DES VILLES-SANTÉ POUR RECONSTRUIRE EN MIEUX - Déclaration politique du Réseau européen des Villes-santé de l'OMS
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DES VILLES-SANTÉ POUR RECONSTRUIRE EN MIEUX Déclaration politique du Réseau européen des Villes-santé de l’OMS
Conférence technique et de coordination annuelle du Réseau européen des Villes-santé de l’OMS Les Villes-santé en période de pandémie : protéger les communautés et reconstruire en mieux Conférence en ligne, du 8 au 10 décembre 2020 Des Villes-santé pour reconstruire en mieux Déclaration politique du Réseau européen des Villes-santé de l’OMS
Les demandes concernant les publications du Bureau régional sont à adresser à : Service des publications Bureau régional de l’OMS pour l’Europe UN City, Marmorvej 51 DK-2100 Copenhague Ø, Danemark Vous pouvez également remplir un formulaire de demande de documentation, d’informations sanitaires ou d’autorisation de reproduire/traduire sur le site Web du Bureau régional (http://www.euro.who.int/PubRequest?language=French). Numéro de document : WHO/EURO:2021-2092-41847-57401 © Organisation mondiale de la Santé 2021 Certains droits réservés. La présente publication est disponible sous la licence Creative Commons Attribution – Pas d’utilisation commerciale – Partage dans les mêmes conditions 3.0 IGO (CC BY-NC-SA 3.0 IGO ; https://creativecommons.org/licenses/by- nc-sa/3.0/igo/deed.fr). Aux termes de cette licence, vous pouvez copier, distribuer et adapter l’œuvre à des fins non commerciales, pour autant que l’œuvre soit citée de manière appropriée, comme il est indiqué ci-dessous. Dans l’utilisation qui sera faite de l’œuvre, quelle qu’elle soit, il ne devra pas être suggéré que l’OMS approuve une organisation, des produits ou des services particuliers. L’utilisation de l’emblème de l’OMS est interdite. Si vous adaptez cette œuvre, vous êtes tenu de diffuser toute nouvelle œuvre sous la même licence Creative Commons ou sous une licence équivalente. Si vous traduisez cette œuvre, il vous est demandé d’ajouter la clause de non responsabilité suivante à la citation suggérée : « La présente traduction n’a pas été établie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). L’OMS ne saurait être tenue pour responsable du contenu ou de l’exactitude de la présente traduction. L’édition originale anglaise est l’édition authentique qui fait foi : Healthy Cities for building back better. Political Statement of the WHO European Healthy Cities Network. Copenhagen: WHO Regional Office for Europe; 2021». Toute médiation relative à un différend survenu dans le cadre de la licence sera menée conformément au Règlement de médiation de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. (http://www.wipo.int/amc/en/mediation/rules/) Citation suggérée. Des Villes-santé pour reconstruire en mieux. Déclaration politique du Réseau européen des Villes-santé de l’OMS. Copenhague : Bureau régional de l’OMS pour l’Europe ; 2021. Licence : CC BY-NC-SA 3.0 IGO. Catalogage à la source. Disponible à l’adresse http://apps.who.int/iris. Ventes, droits et licences. Pour acheter les publications de l’OMS, voir http://apps.who.int/bookorders. Pour soumettre une demande en vue d’un usage commercial ou une demande concernant les droits et licences, voir http://www.who.int/about/ licensing. Matériel attribué à des tiers. Si vous souhaitez réutiliser du matériel figurant dans la présente œuvre qui est attribué à un tiers, tel que des tableaux, figures ou images, il vous appartient de déterminer si une permission doit être obtenue pour un tel usage et d’obtenir cette permission du titulaire du droit d’auteur. L’utilisateur s’expose seul au risque de plaintes résultant d’une infraction au droit d’auteur dont est titulaire un tiers sur un élément de la présente œuvre. Clause générale de non responsabilité. Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’OMS aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Les traits discontinus formés d’une succession de points ou de tirets sur les cartes représentent des frontières approximatives dont le tracé peut ne pas avoir fait l’objet d’un accord définitif. La mention de firmes et de produits commerciaux ne signifie pas que ces firmes et ces produits commerciaux sont agréés ou recommandés par l’OMS, de préférence à d’autres de nature analogue. Sauf erreur ou omission, une majuscule initiale indique qu’il s’agit d’un nom déposé. L’Organisation mondiale de la Santé a pris toutes les précautions raisonnables pour vérifier les informations contenues dans la présente publication. Toutefois, le matériel publié est diffusé sans aucune garantie, expresse ou implicite. La responsabilité de l’interprétation et de l’utilisation dudit matériel incombe au lecteur. En aucun cas, l’OMS ne saurait être tenue responsable des préjudices subis du fait de son utilisation. La présente publication exprime les vues collectives d’un groupe international d’experts, participants à la conférence annuelle du Réseau européen des Villes-santé de l’OMS, Conférence en ligne, du 8 au 10 décembre 2020, et ne représente pas nécessairement les décisions ni les politiques de l’Organisation mondiale de la Santé.
Déclaration politique Nous, les maires et hauts représentants politiques de villes réunis du 8 au 10 décembre 2020, confirmons notre engagement envers les valeurs et les principes du mouvement des Villes-santé. Comme nos villes sont les épicentres nationaux et internationaux de la pandémie de COVID-19, nous nous engageons à renforcer individuellement et collectivement le leadership, afin que nos villes soient saines, sûres, équitables, inclusives, résilientes et durables. Nous demandons à l’OMS et à la communauté internationale de soutenir les efforts d’intervention fondés sur des bases scientifiques, non seulement pour protéger nos communautés contre la COVID-19 et ses conséquences sociales et économiques, mais aussi pour un relèvement équitable, sain et durable. Les villes et les autorités locales sont essentielles pour permettre à nos sociétés de répondre à ce défi sans précédent auquel le monde est confronté et d’assurer le relèvement. Nous ne pouvons pas reprendre nos activités comme si de rien n’était. Nous devons reconstruire en mieux, plus sainement et avec davantage de résilience. En particulier : l’urgence climatique, la charge des maladies non transmissibles à l’échelle mondiale et les inégalités qui ne cessent de défavoriser ceux que nos sociétés et nos économies laissent de côté ne doivent pas persister alors que nous édifions un avenir commun ; notre relèvement doit être vert, inclusif, durable, sain, sûr et fondé sur des bases factuelles, et doit déboucher sur de nouveaux modèles économiques qui maintiennent nos populations en bonne santé et favorisent le bien-être, garantissent la propreté de notre environnement et le protègent contre l’exploitation, et assurent la résilience de nos communautés. Nous confirmons notre soutien au manifeste de l’OMS intitulé « Après-COVID-19 : manifeste pour un monde en meilleure santé » qui met en avant la « construction de villes saines et durables. » Nous soulignons que les villes ont un rôle crucial à jouer dans le relèvement post-COVID-19. L’édification de villes saines et vivables n’est pas seulement un élément du relèvement sain. Elle est essentielle à celui-ci. Sans elle, nous n’atteindrons ni les objectifs de développement durable ni notre objectif commun d’un avenir durable. Par conséquent, nous appelons la communauté mondiale à adopter une économie du bien- être qui : accroît les possibilités de mobilité sociale ascendante et, pour les populations, les chances d’améliorer leur vie ; veille à ce que ces possibilités se traduisent par des résultats positifs en matière de bien-être pour tous les segments de la population, notamment ceux qui se trouvent au bas de l’échelle ; 1
place l’équité en matière de santé et de développement durable au centre des stratégies de lutte contre la COVID-19 et au centre du futur relèvement après la pandémie ; réduit les inégalités ; assure la durabilité environnementale et sociale. Nous appelons la communauté internationale à considérer cette période comme une occasion de se renforcer et de s’unifier davantage, d’améliorer sa résilience et sa cohésion, et de mieux se préparer à intervenir face aux impacts du changement climatique, aux situations d’urgence, aux catastrophes et aux chocs, ainsi qu’aux défis sanitaires, environnementaux, sociaux et économiques. Nous sommes en effet à un tournant de l’histoire. Les décisions que nous prenons maintenant ont un impact sur notre présent et détermineront notre avenir. Elles nous touchent aujourd’hui et toucheront les générations à venir. Ces décisions déterminent l’environnement et les conditions dans lesquelles nous vivrons aujourd’hui et demain, ainsi que la durée et la qualité de notre vie. Nous devrons répondre des mesures que nous prenons actuellement devant les jeunes générations et les générations à venir. Le présent et l’avenir de ces générations dépendent des actions que nous menons maintenant. Collectivement, nous : reconnaissons et saluons le rôle essentiel que l’OMS continue de jouer, tant au niveau régional que mondial, en aidant tous les pays, toutes les villes et toutes les communautés à faire face à la pandémie de COVID-19, et nous réaffirmons notre engagement et notre soutien envers l’Organisation à cet égard ; sommes solidaires de nos villes sœurs et de leurs citoyens, y compris les professionnels de santé de première ligne et autres travailleurs essentiels, qui ont subi d’incroyables souffrances au cours de cette flambée épidémique, et nous les soutenons au mieux de nos capacités par l’intermédiaire de nos plateformes et réseaux communs ; soulignons que notre planète, nos villes et nos espaces de vie sont confrontés à une urgence climatique ; nous ne devons pas négliger les mesures nécessaires pour faire face à cette crise environnementale alors que nous cherchons à nous remettre du choc économique provoqué par la COVID-19 ; rappelons que les inégalités sont à la base des défis de santé publique déterminants de notre époque, notamment la répartition de la charge de la COVID-19, et que les personnes les plus vulnérables sont aussi les plus gravement touchées. Pour construire un monde en meilleure santé et plus heureux après la COVID-19, il faut avant tout s’attaquer aux inégalités persistantes de nos sociétés et au cœur de nos économies ; insistons sur le fait que nous ne relèverons le défi de la COVID-19 que par la solidarité, la coopération et la coordination, dans la Région européenne et dans le monde. Nous soulignons le rôle de premier plan des villes et des autorités locales qui préconisent une riposte à la COVID-19 à la fois équitable, durable et fondée sur des données probantes ; 2
réitérons notre engagement envers le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le Consensus de Copenhague entre les maires : une meilleure santé et plus de bonheur pour tous dans les villes ; nous félicitons du Programme de travail européen, 2020-2025 – « Une unité d’action pour une meilleure santé en Europe », et de ses quatre initiatives phares : la Coalition pour la santé mentale ; l’autonomisation par la santé numérique ; le Programme européen pour la vaccination à l’horizon 2030 ; et des choix plus sains : intégrer les connaissances comportementales et culturelles. Partenariats et gouvernance pour la riposte de santé publique à la COVID-19 Nous attirons l’attention sur le rôle essentiel joué par les villes dans le soutien qu’elles apportent aux mesures de santé publique visant à combattre la COVID-19 afin de réduire la prévalence de la maladie et de protéger les systèmes de santé, et nous soulignons que : les villes sont le niveau de gouvernement le plus proche de la population, et œuvrent en partenariat avec nos communautés, notamment les groupes vulnérables. Elles constituent des points d’entrée essentiels qui permettent ainsi d’atteindre l’ensemble de la population, de l’informer, de la responsabiliser, de la protéger et de l’impliquer dans la recherche d’une solution en adoptant une approche pansystémique ; les villes sont les partenaires opérationnelles des gouvernements nationaux dans les efforts d’intervention. Elles jouent un rôle fondamental dans les plans et les mesures de préparation et d’intervention au niveau national, dispensent des services essentiels et sont des lieux de passage dans les déplacements tant nationaux qu’internationaux ; les villes sont essentielles à la conception, à la communication et à la mise en œuvre des mesures de santé publique et des mesures sociales nécessaires pour endiguer la propagation de la COVID-19, et elles jouent un rôle primordial dans l’allègement de la charge pesant sur le système de soins de santé. Les autorités locales peuvent atténuer ce fardeau en apportant leur soutien aux professionnels de santé et en faisant preuve de solidarité avec les principaux travailleurs de première ligne. Les municipalités et les autorités locales sont des acteurs essentiels s’agissant de mettre la santé au centre de toutes les décisions politiques. La santé des villes exige le déploiement d’efforts multidisciplinaires et multisectoriels ; les administrations et les responsables locaux doivent avoir accès à des données de qualité, ventilées et intracommunautaires, permettant une prise de décisions rapide et adaptée au niveau local, notamment pour mettre en œuvre un universalisme proportionnel dans les actions, les politiques et la planification ; les villes ont besoin d’un accès commun à des bases de données et des outils collaboratifs pour la prise de décisions et le suivi intersectoriels à de multiples niveaux. 3
Construire des villes saines et durables Nous soulignons que la COVID-19 a eu un impact fondamental sur l’organisation spatiale des villes, des communautés et des sociétés dans lesquelles nous vivons, aimons, travaillons et jouons. En particulier, nous : notons qu’il est plus important que jamais de mettre l’accent sur l’espace et l’aménagement de l’espace, étant donné l’impact de la COVID-19 sur nos communautés, nos sociétés et nos économies. Les mesures de distanciation sociale et physique ont eu un effet considérable sur la façon dont nous interagissons avec les espaces urbains et, dans une certaine mesure, ont modifié nos besoins eu égard à ces espaces. L’aménagement de l’espace doit être réceptif et sensible à ces nouveaux besoins ; soutenons la priorité davantage accordée aux transports actifs et promouvons l’utilisation de tous les moyens de transport sains, comme la marche et le vélo, dans la mesure du possible. Cela encourage non seulement l’activité physique, mais améliore également la qualité de l’air et atténue les effets de la pollution sur la santé, un phénomène particulièrement courant dans nombre de nos villes. Nous nous engageons à garantir que toutes les mesures possibles seront prises dans nos villes pour permettre et promouvoir des modes sains de déplacement et de transport ; soulignons qu’un accès équitable aux espaces verts et bleus est crucial pour les personnes qui, en raison des mesures de santé publique et des mesures sociales prises pour lutter contre la COVID-19, ont un accès limité à la nature. Tout en garantissant les normes les plus élevées de santé et de sécurité grâce aux mesures de distanciation sociale et physique appliquées en ces lieux, et conformément aux lignes directrices nationales et de l’OMS en matière de santé publique, nous nous efforcerons de faire en sorte que ces biens communautaires soient accessibles au plus grand nombre possible de personnes et aussi longtemps que possible, en toute sécurité ; soulignons l’importance de nous employer à devenir des villes « parcourables à pied » où la marche est promue comme une option de transport viable, facilitée par des espaces publics conçus pour tous, en particulier pour tous les groupes à risque de vulnérabilité, afin qu’ils puissent se déplacer confortablement en toute sécurité et sans interruption. La marche favorise la santé et le bien-être physique et mental, ce qui est devenu encore plus important pendant la pandémie de COVID-19. Cette priorité accordée à l’amélioration des infrastructures pour les piétons, les cyclistes et les transports publics doit également prévoir la réduction des espaces urbains réservés aux voitures. La santé et le bonheur dépendent de villes conçues avant tout pour leurs habitants ; notons l’importance, pour les villes, d’élaborer des stratégies spécifiques pour l’utilisation de l’espace public qui visent à créer une valeur économique, écologique et sociale pour la société. Ces stratégies doivent prévoir des mesures visant à relever des défis tels que la réduction, la privatisation, ainsi que la gestion excessive ou la non-gestion des espaces publics, ainsi que leur positionnement au sein de l’infrastructure de santé publique de la ville. Elles pourraient notamment veiller à ce que les villes deviennent des « villes du quart d’heure », où tout ce 4
dont un individu a besoin se trouve à 15 minutes de marche, et se concentrer également sur l’accès aux espaces verts, bleus et ouverts ; soulignons le risque d’insécurité alimentaire causé par la COVID-19 et les possibilités de renforcer les systèmes alimentaires urbains afin de prévenir la pénurie alimentaire chez les enfants et les adultes vulnérables, d’améliorer les régimes alimentaires et l’accès à des aliments nutritifs, de réduire l’obésité, de promouvoir la production et la consommation alimentaires durables et d’améliorer les environnements urbains grâce à l’agriculture urbaine ; réitérons le rôle de l’urbanisme pour la santé dans la conception des villes de l’avenir qui favorisent des modes de vie actifs et sains, tout en permettant la distanciation sociale et physique nécessaire pour respecter les lignes directrices nationales et de l’OMS en matière de santé publique ; comprenons l’importance de s’attaquer à la fois aux maladies transmissibles et aux maladies non transmissibles par l’intermédiaire de nos villes, dans la manière dont nous organisons la prestation de services de santé pertinents, notamment les soins de santé primaires, et dont nous planifions nos villes et les systèmes qui soutiennent nos populations. Nous soulignons l’importance cruciale des éléments sociaux et culturels de la riposte à la COVID-19. Ensemble, nous : nous engageons à protéger les plus vulnérables dans nos communautés. Il s’agit notamment de nos aînés, des personnes souffrant d’affections préexistantes et de celles qui sont les plus exposées à la maladie, ainsi que des enfants et des personnes qui s’en occupent ; soulignons l’importance de l’éducation comme déterminant social essentiel de la santé, et comme élément fondamental pour le bien-être actuel et futur, et nous nous engageons à limiter autant que possible les entraves à l’éducation à tous les âges, notamment celle des enfants, en proposant des activités pédagogiques innovantes et adaptées en ligne, au mieux de nos capacités. Nous nous engageons à prendre les précautions nécessaires pour assurer une continuité ininterrompue de l’enseignement, de la recherche et des activités universitaires qui garantiront le développement scientifique ; constatons avec préoccupation l’augmentation de la violence interpersonnelle, notamment la violence entre partenaires intimes et la violence à l’égard des enfants, et nous nous engageons à prendre toutes les mesures possibles pour lutter contre ces tendances inquiétantes ; constatons également avec préoccupation la charge croissante de la COVID-19 sur la santé mentale et les impacts sociaux et économiques qui en découlent pour notre personnel de santé, les fonctionnaires, les communautés et les enfants, et nous nous engageons à prendre des mesures pour pallier cette situation ; reconnaissons les impacts significatifs sur la santé mentale et psychosociale des mesures de santé publique et des mesures sociales mises en œuvre pour arrêter la 5
propagation de la COVID-19, et nous nous engageons à prendre les mesures nécessaires pour faire face à ces impacts ; soulignons l’importance de la culture, de l’art et de l’éducation pour la santé et le bien-être mentaux et physiques, et nous nous engageons à garantir, au mieux de nos capacités, un accès virtuel aux activités et événements artistiques et culturels, notamment les musées, les théâtres, la musique et les spectacles. C’est particulièrement important en période de stress collectif, comme celle que nous connaissons actuellement, où l’accès à la vie culturelle est limité, et nous assumons notre rôle de facilitateurs culturels pour les habitants de nos villes ; comprenons notre rôle dans l’édification de sociétés pacifiques et solidaires qui résistent aux chocs futurs et qui, dans le contexte d’États fragiles et touchés par des conflits, sont capables de faire la transition vers la paix et de la maintenir. Nous reconnaissons le défi économique important qui est un sous-produit de la pandémie, et les impacts de la pandémie sur les économies mondiales, nationales et locales. Par conséquent, nous : nous engageons à collaborer avec nos gouvernements nationaux pour garantir un soutien financier et économique adéquat aux autorités locales en leur qualité d’acteurs essentiels, ainsi qu’à mettre en place un programme de soutien financier et économique équitable et axé sur les plus vulnérables de nos sociétés, qui atténuera les effets provoqués par la perte de revenus et l’incertitude financière sur la santé mentale ; nous engageons à soutenir les entreprises et les commerces locaux pendant la période de distanciation sociale et physique en leur permettant de poursuivre leurs activités commerciales et de conserver également leur personnel, et de continuer à fonctionner avec les mesures de santé publique nécessaires en place afin de contribuer à un relèvement sain et durable ; soulignons l’importance des mesures de santé publique pour limiter la propagation de la COVID-19 et alléger la charge pesant sur le système de soins de santé, tout en essayant de compenser les impacts économiques liés à l’interruption des activités commerciales par les entreprises ; soulignons que la refonte des économies aux niveaux national et local permettra d’investir davantage dans des modèles économiques verts, « vermeilles » et dans d’autres modèles économiques de transformation qui favorisent un avenir plus durable et permettent de mieux reconstruire. Nous réitérons l’importance de la gouvernance dans une riposte efficace à la pandémie, et le fait que l’équité et la gouvernance efficace sont des principes clés dans la construction de villes et de sociétés résilientes, capables de rebondir face à la COVID-19 et à ses impacts. Par conséquent, nous : réitérons l’importance du leadership des villes et des maires, aux niveaux local, national et international, et de la coordination entre les niveaux de gouvernance municipaux et autres ; 6
nous engageons à adopter des approches pansociétales et panurbaines dans le cadre de la riposte à la COVID-19, à participer aux approches pangouvernementales et à impliquer tous les acteurs et parties prenantes concernés, chaque fois que cela s’avère nécessaire ; nous attaquons efficacement à la crise de la COVID-19 en jouant le rôle de collaborateur, en forgeant des partenariats avec la société civile et le secteur privé dans le cadre d’une approche pansociétale, et en impliquant toutes les communautés et parties prenantes dans la recherche de solutions aux divers défis posés par la pandémie ; nous engageons à réaffirmer la relation entre les gouvernements et les populations, à renforcer la crédibilité et la confiance et à lutter contre la désinformation. En temps de crise, les autorités à tous les niveaux doivent agir avec transparence et intégrité, en soutenant et en protégeant leurs populations, sans exception et sans laisser personne de côté, des principes que nous veillerons à placer au centre de nos efforts d’intervention ; veillons à ce que les interventions ciblant les personnes et les communautés impliquent ces personnes et ces communautés, en renforçant la gouvernance participative qui mobilise l’ensemble de la société et favorise l’appropriation du processus de reconstruction qui sera entrepris à la suite de la COVID-19 ; nous engageons à prendre de manière cohérente et sans équivoque des décisions fondées sur des données probantes et scientifiques qui suivent les orientations de l’OMS et la norme de référence que constituent les bases factuelles en santé publique, tout en luttant contre la désinformation et les messages contraires, afin d’assurer qu’aucun tort ne soit fait aux personnes qui comptent sur nous ; accordons la priorité à la protection et à la continuité des chaînes d’approvisionnement, aux niveaux international et national, des médicaments, des denrées alimentaires, des équipements de protection individuelle et de tous les éléments nécessaires pour garantir une riposte durable et équitable à la COVID-19 dans tous les pays ; notons qu’une riposte efficace à la COVID-19 dépend en fin de compte de la collaboration des personnes et des communautés et que, en tant que forme de gouvernance la plus proche des populations, les autorités locales et municipales doivent permettre et faciliter l’action communautaire collective nécessaire dans le cadre de la COVID-19. Investir dans les personnes et les communautés, c’est investir dans les autorités locales. Nous sommes la clé de la réussite de toute riposte menée face à la COVID-19. En conclusion, nous déclarons que: la solidarité mondiale sera à la base de toute riposte efficace face à la COVID- 19. Les défis sont similaires dans toutes les villes et tous les pays, et nous devons être solidaires les uns des autres. Cette déclaration vise à nous rassembler, à unifier nos différents messages, à les renforcer et à susciter une dynamique pour une action locale face à un problème mondial ; ensemble, nous devons sortir de cette pandémie en meilleure santé, plus résistants, plus autonomes et plus connectés. L’OMS réunit des partenaires pour 7
diffuser ce message, des partenaires internationaux du système des Nations Unies et au-delà, des partenaires de l’ensemble de la société aux niveaux régional et national, des organisations nationales et, surtout, les villes et les municipalités elles-mêmes. Nous devons répondre à cette crise en ne faisant qu’un ; notre réponse forte constituera un exemple d’alliance mondiale pour faire face aux futures menaces pour la santé publique, telles que les effets du changement climatique sur la santé, qui sont susceptibles d’apparaître ou de se développer soudainement ; ensemble, nous nous engageons à soutenir la mise en œuvre du Programme de travail européen, 2020-2025 – « Une unité d’action pour une meilleure santé en Europe », en nous concentrant sur ses quatre initiatives phares : la Coalition pour la santé mentale ; l’autonomisation par la santé numérique ; le Programme européen pour la vaccination à l’horizon 2030; des choix plus sains : intégrer les connaissances comportementales et culturelles. Nous nous engageons à faire rapport à la 71e session du Comité régional de l’OMS pour l’Europe en 2021 sur nos progrès à cet égard. Par conséquent, en tant que maires et représentants politiques de la Région européenne de l’OMS, nous : nous engageons à mener les actions décrites dans la présente déclaration politique ; appelons les villes à s’unir, à répéter cet appel à la solidarité et à travailler ensemble pour mener une intervention saine et durable face à la COVID-19 ; appelons tous les partenaires à soutenir cet effort dans leur rôle de catalyseur et d’habilitateur là où ils le peuvent, et de facilitateur dans le cadre de leurs mandats, en apportant un encouragement et un engagement indéfectibles ; appelons les États membres de l’OMS à faire participer les villes et les autorités locales aux efforts de riposte à la COVID-19, dans le cadre notamment du Réseau des Villes-santé de l’OMS et des réseaux nationaux, à utiliser les ressources de nos réseaux et à nous soutenir pendant cette crise ; appelons l’OMS à collaborer avec les villes et les administrations locales pour délivrer des orientations et des conseils de santé publique destinés au niveau local, et à profiter de ses réseaux existants et de leur portée pour renforcer davantage les efforts de riposte à la COVID-19 ; appelons chacun d’entre nous à sortir de cette crise renforcés, en meilleure santé, plus heureux, mieux préparés et plus résilients ; ne laisserons personne de côté. 8
Annexe 1. Documents précédents énonçant des engagements Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé (OMS, 1986) Déclaration d’Athènes sur les Villes-santé (Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 1998) La lutte pour l’équité en Europe: déclaration des maires des villes appartenant au réseau des Villes-santé de l’OMS – Phase III (1998-2002) (Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 2000) Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (OMS, 2003) Déclaration de Belfast sur les Villes-santé: la force de l’action locale (Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 2003) Concevoir des villes plus sûres et plus saines : le défi de l’urbanisme respectueux de la santé – Déclaration des maires et des dirigeants politiques du Réseau européen des Villes-santé et des Réseaux nationaux européens des Villes-santé de l’OMS (Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 2005) Politique-cadre de la Santé pour tous dans la Région européenne de l’OMS : version actualisée de 2005 (Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 2005) Améliorer la santé: Stratégie européenne contre les maladies non transmissibles : prévention et lutte (Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 2006) Charte européenne sur la lutte contre l’obésité (Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 2006) Aalborg+10 – des futurs qui inspirent (2006) La Charte de Tallinn: des systèmes de santé pour la santé et la prospérité (Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 2008) Lutte contre les maladies non transmissibles : mise en œuvre de la stratégie mondiale Rapport du secrétariat (OMS, 2008) Combler le fossé en une génération : instaurer l’équité en santé en agissant sur les déterminants sociaux de la santé (Commission des déterminants sociaux de la santé, 2008) Déclaration politique de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (Nations Unies, 2011) Déclaration politique de Rio sur les déterminants sociaux de la santé (2011) Engagement de Liège sur les Villes-santé (Bureau régional de l’Europe, 2011) Santé 2020 : une stratégie et un cadre politique européens pour le XXI e siècle (2012) Plan d’action mondial pour la lutte contre les maladies non transmissibles 2013- 2020 (OMS, 2013) Concrétiser la vision de Santé 2020: la gouvernance pour la santé au XXIe siècle – passer aux actes (Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 2013) Déclaration d’Athènes sur les Villes-santé (Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 2014) Contribuer au développement économique et social: une action intersectorielle durable pour améliorer la santé et l’équité en santé (Résolution WHA67.12 de l’Assemblée mondiale de la santé, 2014) Déclaration de Minsk: l’adoption d’une perspective portant sur toute la durée de la vie dans le contexte de Santé 2020 (2015) 9
Le Nouveau Programme pour les villes, Habitat III (Nations Unies, 2016) Consensus de Shanghai sur les Villes-santé de l’OMS (2016) Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies (Nations Unies, 2015) Déclaration de Pécs des Villes-santé 2017 (Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 2017) Déclaration du Réseau européen des Villes-santé de l’OMS et du Réseau des Régions- santé de l’OMS, présentée lors de la Sixième Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé (Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 2017) Feuille de route pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en se basant sur Santé 2020, la politique européenne de la santé et du bien-être (Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 2017) Consensus de Copenhague entre les maires. « Une meilleure santé et plus de bonheur dans les villes, pour toutes et tous » (Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 2018) Déclaration d’Astana sur les soins de santé primaires (2018) Déclaration de Ljubljana sur l’équité en santé (2019) Programme de travail européen, 2020-2025 – « Une unité d’action pour une meilleure santé en Europe » (2020) 10
Le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe L’Organisation mondiale de la santé (OMS), créée en 1948, est une institution spécialisée des Nations Unies à qui incombe, sur le plan international, la responsabilité principale en matière de questions sanitaires et de santé publique. Le Bureau régional de l’Europe est l’un des six bureaux régionaux de l’OMS répartis dans le monde. Chacun d’entre eux a son programme propre, dont l’orientation dépend des problèmes de santé particuliers des pays qu’il dessert. États membres Albanie Allemagne Andorre Arménie Autriche Azerbaïdjan Bélarus Belgique Bosnie-Herzégovine Bulgarie Chypre Croatie Danemark Espagne Estonie Fédération de Russie Finlande France Géorgie Grèce Hongrie Irlande Islande Israël Italie Kazakhstan Kirghizistan Lettonie Lituanie Luxembourg Macédoine du Nord Malte Monaco Monténégro Norvège Ouzbékistan Pays-Bas Pologne Portugal République de Moldova Roumanie Royaume-Uni Saint-Marin Serbie Slovaquie Organisation mondiale de la santé Slovénie Suède Bureau régional de l’Europe Suisse UN City, Marmorvej 51, DK-2100 Copenhague Ø, Danemark Tadjikistan Tchéquie Tél : +45 45 33 70 00 Fax : +45 45 33 70 01 Turkménistan Turquie Courriel : eurohealthycities@who.int Ukraine Site web : www.euro.who.int
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