DMV 3237 Introduction à la médecine des animaux exotiques de compagnie - Université de ...

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DMV 3237 Introduction à la médecine des animaux exotiques de compagnie - Université de ...
DMV 3237

           Introduction à la médecine
      des animaux exotiques de compagnie

                           Recueil de notes

       Médecine des reptiles de compagnie

                 Claire Grosset, DMV, IPSAV, CES
    Diplomate de l’American College of Zoological Medicine

               Département de sciences cliniques
                Faculté de médecine vétérinaire
                    Université de Montréal

                               Hiver 2019

DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. N.Summa et C.Grosset   1
Introduction à la médecine des reptiles
                     Notes de Dr Lair. Mises à jour en 2019 par Dr Claire Grosset.

Les reptiles comme animaux de compagnie .................................................... 3
   Un reptile chez soi ...........................................................................................................................................3
   Un reptile comme patient ............................................................................................................................4
   Taxonomie des reptiles.................................................................................................................................6
   Espèces de reptiles les plus fréquemment rencontrées comme animal de compagnie 8
   Le reptile de compagnie et les zoonoses ........................................................................................... 11
Examen et autres procédures cliniques ......................................................... 12
   Anamnèse ......................................................................................................................................................... 12
   Contention........................................................................................................................................................ 12
   Examen physique.......................................................................................................................................... 13
   Anesthésie ........................................................................................................................................................ 13
Le vivarium et les besoins environnementaux des reptiles................... 16
   Caractéristique du vivarium.................................................................................................................... 16
   La thermorégulation et la température environnementale ..................................................... 17
   L'humidité ........................................................................................................................................................ 19
   La lumière......................................................................................................................................................... 20
   L'eau .................................................................................................................................................................... 23
   Le substrat, cachettes et autres ............................................................................................................. 23
Les problèmes de santé associés aux conditions environnementales
chez les reptiles ........................................................................................................ 25
   Problèmes de mue........................................................................................................................................ 25
   Dystocie ............................................................................................................................................................. 26
   Plaies et abrasions associées à la captivité ...................................................................................... 27
Nutrition des reptiles ............................................................................................. 28
   Généralités ....................................................................................................................................................... 28
   Nutrition chez les serpents ...................................................................................................................... 28
   Nutrition chez les tortues ......................................................................................................................... 29
   Nutrition chez les lézards ......................................................................................................................... 31
Problèmes nutritionnels chez les reptiles..................................................... 34
   Anorexie et émaciation .............................................................................................................................. 34
   Obésité ............................................................................................................................................................... 35
   Maladie métabolique des os .................................................................................................................... 35
   Déficience en vitamine A ........................................................................................................................... 38
   Insuffisance rénale et goutte ................................................................................................................... 38
Autres problèmes de santé chez les reptiles ................................................ 39
Approche thérapeutique du reptile malade ................................................. 39

            DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. Grosset & Lair                                                                                      2
Introduction à la médecine des reptiles

Les reptiles comme animaux de compagnie
Un reptile chez soi

Malgré une popularité grandissante, les reptiles resteront vraisemblablement toujours
des animaux de compagnie relativement inhabituels. Comme nous le verrons dans le
cadre de ce cours, les reptiles ont besoin de conditions de captivité bien spécifiques. Par
conséquent, le nouveau propriétaire doit bien se renseigner avant de se lancer dans
l’aventure de l’herpétologie. Même si certaines espèces peuvent être achetées pour un
prix très bas (ex: iguane), il est important de sensibiliser les futurs propriétaires aux
coûts associés avec la garde de tels animaux. Par exemple, les coûts de départ pour bien
garder un dragon d'eau ont été estimés à près de 300$. Les coûts de maintien annuel
pour cette espèce sont estimés quant à eux à environ 700$.

Par contre, une fois bien installées, plusieurs des espèces disponibles sur le marché sont
relativement bien adaptées à la vie en captivité et sont moins contraignantes que la
plupart des espèces d’oiseaux ou de mammifères. De plus, les reptiles sont une bonne
alternative pour les gens souffrant d’allergie aux poils. La garde en captivité de reptiles
est une activité représentant un divertissement intéressant et qui peut être une bonne
initiation aux sciences biologiques.

Le nombre d’espèces offert en animalerie ne cesse d’augmenter. Autrefois, la grande
majorité des reptiles offerts sur le marché provenait directement du milieu naturel. En
plus de mettre une pression sur certaines populations sauvages, cette pratique est
souvent associée à des taux de mortalité inacceptables durant le transport. De plus, les
sujets provenant du milieu naturel ont souvent des problèmes à s'adapter aux conditions
de captivité (haut niveau de stress, parasitisme, problème de diète). Aujourd’hui, un très
grand nombre d’espèces de reptiles est élevé en captivité et facilement disponible.
L’amateur devrait être dirigé vers les animaux provenant de ces élevages. L’importation
d’un très grand nombre d’espèces est contrôlée par la Convention sur le commerce
international des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d’extinction
(CITES, Cf. www.cites.org). Tous les crocodiliens, les tortues marines, les boïdés, les
varans et la majorité des espèces de caméléons sont sur la liste de la CITES.
Malheureusement, plusieurs de ces espèces en péril sont encore fréquemment victimes
d’un marché noir très lucratif (certaines tortues terrestres peuvent se vendre plus de
500$, même immatures). Bien que ce braconnage destiné à fournir les marchés
d’herpétolophiles amateurs ait certainement un impact sur certaines populations, le
marché noir de la vente pour la consommation humaine (tortues) est sans aucun doute
beaucoup plus dévastateur.

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Un reptile comme patient

Comme pour la plupart des animaux exotiques, les propriétaires de reptiles se tournent
souvent vers les animaleries lorsqu’un problème de santé survient. Si petit soit-il, le
marché pour les soins vétérinaires des reptiles de compagnie nous échappe encore trop
souvent. Avec un peu d’effort et un peu d’investissement en équipement, il est possible,
à l’intérieur d’une clinique d’animaux de compagnie, d’offrir un service vétérinaire de
base pour ces patients différents. Il est vrai que les revenus générés par cette clientèle à
écailles resteront dans la grande majorité des cas relativement peu élevés. Par contre,
cette diversification de la clientèle est un moyen d’augmenter le ratio client/vétérinaire.
De plus, la médecine des reptiles offre aussi des défis intéressants.

      Équipement nécessaire en clinique

La majorité de l’équipement et des agents thérapeutiques nécessaires à la médecine des
reptiles est déjà présente dans une clinique exclusivement féline et canine. Par contre, le
clinicien intéressé par cette pratique devra acquérir certains items spécifiques, comme
par exemple :

      - Une balance précise au gramme
      - Un Doppler
      - Sondes métalliques à gavages
      - Champs chirurgicaux transparents
      - Tubes endotrachéaux de 2 à 5 mm
      - Aquarium/terrarium, lampe chauffante, tapis chauffant
      - Thermomètre et thermostat
      - Suppléments vitaminiques et calciques

L’acquisition d’une UV-mètre (environ 200$) pour mesurer la quantité de rayons UVB
émis par les lampes UV peut s’avérer un investissement intéressant. On peut ainsi offrir
aux clients de vérifier leurs ampoules au lieu qu’ils en achètent de nouvelles trop
souvent, ou leur montrer que leur lampe ne fonctionne pas et qu’il est nécessaire d’en
acheter une autre.

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Ouvrages de références, sites web et formation continue

Le nombre de livres de références a grandement augmenté au cours des dernières
années. Le livre le plus complet (et à jour) disponible présentement sur le marché est
sans aucun doute :

– Mader, D.R. (2006) Reptile Medicine and Surgery 2nd edition. Elsevier Saunders, St-
  Louis, MO, 1242 p.
– Mader, D.R. & Divers S. (2014) Reptile Medicine and Surgery 3rd edition. Elsevier
  Saunders, St-Louis, MO, 462 p.

D’autres livres sont très utiles pour trouver de l’information médicale sur les reptiles :

- Carpenter, J.W., Marion, C.J. 2018 Exotic Animal Formulary (5. ed). Elsevier, St Louis,
MO. 701 pages. Pour toutes les doses, toutes espèces.
– O’Malley. Clinical Anatomy and Physiology of exotic species. 2005.
Pour tout comprendre sur l’anatomie et la physiologie des exotiques. Très bien illustré.

Les périodiques suivants sont une bonne source d'informations cliniques :
 – The Journal of Herpetological Medicine and Surgery
 – The Veterinary Clinics of North America: Exotic Animal Practice

Les deux conférences suivantes sont recommandées pour ceux intéressés à parfaire leurs
connaissances dans le domaine de la médecine des reptiles :
 – North American Veterinary Conference. Chaque mois de janvier à Orlando.
 – Annual Conference of the Association of Reptilian and Amphibian Veterinarians

La quantité d'informations herpétologiques disponible sur le web est phénoménale. Bien
entendu, comme la plupart de ces sites sont écrits par des autodidactes, une certaine
analyse des informations données doit être faite. On privilégiera les informations
s'appuyant sur des références crédibles. On se doit de mentionner quelques-uns des sites
les plus intéressants :

      - Melissa Kaplan's Herp Care Collection (http://www.anapsid.org)
        - Vraisemblablement le meilleur site (le plus complet)
        - Premier site à consulter pour n'importe quel type d'information sur la garde
          en captivité des reptiles

      - http://www.magazoo.com/
        - Bon site québécois. Beaucoup d'informations sur les espèces

      - Reptimania (http://www.reptimania.com/)
        - Site français avec beaucoup d'informations sur la garde en captivité des
          espèces les plus communes

      - World chelonian trust (http://www.chelonia.org/)
        - Très bon site sur la conservation des tortues (à voir si vous aimez les tortues!)
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Taxonomie des reptiles

Plus de 6000 espèces de reptiles ont été décrites. Ces espèces se divisent en 4 ordres :

      Ordre des Testudines (Chéloniens)

      - Les tortues terrestres et aquatiques
      - Les tortues à oreilles rouges étaient il y a quelques années extrêmement
        populaires et faciles à obtenir (l'espèce semble revenir sur le marché).
      - Présentement, l'importation au Canada de toutes les espèces de tortues (et
        d'œufs) à des fins récréatives est interdite (Agence Canadienne d'Inspection des
        Aliments). Exceptions possibles (besoin d’un permis) : animaux de compagnie
        dont le propriétaire immigre au Canada, zoos et laboratoires de recherche.
      - Certaines espèces, issues de la reproduction en captivité, sont occasionnellement
        disponibles en animalerie. Les prix sont par contre très élevés.

      - Les chéloniens sont divisés en 13 familles incluant :

        Famille des Trionychidés
        - ex : tortues à carapace molle

        Famille des Emydidés
        - ex : tortue peinte, tortue géographique

        Famille des Chelydridés
        - ex : chélydre serpentine

        Famille des Testudinidés
        - ex : tortue tabatière

        Famille des Chéloniidés
        - tortues marines

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Ordre des Squamates
- Cet ordre comprend la grande majorité des reptiles retrouvés en captivité, c'est-
  à-dire les lézards et les serpents. Divisé en deux sous-ordres :

 Sous-ordre des serpents
 - Deux familles principalement rencontrées comme animal de compagnie

    Famille des Boïdés
    - Boïnés : ex : boa constrictor, boa arc-en-ciel
    - Erycinés : ex : boa rosé
    - Pythoninés : ex : python royal, python vert arboricole, python tapis

    Famille des Colubridés
    - ex : couleuvre rayée, couleuvre des blés, serpents ratiers, serpents rois,
      serpent ruban

 Sous-ordre des lézards (Lacertiliens)
 - Plus de 3000 espèces reconnues
 - Divisé en 19 familles incluant :

    Famille des Iguanidés - Lézards du "nouveau monde"
    - ex : iguanes verts, Anoles, Basilic

    Famille des Agamidés - Lézards d'Europe, d'Afrique et d'Asie
    - ex : agames, dragon d'eau, dragon barbu, uromastyx

    Famille des Geckonidés - Les geckos

    Famille des Scincidés - Les scinques

    Famille des Caméléonidés - Les caméléons

    Famille des Varanidés - Les varans

    Famille des Téiidés - Les téjus

    Famille des Lacertidés
    - ex : lézards des murailles

Ordre des Crocodiliens
- Alligators, crocodiles, caïmans, gavial
- Nécessitent un permis au Québec.

Ordre des Rynchocéphales
- Une espèce : Sphénodon

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Espèces de reptiles les plus fréquemment rencontrées comme animal de
compagnie

À l'exception des tortues et des espèces sur CITES, l'importation de reptiles au Canada
ne requiert pas de permis spécial. Le nombre d'espèces de reptiles disponible sur le
marché est impressionnant. Par conséquent, il est impossible, dans le cadre de ce cours,
de décrire les caractéristiques biologiques de toutes les espèces susceptibles d'être
rencontrées par le clinicien. Seule une espèce de reptile indigène, la couleuvre rayée,
peut être gardée sans permis au Québec (maximum 2 individus). La vente de cette espèce
est par contre interdite.

      Choix de l'espèce

Avant de choisir une espèce de reptile, il est essentiel de bien s'informer sur ses besoins
spécifiques. Les quatre critères suivants sont les plus importants à considérer :

      1.   Provenance du reptile
           - Les reptiles disponibles sur le marché peuvent être :
              1) Nés en captivité chez des éleveurs ex situ
              2) Éclos en captivité
              3) Nés en captivité dans des fermes d'élevages in situ
              4) Capturés en nature

           - À moins d'être un amateur expérimenté à la recherche d'une espèce difficile
             à obtenir, seul les reptiles nés en captivité chez des éleveurs ex situ
             devraient être achetés. Ces animaux sont beaucoup mieux adaptés à la
             captivité. Les reptiles capturés en nature ou élevés sur de grosses fermes
             d'élevage sont habituellement très stressés et parasités, et s'adaptent
             souvent difficilement à la captivité.

      2.   Taille à la maturité
           - Certaines espèces populaires atteignent des tailles plus que respectables à
             l'âge adulte.
           - L'iguane vert par exemple peut atteindre plus de 1.5 mètre !
           - La fameuse tortue à oreilles rouges quant à elle pourra atteindre 30 cm de
             diamètre.
           - Ces espèces sont donc à déconseiller (à moins que l'on ait une pièce de trop
             dans la maison !).
           - Les espèces de serpents géants (gros pythons, boas et anacondas) sont
             fortement à déconseiller en raison des risques associés avec la garde de ces
             reptiles.

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3.    Diète
      - Les reptiles peuvent être divisés en quatre groupes selon leurs habitudes
        alimentaires : insectivores, carnivores, omnivores ou herbivores.
      - Les espèces strictement insectivores (ex : anoles, caméléons) doivent
        habituellement être nourries d'insectes vivants, ce qui peut occasionner
        des problèmes d'approvisionnement. Pour cette raison, ces espèces sont
        moins recommandées pour le débutant.
      - Les coûts associés à l'alimentation des espèces carnivores et insectivores
        peuvent être assez importants (ex : environ $500 par année pour un dragon
        d'eau par exemple !).

4.    Tempérament
      - Même lorsque nés en captivité, les individus de certaines espèces restent
        relativement nerveux et n'apprécient pas les manipulations (ex : python
        vert arboricole).
      - L'herpétophile débutant devrait être dirigé vers les espèces dociles comme
        le dragon barbu et les serpents des blés.

Liste partielle des espèces des reptiles potentiellement rencontrées comme
animal de compagnie au Québec. Recommandations en fonction de l'expertise de
l'herpétophile (d'après S. Lair).

     Espèces recommandées pour l'herpétophile débutant
     Nom français           Nom latin                    Nom anglais
     Serpents des blés      Pantherophis guttatus...     Corn snakes
     Serpents-roi1          Lampropeltis getulus...      King snakes
     Serpents faux-corail1  Lampropeltis triangulum      Milk snakes
     Serpent-ruban oriental Thamnophis          sauritus Eastern ribbon snake
                            sauritus
     Boa rosé               Lichanura trivigata          Rosy boa

   Dragon barbu              Pogona vitticeps                Australian bearded
   d'Australie                                               dragon
   Gecko léopard             Eublepharis macularius          Leopard gecko
   Uromastix                 Uromastix spp                   Uromastix
   Lézard à collier          Crotaphytus collaris            Collared lizards
   Scinques à langue bleue Tiliqua scincoides                Blue-tongue skink
1 Attention certaines sous-espèces sont plus difficiles à garder que d'autre.

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Espèces recommandées pour l'amateur intermédiaire
  Nom français                  Nom latin                       Nom anglais
  Boa constricteur              Boa constrictor                 Boa constrictor
  Boa arc-en-ciel               Epicrates cenchria              Rainbow boa
  Python-tapis                  Morelia spilota                 Carpet python
  Python royal1                 Python regius                   Ball python

  Tortue des bois               Clemmys insculpata              Wood turtle
  Tortue de Hermann             Testudo hermanni                Hermann's tortoise
  Tortue tabatière ornée        Terrapene ornata                Western box turtle
  Tortue peinte                 Chrysemis picta                 Painted turtle
  Tortue géographique           Graptemys geographica           Map turtle

  Anolis vert                  Anolis carolinensis              Green anole
  Basilics                     Basilicus spp                    Basilisks
  Scinques                     Eumeces spp                      Skinks
  Dragon d'eau                 Physignathus cocincinus          Indian water dragon
  Caméléon panthère            Furcifer pardalis                Panther chameleons
  Caméléon casqué du           Chamaeleo calyptratus            Veiled chameleons
  Yemen
  Lézard vert                  Lacerta viridis                  Green lizard
  Chuckwalla                   Sauromalus obesus                Chuckwalla
1Sujets nés en captivité seulement

  Espèces recommandées pour l'amateur avancé

  Nom français                Nom latin                         Nom anglais
  Boa de Dumeril              Acrantophis dumerili              Dumeril's boa
  Boa canin                   Corallus caninus                  Green tree boa
  Python vert arboricole      Morelia viridis                   Green tree python

  Tortue à oreilles rouges    Trachemys scripta elegans         Red-eared turtle
  Tortue charbonnière         Geochelone carbonaria             Red-footed tortoise

  Iguane vert                 Iguana iguana                     Green iguana
  Varan des savanes           Varanus exanthematicus            Savannah monitor
  Caméléon de Jackson         Chamaeleo jacksoni                Jackson's chameleon

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Espèces non-recommandées

         Nom français               Nom latin                         Nom anglais
         Anacondas                  Eunectes spp                      Anaconda
         Python molure              Python molurus bivittatus         Burmese python
         Python indien              Python molurus molurus            Indian rock python
         Python réticulé            Python reticulatus                Reticulated python
         Crocodiliens
         Serpents venimeux

Consulter http://www.anapsid.org ou http://www.reptimania.com/ pour                     des
informations complètes sur la plupart des espèces retrouvées sur le marché.

Le reptile de compagnie et les zoonoses

      Salmonellose

Le risque de salmonellose associé à la possession de reptiles a attiré beaucoup
d'attention médiatique au cours des dernières années. Bien que les premiers cas décrits
ont incriminé des tortues à oreilles rouges, la plupart des espèces de reptiles peuvent
être porteuses asymptomatiques de salmonelles. Les risques de transmission de
salmonellose sont à l'origine du présent embargo sur les importations de tortues au
Canada. Des iguanes verts, des geckos, des scinques et des varans ont déjà été incriminés
dans des cas de salmonellose humaine.

Sans pour autant dramatiser, il est quand même important de bien informer les
propriétaires des risques potentiels. Il est bon de se souvenir que les reptiles ne sont pas
l'unique source de salmonelle. Des mesures d'hygiène standard (c'est-à-dire se laver les
mains après avoir manipulé un reptile, ne pas manger ou boire en même temps que l'on
manipule des reptiles...) sont dans la grande majorité des cas suffisantes pour prévenir
la salmonellose d'origine reptilienne. Une attention particulière devra être prise lorsque
des enfants manipulent des reptiles. On évitera aussi des pratiques pouvant augmenter
les risques de contamination (ex : embrasser son reptile, le nourrir de sa bouche, avoir
son animal dans la cuisine, etc...).

       DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. Grosset & Lair         11
Autres zoonoses et risques potentiels

Différentes espèces bactériennes retrouvées chez les reptiles, comme par exemple,
Aeromonas, Campylobacter, Mycobacterium, Burkholderia ont un pouvoir zoonotique
potentiel. Par contre, les rapports de cas sont plutôt rares.

Certaines espèces de parasites (ex : pentastomes, Spirometra) peuvent aussi
potentiellement infecter l'humain. Les risques de transmission sous nos latitudes sont
par contre limités car ces parasites sont peu fréquents chez les sujets captifs, et ont
souvent des cycles nécessitant des hôtes intermédiaires.

Certaines espèces de serpents et de lézards sont venimeuses. La garde de ces espèces,
qui est illégale au Québec, devrait être découragée.

Les crocodiliens (interdits au Québec) et les serpents constricteurs de grande taille sont
aussi potentiellement dangereux.

Examen et autres procédures cliniques

Anamnèse

Comme nous allons le voir, la majorité des problèmes de santé rencontrés chez les
reptiles de compagnie sont causés par une mauvaise alimentation et/ou par des
conditions de captivité sous-optimales. En conséquence, la prise d'une anamnèse
détaillée, qui inclura la diète et les conditions de garde, est un outil essentiel dans
l'approche diagnostique des problèmes de santé chez les reptiles.

Contention

Plusieurs espèces de reptiles peuvent mordre ou égratigner lorsque manipulées. Les
espèces de bonne taille, comme les iguanes adultes, peuvent affliger des blessures
relativement sérieuses. On devrait donc manipuler les espèces les plus agressives avec
des gants et/ou une serviette. Différents équipements spécialisés pour la manipulation
des reptiles (surtout serpents) sont disponibles sur le marché. Une attention particulière
devrait être portée lorsqu'on garde des serpents géants (gros boas et pythons).

Contrairement à certaines idées reçues, la peau des reptiles est très bien innervée. Il est
donc très important d’être délicats avec eux afin de ne pas les blesser, ni les fâcher… La
manipulation d’un reptile doit être douce mais ferme. Les gestes brusques doivent être
évités pour limiter le stress des animaux.
Maintenir la tête et le train postérieur d'un individu agressif. On considère généralement
qu’il faut une personne par mètre de serpent pour que la contention soit sécuritaire dans
le cas des grands constricteurs.

       DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. Grosset & Lair      12
Bien que les tortues soient habituellement faciles à manipuler, leur bec peut causer des
blessures significatives. L'examen de la tête et des membres est parfois difficile chez les
tortues. On peut utiliser des petites tasses en plastique comme « muselière » à tortue
pour éviter les morsures lors de l’examen physique et des traitements.

      Autotomie de la queue
– L'autotomie de la queue (détachement) est un moyen de défense présent chez
   plusieurs espèces de lézards
– Chez certaines espèces (iguanes), la queue repoussera, mais de façon irrégulière. Chez
   d'autres (ex : dragon barbu), elle ne repousse pas.
– On évitera donc de saisir un lézard par la moitié caudale de la queue.

      Réflexe oculo-vagal
– Une pression sur les orbites des lézards et certains crocodiliens produit un reflexe
   vagal qui calme les animaux.
– Attention à ne pas l’utiliser sur des espèces qui n’ont pas de paupières !!!
– Utile pour faire des radiographies.

Examen physique

– On commence par observer l'animal à distance (comportement, niveau d'activité,
   posture).
– Examen physique standard, à faire rapidement pour diminuer le stress.
– État de chair et d'hydratation (« fluidité » cutanée)
– Apparence de la peau : présence de masse, mue retenue, plaies, parasites externes.
– Examen des yeux : endophtalmie, opacité cornéenne.
– Examen de la cavité orale : plaie rostrale, stomatite, présence d'exsudat, apparence
   des muqueuses (pâles, sèches...).
– Sécrétions nasales, difficultés respiratoires.
– Examen des membres
– Palpation abdominale
– Prise de la masse

Anesthésie

      - Injectables :
        - Résultats variables et le réveil souvent prolongé
        - Habituellement pour induction seulement (maintien à l’isoflurane)
        - Protocoles recommandés :

           1) Propofol :
    - En IV (lentement) ou intra-osseux
    - Action relativement rapide et durée courte
    - 3 à 5 mg/kg chez les serpents et lézards et 2 à 5 mg/kg chez les tortues

       DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. Grosset & Lair      13
2) Combinaison kétamine et médétomidine
    - Tortues : 5 à 10 mg/kg de kétamine + 0,1 à 0,2 mg/kg de médétomidine IM
    - Lézards : 5 à 20 mg/kg de kétamine + 0,05 à 0,1 mg/kg de médétomidine IM
    - Serpents : 10 à 60 mg/kg de kétamine + 0,1 à 0,15 mg/kg de médétomidine IM

- Médétomidine antagonisée avec de l’atipamézole (5 fois la dose de médétomidine)

       3) Alfaxolone
    - Drogue intéressante car efficace en injection IM et action très courte
    - Pour sédation, procédures non douloureuses ou en induction d’une anesthésie
    - 10 mg/kg (sédation) à 30 mg/kg (anesthésie) IM chez des iguanes verts juvéniles
    - 10-20 mg/kg IM pour des tortues à oreilles rouges
    - Les geckos et les serpents : commencer à 5 mg/kg et donner des bolus à effet.

       - Anesthésie gazeuse :
   –   Induction et/ou maintien à l'isoflurane
   –   L'induction peut se faire à l'aide d'un masque ou d'une chambre à induction.
   –   Peut être assez long (10 à 30 minutes?).
   –   Habituellement les reptiles sont intubés le plus rapidement possible et ventilés
        durant l'anesthésie (pratiquement toujours apnéiques).
   –   *****Intubation endotrachéale : Attention, les tortues et les crocodiliens ont des
        anneaux trachéaux cartilagineux complets; ne pas gonfler le ballonnet. Les tortues
        ont une trachée relativement courte.
   –   Réveil : peut-être prolongé. Une ventilation à l’air ambiant semblerait diminuer le
        temps d’apnée comparativement à une ventilation à l’O2 100% (du moins chez
        l’iguane).

       Analgésie

      Peu d’études et celles qui sont publiées sont souvent controversées (utilisation de
stimuli douloureux thermiques…).

Signes de douleur chez les reptiles

       o   Anorexie/ Immobilité / Léthargie
       o   Posture anormale, bossue
       o   Grattage de la zone douloureuse
       o   Agression chez un individu habituellement docile
       o   Réponse douloureuse lors de palpation
       o   Yeux fermés
       o   Tête surélevée ou étendue
       o   Changements de couleur
       o   Boiterie
       o   Absence de comportements habituels
       o   Mouvements intermittents de la tête dans et à l’extérieur de la carapace

        DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. Grosset & Lair    14
Dosages empiriques proposés :

     Butorphanol : 0,4 à 2 mg/kg IM/SC au besoin q4-6h
     Hydromorphone : 0,1 à 0,2 mg/kg IM/SC au besoin q4-6h
     Buprénorphine : 0,02-0,2 mg/kg SC/IV q6-10h
     Meloxicam : 0,2 à 0,5 mg/kg SC/PO q12-48h
     Carprofène : 2,2 mg/kg SC/PO q24h
     Tramadol : 5-11 mg/kg PO q24-96h

Exemple pratique : Ovariosalpyngectomie d’une femme dragon d’eau de 5 ans

   - Prémédication : µ-opioïde (hydromorphone 0,2 mg/kg IM ???)
   - Post-opératoire : µ-opioïde + AINS (hydromorphone 0,2 mg/kg IM ??? + meloxicam
       0,2 mg/kg IM ???)
   - Jours suivants: AINS (meloxicam 0,2 mg/kg PO q24h ???) et tramadol 5 mg/kg
       q24h ???
   - Environnement

     Prélèvements d’échantillons

     - Prise de sang

       - Tortues
         - Sinus dorsal controversé (risques de lésions médullaires!)
         - Jugulaires (dorso-latérale au cou)
         - Coccygienne dorsale (approche dorsale)
         - Sinus cervical (tortue marine)
         - Plexus brachial

       - Serpents
         - Veine caudale (ventrale, caudale au cloaque)
         - Cardiocentèse (approche ventrale et caudale)

       - Lézards
         - Veine caudale (caudale au cloaque, approche ventrale ou latérale)
         - Veine cave crâniale
         - Jugulaire

     Euthanasie

     - Souvent difficile de savoir si l'animal est vraiment mort car les mouvements
       cardiaques peuvent continuer longtemps (garder la carcasse au congélateur
       pendant 24h avant de la remettre aux propriétaires).
      DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. Grosset & Lair   15
- Souvent préférable d’anesthésier le sujet au préalable.

      1.   Barbituriques

           - L'injection IV, intra-cardiaque ou intra-coelomique de pentobarbital de
             sodium est de loin la meilleure méthode d'euthanasie (60-100 mg/kg).

      2.   Méthodes physiques

           - La destruction traumatique rapide du tissu cérébral est aussi acceptable.
           - Préférable de faire sur un animal préalablement anesthésié.

   - Méthodes inacceptables

        - La décapitation n'est pas acceptable car le tissu cérébral est résistant à
          l'hypoxie (le cerveau peut vivre deux heures après la décapitation).
        - La congélation n'est pas une méthode d'euthanasie acceptable car la formation
          de cristaux de glace dans les tissus est douloureuse (cette technique est
          acceptable chez un animal anesthésié).

Le vivarium et les besoins environnementaux des reptiles

Caractéristiques du vivarium

Comme les conditions environnementales retrouvées dans nos maisons sont
inadéquates pour les reptiles, il est essentiel d'héberger ces espèces dans des vivariums
où l'on tentera de reproduire les conditions environnementales optimales pour l'espèce.
Comme ces conditions varient d'une espèce à l'autre et ne sont pas toujours connues, on
laissera le choix à l'animal en lui offrant une mosaïque d'environnements.

Le vivarium devra bien entendu être à l'épreuve des évasions. Bien qu’un aquarium
standard puisse faire l'affaire, plusieurs herpétologistes recommandent fortement les
terrariums à ouvertures latérales.

      Dimension du vivarium

      - La dimension du vivarium variera en fonction de l'espèce que l'on veut garder
      - Il est important de considérer la taille adulte de l'espèce lorsqu'on planifie l'achat
        d'un reptile et de l'équipement y étant associé.
      - La dimension doit être suffisante pour permettre la mise en place d'un gradient
        de température.

       DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. Grosset & Lair         16
Dimensions acceptables du vivarium pour reptiles :

          Serpents :
             Largeur :                  3/4 de la longueur totale
             Profondeur :               1/3 de la longueur totale
             Hauteur (arboricole) :     1 X la longueur totale (max 2 mètres)
             Hauteur (terrestre) :      3/4 de la longueur totale
          Lézards :
             Largeur :                  2 à 3 X la longueur totale
             Profondeur :               1 à 1,5 X la longueur totale
             Hauteur (terrestre) :      1 à 1,5 X la longueur totale
             Hauteur (arboricole) :     1,5 à 2 X la longueur totale
          Tortues aquatiques :
             Largeur :                  4 à 5 X le diamètre max de la carapace
             Profondeur :               2 à 3 X le diamètre max de la carapace
             Hauteur :                  1.5 à 2 X le diamètre max de la carapace

La thermorégulation et la température environnementale

     Les reptiles, des ectothermes

     - Les reptiles sont ectothermes : c'est-à-dire que leur température interne sera
       grandement affectée par la température du milieu.
     - Par contre, par certains mécanismes régulateurs, les reptiles ont la possibilité de
       faire varier la température de leur corps. Ils pourront par exemple se déplacer
       dans un endroit moins chaud du vivarium si leur température est trop élevée ou
       s'approcher des sources de chaleur si leur température est trop basse.
     - Donc, leur température interne n'est pas nécessairement égale à la température
       du milieu.
     - Chaque espèce a sa température optimale, connue sous le nom de température
       moyenne préférentielle (située autour de 30°C chez la plupart des espèces
       tropicales).
     - Ces mécanismes régulateurs ont par contre des limites. Si le reptile est gardé à
       une température trop froide, ne lui permettant pas de conserver sa température
       moyenne préférentielle, ses systèmes physiologiques en seront grandement
       affectés (ex : les enzymes de la digestion sont désactivées, système immunitaire
       inefficace)
     - L'hypothermie d'origine environnementale est une des causes les plus
       fréquentes de problèmes de santé chez les reptiles en captivité.

     La température du vivarium
      DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. Grosset & Lair      17
- Le principe de base est d'offrir un gradient de température pour permettre au
  reptile d'ajuster sa température selon ses besoins.
- Le gradient optimal, à l'intérieur duquel la température moyenne préférentielle
  sera incluse, dépendra des espèces.
- Il est important de surveiller la température du vivarium régulièrement, et ce, à
  plus d'un site.
- Variations circadiennes et annuelles importantes.

Sources de chaleur :

1.   Tapis chauffants ou cordes chauffantes sous le vivarium

     - Surtout utilisés pour les espèces terrestres et fouisseuses
     - Attention, la source de chaleur doit être placée sous le vivarium afin de
       prévenir le contact direct avec les reptiles et ainsi les risques de brûlures.
     - Ne pas mettre trop de substrat.
     - Attention aux roches électriques en raison des problèmes de contrôle et de
       points chauds.

2.   Lampes incandescentes ou en céramique sur le vivarium

     - Pour les espèces arboricoles ou pratiquant le lézardage
     - Aussi pour les tortues aquatiques
     - Attention le reptile ne doit pas avoir accès direct à la lampe en raison des
       risques de brûlures.
     - Habituellement, on utilise les lampes incandescentes (blanches) durant le
       jour et les lampes en céramique (ou Moonlite) durant la nuit.

            Espèces               Exemples                        Sources

                                  Iguane vert
            Arboricoles                                           Lampe
                                  Caméléon de Jackson

                                  Scinques à langue bleue         Lampe
            Terrestres
                                  Gecko léopard                   Tapis

                                                                  Lampe
                                  Basiliques
            Semi-aquatiques                                       Tapis
                                  Varan du Nil
                                                                  Eau

 DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. Grosset & Lair      18
L'humidité

      - Les besoins en humidité varient beaucoup d'une espèce à l'autre.
        - Une humidité trop élevée avec une mauvaise ventilation pourrait favoriser les
          infections cutanées. Une humidité trop basse peut être associée à des
          problèmes de mue et de déshydratation chronique menant à de l’insuffisance
          rénale.
      - En général :
        - Les espèces tropicales doivent être gardées à un taux d'humidité élevé
          (> 80%).
        - Les espèces désertiques doivent être gardées à un taux plus bas (< 50%).

      Sources d'humidité
      - Bol d'eau situé sur une surface chauffante (évaporation)
      - Arrosage journalier à l'aide d'un atomiseur fin
      - "Humidity-box" (Boîte remplie de serviettes imbibées d’eau)
      - Humidificateur dans la pièce

      Habitat          Exemples                   Température (oC)       Humidité (%)

                       Iguane vert                Jour : 27-29
      Tropical                                                           80 – 100
                       Caméléon de Jackson        Nuit : 24
                                                  Jour : 29-32
                       Dragon barbu
      Désertique                                  Nuit : 27           30 – 40
                       Varans désertiques
                                                  Point chaud : 38-49
                                                  Jour : 27-32
      Tempéré          Scinques à langue bleue                           30 – 60
                                                  Nuit : 21-27
L’humidité est une des raisons majeures pour lesquelles il est difficile de garder certains
reptiles, notamment tropicaux en captivité. Il est en effet très difficile de maintenir un
environnement sain à une humidité de 80% et une température de 28°C. Une excellente
ventilation est nécessaire avec des filtres spéciaux, afin d’éviter la surcroissance de
moisissures et bactéries, qui pourraient être pathogènes pour l’animal mais aussi pour
les humains. La déshydratation chronique est probablement liée à une réduction de
l’espérance de vie des reptiles tropicaux en captivité. Quand il est impossible de
maintenir l’humidité optimale pour une espèce, donner des bains quotidiens peut
probablement aider à limiter la déshydratation chronique (ex : pour les iguanes verts).

       DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. Grosset & Lair      19
La lumière

     La photopériode

  - On essayera de reproduire le plus possible la photopériode naturelle.

     - Photopériode recommandée

      - Espèces des zones tropicales :
        - Été : 13 heures de jour - 11 heures de nuit
        - Hiver : 11 heures de jour - 13 heures de nuit
      - Espèces des zones tempérées :
        - Été : 15 heures de jour - 9 heures de nuit
        - Hiver : 9 heures de jour - 15 heures de nuit
        - Printemps et automne : 12 heures de jour - 12 heures de nuit

     Le spectre lumineux

  - UVB********

      - La synthèse de la vitamine D3 requiert une exposition aux rayons UVB.
      - L’absence ou l’insuffisance d’exposition aux rayons UVB (280-320 nm) est la
      cause de la maladie métabolique des os, responsable de la mort de très
      nombreux reptiles en captivité. C’est donc un point essentiel qu’il faut bien
      comprendre et bien expliquer à vos clients !
      - La nécessité d'exposer toutes les espèces de reptiles aux rayons UVB ne fait
         pas l'unanimité.
         - Chez les serpents, il semble que la vitamine D3 présente dans la diète est
           suffisante.
         - On recommande d'exposer les tortues et les lézards herbivores à une
           source de rayons UVB afin de prévenir les déficiences en vitamine D3.
   - UVA

      - Les reptiles peuvent voir les UVA (320-400 nm).
      - La presence d'UVA change donc l'apparence des "choses".
      - Important pour le bien-être du reptile.

     Sources de rayons UVB et UVA

     1. Le soleil
        - Le soleil reste la meilleure source de rayons UVB et UVA.
        - Lorsque possible, on peut mettre les reptiles à l'extérieur (un bain de soleil
           de 20 minutes 3 fois par semaine serait une source suffisante d'UVB).
           (Malheureusement pas vraiment possible en hiver au Québec…)
        - 78% des UVA et seulement 5% des UVB passent à travers une vitre.
        - Certains polymères d'acrylique sont spécialement conçus pour laisser
           passer les UVB (Ex : Solacryl).
      DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. Grosset & Lair    20
2.   Fluorescents - Néons UVA-UVB pour reptiles
         - Très grande variété de lampes offerte sur le marché
         - D'après les compagnies, ces lampes émettent la bonne longueur d'ondes de
            rayons UVB et en quantité suffisante. Dans la grande majorité des cas, ceci
            n'a pas été démontré.
         - Pour être efficace, ces lampes devraient produire des UVB avec une
            longueur d'ondes de 297 nm.
         - Habituellement pas très fortes = placer à un maximum de 30 cm de l'animal.
         - Changer la lampe à tous les 6 mois.
         - Produit aussi des UVA, mais souvent pas assez d'éclairage.
         - La Reptisun 5.0 (=Iguana light 5.0) de Zoomed sembleraient donner de bons
            résultats d'après une étude in vitro.
         - Repti Glo Exo Terra (Hagen) sont probablement ok aussi. Attention, il y
            avait anciennement trois types d’ampoules UVB disponibles : 2.0 (serpents,
            amphibiens, nocturnes), 5.0 (reptiles de forêts pluviales et milieux
            ombragés), 10.0 (animaux des milieux désertiques). Il existe aussi des
            ampoules à spectre complet (Sun Glo). Maintenant, nouvelle classification
            et indication sur chaque lampe en fonction de l’espèce et de la distance à
            laquelle la lampe va être placée. Voir http://www.exo-
            terra.com/fr/explore/uv_rating_index.php pour plus d’information.
         - Le tableau fourni par ExoTerra (page suivante) classe les espèces en
            fonction de leurs besoins en rayons UVB. Les espèces nocturnes et certains
            serpents n’ont pas d’étoiles et les espèces qui pratiquent le lézardage en
            milieu désertique ont jusqu’à 5 étoiles.

    3.   Lampes au mercure
         - Ex : 200 à 300 watts "self-ballasted UV flood mercury vapor lamp"a
         - Powersun (Zoomed)
         - Attention aux brûlures : placer à 1 à 2 mètres de l'animal pour < 1 heure 3
           à 4 fois par semaine.
         - Pour utilisation professionnelle seulement (risque de brûlure pour le
           personnel et les animaux).

a
    Westron Corporation, 3590 C Oceanside Road, Oceanside, NY 11572 5829 USA 800 221
    4289. tel: 516 678 2300.
     DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. Grosset & Lair       21
http://www.exo-terra.com/fr/explore/uv_rating_index.php

DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. Grosset & Lair   22
L'eau
        - De l'eau devrait être disponible en tout temps.
        - Bol d'eau
          - Assez grand pour permettre à l'animal de se baigner, mais pas trop profond.
          - Important de nettoyer le bol régulièrement pour éviter la croissance
             bactérienne.
          - Mettre une roche dans le bol pour éviter que les grillons se noient.
        - Plusieurs espèces (anoles, boas et pythons arboricoles) vont boire les gouttes
          d'eau accumulées sur le feuillage. Le vivarium de ces espèces doit donc être
          fréquemment arrosé avec un atomiseur.
        - Les caméléons boivent habituellement l'eau de pluie. Pour ces espèces, on devra
          donc utiliser un système de goutte à goutte (sac et tubulure de fluidothérapie par
          exemple).

        Tortues aquatiques

        - Le vivarium des tortues aquatiques doit être majoritairement constitué d'un
          bassin d'eau (profondeur > diamètre maximum de la tortue)
        - Un système de filtration est nécessaire afin d'assurer une qualité d'eau
          acceptable.
        - Un chauffe-eau permettra de maintenir la température de l'eau au niveau
          optimal pour l'espèce (habituellement entre 24 et 30oC).
        - Bien entendu, une plage doit être présente car la tortue ne peut rester
          constamment dans l'eau. Cette plage doit aussi être chauffée et constituer un bon
          site de lézardage pour les tortues. Placer une lampe chauffante et à UVB au
          dessus de la plage.

Le substrat, cachettes et autres

        Différents substrats utilisables

        - Beaucoup de divergences chez les herpétophiles !
        - Risques d'impaction ou d'irrigation gastro-intestinale avec tous les substrats
          "granulaires".

         Tapis gazon
         - Peu coûteux, facile à nettoyer
         - Attention, les fils de tapis peuvent causer des problèmes d'impaction ou des
           problèmes de strangulation (pattes, doigts).

         Le gravier et les épis de maïs concassés
         - Pas recommandés, difficile à nettoyer et peuvent causer des impactions.

         DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. Grosset & Lair     23
Le sable
   - Indispensable pour les espèces fouisseuses
   - Peut faire un substrat acceptable pour les espèces désertiques.
   - Attention à l'ingurgitation accidentelle lors de l'alimentation qui peut causer
     des impactions ou des micro-traumas à la muqueuse orale.
   - Important de ramasser les excréments rapidement et de changer
     complètement le sable aux 2 à 3 mois.

   Copeaux ou "paille" de bois
   - Pas de pin ou cèdre en raison du potentiel irritant.
   - Hêtre, tremble...
   - De plus en plus populaire, surtout pour les espèces désertiques.
   - Absorbant, peu abrasif, mais il y a toujours risques d'impaction.

   Copeaux d'écorces et fibre de noix de coco
   - Voir copeaux de bois.

   Pépites de bois
   - Pour les foyers à combustion lente.
   - Attention, ne doit pas contenir de produits activateurs !

   Sol - terreaux
   - Très esthétique, mais difficile à nettoyer.
   - Concept du substrat biologique.

   Litière à base de papier

   Moulée de lapin
   - Populaire pour les espèces herbivores
   - Absorbant, moins de risques d'impaction car digestible.
   - Poussiéreux et favorise la croissance bactérienne par contre.

 Ameublement

- Il est important de fournir des cachettes : grottes, plantes artificielles, plantes
  naturelles (attention aux pesticides).
- Branches pour espèces arboricoles
- Monticules pour rendre l'environnement plus intéressant (ex : roches)

  DMV 3237 – Introduction à la médecine des animaux exotiques. Grosset & Lair     24
Les problèmes de santé associés                                    aux       conditions
environnementales chez les reptiles
Les reptiles sont fortement affectés par leur environnement. La majorité des problèmes
de santé rencontrés chez les reptiles de compagnie sont causés partiellement ou en
totalité par un environnement inadéquat.

Problèmes de mue

    - La mue normale
      - La mue est essentielle à la croissance d'un reptile.
      - Chez le serpent, la mue normale se fait en un morceau (exuvie) et survient
        généralement à tous les 1 à 3 mois.
        - Suite à la kératinisation, le serpent devient "opaque" quelques jours avant de
          muer. Les serpents "opaques" sont habituellement anorexiques et peuvent
          être agressifs.
      - Chez les tortues et les lézards (sauf geckos), la mue se fait plus progressivement.

    - La mue anormale
      - Fréquent, problème essentiellement rencontré chez les serpents.

      - Étiologie
        - Habituellement secondaire à des conditions de captivité sous-optimales
           - Température et humidité trop basses
           - Absence de supports rugueux favorisant la mue (ex : roches, branches)
        - Maladies, déshydratation/émaciation, cicatrices

      - Présentation clinique
        - Mue incomplète, fragments d'exuvie restent attachés.
        - Rétention des lunettes pré-cornéennes (eye cap)
          - Les serpents, et certaines espèces de geckos n'ont pas de paupières. Les
             lunettes pré-cornéennes sont en fait une fusion des deux paupières. La
             cornée est séparée de la lunette pré-cornéenne par l'espace pré-cornéen
        - Chez les lézards des fragments d'exuvie peuvent rester attachés autour des
          doigts et provoquer de l'ischémie menant à la perte du doigt.

      - Approche thérapeutique
        - Attention : ne pas arracher la peau ou les lunettes pré-cornéennes !!!
        - Donner un bain d'eau à 30oC au serpent (1 à 2 heures) et puis l'enrouler dans
          des serviettes humides.
        - Application de peroxyde ou gouttes à base d'acétlyl-cystéine (Mucomyst) sur
          les lunettes supra-cornéennes retenues peut aider à les faire décoller.
        - Améliorer les conditions de captivité et attendre la prochaine mue.

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