DOSSIER PEDAGOGIQUE SUPERHEROES NEVER DIE. COMICS AND JEWISH MEMORIES - Musée Juif de Belgique

La page est créée Jean-Pierre Lecomte
 
CONTINUER À LIRE
DOSSIER PEDAGOGIQUE SUPERHEROES NEVER DIE. COMICS AND JEWISH MEMORIES - Musée Juif de Belgique
DOSSIER PEDAGOGIQUE
SUPERHEROES NEVER DIE. COMICS AND JEWISH MEMORIES
DOSSIER PEDAGOGIQUE SUPERHEROES NEVER DIE. COMICS AND JEWISH MEMORIES - Musée Juif de Belgique
DOSSIER PEDAGOGIQUE SUPERHEROES NEVER DIE. COMICS AND JEWISH MEMORIES - Musée Juif de Belgique
SOMMAIRE

1. Pourquoi cette exposition au Musée Juif de Belgique?             4

2. De quoi parle l’exposition?   							                            6

      - Du shtetl à la « métropole dévorante » (1914–1936) 				     7

      - Justiciers et super-héros (1938-1979) 						                9

      - Eisner : du comic book au roman graphique (1933-1990)       11

 - Narration mémorielle (1952 – 2001)                               12

 - Les super-héros ne meurent jamais (1966 – 2019)                  13

3. Au musée											 14

      - Les visites et les ateliers								 14

      - Pistes d’activités pédagogiques							 17

4.  En classe                     20
       - Avant la visite

      - Après la visite

En pratique											 24

Annexes 											 26
DOSSIER PEDAGOGIQUE SUPERHEROES NEVER DIE. COMICS AND JEWISH MEMORIES - Musée Juif de Belgique
POURQUOI CETTE EXPOSITION AU
MUSEE JUIF DE BELGIQUE?

                                                                           © Nicolas Lobet

Le Musée Juif de Belgique présente Superheroes Never Die. Comics and Jewish Memories
du 8 novembre 2019 au 26 avril 2020.

Organisée en partenariat avec le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris et le Joods Historisch
Museum d’Amsterdam, cette exposition a été actualisée pour l’occasion par Bruno Benvindo et Karim
Tall.

Peu de gens le savent, mais de nombreux créateurs de super-héros nés au 20e siècle sont juifs. The
Avengers, Superman, Captain America ou encore Spider-Man ont été imaginés par des auteurs et des-
sinateurs dont les familles avaient récemment immigré aux États-Unis. À travers plus de 200 œuvres,
le public découvre comment la bande dessinée américaine s’entremêle, depuis ses débuts jusqu’à au-
jourd’hui, aux tumultes de l’Histoire.

Après avoir vu le jour au Musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris, et voyagé partout de l’Europe
au Brésil en passant par l’Australie, l’exposition Superheroes Never Die. Comics and Jewish Memories
arrive enfin en Belgique dans une version revue et actualisée.

Elle retrace en cinq volets chronologiques l’histoire de la bande dessinée américaine, depuis les « co-
mics strips » publiés dans la presse au début du 20e siècle jusqu’aux bandes dessinées contemporaines,
avec comme fil rouge les super-héros de Marvel et DC Comics, mais aussi la scène underground de
l’après-guerre et les romans graphiques. De nombreuses planches originales sont présentées, notam-
ment celles des X-Men et de Captain America, que l’on doit au « king of comics » Jack Kirby, sans oublier
des œuvres uniques de Will Eisner ou Art Spiegelman.

                                                                                                            4
DOSSIER PEDAGOGIQUE SUPERHEROES NEVER DIE. COMICS AND JEWISH MEMORIES - Musée Juif de Belgique
© Nicolas Lobet

Fuyant l’oppression et les pogroms, à la poursuite du rêve américain, une première génération d’im-
migrés juifs débarquent à New York au début du 20e siècle, et expriment le choc des cultures et leurs
difficultés à s’intégrer dans des cartoons publiés dans la presse. Après la grande dépression de 1929 et
face à la montée du fascisme en Europe, une seconde génération d’immigrés juifs, si soucieux de s’inté-
grer qu’ils dissimulent souvent leurs patronymes aux consonances étrangères, se fascine pour l’univers
naissant des comic books. C’est à ce moment qu’apparaissent les premiers super-héros. En 1938, sous la
plume de Jerry Siegel et Joe Shuster, Superman fait sa première apparition dans Action Comics.

Une partie de l’exposition est consacrée à Will Eisner, créateur du Spirit mais aussi auteur de ce qu’on
considère aujourd’hui comme le premier roman graphique : A contract with God. Dans une grande liber-
té, Eisner entremêle textes et images, sortant du canevas de la bande dessinée classique : il n’est plus
question de super-héros, mais bien de la vie quotidienne des Juifs à New York.

Dans la seconde moitié du 20e siècle, la scène underground se développe, marquée par un engagement
politique fort et une volonté plus grande des auteurs de questionner leur judéité. La bande dessinée ac-
quiert ses lettres de noblesse, devient un art à part entière, non plus réservé uniquement à la jeunesse.
Citons évidemment Maus de Art Spiegelman, qui aborde le thème de la Shoah et reçoit le Prix Pulitzer
en 1992, événement sans précédent pour une bande dessinée.

Superheroes Never Die. Comics and Jewish Memories se termine sur la place toujours grandissante des
super-héros dans nos cultures contemporaines. Les causes qu’ils défendent ont changé, pour s’ouvrir
aujourd’hui aux inégalités de genre, d’ethnie ou d’orientation sexuelle. Mais les questions d’identité et
d’émancipation, déjà abordées dans les années 1930, y restent bien présentes. Ces figures archétypales
sont désormais moquées dans la bande dessinée elle-même, à l’instar des satires aussi sombres qu’hila-
rantes de Rick Veitch qui quitte DC Comics pour éviter la censure. Jusque dans cette veine parodique,
le constat demeure pourtant implacable : une société en crise a besoin de super-héros.

Produite en partenariat avec le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris et le Joods Historisch Mu-
seum d’Amsterdam, l’exposition repose sur une idée originale d’Anne Hélène Hoog. Bruno Benvindo,
historien et directeur des expositions du Musée juif de Belgique a travaillé pour cette occasion avec
Karim Tall, curateur d’expositions et spécialiste de bandes dessinées.

                                                                                                            5
DOSSIER PEDAGOGIQUE SUPERHEROES NEVER DIE. COMICS AND JEWISH MEMORIES - Musée Juif de Belgique
DE QUOI PARLE L’EXPOSITION?

                                                                           © Nicolas Lobet

Comment naissent les super-héros? ‘Superheroes Never Die. Comics and Jewish Memories’ raconte
comment la bande dessinée américaine s’entremêle, depuis ses débuts et jusqu’à aujourd’hui, aux tu-
multes de l’Histoire. Au début du 20e siècle, une première génération de dessinateurs juifs ayant fui
l’Europe raconte avec humour, en yiddish comme en anglais, le choc culturel auquel elle fait face en
suivant son « rêve américain ».

Une deuxième génération se fascine, elle, pour l’univers naissant des comics. C’est à ces immigrés juifs
si soucieux de s’intégrer qu’ils dissimulent parfois leurs patronymes aux consonances étrangères que
l’on doit les plus célèbres super-héros : Batman, Superman, Captain America, ou encore Spider-Man. Au
terme des années 1930, ces personnages s’imposent comme des figures rassurantes dans un contexte
de crise économique et de montée du fascisme. Êtres solitaires dans la jungle urbaine, souvent mal inté-
grés et parfois rejetés, ces premiers super-héros ne sont pourtant définis par aucune identité ethnique
ou religieuse.

À partir de la fin des années 1960, certains super-héros laissent peu à peu transparaître des signes plus
explicites d’identité juive. Des parts significatives de l’expérience juive trouvent désormais une place
dans les comics. À cette époque émerge aussi une bande dessinée plus adulte, plus audacieuse, plus
introspective. De Will Eisner, pionner du roman graphique, à Art Spiegelman, le créateur de Maus, une
nouvelle forme de narration mémorielle voit le jour. Traversée par la mémoire de la Shoah, elle donne
ses lettres de noblesse au neuvième art américain.

Les super-héros occupent aujourd’hui une place toujours grandissante dans nos cultures contempo-
raines. Les causes qu’ils défendent, portées par d’autres minorités, ont changé. Elles s’ouvrent à présent
aux inégalités de genre, d’ethnie ou de sexualité. Mais les questions d’identité et d’émancipation déjà
abordées dans les années 1930, s’y lisent encore. Et si ces figures archétypales sont désormais moquées
jusque dans la bande dessinée elle-même, le constat n’en demeure pas moins implacable : une société
en crise a besoin de super-héros.

                                                                                                             6
DOSSIER PEDAGOGIQUE SUPERHEROES NEVER DIE. COMICS AND JEWISH MEMORIES - Musée Juif de Belgique
Une partie de l’exposition est consacrée à Will Eisner, créateur du Spirit mais aussi auteur de ce qu’on
considère aujourd’hui comme le premier roman graphique : A contract with God. Dans une grande liber-
té, Eisner entremêle textes et images, sortant du canevas de la bande dessinée classique : il n’est plus
question de super-héros, mais bien de la vie quotidienne des Juifs à New York.

Dans la seconde moitié du 20e siècle, la scène underground se développe, marquée par un engagement
politique fort et une volonté plus grande des auteurs de questionner leur judéité. La bande dessinée ac-
quiert ses lettres de noblesse, devient un art à part entière, non plus réservé uniquement à la jeunesse.
Citons évidemment Maus de Art Spiegelman, qui aborde le thème de la Shoah et reçoit le Prix Pulitzer
en 1992, événement sans précédent pour une bande dessinée.

Superheroes Never Die. Comics and Jewish Memories se termine sur la place toujours grandissante des
super-héros dans nos cultures contemporaines. Les causes qu’ils défendent ont changées, pour s’ouvrir
aujourd’hui aux inégalités de genre, d’ethnie ou d’orientation sexuelle. Mais les questions d’identité et
d’émancipation, déjà abordées dans les années 1930, y restent bien présentes. Ces figures archétypales
sont désormais moquées dans la bande dessinée ellemême, à l’instar des satires aussi sombres qu’hila-
rantes de Rick Veitch qui quitte DC Comics pour éviter la censure. Jusque dans cette veine parodique,
le constat demeure pourtant implacable : une société en crise a besoin de super-héros.

Produite en partenariat avec le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris et le Joods Historisch Mu-
seum d’Amsterdam, l’exposition repose sur une idée originale d’Anne Hélène Hoog. Bruno Benvindo,
historien et directeur des expositions du Musée juif de Belgique a travaillé pour cette occasion avec
Karim Tall, curateur d’expositions et spécialiste de bandes dessinées.

- Du shtetl à la « métropole dévorante » (1914–1936)

La première moitié du 20e siècle voit l’émergence d’une génération
pionnière d’auteurs et de dessinateurs juifs américains. La plupart sont
issus de familles fraîchement immigrées, qui avaient fui l’antisémitisme et la misère régnant en Europe
pour s’installer à New York dans le Lower East Side, à Brooklyn ou dans le Bronx. Leurs strips racontent,
souvent avec humour, le choc culturel auquel cette génération fait face en poursuivant son « rêve amé-
ricain ».

Paraissant dans des journaux juifs publiés en yiddish (Zuni Maud) ou en anglais (Harry Hershfield, Milt
Gross), ces bandes dessinées plongent leurs personnages dans la « métropole dévorante » qu’est New
York. Comiques et attachants, ces personnages sont animés par une volonté d’ascension sociale et par
un engagement passionné pour la démocratie. Ils utilisent souvent ce qu’on appelle le « yinglish », mé-
lange de leur langue maternelle (mame loshen, en yiddish) et de l’anglais. Ces « cartoons » et « funnies »
contribuent directement à forger l’image de l’immigrant juif aux prises avec les mécanismes transitoires
de l’intégration.

D’autres artistes, par contre, choisissent la voie du pur divertissement et de la satire sociale, sans jamais
laisser leurs origines interférer avec leur sujet.

                                                                                                                7
DOSSIER PEDAGOGIQUE SUPERHEROES NEVER DIE. COMICS AND JEWISH MEMORIES - Musée Juif de Belgique
Questions de réflexion possibles à poser aux élèves:

  • Quels sont les enjeux pour un migrant quand il arrive dans un nouveau pays?

    • Que signifie la notion d’intégration pour vous?

    Quels indices nous montrent la judéité des personnages?

    • Quelle différence peut-on observer entre ces “strips” publiés dans la presse et
      les bandes dessinées dites “classiques”?

                                                                                             8
DOSSIER PEDAGOGIQUE SUPERHEROES NEVER DIE. COMICS AND JEWISH MEMORIES - Musée Juif de Belgique
- Justiciers et super-héros (1938-1979)

L’apparition des super-héros dans la bande dessinée est liée au processus d’intégration des immigrés
juifs  aux Etats-Unis. Au cours des années 1930, des jeunes Juifs de la deuxième génération se fascinent
pour l’univers naissant des comics et s’y trouvent un débouché professionnel. Certains d’entre eux, tels
Jack Kirby ou Bob Kane, sont si soucieux de s’intégrer qu’ils dissimulent leurs noms de famille aux conso-
nances étrangères. C’est à ces immigrés juifs que l’on doit les plus célèbres super-héros : Superman
(créé par Joe Shuster et Jerry Siegel en 1938), Batman (Bob Kane et Bill Finger, 1939) ou encore Captain
America (Jack Kirby et Joe Simon, 1940).

Ces premiers super-héros n’ont pas d’identité ethnique et religieuse. Leur double identité - ils sont aussi
des gens ordinaires comme nous –, les condamne pourtant à une existence solitaire dans la jungle ur-
baine.
À la fin des des années 1930, ces infatigables justiciers s’imposent comme des figures rassurantes dans
un contexte de crise économique et de montée du fascisme.

                                                       Après la Seconde Guerre mondiale, les co-
                                                       mics books tombent en désuétude, subis-
                                                       sant notamment les foudres du Comics Code
                                                       Authority qui les identifie comme une cause
                                                       de la délinquance juvénile. Les années 1960
                                                       voient une renaissance des super-héros, dont
                                                       certains laissent désormais transparaître des
                                                       signes d’identité juive. Créé par Kirby et Lee
                                                       en 1961, le personnage de « La Chose » dans
                                                       la série des Quatre Fantastiques est une dé-
                                                       clinaison du Golem, figure du folklore juif qui
                                                       prend vie dans l’argile.

                                                       D’autres parts significatives de l’expérience
                                                       juive trouvent un écho dans les comics, à l’ins-
                                                       tar de Magnéto, survivant des camps d’exter-
                                                       mination et super-vilain dans les X-Men, une
                                                       série qui traite de mutants stigmatisés et re-
                                                       jetés par les humains à cause de leurs diffé-
                                                       rences.

                                                                                                              9
DOSSIER PEDAGOGIQUE SUPERHEROES NEVER DIE. COMICS AND JEWISH MEMORIES - Musée Juif de Belgique
Questions de réflexion possibles à poser aux élèves:

  • Qu’est ce qui définit un super-héros? Quelles sont ses particularités essentielles?

  • A quoi servent les super-héros?

    • Quelles différences entre la génération de héros « Superman » et celle de « Spider
       man », « Hulk », « les 4 fantatiques »?

    • Quelle est la principale différence entre Superman et les autres super-héros ?

( Contrairement aux autres super-héros, il est « déguisé » quand il endosse le costume de
Clark Kent donc de l’homme ordinaire. Ce déguisement correspond à sa perception de
notre société)

    • Vous êtes plutôt Superman ou Spiderman? De quel super-héros vous sentez-vous le plus
      proche?

  • Les super-héros peuvent-ils faire des erreurs? Ont-ils des défauts?

  • Quels sont les super pouvoirs des hommes, femmes, enfants dansla réalité?

    • Quelles causes voudriez-vous défendre?

                                                                                              10
- Eisner : du comic book au roman graphique (1933-1990)

Fils d’un peintre juif autrichien et d’une mère d’origine polonaise, William Erwin Eisner naît en 1917 à
Williamsburg, New York. Le jeune Will est profondément marqué par l’antisémitisme régnant dans la
métropole. Dessinateur doué, il a seize ans quand il publie son premier travail, l’illustration d’un article
sur la pauvreté dans le Bronx intitulé « Le Ghetto oublié ».

Eisner est l’un des premiers à produire des bandes dessinées en série. En 1936, il fonde avec Samuel
« Jerry » Iger le premier studio américain de production de bandes dessinées, le Eisner & Iger Studio.
Les plus grands noms de l’âge d’or du comic book, comme Bob Kane, Jack Kirby ou Lou Fine, y seront
employés. De 1940 à 1952, Eisner développe la très populaire série du Spirit, où émerge un anti-héros
avant la lettre, parodie des justiciers triomphants des comics books.

En 1978, Eisner joue un rôle pionnier dans l’éclosion du roman graphique avec la parution de A Contract
with God (Un pacte avec Dieu), réminiscence mi-autobiographique et mi-fictionnelle de la vie des immi-
grés juifs d’avant-guerre. Suivront A Life Force (Jacob le cafard, 1982-1983), The Dreamer (1986) et To
the Heart of the Storm (Au Cœur de la tempête, 1990). Aujourd’hui, la plus haute distinction accordée à
un auteur de bande dessinée aux États-Unis est intitulée l’« Eisner Award ».

      Questions de réflexion possibles à poser aux élèves:

     •    C’est quoi un anti-héros?

      •   Que nous racontent les anti-héros?
           Qu’est-ce qu’ils apportent de diffé-
          rent par rapport aux super-héros?

      •   Quelle différence constatez-vous
           avec l’univers de Superman, Spi-
          der-Man ou des 4 fantastiques?

      •   Que reste-t-il des super-héros dans le
          personnage de Spirit?

      •   Pour quelles raisons, selon vous, la
          bande dessinée évolue de cette  ma-
          nière? Pourquoi s’adresser aussi aux
          adultes, parler des quartiers popu-
          laires juifs new-yorkais

                                                                                                               11
- Narration mémorielle (1952 – 2001)

La génération d’auteurs juifs américains devenus adultes dans les années d’après-guerre se démarque
par l’introspection. La conscience d’être “différent”, malgré une intégration réussie, encourage ces ar-
tistes à agir politiquement. Dans sa revue satirique MAD, publiée à partir de 1952, Harvey Kurtzman
dénonce la ségrégation raciale, la guerre froide et le maccarthysme. La bande dessinée devient plus
audacieuse et plus adulte, comme en témoigne l’émergence de la narration mémorielle.

En 1972, Art Spiegelman se lance dans la création de ce qui aboutira treize ans plus tard à Maus, ma-
gistral récit de la vie de son père, survivant de la Shoah (1986). À sa suite, des auteurs tels que Miriam
Katin (We are on our own) et Bernice Eisenstein (I was a Child of Holocaust Survivors) s’attachent à des
destins marqués par le génocide.

Explorant d’autres versants mémoriels, Ben Katchor propose une vision documentée et poétique de la
vie juive à New York (The Jew of New York , 2000), tandis que James Sturm met l’accent sur les ambiguï-
tés de l’intégration (The Golem’s Mighty Swing, 2001).

À partir des années 1960, la culture underground donne, elle, naissance à des récits autobiographiques
ou fictionnels réservés aux adultes, avec des anti-héros en proie aux complexités de l’existence. Sous le
titre ironique d’American Splendor (1976), Harvey Pekar met en scène le destin d’un homme ordinaire
aux prises avec la banalité du quotidien. Quant au travail d’Aline Kominsky-Crumb (Dirty Laundry, 1974;
Love that Bunch, 1990), il fait enfin entendre des voix féminines dans ces nouvelles formes de narration
qui donnent leurs lettres de noblesse au neuvième art.

     Questions de réflexion possibles à poser aux élèves:

        •   Qu’est-ce que la contre-culture?

        •   Ça veut dire quoi « se raconter »?
            Avez-vous d’autres exemples
            d’oeuvres où ’artiste se raconte?

        •   Est-il important de se raconter? Pour
            quelles raisons?

        •   Avez-vous eu l’occasion d’entendre
            l’histoire de vos parents ou grands-pa-
            rents? Comment se sont-ils raconté
            (A quelle occasion, sous quelle forme,
            quelle émotion,…)? Qu’avez-vous ap-
            pris sur votre histoire?

                                                                                                             12
- Les super-héros ne meurent jamais (1966 – 2019)

Quatre-vingt ans après l’invention des Superman, Captain America et autre Spider-Man, la figure du
super-héros reste centrale dans nos cultures contemporaines. Les causes qu’ils défendent ont changé,
pour s’ouvrir aux inégalités de genre, d’ethnie ou de sexualité. Les super-héros endossent aujourd’hui
le costume d’une adolescente pakistanaise musulmane (Ms. Marvel), quand ils ne mettent pas en scène
le mariage d’un héros homosexuel (le mutant Northstar) ou un roi africain luttant pour le bien des siens
(Black Panther).

Si les générations précédentes de créateurs juifs tendaient à faire passer leurs messages de manière
implicite, les années 1970 voient l’émergence de nouveaux combats, portés par d’autres minorités et
désormais explicitement formulés. Mais les questions d’identité et d’émancipation, déjà abordées dans
les années 1930, restent bien présentes. Aujourd’hui comme hier, le super-héros est cet être différent, à
la double identité, souvent mal intégré et parfois rejeté.

Omniprésentes, ces figures archétypales sont désormais déconstruites jusque dans la bande dessinée
elle-même.

À partir du milieu des années 1980, Watchmen questionne la légitimité des super-héros, incarnation de
l’ordre plus que de la justice. Satires
 trash et politiquement incorrectes, Brat Pack (1990) et The Boys (2006) vont encore plus loin, en s’en
prenant frontalement à ces mythes de la culture occidentale.

      Questions de réflexion possibles à poser aux élèves:

        •   Quel parallèle faire avec notre réalité?

        •   Sommes-nous tous égaux? Les super-héros
            sont des humains surhumains pour la plu-
            part, mais y a-t-il des humains inhumains?

        •   Peut-on avoir les mêmes droits et ne pas
            être égaux dans la vie? Avons-nous tous les
            même devoirs?

        •   Comment faire face à l’inégalité et aux
            discriminations, aux comportements d’ex-
            clusion injustifiés?

        •    Comment réagir face à un comportement
            qui nous blesse ou nous exclut parce que
            nous sommes juifs, musulmans, noirs, filles,
            homosexuels.les….?

                                                                                                            13
AU MUSÉE
Les visites et ateliers

Les super-héros nous font rêver et surtout nous parlent de qui nous sommes et du monde dans lequel
nous vivons. Pour vous accompagner dans cette réflexion avec vos élèves, le Musée Juif de Belgique
propose différentes activités pédagogiques autour de l’exposition «Superheroes Never Die ».

                           Visite guidée à partir de 14 ans - durée 1h15

La visite guidée nous plonge dans l’art de la BD pour en saisir les en-
jeux    narratifs.   Ceux     de     témoigner       de   contextes    historiques,    politiques    et
sociaux passés et actuels, d’ici et d’ailleurs. La découverte de ces super-héros amène les visiteurs à
mettre en débat des questions comme celles de l’intégration, de la défense des droits des minorités, de
la mémoire, ou de la montée des extrémismes.

                         Jeu parcours guidé de 8 à 14 ans - durée 1 heure

C’est à travers 4 défis de super-héros que l’élève découvre l’exposition accompagné d’un guide. Chaque
défi met l’élève en recherche et en réflexion pour réussir à obtenir les super pouvoirs dont il a besoin
pour le combat final. Un parcours ludique où l’élève s’approprie les oeuvres au service des apprentis-
sages.

                                       Déroulement de l’activité:

Le parcours explore 4 salles de l’exposition: « Du      Le guide relance les réflexions et complète avec
shtetl à la métropole dévorante », « Justiciers et      des éléments de la visite.
super-héros », « Narration mémorielle » et « Les
super-héros ne meurent jamais ».
                                                        Le combat final est un quizz coopératif portant
                                                        sur le contenu découvert durant le parcours.
Les enfants sont répartis en équipes de 3 à 5           Chaque équipe aura l’occasion de répondre à
personnes. Dans chaque salle, le guide propose          une ou plusieurs questions et de se faire aider
un défi sous forme d’une consigne ludique pour          par les autres grâce aux super pouvoirs rempor-
découvrir le contenu de l’exposition. Les élèves        tés durant la visite.
partent à la découverte de la salle pour réaliser le
challenge dans un temps imparti. Le temps écou-
lé ils se rassemblent et partagent leurs réponses.

                                                                                                           14
Je crée mon super-héros de 8 à 14 ans - durée 30 minutes

                                    Déroulement de l’activité:

Les élèves sont amenés dans une autre salle               Ils choisissent une feuille A4 ou A3 et le maté-
pour imaginer leur super héros en s’inspirant de          riel pour concevoir leur super- héros: magazine
la visite.                                                pour le collage, peinture et/ou marqueurs.

L’élève tire au sort ou choisit une injustice qui
                                                          Une discussion est menée sur la fiction et la ré-
fournira la base d’inspiration pour choisir le cos-
                                                          alité, le possible et l’impossible, sur l’utopie et
tume, le masque, un logo et les super pouvoirs.
                                                          les changements réels à apporter pour amélio-
                                                          rer la vie des individus. Les élèves présentent
                                                          leur production et repartent avec.

POUR ALLER PLUS LOIN …

A votre demande, nous pouvons organiser un atelier philo ou un atelier BD pour approfondir les thèmes
de l’exposition et l’exploration de l’art de la BD:

                             Atelier philo de 8 à 20 ans - durée 1 heure

En partant de dessins de BD en lien avec la question de départ, les élèves dialoguent, se posent de
nouvelles questions et cherchent par eux-mêmes des réponses. L’objectif est de faire avancer ensemble
le chemin des pensées. Un atelier pour jongler avec les idées et nourrir les réflexions collectives sur ce
que l’histoire de la BD américaine nous raconte sur qui nous sommes.

Deux propositions sont faites au choix :
-  « moi, super-héros? » à partir de 8 ans
Les discussions interrogeront les notions d’identité, du bien et du mal et du vivre ensemble.

- « Une société a-t-elle besoin de super-héros? » à partir de 14 ans
Les échanges et nos questions porteront sur les notions d’égalité, de liberté, des minorités et du vivre
ensemble.

                           Atelier BD à partir de 9 à 20 ans - durée 1h30

Après s’être immergé dans l’univers des comics et des super-héros des années 1920 à aujourd’hui, l’en-
jeu de cet atelier consiste à réinventer un super-héros à travers une planche de bande dessinée.
Comment faire naître un super-héros qui traduit, entre autres, l’aventure de la quête de soi ? Cet atelier
laisse libre cours à l’imagination des élèves tout en la stimulant à travers quelques contraintes narratives.

                                                                                                                15
Déroulement de l’atelier:

Après avoir rappelé le contexte de la création          Pour ce faire, ils écriront quelques lignes du
des super-héros et le rôle de ces figures arché-        scénario (un script de quelques phrases) qu’ils
typales, les élèves seront amenés à raconter la         découperont en planche de BD. Ces étapes
naissance d’un super-héros en une ou deux               seront encadrées par les conseils d’une anima-
planche(s) de BD.                                       trice pour le dessin, la mise en scène et le ca-
                                                        drage.

Les élèves n’auront aucune contrainte scénaristique ou esthétique par rapport au choix du type de su-
per-héros, à sa cause ou au contexte dans lequel se déroule la scène. Seul le fil rouge de la quête de soi
guidera leur création.

Pour stimuler leurs imaginaires, quelques contraintes narratives seront imposées telles que définir:
  • le personnage (son physique, son quotidien)
  • l’élément déclencheur, la réaction du personnage face à
    cet évènement
  • le climax (apogée de l’histoire)
  • le déroulement

                                                                                                             16
PISTES D’ACTIVITÉS PÉDAGOGIQUES
                 Autour de l’évolution de la BD américaine à partir de 10 ans

Suggestion pédagogique:

Distribuez la planche de Superman (annexe 1) à vos élèves et demandez-leur d’observer les planches des
différentes salles de l’exposition et d’identifier les différences au niveau :

    •   du graphisme
    •   du récit: ce que raconte les BD
    •   de la narration: comment le récit est construit: nombre de cases, le narrateur - qui parle, per-
        sonnage anonyme, super-héros, anti-héros, humain ou pas- l’objet du récit, de quoi le narra-
        teur parle et comment il en parle -…

Comparez les différents résultats et entamez une discussion sur base des questions suivantes:

    •   Qu’avez-vous observé comme changements au fur et à mesure de la visite?
    •   Comment la bande dessinée met en scène les préoccupations des auteurs? Et quelles sont
        leurs préoccupations?
    •   Qu’avez-vous remarqué par rapport au ton (humour, grave, sombre, triste,... adopté par les
        auteurs?
    •   La bande dessinée sert à quoi selon vous? pour les auteurs? et pour les lecteurs?

                Autour du contexte historique et politique à partir de 14 ans

Suggestion pédagogique:

Proposez à vos élèves de chercher la réponse à ces différentes questions, en mode quizz:

    •   De quoi parlaient les premières bandes dessinées des auteurs juifs américains dans les années
        1920?
    •   Citez au moins 3 indices de la présence de l’identité juive chez les super-héros?
    •   Dans quel contexte les premiers super-héros sont-ils créés? Comment ces super-héros ré-
        pondent-ils à ce contexte?
    •   Quelle est la différence entre la génération de super-héros de Superman et celle de Spi-
        der-Man?
    •   Quel est l’auteur qui introduit la notion de roman graphique? Quel est le contexte de cette
        évolution? Et l’intention de l’auteur?
    •   Dans quel contexte apparaît Black Panther?
    •   Quel est le prix qu’Art Speiegelmann a remporté avec sa BD Maus? Quelles incidences ce prix
        aura-t-il dans l’évolution de la BD?
    •   Que raconte la BD Maus?
    •   Pourquoi Magnéto devient-il un super-vilain?
    •   Quelles sont les autres causes qui sont défendues à partir des années 80 et  qui s’accom-
        pagnent de l’apparition de nouveaux super-héros

                                                                                                           17
Autour des stéréotypes, des préjugés et de la discrimination
                                     à partir de 14 ans

Suggestions pédagogiques:

Après avoir défini ensemble les notions de stéréotypes et de préjugés, invitez vos élèves à découvrir
l’exposition en identifiant les clichés présents dans les planches.
Complétez la consigne en leur demandant de déterminer les planches ou les personnages qui com-
battent directement ou indirectement les préjugés et la discrimination.

Comparez les résultats et entamez une discussion sur base des questions suivantes:

    •    Quelles sont les différentes catégories d’individus visées par ces clichés (migrants, genre, sexe,
         origine ethnique, couleur de peau,               religion,…)
    •    Sur quoi vous êtes-vous basé pour définir que tel ou tel dessin était une représentation stéréo-
         typée? ou ceux qui au contraire tentent de les déconstruire ou de combattre la discrimination?
    •    Quelle est l’intention de l’auteur selon vous dans le choix de cette représentation?
    •    Quelle est la fonction de ces personnages stéréotypés? Dénoncer, critiquer, revendiquer, di-
         vertir, s’identifier, se moquer, rendre compte d’une réalité ou d’une volonté de la changer?
    •    Quels sont les éléments qui vous font comprendre l’intention de l’auteur?
    •    Pensez-vous que l’art et la BD peuvent jouer un rôle par rapport aux
           inégalités et à la discrimination?

        L’exemple de Will Eisner avec le personnage Ebony White:

«Spirit»   le     justicier  masqué    accompagné     de    son       acolyte     Ebony     a    forte-
ment été critiqué car il véhiculait certains stéréotypes sur la communauté afro-
américaine.     Toutefois   Will  Eisner   est    le  premier      auteur     àintroduire    un    per-
sonnage noir et ainsi à défier les conventions de la ségrégation de l’époque.
Avec la deuxième guerre mondiale, il prit conscience des conséquences des sté-
réotypes     et     affina  son   approche     du    personnage       afro-américain.     Depuis,    la
plupart de ses BD ont comme but de déconstruire l’image du « juif » stéréotypé.

                                                                                                              18
Autour de la mémoire juive à partir de 10 ans

Suggestion pédagogique:

Mettez vos élèves à la recherche des signes de l’expression de la judéité des auteurs. Comparez les
résultats et amenez éventuellement les éléments manquants:

Pour aider les élèves, voici des indices à leur soumettre:

    Dans la première salle « du shtetl à la métropole dévorante »:
    • Observez le langage et les écritures des différents supports présents dans la salle. Il y a de
       l’anglais, de l’hébreu, du yiddish
    • Dans la salle « Justiciers et super-héros»: Retrouvez les noms américanisés de      Jacob Kurtz-
       berg et -Stanley Lieber: Jack Kirby, Bob Kane et Stan Lee
    • Identifiez le super-héros qui fait référence au Golem, créature mythique du judaïsme : La chose
       des 4 fantastiques
    • Identifiez le point commun à tous les super-héros: la double identité dont une est à cacher
    • Définissez qui sont les X-Men: mutants stigmatisés et rejetés à cause de leursdifférences

    Dans la salle « Eisner: du Comic Book au roman graphique »:
    • Questionnez le décor de « Contract with God »? Ce décor nous parle de qui?: Quartier popu-
       laires des migrants juifs d’avant guerre

    Dans la salle « Narration mémorielle »:
    • Intéressez-vous à l’auteur qui a remporté le prix Pulitzer en 1992: Art Spiegelman avec l’oeuvre
       « Maus » qui raconte les souvenirs de la Shoah

    Dans le couloir du deuxième étage:
    • Interrogez le passé de Magnéto le méchant de X-Men: Il est un  survivant de la Shoah

Questions pour la discussion:

    •   Avez-vous remarqué une évolution dans l’expression de la judéité des auteurs? Comment ces
        changements se sont-ils exprimés en fonction du contexte?
    •   Pour quelles raisons certains auteurs juifs ont-ils dissimulé leur identité juive? Pour quelles rai-
        sons d’autres l’ont-ils par contre, exprimée?
    •   Que pensez-vous de la position prise par les auteurs face à leur appartenance juive?   Faut-il
        cacher ou affirmer ses appartenances? Pour quelles raisons et dans quelles circonstances?
    •   Faites-vous un parallèle avec d’autres groupes culturels en Belgique? Y-a-t-il des éléments qui
        vous ont fait écho?
    •

                                       L’exemple de Superman:

Superman créé par Joe Shuster et Jerry Siegel en 1938 montrerait différents indices cachés de l’identité
juive de ces auteurs:

    •   Son arrivée sur terre dans une navette spatiale ferait référence à l’épisode de Moïse arrivé par
        les eaux dans un berceau.
    •   Son prénom Kal-Ela un sens hébreu et signifie « la voix de Dieu »
    •   Pour Will Eisner, Superman est une déclinaison du Golem, cette créature d’argile de la mytho-
        logie juive créée au XVI ème siècle pour repousser les menaces contre les juifs

                                                                                                               19
EN CLASSE
PREPARER SA VISITE:

Questions à poser aux élèves:

    • Quelles bandes dessinées lisez-vous ?
    • Avez-vous déjà lu des bandes dessinées ou vu des films de
      super-héros?
    • Quel est votre super-héros préféré? Pourquoi?
    • Les super-héros ont des super pouvoirs:
		              - A quoi servent leurs super pouvoirs?
                - Quel super pouvoir aimeriez -vous avoir?
		              - N’y-a-t-il que les super-héros qui ont des pouvoirs?
    • A qui sont destinées les bandes dessinées de super-héros?
    • Avez-vous d’autres questions sur la bande dessinée et les
    super-héros?

Activités d’écriture créative: « Si j’étais un super-héros »

Proposez à vos élèves de faire une liste de tout ce qu’ils aimeraient faire s’ils étaient des super-héros en
commençant chaque idée par la phrase « Si j’étais super-héros, je…. » . Les élèves lisent leur production
à l’ensemble de la classe.

Ensuite distribuez une planche de BD que vous aurez choisie préalablement (parmi celles suggérées
dans la bibliographie ou en annexe) et demandez-leur d’entourer 5 mots.

Sur base de la liste des actions « Si j’étais un super-héros » qu’ils ont rédigée, suggérez-leur de choisir
une ou deux idées. Ensuite invitez-les à développer ces idées en rédigeant un  texte qui insère les 5
mots qu’ils ont entouré dans la planche BD. Demandez à chaque élève de lire son texte à l’ensemble de
la classe.

Question pour la discussion:

    •    Qu’avez-vous remarqué dans les différents textes?
    •    Quels types d’actions sont proposées par tous ces super-héros ? Ces super-héros font-ils des
         choses pour eux? pour les autres?
    •    Quelles sont les valeurs sous-jacentes à ces actions?
    •    Quelles sont les raisons évoquées pour mener ces actions?
    •    Qu’est ce qui motive ces super-héros à vouloir faire telle ou telle chose?
    •    Pensez-vous qu’il soit possible de réaliser ces actions? Pour quelles raisons? Qu’est-ce qui déter-
         mine ce qui est possible et ce qui est impossible?
    •    Comment nait un super-héros? Ce qui le motive? A quoi servent-ils? Pour vous, qui sont les su-
         per-héros dans la réalité?

                                                                                                               20
Activité d’analyse d’une planche BD:

Sondez vos élèves sur les caractéristiques d’une bande dessinée. Que faut-il observer quand on analyse
une planche BD?

Sur base des critères définis ensemble, complétez-les éventuellement et distribuez une planche BD
choisie préalablement (voir annexe ou bibliographie). Analysez aussi bien le contenu que la forme: le
graphisme, le récit et la narration.

Questionnez vos élèves sur ce qu’une BD peut raconter au-delà de l’histoire des personnages? Ce que
peut exprimer le graphisme, les couleurs? Quelle serait l’intention de l’auteur? Son message?

Consultez le site web ci-dessous pour accéder à différents critères et questions à poser pour analyser
une planche BD.

https://www.profartspla.info/attachments/article/94/analyse_BD_.pdf-

DE RETOUR EN CLASSE:
Pour les élèves de 8 ans à 14 ans

  • La case manquante

Choisissez une planche d’une BD de votre choix ou parmi celles suggérées dans la bibliographie en
fonction de l’âge des élèves.
Enlevez la dernière case et proposez aux élèves de la dessiner. Ils doivent aussi bien imaginer les textes
que le dessin pour que cette case soit cohérente avec l’ensemble.
Demandez à chaque élève de présenter son résultat et d’expliquer la raison de son choix. Comparez
éventuellement avec la planche originale.

Questions pour la discussion:

    •   Comment avez-vous choisi le contenu de cette dernière case?
    •   Sur quoi vous êtes vous basé pour l’imaginer et faire votre choix?
    •   Que vouliez-vous raconter?
    •   Qu’observez-vous comme similitudes et différences entre les différentes propositions faites
        pour cette dernière case?
    •   Compléter les bulles

Choisissez une planche parmi celles proposées en annexe (ou dans une des bandes dessinées conseil-
lée dans la bibliographie). Effacez le contenu des bulles  et invitez les élèves à compléter individuelle-
ment les phylactères.
Demandez à chaque élève de présenter son résultat et d’expliquer la raison de son choix. Ensuite ob-
servez les différences avec la planche originale.

                                                                                                             21
Questions pour la discussion:

    •   Comment avez-vous choisi le contenu de ces bulles?
    •   De quoi les dessins vous parlaient-ils? et de quoi vouliez-vous parler sur base de ces dessins?
    •   Vous êtes - vous référé à l’exposition? Si oui, comment? Si non pourquoi?
    •   Est-ce que les planches dont les dessins sont les mêmes, nous
    •   racontent des histoires différentes?
    •   Quel lien faites-vous avec votre production et la visite de l’exposition?

Pour les élèves à partir de 14 ans

  • Réaliser un scénario BD des souvenirs de leur visite

Proposez à vos élève de se replonger dans la visite et de lister tous leurs souvenirs (contenu, am-
biance, émotions…) Echangez sur ces souvenirs et constituez des sous-groupes qui devront réaliser
un scénario de la visite. Ensuite, demandez-leur de faire une découpe du scénario en 2 planches BD
maximum pour raconter cette visite.

Questions pour la discussion:

    •   Y a t-il des souvenirs plus marquants que d’autres?
    •   Y-a-t-il des souvenirs qui reviennent dans les différents scénario?
    •   Comment avez-vous choisi les souvenirs? Sur quels critères?
    •   Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées?
    •   Comment avez-vous choisi les séquences et les images que vous vouliez utiliser pour les
        vignettes?
    •   Que vouliez-vous faire comprendre aux lecteurs sur vos impressions de cette visite et com-
        ment l’avez-vous fait (dans le contenu des bulles, le choix des dessins, les couleurs,…)

  • Réaliser un strip pour se raconter

Un strip est une succession horizontale de plusieurs images. Il est constitué de 3 à 5 cases qui ra-
content une histoire courte. Demandez aux élèves de choisir une histoire, une anecdote courte que les
autres élèves ne connaissent pas sur eux. Proposez-leur de la raconter à la manière d’Art Spiegelman
en 3 à 5 cases.

Questions pour la discussion:

    •   Comment avez-vous vécu la réalisation de ce strip?
    •   Comment avez-vous choisi votre anecdote?
    •   Quel était votre intention, votre envie?
    •   Est-ce facile ou difficile de se raconter? Pour quelles raisons?
    •   Que vous a apporté cet exercice?

                                                                                                          22
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE
Un pacte avec Dieu, Will Eisner, Delcourt, 2018

 X-Men- God loves, Man kills (Marvel Graphic Novel No.5), Christopher Claremont & Brent Eric Ander-
son, The Marvel Comic Groups, 1982

Seule contre tous (Une mère et son enfant otages du terrible destin de la Hongrie), Miriam Katin, Futu-
ropolis, 2014

J’étais un enfant de Survivants de l’Holocauste, Bernice Eisenstein, Albin Michel, 2007

Jacob le Cafard, Will Eisner, Delcourt, 2006

The Golem’s Mighty Swing, James Sturm, Drawing&Quarterly, 2017

Ms. Marvel Vol.1- No Normal, G. Willow Wilson, Marvel, 2019

Watchmen, Alan Moore & Dave Gibbons, Urban Comics & DC, 2018

Black Panther - Ennemi d’état, Christopher Priest, Mark Texeira, Joe Jusko et Mark Bright, Marvel Se-
lect, 2018

Brat Pack, Rick Veitch, Delirium, 2019

Super-Héros: Une histoire politique, William blanc, éditions Libertalia, 2018

Sites pour en savoir plus sur la bande dessinée et les super-héros:

http://lecoindesbulles.blogspot.com/2007/03/le-vocabulaire-de-la-bande-dessine.html, blog pour s’ini-
tier aux vocabulaires de la bande dessinée

https://www.cbbd.be/uploads/fichiers/pages/dossier-pedagogique-ecoles-primaires.pdf, dossier péda-
gogique du centre belge de la bande dessinée

https://www.profartspla.info/attachments/article/94/analyse_BD_.pdf, document qui reprend différents
critères pour analyser une bande dessinée

https://www.arte.tv/fr/videos/075828-021-A/bits-amazone/, émission arte sur la figue des amazones et
ses déclinaisons chez les auteurs de bandes dessinées

https://www.beauxarts.com/grand-format/will-eisner-lesprit-du-roman-graphique-americain/, pour
avoir plus d’information sur le personnage de Spirit créé par Eisner

                                                                                                          23
EN PRATIQUE
Rue des Minimes 21, 1000 Bruxelles, Belgique

www.mjb-jmb.org

Exposition Superheroes Never Die. Comics and Jewish Memories

Du 8 novembre 2019 au 26 avril 2020
Mardi à vendredi : 10:00 – 17:00
Samedi et dimanche : 10:00 – 18:00
Lundi : Fermé

TARIFS

Entrée et visite gratuite pour les groupes scolaires. Vous pouvez choisir l’une de
combiner une visite avec une autre activité parmi celles proposées.

Il est indispensable de réserver à l’adresse suivante : edu@mjb-jmb.org
Nous demandons de préciser le nom de l’établissement, le nombre d’élèves,
leur âge, la date et l’heure souhaitée.

Pour rendre votre visite au Musée la plus agréable possible, nous vous deman-
dons de vous présenter à l’accueil 15 minutes à l’avance. Vous aurez ainsi le
temps de vous installer et de rencontrer l’animateur.

ACCÈS

Rue des Minimes 21
1000 Bruxelles
Trams : 8, 92, 93 – Arrêt Poelaert Bus : 27, 48
Arrêt Grand Sablon Métro : 2, 6 – Arrêt Louise

                                                                                     24
6. PARTENAIRES

Musée Juif de Belgique – Expo Superheroes Never Die. Comics and Jewish Memories   20   25
ANNEXES
Annexe 1

           26
Annexe 2

           27
Annexe 3

           28
Annexe 4

           29
Annexe 5

           30
Annexe 6

           31
Annexe 7

           32
Annexe 8

           33
Vous pouvez aussi lire