Doel 3 et Tihange 2 Fissures et fragilisation de la structure - Ecolo
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Note du service d'études Doel 3 et Tihange 2 d'ECOLO 05/2015 Fissures et fragilisation de la structure Le point au 2 7 avril 2 0 1 5 sur une situation inquiétante Le point de la situation 1) D'où vient-on? Les centrales de Doel 3 et Tihange 2 ont été mises en service respectivement en 1982 et 1983. C'est en 2012 que des milliers de fissures ont été découvertes dans les parois des deux cuves entraînant la fermeture des réacteurs. Une première batterie de tests a été réalisée. Sur cette base et malgré des signaux d'alarme venant notamment de France, les centrales ont été ré- ouvertes en 2013 alors que d'autres tests étaient réalisés. Un des tests encore en cours - celui portant sur la ténacité de la paroi - a donné un résultat pour le moins inquiétant, entraînant une nouvelle fermeture en urgence des 2 centrales. 2) Où en est-on? Depuis mars 2014 ces centrales sont à l'arrêt et d'autres tests ont été initiés pour essayer de comprendre les phénomènes constatés. En tout ce sont 4 campagnes de test qui ont été menées. Aucun accès aux résultats n'est cependant encore permis. 3) Où va-t-on? Electrabel doit remettre d'ici peu à l'agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) ses propres conclusions suite aux tests effectués. Puis c'est un comité d'experts internationaux qui se penchera sur le volet « méthodologie » du dossier. Une réunion de ce comité était prévue fin avril et le rapport est attendu en mai. Ensuite ce sera à Electrabel de publier son « safety case ». D'ici la publication des résultats c'est le black out communicationnel qui a été décrété par Electrabel et suivi par l'AFCN. Un laboratoire américain validera l'analyse de l'intégrité des cuves sur base du safety case d'Electrabel et un autre groupe d'experts du Conseil scientifique remettra un rapport sur l'hypothèse de l'hydrogen blistering avancé par les professeurs Bogaerts et MacDonald. La suite dépendra du résultat des tests et la décision finale de relancer ou non les centrales appartient à l'AFCN (le gouvernement ayant annoncé qu'il suivra ce que recommande l'agence) après avis de sa filiale technique (Bel V) et de note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 1
l'entreprise agréée pour mener des inspections (AIB-Vinçotte). Rappelons que certains résultats obtenus pourraient avoir un impact sur l'ensemble des réacteurs dans le monde, et notamment ceux de Doel 1 et 2 dont le gouvernement souhaite voir la durée de vie prolongée de 10 ans. Même si le directeur général de l'AFCN dit ne « pas avoir un sentiment clairement défini allant dans le sens du redémarrage potentiel ou pas » 1 , il se dit qu'Electrabel se montre confiant et optimiste 2 quant à la perspective d'une réouverture prochaine. L'entreprise va probablement tenter de disqualifier la pièce utilisée lors des premiers tests (qui ont amené à devoir refermer les centrales en urgence) 3 et mettre en avant les résultats positifs obtenus sur une autre pièce (allemande), utilisée pour les tests ultérieurs ; et ce, malgré le fait que le dossier remis par Electrabel à l'AFCN en décembre 2012 était très explicite à propos de la représentativité de la pièce utilisée initialement « The representativeness of the AREVA shelle VB395 regarding hydrogen flaking has been confirmed. Therefore, the findings and conclusions of the tests on the AREVA shell can be transfered to the RPVs » 4. Présentation du problème Les réacteurs de Doel 3 et de Tihange 2 sont des réacteurs à eau pressurisée (Pressurized Water Reactor) conçus par Framatome. Ils sont entrés en fonction respectivement en 1982 et 1983. C'est dans la cuve que l'eau du circuit primaire circule à travers le cœur, où elle est chauffée par le combustible nucléaire. L'eau transfère ensuite sa chaleur au circuit secondaire dans le générateur de vapeur, avant de retourner vers le réacteur. La vapeur ainsi formée est destinée aux turbines pour la production d'électricité. La cuve du réacteur est un élément-clé dans un réacteur. Elle contient le cœur et le réfrigérant primaire, de l'eau à haute température et haute pression. Son intégrité est, par conséquent, un élément-clé de la conception. Même si des accidents hypothétiques ont été envisagés à la conception allant jusqu'à la rupture des plus grosses tuyauteries primaires, la rupture de la cuve elle-même n'a pas été prise en considération. Les cuves dont faites en acier carbone car cet acier résiste mieux à l'irradiation mais moins bien à la corrosion, c'est pourquoi on ajoute une couche en inox. Plusieurs acteurs ont été impliqués dans la construction et l'assemblage des différentes parties de la cuve des réacteurs de Doel 3 et Tihange 2. Les différents éléments du corps de la cuve, comprenant les viroles posant actuellement problème, ont été fabriqués à partir d'acier fourni par la firme allemande Krupp. À partir de ces éléments, la firme RDM (Rotterdamsche Droogdok Maatschappij) - encore connue sous le nom de RN (Rotterdam Nuclear) - a assuré la fabrication des viroles par forgeage (technique permettant de donner la forme voulue à la cuve). L'assemblage des pièces et la mise en place du liner (couche de protection contre la corrosion) ont été confiés à Cockerill pour la partie inférieure de la cuve et à Framatome pour les pièces supérieures et l'assemblage final. Découverte des fissures Lors d'un contrôle réalisé par Intercontrôle, une filiale d'AREVA, sur la centrale de Tricastin, des défauts ont été détectés sous le revêtement en inox de la cuve (DSR : « défauts sous revêtement »). Ces défauts se présentent perpendiculairement à la paroi. note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 2
Suite à la découverte de ces défauts en France, des tests similaires ont été organisés en Belgique 5 . C’était la première fois, en Belgique, que le matériau de base de la cuve était inspecté (en-dehors des zones de soudures). Cette inspection (que la réglementation n'imposait pas) a été réalisée par l'entreprise française qui avait réalisé l'analyse à Tricastin, afin de bénéficier de son expérience. À la suite de ces tests, de très nombreuses fissures ont été découvertes à Doel 3 et Tihange 2 : ⚬ Plus de 8000 à Doel 3 ⚬ Plus de 2000 à Tihange 2 Mais à la différence de la situation française, ce ne sont pas des défauts sous revêtement (DSR) qui sont repérés mais des défauts qui seraient dus à l'hydrogène (DDH). Ces défauts semblent se présenter davantage parallèlement à la paroi. Explication du phénomène Ces fissures seraient imputables à l’hydrogène: si un métal refroidit rapidement, l’hydrogène va s’agglomérer dans de petites imperfections du métal ce qui causera l’apparition de fissures par la suite. Initialement, le raisonnement de l’AFCN était également que tout danger avait disparu, vu qu’il n’y avait plus de source d’hydrogène. Ce raisonnement est contesté par le professeur Bogaerts notamment parce qu’il n’est pas correct d’un point de vue scientifique. D’une part, de l’eau primaire est présente dans la cuve du réacteur, où un phénomène de radiolyse se produit et où est libéré de l’hydrogène dont on ne sait guère ce qu’il devient. Mais, d’autre part, de l’hydrogène est également libéré à partir d’une autre source en raison de la corrosion. En d’autres termes: de l’hydrogène, à savoir de l’hydrogène atomique H, apparaît par une réaction secondaire à la suite de la dégradation de la paroi interne du métal, et ce même si cette corrosion est très lente. L’hydrogène atomique est quasiment le plus petit élément connu dans le tableau de Mendeleïev et circule librement à travers l’acier. La conséquence de la réaction de corrosion est que de nombreux atomes d’hydrogène sont présents dans la cuve du réacteur. Il est toutefois difficile de déterminer le nombre de ces atomes qui aboutissent dans l’acier. Le processus chimique envisagé par le professeur Bogaerts est le suivant: « dans la cuve du réacteur, une réaction secondaire entraîne la formation d’atomes d’hydrogène du côté de l’eau. Ces atomes d’hydrogène se diffusent séparément dans le métal jusqu’à ce qu’ils se trouvent dans un environnement libre. Deux atomes d’hydrogène entrent en réaction pour former une molécule d’hydrogène H2. Cependant, s’il y a de petites fissures dans la paroi métallique de la cuve du réacteur, cette recombinaison en H2 se produit dans les fissures et la théorie de la corrosion postule que ce H2 ne peut plus se déplacer au travers du treillis métallique. Cette situation peut entraîner une augmentation de la pression, laquelle peut entraîner, à son tour, un agrandissement des fissures. Ce note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 3
phénomène est connu sous la dénomination “hydrogen blistering” (“boursouflures d’hydrogène”). Il entraîne la formation de boursouflures dans l’acier. Le principal danger réside dans le fait que ces fissures pourraient se rejoindre et ainsi pénétrer toute la paroi de la cuve du réacteur. » 6 Situation préoccupante Dans d'autres pays, les viroles comportant des fissures similaires ont été rebutées (refusées) au moment de leur construction. En Belgique aussi: l'anneau de transition (pièce située juste en dessous de la virole inférieure) de la cuve de Tihange 2 a été rebuté car il comportait des DDH. 7 Pourquoi dès lors les viroles affectées de Doel 3 et Tihange 2 n'ont-elles pas été elles aussi déclassées à l’époque ? Cette situation est très préoccupante car les cuves sont pensées pour être fiables à 100 %. Aucune réparation n'est possible. Aucun remplacement n'est envisageable. La découverte de ces fissures a entraîné la fermeture des centrales concernées et la mise en place d'une batterie de tests. C'est ainsi que de Doel 3 a été mis à l'arrêt le 2 juin 2012, suivit par Tihange 2 le 13 septembre 2012. Des tests « de court terme » ont, dès lors, été entrepris. (11 actions). Signaux d'alerte Plusieurs alertes sont arrivées de France (ASN & IRSN). Différents courriers, reproduits içi, ont attesté de la vive préoccupation soulevée par la situation : Courrier de l'ASN / IRSN à BelV 21 décembre 2012 « il ne serait pas possible de définir comme ne nécessitant aucun suivi les défauts dus à l’hydrogène, qui sont des fissures devant être considérées de ce fait, en France, comme potentiellement évolutives. » « À ce titre, nous soulignons que la présence de « pontages » radiaux entre défauts ne peut être totalement exclue, eu égard notamment au nombre de défauts considérés. Ce type de « pontage » étant celui qui présente la nocivité potentielle la plus élevée, il est nécessaire, comme Vinçotte indique l’avoir demandé, qu’Electrabel étudie une configuration de défaut prenant en compte ce cas ou justifie l’absence de pontage de façon précise en étudiant par exemple, la possibilité de valoriser les contrôles à 45° . » « Electrabel considère une marge de 50°C sur la RTNDT destinée à prendre en compte, de façon forfaitaire, plusieurs effets non quantifiés dont l’impact de la présence des défauts. Or, la validité et le conservatisme de cette démarche ne sont étayés, à ce jour, par aucun essai mécanique. » 8 « Electrabel a indiqué que des essais réalisés par le passé en Allemagne sur des échantillons de fabrication dans un matériau similaire présentant des défauts semblables à ceux détectés à Doel 3 ont montré une perte de ductilité très importante (… ) L’ASN et l’IRSN confirment que ces éléments constituent un point majeur mettant en évidence un risque de baisse importante des propriétés mécaniques à la rupture dans une zone densément affectée de défauts. » « La démonstration de tenue en service des cuves de Doel 3 et Tihange 2 repose sur de nombreuses hypothèses et l’utilisation de méthodes de calcul ou de prise en compte des interactions entre défauts dont on peut, au vu des éléments disponibles aujourd’hui, s’interroger sur le domaine de validité lorsqu’elles sont appliquées à un matériau présentant d’aussi nombreuses indications. » 9 Courrier de l'ASN à l'AFCN 26 décembre 2012 « Au terme de ces divers échanges, je souhaite vous faire part de la position de l’ASN sur ce dossier particulièrement important et complexe. De manière globale, l’ASN considère que les éléments disponibles à ce jour ne permettraient pas, si un tel dossier était présenté par un exploitant en France, d’envisager un redémarrage des réacteurs concernés sans que des compléments significatifs ne soient apportés » note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 4
Redémarrage risqué Or, malgré ces alertes et alors que tous les tests ne sont pas terminés, Doel 3 et Tihange 2 redémarrent le 17 mai 2013. L'engagement avait pourtant été pris de ne redémarrer les centrales que s'il était certain à 100 % que la situation n'était pas problématique. Cette situation peut se comprendre par l'enjeu financier énorme que représente ces centrales. En effet, Gérard Mestrallet, PDG du groupe GDF-Suez, a avancé le chiffre d'une perte de 40 millions de bénéfices par mois d'inactivité pour les 2 réacteurs. Différents tests de moyen terme ont également été réalisés. 10 Une 1 ère campagne (du 14/1/2014 au 14/2/2014) visait l'« intégrité structurelle » (ténacité). Les résultats ont été inattendu à propos de la virole (VB395) générateur vapeur : la fragilisation était plus importante qu'attendue . Extrait du rapport de l'agence de contrôle « L'expérimentation pratique montre que la probabilité de la rupture de la paroi de la cuve en cas de chute significative de la température dans la cuve (en cas d'accident grave par exemple) est plus élevée que ce que prédisaient les modèles théoriques » 11 Explication du graphique Dans ce graphique, la 1ère courbe représente la ténacité du matériau avant irradiation. La deuxième courbe représente ce que la théorie prévoit comme ténacité après une période d'irradiation de 40 ans. Pour obtenir la 3ème courbe on ajoute à la 2ème une marge de d'incertitude (eu égard notamment au fait que la cuve comporte des défauts dus à l'hydrogène). Quant à la 4ème courbe, elle reflète ce qui a été mesuré dans le réel lors des tests effectués à Mol. On constate donc que le résultat des tests est largement au-dessus de tout ce que prévoyait la théorie scientifique, en ce compris quand une marge d'incertitude est prise en considération. C'est le résultat pour le moins inquiétant et à ce stade inexpliqué de ce test qui a amené Electrabel à refermer les deux centrales en urgence. Fermeture en urgence C'est ainsi que la fermeture en urgence est décidée le 26 mars 2014. Le 22 mai 2013, le directeur général de l'AFCN avait pourtant déclaré que « Tout ce qu'on pouvait imaginer a été testé et calculé. Oui, nous disposions de tous les éléments pour prendre notre décision ». 12 Une nouvelle analyse sur l'« intégrité structurelle » des résultats de la 1 ère campagne est alors demandée. Celle-ci confirme le caractère inattendu de la montée du seuil ductile/fragile, en ce compris pour des parties non atteintes de DDH. Une 2ème campagne est entreprise entre le 15/4/2014 et le 15/5/2014, portant à nouveau sur l'« intégrité structurelle » 13 . À nouveau, un caractère inattendu de certains résultats est confirmé, sans parvenir cependant à donner une explication à ces résultats. C'est ainsi que les modèles de prédiction sont remis en question. Campagne de tests Deux autres campagnes seront menées, du 15/7/2014 au 8/8/2014 et du 27/1/2015 au 24/2/2015, à nouveau sur l'« intégrité structurelle », en ayant notamment note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 5
recours à une pièce allemande (KS02) retrouvée dans une université à Stuttgart. Les résultats, toujours attendus de ces 4 campagnes, pourraient avoir un impact potentiel sur l'ensemble du parc nucléaire mondial car « même dans les parties non affectées de défauts dus à l'hydrogène, on a constaté certains écarts par rapport à la théorie ». 14 Jan BENS, directeur général de l'Agence Fédéral de Contrôle Nucléaire ne s'y est d'ailleurs pas trompé. Le 13 février dernier il a déclaré avoir avisé ses collègues régulateurs des autres pays de la situation : « C'est potentiellement un problème mondial pour le secteur nucléaire. Il faut mettre en œuvre dans le monde entier des inspections précises des 430 centrales nucléaires ». 15 C'est aussi l'avis du professeur Walter BOGAERTS, qui a analysé le volet « corrosion » des risques et qui « serait vraiment surpris si ce qui a été constaté n'existe nulle part ailleurs ». Nouveau redémarrage ? De son côté, Electrabel prépare déjà un redémarrage 16 (avec préchauffage en permanence à une température comprise entre 40 et 50°C de la température des réservoirs d'eau de secours de la centrale de Doel 3 17 ) alors qu'aucune argumentation scientifique n'est avancée pour expliquer les causes des résultats aussi inquiétants qu'inattendus obtenus aux différents tests effectués sur la pièce expérimentale VB395. Or, même si les tests réalisés sur la pièce allemande KS02 devaient se révéler positifs pour les thèses d'Electrabel, une explication crédible et détaillée des résultats des tests antérieurs reste nécessaire. Notons au passage qu'aucun test n'a été jusqu'à présent réalisé au-delà d'une période de 40 années d’irradiation alors que la prolongation des centrales de Doel 1 et 2 les amènerait à 50 ans de durée de vie...Considération fondamentale Si un nouveau réacteur nucléaire était construit en Belgique, et si les tests de conformité de la cuve mettaient alors en évidence la présence des mêmes défauts que ceux constatés à Doel 3 et Tihange 2, cette cuve serait-elle déclarée bonne pour le service ? L'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) répond « NON » sans ambiguïté. 18 Pourquoi dès lors accepterait-on de relancer ces cuves en 2015 ? Le même raisonnement se tient si les milliers de fissures avaient été relevées lors de la construction des cuves de Doel 3 et de Tihange 2. Pourquoi dès lors accepterait-on en 2015 des risques qui auraient été refusés dès 1980 ? Voici ce que déclarait le patron de l'AFCN dès le mois d'août 2014 « Nous sommes en train de manger les marges de sécurité. A un moment donné on ne peut plus aller plus loin ». 19 Et, relate la journaliste qui l'avait interrogé, il avait joint le geste à la parole, en prenant une bouteille sur la table, en la déplaçant vers le bord de la table, puis, à proximité du bord, puis à cheval sur la table et le vide… Autres considérations Deux questions importantes reviennent régulièrement dans les débats : 1) Les fissures existent-elles depuis l'origine des cuves ? 2) Ces fissures évoluent-elles ? Voici ce que l'AFCN écrivait en août 2012 dans une note destinée au cabinet de l'intérieur : « Les recherches documentaires préliminaires n'ont pas permis pour l'instant de retrouver tous les détails des données de l'époque relatives à la fabrication de ces pièces. Il n'est pas possible non plus d'affirmer, sur base de la documentation mise à jour et de son examen par Electrabel, que les défauts note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 6
existaient déjà à l'époque ou non, et si oui, s'ils sont susceptibles ou non d'avoir évolué. » Depuis lors, d'autres informations sont parvenues mais sans apporter (à tout le moins à ce stade) les garanties suffisantes pour apporter une réponse tranchée à ces importantes questions. Voici néanmoins les principaux éléments récoltés en la matière. Ces fissures existent-elles depuis l'origine ? ⚬ Même si Electrabel l'affirme haut et fort, rien ne permet d'être certain que ces défauts étaient présents au départ. ⚬ Déjà à l’époque, des tests devaient être effectués avant le lancement des réacteurs. ⚬ Les instruments de mesure de l'époque permettaient également de repérer l'existence de telles fissures. 20 Cela a été confirmé par le DG de l'AFCN : « Les outils de mesurage de l'époque de construction auraient pu déceler les défauts qu'on constate maintenant ». 21 ⚬ D'autres pièces présentant des fissures identiques ont d'ailleurs été rebutées à l'époque 22 , y compris une des pièces de la cuve de Tihange 2 (l'anneau de transition). 23 ⚬ Le document final de construction n'évoque pas de fissures problématiques et les certificats de conformité ont été récupérés. ⚬ Les travaux parlementaires de l'époque (1979 – 1982) évoquent également des défauts (probablement DSR) mais en nombre et en taille largement inférieurs à ce qui avait été constaté en France. Ces documents retrouvés démontrent si besoin en était que les tests effectués à l'époque permettent de les repérer, les compter et les mesurer. ⚬ Electrabel laisse entendre que ce serait une erreur humaine qui serait à l'origine de l'oubli de la mention des milliers de fissures mais l'AFCN estime ne pas pouvoir valider cet élément. 24 ⚬ Wouter Den Dulk, l'ancien responsable technique de RDM est plus formel encore : "la suggestion, dans certains médias, que le forgeage n’aurait pas été contrôlé selon les normes de qualité en vigueur à l’époque et que nous n’avons pas travaillé selon les règles de l’art, m’énerve. De plus, les commanditaires avaient toujours un œil sur la construction. RDM a toujours respecté tous les contrôles et prescriptions en matière de sécurité. Je ne peux pas m’imaginer que nous en ayons manqué près de 8.000, surtout s’il s’agit effectivement de fissures. Les contrôles ont été réalisés en ce temps-là à l’aide d’ultrasons ." 25 Ces fissures évoluent-elles ? ⚬ Pour l'Agence française de Sûreté Nucléaire, c'est potentiellement possible Courrier ASN / IRSN à BelV 21 décembre 2012 « il ne serait pas possible de définir comme ne nécessitant aucun suivi les défauts dus à l’hydrogène, qui sont des fissures devant être considérées de ce fait, en France, comme potentiellement évolutives. » ⚬ La littérature scientifique relative à l'acier l'évoque également: « Hydrogen and flakes in steel », B.I. Voronenko, in Metal and Heat Treatment, Vol 39, N°11-12, 1997 Abstract note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 7
Flakes are special discontinuities in steel parts that have the form of silver‑colored spots on fracture surfaces or thin hair-like cracks on a ground and etched template. They appear and grow after a considerable incubation period, often in the operation of the part, which makes them a dangerous defect. Depending on the dimensions, number, and position in the metal, flakes can decrease the toughness and ductility of steel to zero and reduce markedly the service life of steel parts and structures, causing unexpected and serious failures. The present review briefly generalizes recent works devoted to the formation of flakes in steel. ⚬ Atsuki Okamoto, expert japonais en métallurgie indique que la croissance de DDH est possible par apport d'hydrogène (produit par radiolyse et diffusé dans l’acier de la cuve 26 ) : «The growth of the flaws is dependent on the environment. If hydrogen invades into the materials, there is a possibility for flaws to evolve. » 27 . Cette hypothèse semble tenir la route et permettrait d’expliquer pourquoi des défauts pourraient avoir été indétectables à l’origine et/ou avoir été considérées comme « non problématiques », car très petits et sous le seuil de signalement, et avoir grandi durant les 30 ans d’opération des réacteurs. ⚬ L'AFCN mentionnait d'ailleurs le peu de littérature ou d'expérience en la matière, par conséquent écrivait-elle dans son rapport de mai 2013 « l'évolution potentielle des défauts sous irradiation ne peut être complètement exclue à ce stade ». ⚬ L’hypothèse de l'apport d’hydrogène par radiolyse a également été avancée par Walter Bogaerts, spécialiste en métallurgie à la KULeuven. Selon cet expert, « un risque existe de voir ces fissures s'agrandir. Les réacteurs sont plongés dans l'eau, qui est composé d'hydrogène. A cause des atomes d'hydrogène, la pression s'accumule dans la cuve, l'acier gonfle de l'intérieur. Des bulles de plus en plus importantes se créent et les fissures grandissent. Les conséquences peuvent être très importantes ; à savoir la fracture du réacteur et une perte de l'eau de refroidissement » 28 a-t-il mis en garde, estimant que l'ensemble des centrales nucléaires devraient être contrôlées dans le monde. Dans une étude scientifique récente 29 et lors de son audition au parlement le 23 mars 2015, il maintenait ses doutes sur les affirmations d'Electrabel quant à la non évolution des fissures et quant au fait que d'autres centrales pouvaient être affectés des mêmes défauts ailleurs dans le monde. ⚬ Le témoignage de Antoine Debauche (publié dans l'Avenir du 13/03/2015 et interviewé en télévision dans la foulée 30 ), professeur à l'UCL, ancien responsable du plan de sûreté et de sécurité de l'IRE va exactement dans le même sens. ⚬ Ilse Tweer, consultante, spécialiste allemande des matériaux le confirme également dans ses commentaires sur le rapport d'évaluation de l'AFCN. 31 ⚬ Pour Electrabel c'est par contre « inimaginable». Cette position n'est guère étonnante: si une telle évolution devait être assumée, il n'y aurait d'autre option que de fermer définitivement les réacteurs. Sachant que Doel 3 et Tihange 2 produisent, bon an mal an, environ 16.000 GWh au total, et en supposant qu’Electrabel y gagne 40€/MWh produit, la perte cumulée en cas de fermeture définitive des deux réacteurs pourrait dépasser les 5 milliards d'euros pour Electrabel. De quoi sérieusement ‘motiver’ Electrabel et ses relais à tout faire pour redémarrer. Jusqu'au bout Electrabel se battra donc pour refuser la possibilité d'évolution de la taille des fissures. note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 8
Si Electrabel continue à nier la possible évolution des fissures, ce que l'entreprise ne nie plus c'est l'évolution des relevés du nombre et de la taille des fissures au cours du temps. On passe de 10.000 à 16.000 fissures et d'une taille maximales de 7cm à des fissures de 18cm! 32 Mais Electrabel justifie ces évolutions par une modification méthodologique : des fissures proches sont désormais considérées comme une seule fissure. Est-on certain que derrière cette nouvelle manière de présenter les choses des fissures ne sont pas tout simplement en passe de se rejoindre l'une l'autre ? Est-on certain que désormais toutes les fissures ont été repérées 33 ? Les appareils de mesure permettent-ils de repérer toutes les formes de fissures, y compris celles qui sont profondes ou ne sont pas parallèles à la paroi ? ⚬ À l'opposé des certitudes d'Electrabel, voici un extrait de ce qu'écrivait le 30 décembre 2014 l'Agence française de Sûreté Nucléaire à notre collègue Vert Denis BAUPIN qui les interrogeait sur la situation en Belgique. Il serait intéressant d'avoir plus de précisions sur le contrôle réalisé au début des années 1990, dans le cadre de la première inspection décennale, avec la Machine d'Inspection en Servive (MIS) d'Intercontrôle. Electrabel signale à ce propos que « quelques indications ont été analysées mais aucune n'a été retenue comme fissure ». 34 C'est un nouvel indice que cesdéfauts ont pu évoluer au cours du temps pour devenir aujourd’hui de véritables fissures qui vont jusqu'à 18cm ! N'oublions pas qu'au-delà du nombre exact de fissures et de leur densité (par endroit on peut parler de « galaxie de défauts », avec le risque de pontages radiaux), c'est aussi leur localisation proche de zones sensibles (par exemple à proximité des points d'entrée d'eau de refroidissement en situation d'urgence) qui rend particulièrement problématique la relance des deux réacteurs. En sous-commission « sécurité nucléaire », Jan Bens a précisé le 17 mars 2015 que ce point est particulièrement sensible sur la cuve de la centrale de Doel 3 : « Il y a quelques fissures assez proches du point d'injection, surtout à Doel 3, et c'est ça qui est critique » 35 note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 9
Vers un test destructif Vu l'incertitude scientifique qui règne 36 , vu la faiblesse des données théoriques et l'absence de recul d'analyse d'autres situations similaires, vu le jeu qui se joue sur la « qualification » et la « disqualification » des pièces utilisées lors des tests 37 , un test destructif (sacrifier une des 2 centrales en prélevant une pièce sur une des deux cuves) sera nécessaire pour obtenir des informations fiables. Car, pour évaluer correctement l'impact des programmes d'irradiation, il est nécessaire d'avoir la même charge d'acier, ayant subi les mêmes travaux de manufacture et de forgeage, les mêmes traitements de préchauffage et de chauffage, les mêmes dimensions des composants, la même irradiation, etc. L'AFCN le laissait d'ailleurs déjà entendre en mai 2013, quand était discutée l'origine des fissures et que l'hypothèse retenue était de les attribuer au processus de forgeage : « il n'est pas possible de garantir cette hypothèse avec une certitude absolue sans effectuer un essai destructif sur le réacteur » disait déjà ce rapport. 38 L'indépendance de l'AFCN en question L'autorité de contrôle joue un rôle fondamental en matièr ede sécurité nucléaire. C'est elle qui in fine prend les décisions. Le gouvernement se retranche derrière son indépendance pour justifier a priori le fiabilité de chacune de ses décisions. Or, comme le fait remarquer Greenpeace 39 , cette indépendance est pour le moins relative : elle a été dirigée jusqu'en 2012 par un ancien directeur de la centrale de Doel ; elle est actuellement dirigée par une personne ayant passé la plus grande partie de sa carrière chez GDF-Suez/Electrabel et qui dans les années 1980 était responsable du service opérationnel et de sécurité de la centrale de Doel. Aucun pays industrialisé autre que la Belgique n'a porté à la tête de son autorité de sûreté quelqu'un venant directement du secteur contrôlé. Par ailleurs, le conseil scientifique de cette agence est présidé par un ingénieur qui occupait la fonction de Research and Development Manager du service nucléaire chez Tractebel Engineering, une filiale de GDF-Suez. Depuis de nombreuses années Electrabel sponsorise la chaire académique de ce professeur de la KUL. Les nombreuses zones d'ombre subsistantes Celles-ci portent notamment sur: 1) Les résultats chiffrés des 4 campagnes de test effectuées et les marges d'incertitude de chacun de ces tests 2) Les explications apportées par Electrabel aux résultats qui s'écartent (parfois fortement) des prévisions de la théorie 3) Les écarts qu'Electrabel se permet en terme de marge de sécurité par rapport aux recommandations des experts internationaux 4) La localisation précise des fissures (3D 40 ), leur concentration, leur interaction et leur dangerosité ainsi que la situation réelle des 4 zones par cuves inaccessibles au relevé par caméra ultrason 5) Les prétendues mesures de sécurité envisagées 6) La publication des données qui existent dans les carnets de fabrication et dans les rapports, commentaires et recommandations des différents intervenants (dont Bel V et l'IRB) note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 1 0
7) Les conséquences possibles des tests en cours sur les autres centrales, dont celles pour lesquelles une prolongation de la durée de vie est envisagée ; sur ce volet la question du calendrier des opérations est également fondamentale 8) Les limites des tests et analyses effectués, eu égard notamment à la frontière des 40 ans de durée projetée en terme d'irradiation et à la capacité de l'outil utilisé à repérer correctement la situation Pour sortir de cette situation et de ces zones d'ombre et pour pouvoir débattre du dossier en toute transparence, les députés écologistes Jean-Marc NOLLET et Kristof CALVO ont notamment déposé, via procédure écrite, 121 questions précises à Electrabel. Les questions visaient à recevoir des informations essentielles, jusqu'ici non transmises publiquement. Les réponses obtenues (en retard) sont malheureusement restées approximatives et incomplètes. Conclusions Attendu que : ⚬ Les modèles de prédiction théorique sont secoués. ⚬ Les marges d'incertitude deviennent des marges d'ignorance ; on se situe aux limites de la science… et de plus en plus proche de la croyance ! ⚬ Les cuves de réacteurs se doivent d'être à 100 % fiables (aucun scénario de rupture n'étant pris en compte). ⚬ Il reste de très nombreuses zones d'ombre dans le dossier Les écologistes demandent : 1) Toute la transparence sur les protocoles et les résultats chiffrés des 4 tests 2) Une réponse aux questions pendantes posées à Electrabel par les députés Ecolo-Groen 3) Une explication crédible aux résultats surprenants obtenus lors de certains tests 4) Des tests similaires sur toutes les centrales au niveau mondial 5) Qu'aucune prolongation de la durée de vie des centrales vieillissantes ne puisse être prononcée 6) Qu'aucun risque ne soit pris, ni à Doel, ni à Tihange, ni ailleurs si des doutes quant à la fiabilité des cuves subsistent. Pour les écologistes c'est très clair : pas question de jouer aux apprentis sorciers en matière de sécurité nucléaire ! note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 1 1
Notes 1 Rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015 en sous-commission sécurité nucléaire de la Chambre, page 14 . 2 Le Soir, La Libre et l 'Echo du 1/4/2015. 3 Le DG de l'AFCN l'évoque sous ces termes « La raison pourrait être qu'au stade de la construction, cette virole d'Areva a subi quelque chose la rendant plus sensible au durcissement sous irradiation. ». Rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015 en sous-commission sécurité nucléaire de la Chambre, page 14. 4 Electrabel, Safety case report on Doel 3, 5 décembre 2012, page 20. 5 Certaines centrales n'ont toujours pas bénéficié de ces contrôles. Il en va ainsi par exemple pour Doel 1 et 2 qui le seront au mois de septembre 2015, soit après le vote au parlement du projet de loi visant à prolonger leur durée de vie de 10 ans. 6 Rapport provisoire des auditions préalables à l'analyse du projet de loi visant à prolonger la durée de vie des centrales nucléaires de Doel 1&2, DOC54 0967/000, pages 43 & 44. 7 Extrait du rapport AFCN de janvier 2013 « Inspection of the transition ring of Tihange 2 revealed unacceptable indications that were due to hydrogen flaking, according to RDM/RN. The component was rejected and a new transition ring was manufactured for Tihange 2. » 8 Les experts internationaux convoqués par l'AFCN recommanderont d'ailleurs de prendre une marge de sécurité de 100°C. Malgré cette recommandation, l'AFCN suivra Electrabel en ne retenant que 50°C... 9 Jan Bens, le DG de l'AFCN ira d'ailleurs dans le même sens dès 2013 en faisant part à la sous-commsion « sécurité nucléaire » de la Chambre de « son sentiment profond que ce nombre est fort élevé ». NDLR : à l'époque il n'était pourtant question que de 8.000 fissures à Doel. Depuis lors ce nombre est passé à 13.000... 10 5 + 6 actions, dont action 11 sur la propriété des matériaux d'échantillons irradiés contenant DDH 11 Nous avons obtenu en sous-commission ce 17 mars 2015 l'information selon laquelle l'écart par rapport à ce qui était attendu serait d'environ 50°C ! ! ! 12 Dépêche Belga, 22 mai 2013, 16h25 13 500 tests sur échantillons. Simulations sur 20,30 et 40 années d'irradiation. 14 Rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015 en sous-commission sécurité nucléaire de la Chambre, page 14. 15 http://deredactie. be/cm/vrtnieuws/binnenland/1 . 2238955 16 L'Echo, 27 février 2015 17 Il est pour le moins curieux qu'une telle mesure ne soit pas envisagée pour Tihange 2 (ce que confirme la réponse d'Electrabel à la question n°29 du député Nollet). Notons également que la température maximale autorisée par les spécifications techniques est de 50°C (réponse à la question d'Electrabel n°30 du député Nollet) 18 La Libre Belgique, 16 janvier 2013. Et Bel V dit la même chose dans le rapport de janvier 2013 : « Bel V considers that even if those flaws were found to be acceptable according to the applicable acceptance standards of Section III of the ASME B&PV code, the presence of such flaws does not comply with the quality level expected for a reactor pressure vessel. » 19 L'écho, 27 février 2015 20 Extrait rapport AFCN janvier 2013 : « If present, the indications should have been identified with the available ultrasonic testing technology used at the time, and should then have been reported in accordance with the RDM inspection procedures, for which the reporting criteria were even more stringent than required by the ASME section III code. » 21 Rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015 en sous-commission sécurité nucléaire de la Chambre, page 14. 22 Extrait rapport AFCN janvier 2013 : « Hydrogen flaking was a known issue during the manufacturing of the reactor pressure vessels in question, as similar other pieces were rejected at that time at the manufacturer’s workshop. » 23 Voir réponse d'Electrabel à la question n°58 du député Nollet 24 Extrait rapport AFCN janvier 2013 : « the conjecture assuming that the lack in the reporting of indications at the manufacturing stage is due to “human factor” cannot be definitely demonstrated » 25 Propos tenus sur une chaîne de télévision hollandaise. http://www. engineeringnet. be/belgie/detail_belgie. asp? 26 De l'hydrogène pourrait provenir de l'eau à l'intérieur de la cuve, les radiations décomposant l’eau (H20) en en hydrogène (H2) et en oxygène (O). Des ions d’hydrogène s'infiltreraient alors par/jusqu'à des fissures. 27 L'Echo, 19 janvier 2013 note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 1 2
28 Rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015 en sous-commission sécurité nucléaire de la Chambre, page 12.La Libre, 13 février 2015 29 BOGAERTS, ZHENG, JOVANOVIC & MACDONALD, Hydrogen-induced damage in pwr reactor pressure vessels, document diffusé lors de l'audition au Parlement le 23 mars 2015. 30 http://www. rtl. be/videos/video/529662. aspx et http://www.rtbf.be/video/detail_la- securite-nucleaire-l-avis-du-patron-de-l-ire?id=2000825 31 Ilse Tweer Some Comments on the FANC Provisional evaluation report, 30 Janvier 201 3 . Notons qu'à l’époque même l'AFCN était dubitative : « Hence, the potential evolution of the flaws under irradiation cannot be completely ruled out at this stage. » 32 La taille à partir de laquelle une fissure devient problématique pour les cuves de Doel 3 et Tihange 2 ne nous a pas été communiquée à ce stade. Notons toutefois qu'aux Pays-Bas, lors des tests similaires effectués sur la centrale de Borssele, la taille à partir de laquelle les fissures sont considérées comme irrégulières est fixée à 16mm et que les tests n'en ont détectées que 3, toutes d'une taille inférieure à 10mm. 33 La réponse d'Electrabel à la question n°50 du député Nollet nous apprend déjà que 4 zones par cuve sont inaccessibles à l'analyse ultrason 34 Réponse d'Electrabel aux questions 61 à 64 du député Nollet. 35 Rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015 en sous-commission sécurité nucléaire de la Chambre, page 12. 36 En sous-commission « sécurité nucléaire », Jan BENS, le patron de l'AFCN a déclaré le 17 mars 2015 qu'avec ces dossiers on était « plus dans la découverte que dans la science ». Le rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015 en sous-commission sécurité nucléaire de la Chambre comprend ceci en page 11 « En ce qui concerne les questions relatives à la méthodologie, l'orateur rappelle qu'on est dans une phase de découverte scientifique. La méthodologie a donc été développée progressivement en fonction des découvertes scientifiques et des essais réalisés » 37 Voir ci-dessus le dernier paragraphe du chapitre « Où va-t-on ? » 38 “Doel 3 and Tihange 2 Reactor Pressure Vessels Final Evaluation Report”, May 2013, Federal Agency for Nuclear Control (FANC), Belgium 39 Greenpeace, La dépendance de l’AFCN vis-à-vis de GDF-Suez/Electrabel mènera-t- elle à un Fukushima en Belgique ?, 23 mars 2015 40 Electrabel prétend dans sa réponse à la question n°43 du député Nollet qu'une telle représentation 3D n'est pas disponible mais le DG de l'AFCN dit posséder les fichiers Excel contenant toutes les coordonnées des défauts en profondeur et en orientation (page 12 du rapport provisoire des auditions du 17 mars 2015 en sous-commission sécurité nucléaire de la Chambre). note # 0 2 | Mai 2 0 1 5 | Doel 3 et Tihange 2 | 1 3
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