DOSSIER PEDAGOGIQUE - la ville inclusive 31.03 24.07 20 - La Condition Publique
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Step up, Roubaix 2022 - Mark Jenkins & Sandra Fernandez © Maxime Dufour photographies DOSSIER 22 31.03 – 24.07 20 la ville inclusive PEDAGOGIQUE
URBAIN.ES la ville inclusive 31.03 > 24.07.2022 note d’intention La ville est faite par les femmes et les hommes. universitaires, représentant·e·s de milieux En retour, elle imprime aussi notre société. La économiques, voisin·e·s, nous sommes toutes ville c’est à la fois un lieu, un espace, régi par et tous concerné·e·s. « Nous sommes tous des des règles et des usages. La ville, ce sont des féministes » clame Chimamanda Ngozi Adichie : relations sociales, économiques, culturelles. « un·e féministe est un homme ou une femme qui La ville se façonne par son histoire, par ses reconnaît que le genre est facteur d’inégalité, et institutions, par ses communautés. La ville est que nous devons agir, nous devons faire aussi modelée par les inégalités de notre société. mieux ». La Condition Publique se veut un laboratoire Regarder la ville sous l’angle de l’égalité femmes créatif, une plateforme pour que chacun puisse hommes nous a collectivement conduit à articuler esquisser une réflexion et la confronter à d’autres d’autres questions : l’identité de genre, la place approches. La Condition Publique cherche, par pour toutes les masculinités et féminités, mais les projets artistiques et culturels à questionner aussi les discriminations sociales, ethniques ou les enjeux urbains et sociaux qui nous entourent. encore l’écologie. L’enjeu de l’égalité passe donc Pourtant nous faisons le constat que, entre 2019 et par une transformation spatiale, poétique et 2021, sur 12 street artistes invité.e.s par la Condition politique en profondeur de la ville. Publique, on ne compte qu’une femme. Nous ouvrons notre saison tout d’abord avec C’est pourquoi, au printemps 2022, nous faisons le street art dont les formes contemporaines le choix de nous inscrire dans le grand combat associent recherche de viralité, poésie et de l’égalité femmes hommes en prenant la engagement. Les artistes s’expriment aujourd’hui ville comme cadre et comme horizon de notre avec force dans les villes qui deviennent la réflexion. trame de leur engagement poétique et politique. Grâce au mouvement de l’art urbain, les artistes Nous le faisons avec humilité, sans prétendre prennent la parole en dehors du filtre des musées à l’exhaustivité, et à notre façon : en invitant et des centres culturels, au plus près de tous. des actrices et des acteurs issu·e·s de milieux Le féminisme est-il présent dans l’art urbain ? très différents à se retrouver autour de cette Là encore, cette question nous ouvre à d’autres question, via un comité éditorial. Artistes visuels, formes d’engagement sur les murs et dans la ville. performeurs et performeuses, jeunes de Roubaix et d’ailleurs, sportifs et sportives, urbanistes, Si artistes et auteur.e.s organisent leur discours, comment celui-ci est-il perçu par la jeunesse 2
d’aujourd’hui ? Comment un dialogue peut-il s’installer entre elles et eux, dans lequel la parole de chacun et chacune est accompagnée et encouragée ? C’est le sens de la rencontre entre le LABO148, projet média jeunes de la Condition Publique avec d’une part les collections du fonds régional d’art contemporain de Dunkerque, et d’autre part avec la revue féministe La Déferlante. À la Condition Publique, nous avons la chance d’ouvrir nos portes régulièrement aux grandes 31.03.2022 - 18:00 vernissage expos, concert, structures métropolitaines du spectacle vivant rencontre avec les artistes dont la programmation dans le cadre de URBAIN. ES vient compléter l’approche sensible par l’engagement des corps et l’expérience puissante de l’art vivant. Nous retrouverons ainsi le Gymnase - CDCN et son festival Le Grand Bain, La rose des vents - scène nationale et le festival Les Latitudes Contemporaines. Le maillage artistique et collectif qui se dessine pourra alors accueillir des réflexions thématiques plus ouvertes. Qu’en est-il de l’égalité femmes hommes du point de vue des acteurs économiques? Des acteurs de l’urbanisme ? Quel est l’état du combat dans les espaces publics numériques et médiatiques ? C’est donc bien avec une grande fidélité à notre vocation de laboratoire culturel que nous nous engageons dans cette saison URBAIN.ES, en cultivant la multiplication des points de vue, la rencontre entre acteurs et actrices, le décloisonnement de la pensée et de l’action. L’art se place au cœur d’un espace de réflexion ouvert à toutes les composantes de notre ville. 3
URBAIN.ES sommaire OFFRE GROUPES p.5 Visites guidées expo + Parcours d’art + Expo Labo148 x FRAC +Ateliers L’EXPO p.7 - 14 Dialogue avec Magda Danysz Les artistes de l’exposition LE PARCOURS D’ART p.15-16 Hors les murs L’art urbain à la Condition Publique depuis 2017 LABO 148 p.17 Des futures désirables : Exploration rétro futuriste Décentrer le regard : la Déferlante Labo148, un projet média depuis 2017 LES ARTS VIVANTS p.18 DESIGN & FICTION + RENCONTRES- p.19 LA CONDITION PUBLIQUE - p.20-23 AXES PEDAGOGIQUES - p.25-28 INFOS PRATIQUES & RESERVATIONS - p.29 Visuel couverture : Mark Jenkins - “Blonde”, Dublin 2011 - Courtesy the artist and Danysz gallery
URBAIN.ES offre groupes VISITE GUIDEE CRENEAUX URBAIN.ES L’EXPO Mardi matin, Mercredi, jeudi, vendredi Après le succès de l’exposition 10:00 > 12:00 et 14:00 > 17:00 Street Generation(s): quarante RESERVATIONS ans d’art urbain, La Condition Pour toutes demandes de Publique propose au printemps réservations et de devis, 2022 une nouvelle exposition contactez la billetterie@ de grande ampleur dédiée laconditionpublique.com à l’art dans l’espace public. Redécouvrez la ville et ses 03 28 33 48 33 artistes via le prisme de l’égalité JAUGE femmes-hommes, à travers de Groupe de 20 visiteurs maximum nombreuses créations in-situ ou une classe et des retours en images sur des interventions dans l’espace public majeures. Durée : environ 1h Tarif : 50€ PACK VISITE GUIDEE PACK VISITE GUIDEE PACK VISITE GUIDEE URBAIN.ES L’EXPO URBAIN.ES L’EXPO URBAIN.ES L’EXPO + PARCOURS D’ART + EXPO LABO 148 x FRAC + ATELIER Depuis 2017 La Condition Lieu de transmission par le Au printemps 2022 le Labo 148 Publique met en scène faire, la Condition Publique propose une exploration rétro- l’art urbain dans un cadre et sa communauté créative futuriste du genre dans l’espace patrimonial exceptionnel, proposent de nombreuses public. En s’associant aux se transformant en une activités dans ses différents FRAC Grand Large Dunkerque véritable galerie à ciel ouvert. espaces, permettant aux et Picardie le projet esquisse Interventions spontanées ou usagers de s’engager dans les pistes de futurs désirables commandes, plongez dans le une pratique active, en écho à et imagine la transformation quartier du Pile à la découverte sa programmation. A l’occasion de nos espaces publics via de plus d’une quarantaine de la saison URBAIN.ES, nous le prisme du genre.Ce projet d’artistes. Des légendes du vous proposons de conclure média participatif porté par des graffiti, aux colleur.euse.s votre visite par un atelier de jeunes des quartiers populaires anonymes, découvrez le travail pratiques artistiques, en écho de la métropole, s’associe d’artistes locaux, nationaux et aux œuvres et techniques aussi à la revue féministe La internationaux. À travers des rencontrées lors de l’exposition. Déferlante à travers un projet techniques variées, les artistes de résidence. Découvrez la Durée : environ 2h explorent les nouvelles formes restitution de ces collaborations de l’art urbain en dialogue Tarif : 102€ dans la galerie Coucke. avec le territoire, le long d’un parcours qui ne cesse de grandir. Durée : environ 2h Durée : environ 2h Tarif : 100€ Tarif : 100€ 5
URBAIN.ES l’expo dialogue avec Magda Danysz, commissaire de l’exposition QUEL EST LE PROPOS DE S’AGIRA-T-IL D’UNE L’EXPOSITION ÉVOQUE L’EXPOSITION ? EXPOSITION MILITANTE ? L’ESPACE PUBLIC ET CONVIE DES ARTISTES A travers le travail de différents A travers cette exposition, les HABITUÉS À Y INTERVENIR, artistes, cette exposition artistes sont interrogé.es sur MAIS ELLE SE TIENT interroge les liens entre la leurs engagements. Chacun DANS UN LIEU CLOS. femme et l’espace public : aussi est en effet connu pour sa N’Y-A-T-IL PAS LÀ UNE bien la façon dont des femmes pratique dans l’espace public, CONTRADICTION ? artistes s’emparent aujourd’hui son engagement et la force de ces espaces communs, de sa voix. Tous ne sont pas La Halle B accueillera des partagés, pour y intervenir spécifiquement focalisés sur œuvres réalisées en atelier par artistiquement ; mais aussi la la question de la femme dans les artistes, mais témoignera façon dont les artistes, quel que l’espace de la cité, mais leur aussi indirectement par le soit leur genre introduisent la travail recouvre des enjeux qui biais de documents visuels figure de la femme dans leur la mettent en lumière, la révèle (papier peints, vidéos) de travail de rue. ou l’interroge. certaines interventions ayant Déployée dans la Halle B, où été réalisées dans l’espace avait eu lieu Street Generation(s) public. Par ailleurs, des Le fait de choisir de placer en 2017, cette exposition commandes seront passées à la femme et les questions mélangera dans un parcours plusieurs artistes à l’occasion de genre au cœur de la protéiforme à la fois des de l’exposition pour qu’ils ou thématique de l’exposition est interventions réalisées sur place elles réalisent des œuvres in évidemment un choix qui est spécialement pour l’occasion situ, dans et hors la Halle B. Ces loin d’être neutre. Mais l’angle par les artistes, ainsi que des œuvres seront spécifiquement d’attaque du projet est d’abord témoignages documentaires conçues en lien avec artistique, ce qui est en soi une reconstituant des interventions l’exposition et sa thématique, forme de militantisme. urbaines historiques auxquelles et parfois dans le cadre de viennent se mêler des œuvres résidences réalisées sur place originales prêtées pour La maïeutique de l’exposition qui ont permis d’approfondir la l’événement par les artistes et a été progressive, interrogeant relation des artistes au territoire des collectionneurs. chacun des artistes et leurs et à ses habitants. pratiques pour tisser peu à peu un canevas. Cette trame crée Pour l’exposition Street un parcours de découverte où Generation(s) présentée à la le visiteur est invité à explorer le Condition Publique en 2017, travail de chacun des artistes la question du message et mais aussi à s’interroger de de sa force, sa résonnance, façon ouverte sur la place de dans l’espace public s’était l’Art dans la Cité. aussi posée mais d’un point 7
de vue plus historique. Nous confins de la poésie et de avons souhaité poursuivre l’empreinte lumineuse urbaine. cette recherche et la mise en Enfin, l’exposition ne serait pas lumière de ce mouvement complète sans des interventions sans pour autant enfermer les extérieures qui questionnent artistes dans le terme galvaudé directement Roubaix comme et réducteur de « street art ».* territoire sur ces sujets et font Les artistes concernés sont ainsi de Urbain.es un projet avant tout des créateurs aux unique et singulier. démarches diverses, très profondes. Ils y consacrent depuis de nombreuses années leur carrière sans avoir besoin d’être étiquetés d’un mouvement ou d’un autre. Ici un des objectifs est de mettre en lumière et partager des pratiques artistiques engagées et engageantes. POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS SUR CES INTERVENTIONS ? Sans tout dévoiler, il est possible de partager que l’exposition a lieu à la fois dans les espaces de la Condition Publique comme la Halle B mais aussi la rue intérieure, le toit… et dans des espaces extérieurs situés à proximité du bâtiment. GALERIE DANYSZ Les interventions sont très diverses afin de montrer que La galerie Danysz est avant les pratiques des artistes dits tout une plateforme de « urbains » se sont étoffées et promotion et de soutien à des diversifiées avec le temps. C’est artistes contemporains, lieu de la beauté et la richesse de ce rencontre et de dialogue entre mouvement. Ainsi, nous avons à les artistes, les amateurs et la fois des interventions murales collectionneurs d’art. peintes par exemple par l’artiste Fondée à Paris en 1991 par New Yorkaise Maya Hayuk, Magda Danysz, la galerie n’a mais aussi la réactivation de cessé de gagner en envergure gestes forts comme l’installation depuis ses débuts parisiens, Lavazza de l’artiste français s’établissant à Shanghai, Zevs ou encore une œuvre de puis à Londres, et devenant lumière proposée par l’artiste- au fil des années un acteur poète punk anglais Robert international du monde de l’art Montgomery qui se situe aux contemporain. 8
historique : figures majeures Miss Van, Miss Tic, Invader, Lady Pink, tant d’artistes qui imagent aujourd’hui les rues du monde entier. L’exposition fera le focus sur ces figures historiques, encrées dans l’imaginaire collectif. maya hayuk (usa) Maya Hayuk est une artiste Son travail a été exposé Artiste aux multiples talents, américaine d’origine dans de nombreux musées, Maya Hayuk peint dans la ukrainienne née en 1969 à notamment au Hammer rue et en atelier, elle sculpte, Baltimore. Museum (Los Angeles), au photographie, filme, écrit. Museum of Contemporary Son style pictural vif, ses motifs Canadian Art (Toronto) ou géométriques et son obsession encore au Bonnefanten de la symétrie donnent souvent Museum (Maastricht). En 2019, la sensation de contempler elle est invitée à réaliser une ses œuvres à travers un intervention in situ dans le cadre kaléidoscope. Derrière ces de Gigantisme, la triennale d’art peintures abstraites une contemporain de Dunkerque multitude de références sont portée par le LAAC et le Frac dissimulées : un motif folklorique Grand Large-Hauts de France. ukrainien, un cosmos, l’image d’un film psychédélique… 9
icy & sot (iran) ICY né en 1985 Saman Oskouei alias ICY et leur travail, ils prennent la Sasan Oskouei alias SOT parole pour aborder des SOT né en 1991 en Iran commencent à faire parler questions importantes telles Vivent et travaillent à Brooklyn d’eux avec leurs pochoirs que la détention, les droits réalisés dans les rues de des femmes, la détresse Tabriz, une ville du nord de des migrants et des réfugiés l’Iran. Depuis, les deux frères ou encore le changement n’ont cessé de parfaire leur climatique. maîtrise de cette technique, tout En 2012, ICY & SOT émigrent aux en élargissant leur pratique à États-Unis, se sont désormais d’autres médiums : sculpture, des artistes à la renommée installations, photographie, internationale qui continuent de performances… s’inscrire dans la tradition d’un Le message politique tient art engagé et politisé. une place centrale dans mark jenkins & Sandra Fernandez (usa) Né en 1970 à Fairfax. Jenkins et Sandra Fernandez réalisent des mannequins en Vit et travaille à Washington D.C. ruban adhésif transparent à partir de moulages de corps Initié en 2003, le travail de Mark humains et les met ensuite en Jenkins relève à la fois de la scène dans l’espace public. sculpture, de l’installation et de Ses sculptures troublantes la performance. suscitent diverses réactions chez les passants et questionnent tout ce qui les entourent, la réalité, les normes et les conventions. robert montgomery Né en 1972 en Ecosse (écosse) Vit et travaille à Londres Diplômé de l’Edinburgh College of Art, Robert Montgomery est un poète post-situationniste qui crée des œuvres plastiques avec ses propres mots. L’artiste crée des poèmes, des pièces lumineuses, des poèmes de feu, des gravures sur bois et des aquarelles, le plus souvent dans l’espace public afin de capter l’attention du public d’une manière inattendue. Il s’agit pour Montgomery de résister aux images par les mots, de renvoyer à l’inconscient collectif et à notre propre pensée. 10
magda sayeg (usa) Vit et travaille au Texas Magda Sayeg est considérée comme la fondatrice en 2005 du “Guerrilla Knitting”, ou encore “Yarn-bombing” (que l’on peut traduire par tricot urbain), qui consiste à détourner des objets dans l’espace urbain en les habillant de tricots. L’artiste a habillé de laine toute une série de bâtiments, statues, arbres ou encore mobiliers urbains, elle est aujourd’hui connue à travers le monde. yz (france-angleterre) swoon (usa) Né en 1975 à Châteauroux Né en 1977 à New London Vit et travaille à Montreuil Vit et travaille à Brooklyn Yseult Digan, alias “YZ”, est une Swoon, de son vrai nom artiste franco-britannique. YZ Caledonia Dance Curry, est (prononcer “eyes”) représente diplômée du Pratt Institute en de face, à l’encre de Chine des 2002 et se perfectionne dans la figures féminines appartenant technique de la gravure. à divers groupes ethniques, Connue pour ses portraits à revêtues de parures. Ces taille humaine collés dans les portraits de femmes sont rues, c’est une artiste engagée représentés à grande échelle, dans des causes humanitaires sur de larges panneaux de et des projets communautaires. bois, de grandes feuilles de tôle, ou bien sur les murs de la Swoon explore des questions ville. sociales et environnementales, son engagement l’amène à La mémoire et la poésie graver sur des matériaux mis occupent une place importante au rebut ou recyclés qu’elle dans le travail de YZ. rehausse ensuite de couleurs à l’aide de peinture acrylique. 11
saype (suisse) eko nugroho Né en 1989 à Belfort (indonésie) Née en 1977 en Indonésie Vit et travaille à Moutier Vit et travaille Yogyakar Eko Nugroho fait de l’art pour Artiste autodidacte, Saype le peuple et fait du peuple une commence la peinture à l’âge source d’inspiration, il explore la de quatorze ans par le biais du condition souvent absurde de graffiti. Très vite, il travaille entre l’être humain. la rue et son atelier et expose ses premières œuvres en Eko Nugroho débute en tant galerie à l’âge de seize ans. que street artiste et réalise depuis fresques, peintures, Pionnier dans le domaine de dessins, installations, animations la peinture sur herbe, il réalise et broderies. depuis 2013 de gigantesques visages éphémères dans les Agé de 43 ans, Eko Nugroho paysages, avec de la peinture a été dès 1999 porté par la 100% biodégradable qu’il vague de la démocratisation prépare lui-même. de l’Indonésie, et fortement inspiré par les peintures Passionné de philosophie, sa murales communautaires, peinture explore le plus souvent surnommées “re-public art”. des problématiques liées à Profondément enracinées l’être humain. dans des thématiques de la vie indonésienne, comme le fanatisme religieux ou la corruption, ses œuvres sont à la fois très critiques, pleines d’humour et d’exubérance. zevs (france) Né en 1977 à Saverne Vit et travaille entre Paris et Berlin Né en 1977, Aguirre Schwarz est un artiste plasticien et peintre français qui, au tournant des années 2000, s’est d’abord fait connaître sous le pseudonyme de Zevs (prononcer “Zeus”), acronyme pour Zone d’Expérimentation Visuelle et Sonore. Volontiers transgressifs, ses travaux sont une réflexion critique sur la notion de pouvoir, en particulier économique. Aguirre Schwarz s’intéresse aussi au statut et à l’omniprésence des images, des marques et des logos qu’il détourne. 12
aya tarek (égypte) Née à Alexandrie, en Égypte Il était déconnectéde ses en 1989. racines arabes, neparlant que le dialecte tunisiende la langue Aya Tarek est une à la maison.À l’adolescence, peintre, une artiste de rue et dans une sortede quête de une illustratrice qui possède son identité, il acommencé à un portefeuille passionnant se plonger dansson propre de projets artistiques divers, héritage et a appris à lire et à écrire l’arabe standard.C’est de longs métrages et de au cours de cette quête qu’il collaborations artistiques qui a commencé à développer lui valent une reconnaissance son style artistique de internationale dans les grandes calligraphie,qui lui vaudra villes, de Sao Paolo à Francfort. plus tard une reconnaissance L’expérimentation est au mondiale... premier plan des activités artistiques actuelles de Tarek. Grâce à l’utilisation de supports innovants tels que la réalité virtuelle et la découverte de nouvelles formes de peinture en studio. Aya Tarek cherche à utiliser son expérience en tant qu’artiste pour revisiter ses racines dans la formation classique et se pousser dans des directions nouvelles et inexplorées. el seed (france-tunisie) eL Seed utilise la calligraphie arabe et un style distinctif pour diffuser des messages de paix, d’unité et pour souligner les points communs de l’existence humaine. Ses œuvres d’art se retrouvent dans le monde entier et visent constamment à unifier les communautés et à corriger les stéréotypes. Né en 1981 à Paris de parents tunisiens, il a passé sa jeunesse à apprendre le graffiti et le breakdance. 13
Les participantes lui JR (france) Dans la favela Morro da Providência, à Rio de Janeiro, demandent souvent de faire au Brésil, JR colle d’immenses voyager leurs histoires – afin de photos de visages et d’yeux raconter ce qu’elles ont enduré JR, né en 1986 en France, est un de femmes sur les bâtiments et dire au monde qu’elles photographe qui travaille sur la s’étalant à flanc de colline. existent. En 2010, le film, Women frontière entre l’art et l’activisme. Are Heroes, réalisé sur le projet Au Kenya, il installe sur les toits est présenté dans la sélection Pour lui, les rues sont une du bidonville de Kibera les yeux grande galerie d’art et la ville officielle du Festival de Cannes. et les visages des femmes qui est un terrain de jeu qui se prête y vivent en utilisant des bâches En nous livrant ces récits à des expositions gigantesques imperméables, ce qui leur offre JR montre à quel point la Avec le projet Women Are en outre une protection contre transmission des anciens aux Heroes, qui débute en 2007, la pluie. Ce projet fera ensuite plus jeunes est essentielle. l’artiste JR souligne le rôle le tour du monde, en Inde, au Parcours de vie, emblèmes central tenu par les femmes Cambodge, en Sierra Leone, au d’époques et d’endroits variés dans la société et mettre Libéria et au Soudan cette série s’attarde tendrement leur dignité en lumière en les sur ce qui nous constitue tous. JR travaille avec ces femmes Sans porter de jugement, photographiant dans leur vie qu’il rencontre et dont il partage quotidienne + et en placardant l’artiste nous propose un regard visuellement les parcours. Les poétique, social et avant tout les photos dans des lieux où participantes lui demandent elles prennent tout leur sens : humain. Comme le partage souvent de faire voyager leurs l’artiste : « Changer la manière leur village, les villes voisines ou histoires – afin de raconter ce à l’autre bout du monde. dont les gens voit le monde, qu’elles ont enduré et dire au est déjà une manière de faire monde qu’elles existent. changer les choses. KUBRA KHADEMI (afghanistan) Née en 1989 en Afghanistan. Après avoir réalisé la Kubra Khademi est artiste performance Armor en 2015, plasticienne et performeuse Kubra Khademi est contrainte basée à Paris. Kubra Khademi de fuir son pays. Elle se réfugie explore dans sa pratique sa à Paris et expose aujourd’hui vie en tant que femme réfugiée. son œuvre à échelle Elle a étudié aux Beaux-Arts international. de Kaboul avant de fréquenter Depuis 2017, Kubra est membre l’Université de Beaconhouse au de l’Atelier des Artistes en Exil Lahore. à Paris et fut résidente de de Là-bas, elle commence à la Cité Internationale des Arts créer des performances dans de 2017 à 2019. En 2019, Kubra l’espace publique, une pratique Khademi est sélectionnée pour qu’elle poursuit à son retour le Bourse Révélations Emerige à Kaboul, en réponse à une et a obtient un an de résidence société patriarcale extrême. à la Fondation Fiminco. 14
URBAIN.ES le parcours d’art hors les murs Depuis 2017, la Condition Publique invite plusieurs artistes à intégrer le parcours d’art urbain. En parallèle de l’exposition, les artistes Mark Jenkins, YZ ou Robert Montgomery interviendront aux côtés des oeuvres d’Ana Barriga, Jef Aérosol, Nick Walker, Lada Neoberdina, Yinka Ilori, Zoer, Breeze Yoko et d’autres dizaines d’interventions... ▲ MP5 - The Bright Room, Roubaix 2017 © Louezna Khenouch i ▲▲Lada Neoberdina - XYXX Broderies, Roubaix 2020 © Julien Pitinome © Nicolas Lee ▲YZ “Empress - Akinyi”, Uzerche 2017 - Courtesy the artist and Danysz gallery ▲Saype 15
LA CONDITION PUBLIQUE L’art urbain à la condition publique depuis 2017 Fidèle à sa vocation de laboratoire créatif, au - - croisement des projets AUTOMNE 2021 : 2022: artistiques et des enjeux APPLICATION MOBILE URBAIN.ES urbains, la Condition Publique - - investit le champ du street art Réalisée avec le soutien et contribue à faire de Roubaix du Ministère de la Culture, Entre 2018 et 2021, ils ont soutenu une ville de référence. l’application mobile permet l’art urbain à la Condition aux utilisateurs de repérer Publique : Fondation Crédit - et s’informer sur les œuvres, Mutuel Nord Europe (Mécène 2017 : STREET aussi bien du parcours d’art principal), ENGIE, Enecsol, GENERATION(S) urbain que des expositions du Fondation Décathlon, Mc Arthur - moment. Glen, EY. En 2017, “Street Generation(s) Un système de réalité – 40 ans d’art urbain” crée augmentée est également l’événement et rassemble 43 disponible pour découvrir 000 visiteurs. Une vingtaine autrement les œuvres. d’artistes réalisent des fresques in situ, dont sept dans l’espace L’application mobile de la public. Point de départ d’un Condition Publique est le fruit parcours d’art urbain qui ne d’une collaboration étroite avec cesse de grandir : Vhils, Crash, deux start-ups basées à la Tarek Benaoum, Remi Rough, Plaine Image de Tourcoing (le Jef Aérosol, Nasty, C215, Zoer. Hub européenne des industries créatives), Ideine et AirThink, qui apportent des savoir- - faire technologiques pointus 2018 > 2021 : NEXT en matière de transformation GENERATION(S) digitale et de la réalité - augmentée. Avec le soutien de mécènes locaux, NEXT GENERATION(S) explore les nouvelles formes de l’art urbain en invitant les artistes à dialoguer avec le territoire. Le parcours autour de la Condition Publique s’étoffe avec entre autres Ana Barriga, Sylvain Ristori, Zoer, Lada Neoberdina, Kelu Abstract, LX One, Quintessenz, Breeze Yoko, Serge Attukwei Clottey... Remi Rough, 2017, Roubaix ©Louezna Khenouchi 16
URBAIN.ES le labo148 “des futurs désirables” le labo148 revisite la collection du FRAC le labo 148, projet média “décentrer le regard” ré- depuis 2017 sidence de la revue La Déferlante Chroniques et Depuis 2017, le LABO148, porté masterclasses par la Condition Publique, en- Depuis le mois de septembre, La gage les jeunes des quartiers Déferlante est en résidence au populaires de la métropole lil- sein du Labo 148, dans le cadre loise à produire leurs propres des ateliers d’écriture du mardi contenus, audiovisuels, photo, soir dans l’objectif de coproduire écriture, sons, expositions, do- avec les jeunes du Labo, des cumentaires... pour que leurs chroniques traitauvres du FRAC, voix portent dans l’espace mé- entreprenant une archéologie diatique et en écho aux thèmes du présent pour mieux esquisser explorés à la Condition Publique 31.03.2022 - 18:00 les pistes de futurs désirables : logement, travail, le corps, la ré- et imaginer la transformation de volte, les élections européennes, vernissage expos, nos espaces publics au prisme les discriminations, identité(s),... concert, rencontre du gent de leur expérience du Ce projet, financé par le Plan avec les artistes genre dans l’espace public. d’investissement pour l’avenir Quatre d’entre elles seront pu- de la Métropole Européenne de bliées dans la Déferlante, les Lille, par le CGET et en partena- autres seront retravaillées sous riat avec l’Ecole supérieure du la forme de podcast ou d’instal- journalisme de Lille, réunit une lation sonores. rédaction d’une quarantaine de Cette résidence se poursuivra jeunes chaque année. au printemps 2022 par l’organi- sation d’une série de Mastercass une exploration rétrofutu- ouvertes au public questionnant riste du genre dans l’es- la construction et l’investissement pace public de l’espace publique au prisme du genre. Le Labo148 s’associe aux FRAC Grand large de Dunkerque et Pi- cardie pour un regard croisé sur leurs collections. Dans la galerie Coucke de la Condition Publique, les productions du LABO148 seront des réactions face aux œuvres sélectionnées. De la découverte des métiers à des masterclass avec des commis- saires (Julie Crenn) et des artistes (Justine Pluvinage), un échange étroit entre les équipes du FRAC et les jeunes du Labo148 permet de questionner le monde de l’art contemporain. 17
URBAIN.ES arts vivants La Condition Publique ouvre le plateau de sa salle de spectacle aux actrices et acteurs métropolitains. Comment contribuent-ils chacun au débat qui s’engage ? spectacles spectacle avec spectacles les latitudes avec la rose avec le des vents contemporaines gymnase cdcn - scène Depuis sa création, ce festival nomade nationale Lille Centre de développement chorégraphique national pluridisciplinaire, s’est affirmé comme un espace d’ouverture Métropole situé à Roubaix. Leur aux démarches artistiques qui programmation est rythmée Villeneuve par 3 festivals, qui sont les s’engagent dans les recherches esthétiques, d’Ascq temps forts de l’année, avec notamment le festival “Le sensibles ou relationnelles avec les publics. - Grand Bain” au printemps. « SHOW GIRL » - MARLENE SALDANA ET - KUBRA KHADEMI JONATHAN DRILLET « PEOPLE UNITED » - Jeudi 24 mairs 2022 JOANNE LEIGHTON « ARCA OSTINATA » - AVEC LE BALLET DU NORD NINO LAISNÉ / Vendredi 1er avril 2022 DANIEL ZAPICO « DÉBANDADE » - OLIVIA GRANDVILLE CIE LA SPIRALE DE « GUÉRILLÈRES » CAROLINE MARTA IZQUIERDO MUÑOZ + les Vendredi 20 mai 2022 concerts-club - « NYX » Jeudi 24 mars 2022 - du vendredi CAMILLE ET FABRICE « L’EPOUSE » Chaque semaine, la Condition Publique propose un concert MELQUIOT REBECCA JOURNO dans son club. Vendredi 1er avril 2022 Une programmation circuit Mer 04, Jeu 05 et Ven 06 mai 2022 - court. - « SWAN LAKE » CLUB GUY & RONI Mer 01, Jeu 02 et Ven 03 juin 2022 Première Française - 18
URBAIN.ES rencontres En écho à la programmation artistique et culturelle, la Condition Publique et ses partenaires prolongent la réflexion en programmant plusieurs journées de débats. la ville inclusive 13.05.2022 URBAIN.ES avec le Comité Grand Lille et l’Institut Choiseul architecture, urbanisme et design & fiction genre 12.05.2022 de la question Trois groupes (les jeunes du Labo 148, les agents de la mé- avec la MEL et la Ville de du genre dans tropole européenne de Lille et Roubaix. l’espace public des femmes de Roubaix) seront constitués pour traiter la ques- tion du futur désirable. Le Design d’expérience est rencontres une méthode de création qui permet de mettre en relations Après la phase d’imagination, ces groupes de travail concré- à venir des êtres vivants, des objets, tiseront un objet/une œuvre qui des espaces et des pensées. sera mise en oeuvre au coeur Avec le FRAC Grand Large, Il est d’abord un processus de de l’exposition “Des futurs dési- réflexion inter-disciplinaire, puis rables”. la Déferlante et Latitudes une philosophie pratique qui contemporaines, Parkour59... se veut systémique et centrée Un projet imaginé avec Nathalie vivant ! On le qualifie de design Sejean, multi-media storyteller global, car il implique d’étudier ou fabriqueuse d’histoires et le une situation dans son en- co.collectif, designers d’expé- semble, ce qui nécessite de rience. créer une synergie entre divers domaines du design (design Après la phase d’imagination, produit + design d’interface + ces groupes de travail concré- design graphique + scénogra- tiseront un objet/une œuvre qui phie...). Un dispositif scénarisé sera mise en oeuvre au coeur peut acquérir une multitude de l’exposition “Des futurs dési- de pouvoirs tels que : créer le rables”. débat, l’émotion, amuser, ques- tionner, faire apprendre, mais surtout (re) connecter ! Sa finalité est de questionner nos expé- riences de vie de manière à les rendre accessibles, sensibles et sensées. 19
LA CONDITION PUBLIQUE LA UNE COMMUNAUTÉ CRÉATIVE CONDITION Une communauté engagée PUBLIQUE un laboratoire créatif La Condition Publique est un laboratoire créatif permettant la rencontre entre les acteurs artistiques, culturels ou créatifs et les enjeux urbains, sociaux ou environnementaux. Terrain de jeu sans limite, tiers- lieu ancré dans son quartier, la Condition Publique envisage la créativité comme un levier pour Skatepark Colorama © Maxime Dufour Rue couverte © Nicolas Lee l’innovation et la transition d’un territoire. Egalement riche de son patrimoine, cet ancien lieu de conditionnement et de stockage des matières textiles s’étend sur 10 000m2 où l’architecture associe l’élégance du bois, l’authenticité de la brique et la modernité du métal. Grandes halles, café, toits- terrasses, verrière, laboratoires, Beaurepair... la Condition Publique foisonne d’espaces qui témoignent de la multitude d’activités et de publics qui la Rencontres Tiers-lieux, le choc des cultures © Jérémy Paoloni traversent. Chiffres clés : + de 100 000 visiteurs par an + de 20 000 followers facebook La verrière nouvellement aménagée en lieu de vie Design Blink et NonPareil © F. Iovino
un (tiers-) lieu - UNE COMMUNAUTÉ - UN LIEU DU QUOTIDIEN du quotidien CRÉATIVE POUR LE QUARTIER - - - Labellisée Fabrique de Territoire, Un café, un restaurant, des UN PATRIMOINE la Condition Publique se vit aussi rendez-vous conviviaux EXCEPTIONNEL commme un outil de capacitation réguliers, des ateliers créatifs - et de développpement avec parents enfants, un repair Autrefois dédié au stockage et l’inter de partenaires, dans et café, des toits terrasses. Le contrôle des matières textiles, le hors les murs. Une vingtaine lieu propose une large palette bâtiment classé et réhabilité par de structures sont hébergées d’activités aux publics, au Patrick Bouchain en 2004, recèle à la Condition Publique : quotidien. de pépites architecturales à (re) artistes, collectifs, associations, découvrir. coopératives. Construction du skatepark dans la Halle C © Julien Pitinome - Collectif Oeil Rue Couverte © Maxime Dufour DJ set au Beau Repaire © Nicolas Lee 21
LA UNE COMMUNAUTÉ CRÉATIVE CONDITION Une communauté engagée PUBLIQUE programmes et résidences Dans le champ culturel, artistique et de l’innovation sociale, la Condition Publique explore différents programmes au long cours destinés à faire monter le territoire en compétences et à inviter des artistes à dialoguer avec l’écosystème. Le Labo148, agence de production journalistique et artistique destinée aux jeunes de 15 à 30 ans, en partenariat Fresque de Zoer - Solara Sequences avec l’ESJ Lille. Repair Cafe © Nicolas Lee © Julien Pitinome - Collectif Oeil La FAB, un programme pour Emission radio du Labo 148 © Julien Pitinome - Collectif Oeil faire ensemble, avec son fablab, son atelier de construction, ses programmes d’insertion, ses ateliers tous publics et ses accueils en résidence de création. Next Generation(s), un fonds dédié à l’art urbain, soutenu par un collectif d’entreprises partenaires, destiné à explorer les nouvelles formes, en dialogue avec le territoire.
Exit Frame, elle montre une saisons et progammation généreuse et événements pluridisicplinaire : exposition, créations et résidences, performances, festival Pile au Rythmant les années, les RDV... saisons thématiques viennent colorer les événements, lieux, et programmes de la Condition Publique. Concerts, spectacles, grands événements viennent rythmer la vie du laboratoire créatif. Chaque année, le festival Pile au RDV, conçu comme un projet participatif continu, se déploie sur les bords du canal de Roubaix, réinventant un futur désirable pour l’ancien site industriel. Camping sur les toîts © YES WE CAMP Street Generation(s) (2017) Au printemps 2017, la Condition Publique donnait un coup de projecteur sur l’art urbain à Roubaix avec son exposition Street Generation(s), une grande Festival FIREWORKS © E. Lionet rétrospective de 40 ans de street art à travers les œuvres de 50 artistes de renom et des interventions in situ. Habitarium (2018) La saison Habitarium prenait le pari de croiser des regards d’artistes, d’urbanistes, d’architectes, d’entrepreneurs et bien d’autres acteurs de la Installation Capital Corpses II de Ibrahim Mahama société civile, pour interroger © Nicolas Lee l’habitat et son devenir face aux défis du monde actuel. Un Quartier Généreux (2021) Organisée dans le cadre de la Saison Africa2020 et avec la complicité du collectif d’artistes 23
URBAIN.ES axes pédagogiques Découvrez toutes les facettes du projet culturel de la Condition Publique à travers une offre de visites guidées, ateliers découvertes et spectacle vivant. Chaque proposition peut être visites guidées construite pour s’adapter au mieux aux La Condition Publique propose Visite exposition URBAIN.E.S besoins de vos groupes. quatre parcours de visite aux (Re)découvrez l’art urbain à Contactez-nous pour groupes en lien avec la sai- travers le prisme de l’égalité échanger à ce sujet. son URBAIN.E.S. Chaque visite femmes-hommes. guidée est pensée sur mesure pour correspondre aux projets Visite exposition URBAIN.E.S de votre groupe. Les visites sont + Parcours d’art assurées par notre équipe de Explorez les nouvelles formes de médiation culturelle et peuvent l’art urbain en dialogue avec le être préparées ou approfondies patrimoine roubaisien. grâce aux axes pédagogiques suivants. Visite exposition URBAIN.E.S + Exposition Labo148 Le Labo148, projet média parti- cipatif, propose une exploration du genre dans l’espace public en lien avec les collections des FRAC Dunkerque et Picardie. Visite exposition URBAIN.E.S + Atelier En écho aux oeuvres et tech- niques rencontrées dans l’expo- sition Urbain.e.s, concluez votre visite par un atelier de pratique artistique. 24
1. l’art dans l’espace public son histoire et ses formes La ville, son histoire, Lorsque l’on parle d’art urbain, Le contexte (historique, géogra- son architecture ou on pense à ses origines amé- phique, démographique) des encore ses habitants, ont ricaines, avec la pratique du lieux où interviennent les artistes toujours été des sources tag à la fin des années 60, puis est un élément important dans d’inspirations pour dans une recherche d’innova- le processus de création. On les artistes. Retraçons tion graphique, avec la nais- le remarque avec les interven- les différentes formes sance et l’essor du graffiti dans tions des artistes tout au long d’interventions et les les années 70. Malgré une dure du parcours d’art, cela peut artistes qui ont marqués répression, cette expression mu- prendre la forme de broderie l’espace public par leur rale illégale finira par rencontrer urbaine avec Lada Neoberdina, travail. le succès en galerie et toucher la mixité présente dans les po- l’Europe. Dans les années 80, choirs de Jef Aérosol. De même c’est un nouveau chapitre qui les œuvres de Mark Jenkins et s’écrit. On voit une nouvelle Robert Montgomery elles aussi génération d’artistes, qui, tout ne manquent pas d’interpeller le en revendiquant une culture public pour questionner l’en- graffiti commune, réinventent vironnement dans lequel elles les modes d’expression de l’art sont mises en scène. urbain. De nouvelles techniques Dans la Halle B, des perfor- L’art dans l’espace public est se développent mais c’est aussi mances marquantes dans l’his- pluriel, il n y a pas une seule une reconnaissance des insti- toire de la création dans l’es- façon de le définir. tutions qui transforme le futur de pace public seront retracées, à On peut penser au 1% artistique, ce courant dans les années 90. l’image du “visual kidnapping” qui impose de réserver un Sa réputation vandale s’efface de Zevs. pourcentage du coût total des peu à peu pour être plus large- ouvrages publics pour y intégrer ment acceptée par les usa- une œuvre d’art. D’une façon ger.e.s de l’espace public. Dans plus ponctuelle, les grandes les galeries et sur les murs, des manifestations annuelles, à œuvres de plus en plus enga- l’image des événements de gées voient le jour. Ces prises lille3000, proposent une autre façon d’investir l’espace pu- de position flirtent parfois avec la performance pour proposer cycle blic à travers des installations un véritable dialogue avec leur Du CP à la Terminale et performances. Mais aussi, environnement et leur public. hors de nos centres urbains, on peut parfois parler de land art, Ces cinq dernières années, à matières Histoire, Art plastique, Anglais, lorsque des interventions monu- travers une série d’expositions Géographie mentales sont élaborées dans, et une dizaine de résidences, et avec, la nature. Le mouve- La Condition Publique invite des ment situationniste qui souhaitait artistes à expérimenter de nou- thématiques « changer la ville pour changer velles démarches, s’éloignant Occupation politique, perfor- la vie » a proposé des interven- des techniques traditionnelles mance artistique, dénoncer, tions artistiques et politiques qui de l’art urbain, mais plus que street art, 1% artistique, land art, inspireront ensuite les messages jamais en interaction avec la ville commande publique, décorer, muraux de Mai 68. et ses habitant.e.s. projet citoyen, art de rue, illéga- En investissant les champs de lité De toutes ces formes d’actions l’urbanisme et de l’innovation artistiques dans l’espace public, réunissant l’interaction avec le sociale, en dialogue avec le patrimoine industriel de Roubaix ressources public, l’accessibilité, et l’aspect et en lien avec l’histoire de ses Mini série Arte en 10 épisodes : éphémère, nous choisissons habitant.e.s, les oeuvres in situ The rise of graffiti writing dans le cadre de l’exposition présentées dans le cadre de URBAIN.ES et du projet engagé la saison URBAIN.ES proposent Anthologie du street art PAR par la Condition Publique sur les un espace de réflexion sur les Magda Danysz murs de Roubaix depuis 2017 de enjeux que face notre espace nous pencher plus précisément public en vue d’une ville plus Exploration de l’art urbain en 4 sur la question de l’art urbain. inclusive. docus du Ministère de la Culture 25
2. Quelle place pour la Femme dans l’espace public ? Dès le plus jeune âge Originellement exclues des La Condition Publique qui les femmes sont rejetées écoles d’art, et dépendantes du pousse cette saison une ré- en périphérie de bon vouloir paternel pour ob- flexion vers une ville plus in- l’espace public, espace tenir une formation, les femmes clusive pour tou.te.s choisit de genré qui reflète les ont pourtant toujours participé présenter le travail de celles systèmes de domination à la vie artistique étant cepen- et ceux qui questionnent l’ap- qui imprègnent notre dant reléguées aux pratiques propriation de l’espace public société. Quelles considérées comme mineures, par les femmes. Des murs de réponses artistiques ou cantonnées à leur statut de graffitis de Lady K, aux œuvres tendent à rendre une muses et modèles. hommages de Yz et Swoon appropriation de ces Aujourd’hui au contraire, bien en passant par les punchlines espaces par les femmes que les femmes soient majori- engagées et poétiques de Miss possible ? taires dans les écoles d’art, elles Tic. se retrouvent progressivement La place et les représentations moins programmées et moins de la femme dans l’espace pu- payées que leurs homologues blic sont au coeur de la perfor- masculins. Les femmes ont mance de Zevs, Saype lui nous certes obtenu plus de visibilité rapelle la présence des femmes mais la parité n’est toujours pas à travers le passé industriel de atteinte. Ce problème touche la ville et Icy et Sot revendiquent tous les courants artistiques y l’égalité entre la femme et compris les interventions dans l’homme. l’espace public. inspiré.e par YZ, Miss Tic, Magda Sayeg, Lady Pink, Zevs, Icy & Sot, Maya Hayuk Les femmes sont depuis tou- cycle Du CM1 à la Terminale jours associées à l’espace domestique et privé, exclues de l’espace public il deviendra tar- matières divement un espace de reven- Histoire, Art plastique, dication pour elles. En France on Philosophie, Enseignement pense notamment aux soulè- moral et civique vements face à la disette, aux suffragettes, ou au Mouvement de Libération de la Femme. thématiques Muse, suffragette, égalité, Or, malgré les avancées et émancipation, colleuses, hom- droits obtenus, et en dépit mage, discrimination, manifesta- d’appropriations ponctuelles, le tion, harcèlement de rue, occu- constat est fait dès la cour de per, flâner, circuler, matrimoine, récréation, l’espace public reste comportement sexiste pensé d’un point de vue mascu- lin et inadapté pour les usages et circulations de tou.te.s. En ressources Carte du matrimoine roubaisien parallèle des problématiques d’occupation, diverses initia- Le street art au féminin Arte tives s’emploient à représen- ter et valoriser dans nos villes Figures de graffeuses l’héritage culturel que l’on doit aux femmes, on parle alors de Podcast 3minutes contre les matrimoine. stéréotypes de genre 26
3. Art dans l’espace public & engagement écologique De nombreux.ses pleine transformation, avec de des matériaux de récupération artistes inspiré.e.s nombreux aménagements en ou de Saype qui a élaboré une par nos espaces vue d’une ville plus piétonne et peinture 100% biodégradable urbains en pleine végétalisée. En écho au mou- pour pouvoir créer des fresques mutation, retranscrivent vement zéro déchet, le pay- écoresponsables dans l’herbe. dans leur travail sage urbain se transforme : vers Tous deux présenteront de nou- leurs engagements une ville créative, respectueuse velles œuvres dans le cadre de écologiques en parallèle de son environnement et plus la saison URBAIN.ES, aux côtés de leur prise de position inclusive. de Robert Montgomery. en faveur des femmes. A mi-chemin entre ces Aujourd’hui le territoire urbain est Mais ces questions ont déjà été deux préoccupations, devenu un lieu clé pour inter- abordées le long du parcours l’écoféminisme peller sur les dérives de nos d’art avec le travail de Serge dénonce le système de sociétés. A travers leur travail les Attukwei Clottey, qui base son domination responsable artistes participant à la saison travail sur le réemploi de bidons à la fois de la destruction URBAIN.ES choisissent d’inter- de plastique, ou encore Zoer de l’environnement et de peller le public sur leurs excès qui se penche sur la transition l’oppression des femmes. tout en minimisant leur impact industrielle et Sylvain Ristori qui sur la nature. A l’image de YZ dialogue avec le patrimoine La nature a toujours été une qui compose ses portraits avec roubaisien. source d’inspiration pour les artistes. Dans les années 60 se développe un mouvement qui non seulement s’inspire de la nature, utilisant à la fois son cadre et sa matière, mais dé- livre également un message de protection. A mi-chemin entre art et mobilisation de nombreuses inspiré.e par YZ, Saype, Swoon, Zoer, Serge œuvres rendent possible une Attukwei Clottey, Duo Oran, Eko autre sensibilisation aux ques- Nugroho tions environnementales. A travers une émotion artistique, parfois plus efficace qu’un dis- cycle cours moralisateur, les artistes Du CP à la Terminale parviennent à fédérer leur pu- blic et le rendre acteur d’un futur plus respectueux. matières Histoire, Géographie, Éducation Après l’âge d’or lié au textile et le citoyenne, Art plastique processus de désindustrialisa- tion amorcé dans les années 70, aujourd’hui Roubaix cherche à se réinventer. Comment donner thématiques Société de consommation, une deuxième vie à notre pa- déchet, gestion des ressources, trimoine industriel tout en étant gaspillage, recycler, dévelop- respectueux de l’environnement pement durable, réemployer, ? Comment sublimer les vestiges écologie, post industriel, mère du passé tout en s’adaptant à nature, écoféminisme, change- nos nouveaux modes de vie ? ment climatique, désindustriali- Quelques réponses sont à ob- sation, réhabilitation server dans le quartier du Pile. A l’image de la Condition Publique, ancien lieu de stockage réhabili- ressources té pour devenir un lieu culturel et Ecoféminisme en question lieu de vie pour tou.te.s en 2004. Et le quartier lui-même est en Podcast - L’art se met-il au vert 27
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