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Dossier OLIVIER DION 67 68 70 72 L’édition Une féministhèque Remue-ménage Jeunesse : dans la vague à Paris arrive en France une quête #MeToo d’équilibre N°1217 / Vendredi 10 mai 2019 66
Girl power DES LIVRES ET DES FEMMES L’essor du mouvement #MeToo a incité de grands éditeurs de littérature générale à porter plus franchement la parole des femmes, rejoignant le combat mené de longue date par des maisons engagées. La production sur le féminisme augmente et l’édition jeunesse s’interroge sur les stéréotypes qu’elle peut véhiculer. _ par Cécilia Lacour O ctobre 2017. Alors qu’éclate l’af- faire Weinstein, l’actrice amé- ricaine Alyssa Milano relance sur Twitter le hashtag, créé dix ans auparavant par la militante féministe Tarana Burke, pour révéler l’ampleur des violences faites aux femmes. En dix jours, 1,7 million de personnes vivant dans 85 pays répondent à son appel. « #MeToo montre le chemin souterrain parcouru depuis les années 1970 », observent Chris- tine Villeneuve et Michelle Idels, deux des quatre codirec- trices des éditions Des femmes-Antoinette Fouque. Créée en 1973, la maison a publié deux volumes de MLF : psychanalyse et politique 1968-2018, 50 ans de libération des femmes (mars 2018 OLIVIER DION et février 2019). Sorcières La prise de conscience internationale engendrée par « #MeToo nous a touchées #MeToo n’a pas échappé au monde du livre. D’une part, le mouvement a créé une forte demande de la part de lectrices d’un point de vue personnel âgées de 20 à 35 ans. Des lectrices « très éclairées » en quête et cela se retranscrit d’ouvrages « de plus en plus pointus » et qui repartent avec « de dans notre métier. » gros paniers », remarque Mélanie Quince, cofondatrice de la librairie jeunesse Les Trois Sœurs (Paris 18e), qui a inauguré Sandra Monroy, First un rayon adulte dédié au féminisme en septembre dernier. D’autre part, le mouvement « nous a touchées d’un point de « discours plus direct » avec la bande dessinée Sea, sexisme vue personnel et cela se retranscrit dans notre métier », déclare and sun de Marine Spaak (août 2019). Si un ouvrage illustre Sandra Monroy, éditrice chez First notamment en charge des l’engouement pour les livres féministes, c’est bien Sorcières de rayons société et culture générale, qui assume désormais un Mona Chollet, publié en septembre sous le label « Zones » de 67 N°1217 / Vendredi 10 mai 2019
Dossier Girl power La Découverte. Initialement tiré à 4 500 exemplaires, Sorcières a été réimprimé à douze reprises, s’est écoulé à 70 000 exem- plaires et figure dans les meilleures ventes « Essais » depuis sa publication. Les droits ont, jusqu’ici, été cédés dans dix pays et une adaptation est en cours de négociation. Ce contexte a poussé un grand nombre de maisons géné- ralistes à aborder franchement la thématique des femmes et mêler les voix de leurs auteurs à celles portées par des édi- teurs engagés comme les éditions Des Femmes-Antoinette Fouque, Remue-Ménage (voir encadré p. 70) ou la collection « Sorcières » de Cambourakis. En mars, le Seuil publie Mes bien chères sœurs de Chloé De- laume, qui revient sur son parcours pour livrer une réflexion collective sur le féminisme, quand Plon édite Harcelées, l’enquête de la journaliste Astrid de Villaines qui a sillonné la France pour recueillir les témoignages de 72 femmes harcelées ou agressées sur leur lieu de travail. Larousse édite en février OLIVIER DION sa première bande dessinée, Histoire(s) de femmes : 150 ans de lutte pour leur liberté et leurs droits, signée par les Norvégiennes Marta Breen et Jenny Jordahl. Les Echappés transmettent « La question du corps est l’hommage d’Inna Shevcheko, la leader des Femen, à toutes [aussi] revenue en force. » les femmes qui l’ont aidée à se défaire des carcans de la société patriarcale dans Héroïques : amazones, pécheresses, révolution- Christine Villeneuve, naires (16 mai) pendant que First prépare pour septembre Le Editions Des femmes féminisme pour les nul.le.s dirigé par Danielle Bousquet, pré- sidente du Haut conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes. Sous la direction de Samuel Lequette et Delphine Le Vergos, Cours petite fille ! (Des femmes-Antoinette Fouque, janvier 2019) expose la parole de 31 personnes — « 28 femmes UNE FÉMINISTHÈQUE À PARIS et trois hommes », précisent Christine Villeneuve et Michelle E Idels – qui condamnent les injustices et les violences subies ngagée dans la lutte dédicacés, mais aussi pour la défense des d’anonymes. L’association par les femmes et précisent les enjeux des débats et des mo- droits des femmes, a également ouvert une bilisations. l’association étudiante Hu- « Baby Féministhèque » mans for Women a inau- dans les locaux des Ici et d’ailleurs guré sa Féministhèque Foyer de l’aide sociale à Des voix venues du continent américain résonnent aussi le 5 octobre dernier. l’enfance (Paris 19e) qui en librairie. La Découverte édite le manifeste de Cinzia Ar- Hébergée par la Maison accueille une quaran- ruzza, Tithi Bhattacharya et Nancy Fraser, Féminisme pour les des initiatives étudiantes taine de titres jeunesse de Bastille (Paris 3e), elle issus des catalogues de 99 % (mars 2019), qui prône un mouvement totalement in- propose près de 700 Talents Hauts, La Ville clusif. Chez Denoël, la féministe afro-américaine Roxane Gay titres en accès libre — la brûle ou encore Gallimard développe dans Bad feminist (mars 2018) une réflexion teintée Féministhèque n’étant pas Jeunesse. A court terme, d’humour et d’impertinence sur l’état du féminisme. Epuisé réservée qu’aux étudiants. Humans for Women sou- en grand format, l’essai est disponible en poche chez Points. Sans fonds financiers, la haite ouvrir une deuxième #MeToo n’a pas seulement révélé l’ampleur des violences bibliothèque vit exclusi- bibliothèque féministe vement grâce aux dons à Paris, qu’elle voudrait infligées aux femmes. « La question du corps est [aussi] revenue de maisons d’éditions baptiser Marie-Hélène- en force », soulignent Christine Villeneuve et Michelle Idels. A comme Cambourakis, les Zylberberg-Hocquard en travers son histoire, Roxane Gay dénonce dans Hunger : une éditions Des femmes-An- hommage à cette universi- histoire de mon corps (Plon, janvier 2019) les rapports conflic- toinette Fouque, Libertalia taire spécialiste du travail tuels que les femmes entretiennent avec la nourriture et l’os- ou iXe, d’une vingtaine des femmes décédée en tracisation de celles qui ne correspondent pas à la norme. La d’auteures comme Lauren novembre dernier et qui Bastide, Pénélope Bagieu leur a légué une « quin- philosophe Marianne Durano souligne la soumission de la ou Rokhaya Diallo qui leur zaine de cartons » remplis femme à la technique médicale dans Mon corps ne vous ap- offrent leurs ouvrages de livres. partient pas : contre la dictature de la médecine sur les femmes (Albin Michel, janvier 2018). Une dénonciation aussi portée N°1217 / Vendredi 10 mai 2019 68
Dossier Girl power par Barbara Ehrenreich et Deirdre English dans Sorcières, sages-femmes et infirmières : une histoire des femmes soignantes REMUE-MÉNAGE ARRIVE EN FRANCE (« Sorcières » de Cambourakis, 2015). Dans Coïts, coédité en P mars par Remue-Ménage et Syllepse, Andrea Dworkin voit rincipale maison de résistance féministe l’acte sexuel comme un outil de domination masculine. « Cet féministe franco- (23 mai), un « petit guide essai laisse présager un petit succès : 800 exemplaires ont été phone en Amérique, de type autodéfense qui, Remue-Ménage lance une point par point, indique précommandés sur un tirage moyen de 1 000 », indique Didier offensive vers la France. notamment quoi répondre Epsztajn, éditeur de Syllepse. Créée en 1976 par « des en cas de rhétorique « On a l’impression de découvrir de nouveaux sujets alors militantes qui trouvaient sexiste », précise Camille qu’il n’y en a pas tant en réalité », estiment Christine Villeneuve que nous manquions Simard. Signe que l’en- et Michelle Idels. Certains réactualisent des textes oubliés de livres écrits par des gouement féministe actuel mais toujours d’actualité. Avec La femme mystifiée de Betty femmes », explique Ca- traverse les frontières, mille Simard, responsable Remue-Ménage propose Friedan (mars 2019), « publié en 1964, jamais réédité depuis », des communications, la également deux essais Caroline Ast, directrice éditoriale du domaine étranger de maison québécoise est dé- afroféministes — Pensée Belfond, a voulu « marquer l’engagement » de la maison dont sormais diffusée par Hobo féministe noire de Patricia la « tradition féministe n’était pas totalement structurée. Il était et distribuée par Makassar. Hill Collins et Le sujet du temps qu’on marque le coup ». L’éditrice a lancé le « mois fé- Depuis février, 15 titres féminisme est-il blanc ?, ministe » durant lequel elle ne publie « que des femmes dans — sur un catalogue de sous la direction de Naïma 300 — sont disponibles Hamrouni et Chantal Mail- chacune de [ses] collections », soit six auteures dont Maggie dans les librairies fran- lé (tous deux disponibles O’Farrell (I am, I am, I am) et Rachel Abbott (Ce qui ne tue pas). çaises, parmi lesquels Li- depuis le 26 avril) — et un Caroline Ast compte renouveler l’initiative tous les ans « sous bérer la colère (7 février) autre sur l’écoféminisme différentes formes ». La traduction de textes « peu connus » qui rassemble les témoi- — Faire partie du monde, est au cœur de la mission de la collection « Sorcières » de gnages et les réflexions rédigé par dix femmes Cambourakis, lancée en 2015 par Isabelle Cambourakis qui de 35 auteures, et Manuel (7 février). estime que l’édition française accuse « un très grand retard en matière de traduction. Aussi bien des pays anglo-saxons que d’Amérique du Sud et d’Asie ». La maison a traduit, en 2015 et 2017, Ne suis-je pas une femme ? et à De la marge au centre de la militante noire américaine Bell Hooks. Croisements La fiction n’échappe pas à la vague féministe et mise sur des personnages féminins « forts et inspirants », selon Danaé Tourrand-Viciana, responsable éditoriale de la marque Charleston de Leduc.s, qui publiera le 18 juin Un parfum de rose et d’oubli de Martha Hall Kelly et Daisy Jones and The Six de Taylor Jenkins Reid. La marque a lancé un appel à ma- nuscrit pour son prix de la Puissance au féminin qui vise à « trouver une nouvelle voix du roman féministe en France », explique Karine Bailly, directrice éditoriale de Leduc.s, qui vient d’éditer Le pouvoir des femmes de Susan Nolen-Hoek- sema (24 avril). Au-delà de la parution de livres, #MeToo a poussé de nou- OLIVIER DION veaux éditeurs à s’engager. « Le féminisme est une démarche, une manière d’aborder un texte, pas un sujet », revendiquent Karima Neggad et Solen Derrien, fondatrices de Blast en fé- « On a l’impression vrier (diffusion Hobo, distribution Makassar), qui veulent de découvrir de nouveaux par exemple « des personnages féminins qui permettent à la narration d’avancer et non pas des femmes prétextes ». Marie sujets alors qu’il n’y en a pas Hermann et Ingrid Balazard, qui ont fondé Hors d’atteinte tant en réalité. » en mai 2018 (diffusion-distribution Harmonia Mundi), par- tagent la même volonté et conçoivent leur maison comme Michelle Idels, « un espace où les voix invisibles et attaquées sont au centre ». Editions Des femmes Hors d’atteinte a programmé six livres cette année dont l’ac- N°1217 / Vendredi 10 mai 2019 70
Du MLF à #MeToo 50 ans de combats ! 50 ans d’histoire ! « Les femmes ont commencé à se préoccuper de leur propre sexualité et de leur propre désir. » OLIVIER DION AFP « La tradition féministe de Belfond n’était pas totalement structurée. Il était temps qu’on marque le coup. » Caroline Ast, Belfond tualisation de Notre corps, nous-mêmes en octobre, paru chez Albin Michel en 1977. Ce projet de longue haleine transmet une parole « la plus transparente et la moins jugée possible à toutes les femmes, peu importe leur orientation sexuelle, âge ou handicap », insistent les éditrices qui coorganisent avec Mé- lanie Quince, le 22 juin à Montreuil, la manifestation familiale G!!!RLZ pour parler des femmes. La multiplication d’initiatives ne déplaît pas aux éditrices qui ont porté le combat des femmes avant #MeToo. « Il y a de la place pour tous », assure Isabelle Cambourakis qui sait qu’« en portant son militantisme, [sa] collection ne va pas toucher tout le monde ». Il reste des places à prendre d’autant plus que cer- tains thèmes très présents dans les mouvements féministes sont peu représentés en librairie. C’est le cas de la question « De quoi intersectionnelle — « race, classe, genre », explique la res- nourrir ponsable de « Sorcières » —, de l’afroféminisme ou encore une (vraie) de l’écoféminisme, une conjonction entre les mouvements réflexion écologistes et féministes, « qui commence à exploser sur les sur [...] le réseaux sociaux », observe Isabelle Cambourakis qui a édité des titres comme Rêver l’obscur de Starhawk (2015) et Reclaim mouvement (2016). De nombreux textes fondateurs n’ont par ailleurs pas #MeToo. » été traduits. « Dans les pays anglo-saxons, le rayon “gender stu- Causette dies” est très développé alors qu’il commence seulement à s’ins- taller dans les pays latins », observe Sandra Monroy. « Notre mission n’est pas terminée », assurent Christine Villeneuve et Michelle Idels. W des femmes - Antoinette Fouque 71 N°1217 33-35, rue Jacob 75006 Paris • /01 Vendredi 10 mai 42 22 60 74 2019 contact@desfemmes.fr • www.desfemmes.fr
Dossier Girl power L’édition jeunesse en quête d’équilibre U n « désastre ». C’est de Mijo Beccaria et Nicole ainsi que Nelly Cha- Claveloux (octobre 2017). brol Gagne, en- L’engagement des éditeurs seignante-chercheuse à passe aussi par la mise en l’Université Clermont- avant de figures féminines Auvergne, coresponsable historiques. Depuis dix ans, pédagogique du master la collection « Ceux qui ont Création éditoriale des lit- dit non » d’Actes Sud Junior tératures de jeunesse et gé- cherche « volontairement » nérales, et auteure de Filles à présenter « presque autant d’albums (L’atelier du pois- de femmes que d’hommes », son soluble, 2011), quali- assume sa directrice Mu- fie la représentation des rielle Szac. « Pour la question femmes dans les albums de la discrimination raciale, jeunesse en 1994. Elle ob- nous avons préféré Rosa serve que, vingt-cinq ans Parks à Martin Luther King, plus tard, « le sexisme recule sans toutefois l’évincer non un peu mais se tapit dans les plus », poursuit l’éditrice. OLIVIER DION détails ». Sans avoir attendu Après Olympe de Gouges : #MeToo, un nombre crois- non à la discrimination des sant d’éditeurs jeunesse femmes d’Elsa Solal (2014) sont désormais à l’affût des « Talents hauts veille depuis ou Anna Politkovskaïa : non représentations stéréo- à la peur de Dominique typées. « L’affaire Weinstein 2005 à véhiculer une Conil (2016), elle s’apprête à n’est pas l’an zéro de la ré- représentation du monde publier George Sand : non aux volution féministe de l’édi- tion jeunesse. Parmi les suc- moins sexiste. » préjugés d’Ysabelle Lacamp (15 mai). Talents hauts vient cès les plus récents, C ulottées Laurence Faron, Talents hauts de lancer « Les plumées » de Pénélope Bagieu, par qui, avec neuf titres par an, exemple, a été initié bien hauts, veille depuis 2005 à ros !, ou La ligue des super- remet au goût du jour des avant », confirme Thomas « véhiculer une représentation féministes de Mirion Malle en textes écrits par des femmes Dartige, directeur éditorial du monde moins sexiste » à janvier. « peu ou pas réédités » Livres documentaires, Uni- travers des ouvrages choisis Soucieuses de ne pas « véhi- comme L’aimée de Renée vers petite enfance et Nou- avant tout pour « leur qualité culer les stéréotypes énormes Vivien (février 2019) ou La veaux médias chez Galli- graphique et/ou narrative » que l’édition jeunesse a belle et la bête de Gabrielle mard Jeunesse, qui affirme comme La déclaration des assimilés », Victoria Scoffier Suzanne de Villeneuve être « très attentif, depuis filles et La déclaration des et Seymourina Cruse, édi- (mai 2019). longtemps, à repérer et à dé- garçons signés par Elisabeth trices jeunesse aux Arènes, construire les stéréotypes de Brami en 2014 et traduits ont édité les deux tomes Renverser la société patriarcale ». dans douze langues. des Histoires du soir pour les préjugés Une même volonté anime filles rebelles d’Elena Favilli « En présentant presque Ne pas véhiculer La Ville brûle qui a publié On (octobre 2017 et 2018), afin exclusivement des modèles les stéréotypes n’est pas des poupées et On « de donner des modèles qui hors du commun ou des Sans prétendre « savoir ce n’est pas des super-héros de dépassent celui de la prin- héroïnes qui ont changé le qu’est un livre exempt de sté- Delphine Beauvois et Claire cesse traditionnelle », et les monde, ces listes peuvent créer réotypes à 100 % », Laurence Cantais, réunis en 2015 dans aventures de Brune et Rose une nouvelle injonction », Faron, fondatrice de Talents Ni poupées, ni super-hé- absolument insupportables prévient Thomas Dartige. N°1217 / Vendredi 10 mai 2019 72
O NDE 019 2 P E DU MMININ COU BALL FÉ F O OT D E présente l’histoire d’AMANDINE HENRY, capitaine de l’équipe de France féminine de football. OLIVIER DION Dès 9 ans « Nous proposons l’offre et la contre-offre sans exercer de censure. » Illustrations d’Aveline Stokart Cécile Térouanne, Hachette jeunesse Il a notamment édité chez l’humanité, plus ils pourront Gallimard 40 combattantes s’identifier », insiste-t-elle. pour l’égalité d’Isabelle C’est ainsi qu’Hachette Motrot (septembre 2018). Romans propose « l’offre et De même pour les ouvrages la contre-offre sans exercer qui tendent à renverser de censure », déclare Cécile les préjugés. « Remplacer Térouanne, directrice du un stéréotype par un autre n’a jamais fait avancer la département et éditrice du prix Nobel de la paix Malala LES FILLES SONT cause des femmes », déclare Murielle Szac qui préfère des Yousafzai dont le dernier ouvrage, Nous avons dû par SUR LE TERRAIN ! ouvrages où la femme « ré tir, est paru le 17 avril. agit comme une femme, sans Si « les questions féministes Sortie le se conforter aux stéréotypes » s’oxygènent », Mélanie 15 mai 2019 et qui a, à cet effet, rédigé Le Quince, cofondatrice de feuilleton d’Artémis (Bayard la librairie Les Trois Sœurs Jeunesse, 15 mai). Aucun (Paris 18e) remarque cepen- problème donc à continuer dant que « la place des petits « Toi aussi, crois en tes rêves ! » de mettre en scène des garçons est compliquée. On princesses ou des femmes ne pense pas trop à eux alors au foyer, du moment où qu’ils ne peuvent toujours pas l’on propose une « biblio lire un ouvrage avec une fille diversité » aux jeunes lec- en couverture sans que cela ss ce teurs, assure Nelly Chabrol pose problème aux adultes ». Su c ©4 Gagne. « Plus les enfants Un défi supplémentaire pour auront accès à la diversité de l’édition jeunesse. W 73 N°1217 / Vendredi 10 mai 2019
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