Conférence-Débat UDAF " Etre parent au quotidien : des pistes pour être - Union Nationale des Associations ...
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Conférence-Débat UDAF « Etre parent au quotidien : des pistes pour être accompagné » 10 décembre 2009 Réunion de secteur à DIJON Présents : Mmes BAILLET-RAMEY (Centre social des Grésilles) - BARBIER (Centre social et culturel Léo Lagrange) – BEGIN – BEGIN (Association d’Aide à Domicile en Milieu Rural de Seurre) - BELLEVILLE (Maison Familiale Rurale de Quétigny) – BENETTON (ACODEGE) - BERNARDOT (Maison Familiale Rurale de Fauverney) - BERNASCONI (Caisse d’Allocations Familiales de Côte d’Or) - BORNOT (Centre social du Parc) - BOSE – BUISSON (Association Départementale de la Médaille de la Famille – UDAF) – CAMPOLI (Caisse d’Allocations Familiales de Côte d’Or) - COINT (Conseil Général de Côte d’Or) – CORTES (Association Familles Dijonnaises – UDAF) - COTTENOT (Centre de formation de Fauverney) – COUBARD (Famille et Médiation) - DUPRE LA TOUR (Association Familles Dijonnaises) – FOREST (ACODEGE) - GALLOIS (Lieu d’Accueil et de Rencontre des Parents Enfants) – GOIZET (Centre social du Parc) - MINGOUA (Centre social et culturel Léo Lagrange) – M’PAHAYI (Mairie de Neuilly-les-Dijon) - MOUQUOD (Centre social et de loisirs de la Caisse d’Allocations Familiales de Côte d’Or) – NOIREAUT (Centre social du Parc) – ORZEL (Caisse d’Allocations Familiales) - PAMO (Maison Familiale Rurale de Fauverney) - PERRET (Grand Dijon) – SIEGEL (Famille et Médiation) - STURLA-BORDET (Caisse d’Allocations Familiales de Côte d’Or) – TAILLANDIER (Centre social et municipal Bachelard de Marsannay la Côte) – TOLLOT (Association Familles Dijonnaises – UDAF) - VALROFF (Ecole des Parents et des Educateurs de Côte d’Or) MM. BELABRE (Union des Familles Laïques – UDAF) – BIBET (Association Départementale des Amis et Parents d’Enfants Inadaptés de Côte d’Or - UDAF) - BOUSQUET (Association Familles Dijonnaises – UDAF) - CLEMENT (Association des Familles Dijonnaises – UDAF) - DE PREVAL (Associations de Familles Catholiques de Dijon – UDAF) – DUDRAGNE (Le Parti des Enfants du Monde) - DUPOYET (Fédération Association de Familles Catholiques) - HATON (Fédération des Conseils de Parents d’Elèves des Ecoles publiques) – HUMEAU (La Cadole) - MILLE (Confédération Syndicale des Familles – UDAF) – POMMEPUY (Enfance et Familles d’Adoption de Côte d’Or – UDAF) - ZERDOUK (Maison de la Jeunesse et de la Culture de Montchapet) Intervenants : - M. JAFFELIN, Psychothérapeute - Mme MILLE, Présidente Confédération Syndicale des Familles (CSF) de Neuilly les Dijon - Mme JAN, Présidente Déléguée de l’Union Nationale des Amis et Familles de Malades et/ou Handicapés Psychiques de Côte d’Or (UNAFAM 21) et Mme VIROT, Responsables des ateliers Propect de l’UNAFAM 21 - Mme DUPOYET, Responsable des Chantiers Education de l’Association des Familles Catholiques (AFC) de Beaune Excusés : Nous remercions les personnes qui se sont excusées de leur absence à cette réunion. M. BONCOMPAGNE, Directeur, M. QUANTIN, Chef du Service des Mesures de Protection Judiciaire, Mme CANONNE, Secrétaire de Direction et Mme DUMOULIN, Secrétaire Administratif assistaient à la réunion. 1
La réunion est ouverte à 17h45 par Mme BUISSON, Présidente de l’UDAF. • Introduction Mme BUISSON remercie la Mairie de Dijon pour le prêt de cette salle, le Conseil Régional de Bourgogne et la Ville de Dijon pour leur soutien financier à l’enquête « La vie de parent au quotidien en Bourgogne » ainsi que la Caisse d’Allocations Familiales de Côte d’Or pour son soutien financier au retour d’enquête et à la réunion de ce jour. Mme BUISSON remercie également, Mme COINT, Conseillère Générale de Côte d’Or, les Président(e)s d’associations familiales présents, les intervenants et tous les participants. Mme BUISSON souhaite à tous une bonne réunion. Elle présente M. DE PREVAL, bénévole à l’UDAF de Côte d’Or, qui sera l’animateur de cette Conférence. Mme BUISSON débute cette réunion par la présentation de l’UDAF, ses missions, son action familiale et ses services. • Présentation de l’UDAF I. Missions Mme BUISSON rappelle que par ordonnance du Général de GAULLE le 3 mars 1945, quatre missions sont confiées aux UDAF : 1) Donner leur avis aux pouvoirs publics : L’UDAF transmet son avis aux pouvoirs publics sur les questions d’ordre familial et peut proposer les mesures qui paraissent conformes aux intérêts matériels et moraux des familles. 2) Représenter officiellement auprès des pouvoirs publics l’ensemble des familles : L’UDAF représente officiellement auprès des pouvoirs publics l’ensemble des familles. 3) Gérer tout service d’intérêt familial : L’UDAF gère tout service d’intérêt familial dont les pouvoirs publics estiment devoir lui confier la charge. 4) Ester en justice : L’UDAF peut exercer devant toutes les juridictions, sans avoir à justifier d’un agrément ou d’une autorisation préalable de l’autorité publique, l’action civile relativement au fait de nature à nuire aux intérêts matériels et moraux des familles. II. Commissions sectorielles L’UDAF travaille autour de 5 grandes commissions sectorielles : - Psychologie et Droit de la famille - Grands Equilibres Economiques et Sociaux - Education – Formation - Vie quotidienne - Habitat et Cadre de vie 2
III. Associations familiales L’UDAF est composée de 63 associations familiales réparties sur l’ensemble de la Côte d’Or. : 18 associations (Dijon) : de 2 à 4 associations : 1 association L’UDAF est ainsi, constituée de : - 5 grands mouvements : o Familles de France o Familles Rurales o Familles Catholiques o Confédération Syndicale des Familles o Familles Laïques - des associations à buts spécifiques, telles que : o ADMR o Enfance et Familles d’Adoption o Association France Alzheimer - des membres associés, tels que : o Visites de Malades dans les Etablissements Hospitaliers o Dépendances 21 o Accueil Magenta IV. Action familiale Mme BUISSON rappelle ensuite que l’UDAF mène l’action familiale suivante : - Secrétariat de la Médaille de la famille : L’UDAF assure le Secrétariat de la Médaille de la Famille. Elle instruit les dossiers de candidatures et émet un avis avant la décision de la Préfecture. Cette médaille est remise aux pères ou mères de famille ayant élevé 4 enfants ou plus. - Administrateur Ad hoc : L’UDAF est Administrateur Ad Hoc. Elle représente des enfants mineurs notamment dans le cadre de procédure relative à la filiation. - Coordination de l’Opération Lire et Faire Lire : L’UDAF coordonne l’Opération Lire et Faire Lire sur le département en collaboration avec la Ligue de l’Enseignement. Cette opération a pour but de donner le goût de la lecture aux enfants. Les lecteurs sont des retraités bénévoles et les lectures ont lieu sur le temps périscolaire. Plus de 80 bénévoles lecteurs sont actifs sur le département. - Observatoire de la famille : Chaque année l’UDAF réalise une enquête sur une thématique précise. En 2008, le thème de l’enquête était « Etre parent au quotidien ». 3
V. Services Mme BUISSON présente les Services gérés par l’UDAF : - Coordination PDITH (Plan Départemental d’Insertion des Travailleurs Handicapés) Il s’agit d’une action pour l’insertion des travailleurs handicapés dans le milieu professionnel. Les 4 principaux objectifs de ce service sont de : - Développer la qualification professionnelle des personnes handicapées - Améliorer leur accès à l’emploi - Aider le maintien dans l’emploi - Informer sur l’aspect de la loi vis à vis des handicaps En 2008, ce service a contribué à 373 reprises d’emploi et 270 entrées en stage pour des personnes handicapées. - Service d’Aide aux Familles Le Service d’Aide aux Familles gère plusieurs fonds pour le compte du Conseil Général : - Le Fonds d’Aide aux Jeunes (FAJ) Le rôle du gestionnaire est de réceptionner les procès-verbaux des 5 commissions locales d’attributions (CLA) existantes sur le département de la Côte d’Or et de verser aux jeunes ou aux organismes en faveur des jeunes les aides accordées (en secours ou en prêts). Il existe également une procédure dite « d’urgence » qui sur décision du Président du CLA d’attribuer une aide en urgence, peut être délivrée par le gestionnaire par le biais de chèque non barré payable dans les trésoreries départementales. - Le Fonds Solidarité Logement (FSL) : Depuis 2005, le Conseil Général de Côte d’Or a confié par convention à l’UDAF via le Service d’Aide aux Familles (SAF) la gestion du Fonds Solidarité Logement (FSL) qui se définit en 3 axes : o Accès dans le logement (dépôt de garantie, cautionnement, kit ménager, 1ère assurance habitation) o Maintien dans le logement (aides aux impayés de loyers, énergie, téléphone, eau) o Commission technique Les dossiers examinés par cette commission, qui se réunit 2 fois par trimestre, sont orientés par la Commission FSL Maintien suite à l’évaluation sociale réalisée par un travailleur social mettant en relief une problématique logement : isolation, consommation EDF ou GDF ou eau au delà de la normale… Un technicien CDAH-PACT se rend alors sur place pour établir un diagnostic et préconiser des solutions (travaux par exemple). Des liens sont fait avec les bailleurs, les travailleurs sociaux et si nécessaire la commission de logement de la Direction Départementale de l’Equipement. - Aide Educative Budgétaire Cette activité existe depuis quelques années en lien avec l’URAF. Une convention entre le Rectorat Bourgogne (Education Nationale) et l’URAF (et les 4 UDAF de la région) précise les modalités d’intervention et de rétribution de cette activité en direction des personnels de l’Education nationale (Professeur des écoles, Agents divers…). Il s’agit de former des personnes en difficulté pour leur apprendre à mieux gérer leur budget. Ce type d’activité tend à se généraliser puisque d’autres structures ont sollicité directement l’UDAF de Côte d’Or pour une intervention de ce type. Fin 2008, une convention a été signée avec le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS). 4
M. DE PREVAL remercie Mme BUISSON pour sa présentation de l’UDAF et indique que le Service des Mesures de Protection Judiciaire de l’UDAF sera présenté par M. QUANTIN, Chef de ce Service. - Service des Mesures de Protection Judiciaire - Fonctionnement du Service M. QUANTIN rappelle que le Service des Mesures de Protection Judiciaire gère à ce jour, 1 400 mesures de protection judiciaire. - Organisation des mesures Une nouvelle loi datant du 5 mars 2007 (n°2007 – 308) et publiée au Journal officiel le 7 mars 2007 réforme la protection juridique des majeurs. Les mesures s’organisent d’une manière nouvelle : - Maintien des mesures civiles : Mesures prononcées en raison d’une altération des facultés mentales : o Sauvegarde de justice et mandat spécial o Curatelle o Tutelle - Les nouvelles mesures : Mesures prononcées en raison d’une santé ou d’une sécurité qui pourrait être compromise du fait des difficultés à gérer les prestations sociales : o Mesure d’Accompagnement Social Personnalisé (MASP), o Mesure d’Accompagnement Judiciaire (MAJ). Ces deux grands types de mesure ne sont pas cumulables. - Maintien des mesures civiles Les définitions des mesures civiles restent inchangées : - Sauvegarde : mesure prononcée pour une durée d’un an. Cette mesure est renouvelable une fois au maximum. - Mandat spécial - Curatelle simple et renforcée - Tutelle Ce qui est nouveau, c’est que ces mesures sont prononcées pour une durée maximum de 5 ans avec une possibilité de renouvellement pour une même durée. Si la mesure devait durer plus de 5 ans, cela ne pourrait se faire que sur motivation spéciale du Juge et avis médical conforme. - Nouvelles mesures - La Mesure d’Accompagnement Social Personnalisé (MASP) La loi du 5 mars 2007 a créé la MASP, qui relève de la compétence du Conseil Général. Cette mesure est destinée à « toute personne majeure dont la santé ou la sécurité est menacée du fait de ses difficultés à assurer seule la gestion de ses ressources ». Un contrat sera alors passé entre la personne et le Président du Conseil Général pour une durée de 6 mois à 2 ans (maximum de 4 ans, renouvellement compris). 5
Par convention, la gestion de cette mesure pourra être déléguée à une autre collectivité locale, un CCAS ou un CIAS, une association ou autre organisme agréé à cet effet. En Côte d’Or, ce type de mesures a été confié à l’ATMP. Si la mesure ne fonctionne pas, le Président du Conseil Général transmet un rapport circonstancié d’évaluation au Procureur de la République, aux fins d’ouvrir une autre mesure de protection. L’UDAF ne gère pas ce type de mesure. - La Mesure d’Accompagnement Judiciaire (MAJ) Lorsque les mesures d’accompagnement social n’ont pas permis à la personne, une gestion satisfaisante de ses prestations sociales et que sa santé ou sa sécurité est toujours compromise, une MAJ peut être mise en place. La MAJ est une action éducative visant à rétablir les conditions d’une gestion autonome des prestations sociales. La MAJ est prononcée par le Juge des Tutelles, à la demande du Procureur de la République au vu du rapport des Services sociaux. La MAJ n’entraîne pas d’incapacité civique (maintien du droit de vote…). Sa durée est de 2 ans (4 ans maximum avec renouvellement). - Le Mandat de protection future Toute personne non protégée peut charger, par mandat, une ou plusieurs personnes, de la représenter pour le cas où elle ne pourrait plus pourvoir seule à ses intérêts. Le mandat peut être signé de deux manières : o Mandat sous seing privé : Il comprend les actes que le tuteur peut faire seul (conservatoires et d’administration), les actes de disposition (sur autorisation du Juge des Tutelles). Le mandat sous seing privé est surveillé par le Juge des Tutelles et le Procureur. Il est possible de conclure un mandat sous seing privé, si le mandataire est une personne physique. o Mandat notarié : Le mandat notarié à la même portée que la tutelle. Il peut comporter les actes patrimoniaux, les actes de disposition à titre gratuit seulement sur autorisation du Juge des Tutelles. Le mandat notarié est surveillé par le Notaire. Ce dernier conserve l’inventaire, contrôle les comptes et saisit le Juge en cas de dysfonctionnement. - Ouverture de la mesure La saisine d’office du Juge des Tutelles disparaît avec la nouvelle loi. Le Juge pourra être directement saisi par : - la personne elle-même - son conjoint, son partenaire de PACS ou concubin, quand vie commune - un parent ou allié, toute personne qui entretient des liens étroits et stables avec le majeur - la personne qui exerce la mesure de protection, s’il y a en a une. Le Procureur de la République peut se saisir d’office d’un dossier et demander l’ouverture d’une mesure au Juge des Tutelles. Toute autre personne peut également saisir le Procureur de la République (ex : travailleurs sociaux de secteurs). Un certificat médical circonstancié doit accompagner toute demande. Ce certificat ne peut être établi que par un médecin choisi sur la liste du Procureur de la République. L’audition de la personne est renforcée. 6
La personne peut ainsi être assistée d’un avocat ou de la personne de son choix (avec l’accord du Juge) lors de cette audition. Les exceptions à cette audition sont très encadrées (motivation spéciale et avis du médecin). M. DE PREVAL remercie M. QUANTIN de son intervention et donne la parole à Mme DUMOULIN, Chargée de l’Observatoire de la Famille de Bourgogne pour la présentation de l’enquête « Etre parent au quotidien en Bourgogne ». • Thématique : « Etre parent au quotidien : des pistes pour être accompagné » I. Présentation de l’enquête « la vie de parent au quotidien en Bourgogne » Mme DUMOULIN indique que les quatre UDAF de Bourgogne et l' URAF de cette région, soucieuses de représenter et de défendre les intérêts des familles auprès des pouvoirs publics, ont initié en janvier 2009 la réalisation d’une enquête intitulée " La vie de parent au quotidien en Bourgogne " à laquelle se sont associés financièrement le Conseil Régional, la ville de Dijon et pour la restitution de ce jour et l’organisation de cette réunion, la CAF de Côte d’Or. Près de 500 familles bourguignonnes dont 320 parents avec enfants de moins de 19 ans ont répondu à cette enquête qui les interrogeait sur la vie de parent au quotidien (deux variables ont été redressées pour assurer la représentativité de l’enquête : type de famille et âge de la personne de référence – Correspondance données INSEE sur la population bourguignonne). Les principales informations sur la mesure du degré d’assurance des parents bourguignons quant à l’éducation de leurs enfants, la représentation que les parents se font de la demande d’aide auprès d’intervenants extérieurs et la perception des structures et des actions de soutien à la fonction parentale sont présentées ci-dessous : Les principaux résultats de l’enquête sont les suivants : - Parents et sentiment de manque de compétences A travers l’enquête, il apparaît que la grande majorité des parents bourguignons sont en questionnement fréquent par rapport à l’éducation de leurs enfants. (9 parents sur 10 indiquent que l’exercice des responsabilités parentales est porteur de beaucoup d’interrogations et de beaucoup d’inquiétudes.) La moitié des parents bourguignons ont le sentiment de manquer de compétences ou de connaissances pour élever leurs enfants. Ces parents expriment leurs difficultés fréquentes à comprendre le comportement de leurs enfants, à savoir comment les aider et comment se comporter avec eux. La plupart des parents bourguignons parlent avec d’autres parents de sujets concernant leurs enfants et notamment de leurs difficultés dans l’exercice de leurs responsabilités parentales (près de 8 parents bourguignons sur 10.) 7
- Un parent bourguignon sur 10 isolé et en difficulté C’est tout de même, 1 parent sur 10 qui a le sentiment qu’il vit une situation particulière, c’est-à-dire que les difficultés qu’il rencontre dans l’éducation de ses enfants, lui semblent plus importantes que celles des autres parents. De façon générale, lorsque les parents bourguignons rencontrent des difficultés par rapport à l’éducation de leurs enfants, ils gèrent eux-mêmes la situation (98%) mais ils sont aussi 17% à rechercher un soutien ou une aide extérieure. Les parents bourguignons lorsqu’ils font appel à une aide extérieure au foyer, se tournent en priorité vers leur famille ou leurs amis (2/3 des parents). Ils sont aussi un tiers à faire appel à des intervenants extérieurs (associations, professionnels de la santé, du secteur social, de l’éducation…). Près d’un parent bourguignon sur 10 se déclare en situation d’isolement face à ses responsabilités parentales. Ce sentiment d’isolement est plus présent chez les personnes qui expriment leur manque de compétences et leurs difficultés plus grandes que celles d’autres parents. L’enquête révèle que certains sentiments sont très liés. Ainsi, un parent qui doute de ses compétences est souvent un parent en questionnement et qui à l’impression que les autres parents s’en sortent mieux que lui. - Demander une aide extérieure : une démarche difficile pour 45% des parents bourguignons Très peu de parents portent un jugement négatif sur les parents qui cherchent une aide extérieure (associations, professionnels de la santé, du secteur social, de l’éducation…). Seulement, 7% des parents bourguignons ont en effet, une vision plutôt négative de la demande d’aide auprès d’intervenants extérieurs pourtant pour 45% des parents bourguignons, demander de l’aide à un intervenant extérieur reste difficile. Les parents qui éprouvent de la difficulté à demander une aide extérieure manquent plus souvent de confiance quant à leurs compétences et se sentent plus stressés face à l’exercice de leurs responsabilités parentales. Autrement dit, les parents qui auraient le plus besoin de prendre confiance en eux et/ou d’acquérir des compétences et des connaissances en tant que parents sont ceux pour qui demander de l’aide est une démarche peu naturelle et spontanée et qui restent donc isolés face à leurs difficultés. - Perception positive des actions de soutien à la parentalité Les structures collectives de soutien à la parentalité sont majoritairement bien perçues par les parents. Plus de 8 parents sur 10 estiment que les actions collectives de type : groupes de parole, les conférences-débats et les ateliers parents-enfants, sont adaptées pour aider les parents dans l’éducation de leurs enfants. Toutefois, les entretiens individuels sont perçus comme l’action la plus adaptée aux besoins des parents (97% y sont favorables). De plus, les parents bourguignons sont plus fréquemment favorables à l’aide individuelle pour les parents en difficulté (64%). - Méconnaissance et faible participation aux actions de soutien à la fonction parentale Seul, un parent sur 5 connaît une structure de soutien à la parentalité. 8
18% des parents bourguignons ont déjà participé à une action de soutien à la parentalité mais seuls, 6% y participent régulièrement (3 fois ou plus). La participation faible des parents aux actions de soutien à la parentalité contraste avec l’opinion positive que la plupart des parents bourguignons en ont. Cette faible participation des parents bourguignons aux actions de soutien à la fonction parentale s’explique davantage par une méconnaissance du dispositif (ou raison contextuelle) que par une opposition de principe : - 66% des parents indiquent qu’ils n’ont pas ou peu participé à des actions de soutien à la fonction parentale par méconnaissance de ces actions ou pour des raisons contextuelles (manque de temps, fait de ne pas savoir où trouver ce type d’activités). - 22% des parents n’ont pas assisté à des activités de soutien à la parentalité car ils y sont opposés sur le principe. - 23% des parents n’ont pas ou peu assister à des actions de soutien parental car ils estiment ne pas en avoir besoin. La stigmatisation des intervenants (refus de participer à ce type d’activités en raison de la présence de psychologues et de travailleurs sociaux) est peu présente (4% des parents interrogés). Le premier lieu qui inciterait les parents à participer davantage à des actions de soutien à la fonction parentale, est l’école (plus de 2/3 des parents). Puis viennent des lieux comme la Mairie, une association ou un espace culturel. Deux tiers des parents indiquent qu’ils participeraient davantage à des structures de soutien à la fonction parentale si elles étaient animées par un psychologue. Plus de la moitié des parents indiquent qu’ils participeraient également davantage à des structures de soutien à la fonction parentale si elles étaient animées par un médecin spécialiste ou un éducateur. Les parents ne sont que 40% à souhaiter la présence d’un assistant social au sein de ces structures. Les parents semblent plus enclins à participer à des actions menées dans des lieux « officiels » (école, Mairie, association) et en présence de spécialistes « reconnus » (psychologue, médecin spécialiste) mais non-stigmatisant tel un centre social et un assistant social. - Eclairage selon différents axes Un éclairage différent des résultats est présenté ici. Cette seconde entrée de lecture permet de mieux appréhender les questionnements, les freins et les leviers d’actions possibles dans l’aide à la parentalité pour chacun de ces types de familles : - Les mères Les femmes associent plus fréquemment « interrogations » et « inquiétude » à « l’éducation des enfants » mais le fait de rechercher une aide extérieure est également plus fréquent de la part des femmes. Les mères sont également plus enclines à participer à des actions collectives et ont moins d’opposition de principe à participer à des actions de soutien parental. 28% des femmes estiment en effet, qu’une réponse collective est plus adaptée pour conseiller les parents dans l’éducation de leurs enfants contre seulement 15% des hommes. - Les familles monoparentales Concernant la mesure du degré d’assurance des parents, il apparaît que les parents seuls associent plus « stress » et « inquiétude » à l’« éducation des enfants ». 9
Les familles monoparentales sont également plus souvent en questionnement et connaissent plus fréquemment l’isolement face à leurs responsabilités parentales. Les parents seuls avec enfants estiment aussi plus fréquemment que les groupes de parole et les entretiens individuels ne sont pas des structures de soutien à la fonction parentale adaptées (groupe de parole : 21% des familles monoparentales contre 10% des parents en couple – entretien individuel : 25% des familles monoparentales et 12% des couples). Le parent seul avec ses enfants est nécessairement plus en questionnement face à ses enfants sans possibilité de questionner son compagnon ou son conjoint. La nécessité de s’entourer est donc essentiel (grâce à sa famille, ses amis mais aussi en se tournant vers une aide extérieure). Certains types d’aide à la fonction parentale leur semblent moins adaptés, il est important d’en tenir compte. - Les parents d’adolescents Les parents d’adolescents sont plus fréquemment démunis face à la recherche d’aide extérieure et plus inquiets par rapport aux comportements de leurs enfants. De plus, 15% des parents d’adolescents ressentent l’isolement face à l’éducation de leurs enfants contre 9% des parents en moyenne. Les parents d’adolescents sont également moins enclins que les parents de jeunes enfants à participer à des ateliers parents-enfants autrement dit à participer à des actions communes avec leurs enfants. - Les urbains et les ruraux Les parents vivant en milieu rural participent moins régulièrement à des actions de soutien parental (11% des parents vivant ville ont participé à plus de 3 reprises à ce type d’actions contre seulement 5% des parents vivant en milieu rural). - La Catégorie Socio-Professionnelle 37% des Catégories Socio-Professionnelles (CSP) supérieures (cadres, professions intellectuelles supérieures, artisans, commerçants, chefs d’entreprises…) pensent que les réponses collectives sont mieux adaptées pour conseiller et aider les parents dans l’éducation de leurs enfants contre seulement 20% des CSP – (employés, ouvriers…) et 10% des parents sans activité professionnelle. Les CSP ont donc leur importance quant à l’idée que se font les parents d’une aide adaptée. Concernant la connaissance des structures de soutien à la fonction parentale, la profession du parent est discriminante (Les parents des CSP + connaissent plus souvent ce type d’activité). La stigmatisation des intervenants (refus de participer à ce type d’activités en raison de la présence de psychologues et de travailleurs sociaux) est plus présente chez les personnes à bas revenus et sans activité professionnelle. Ces parents aux faibles revenus et sans profession dépendent sans doute plus fréquemment de minimas sociaux, ils ont sans doute déjà à faire à des travailleurs sociaux. Ils n’ont pas envie d’être à nouveau, confrontés à ce type d’intervenants. Il peut être important de tenir compte de ces informations pour mettre en place une action de soutien à la fonction parentale spécifique, pour cibler un public ou s’interroger sur la faible participation des parents. - Actions possibles et pistes à suivre A travers cette enquête, les parents bourguignons interrogés ont fait ressortir leurs besoins et leurs attentes en matière de soutien à la fonction parentale ; des leviers d’actions ont ainsi pu être identifiés : 10
Développer la communication autour de l’existant La principale raison évoquée pour expliquer la faible participation des parents à des actions de soutien à la fonction parentale est la méconnaissance de l’existant. Un véritable travail de communication doit donc être effectué par les Réseaux d’Ecoute d’Appui et d’Accompagnement des Parents. Cette enquête permet de plus, de repérer de nouveaux acteurs et des lieux possibles comme relais de cette information (voir ci-dessous). Développer de structures de proximité, en particulier dans les zones rurales L’absence de structures de soutien à la fonction parentale n’a pas d’influence sur le fait d’avoir participer ou non à une action de soutien parental. En revanche, le fait d’habiter en zone rurale rend plus difficile la participation régulière des parents à ce type d’activités. Un véritable maillage du territoire est donc nécessaire pour permettre aux parents de participer régulièrement à ce type d’actions. Créer des structures dans des lieux officiels et en présence de professionnels reconnus mais non stigmatisant Le choix des lieux accueillant les activités de soutien parental et des personnes les animant est capital. Certains lieux et intervenants nouveaux sont apparus comme des relais possibles dans le soutien à la fonction parentale tels que l’école, la Mairie ou le médecin spécialiste. Cibler les familles destinataires du dispositif Les structures de soutien sont accessibles et destinées à tous. Cependant, l’enquête révèle que certaines actions de soutien à la fonction parentale sont plus appréciées par certains types de familles (famille monoparentale, parents d’adolescents). Il peut être important de s’interroger sur le type de structures à mettre en place pour ces familles tout en tentant de maîtriser les risques de stigmatisation liés à une communication ciblée. L’enjeu est donc de parvenir à mobiliser les parents en réel besoin sans en faire des structures connotées « parents en difficulté ». Enfin, Mme DUMOULIN indique que l’UDAF a différents projets en cours concernant le sujet de la « parentalité » qui font suite à la réalisation de cette enquête. Ces sujets sont : - la réalisation de la Conférence de ce jour comme une première étape dans la communication autour des actions de soutien à la parentalité menées en Côte d’Or. - la réalisation et la diffusion d’un cahier spécial « Parentalité » en 12 pages présentant les résultats de cette enquête, l’action des associations familiales de Côte d’Or dans le domaine de la parentalité, l’action de la CAF de Côte d’Or en matière de soutien aux familles et l’interview de Mme PEILLE, Psycho-clinicienne spécialiste des relations parents-enfants. Ce cahier spécial distribué ce jour, sera également, inséré dans le prochain numéro de notre Journal et diffusé à 400 exemplaires (envoi aux parents répondants à l’enquête, aux pouvoirs publics du département, aux associations familiales…). - Plusieurs projets sont également en cours avec la CAF de Côte d’Or, Responsable du dispositif des Réseaux d’Ecoute, d’Appui et d’Accompagnement des Parents. M. DE PREVAL remercie Mme DUMOULIN de son intervention et donne la parole à M. JAFFELIN, Psychothérapeute. M. DE PREVAL précise qu’un temps d’échange avec la salle est prévu à l’issue de l’intervention de M. JAFFELIN. 11
II. Intervention de M. JAFFELIN, Psychothérapeute : principe des groupes de parole, place du professionnel et des parents M. JAFFELIN indique qu’il est Psychothérapeute et qu’il exerce son activité dans le cadre d’actions de soutien aux parents depuis 1999, date de mise en place des REAAP. M. JAFFELIN précise qu’il abordera la question de la place des professionnels et des parents dans un « groupe de parole », il resitue tout d’abord, rapidement cette démarche dans son contexte. Il rappelle ainsi que le principe de « l’aide à la parentalité » existe depuis longtemps puisque des circulaires gouvernementales, dont une datant de 1999, l’ont inscrite dans le paysage public. L’aide à la parentalité répond en effet, à un besoin, une préoccupation contemporaine concernant la parentalité, Il s’agit d’une préoccupation universelle, dont l’enjeu était résumé ainsi, dans les années 60, par Erik ERIKSON dans cette phrase : « Tous les hommes ont commencés par être des enfants et tous les peuples se sont formés dans leur « nursery ». « Tribus et nations, guidées par leur intuition, utilisent la formation de l’enfant (pour construire) leurs formes d’adulte,(…) d’homme complet. » M. JAFFELIN note que justement l’éducation, l’autorité, l’exercice de la parentalité ont beaucoup changé ces 100, ou 50, ou 30 dernières années. - Quels changements ? Depuis ces dernières années, en effet, nous avons pris conscience des besoins de l’enfant, étudié son développement, compris ses souffrances. Par exemple, la notion de « maltraitance » a été inventée dans les années 1970, et l’enfant a été mis à une place nouvelle, au centre. Nous avons été marqués par des idées ou des slogans tels que « Tout se joue avant 6 ans », titre d’un best seller du Docteur DODSON. C’est d’ailleurs, une question qui a été posée plusieurs fois par des parents inquiets à M. JAFFELIN au cours de ces dernières semaines : « Est-ce que c’est vrai que tout se joue avant 6 ans ? ». Les parents d’aujourd’hui se demandent s’ils ne sont pas en train d’infliger des traumatismes à leurs enfants. Ils sont influencés sans le savoir par une idée de l’amour qu’un parent doit à son enfant. Une idée de « l’amour parental » finalement très moderne et récente. Une pression s’exerce sur les mères concernant ce qu’elles doivent être et faire pour être une bonne mère. Cela aboutit à des peurs et des questions, telles que : - « Est-ce que je fais les bons choix ? » - « Est-ce que je suis assez sévère ou trop ? » - « Est-ce que je ne l’étouffe pas ? » - « Est-ce que je fais bien tout ce qu’il faut ? » On observe par ailleurs que la société, symboliquement, entre de plus en plus dans les familles et observe leur « parentage » (Le « parentage » est notre capital de départ. C’est notre propre expérience en tant qu’enfant.). Le but de ce parentage est de faire des futurs adultes « autonomes », voire compétitifs et responsables de leur réussite individuelle. ERICKSON pourrait ainsi, dire « Voilà le type d’homme complet ! » 12
Indirectement la responsabilité repose sur le parentage qu’offre le parent. Certains partent perdant devant l’ampleur des enjeux et de la tâche, d’autres s’inquiètent de ne pas offrir assez ou de ne pas stimuler assez. Cela devient vite l’enfer. La société leur dit aussi que l’éducation repose essentiellement sur leurs épaules, puis en second sur celles des enseignants, et accessoirement sur celles des éducateurs. Un sentiment de grande responsabilité repose alors sur les parents. Le problème est que les parents sont une interface entre la société, le monde et leurs enfants. Société qui communique et qui prend parfois les parents en otage. M. JAFFELIN donne pour cela un exemple qu’il emprunte à Aldo NAOURI. - A l’époque où j’ai grandi, le parent délivrait à son enfant un message implicite : « Dans la vie, on ne peut pas tout avoir ! ». Cela stimulait chez l’enfant le mécanisme de l' effort. - Pour Aldo NAOURI, la société de consommation, a pris les parents en otage en s'appuyant sur leur générosité naturelle, et les a conduits à un message implicite du type : « Non seulement tu peux tout avoir, mais tu as droit à tout. ». M. JAFFELIN explique qu’il dit régulièrement en groupe de parents, que pour être parent aujourd’hui il faut beaucoup réfléchir. Car les changements technologiques, l’ouverture au monde qui développe l’esprit critique, mais aussi les incertitudes que génère ce changement, toutes ces modifications représentent un défi pour l’autorité, et une source d’angoisse pour les enfants. En particulier pendant la période de l’adolescence. En gros « tout se joue avant 6 ans », et après il faut répondre aux défis de la modernité ! D’autant plus que comme les modèles d’autorité et d’éducation ont changé, aujourd’hui les parents ont le choix de références et des modèles : au fil des images, on verra un enfant élevé au milieu des lions, sur un bateau en faisant le tour du monde, en ville et apprenant l’anglais à 4 ans, etc… Ce nombre de choix importants génèrent de l’angoisse. En fait, le développement de l’enfant va s’accommoder de nombreux modèles ou variantes de l’éducation. Il y a mille et une façons d’être parent. Il s’agit en fait de trouver son style de parent et de s’y fier. Bruno BETTEHLEIM disait : « Quelques soient les valeurs (conservatrices, progressistes, strictes, ou permissives), elles avaient la même influence bénéfique, tout dépendaient de la façon dont les parents vivaient ces valeurs. » - Objectifs de l’aide à la parentalité Ce qui signifie que l’aide à la parentalité à pour objectifs de : • rassurer, • accepter les différences, • identifier et valoriser les ressources, la valeur de son expérience, les compétences, • découvrir de nouvelles options, par les échanges. Comme M. JAFFELIN l’indique : la tentation pourrait être que l’aide à la parentalité soit une aide à devenir des mères parfaites ou des pères parfaits !!! Cependant, il n’en est rien. L’aide à la parentalité demande une vigilance de la part du professionnel dont le rôle n’est pas de se positionner en détenteur du « Savoir » ou en juge, mais de veiller au bon déroulement d’un processus qui permet de poser des questions et des problèmes, donc qui 13
soit confidentiel, qui n’enferme pas le parent en difficulté dans un jugement, donc qui soit respectueux, qui amène une forme d’humilité face à la tâche de parent. M. JAFFELIN précise qu’il utilise régulièrement ce proverbe chinois : « Nulle famille ne peut accrocher cet écriteau au-dessus de sa porte : « Ici il n’y a pas de problème. » Ces groupes ont une limite, ils ne sont en aucune façon des groupes de psychothérapie. Cela veut dire que le professionnel ne questionne pas l’histoire et la dynamique profonde du parentage qu’offre l’adulte. On ne peut donc pas non plus y réaliser une analyse approfondie d’un problème. Ils servent donc avant tout à poser des problèmes, et ouvrir des options. Le travail en groupe repose sur une compréhension de la parentalité dont voici quelques principes. - Principes généraux de la parentalité 1. Le métier de parent s’apprend sur le tas, au fur et à mesure que les difficultés surgissent. Difficultés pour lesquelles on invente des solutions… 2. Nous nous servons de notre propre expérience d’enfant recevant à des âges divers le parentage d’adultes : Il s’agit donc d’une ressource. Mais il s’agit aussi d’un problème car ce capital comprend des éléments émotionnels ou irrationnels et des vécus douloureux : aucun parent n’étant parfait, les nôtres ne l’étant pas plus que nous. Certains éléments de ce capital parental sont revisités, d’autres vont l’être avec l’expérience du parentage du premier et même du deuxième. On agit déjà différemment entre l’aîné et le cadet. 3. Nos enfants sont uniques : ils vivent la réalité à leur façon propre et parfois ces réactions sont difficilement compréhensibles. Le coup de blues, la conviction « tu ne m’aime pas », l’insolence, les provocations, les bêtises… 4. Nos peurs nous guident dans ce parcours de parent. La plupart du temps elles nous enferment sur une difficulté éducative. En découvrant que des parents vivent la même chose, que le problème peut être entendu, et que d’autres angles de vues existent suffit à produire un « recadrage », qui dés enkyste. 5. Nous avons le plus souvent juste besoin de sortir de notre isolement. La plupart des situations ne nécessitent pas de recourir à un « psy ». Le soutien vient de la famille, des parents à la sortie de l’école. Le groupe de parent est juste une forme plus élaborée de cette aide spontanée recourant à l’expérience de l’autre. Dans les situations les plus complexes de se faire aider par un professionnel (médiation, thérapie familiale, psychothérapie) pour analyser les racines du problème. 6. Chaque parent possède des ressources qu’il peut valoriser. On se construit d’abord sur la base de ses ressources. 7. Il n’existe pas de méthodes absolues et éprouvées qui donnent des résultats prévisibles si elles sont bien appliquées. - Principe des groupes 1. Le professionnel pose le cadre et est garant de ce cadre. Il arrive en effet que le cadre soit malmené. Exemple : une personne sans enfant cherchant une tribune pour se plaindre des méfaits de la présence d’un centre social à proximité de son domicile. 2. Il veille au processus de groupe. C’est ce qui assure la sécurité du groupe. Ce processus repose sur la bienveillance. 3. Il fait circuler la parole de façon à ce que les réponses aux problèmes posés viennent essentiellement des parents. La phrase clef est « avez-vous déjà rencontré cela ? » 14
4. Il intervient pour informer de la dynamique du développement de l’être humain, et replacer le parentage dans son contexte systémique. Il « normalise », clarifie, synthétise, etc… 5. Le professionnel pose aussi les règles : règles de confidentialité, de participation, de respect… 6. Le professionnel donne également différentes « permissions » aux participants du groupe : la permission de prendre sa place, de se confier… - Méthode et types d’aides L’aide à la parentalité est à géométrie variable. Qu’elle s’appelle « groupe de parents », « café parents », « Matinée Parents », « conférence débat » etc… Il est toujours risqué pour un parent de dire ses difficultés. En particulier si celui vit la précarité. Cette situation génère honte, inhibition, découragement. Demander de l’aide est difficile et comme le dit le Docteur Jean FURTOS, un luxe. La confiance qui permet de s’exprimer dans le groupe se gagne. Le climat qui règne dans le groupe dépend du cadre et de l’expérience commune. On peut adapter la démarche au niveau de confiance et de connaissance des membres entre eux : - La forme la plus neutre, la moins impliquante est la conférence/débat avec plus ou moins d’interactions et de stimulation du public. - Puis vient le travail à partir d’un thème posé à l’avance, choisi par les parents ou proposé par les animateurs. Une présentation du thème aide au démarrage du travail de réflexion. - Puis vient le travail à partir des problèmes et situations rencontrés par un parent et proposés à la réflexion du groupe. Il est intéressant de varier les styles : un groupe à thème, un groupe autour de situations. Il est souvent difficile de mobiliser les parents, malgré les besoins. L’aide qui fonctionne bien est portée par un noyau solide, une structure (un centre social par exemple) ou un groupe qui inspire confiance et qui généralement s’inscrit dans la vie des parents. Enfin, M. JAFFELIN complète l’analyse d’enquête présentée précédemment en indiquant que : - Les parents d’adolescents ne souhaitent pas particulièrement participer à des ateliers avec leurs enfants, mais que de la même manière, les adolescents n’ont pas forcément envie de participer à ce type d’activité avec leurs parents. - Les familles monoparentales sont repérées dans l’enquête, comme un public plus en demande. Ces familles sont effectivement en attente et les thèmes demandés sont fréquemment la question de l’autorité. - Les mères sont tout particulièrement présentes dans les groupes de parole. M. DE PREVAL remercie M. JAFFELIN de son intervention et invite les participants à un premier temps d’échange. 15
III. 1er échange avec la salle - Mme STURLA-BORDET, Attachée de Direction à la CAF de Côte d’Or : Mme STURLA-BORDET souligne l’intérêt porté par la CAF de Côte d’Or à l’enquête « La vie de parent au quotidien en Bourgogne » menée par les UDAF et l’URAF de Bourgogne. Cette enquête permet de confirmer différentes intuitions et d’élaborer des pistes de travail, notamment concernant la question suivante : Comment faire de l’école, une école ouverte aux parents ? Il a également été rappelé et cela est important que les différentes actions de soutien à la parentalité doivent être encadrées par des professionnels pour garantir une certaine sécurité aux participants. L’enquête révèle également qu’un véritable travail de communication autour de ces actions est à mener et qu’un maillage du territoire est essentiel. Les intervenants sociaux ont donc un travail de communication à mener, en donnant à connaître ces actions, ces possibilités d’aide aux parents. L’information doit circuler dans le formel et l’informel. Beaucoup d’éléments présentés par M. JAFFELIN rejoignent également la réflexion de la CAF de Côte d’Or. La CAF de Côte d’Or est Responsable du Comité de Pilotage des Réseaux d’Ecoute, d’Appui et d’Accompagnement des Parents en Côte d’Or, à ce titre elle accompagne les différents porteurs de projets du département. - M. HATON, Membre de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves des Ecoles publiques : M. HATON souhaite qu’on lui rappelle le nom d’un écrivain, cité par M. JAFFELIN. M. JAFFELIN rappelle la citation qu’il a fait de Bruno BETTEHLEIM : « Quelques soient les valeurs (conservatrices, progressistes, strictes, ou permissives), elles avaient la même influence bénéfique, tout dépendaient de la façon dont les parents vivaient ces valeurs. » A l’issue de ce premier échange, M. DE PREVAL invite trois responsables d’associations familiales à présenter leurs actions dans le domaine du soutien à la parentalité. Il donne tout d’abord, la parole à Mme MILLE. IV. Intervention de Mme MILLE, Responsable d’un groupe de parole au sein de la Confédération Syndicale des Familles de Neuilly-les-Dijon Mme MILLE rappelle qu’elle est mariée et mère de quatre enfants. Dans sa profession, elle a aidé des familles à retrouver une vie familiale et à se réinsérer dans le travail à la Résidence Blanqui à Dijon, d’abord comme travailleuse familiale puis comme animatrice sociale. Elle a fait pour cela une formation en cours d’emploi à Nogent-sur-Marne et a un DEFA d’animatrice socio-éducative. - La mise en place de notre groupe de parents Mme MILLE explique qu’avec des parents d’élèves de la Confédération Syndicale des Familles de Neuilly, ils ont mis en place il y a 20 ans des soirées d’aide aux devoirs pour les enfants du secteur. Il y a 12 ans, des parents se questionnaient : « Comment faire avec nos enfants ? » 16
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