Discussion SESSION 1: LA FRANCE, UN CAS À PART? - Giuseppe Nicoletti - Banque de France
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Productivité: une énigme française? Banque de France, Paris, 1er février 2017 SESSION 1: LA FRANCE, UN CAS À PART? Discussion Giuseppe Nicoletti Division de l’analyse des politiques structurelles, Département d’économie, OCDE
Les papiers en bref • Cette-Corde-Lecat – La productivité agrégée a ralenti depuis le début des années 2000, la frontière n’a pas ralenti, la dispersion a augmenté la réallocation est de moins en moins efficiente. Pourquoi? • Cette-Lecat-Ly-Marin – Plusieurs scénarios sont possibles pour la croissance de la productivité à long-terme les incertitudes majeures étant le rôle du progrès technologique à la frontière globale et la rapidité du rattrapage par les pays suiveurs, qui dépend en partie de la rapidité d’adaptation des institutions et des politiques publiques • Askenazy-Erhel – Le ralentissement de la productivité agrégée depuis la crise est dû en partie aux politiques de l’emploi favorisant la quantité (bas coût du travail et précarité) au détriment de la qualité ainsi qu’à un déficit d’investissement en compétences -- accessoirement, la rétention du travail très qualifié pendant la crise et les pratiques liant sa rémunération à la conjoncture peuvent avoir aussi contribué au ralentissement. • Mahieu – L’impact de l’économie numérique sur les CN est limité, mais des gros problèmes de mesure peuvent naître à cause de la nature globale des activités numériques (localisation et optimisation fiscale)
Cette-Corde-Lecat (1) • Papier excellent, vrai tour de force, mobilisation de données pertinentes • Application à la France du cadre analytique OCDE est bienvenue et utile • Quelques conclusions très semblables: – Pas d’évidence pour les techno-pessimistes – Augmentation de la dispersion pèse sur la productivité agrégée depuis le début du siècle – La réallocation des facteurs est en panne (à démontrer) • Quelques différences – Pas d’évidence de winner-take-all – Pas d’évidence d’un ralentissement récent de la convergence – Pas d’évidence de distorsions majeures sur l’allocation du crédit (à démontrer)
Cette-Corde-Lecat (2) • Quelques questions ouvertes – Quelle définition de la frontière? Globale, française, en début de période, année par année? – Winner-take-all – besoin d’analyse plus fine au niveau des TIC (Andrews et al. 2016, Autor et al. 2017)) – Comment réconcilier le manque de convergence 95-14 entre firmes plus productives en 95 et autres avec les coefficients de convergence estimés sur la période (11% par an)? – Difficile de distinguer entre déficit de diffusion et de réallocation efficiente (les difficultés d’adoption des pratiques novatrices peuvent dépendre de la difficulté de repérer les ressources nécessaires) – Pourquoi l’incapacité de s’adapter aux chocs commence-t-elle au début du siècle? – Quelle est le rôle des politiques publiques (Andrews et al, 2016)
Cette-Lecat-Ly-Marin (1) • Les auteurs ont mis au point un outil flexible de projections de long-terme basé sur une approche de “comptabilité de la croissance” qui a de nombreux points en commun avec les modèles d’offre développés à l’OCDE dans le passé • Deux innovations majeures: – Les prix relatifs de l’investissement dépendent de l’innovation (PGF) – La rapidité de rattrapage dépend des politiques publiques dans les marchés du travail et des biens • Deux pas en arrière: – Pas de rôle pour le commerce international – Pas d’effet explicite des politiques sur le PIB par tête de long terme • Deux questions: – Les effets des réformes sur les chemins de croissance sont modestes dans la spécification proposée: est-ce -que cela vaut la peine d’en encourir les coûts? – La recherche sur les sources microéconomiques de croissance de la productivité s’est suffisamment développée pour rendre désirable des modèles plus riches qui puissent par exemple rendre compte du rôle de la réallocation efficiente des facteurs de production et des politiques qui l’affectent.
Askenazy-Erhel (1) • L’analyse est cohérente avec l’évidence agrégée au niveau OCDE: la crise a affecté le PIB potentiel mais le NAIRU n’a pas augmenté, les salaires réels ont absorbé le choc, l’emploi s’est maintenu, mais la productivité en souffre • Intéressante l’hypothèse que les politiques incitatives à l’emploi puissent être une source de distorsions sur la productivité • Le papier offre des pistes plausibles pour la France mais il manque la « preuve décisive »: l’arbitrage emploi/productivité sous-jacent n’est pas vraiment testé et sa cohérence avec les données macro est douteuse (pur effet de composition?) • L’explication rejoint celle de Cette et al. : les distorsions dues aux politiques conduisent à une allocation non efficiente du travail, difficulté à exploiter les complémentarités entre TIC et compétences • L’idée que les entreprises profitent de la modération salariale pour augmenter leur marges est cohérente avec l’évidence OCDE de découplage salaire médian/productivité (quoiqu’en moyenne le phénomène semble affecter surtout les firmes au top)
Askenazy-Erhel (2) • Quelques questions : – des mesures relativement récentes ne peuvent pas expliquer le fléchissement de la croissance avant la crise – le NAIRU a augmenté en France, comment réconcilier cela avec le prétendu effet de l’augmentation des emplois non-qualifiés? – les relations entre compétences, types de contrat et productivité sont complexes, p.ex.: • basses compétences, travail précaire et nouvelles technologies peuvent être complémentaires (commerce au détail, Uber, Amazon) • écart emplois/compétences n’est pas hors norme en France (mais écart emplois/qualifications l’est!), la rotation peut favoriser l’appariement – pourquoi ignorer contrats permanents à garanties croissantes parmi les solutions? Abus des CDD est le résultat de contraintes excessives sur CDI!
Documents de référence
Technological divergence: winner takes all dynamics? MFPR ICT-intensive services Non ICT-intensive services 1.0 1.0 Top 2% 0.8 0.8 Frontier firms 0.6 0.6 Frontier firms Top 10% Top 2% 0.4 0.4 Top 10% 0.2 0.2 Laggards Laggards 0.0 0.0 -0.2 -0.2
Technological divergence: winner takes all dynamics? Sales ICT-intensive services Non ICT-intensive services 1.4 1.4 1.2 Frontier firms 1.2 1.0 1.0 Frontier firms 0.8 0.8 0.6 0.6 0.4 0.4 Laggards 0.2 Laggards 0.2 0.0 0.0 -0.2 -0.2
If reallocation is not efficient, the best firms can’t grow and aggregate productivity suffers Difference in capital growth between high and low productivity firms (%pts) 12 Spain Italy Other 11 10 9 8 7 6 5 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Source: Adalet McGowan, M., D. Andrews and V. Millot (2016), “The Walking Dead? Zombie Firms and Productivity Performance in OECD countries”, OECD Economics Department Working Paper forthcoming.
The rise of zombie firms Firms aged ≥10 years with an interest coverage ratio
Much scope for national policies to influence catch-up • Catch-up to the national frontier is easier in countries with less stringent product market regulations (PMR) and higher business-university collaboration. Impact of policy reforms on the MFP growth of laggard firms, 2005 Reducing PMR from high level in Greece to the OECD average % difference between industries with high and low firm churning
Sluggish market reform effort in services amplified MFP divergence Estimated contribution to the annual change in the MFP gap of the slower pace of reform relative to the fastest reforming industry (telecoms) Observed increase in gap Increase in gap due to slow deregulation 5% 3.8% 3.9% 4% 3% 2.3% 2.3% 2.4% 2% 1.7% 1.7% 1.7% 1% 1.4% 1.0% 0% Transport Energy Retail Legal and Technical accounting services services MFP divergence was perhaps inevitable due to structural changes in the global economy but policy could have worked harder
95 105 110 115 120 125 100 5 6 8 9 7 Q2-2008 Q2-2008 Q3-2008 Q4-2008 Q4-2008 Q1-2009 Q2-2009 Cyclical Q2-2009 Structural Q3-2009 Trend GDP Q4-2009 NAIRU Q4-2009 Potential GDP Observed GDP Q1-2010 Q2-2010 hysteresis? Q2-2010 Pre-crisis NAIRU Q3-2010 Q4-2010 Unemployment rate Q4-2010 Q1-2011 Q2-2011 Q2-2011 Q3-2011 Q4-2011 Q4-2011 Q1-2012 Q2-2012 Cyclical Q2-2012 Structural Q3-2012 Q4-2012 Q4-2012 Q1-2013 Q2-2013 Q2-2013 Q3-2013 Q4-2013 Q4-2013 Q1-2014 Q2-2014 Q2-2014 Unemployment and NAIRU in the OECD Q3-2014 Q4-2014 Q4-2014 Q1-2015 Q2-2015 Q2-2015 Q3-2015 Q4-2015 Q4-2015 Q1-2016 Pre-crisis trend, potential and actual GDP in the OECD GDP hysteresis but no labour market 15
Large heterogeneity across countries in LM hysteresis Annualised deviation of unemployment from the pre-crisis NAIRU (2008-2016) 9.0 8.0 7.0 6.0 5.0 4.0 Structural Cyclical 3.0 2.0 1.0 0.0 Latvia Iceland Poland* Greece Australia Korea Portugal Italy Luxembourg New Zealand OECD Turkey Sweden Mexico Austria Canada Chile* Israel Japan* Spain Denmark Slovak Republic France Finland Ireland Slovenia United States Estonia Belgium Germany* Hungary* Netherland Switzerland United Kingdom* Czech Republic* Norway Note: The total height of the bars denotes the deviation of the unemployment rate from the pre-crisis NAIRU, 16 with the structural component denoting the deviation of the NAIRU from the pre-crisis NAIRU.
Low labour productivity gains do not fully trickle down to median wages Productivity Real average compensation Real median compensation Labour share "Wage inequality" 130 125 120 115 110 105 100 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 Note: Unweigthed average of 24 OECD countries. 1995-2013 for Austria, Belgium, Germany, Finland, Hungary, Japan, Korea, United Kingdom; 1995-2012 for Australia, Spain, France, Italy, Poland, Sweden; 1996-2013 for Czech Republic, Denmark; 1997-2012 for Canada, New Zealand; 1997-2013 for Norway, United States; 1998-2013 for Ireland; 1995-2010 for Netherlands; 2001-2011 for Israel; 2002-2013 for Slovak Republic. All series are deflated by the total economy value added price index. Source: OECD National Accounts Database, OECD Earnings Database. 17
Is wage divergence solely a productivity divergence story? 18
Are skills efficiently allocated? 19
Are skills efficiently allocated? 20
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