Quartier des Yèbles de Changis, Avon

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Quartier des Yèbles de Changis, Avon
Marche - Atelier de concertation : compte rendu
Samedi 13 décembre 2014

Le samedi 13 décembre 2014 de 10h à 12h30, un atelier ouvert aux habitants d’Avon, à ceux de la
communauté de commune, ainsi qu’aux usagers de la gare s’est tenu sur les friches ferroviaires puis à
la maison des jeunes. Soixante habitants environ sont venus contribuer à la réflexion sur le futur
quartier.
Durant la première heure, les différentes étapes de la marche étaient ponctuées d’interventions de
l’aménageur et de l’architecte du projet, portant sur les intentions du projet mais aussi sur les
contraintes auxquelles il doit répondre.
Dans un second temps, cinq tables rondes ont permis à des groupes d’une dizaine de personnes
chacun de discuter de leurs pratiques du quartier et de leurs souhaits et questionnements pour le projet.
La présente restitution reprend de manière thématique les questions abordées lors de la marche puis
des tables rondes.

N.B. : Ce compte-rendu restitue toutes les remarques faites par les participants lors de l’atelier et ne
préjuge pas de leur faisabilité ou de leur respect des principes de projet exposés précédemment.

LE QUARTIER DE LA GARE AU QUOTIDIEN : DIAGNOSTIC
Dans leur fonctionnement actuel, la gare et le quartier qui l’entoure ne sont pas considérés comme un
espace public. Qu’il s’agisse de trajets à pied, à vélo ou en voiture, la gare apparait à la fois comme un
lieu difficile à rejoindre et comme un obstacle difficilement franchissable.
Pour les piétons, les difficultés concernent notamment la rue des Yèbles et son absence de trottoir. Si
elle peut être élargie à hauteur de l’îlot est, un participant met en garde contre le fait qu’elle ne pourra
pas l’être dans sa partie basse, lorsqu’elle longe le viaduc. L’accès à la gare routière depuis cette
même rue est également problématique, en particulier pour les personnes à mobilités réduites. Il en va
de même pour la traversée des voies, qui n’est possible qu’en empruntant les escaliers et le souterrain.
Pour les cyclistes, c’est notamment la rue du Viaduc qui est perçue comme dangereuse. A pied ou à
vélo, la place de la gare et la gare routière sont fréquemment encombrées de voitures. La récente
rénovation du parvis de la gare est critiquée par plusieurs participants, et la signalisation y est jugée
insuffisante.
La voiture est à la fois cause de l’insécurité des déplacements et victime de l’encombrement. L’avenue
Roosevelt/De Gaulle est « chargée le matin et le soir », ainsi que le carrefour avec la route de Samois,
la rue du Viaduc et la route de la Bonne Dame. Le parvis de la gare est régulièrement saturé. Les
difficultés de circulation sont redoublées par le stationnement sauvage, route de la Bonne Dame
notamment. L’insuffisance des possibilités de stationnement aboutit à une concurrence entre résidents
et usagers de la gare. Le stationnement est également problématique rue des Yèbles lorsque des
événements sont organisés à la maison des sports.

     Voir la carte « Diagnostic » en annexe

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RETOUR SUR LES FONDEMENTS DE LA DEMARCHE
Sens du projet
S’exprimant sur l’intention devant animer la création du nouveau quartier, plusieurs participants
affirment leur attachement à la mixité sociale et intergénérationnelle, à un projet favorisant le lien social.
« La mixité sociale et intergénérationnelle est importante, nous faisons tous partie de cette société ! »

S’il n’y a pas d’opposition frontale au projet, il y a en revanche plusieurs demandes d’une justification
plus approfondie de celui-ci. Ces demandes ont des fondements divers, d’une remise en question de la
nécessité de construire autour de la gare à une volonté de concevoir un projet adapté aux besoins
avonnais. Si certains participants savent qu’il est difficile de se loger à Avon pour des jeunes actifs, ils
soulignent l’intérêt d’un diagnostic des besoins en logement, comprenant notamment un état des lieux
des logements vacants à Avon.
« Je peux témoigner qu’Avon est cher, aucun de mes enfants ne peut y vivre. Il faut être vieux et riche
pour habiter Avon. »

D’autres interrogations portent sur les limites du projet et son inscription dans une vision pour Avon.
Devant le rappel que la ZAC est restreinte à un périmètre donné, certains interrogent sur la pertinence
d’un projet qui s’articule autour de la gare sans pour autant inclure cette dernière.
« Peut-on envisager un projet autour de la gare sans inclure la place de la gare ? Actuellement elle ne
répond ni à des critères esthétiques, ni fonctionnels. Elle n’est qu’un grand espace inutilisé. »

L’un des participants souhaite ainsi que « la gare et le quartier de la gare deviennent attractifs,
agréables. Que les habitants puissent en être fiers. Que la gare devienne un pôle d’attraction
dynamique et non un simple lieu de passage. Qu’elle ressemble davantage à une gare urbaine, avec
des services, qu’à celle d’un village de campagne. »

Lisibilité de la démarche
Les habitants en appellent à ce que la démarche soit plus lisible. Le projet est certes limité au périmètre
de la ZAC, mais ils voudraient pouvoir identifier de quelle manière celui-ci s’articule au sein d’une
réflexion plus large sur le devenir d’Avon. Cet éclaircissement sur les limites du projet appelle aussi une
identification des projets annexes, tels que celui d’une éventuelle mise en accessibilité de la gare par la
SNCF.
La démarche de concertation est également interrogée. Les personnes ayant répondu au questionnaire
sont curieuses d’en connaitre le résultat. Des participants à la marche-atelier rappellent aussi les limites
de la participation : la précédente municipalité avait organisé des réunions autour du projet, sans tenir
compte de ses résultats.

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FUTUR QUARTIER DES YEBLES DE CHANGIS
Le questionnement sur les pratiques quotidiennes dans le quartier de la gare permet dans un second
temps de se projeter dans sa transformation.

     Voir la carte « propositions des participants » en annexe

Créer des espaces publics
Les premières questions soumises aux discussions portent sur les espaces publics actuellement
fréquentés à Avon. Les participants conviennent de la qualité des espaces où ils se rendent : parc du
Bel Ebat, parc Val du Moulin, parc du Château (pour les enfants en particulier), Forêt de Fontainebleau.
Ils déplorent en revanche l’absence d’espace public dans le quartier de la gare. Le projet est perçu
comme une opportunité de créer des espaces destinés à une fréquentation plus quotidienne.
En se référant aux lieux qu’ils connaissent à Avon, les participants font apparaitre quelques critères qui
les conduisent à fréquenter ou non un lieu :

Espaces agréables                                      Espaces évités
Verts / végétalisés (pergola, passage ou mur           Bruyants / avec trop de circulation / embouteillés /
végétalisé) / ouverts / aérés / de détente /           insécurisants (les tunnels, le quartier des
conviviaux / intergénérationnels / accessibles         Fougères) / moches / artificialisés / bétonnés / la
                                                       gare de Melun / le parvis de la gare d’Avon

La fonction de cet espace varie beaucoup selon les tables. Pour l’un des groupes, plus qu’un espace
vert à proprement parler, il s’agit avant tout du souhait d’une ambiance naturelle à laquelle
participeraient aussi les constructions nouvelles et où l’on puisse faire une pause. D’autres discussions
soulignent l’importance des jeux : tables de ping pong et d’échecs, jeux d’enfants, skatepark. D’autres
enfin souhaitent un espace vert aux vocations de biodiversité, de pédagogie et de jardinage (jardins
partagés).

Les discussions font apparaitre l’importance de la convivialité, d’espaces publics conçus comme lieux
de rencontre. Des participants soulignent l’importance de l’animation : ils imaginent ainsi une placette
plus urbaine, accueillant des animations ponctuelle : food truck, manifestation culturelle. Pour certains,
la convivialité est aussi liée au monde associatif. Ils posent la question d’un local dédié aux
associations, qui pourrait entre autres accueillir une AMAP.

Faciliter les déplacements
La complexité des déplacements autour de la gare est l’enjeu le plus évident pour un grand nombre de
participants. C’est à ce titre que le périmètre de la ZAC leur semble trop restreint. Ils en appellent à une
révision générale du plan de circulation, intégrant notamment le parvis de la gare et la gare routière.
Pour les piétons et cyclistes, il s’agit notamment de parvenir à renforcer la sécurité des déplacements,
en établissant une continuité de trottoirs et passages piétons ou de pistes cyclables protégées, de la
gare vers la Maison dans la Vallée et vers le Château. Les propositions d’aménagement concernent
aussi les difficultés liées à la gare et au relief. L’escalier de la rue des Yèbles est un obstacle
important qu’il est proposé de remplacer par une pente douce allant du passage Maria jusqu’à la gare
routière. Dans la continuité, l’îlot Est pourrait également accueillir une voie piétonne mettant en relation
la gare avec l’avenue du Général de Gaulle.
Les propositions concernant la gare visent à la fois l’accès aux quais et le franchissement des voies. La
nécessité d’un passage aisé pour les poussettes, fauteuils roulants, vélos et personnes avec bagages
est soulignée à maintes reprises. Le réaménagement du souterrain est souhaité, souvent en proposant
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que ses accès soient en pente douce, permettant de relier les deux îlots de la ZAC, voire la rue des
Yèbles au le parvis de la gare.
La congestion quotidienne des alentours de la gare fait craindre les conséquences qu’auront les
nouveaux aménagements, et les logements en particulier. Les recommandations des participants sont
nombreuses à cet égard : les constructions devraient être aussi peu nombreuses que possible, il
faudrait évaluer leurs conséquences en termes de circulation (notamment pour la rue Charles Meunier).
Il faudrait également créer des parkings, non seulement pour les nouveaux résidents, mais aussi afin
d’augmenter les capacités de stationnement à proximité de la gare et de la maison des sports. Des
parkings plus éloignés et desservis par des navettes sont également suggérés, à Valvins par exemple.
L’élargissement de cette offre permettrait également de lutter contre le parking sauvage.

Accueillir les touristes et visiteurs
L’importance de l’accueil touristique fait consensus parmi les participants. La signalétique autour de la
gare pourrait évoluer à court terme pour faciliter l’orientation des visiteurs, qu’il s’agisse des chemins de
randonnée, de l’offre culturelle ou d’événements. Une antenne de l’office du tourisme aurait
également sa place dans le quartier de la gare. De manière provisoire, il pourrait prendre la forme d’un
kiosque sur le parvis de la gare. La création d’une offre d’hébergement de type auberge de jeunesse
est également évoquée par chacune des tables.

Forme et fonctionnement du futur quartier
Outre les conséquences du projet pour la circulation, nombre de participants craignent que le nouveau
quartier constitue une modification trop importante de leur cadre de vie. La hauteur des futurs
bâtiments est régulièrement abordée, en citant le « mur de béton » du précédent projet, qui s’alignait
sur la hauteur de la résidence de la Châtelaine. Les riverains de l’îlot ouest évoquent en particulier les
ombres dues aux nouvelles constructions et la fermeture des vues. Ces mêmes riverains mettent aussi
en garde quant aux nuisances liées aux travaux, et craignent pour la structure des immeubles voisins
(la Châtelaine notamment).
La construction sur l’îlot est, plus vaste, semble plus consensuelle que sur l’îlot ouest. Certains
participants aimeraient réserver le petit îlot à un espace vert. D’autres imaginent plus volontiers les
commerces et services prenant place côté ouest, tandis que des logements et un espace vert
bénéficieraient de l’îlot le plus vaste. Deux groupes s’essayent à une spatialisation des hauteurs, et
préconisent de ne pas dépasser R+1 le long de la rue des Yèbles, R+3 sur le reste de l’îlot est, et R+2
sur l’îlot ouest.

La qualité et la forme architecturale des bâtiments sont spontanément évoquées par deux des cinq
tables. Il est question « d’harmonie architecturale », d’une architecture à la fois « contemporaine » et
respectueuse de son contexte, autant urbain qu’écologique. Une habitante met en garde contre des
projets essayant de mimer la tradition avec pour résultat du « faux Louis quelque chose à l’allure
mesquine et prétentieuse ». Les participants en appellent à « observer ce qui fonctionne ailleurs ».
La dimension environnementale est abordée sous un angle assez technique : les participants
mentionnent un écoquartier, une réflexion sur les performances énergétiques (allant jusqu’à la
production d’énergie), la gestion de l’eau, les matériaux.

Lorsque le fonctionnement du futur quartier est abordé, le premier terme évoqué est celui de mixité, à
la fois fonctionnelle et sociale. La dimension intergénérationnelle notamment fait écho à la convivialité
souhaitée pour l’espace public. « Il faut que l’architecture contribue à favoriser le lien social plutôt qu’à
former un ghetto » observe une participante.
Le terme d’écoquartier permet également d’évoquer quelques aspects des modes de vie, en
souhaitant par exemple que le quartier permette à ses résidents une moindre utilisation de la voiture,
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qu’il réserve une place à un projet d’habitat participatif, ou qu’il permette de petites productions
alimentaires (jardins, ruches sur les toits). Certaines remarques concernent directement la qualité de vie
des futurs résidents : la proximité des voies ferrées fait craindre les nuisances sonores, il est
recommandé à la Ville de se montrer exigeante quant à la qualité des logements bâtis : lumineux,
spacieux… La gestion est également prise en compte, avec des recommandations pour l’absence de
caves, des parkings souterrains collectifs plutôt que des boxes.

Offrir des services et des commerces
Pour aborder le thème des commerces et services, les questions posées aux participants reprenaient
des propositions faites dans le questionnaire en ligne en invitant à les prioriser et à préciser
éventuellement leurs conditions de fonctionnement.

L’importance de l’accueil touristique est confirmée ici, avec de nouvelles préconisations sur la
signalétique, un lieu d’information et une offre d’hébergement. Concernant les usagers de la gare au
quotidien, la création d’une crèche ou d’une halte garderie est très souvent évoquée, assortie
d’horaires de fonctionnement étendus. Vient ensuite l’idée d’un distributeur automatique de billets et
d’une conciergerie centralisant différents services (cordonnerie, pressing…). De manière plus
hypothétique sont évoquées la création d’une maison médicale (médecin, kinésithérapeute, analyses
médicales), d’une annexe de la médiathèque et d’un lieu d’échange de savoirs pour les séniors. On
trouve également mention d’une annexe de la police municipale.

La réflexion sur le commerce reflète l’attention portée au tourisme, avec des remarques convergeant
autour d’un magasin orienté vers les sports de plein air : vente, réparation et location de vélos et de
matériel d’escalade. Au quotidien, les suggestions des participants concernent essentiellement le petit
commerce de bouche : boulangerie, sandwicherie, boucherie, supérette, mais aussi un comptoir
destiné aux producteurs locaux. Le déplacement de la Biocoop d’Avon vers la gare est évoqué, ainsi
qu’une librairie / maison de la presse / tabac. Certaines activités sont considérées comme à éviter :
banque, assurance, agence immobilière ou enseigne d’optique.

Dans tous les cas, il est recommandé que le fonctionnement s’adapte au contexte, avec des horaires
adaptés au rythme des usagers quotidiens de la gare et des emplacements de stationnement réservés
aux commerces.

Créer des emplois
Tout en se montrant réceptifs à l’idée de destiner des locaux aux entreprises, les participants émettent
quelques réserves : il existe déjà des bureaux à Avon, qui ne trouvent pas preneur, et il en va de même
pour d’autres locaux professionnels de la zone industrielle de Valvins. Ils demandent aussi que l’on
distingue les emplois créés sur la commune des emplois existants simplement déplacés vers le quartier
de la gare. Cette remarque porte aussi sur la logique d’implantation des activités, pour laquelle la
concurrence doit être étudiée au préalable. A cet égard, un participant fait part de la rumeur d’un
programme mixte bureaux/logements/supérette à 400 mètres de la gare sur l’avenue Franklin
Roosevelt.
Au-delà des commerces et services déjà cités, les propositions proprement dites portent sur la création
d’un centre de télétravail et d’un atelier de réparation de vélos animé par une association d’insertion.

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