Des médias aux ordres de Poutine ? - L'émergence de médias d'opposition en Russie
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Dossier Des médias aux ordres de Poutine ? L’émergence de médias d’opposition en Russie « En Russie Poutine accentue son contrôle sur les médias »1. C’est ainsi que l’agence de presse Reuters Chupin Ivan CUF de Moscou, CERAPS titre, fin 2013, l’une de ses dépêches com- mentant la centralisation de plusieurs médias en une seule agence d’informa- tion gouvernementale Rossia Sevodnia ment dans ses rapports sur les assassinats (la Russie aujourd’hui). Ce discours de journalistes dont le plus médiatisé est d’une mainmise du gouvernement russe sans doute celui d’Anna Politkovskaïa 4 . sur les médias est omniprésent. Ainsi, Dans ce tableau, la presse d’opposition Maria Lipman, journaliste et membre de est dépeinte comme totalement dépour- la Fondation Carnegie, explique que les vue de moyens d’action, étrangère au subventions des administrations régio- processus de décision politique, et inca- nales font que de nombreux journalistes pable de transformer des informations en « ressemblent plus à des serviteurs de évènements politiques5. l’État qu’à des journalistes »2 . Pour cette Sans nier qu’il existe des contrôles forts analyste, les médias demeurent fortement de l’État russe sur les médias (notamment surveillés par l’État par divers moyens : dans le domaine de l’audiovisuel depuis « contrôle de la propriété et des proprié- les années 2000), on voudrait ici interro- taires, contrôle des administrations et des ger la causalité mécanique trop rapide- directeurs ; contrôle de l’attribution des ment établie entre ce contrôle de l’État licences ; contrôle de la législation et de et l’absence complète d’autonomie dont l’application de la loi ; contrôle de la pro- jouirait l’ensemble des journalistes dans duction dans la mesure où la majorité des l’exercice de leur travail6 . Ce qui nous imprimeries sont la propriété du gouver- nement qu’il soit fédéral ou régional »3 . 4. En 2009, 5 journalistes sont décédés dans le Une organisation comme Reporters sans cadre de leur fonction. Les violences faites frontière insiste également très régulière- aux journalistes sont également fréquemment soulignées dans divers rapports. Par exemple selon la Fondation de défense de la Glasnost, il 1. Dépêche Reuters, le 9 décembre 2013. y aurait eu 58 agressions de journalistes en 2010. 2. M aria Lipman, « La scène médiatique en Russie. http ://www.gdf.ru/graph/item/1/810 Déclin des institutions et montée en puissance de 5. Maria Lipman, art.cit., p. 132. l’industrie », Outre terre, n° 19, 2, 2007, p. 126. 6. Cette démarche s’inscrit dans le prolongement 3. I bid., p. 129. du programme de recherche sur les dépendances savoir/agir 33
Dossier Des médias aux ordres de Poutine ? semble contestable ici est l’idée, domi- Les médias d’État : nante chez les commentateurs, que ce des outils au service du pouvoir contrôle conduirait inéluctablement à une absence d’opposition. L’objectif de cet La reprise en main par l’exécutif des article est de montrer au contraire l’exis- médias débute en 2000 avec l’arrivée au tence de cette dernière et de mettre au jour pouvoir de Vladimir Poutine. Lors du les conditions qui la rendent possible. naufrage du sous-marin Koursk, cer- On montrera d’abord que les médias taines chaines avaient à l’époque mis d’État se caractérisent par une situa- en cause l’organisation des secours et le tion double où la politisation (entendue refus de l’État d’accepter une aide inter- comme le contrôle politique, gouver- nationale, ce qui avait fortement déplu au nemental) des activités journalistiques nouveau président. s’accompagne d’une dépolitisation des Le contrôle des médias par le pouvoir contenus médiatiques comprise ici politique est aujourd’hui manifeste dans davantage dans le sens de l’évacuation du la mesure où l’État possède la majeure conflit dans le traitement que les médias partie des chaînes de télévision. De plus, donnent de la vie politique. Puis, on via sa filiale Gazprom média, l’État a contestera le lien mécaniquement établi élargi son contrôle actionnarial sur tout entre contrôle d’État et inefficience d’une un ensemble de médias, dont certains presse d’opposition, en soulignant que ce réputés proches de l’opposition comme la type d’analyse relève plus d’un jugement radio Écho de Moscou. En 2005, l’État a politique que d’un constat empirique. Il même créé une chaîne Russia Today pour empêche de voir comment le contrôle sur défendre sa vision de la Russie à l’étranger. les médias d’opposition et sur internet La fondation récente de Russia Sevod- prend plus souvent des formes détour- nia, fusionnant deux médias d’État, la nées et plus indirectes que celles qui radio (la Voix de la Russie) et l’agence de pèsent sur les médias d’État (II). presse (Ria Novosti), relève aussi de cette dynamique. L’État a également fortement Sous la politisation… investi, dès 2008, sur le média internet la dépolitisation des contenus sous l’impulsion de Dmitri Medvedev en des médias russes finançant des réseaux de blogueurs char- Vus de loin, les médias russes peuvent gés de produire des commentaires flat- apparaître comme un espace très poli- teurs à l’égard du Kremlin7. tisé et sous contrôle de l’État en soute- Certains journalistes font état de nant le régime et en limitant la visibilité reportages directement commandés par de l’opposition. Mais, loin de se réduire le Kremlin dont la chaîne NTV s’est fait à cette fonction de propagande, la poli- une spécialité en dénonçant les mobilisa- tique médiatique prend aussi appui sur tions de décembre 2011. Le 15 mars 2012, une dépolitisation des contenus diffu- pendant la dernière campagne présiden- sant une représentation consensuelle du tielle, le reportage « Anatomia Protesta » monde social. est diffusé sur NTV afin de discréditer l’opposition, qui aurait acheté et financé des journalistes entamé en 2006 dans l’ouvrage que nous avons dirigé avec Jérémie Nollet, Journalisme et dépendances, Paris, L’Harmattan, 7. J ulien Nocetti. « Le web réinvente-t-il la 2006 . politique ? », Politique étrangère, 2012/2, p. 286. 34 savoir/agir
Dossier Des médias aux ordres de Poutine ? des participations citoyennes. Plus glo- leur conférant de l’influence et du pou- balement le reportage accusait les oppo- voir. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, les sants de vouloir fomenter une révolution magnats les considérant plutôt comme à l’aide de fonds de l’étranger. un fardeau »12 . De plus, certains contenus sont tra- Cette tendance à renoncer à faire des ditionnellement passés sous silence à médias une ressource politique est par l’image de la vie privée de Vladimir Pou- ailleurs accentuée par le passage à une tine mais également de la corruption de économie de marché. En effet, l’audimat la mairie de Moscou à l’époque de Iouri a pris une importance inédite au sein des Loujkov8 . De manière plus générale, les grandes chaînes de télévision. L’enjeu est personnalités principales de l’opposition de fédérer le public le plus large possible russe ne sont pas invitées sur les chaînes afin de mobiliser les annonceurs ; or, une d’État9 . L’ensemble de ces facteurs fait chaîne trop politisée peine à conquérir le dire à certains analystes de la vie politique grand public puisqu’elle clive les publics russe qu’il y règne une demi-liberté de potentiels13 . parole (polusvoboda slova)10 . Ce phéno- De manière générale, la plupart des mène est renforcé par certaines mesures émissions de la première chaîne (la chaîne de rétorsion sélectivement infligées par le d’État, celle qui réalise le plus d’audience) pouvoir aux journalistes. se situe à distance de la politique la plus institutionnelle en mettant davantage Une dépolitisation des contenus l’accent sur les bonnes manières de se par le marché comporter (santé, vie de couple, etc.) ou La chute de l’URSS a conduit au pas- bien en imposant une forte moralisation sage d’une presse sous contrôle étatique à dans les débats de société. La mise en une presse concurrentielle11. À l’époque, concurrence des médias russes se traduit certains oligarques comme Boris Bere- donc par un renforcement progressif de zovski mais aussi Vladimir Goussinski l’entertainment au détriment de la poli- utilisent les chaines de télévision comme tique14 . des outils politiques, n’hésitant pas dans Des journalistes neutralisés certains cas à contester le pouvoir en éditorialement place. Or, certains analystes notent que le principe même de ce pluralisme est Les effets déconflictualisants de ces disqualifié dès les années 2000 : « les évolutions économiques sont renforcés vieux oligarques percevaient les médias par les évolutions récentes du recrute- politiques comme un atout considérable, ment des journalistes. La plupart des jeunes journalistes passés par des écoles 8. V ladimir Gel’man, politiste parle de « zones de journalisme ont une conception assez de silence ». Vladimir Gel’man, Lovuschka polusvobody, slon.ru, 9/03/2010. http ://slon.ru/ russia/lovushka_polusvobody-310531.xhtml 9. E ntretien avec Vladimir Pozner, journaliste pour 12. M aria Lipman, op.cit., p. 127. la première chaîne, réalisé avec Renata Mustafina. 13. P ierre Bourdieu, Sur la télévision, Paris, Liber, 10. V ladimir Gel’man, Lovuschka polusvobody, slon. 1996. ru, 9/03/2010. http ://slon.ru/russia/lovushka_ 14. J ohn.A. Dunn, « Where did it all go wrong ? polusvobody-310531.xhtml Russian television in the Putin era », in Beumers 11. Laura Belin, « The Russian Media in the 1990’s », Birgit, Hutchins Stephen, Rulyova Nathalia Journal of communist studies and Transition (ed.), The Post-Soviet Russian Media, New York, Politics, (18), 1, p. 139-160. Routlegde, 2009, p. 43. savoir/agir 35
Dossier Des médias aux ordres de Poutine ? « légitimiste » de la politique15. Les jeunes journalistique russe. Une autre fraction journalistes formés se caractérisent par est constituée de médias d’opposition une distance politique, voire un scepti- qui, à l’image de l’espace public du milieu cisme, à l’égard de l’opposition, qu’ils du dix-huitième siècle18 , concourent à jugent peu capable de se structurer. Par une politisation de la vie sociale dans exemple, ils se disent peu favorables à un espace pourtant très contrôlé. Ces la figure d’Alexeï Navalny, un bloggeur journalistes russes peuvent être assimi- d’opposition qui s’était présenté pour les lés à des publicistes, c’est-à-dire des spé- élections à la mairie de Moscou en sep- cialistes de l’intervention dans le débat tembre 2013. De plus, la plupart ne par- public19 : ils cumulent des fonctions de ticipe pas à des mouvements de jeunesse journalistes mais aussi d’acteurs poli- qu’ils soient pro-gouvernementaux ou tiques. Ils officient dans des médias de d’opposition. Ces jeunes journalistes tout type (la télévision Dojd, la radio témoignent d’un rapport plus pragma- Écho de Moscou, divers sites internet, le tique et matérialiste à leur métier. Ils journal New Times, Novaïa Gazeta…). se disent souvent prêts à évoluer vers Ce mouvement a accompagné le dévelop- les métiers de la communication ou des pement progressif d’une opposition poli- relations publiques et ne défendent pas tique. Elle découle du transfert d’anciens spécialement un engagement idéaliste militants vers ces médias, ainsi que de la dans leur profession16 . À l’inverse de la relative liberté d’expression rendue pos- génération précédente de journalistes, sible par le web. formés au moment de la perestroïka et Relayer médiatiquement assez fortement politisés17, la nouvelle les dynamiques de l’opposition génération paraît plus encline à pratiquer un journalisme politiquement neutralisé Le renforcement des médias d’opposi- (« neutre » ?). tion va de pair avec le processus de consti- tution de l’opposition. Celle-ci se struc- Des publicistes en Russie ? ture en Russie dès 2006, avec l’association L’émergence de médias d’opposition de courants assez hétérogènes, allant des Cette combinaison de dépendance nationaux bolcheviks (Édouard Limo- politique et de dépolitisation de la plu- nov) aux libéraux démocrates. L’ensemble part des contenus ne correspond qu’à de ces mouvements trouve un débouché une partie, certes dominante, du champ dans les mobilisations de décembre 2011, qui réunissent jusqu’à 100 000 manifes- tants dans la rue. La structuration de 15. Nous nous basons ici sur un travail en cours portant sur des diplômés d’écoles de journalisme ce mouvement recourt alors beaucoup à de plusieurs grandes universités (MGU, divers usages de l’internet. MGIMO, Haute école d’économie). La Haute Les journalistes d’opposition se dis- école d’économie est relativement différente dans la mesure où la formation a été lancée plus tinguent des journalistes d’État évoqués récemment par des journalistes plus proches de l’opposition. 18. Roger Chartier, Les origines culturelles de la 16. Sur ce type de conception, voir Sandrine Révolution française, Paris, Le Seuil, 1990 Levêque et Denis Ruellan, Journalistes engagés, rik Neveu, « Quatre configurations du 19. É Rennes, PUR, 2010. journalisme politique », in Rémy Rieffel 17. Pascale Bonnamour, Les nouveaux journalistes et Thierry Watine (dir.), Les mutations du russes. Métamorphose d’une profession (1990- journalisme en France et au Quebec, Paris, 1999), Paris, L’Harmattan, 1999. Panthéon-Assas, 2002. 36 savoir/agir
Dossier Des médias aux ordres de Poutine ? plus haut par des trajectoires sociales sites internet d’opposition pendant les caractérisées par une forte porosité entre élections à la Douma de décembre 2011, mouvements sociaux et médias20 . Ils sont la plupart des blogs est longtemps restée pour la plupart issus de familles à fort peu surveillée par le pouvoir. S’il existe, capital culturel (parents universitaires, depuis 2012, une loi sur la calomnie et hommes politiques ou journalistes…) et que certains réseaux sociaux comme sont eux-mêmes passés par l’enseigne- Vkontakte (le Facebook russe) coopèrent ment supérieur (à l’image d’ailleurs de la avec le Kremlin 22 , on est loin d’une réelle plupart des manifestants21). Ils ont aussi, censure comme en Chine. Internet béné- le plus souvent, participé à des mouve- ficie ainsi d’une liberté qu’on ne retrouve ments de jeunesse engagés (comme My, pas dans les manifestations qui donnent Solidarnost, ou le parti libertaire…) lieu à un important déploiement policier et quelques uns sont les descendants et se traduisent souvent par des arresta- d ’anciens dissidents du régime sovié- tions23 . tique. Cet espace de publicistes constitue Ceci dit, il faut se garder, comme un milieu assez fermé d’interconnais- dans le cas du « printemps arabe », de sances qui se distinguent par l’écriture trop idéaliser l’internet comme espace d’un journalisme de tribunes notamment de liberté politique. L’autonomie des relayé sur les réseaux sociaux (Facebook). publicistes en effet doit être nuancée : la crise ukrainienne s’est par exemple Internet : un espace de liberté ? traduite, depuis novembre 2014, par un Ce réseau de publicistes profite en effet resserrement du contrôle de l’État sur les largement des possibilités ouvertes par discours médiatiques en Russie. Par ail- internet. Le succès de ce nouveau média leurs, de nombreux sites ont été fermés tient à un facteur économique. S’il ne faut récemment pour avoir diffusé des infor- pas surestimer la profitabilité de l’infor- mations décrites comme non patrio- mation sur internet, il est indéniable que tiques (grani.ru, Ejednevny journal ej.ru, la popularité des mobilisations reflète Kasparov.ru…)24 . Formellement, ces sites l’existence d’un « marché » de militants, contiennent, selon le Service fédéral de fortement diplômés, ce qui a conduit cer- surveillance dans le domaine des télé- tains mécènes à reprendre à des fins éco- communications (Roskomnadzor), des nomiques des sites politiquement engagés. « appels à commettre des infractions » et De plus, du fait de sa grande souplesse « à participer aux manifestations de masse d’utilisation, l’économie online présente menées en violation de l’ordre établi ». des avantages conséquents en matière de La rédactrice en chef du site d’informa- rentabilité (économie d’échelle, aspect tion lenta.ru, Galina Timchenko, a ainsi dématérialisé de la production…). À l’exception de certaines opérations 22. Renata Mustafina, Tenir la ligne. Sociologie des pratiques d’opposition sur le web en Russie, de hackers anonymes ayant frappé des Mémoire de M1, Collège universitaire français de Moscou, 2013, p. 69 sq. 20. L’analyse de ces trajectoires de journalistes 23. T atyana Shukan, « Les mouvements de jeunes d’opposition est le résultat d’une étude en cours contestataires en Russie : s’opposer dans la rue et menée en commun avec Françoise Daucé. par la rue (2005-2010) », Critique internationale, 21. A lexandre Bikbov, « The methodology od avril-juin 2012, n° 55, p. 51-71. studying ‘spontaneous’ street activism (Russian 24. Françoise Daucé, « Les médias en ligne en Russie. protests and street camps, décembre 2011-july Les jeux ordinaires du contrôle politique », 2012», Laboratorium, 2012, n°2, p. 282 sq. Études du CERI, n° 203, avril 2014. savoir/agir 37
Dossier Des médias aux ordres de Poutine ? été limogée en mars 2014 à la suite de la cratie illibérale » pour les autres27). Sans publication d’un lien hypertexte sur le chercher à imposer une idéologie à tous, site vers une interview d’un leader ultra- ce qui est le propre d’un régime totali- nationaliste ukrainien (Dmitri Iaroch). taire, sans forcément parvenir (ni même Enfin, les stratégies d’influence du chercher) à contrôler l’ensemble de ce pouvoir passent également par des pres- qui s’écrit, l’État parvient néanmoins sions économiques. En effet, récemment à opérer des contrôles directs ou indi- la chaîne d’opposition Dojd a fait face au rects (via l’économie) sur l’ensemble des retrait de plusieurs fournisseurs d’accès médias russes. n (providers) ce qui a mis en danger son équilibre financier et sa capacité à col- lecter des publicités. En maintenant ces journalistes opposants dans une forme d’artisanat ou de bricolage permanent du fait d’une absence structurelle de moyens, le pouvoir exerce de fait un contrôle indi- rect sur eux. Malgré tout, la fermeture de ces sites comme lenta.ru se traduit par des recom- positions très rapides qui limitent la ten- tation de lire dans ces transformations une capacité totale de contrôle. Anton Nossik, un blogueur habitué des fon- dations de sites internet, a ainsi déclaré son intention de lancer un nouveau site qui s’appuiera sur les 84 journalistes qui avaient signé le 12 mars un communiqué pour soutenir Timchenko et les 39 ayant alors démissionné de lenta.ru25. Conclusion L’étude des médias en Russie permet de renouveler et de documenter plus précisément les analyses sur les régimes « autoritaires », en s’intéressant notam- ment à l’usage qu’ils font des médias, objet qui est traditionnellement délaissé par les spécialistes de ces régimes26 . Le régime russe offre donc un cas original, difficile à classer (« semi-autoritaire » pour certains, « démocratie dirigée » pour d’autres, « démocrature », « démo- 27. S ur cette incertitude dans les taxonomies 25. S ource : Courrier International, 15 mars 2014. du régime russe, voir Jean Robert Raviot, 26. Juan Linz, Régimes totalitaires et autoritaires, Démocratie à la russe. Pouvoir et contre-pouvoir Paris, Armand Colin, 2000 (traduit de l’anglais). en Russie, Paris Ellipses, 2008. 38 savoir/agir
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