Doel 3 et Tihange 2 Fissures et fragilisation de la structure - Ecolo

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Doel 3 et Tihange 2 Fissures et fragilisation de la structure - Ecolo
Note
du service
  d'études   Doel 3 et Tihange 2
   d'ECOLO
   05/2015
             Fissures et
             fragilisation de la
             structure
             Le point au 2 7 avril 2 0 1 5 sur une
             situation inquiétante

             Le point de la situation

             1) D'où vient-on?
             Les centrales de Doel 3 et Tihange 2 ont été mises en service respectivement en
             1982 et 1983.
             C'est en 2012 que des milliers de fissures ont été découvertes dans les parois
             des deux cuves entraînant la fermeture des réacteurs.
             Une première batterie de tests a été réalisée. Sur cette base et malgré des
             signaux d'alarme venant notamment de France, les centrales ont été ré-
             ouvertes en 2013 alors que d'autres tests étaient réalisés.
             Un des tests encore en cours - celui portant sur la ténacité de la paroi - a donné
             un résultat pour le moins inquiétant, entraînant une nouvelle fermeture en
             urgence des 2 centrales.

             2) Où en est-on?
             Depuis mars 2014 ces centrales sont à l'arrêt et d'autres tests ont été initiés
             pour essayer de comprendre les phénomènes constatés.
             En tout ce sont 4 campagnes de test qui ont été menées. Aucun accès aux
             résultats n'est cependant encore permis.

             3) Où va-t-on?
             Electrabel doit remettre d'ici peu à l'agence fédérale de contrôle nucléaire
             (AFCN) ses propres conclusions suite aux tests effectués.
                                               Puis c'est un comité d'experts internationaux qui se
                                               penchera sur le volet « méthodologie » du dossier. Une
                                               réunion de ce comité était prévue fin avril et le rapport
                                               est attendu en mai.
                                               Ensuite ce sera à Electrabel de publier son « safety
                                               case ». D'ici la publication des résultats c'est le black
                                               out communicationnel qui a été décrété par Electrabel
                                               et suivi par l'AFCN.
                                               Un laboratoire américain validera l'analyse de
                                               l'intégrité des cuves sur base du safety case
                                               d'Electrabel et un autre groupe d'experts du Conseil
                                               scientifique remettra un rapport sur l'hypothèse de
                                               l'hydrogen blistering avancé par les professeurs
                                               Bogaerts et MacDonald.
             La suite dépendra du résultat des tests et la décision finale de relancer ou non
             les centrales appartient à l'AFCN (le gouvernement ayant annoncé qu'il suivra ce
             que recommande l'agence) après avis de sa filiale technique (Bel V) et de
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Doel 3 et Tihange 2 Fissures et fragilisation de la structure - Ecolo
l'entreprise agréée pour mener des inspections (AIB-Vinçotte).
Rappelons que certains résultats obtenus pourraient avoir un impact sur
l'ensemble des réacteurs dans le monde, et notamment ceux de Doel 1 et 2 dont
le gouvernement souhaite voir la durée de vie prolongée de 10 ans.
Même si le directeur général de l'AFCN dit ne « pas avoir un sentiment
clairement défini allant dans le sens du redémarrage potentiel ou pas » 1 , il se dit
qu'Electrabel se montre confiant et optimiste 2 quant à la perspective d'une
réouverture prochaine.
L'entreprise va probablement tenter de disqualifier la pièce utilisée lors des
premiers tests (qui ont amené à devoir refermer les centrales en urgence) 3 et
mettre en avant les résultats positifs obtenus sur une autre pièce (allemande),
utilisée pour les tests ultérieurs ; et ce, malgré le fait que le dossier remis par
Electrabel à l'AFCN en décembre 2012 était très explicite à propos de la
représentativité de la pièce utilisée initialement « The representativeness of the
AREVA shelle VB395 regarding hydrogen flaking has been confirmed. Therefore,
the findings and conclusions of the tests on the AREVA shell can be transfered to
the RPVs » 4.

Présentation du problème
Les réacteurs de Doel 3 et de Tihange 2 sont des réacteurs à eau pressurisée
(Pressurized Water Reactor) conçus par Framatome. Ils sont entrés en fonction
respectivement en 1982 et 1983.
C'est dans la cuve que l'eau du circuit primaire circule à travers le cœur, où elle
est chauffée par le combustible nucléaire. L'eau transfère ensuite sa chaleur au
circuit secondaire dans le générateur de vapeur, avant de retourner vers le
réacteur. La vapeur ainsi formée est destinée aux turbines pour la production
d'électricité.
La cuve du réacteur est un élément-clé dans un réacteur. Elle contient le cœur et
le réfrigérant primaire, de l'eau à haute température et haute pression. Son
intégrité est, par conséquent, un élément-clé de la conception. Même si des
accidents hypothétiques ont été envisagés à la conception allant jusqu'à la
rupture des plus grosses tuyauteries primaires, la rupture de la cuve elle-même
n'a pas été prise en considération.
                           Les cuves dont faites en acier carbone car cet acier résiste
                           mieux à l'irradiation mais moins bien à la corrosion, c'est
                           pourquoi on ajoute une couche en inox.
                           Plusieurs acteurs ont été impliqués dans la construction et
                           l'assemblage des différentes parties de la cuve des réacteurs
                           de Doel 3 et Tihange 2. Les différents éléments du corps de
                           la cuve, comprenant les viroles posant actuellement
                           problème, ont été fabriqués à partir d'acier fourni par la
                           firme allemande Krupp. À partir de ces éléments, la firme
                           RDM (Rotterdamsche Droogdok Maatschappij) - encore
                           connue sous le nom de RN (Rotterdam Nuclear) - a assuré la
                           fabrication des viroles par forgeage (technique permettant
                           de donner la forme voulue à la cuve).
                     L'assemblage des pièces et la mise en place du liner (couche
de protection contre la corrosion) ont été confiés à Cockerill pour la partie
inférieure de la cuve et à Framatome pour les pièces supérieures et l'assemblage
final.
Découverte des fissures
Lors d'un contrôle réalisé par Intercontrôle, une filiale d'AREVA, sur la centrale de
Tricastin, des défauts ont été détectés sous le revêtement en inox de la cuve
(DSR : « défauts sous revêtement »). Ces défauts se présentent
perpendiculairement à la paroi.
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Doel 3 et Tihange 2 Fissures et fragilisation de la structure - Ecolo
Suite à la découverte de ces défauts en France, des tests similaires ont été
organisés en Belgique 5 . C’était la première fois, en Belgique, que le matériau de
base de la cuve était inspecté (en-dehors des zones de soudures). Cette
inspection (que la réglementation n'imposait pas) a été réalisée par l'entreprise
française qui avait réalisé l'analyse à Tricastin, afin de bénéficier de son
expérience.
À la suite de ces tests, de très nombreuses fissures ont été découvertes à Doel 3
et Tihange 2 :
        ⚬ Plus de 8000 à Doel 3
        ⚬ Plus de 2000 à Tihange 2

Mais à la différence de la situation française, ce ne sont pas des défauts sous
revêtement (DSR) qui sont repérés mais des défauts qui seraient dus à
l'hydrogène (DDH). Ces défauts semblent se présenter davantage parallèlement
à la paroi.

Explication du phénomène
Ces fissures seraient imputables à l’hydrogène: si un métal refroidit rapidement,
l’hydrogène va s’agglomérer dans de petites imperfections du métal ce qui
causera l’apparition de fissures par la suite. Initialement, le raisonnement de
l’AFCN était également que tout danger avait disparu, vu qu’il n’y avait plus de
source d’hydrogène. Ce raisonnement est contesté par le professeur Bogaerts
notamment parce qu’il n’est pas correct d’un point de vue scientifique. D’une
part, de l’eau primaire est présente dans la cuve du réacteur, où un phénomène
de radiolyse se produit et où est libéré de l’hydrogène dont on ne sait guère ce
qu’il devient. Mais, d’autre part, de l’hydrogène est également libéré à partir
d’une autre source en raison de la corrosion. En d’autres termes: de l’hydrogène,
à savoir de l’hydrogène atomique H, apparaît par une réaction secondaire à la
suite de la dégradation de la paroi interne du métal, et ce même si cette
corrosion est très lente. L’hydrogène atomique est quasiment le plus petit
élément connu dans le tableau de Mendeleïev et circule librement à travers
l’acier.
La conséquence de la réaction de corrosion est que de nombreux atomes
d’hydrogène sont présents dans la cuve du réacteur. Il est toutefois difficile de
déterminer le nombre de ces atomes qui aboutissent dans l’acier. Le processus
chimique envisagé par le professeur Bogaerts est le suivant: « dans la cuve du
réacteur, une réaction secondaire entraîne la formation d’atomes d’hydrogène
du côté de l’eau. Ces atomes d’hydrogène se diffusent séparément dans le
métal jusqu’à ce qu’ils se trouvent dans un environnement libre. Deux atomes
d’hydrogène entrent en réaction pour former une molécule d’hydrogène H2.
Cependant, s’il y a de petites fissures dans la paroi métallique de la cuve du
réacteur, cette recombinaison en H2 se produit dans les fissures et la théorie de
la corrosion postule que ce H2 ne peut plus se déplacer au travers du treillis
métallique. Cette situation peut entraîner une augmentation de la pression,
laquelle peut entraîner, à son tour, un agrandissement des fissures. Ce
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Doel 3 et Tihange 2 Fissures et fragilisation de la structure - Ecolo
phénomène est connu sous la dénomination “hydrogen blistering”
(“boursouflures d’hydrogène”). Il entraîne la formation de boursouflures dans
l’acier. Le principal danger réside dans le fait que ces fissures pourraient se
rejoindre et ainsi pénétrer toute la paroi de la cuve du réacteur. » 6

Situation préoccupante
Dans d'autres pays, les viroles comportant des fissures similaires ont été
rebutées (refusées) au moment de leur construction. En Belgique aussi: l'anneau
de transition (pièce située juste en dessous de la virole inférieure) de la cuve de
Tihange 2 a été rebuté car il comportait des DDH. 7
Pourquoi dès lors les viroles affectées de Doel 3 et Tihange 2 n'ont-elles pas été
elles aussi déclassées à l’époque ?
Cette situation est très préoccupante car les cuves sont pensées pour être
fiables à 100 %. Aucune réparation n'est possible. Aucun remplacement n'est
envisageable. La découverte de ces fissures a entraîné la fermeture des
centrales concernées et la mise en place d'une batterie de tests.
C'est ainsi que de Doel 3 a été mis à l'arrêt le 2 juin 2012, suivit par Tihange 2 le
13 septembre 2012. Des tests « de court terme » ont, dès lors, été entrepris. (11
actions).
Signaux d'alerte
Plusieurs alertes sont arrivées de France (ASN & IRSN). Différents courriers,
reproduits içi, ont attesté de la vive préoccupation soulevée par la situation :
Courrier de l'ASN / IRSN à BelV 21 décembre 2012
« il ne serait pas possible de définir comme ne nécessitant aucun suivi les défauts
dus à l’hydrogène, qui sont des fissures devant être considérées de ce fait, en
France, comme potentiellement évolutives. »
« À ce titre, nous soulignons que la présence de « pontages » radiaux entre défauts
ne peut être totalement exclue, eu égard notamment au nombre de défauts
considérés. Ce type de « pontage » étant celui qui présente la nocivité potentielle la
plus élevée, il est nécessaire, comme Vinçotte indique l’avoir demandé, qu’Electrabel
étudie une configuration de défaut prenant en compte ce cas ou justifie l’absence de
pontage de façon précise en étudiant par exemple, la possibilité de valoriser les
contrôles à 45° . »
« Electrabel considère une marge de 50°C sur la RTNDT destinée à prendre en
compte, de façon forfaitaire, plusieurs effets non quantifiés dont l’impact de la
présence des défauts. Or, la validité et le conservatisme de cette démarche ne sont
étayés, à ce jour, par aucun essai mécanique. » 8
« Electrabel a indiqué que des essais réalisés par le passé en Allemagne sur des
échantillons de fabrication dans un matériau similaire présentant des défauts
semblables à        ceux détectés à Doel 3 ont montré une perte de ductilité très
importante (… ) L’ASN et l’IRSN confirment que ces éléments constituent un point
majeur mettant en évidence un risque de baisse importante des propriétés
mécaniques à la rupture dans une zone densément affectée de défauts. »
« La démonstration de tenue en service des cuves de Doel 3 et Tihange 2 repose sur
de nombreuses hypothèses et l’utilisation de méthodes de calcul ou de prise en
compte des interactions entre défauts dont on peut, au vu des éléments disponibles
aujourd’hui, s’interroger sur le domaine de validité lorsqu’elles sont appliquées à
un matériau présentant d’aussi nombreuses indications. » 9

Courrier de l'ASN à l'AFCN 26 décembre 2012
« Au terme de ces divers échanges, je souhaite vous faire part de la position de l’ASN
sur ce dossier particulièrement important et complexe. De manière globale, l’ASN
considère que les éléments disponibles à ce jour ne permettraient pas, si un tel
dossier était présenté par un exploitant en France, d’envisager un redémarrage des
réacteurs concernés sans que des compléments significatifs ne soient apportés »

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Doel 3 et Tihange 2 Fissures et fragilisation de la structure - Ecolo
Redémarrage risqué
Or, malgré ces alertes et alors que tous les tests ne sont pas terminés, Doel 3 et
Tihange 2 redémarrent le 17 mai 2013. L'engagement avait pourtant été pris de
ne redémarrer les centrales que s'il était certain à 100 % que la situation n'était
pas problématique.
Cette situation peut se comprendre par l'enjeu financier énorme que représente
ces centrales. En effet, Gérard Mestrallet, PDG du groupe GDF-Suez, a avancé le
chiffre d'une perte de 40 millions de bénéfices par mois d'inactivité pour les 2
réacteurs.
Différents tests de moyen terme ont également été réalisés. 10 Une 1 ère
campagne (du 14/1/2014 au 14/2/2014) visait l'« intégrité structurelle »
(ténacité). Les résultats ont été inattendu à propos de la virole (VB395)
générateur vapeur : la fragilisation était plus importante qu'attendue .
Extrait du rapport de l'agence de contrôle
« L'expérimentation pratique montre que la probabilité de la rupture de la paroi
de la cuve en cas de chute significative de la température dans la cuve (en cas
d'accident grave par exemple) est plus élevée que ce que prédisaient les
modèles théoriques » 11

Explication du graphique
                                              Dans ce graphique, la 1ère courbe représente
                                              la ténacité du matériau avant irradiation. La
                                              deuxième courbe représente ce que la théorie
                                              prévoit comme ténacité après une période
                                              d'irradiation de 40 ans. Pour obtenir la 3ème
                                              courbe on ajoute à la 2ème une marge de
                                              d'incertitude (eu égard notamment au fait que
                                              la cuve comporte des défauts dus à
                                              l'hydrogène). Quant à la 4ème courbe, elle
                                              reflète ce qui a été mesuré dans le réel lors
                                              des tests effectués à Mol.
                                   On constate donc que le résultat des tests est
                                   largement au-dessus de tout ce que prévoyait
                                   la théorie scientifique, en ce compris quand
                                   une marge d'incertitude est prise en
considération. C'est le résultat pour le moins inquiétant et à ce stade inexpliqué
de ce test qui a amené Electrabel à refermer les deux centrales en urgence.
Fermeture en urgence
C'est ainsi que la fermeture en urgence est décidée le 26 mars 2014. Le 22 mai
2013, le directeur général de l'AFCN avait pourtant déclaré que « Tout ce qu'on
pouvait imaginer a été testé et calculé. Oui, nous disposions de tous les
éléments pour prendre notre décision ». 12
Une nouvelle analyse sur l'« intégrité structurelle » des résultats de la 1 ère
campagne est alors demandée. Celle-ci confirme le caractère inattendu de la
montée du seuil ductile/fragile, en ce compris pour des parties non atteintes de
DDH. Une 2ème campagne est entreprise entre le 15/4/2014 et le 15/5/2014,
portant à nouveau sur l'« intégrité structurelle » 13 . À nouveau, un caractère
inattendu de certains résultats est confirmé, sans parvenir cependant à donner
une explication à ces résultats. C'est ainsi que les modèles de prédiction sont
remis en question.

Campagne de tests
Deux autres campagnes seront menées, du 15/7/2014 au 8/8/2014 et du 27/1/2015
au 24/2/2015, à nouveau sur l'« intégrité structurelle », en ayant notamment
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recours à une pièce allemande (KS02) retrouvée dans une université à Stuttgart.
Les résultats, toujours attendus de ces 4 campagnes, pourraient avoir un impact
potentiel sur l'ensemble du parc nucléaire mondial car « même dans les parties
non affectées de défauts dus à l'hydrogène, on a constaté certains écarts par
rapport à la théorie ». 14

Jan BENS, directeur général de l'Agence Fédéral de Contrôle Nucléaire ne s'y est
d'ailleurs pas trompé. Le 13 février dernier il a déclaré avoir avisé ses collègues
régulateurs des autres pays de la situation : « C'est potentiellement un problème
mondial pour le secteur nucléaire. Il faut mettre en œuvre dans le monde entier
des inspections précises des 430 centrales nucléaires ». 15 C'est aussi l'avis du
professeur Walter BOGAERTS, qui a analysé le volet « corrosion » des risques et
qui « serait vraiment surpris si ce qui a été constaté n'existe nulle part ailleurs ».

Nouveau redémarrage ?
De son côté, Electrabel prépare déjà un redémarrage 16 (avec préchauffage en
permanence à une température comprise entre 40 et 50°C de la température
des réservoirs d'eau de secours de la centrale de Doel 3 17 ) alors qu'aucune
argumentation scientifique n'est avancée pour expliquer les causes des résultats
aussi inquiétants qu'inattendus obtenus aux différents tests effectués sur la
pièce expérimentale VB395. Or, même si les tests réalisés sur la pièce
allemande KS02 devaient se révéler positifs pour les thèses d'Electrabel, une
explication crédible et détaillée des résultats des tests antérieurs reste
nécessaire.
Notons au passage qu'aucun test n'a été jusqu'à présent réalisé au-delà d'une
période de 40 années d’irradiation alors que la prolongation des centrales de
Doel 1 et 2 les amènerait à 50 ans de durée de vie...Considération fondamentale
Si un nouveau réacteur nucléaire était construit en Belgique, et si les tests de
conformité de la cuve mettaient alors en évidence la présence des mêmes
défauts que ceux constatés à Doel 3 et Tihange 2, cette cuve serait-elle déclarée
bonne pour le service ?
L'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) répond « NON » sans
ambiguïté. 18 Pourquoi dès lors accepterait-on de relancer ces cuves en 2015 ?
Le même raisonnement se tient si les milliers de fissures avaient été relevées
lors de la construction des cuves de Doel 3 et de Tihange 2. Pourquoi dès lors
accepterait-on en 2015 des risques qui auraient été refusés dès 1980 ?
Voici ce que déclarait le patron de l'AFCN dès le mois d'août 2014 « Nous
sommes en train de manger les marges de sécurité. A un moment donné on ne
peut plus aller plus loin ». 19 Et, relate la journaliste qui l'avait interrogé, il avait
joint le geste à la parole, en prenant une bouteille sur la table, en la déplaçant
vers le bord de la table, puis, à proximité du bord, puis à cheval sur la table et le
vide…

Autres considérations

Deux questions importantes reviennent régulièrement dans les débats :
        1) Les fissures existent-elles depuis l'origine des cuves ?
        2) Ces fissures évoluent-elles ?
Voici ce que l'AFCN écrivait en août 2012 dans une note destinée au cabinet de
l'intérieur :
« Les recherches documentaires préliminaires n'ont pas permis pour l'instant de
retrouver tous les détails des données de l'époque relatives à la fabrication de
ces pièces. Il n'est pas possible non plus d'affirmer, sur base de la
documentation mise à jour et de son examen par Electrabel, que les défauts
note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 6
existaient déjà à l'époque ou non, et si oui, s'ils sont susceptibles ou non d'avoir
évolué. »
Depuis lors, d'autres informations sont parvenues mais sans apporter (à tout le
moins à ce stade) les garanties suffisantes pour apporter une réponse tranchée
à ces importantes questions. Voici néanmoins les principaux éléments récoltés
en la matière.

Ces fissures existent-elles depuis l'origine ?

  ⚬ Même si Electrabel l'affirme haut et fort, rien ne permet d'être certain que
  ces défauts étaient présents au départ.
  ⚬ Déjà à l’époque, des tests devaient être effectués avant le lancement des
  réacteurs.
  ⚬ Les instruments de mesure de l'époque permettaient également de repérer
  l'existence de telles fissures. 20 Cela a été confirmé par le DG de l'AFCN : « Les
  outils de mesurage de l'époque de construction auraient pu déceler les défauts
  qu'on constate maintenant ». 21
  ⚬ D'autres pièces présentant des fissures identiques ont d'ailleurs été rebutées
  à l'époque 22 , y compris une des pièces de la cuve de Tihange 2 (l'anneau de
  transition). 23
  ⚬ Le document final de construction n'évoque pas de fissures problématiques
  et les certificats de conformité ont été récupérés.
  ⚬ Les travaux parlementaires de l'époque (1979 – 1982) évoquent également
  des défauts (probablement DSR) mais en nombre et en taille largement
  inférieurs à ce qui avait été constaté en France. Ces documents retrouvés
  démontrent si besoin en était que les tests effectués à l'époque permettent de
  les repérer, les compter et les mesurer.
  ⚬ Electrabel laisse entendre que ce serait une erreur humaine qui serait à
  l'origine de l'oubli de la mention des milliers de fissures mais l'AFCN estime ne
  pas pouvoir valider cet élément. 24
  ⚬ Wouter Den Dulk, l'ancien responsable technique de RDM est plus formel
  encore : "la suggestion, dans certains médias, que le forgeage n’aurait pas été
  contrôlé selon les normes de qualité en vigueur à l’époque et que nous
  n’avons pas travaillé selon les règles de l’art, m’énerve. De plus, les
  commanditaires avaient toujours un œil sur la construction. RDM a toujours
  respecté tous les contrôles et prescriptions en matière de sécurité. Je ne peux
  pas m’imaginer que nous en ayons manqué près de 8.000, surtout s’il s’agit
  effectivement de fissures. Les contrôles ont été réalisés en ce temps-là à l’aide
  d’ultrasons ." 25

Ces fissures évoluent-elles ?

⚬ Pour l'Agence française de Sûreté Nucléaire, c'est potentiellement possible
 Courrier ASN / IRSN à BelV 21 décembre 2012
 « il ne serait pas possible de définir comme ne nécessitant aucun suivi les
défauts dus à l’hydrogène, qui sont des fissures devant être considérées de ce
fait, en France, comme potentiellement évolutives. »
⚬ La littérature scientifique relative à l'acier l'évoque également:
 « Hydrogen and flakes in steel », B.I. Voronenko, in Metal and Heat Treatment,
 Vol 39, N°11-12, 1997 Abstract

note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 7
Flakes are special discontinuities in steel parts that have the form of
 silver‑colored spots on fracture surfaces or thin hair-like cracks on a ground and
 etched template. They appear and grow after a considerable incubation period,
 often in the operation of the part, which makes them a dangerous defect.
 Depending on the dimensions, number, and position in the metal, flakes can
 decrease the toughness and ductility of steel to zero and reduce markedly the
 service life of steel parts and structures, causing unexpected and serious
 failures. The present review briefly generalizes recent works devoted to the
 formation of flakes in steel.
⚬ Atsuki Okamoto, expert japonais en métallurgie indique que la croissance de
  DDH est possible par apport d'hydrogène (produit par radiolyse et diffusé dans
  l’acier de la cuve 26 ) : «The growth of the flaws is dependent on the
  environment. If hydrogen invades into the materials, there is a
  possibility for flaws to evolve. » 27 . Cette hypothèse semble tenir la route et
  permettrait d’expliquer pourquoi des défauts pourraient avoir été
  indétectables à l’origine et/ou avoir été considérées comme « non
  problématiques », car très petits et sous le seuil de signalement, et avoir
  grandi durant les 30 ans d’opération des réacteurs.
⚬ L'AFCN mentionnait d'ailleurs le peu de littérature ou d'expérience en la
  matière, par conséquent écrivait-elle dans son rapport de mai 2013
  « l'évolution potentielle des défauts sous irradiation ne peut être
  complètement exclue à ce stade ».
⚬ L’hypothèse de l'apport d’hydrogène par radiolyse a également été avancée
  par Walter Bogaerts, spécialiste en métallurgie à la KULeuven. Selon cet
  expert, « un risque existe de voir ces fissures s'agrandir. Les réacteurs sont
  plongés dans l'eau, qui est composé d'hydrogène. A cause des atomes
  d'hydrogène, la pression s'accumule dans la cuve, l'acier gonfle de l'intérieur.
  Des bulles de plus en plus importantes se créent et les fissures grandissent.
  Les conséquences peuvent être très importantes ; à savoir la fracture du
  réacteur et une perte de l'eau de refroidissement » 28 a-t-il mis en garde,
  estimant que l'ensemble des centrales nucléaires devraient être contrôlées
  dans le monde.
  Dans une étude scientifique récente 29 et lors de son audition au parlement
  le 23 mars 2015, il maintenait ses doutes sur les affirmations
  d'Electrabel quant à la non évolution des fissures et quant au fait que
  d'autres centrales pouvaient être affectés des mêmes défauts ailleurs
  dans le monde.

⚬ Le témoignage de Antoine Debauche (publié dans l'Avenir du 13/03/2015 et
  interviewé en télévision dans la foulée 30 ), professeur à l'UCL, ancien
  responsable du plan de sûreté et de sécurité de l'IRE va exactement dans le
  même sens.
⚬ Ilse Tweer, consultante, spécialiste allemande des matériaux le confirme
  également dans ses commentaires sur le rapport d'évaluation de l'AFCN. 31
⚬ Pour Electrabel c'est par contre « inimaginable». Cette position n'est guère
  étonnante: si une telle évolution devait être assumée, il n'y aurait d'autre
  option que de fermer définitivement les réacteurs. Sachant que Doel 3 et
  Tihange 2 produisent, bon an mal an, environ 16.000 GWh au total, et en
  supposant qu’Electrabel y gagne 40€/MWh produit, la perte cumulée en cas
  de fermeture définitive des deux réacteurs pourrait dépasser les 5 milliards
  d'euros pour Electrabel. De quoi sérieusement ‘motiver’ Electrabel et ses
  relais à tout faire pour redémarrer. Jusqu'au bout Electrabel se battra donc
  pour refuser la possibilité d'évolution de la taille des fissures.

note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 8
Si Electrabel continue à nier la possible évolution des fissures, ce que
   l'entreprise ne nie plus c'est l'évolution des relevés du nombre et de la taille
   des fissures au cours du temps. On passe de 10.000 à 16.000 fissures et d'une
   taille maximales de 7cm à des fissures de 18cm! 32

   Mais Electrabel justifie ces évolutions par une modification méthodologique :
   des fissures proches sont désormais considérées comme une seule fissure.
   Est-on certain que derrière cette nouvelle manière de présenter les choses
   des fissures ne sont pas tout simplement en passe de se rejoindre l'une
   l'autre ?
   Est-on certain que désormais toutes les fissures ont été repérées 33 ? Les
   appareils de mesure permettent-ils de repérer toutes les formes de fissures, y
   compris celles qui sont profondes ou ne sont pas parallèles à la paroi ?

⚬ À l'opposé des certitudes d'Electrabel, voici un extrait de ce qu'écrivait
  le 30 décembre 2014 l'Agence française de Sûreté Nucléaire à notre collègue
  Vert Denis BAUPIN qui les interrogeait sur la situation en Belgique.

Il serait intéressant d'avoir plus de précisions sur le contrôle réalisé au début des
années 1990, dans le cadre de la première inspection décennale, avec la
Machine d'Inspection en Servive (MIS) d'Intercontrôle.
Electrabel signale à ce propos que « quelques indications ont été analysées mais
aucune n'a été retenue comme fissure ». 34 C'est un nouvel indice que
cesdéfauts ont pu évoluer au cours du temps pour devenir aujourd’hui de
véritables fissures qui vont jusqu'à 18cm !

N'oublions pas qu'au-delà du nombre exact de fissures et de leur densité (par
endroit on peut parler de « galaxie de défauts », avec le risque de pontages
radiaux), c'est aussi leur localisation proche de zones sensibles (par exemple à
proximité des points d'entrée d'eau de refroidissement en situation d'urgence)
qui rend particulièrement problématique la relance des deux réacteurs.
En sous-commission « sécurité nucléaire », Jan Bens a précisé le 17 mars 2015
que ce point est particulièrement sensible sur la cuve de la centrale de Doel 3 :
« Il y a quelques fissures assez proches du point d'injection, surtout à Doel 3, et
c'est ça qui est critique » 35
note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 9
Vers un test destructif

Vu l'incertitude scientifique qui règne 36 , vu la faiblesse des données théoriques
et l'absence de recul d'analyse d'autres situations similaires, vu le jeu qui se
joue sur la « qualification » et la « disqualification » des pièces utilisées lors des
tests 37 , un test destructif (sacrifier une des 2 centrales en prélevant une pièce
sur une des deux cuves) sera nécessaire pour obtenir des informations fiables.
Car, pour évaluer correctement l'impact des programmes d'irradiation, il est
nécessaire d'avoir la même charge d'acier, ayant subi les mêmes travaux de
manufacture et de forgeage, les mêmes traitements de préchauffage et de
chauffage, les mêmes dimensions des composants, la même irradiation, etc.
L'AFCN le laissait d'ailleurs déjà entendre en mai 2013, quand était discutée
l'origine des fissures et que l'hypothèse retenue était de les attribuer au
processus de forgeage : « il n'est pas possible de garantir cette hypothèse avec
une certitude absolue sans effectuer un essai destructif sur le réacteur » disait
déjà ce rapport. 38

L'indépendance de l'AFCN en question
L'autorité de contrôle joue un rôle fondamental en matièr ede sécurité nucléaire.
C'est elle qui in fine prend les décisions. Le gouvernement se retranche derrière
son indépendance pour justifier a priori le fiabilité de chacune de ses décisions.
Or, comme le fait remarquer Greenpeace 39 , cette indépendance est pour le
moins relative : elle a été dirigée jusqu'en 2012 par un ancien directeur de la
centrale de Doel ; elle est actuellement dirigée par une personne ayant passé la
plus grande partie de sa carrière chez GDF-Suez/Electrabel et qui dans les
années 1980 était responsable du service opérationnel et de sécurité de la
centrale de Doel.
Aucun pays industrialisé autre que la Belgique n'a porté à la tête de son autorité
de sûreté quelqu'un venant directement du secteur contrôlé.
Par ailleurs, le conseil scientifique de cette agence est présidé par un ingénieur
qui occupait la fonction de Research and Development Manager du service
nucléaire chez Tractebel Engineering, une filiale de GDF-Suez. Depuis de
nombreuses années Electrabel sponsorise la chaire académique de ce
professeur de la KUL.

Les nombreuses zones d'ombre subsistantes
Celles-ci portent notamment sur:
        1) Les résultats chiffrés des 4 campagnes de test effectuées et les marges
        d'incertitude de chacun de ces tests
        2) Les explications apportées par Electrabel aux résultats qui s'écartent
        (parfois fortement) des prévisions de la théorie
        3) Les écarts qu'Electrabel se permet en terme de marge de sécurité par
        rapport aux recommandations des experts internationaux
        4) La localisation précise des fissures (3D 40 ), leur concentration, leur
        interaction et leur dangerosité ainsi que la situation réelle des 4 zones par
        cuves inaccessibles au relevé par caméra ultrason

        5) Les prétendues mesures de sécurité envisagées
        6) La publication des données qui existent dans les carnets de fabrication
        et dans les rapports, commentaires et recommandations des différents
        intervenants (dont Bel V et l'IRB)
note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 1 0
7) Les conséquences possibles des tests en cours sur les autres centrales,
        dont celles pour lesquelles une prolongation de la durée de vie est
        envisagée ; sur ce volet la question du calendrier des opérations est
        également fondamentale
        8) Les limites des tests et analyses effectués, eu égard notamment à la
        frontière des 40 ans de durée projetée en terme d'irradiation et à la
        capacité de l'outil utilisé à repérer correctement la situation
Pour sortir de cette situation et de ces zones d'ombre et pour pouvoir débattre
du dossier en toute transparence, les députés écologistes Jean-Marc NOLLET et
Kristof CALVO ont notamment déposé, via procédure écrite, 121 questions
précises à Electrabel. Les questions visaient à recevoir des informations
essentielles, jusqu'ici non transmises publiquement. Les réponses obtenues (en
retard) sont malheureusement restées approximatives et incomplètes.

Conclusions
Attendu que :
   ⚬ Les modèles de prédiction théorique sont secoués.
   ⚬ Les marges d'incertitude deviennent des marges d'ignorance ; on se situe
   aux limites de la science… et de plus en plus proche de la croyance !
   ⚬ Les cuves de réacteurs se doivent d'être à 100 % fiables (aucun scénario de
   rupture n'étant pris en compte).
   ⚬ Il reste de très nombreuses zones d'ombre dans le dossier

Les écologistes demandent :
        1) Toute la transparence sur les protocoles et les résultats chiffrés des 4
        tests
        2) Une réponse aux questions pendantes posées à Electrabel par les
        députés Ecolo-Groen
        3) Une explication crédible aux résultats surprenants obtenus lors de
        certains tests
        4) Des tests similaires sur toutes les centrales au niveau mondial
        5) Qu'aucune prolongation de la durée de vie des centrales vieillissantes
        ne puisse être prononcée
        6) Qu'aucun risque ne soit pris, ni à Doel, ni à Tihange, ni ailleurs si des
        doutes quant à la fiabilité des cuves subsistent.

Pour les écologistes c'est très clair : pas question de jouer aux
apprentis sorciers en matière de sécurité nucléaire !

note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 1 1
Notes

1     Rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015 en sous-commission sécurité
      nucléaire de la Chambre, page 14 .
2     Le Soir, La Libre et l 'Echo du 1/4/2015.
3     Le DG de l'AFCN l'évoque sous ces termes « La raison pourrait être qu'au stade de la
      construction, cette virole d'Areva a subi quelque chose la rendant plus sensible au
      durcissement sous irradiation. ». Rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015
      en sous-commission sécurité nucléaire de la Chambre, page 14.
4     Electrabel, Safety case report on Doel 3, 5 décembre 2012, page 20.
5     Certaines centrales n'ont toujours pas bénéficié de ces contrôles. Il en va ainsi par
      exemple pour Doel 1 et 2 qui le seront au mois de septembre 2015, soit après le
      vote au parlement du projet de loi visant à prolonger leur durée de vie de 10 ans.
6     Rapport provisoire des auditions préalables à l'analyse du projet de loi visant à
      prolonger la durée de vie des centrales nucléaires de Doel 1&2, DOC54 0967/000,
      pages 43 & 44.
7     Extrait du rapport AFCN de janvier 2013 « Inspection of the transition ring of Tihange
2     revealed unacceptable indications that were due to hydrogen flaking, according to
      RDM/RN. The component was rejected and a new transition ring was manufactured
      for Tihange 2. »
8     Les experts internationaux convoqués par l'AFCN recommanderont d'ailleurs de
      prendre une marge de sécurité de 100°C. Malgré cette recommandation, l'AFCN
      suivra Electrabel en ne retenant que 50°C...
9     Jan Bens, le DG de l'AFCN ira d'ailleurs dans le même sens dès 2013 en faisant part
à     la sous-commsion « sécurité nucléaire » de la Chambre de « son sentiment
      profond que ce nombre est fort élevé ». NDLR : à l'époque il n'était pourtant
      question que de 8.000 fissures à Doel. Depuis lors ce nombre est passé à 13.000...
10    5 + 6 actions, dont action 11 sur la propriété des matériaux d'échantillons irradiés
      contenant DDH
11    Nous avons obtenu en sous-commission ce 17 mars 2015 l'information selon laquelle
      l'écart par rapport à ce qui était attendu serait d'environ 50°C ! ! !
12    Dépêche Belga, 22 mai 2013, 16h25
13     500 tests sur échantillons. Simulations sur 20,30 et 40 années d'irradiation.
14    Rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015 en sous-commission sécurité
      nucléaire de la Chambre, page 14.
15    http://deredactie. be/cm/vrtnieuws/binnenland/1 . 2238955
16    L'Echo, 27 février 2015
17    Il est pour le moins curieux qu'une telle mesure ne soit pas envisagée pour Tihange
      2 (ce que confirme la réponse d'Electrabel à la question n°29 du député Nollet).
      Notons également que la température maximale autorisée par les spécifications
      techniques est de 50°C (réponse à la question d'Electrabel n°30 du député Nollet)
18    La Libre Belgique, 16 janvier 2013. Et Bel V dit la même chose dans le rapport de
      janvier 2013 : « Bel V considers that even if those flaws were found to be
      acceptable according to the applicable acceptance standards of Section III of the
      ASME B&PV code, the presence of such flaws does not comply with the quality level
      expected for a reactor pressure vessel. »
19    L'écho, 27 février 2015
20    Extrait rapport AFCN janvier 2013 : « If present, the indications should have been
      identified with the available ultrasonic testing technology used at the time, and
      should then have been reported in accordance with the RDM inspection procedures,
      for which the reporting criteria were even more stringent than required by the ASME
      section III code. »
21    Rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015 en sous-commission sécurité
      nucléaire de la Chambre, page 14.
22    Extrait rapport AFCN janvier 2013 : « Hydrogen flaking was a known issue during
      the manufacturing of the reactor pressure vessels in question, as similar other
      pieces were rejected at that time at the manufacturer’s workshop. »
23    Voir réponse d'Electrabel à la question n°58 du député Nollet
24    Extrait rapport AFCN janvier 2013 : « the conjecture assuming that the lack in the
      reporting of indications at the manufacturing stage is due to “human factor” cannot
      be definitely demonstrated »
25    Propos tenus sur une chaîne de télévision hollandaise.
      http://www. engineeringnet. be/belgie/detail_belgie. asp?
26    De l'hydrogène pourrait provenir de l'eau à l'intérieur de la cuve, les radiations
      décomposant l’eau (H20) en en hydrogène (H2) et en oxygène (O). Des ions
      d’hydrogène s'infiltreraient alors par/jusqu'à des fissures.
27    L'Echo, 19 janvier 2013
note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 1 2
28 Rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015 en sous-commission sécurité
   nucléaire de la Chambre, page 12.La Libre, 13 février 2015
29 BOGAERTS, ZHENG, JOVANOVIC & MACDONALD, Hydrogen-induced damage in
   pwr reactor pressure vessels, document diffusé lors de l'audition au Parlement le 23
   mars 2015.
30 http://www. rtl. be/videos/video/529662. aspx et http://www.rtbf.be/video/detail_la-
      securite-nucleaire-l-avis-du-patron-de-l-ire?id=2000825
31 Ilse Tweer Some Comments on the FANC Provisional evaluation report, 30 Janvier
   201 3 . Notons qu'à l’époque même l'AFCN était dubitative : « Hence, the potential
      evolution of the flaws under irradiation cannot be completely ruled out at this
      stage. »
32    La taille à partir de laquelle une fissure devient problématique pour les cuves de
      Doel 3 et Tihange 2 ne nous a pas été communiquée à ce stade. Notons toutefois
      qu'aux Pays-Bas, lors des tests similaires effectués sur la centrale de Borssele, la
      taille à partir de laquelle les fissures sont considérées comme irrégulières est fixée à
      16mm et que les tests n'en ont détectées que 3, toutes d'une taille inférieure à
      10mm.
33    La réponse d'Electrabel à la question n°50 du député Nollet nous apprend déjà que 4
      zones par cuve sont inaccessibles à l'analyse ultrason
34    Réponse d'Electrabel aux questions 61 à 64 du député Nollet.
35    Rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015 en sous-commission sécurité
      nucléaire de la Chambre, page 12.
36    En sous-commission « sécurité nucléaire », Jan BENS, le patron de l'AFCN a déclaré
      le 17 mars 2015 qu'avec ces dossiers on était « plus dans la découverte que dans la
      science ». Le rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015 en sous-commission
      sécurité nucléaire de la Chambre comprend ceci en page 11 « En ce qui concerne les
      questions relatives à la méthodologie, l'orateur rappelle qu'on est dans une phase
      de découverte scientifique. La méthodologie a donc été développée
      progressivement en fonction des découvertes scientifiques et des essais réalisés »
37 Voir ci-dessus le dernier paragraphe du chapitre « Où va-t-on ? »
38 “Doel 3 and Tihange 2 Reactor Pressure Vessels Final Evaluation Report”, May 2013,
   Federal Agency for Nuclear Control (FANC), Belgium
39 Greenpeace, La dépendance de l’AFCN vis-à-vis de GDF-Suez/Electrabel mènera-t-
   elle à un Fukushima en Belgique ?, 23 mars 2015
40 Electrabel prétend dans sa réponse à la question n°43 du député Nollet qu'une telle
   représentation 3D n'est pas disponible mais le DG de l'AFCN dit posséder les fichiers
   Excel contenant toutes les coordonnées des défauts en profondeur et en orientation
   (page 12 du rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015 en sous-commission
   sécurité nucléaire de la Chambre).

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