Des solutions innovantes pour faire revivre le patrimoine historique et culturel - Aeidl
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Des solutions innovantes pour faire revivre le patrimoine historique et culturel Organisée dans le cadre du 30e anniversaire de l’AEIDL, cette rencontre des 13 et 14 juin 2019 fut l’occasion de mettre en réseau des personnes ayant des approches similaires de la rénovation de sites historiques et culturels, hors des sentiers battus de la conservation traditionnelle du patrimoine bâti, allant au-delà des cadres établis. Elle s’est tenue au See U à Bruxelles. Ce «Campbase» émane d’une dynamique créée lors d’une réponse à un appel d’offres coordonné par l’AEIDL1, qui incitait à placer l’approche du développement local au coeur d’activités combinant à la fois arts et culture, artisanat local, développement économique, transition écologique et environnement, éducation et insertion socioculturelle. HURBS vise à rapprocher différents intervenants, qui se rencontraient physiquement pour la première fois, en combinant leurs expériences, compétences, outils, réseaux et contacts, Question à Christine Kotarakos-Poncelet, AEIDL D’où vient le nom HURBS ? HURBS est l’anagramme anglais de «Hubs of Resilience for Building creative Societies», que l’on pourrait traduire par «Pôle de résilience pour la créativité sociétale». Portée par la matière rassemblée durant la préparation d’un projet de recherche H2020 SC5-20-2019. Cela évoque ce à quoi nous tenons beaucoup: soutenir l’effervescence entrepreneuriale et créative qui ramène à la vie des friches urbaines comme ces anciennes casernes de Bruxelles, tout en favorisant la mise en réseau des toutes ces initiatives en essayant d’éviter les phénomènes de gentrification observés dans certaines villes où les quartiers revitalisés voient leur population se transformer par l’arrivée de nouveaux habitants et entrepreneurs ayant plus de ressources. Nous avons découvert que de nombreuses initiatives similaires fleurissaient un peu partout en Europe à des degrés de maturité différents et que la plupart souhaitaient mieux travailler en réseau. Bruxelles est un bon exemple des effets à long terme de la planification urbaine. A la fin du 19ème siècle, les aménageurs commandités par le roi Léopold II ont choisi de diviser la ville en deux le long du canal, dédiant la partie occidentale à l’industrie et la partie orientale aux ‘villas’. Avec la désindustrialisation, l’ouest de la ville est encore aujourd’hui socialement défavorisé. 1 HURBS project under H2020 ‘Research Innovation Actions’ strand (RIA). 1
«A un certain moment de son histoire, Bruxelles a été la troisième ville du monde industrialisé, grâce aux activités de quartiers comme Molenbeek et Anderlecht. Avec mon équipe, nous travaillons à Molenbeek sur la promotion du patrimoine industriel local. Le projet coop.brussels, cofinancé par le FEDER à hauteur de 8 millions d’euros, a permis de convertir une ancienne minoterie en centre d’accueil et d’interprétation. Nous construisons l’avenir avec les habitants du quartier.» Jose Menendez, Directeur de COOP Bruxelles, membre de l’Assemblée générale de l’AEIDL Fresque murale et vélodrome auto-construit dans la cour intérieure de SEE U. Les projets de revitalisation du patrimoine se situent à la confluence de différents domaines d’intervention: aménagement urbain, innovation sociale, préservation du patrimoine, entrepreneuriat, inclusion sociale, etc. Le Campbase a rassemblé les connaissances appliquées à ces différents domaines, révélant un besoin d’échanges et de mutualisation: Robert KENYON (UK) gère la startup Heritage Lab CIC, visant à promouvoir les industries créatives et la restauration de bâtiments historiques à des prix abordables. Il est basé à Ramsgate, Kent, Angleterre. Salvo FALLICA (IT) de l’Impact Hub de Syracuse (Sicile) est impliqué dans un projet «Design for Europe» visant à mieux faire connaître le rôle du design dans l’entreprise. Il organise aussi une université d’été en milieu rural sur ce sujet. Au quotidien, il s’occupe du cluster européen de Sicile et du réseau des Pôles d’Impact (Impact Hub), accompagnant les réseaux d’entreprises à mesurer leur impact social, principale caractéristique des innovateurs sociaux. Claudia PIOVANO (HU) est cofondatrice d’une association, active dans le domaine de l’économie sociale, du développement social et de l’inclusion sociale, principalement les Roms. Elle recherche des exemples de bonnes pratiques dans les réseaux européens et souhaite développer des possibilités de stages dans d’autres pays d’Europe. Tatiana POSHEVALOVA (LT) met en œuvre des projets de développement social pour les populations locales en Lituanie, Biélorussie et Ukraine. Elle élabore aussi des parcours atypiques (comme celui du quartier Užupis à Vilnius). Diogo COUTINHO (PT) a fait l’acquisition d’une usine abandonnée dans la région de l’Alentejo, symbole d’exode rural. Il crée une association en 2016 afin de créer un écosystème collaboratif sur le site. «Quelques personnes seulement peuvent avoir un impact important pour cette zone rurale délaissée.» Comment promouvoir ce projet en intégrant de nouvelles personnes tout en respectant les anciens, in situ? 2
Maxim DEDUSHKOV (HU) a créé à Budapest une société de conception de services. Il dirige également Holis, une école interdisciplinaire qui encourage l'innovation sociale par la créativité collaborative. Francesco PALA et Sofia CAIOLO (BE) travaillent pour ALDA, l’Association Européenne pour la Démocratie Locale, dédiée à la promotion des principes de bonnes gouvernance et de participation citoyenne au niveau local. ALDA concentre son activité sur la coopération entre collectivités locales et société civile. «Le bâtiment était vide depuis longtemps. La région bruxelloise souhaitait améliorer son image et montrer qu’elle soutient les initiatives culturelles. Lors d’une procédure de concertation publique conventionnelle, les gens sont venus à la réunion publique dans une posture d’hostilité. Lorsque nous avons présenté le projet culturel d’occupation temporaire, la salle était comble et les gens ont applaudi.» Jonathan Ectors, responsable du projet See U Lors de la deuxième journée, Catherine Eginard, une représentante d’EASME, a expliqué l’instrument européen de soutien aux PME. Peter Ramsden (Freiss Ltd) nous rappelle ensuite que la passion est le cœur du trio formé par le patrimoine culturel, l’entrepreneuriat (reconversion de sites) et le développement local. Il cite plusieurs sources d’inspiration des programmes URBACT UIA. De Katalin Kolosy (AEIDL), nous entendons que l’art, la culture et la revitalisation du patrimoine sont totalement compatibles avec le développement rural; LEADER en particulier offre une fenêtre d’opportunités pour l’innovation et la création dans les régions isolées. L’une des résultantes de ce Campbase est la décision de co-créer une feuille de route pour le lancement d’une «communauté de pratique» dont la coordination serait assurée dans un premier temps par l’AEIDL. En guise de conclusion, chaque participant inscrit quelques mots au tableau dont le résultat est présenté sous la forme d’un nuage de mots. «La culture est comme la face cachée de la lune: les gouvernements en parlent mais ensuite, quand on voit leur budget pour la culture, il n’y a plus rien.” Michel Laine, AEIDL 3
Première photo (de gauche à droite): Ben Holbourn (AEIDL), Claudia Piovano (Galileo), Lucia Princikova (AEIDL), Rob Kenyon (Heritage Lab Ramsgate), Katalin Kolosy (AEIDL), Diogo Couthino (Clara Portugal), Michel Laine (AEIDL), Tatiana Poshevalova (Eurobelarus Int), José Menendez (AEIDL), Christine Kotarakos-Poncelet (AEIDL), Felicitas Schmittinger (Politecnico di Milano), Paul Slachmuylder (AEIDL), Maxim Dedoushkov (Design expert). Les absents de la photo (ordre alphabétique): Sofia Caiolo (ALDA), Catherine Eginart (EASME), Erik Gobin (AEIDL), Kornelia Kiss (Culture Action Europe), Salvo Fallica (ImpactHub), Patricia Martinez (AEIDL), Prody Mwemena (AEIDL), Anabel Nava tazo (AEIDL), Francesco Pala (ALDA), Fanny Ramadier (SEE U-QGInedit), Peter Ramsden (Freiss Ltd), Dominique Sterckx (AEIDL), Christophe Thévignot (AEIDL). 4
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