, Chaque projet d’architecture comporte une 12 tours/minute, et on a bien cherché avant dimension en relation avec la lumière. Son inter- d’en trouver, au fin fond des Etats-Unis, qui férence avec les matériaux, son côté un peu ro- tournent à cette vitesse. Après, à Genève, on a mantique, ça fait partie de notre métier. Mais les aussi eu un problème de normes avec leur type installations lumineuses exigent une technique de luminosité, incompatible avec celles de la particulière que nous ne maîtrisons pas com- circulation routière suisse ! plètement, mais qui nous intéresse beaucoup et sur laquelle nous nous documentons. Nous L’œuvre finale correspond-elle à ce que nous sentons assez à l’aise pour l’aborder et vous projetiez ? l’utiliser dans une œuvre comme celle que nous Absolument. Même si tout projet comporte présentons sur la rotonde du Mont-Blanc. une part d’imprévus. Heureusement, l’expé- rience que nous avons acquise ensemble Le travail de l’architecte s’inscrit en géné- depuis 2007, lors d’autres travaux que nous ral durablement dans le paysage. L’aspect avons réalisés, nous permet de mieux prévoir. éphémère de [paradis] vous pose-t-il Nous avons par exemple procédé à plusieurs un problème ? Voisins depuis l’enfance, Albert Schrurs (à gauche) tests sur le matériel pour assurer le bon fonc- Pas du tout. Au contraire, c’est une réelle op- et Léonard de Rham ont créé ensemble Allegory. tionnement de la partie technique. Quant au portunité de pouvoir passer de l’idée au produit èremagazine / décembre 2010 14
fini en moins de six mois. Les projets architec- turaux mettent souvent plusieurs années entre les premiers croquis et la réalisation. Et puis, en fin de compte, sur le long terme, les bâtiments ont également une durée de vie limitée et l’archi- tecte n’est là non plus pas maître de son œuvre sur toute la durée. Comment est-on sélectionné pour le Festival Arbres & Lumières de Genève ? Habituellement, les organisateurs invitent un certain nombre d’artistes à participer à l’évé- nement. Comme le concept nous tentait, nous avons pris contact spontanément avec eux alors que nous étions encore étudiants, pour demander si nous pouvions leur soumettre un projet. Ils ont accepté mais n’ont pas retenu notre premier dossier, qui comportait plusieurs lacunes, et dont le budget de réalisation était trop important. L’année suivante, ils sont par contre venus vers nous pour que nous propo- sions à nouveau quelque chose. Forts de notre première expérience, nous avons amené notre idée, qui a été sélectionnée. Encore un mot sur la genèse et le titre de votre œuvre [paradis] ? C’est en consultant des photos d’époque que nous avons mesuré la force de la relation entre le quai du Mont-Blanc et l’eau. Le quai était dédié à l’accostage des voiliers transportant des marchandises. Nous avons donc cherché à mettre en valeur cela et les phares se sont naturellement imposés. Les ifs, taillés en cônes tronqués, nous ont inspirés et ont guidé notre choix. Quant au nom « paradis », il est issu de nos recherches. Il désigne, pour les gardiens de phare, les constructions situées à terre en oppo- sition aux tours isolées en mer, les « enfers », et à celles disposées sur les îles, les « purgatoires ». L’éclairage des ifs prévu à l’origine a été modifié : il était incompatible avec certaines normes de la circulation routière. èremagazine / décembre 2010 15
ESCAPADE Retraite belge : une réforme de longue haleine est nécessaire La Belgique connaît de grandes difficultés pas obligatoire et seuls six employeurs sur dix pour former un nouveau gouvernement la proposent à leurs salariés. après les élections de juin 2010 et elle est en pleine crise politique. Flamands et fran- Pour le troisième pilier, les Belges parlent cophones déchirés ne perdent cependant d’épargne pension individuelle ou d’assurance pas de vue les débats de leurs voisins fran- pension volontaire, un type de prévoyance qui çais sur l’élévation de l’âge de la retraite, commence à séduire une frange de la popula- alors même que chez eux se poursuivent, tion inquiète pour son futur. dans un contexte difficile, les travaux de la Conférence nationale des pensions, l’orga- Les indépendants peuvent espérer toucher à nisme qui établit l’état des lieux du système leur retraite un maximum de 1200 euros de pen- des retraites belges. sion légale, et les salariés environ 2200 euros. Cependant, près de la moitié des pensionnés La Belgique se trouve donc dans un contexte légaux reçoivent aujourd’hui moins de 1000 eu- général difficile : instabilité politique, crise ros par mois (ce qui peut être le cas par exemple financière et économique. Côté pensions, le d’un citoyen n’ayant eu qu’une carrière d’indé- sort des Belges est le même que celui de la pendant). Un montant qui reste insuffisant pour majorité des membres de l’Union européenne. mener une vie décente. Face à ce problème et Les pensionnés vivent de plus en plus long- aux disparités entre les retraites de la fonction temps et parallèlement, le nombre de gens qui publique et celle du privé, les syndicats se sont travaillent se réduit. En outre, les générations mobilisés et ont proposé une pension minimale du baby-boom d’après-guerre arriveront à la à 1150 euros. retraite en 2020-2030. Un choix : Belgique et Suisse, la retraite le plus tôt possible des systèmes similaires En 2005 déjà, la signature d’un pacte de soli- Le système de retraites belge ressemble à celui darité entre les générations visait à décourager de la Suisse. Comme chez nous, il repose sur les départs précoces à la retraite. Ce pacte pro- trois piliers. posait d’augmenter l’âge de l’accès à la pré- retraite en distribuant des bonus de pension à En premier lieu, tous les hommes et femmes ceux qui travaillaient après 60 ans. Malgré ces belges peuvent toucher, dès le premier jour du mesures, le taux d’emploi des plus de 55 ans mois où ils ont 65 ans, ce que leur système est actuellement de 34%, une moyenne large- nomme une pension légale. Celle-ci est calcu- ment inférieure aux chiffres européens qui sont, lée en fonction de leur salaire et de leur statut pour cette catégorie d’âge, de 45%. Comment familial. Ils peuvent cependant choisir la re- expliquer cela ? Les patrons argumentent que traite anticipée dès l’âge de 60 ans à condition les travailleurs âgés coûtent plus cher et que le d’avoir travaillé 35 ans ou davantage. salaire versé à un travailleur de 63 ans repré- sente plus du double que celui d’un employé de Le deuxième pilier se nomme la pension com- 25 ans. Légalement, des barèmes liés à l’expé- En Belgique, les coûts du vieillissement de la population plémentaire ou pension extralégale. Elle n’est rience devaient, selon la loi européenne en la auront atteint 33.7 milliards d’euros en 2010. èremagazine / décembre 2010 16
matière, remplacer ceux qui sont liés à l’âge, et les pensions de la fonction publique réévaluées cela depuis le 1er janvier 2009. Mais ce nouveau et le système des préretraites progressivement modèle n’est que peu appliqué. démantelé. Le Belge prend en moyenne sa préretraite à Autre domaine sensible, l’âge de la fin de car- 57.5 ans, alors que l’âge légal de celle-ci est, rière. Le ministre belge des Pensions, Michel nous l’avons vu, de 60 ans. Mais lors de licen- Daerden, opposé à un relèvement de l’âge de la ciements collectifs ou de restructuration, crise retraite au-delà de 65 ans, lance l’idée de « trois oblige, les travailleurs se ruent sur toutes les ans de travail en plus », c’est-à-dire de travailler occasions de préretraites. Les abus sont fré- encore 3 ans dans la tranche des 55 à 65 ans. quents, mais ce type d’attitude est socialement « Je suis favorable à un élargissement des pos- bien accepté. sibilités de poursuivre une activité profession- nelle une fois pensionné et après 65 ans », pour- Trouver des travailleurs motivés au-delà de suit-il en espérant que le travail des réformes 60 ans et qui contribueraient à la poursuite du « dépasse les clivages politiques traditionnels et financement des retraites ne semble donc pas les échéances électorales ! ». facile. Les Belges disent préférer consacrer du temps à leur famille, arrêter le travail en raison de Si l’on peut se demander si la Belgique va suivre problèmes physiques, ou par volonté de laisser les visées d’un ministre par ailleurs largement la place aux jeunes. connu pour ses écarts en tout genre, on peut être rassuré en voyant que son point de vue fait Quelles perspectives écho aux derniers travaux de la Conférence pour les retraités belges nationale des pensions. Selon le dernier rapport des travaux de la Conférence nationale des pensions publié en novembre 2010, un assainissement budgé- taire est aujourd’hui nécessaire pour un retour à l’équilibre des finances publiques, ce qui per- mettra de compenser en partie les coûts du vieillissement qui auront atteint 33.7 milliards d’euros en 2010 en Belgique. L’augmentation du taux de l’emploi est éga- lement une priorité partagée par la plupart des experts. D’après les analyses, de sé- rieux aménagements sont nécessaires, mais cela tout en conservant les deux pi- liers de base, reposant sur la répartition et sur la capitalisation, un système qui a fait ses preuves. Le deuxième pilier de- vrait cependant être encore démocratisé, èremagazine / décembre 2010 17
REVUES AMIES La prévoyance vue par... A chaque parution de Ère magazine, vous découvrez un article em- prunté à d’autres médias, en Suisse ou ailleurs. Dans cette édition, nous vous proposons un communiqué de presse publié en novembre dernier sur le site comparis.ch. Il met en évidence la confiance ébran- lée des Suisses dans leur AVS et leurs caisses de pension, ainsi que leurs attitudes face au 3e pilier a. La confiance des Suissesses et des Suisses de l’argent sur son troisième pilier (62% des ré- Les Romands moins enclins dans les premier et deuxième piliers de la ponses), suivie, mais de loin, par les économies à la prévoyance vieillesse privée prévoyance vieillesse est ébranlée : les trois d’impôts (34%). quarts seulement pensent qu’ils toucheront La confiance ébranlée dans l’AVS et les caisses de l’argent de l’AVS ou de leur caisse de Confiance plus limitée de pension est bien une raison poussant les per- pension lorsqu’ils seront à la retraite. Alors chez les jeunes sonnes interrogées à chercher des alternatives 61% organisent eux-mêmes leur épargne pour sécuriser financièrement leurs vieux jours. prévoyance au moyen du pilier 3a. C’est ce Plus les personnes interrogées sont Il existe plusieurs façons de s’y prendre : abon- que montre une enquête de comparis.ch, le jeunes, et moins elles ont confiance dans der son pilier 3a, c’est ce que fait la majorité, comparateur sur internet. Du reste, ce sont la prévoyance vieillesse représentée par les pre- puis mettre de l’argent de côté ou en placer ou, surtout les plus jeunes qui sont pessimistes mier et deuxième piliers. Seulement 59% tout loin derrière et en troisième position, épargner quant aux versements futurs. juste des moins de 40 ans pensent que l’AVS dans le cadre d’une assurance-vie. leur versera quelque chose, ce qui est significa- Pas même les trois quarts des Helvètes s’at- tivement moins que 71%, le chiffre valant pour Si 65% des Alémaniques interrogés abondent tendent à revoir les montants qu’ils auront ver- l’ensemble des personnes interrogées. D’ail- leur troisième pilier, ils ne sont que 52% des Ro- sés au titre de la prévoyance vieillesse légale leurs, 52% de cette tranche d’âge sont persua- mands et 50% des Suisses italophones à faire tout au long de leur vie professionnelle : en dés qu’ils toucheront moins que les retraités ac- de même, soit nettement moins. « On perçoit effet, pas plus de 71% pensent qu’ils touche- tuels lorsqu’ils seront à la retraite. Parallèlement, clairement la différence de niveau de confiance ront des prestations AVS, le premier pilier de la les plus de 40 ans se montrent nettement plus dans la prévoyance vieillesse institutionnelle » prévoyance vieillesse, à l’âge de la retraite. Du confiants : 79% pensent que l’AVS leur versera analyse Martin Scherrer, expert auprès de côté du deuxième pilier, celui des caisses de une rente de vieillesse, mais 45% croient que Comparis. « Un nombre nettement plus élevé pension, c’est un peu mieux : 74% pensent ce sera une rente inférieure. « Ce n’est pas plus de Suisses romands pensent que les caisses de qu’ils toucheront quelque chose lorsqu’ils surprenant que ça, parce que la retraite paraît pension leur verseront quelque chose lorsqu’ils seront à la retraite. [...] bien lointaine pour les plus jeunes. Ceux qui seront âgés ; du coup, ils sont donc moins en- seront à la retraite dans 30 ou 40 ans savent clins à se prémunir à titre privé. » Moins d’argent pertinemment que le nombre de retraités tou- pour leurs vieux jours chant des rentes de vieillesse est en constante Pas forcément le maximum augmentation et donc que le danger que les 48% des personnes interrogées estiment fonds disponibles ne suffisent plus au paiement Manifestement, le pilier 3a est un fer de lance de qu’une fois arrivées à l’âge de la retraite, elles de leur propre pension est tout à fait du domaine la prévoyance vieillesse. Il est donc d’autant plus toucheront moins que ce qu’elles toucheraient du possible » explique Martin Scherrer, expert ès surprenant que seulement 18% tout juste des aujourd’hui. De plus, 34% pensent que leur banque auprès de comparis.ch. Suissesses et des Suisses exerçant une activité caisse de pension leur versera moins que ce professionnelle, soit à peine la moitié des épar- qu’ils auront cotisé dans l’ensemble, sans parler Par contre, la confiance en la stabilité financière gnants recourant au pilier 3a, versent le montant des intérêts sur le capital. des caisses de pension a meilleure mine : 71% maximal autorisé. En fait, plus les personnes inter- des moins de 40 ans pensent qu’ils toucheront rogées sont âgées, et plus elles ont tendance à Au vu de ces chiffres, il n’est donc pas éton- quelque chose lorsqu’ils seront à la retraite verser le montant maximal autorisé, tandis qu’un nant que 61% des 18-65 ans souhaitent (ensemble des personnes : 74%), contre 77% cinquième de tous les épargnants recourant au prévoir eux-mêmes pour leurs vieux jours des plus de 40 ans. pilier 3a versent moins de 3000 francs. Et ceux qui et épargnent donc dans le cadre de leur ne versent rien sur leur pilier 3, l’expliquent le plus troisième pilier. La prévoyance vieillesse souvent par le fait que leur situation financière du représente de loin la principale raison de verser moment ou en général ne le leur permet pas (31%). èremagazine / décembre 2010 18
Vous pouvez aussi lire