DOULEUR Mécanismes physiopathologiques Traitements

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DOULEUR Mécanismes physiopathologiques Traitements
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        DOULEUR
28 avril 2017
              Mécanismes physiopathologiques
                                Traitements
     Dr Béatrice LANNOYE – USP « L’Aubépine » - CHA Libramont
DOULEUR Mécanismes physiopathologiques Traitements
PLAN DE LA RENCONTRE

1. Généralités sur la douleur en S.P.
2. Types de douleurs
3. La douleur nociceptive
4. La douleur neuropathique
5. Les traitements de la douleur.
6. La douleur : importance primordiale de
   l’écoute
7. Quelques conclusions
DOULEUR Mécanismes physiopathologiques Traitements
I.
GENERALITES SUR LA
  DOULEUR en S.P.
DOULEUR Mécanismes physiopathologiques Traitements
SP - Devant tout symptôme :
•   Traiter la cause
•   Prévenir le symptôme de façon continue
•   Soulager le symptôme complètement
•   Garder le patient le plus valide possible
•   Préserver ses facultés intellectuelles
•   Privilégier la voir orale le plus longtemps
    possible
•   SOULAGER EST TOUJOURS UNE
    URGENCE
DOULEUR Mécanismes physiopathologiques Traitements
Définition de la douleur

La douleur est une impression anormale et
  pénible reçue par une partie vivante et
  perçue par le cerveau.

C'est une expérience sensorielle et
  émotionnelle désagréable associée à un
  dommage tissulaire présent ou potentiel
  ou décrit en termes d'un tel dommage.
DOULEUR Mécanismes physiopathologiques Traitements
Soins curatifs, soins continus, soins palliatifs…
  Période curative                         Période palliative                    S
                                                                                 O
                                                                                 I
                                 Spécifique           Symptomatique Terminale    N
                                                                                 S

     Espoir de guérison        Espoirs de rémission    Espoir de soulagement A   F
                                                                                 A
                                                                          G
                                                                                 M
                                                                          O      I
      Traitements spécifiques               Traitements non spécifiques = N      L
                                            soins oncologiques de support I      L
                                                                          E      E

      Diagnostic de            Diagnostic
      cancer                   d’évolution locale
                               incurable ou de          Diagnostic      Décès
                               métastases               entrée en phase
D’après un schéma de la SFAP                            terminale        Deuil
DOULEUR Mécanismes physiopathologiques Traitements
Soins curatifs, soins continus, soins palliatifs…

      DOULEUR

     Espoir de guérison        Espoirs de rémission   Espoir de soulagement A
                                                                          G
                                                                          O
      Traitements spécifiques               Traitements non spécifiques = N
                                            soins oncologiques de support I
                                                                          E
      Diagnostic de            Diagnostic
      cancer                   d’évolution locale
                               incurable ou de         Diagnostic      Décès
                               métastases              entrée en phase
D’après un schéma de la SFAP                           terminale        Deuil
DOULEUR Mécanismes physiopathologiques Traitements
Particularités des patients suivis en S.P. :

• Echelle du temps, pronostic (connu ou non)
• Type de pathologies :
     - cancer
     - neuro-dégénératif et démences
     - gériatrie et polypathologies,…
• Douleurs souvent mixtes et complexes
• Importance de la famille et entourage
  (systémique)
• Etat clinique au moment de la rencontre…
  va déterminer anamnèse, examen et choix
  thérapeutique.
DOULEUR Mécanismes physiopathologiques Traitements
Pourquoi rechercher la douleur ?
     - Une majorité de patients souffrant de cancer
      (80%) présentent au moins 2 types de douleur

     - Chaque douleur peut avoir plusieurs causes

     - Ces douleurs sont quotidiennes et durent
     parfois depuis des mois (parfois années…)

     - Dans le reste de la population, la douleur est
     présente chez un grand nombre de personnes,

     > on comprend l’importance centrale de
     l’évaluation de la douleur et de la recherche
     de sa/ses cause(s) chez le patient palliatif.
Comment rechercher la
           douleur ?

Toujours être PROSPECTIF :

- Ne pas attendre que le patient le dise (certains « ne
se plaignent jamais »)
- Y penser si le patient présente des signes indirects
(plis du front, grimaces aux mobilisations, …)
NB : rôle majeur des infirmier(e)s
NB : discours différent du patient selon interlocuteur
- Y penser si apparition de confusion ou autres
symptômes (dyspnée, nausées, etc…)
II.
TYPES DE DOULEURS
ETAT D’EQUILIBRE
          NEUROLOGIQUE
Fibres nociceptives    Zones tactiles
          =                   =
« info » douloureuse   « Contre-info »

         +                    -
     Système              Système
    Excitateur           Inhibiteur
Composantes de la DOULEUR
1) La composante sensori-discriminative liée à la capacité
d'analyser la nature, la localisation, la durée, l'intensité de la
stimulation douloureuse.
Cet aspect met en jeu des voies sensitives relativement
spécifiques.

2) La composante affective qui confère à cette sensibilité
son caractère désagréable. La diffusion de l'information
douloureuse dans des régions corticales notamment
préfrontale et limbique en serait en partie responsable.

3) La composante cognitive à l'origine de phénomènes
comportementaux référés à l'expérience antérieure
mémorisée (réactions d'attention, d'anticipation, de fuites...).
Le rôle du système limbique est ici évoqué.
Différents types de douleur
• Douleur par excès de nociception

• Douleur neuropathique

• Douleur psychogène

• Syndromes douloureux
    régionaux complexes (petit bassin,
    plaies complexes, queue de cheval, … )

• Total Pain
Une classification des douleurs
                                    VISCERALE
                                   Mal circonscrite, référée % cutané (! Pfs
                                   ailleurs!), paroxysmes souvent avec N+/V+
      NOCICEPTIVE                                             Tissus Mous

                                    SOMATIQUE                 Osseuse
DOULEUR                           Localisée (et associée à
                                  dlr sourde), profonde,      Musculaire
                                  constante +  à la
                                  mobilisation et pression

      NEUROPATHIQUE
      Svt brûlure profonde ++, avec élancements brusques (décharges, coup de
      couteau,…), anarchique, sur trajet neuronal ou en irradiation (plexus).
      Difficile à soulager.
III.
LA DOULEUR NOCICEPTIVE
      Mécanismes
DOULEUR NOCICEPTIVE
       (par excès de nociception)
  Lésion
  tissulaire
                                    Inhibition
                                     normale
Augmentation
 information
 douloureuse

                                          -
    +++

                         L’inhibition normale ne suffit pas à
                         compenser le stimulus douloureux
DOULEUR NOCICEPTIVE
              (par excès de nociception)
= Mise en jeu normale des voies neurophysiologiques
de la douleur.

3 étapes:
– Elaboration de l’influx au niveau du nocicepteur
– Relais et modulation au niveau de la corne postérieure de la
moëlle épinière (convergence, amplification, blocage)
– Intégration au niveau cérébral : message conscient
(sensation précise, retentissement émotionnel et affectif)

A chaque étape :
– Mécanismes d’amplification de l’influx (sensibilisation)
– Freins physiologiques
Douleur par excès de nociception :
      ELABORATION DE L’INFLUX

1.    Excès de stimulation
             1) Mécanique
             2) Thermique
             3) Chimique

2. Stimuli nociceptifs
   > Lésion(s) tissulaire(s)
   > série d’événement liés au processus inflammatoire
   appelée « soupe périphérique » (Ions K+ et H+, Bradykinine,
   Histamine, Prostaglandines, Cytokines, Substance P)
    > prolongation de l’activation des nocicepteurs et sensibilisation

3. Auto-entretien par vasodilatation, dégranulation mastocytaire et
   libération de substances algogènes > sensibilisation périphérique.
Racines postérieures médullaires > corne dorsale = plaque tournante
                                                    Théorie du « Portillon » (« gate control »)

                                                                                  Relais bulbaire et thalamique
     Terminaisons libres               Fibres sensitives de petit calibre
        amyéliniques                       Libération de substance P

                                                                                Cortex somesthésique primaire et
                  HYPERALGESIE PRIMAIRE                                            autres structures intègrent
                                                                              l’expression affective et transfo en
                            - Fibres Adelta peu myélinisées, petit diamètre,               souffrance
                                 conduction lente, infos mécan et therm
                                          Dlr rapide « piqûre »
    Agression tissulaire    - Fibres C non myélinisées, conduction très lente
                                     Dlr tardive, diffuse, « brûlure »

Stimulation thermique, électrique,
mécanique > libération substances
  algogènes (PGE2, 5OHT, HIS,        - Répondent à stimulations variées
Cytokines, neurotrophines, H+,…°     (mécaniques, thermiques, chimiques)
   « Soupe périphérique »            - Proportionnel à intensité de stimulation
  « Soupe inflammatoire »
Copyright : Dr Philippe Dubois
       Cortex

 Mésencéphale

Bulbe rachidien

                                Tissu lésé
Tronc cérébral

        Moelle
Transitent par Thalamus

Phénomènes de convergence                      Modulation médullaire
d’influx somatiques et viscéraux
sur un même neurone médullaire
ou supra-spinal expliquent en
partie les douleurs projetées.

             Modulation périphérique de la
             douleur : Hyperalgésie primaire
Facteurs psychosociaux       CORTEX
  Mécanismes
« Modulateurs »

                                            Contrôle descendant

                                     Endorphines, 5OHT, NA

 Grosses fibres rapides
 Théorie du « Portillon »
    (« gate control »)                             Modulation médullaire

Modulation périphérique de la
douleur : Hyperalgésie primaire
Théorie du « Portillon »
   (« gate control »)

      (RAPIDES)

             (LENTES)
Le prurit est diminué
par une stimulation
douloureuse (grattage)
IV.
  LA DOULEUR
NEUROPATHIQUE
Douleur NEUROPATHIQUE
   Stimulus normal
   mais sur nerf lésé
                                   Inhibition
                                diminuée et/ou
       Information
                                  information
         normale
                                « aberrante »

                                      0

             +

Même à stimulation absente ou
  normale correspond une
   sensation douloureuse
Symptômes = sensations anormales et sensations douloureuses :
- Sensations anormales non douloureuses, spontanées ou provoquées
        - paresthésies à type de fourmillements, picotements,
                   engourdissements
        - dysesthésies correspondant à la tonalité désagréable, obsédante,
                   inquiétante de ces phénomènes inhabituels
- Les douleurs spontanées :
        - composante continue, "douleur de fond", décrite comme une sensation
                   de brûlure le plus souvent, parfois comme une striction, un
                   arrachement, un broiement (causalgies)
        - composante paroxystique à type de fulgurances (éclairs douloureux) :
                   perçues comme des décharges électriques
- Les douleurs provoquées lorsque la perte de sensibilité est partielle
        - hyperesthésie complète le tableau
        - allodynie mécanique ou thermique douleur déclenchée le plus souvent
                   par des stimulations mécaniques et / ou thermiques
                   froides. Il peut exister une zone gâchette, c'est-à-dire un
                   territoire cutané dont la stimulation déclenche
                   électivement la douleur.
        - hyperpathie réponse douloureuse exagérée à un stimulus répétitif
                   (contact du froid, des vêtements, des draps, palpation,
                   mobilisation, articulaire ...).
Copyright : Cours d’Algologie donné en 2014 à Namur, Dr VA De Wilde
V.
LES TRAITEMENTS
 DE LA DOULEUR
Particularités du patient palliatif à prendre en
   compte pour les choix de traitement du/des
                   symptôme(s) :

1) Le plus souvent douleurs (et symptômes) mixtes
   et complexes.
2) Anamnèse parfois/svt difficile selon le contexte
   clinique : le patient est-il « en état » de
   répondre ? Anamnèse versus hétéro-anamnèse
   versus échelles d’hétéro-évaluation.
3) Histoire de la maladie – Imagerie récente ?
4) Histoire de la douleur/du symptôme.
5) Historique des traitements.
Particularités du patient palliatif à prendre en
    compte pour les choix de traitement du/des
                    symptôme(s) :
6) Type de pathologie : les douleurs diffèrent selon
        - Pathologie cancéreuse
        - Patho neuro-dégénératives et démences
        - Gériatrie et poly-pathologies
7) Notion de temps et pronostic ! Beaucoup influer s/:
     - La manière d’évaluer
     - Le choix des traitements
     - Les objectifs
     - Le choix de la voie d’administration
     - Tenir compte ou non des effets II à long
       terme, …
Particularités du patient palliatif à prendre en
    compte pour les choix de traitement du/des
                    symptôme(s) :

8) Ré-évaluation extrêmement fréquente nécessaire
9) Soigner une douleur/un symptôme présent
   mais aussi PREVENTION CONTINUE de la
   douleur/du symptôme !
10) Représentations que le patient et sa famille se
    font de la douleur, du symptôme, de la maladie…
    Que connaît le patient et ses proches de son
    état ? Et « palliatif » ?

Il y a toujours urgence à soulager…
Quelques caractéristiques particulières
     de la douleur en soins palliatifs…
• Contexte particulier de la finitude
         Avoir mal ? Aller mal ?Etre mal ?

• Qu’est-ce que le patient me dit de lui dans son expression/non
  expression de douleur ?

• Douleur génératrice d’anxiété, de repli/régression, d’un
  continuel retour de la pensée vers le corps

• Difficultés d’évaluation en raison des facteurs psychologiques
  intriqués (anxiété, dépression)

• Pbl d’observance thérapeutique : volonté de ctrl de la douleur
  (et donc de maîtrise de la maladie), peur d’arriver à un
  « épuisement » des solutions thérapeutiques

• Importance particulière de l’écoute.

• Tenir compte de l’entourage.
D’ABORD EVALUER !
  Quelques caractéristiques particulières
     de la douleur en soins palliatifs…
• Le plus souvent douleurs complexes et mixtes.
• Anamnèse parfois difficile selon le contexte
  clinique actuel : le patient est-il « en état » de
  répondre ? Anamnèse versus hétéro-anamnèse
  versus échelles d’hétéro-évaluation.
• Histoire de la maladie – Imagerie récente ?
• Histoire de la douleur.
• Historique des traitements.
Quelques caractéristiques particulières
     de la douleur en soins palliatifs…

• Notion du temps… ! Va beaucoup influer sur
     - La manière d’évaluer
     - Le choix des traitements
     - Les objectifs
     - Le choix de la voie d’administration
     - Tenir compte ou non des effets II à long
     terme, …
• Réévaluation très fréquente indispensable
• Soigner une douleur présente mais aussi
  PREVENTION de la douleur !
Quelques caractéristiques particulières
     de la douleur en soins palliatifs…
• Contexte particulier de la finitude
          Avoir mal ?
             Aller mal ?
                 Etre mal ?
• Qu’est-ce que le patient me dit de lui dans son
  expression/non expression de douleur ?
• Douleur génératrice d’anxiété, de repli/régression, d’un
  continuel retour de la pensée vers le corps
• Difficultés d’évaluation en raison des facteurs
  psychologiques intriqués (anxiété, dépression)
• Pbl d’observance thérapeutique : volonté de ctrl de la
  douleur (et donc de maîtrise de la maladie), peur
  d’arriver à un « épuisement » des solutions
  thérapeutiques
• Importance particulière de l’écoute.
• Tenir compte de l’entourage.
Il est nécessaire
                  d’associer (1)

• Une observation du patient et de son environnement:
  - attitude, position, traits du visage
    y être encore plus attentif si patient inconscient /
    confus / dément
  - Organisation de la pièce (place du lit, lumière, aération
  - Comportement de l’entourage: proximité, distance,
    désir d’implication, déni de la douleur,…
• Une anamnèse la plus complète possible :
  - Comment, où, combien, quand ? Cfr TILT
  - historique des traitements déjà utilisés
  - répercussions sur le vécu du patient au niveau
  personnel, familial, …
Il est nécessaire
                  d’associer (2)

• Un examen physique: (en respectant les limites du
  patient, et évitant les mobilisations douloureuses).
  Être attentif:
  - Chaque zone douloureuse
  - Zones de pression, signes de stase (OMI),…
  - Examen abdominal (rétention) et exclure fécalome
  - repérer les signes de la phase ultime
• Dans certains cas, examens complémentaires :
  N’ont de sens que s’ils sont susceptibles d’améliorer le
  confort du patient par une adaptation du R/ et de
  l’accompagnement.
Comment rechercher la
            douleur ?
Toujours être PROSPECTIF :

- Ne pas attendre que le patient le dise (certains « ne
se plaignent jamais »)

- Y penser si le patient présente des signes indirects
(plis du front, grimaces aux mobilisations, …)
NB : rôle majeur des infirmier(e)s
NB : discours différent du patient selon interlocuteur !!

- Y penser si apparition de confusion ou autres
symptômes (dyspnée, nausées, etc…)

L’important est l’observation
Echelles d’évaluation
1. Chez le patient communiquant

• Echelles numériques :
   – Echelle visuelle analogique : quasi abandonnée dans notre unité
   – Echelle numérique simple : Pas pour tous les patients
     ex : discordance entre chiffre énoncé et non verbal, « inversion » où
     le patient prend 10 comme « pas de douleur », etc…

• Echelles verbales simples:
   – Un peu, moyen, beaucoup, insupportable,…
   – T.I.L.T
   – De préférence laisser le patient lui-même décrire, et ne proposer nos
     mots que s’il n’y parvient pas.

• Questionnaire DN4 pour la douleur neuropathique
Ex : le T. I. L. T.
     Valable seulement avec le patient communicant!

•T    = TYPE de douleur = Comment
•I     = INTENSITE      = Combien
•L     = LOCALISATION = Où
•T     =TEMPS           = Quand
TYPE DE DOULEUR
= « COMMENT ? »

- Décrit par des mots > écouter ceux
  utilisés par le patient
- Si nécessaire, faire des propositions:
  ça pique/picote (« fourmis »), pince,
  brûle, dort, lance, serre, ...
Souvent plus facile d’y associer le timing
(intermittent, constant, pics de douleurs,
etc…)
INTENSITE DE DOULEUR
= « COMBIEN ? »

       ECHELLES…
-   ENS : le plus courant
-   EVA : on en revient
-   AUTRES ECHELLES (patients confus,
    âgés, comateux,..)
-   Eventuellement utiliser des adjectifs ou
    adverbes pour décrire l’intensité
LOCALISATION DE DOULEUR
= « Où ? »

- Localisation diffuse : souvent douleur
  sourde, nociceptive.
- Localisation élective : souvent douleur
  en lancement, neuropathique
- !! Douleurs mixtes…

Utilité du shéma corporel
« TIMING » DE DOULEUR

= « QUAND ? »
= HORAIRE et DUREE

-   Constant ou discontinu ?
-   Douleur de fond présente ou non ?
-   Pics douloureux ou non?
-   Eléments déclencheurs ?
    Relation avec AVQ ou survenue sans raison
    (douleurs « aberrantes »)
Echelles d’évaluation
2. Chez le patient non communiquant : Echelles non
verbales, basées sur l’observation comportementale

• Doloplus: pour les PA avec des troubles de communication
  verbale, douleur chronique. Longue, mais efficace en G
  (1x/sem, par ex).
• Algoplus: rapide, en 5 points. Pour douleur aiguë.
  Ne pas porter d’appréciation ni interpréter (ex : cris), mais
  juste considérer la présence ou non de l’item
• Autres : ECPA, Questionnaire saint Antoine …
• Echelle pour patient palliatif (devenu) comateux
Évaluation de la douleur chez les patients
       comateux ou sous sédation palliative
                   Palli-Sciences (Canada)

Observation de 7 éléments :

- Visage : détendu = 1, tendu = 2, crispé = 3, grimaçant = 4
- Larmes : absentes = 1, présentes = 2
- Geignements : absents = 1, présents = 2
- Membres : souples = 1, raides = 2, rigides = 3
- Mouvements : calme = 1, remuant = 2, agité = 3,
                 très agité = 4, combatif = 5
- Respiration : normale = 1, rapide = 2
- Pouls : normal = 1, rapide = 2

Résultat doit être < 10 pr considérer patient indolore
QUEL ANTALGIQUE POUR QUELLE
                      DOULEUR
             et avec quelle surveillance ?
•   Selon T, I, L,T
•   Selon origine somatique/viscérale
•   Selon participation neuropathique (douleurs mixtes)
•   Selon antécédents et co-morbidité (antécédents, âge,
    contre-indications, interactions médicam., f° rénale, f° hépatique, état
    de (dé)nutrition, douleur de longue date ou récente, …

• Selon pronostic et devenir              (durée du traitement,
    perspectives, …)
• Selon autres facteurs            (psy, historique de traitement du
    patient, environnementaux, douleur chronique/aiguë,…

          CHOIX du/des TYPE(S) DE THERAPEUTIQUE
Thérapeutiques à visée antalgique
MEDICAMENTEUSES                                          NON
- ANTALGIQUES PURS (3 paliers)
 et AINS par voie PO/TD/SC/IV/IT                   MEDICAMENTEUSES
- CORTICOÏDES                                        - POSITION
- Anti-E+, Anti-D+, clonidine,…             H.E.     - MESURES SIMPLES (Soins)
- Antispasmodiques, anticholinergiques             - TENS
- Biphosphonates                                   - MASSAGES (toutes écoles)
- ANESTHESIQUES locaux, par voie                   - HYPNO-ANALGESIE
topique ou générale (ex: Lido)                     - Chaud / froid
- ANESTHESIQUES généraux (par voie                 - Distraction / environnement /
parentérale SC/IV/IT)                              détente / relationnel / écoute….
Fentanyl, Sufentanil, Kétamine, Propofol)
                                                   - (Ethno-Psycho > décodage)
- METHADONE
                                                   - (Spirituel > sens)
- MEOPA
- Chirurgie, blocs, RxFréq, RxTh, ChTh             -…
Au départ d’un schéma du Dr Philippe Dubois, complété

Paracétamol
Anti D+
                                                         Analgésie
Anti E+                                                 multimodale
Psychologie
Environnement                                                 Cortex

Morphine                                                     Thalamus

Clonidine                                                 Tronc cérébral
                                               Tramadol

Tramadol                                      Moëlle
                                                              AINS
                                                            Corticoïdes
Morphine
Tramadol                                          Soupe périphérique
Clonidine
Kétamine           Corne
                                           Anesthésiques locaux
                postérieure                Tricycliques, Anti E+
Classification des douleurs
                                    VISCERALE
                                   Trois paliers d’antalgiques dont opioïdes
       NOCICEPTIVE                                           Tissus Mous
                                                              C+, Opioïdes
                                    SOMATIQUE                 Osseuse
                                                              AINS – C+
DOULEUR                                                       RxTh, autres
          Intermédiaire : Catapressan, autres antiHTA
                                                              Musculaire
                                                               non médicam.
       NEUROPATHIQUE
     Tramadol – par contre Opioïdes peu efficaces (études oxycodone =
     contre Placebo ) - AntiE+ - AntiD+ - Kétamine - Méthadone -
     Corticoïdes - Bloc nerveux, alcoolisation, anesth. - M+ en intrathécal, …
     + non médicamenteux…
1. ANTALGIQUES PURS
                                                 LIEU D’ACTION
  Palier I : Souvent comme co-antalgiques     et CARACTERISTIQUES
  - Paracétamol             Sur certains nocicepteurs (mal élucidé)
                            Excellent co-antalgique
  - AINS                    Effet anti-inflammatoire
                            > agit sur la « soupe périphérique » et
                            diminue la réaction d’inflammation à une
                            agression

                                            EFFETS SECONDAIRES et
                                              SURVEILLANCE

 - Paracétamol             Rares allergies
                           Métabolisé par le foie > pas en cas d’IH
 - AINS                    Allergies plus fréquentes
                           Estomac !
                           Beaucoup de contre-indications :
                           - Provoque ou majore IR !
                           - pas en cas d’HTA, insuffisance cardiaque
1. ANTALGIQUES PURS                                        LIEU D’ACTION
                                                        et CARACTERISTIQUES
Palier II : dérivés morphiniques (opioïdes faibles)
    - Codéine                  Métabolisée > transformée en Morphine
                               (sauf 10% des gens) > agit sur récepteurs µ
                               Bon antitussif…!
                               Ne pas dépasser 360mg/j
    - Tramadol                 Dérivé de la codéine, effet agoniste µ
                               Action mal élucidée sur la neurotransmission
                               Max 400mg/j (EBM) – En pratique max 600mg
    - Tilidine associée        = agoniste/antagoniste > peu utile
      à naloxone (Valtran)     Durée courte
    - Buprénorphine                Agoniste partiel récepteurs µ
      (Temgésic°, Transtec°)       Métabolisation digestive > OK si IR

Publication EAPC, The Lancet Oncology, Février 2012 : Sont considérés comme
palier II des opioïdes forts mais à doses faibles :
    - Morphine si < ou = 30mg/j
    - Oxycodone si < ou = 20mg/j
    - Hydromorphone si < ou = 4mg/j
1. ANTALGIQUES PURS
                                                      EFFETS SECONDAIRES et
                                                        SURVEILLANCE
Palier II : dérivés morphiniques (opioïdes faibles)
    - Codéine                  10% gens ne la métabolisent pas en M+
                               > alors inefficace.
                               Effet plafond > tendance à surdoser
    - Tramadol                 Dérivé de la codéine mais sans le même surdosage
                               Nausées et vomissements (par l’action centrale)
    - Tilidine associée        Ago/antago > peu utile
      à naloxone (Valtran)     Non compatible en association
                               Toxicomanies, durée courte

    - Buprénorphine                Agoniste partiel récepteurs µ
      (Temgésic°, Transtec°)       Métabolisation digestive > OK si IR
LIEU D’ACTION
1. ANTALGIQUES PURS                        et CARACTERISTIQUES

Palier III : opioïdes forts Mode d’action exact encore mal élucidé
        Tous agissent sur les récepteurs µ centraux (thalamus et système
        limbique) et les bloquent > empêchent que information douloureuse
        soit transmise au cortex

- Morphine :                  acteur central de calcul > tjrs repasser
                              par équivalent M+ p.o/ 24h pr convertir
                              ou effectuer une rotation.
                              Accumulation si IR > risque surdosage

- Oxycodone (Oxycontin°/oxynorm°)
                Métabolisation mixte > OK en IR modérée
                Etudes sur la douleur neuropathique (mais ce sont des
                études versus placebo)
1. ANTALGIQUES PURS                               LIEU D’ACTION
                                               et CARACTERISTIQUES
Palier III : opioïdes forts (Suite)

- Hydromorphone (Palladone°)          Utile qd doses élevées de morphine

- Fentanyl (Durogésic°)         = composé de synthèse
              - se fixe moins sur récepteurs digestifs > moins de
              constipation
              - Elimination non rénale > OK avec IR
              - !! Lipophile > pfs mal résorbé en cachexie.
              (ou à l’inverse passe directement ds sang)
              - Durée d’accumulation, moins souple

- Sufentanil (Sufenta°) : en anesthésie, ou lsq grosses doses (moins d’A°)

- Méthadone : - agit sur récepteurs µ ET sur l’information ascendante
                (récepteurs NMDA de la moëlle épinière) > très efficace
              - Pbl: législation, pas de corrélation exacte de dosages
              - pas de métabolisation rénale > OK avec IR
EFFETS SECONDAIRES et
1. ANTALGIQUES PURS
                                             SURVEILLANCE

Palier III: opioïdes forts Les effets secondaires viennent de leur
                 fixation aux récepteurs µ situés ailleurs dans l’organisme
                 (tractus digestif, tronc cérébral, …)
- Pour tous :       - Constipation : être surtout préventif
                    - Nausées, vomissements
                    - Rétention urinaire : à surveiller (oubli fréquent)
                    - Somnolence : svt 1er signe surdosage
                    - Prurit : aléatoire, pfs signe surdosage
                    - Clonies : toujours signe de surdosage
                    - Bradypnée (dépression respiratoire) = toujours
                      signe de surdosage
                    - Hyperalgésie

- Pour la Morphine, Hydromorphone, et un peu moins l’Oxycodone :
       accumulation en cas d’insuffisance rénale > toxicité augmente

- Fentanyl en patch : Risque surdosage ou alors décollement en cas
  d’hyperthermie
Doses de démarrage d’un traitement
         opioïde (dans la littérature)

• Avant 65 ans (rarement concernés en MR ou MRS) et
  sans IR :
  - Morphine : 60mg/24h/p.o. ou équivalent
  - Fentanyl (Durogésic): 25µg/h/patch de 3j

• Après 65 ans:
  - Morphine : 30mg p.o./24h avec ED de 5mg
  (= max 15mg SC/24h et ED max 2 à 3mg SC)
  - Fentanyl (Durogésic) 12.5µg/h (= ½ patch de 25
  coupé en diagonale), ED comme morphine
REMARQUES importantes (1)
• Importance du motif de conversion pr le choix de la molécule et de la
  dose :
   – Dose efficace mais voie d’administration impossible
   – Dose efficace mais effets secondaires
   – Dose inefficace ou insuffisante
      • Soit changer de voie d’administration
      • Soit changer de molécule

• Importance de toujours commencer directement à une dose
  efficace = suffisante (cfr « mémoire » de la douleur, et
  mécanismes d’effet placebo)

• Règle des 30% (voire 50%) : Augmenter = par paliers de (max)
  30% (très exceptionnellement 50%)

• Attendre au minimum 48 (à 72h) pour juger de l’effet
REMARQUES importantes (2)
• Entredoses = 1/6 à 1/10 de la dose journalière

• Ne pas oublier de prévenir la douleur induite par les
  soins

• Ne pas viser trop bas dans les dosages médicamenteux,
  donner directement une dose suffisante pour être
  complètement efficace (cfr « mémoire » de la douleur)

• C’est parfois plus efficace d’ajouter un co-antalgique
  que d’augmenter la dose.

• Toujours s’assurer que ce n’est pas un surdosage qui
  provoque la douleur !!
CONVERSIONS
A titre indicatif…!
                        Morphine SC 30 mg/24h             SUFENTANIL
                        Morphine IV 20 mg/24h              60 µg/24h

                                                            x 0.1
              facteur
Hydromorphone ~ 7.5                             FENTANYL 25 µg/h
                            MORPHINE p.o.
(PALLADONE°)
                                                      = 600 µg/24h
+/- 8 mg p.o.                 60 mg/24h
                                                1 µg TD = 1 µ SC = 1 µ IV
                          x 0.5       x 1.5
                          ( :2)

                         OXYCODONE p.o.         SC ou IV
                         30 mg/24h              30 mg/24h
CONVERSIONS
APPLICATION SMARTPHONE :

            ORTHODOSE

https://www.orthodose.com/fr/
MEDICAMENTS                               EFFETS SECONDAIRES et
                                            SURVEILLANCE
2. AUTRES ANTALGIQUES

CORTICOÏDES         -   Hyperglycémie, Hypokaliémie
                    -   Augmentation des GB (pas ceux de défense)
                    -   Immunosuppresseur > infections
                    -   Fonte musculaire > perte fonctionnelle
                    -   Faciès cushingoïde
CLONIDINE (Catapressan)      Hypotension très sévère
                             > décrochage cardiaque
                             Antalgie : Commencer par grosses doses
                                 (450µg/j voire 600µg)
                             Indication : surtout douleurs complexes
                             Introduction : en hospitalisation
BIPHOSPHONATES (Zometa, …) - Hypocalcémie > douleur abdo
                           - Ostéonécrose de la mâchoire (> dents)
MEDICAMENTS                               EFFETS SECONDAIRES et
                                             SURVEILLANCE
3. DIVERS

ANESTHESIQUES locaux
  (Lidocaïne) par voie topique   - !! Etat peau/muqueuses
  (EMLA, xylo,…)                 - !! À la quantité résorbée par voie
                                 générale : Arythmies cardiaques
                                 - En aérosols/p.o : Fausses routes
                                 - Pansements : TRES utile.
ANESTHESIQUES généraux (par voie parentérale SC/IV/IT)
   Fentanyl, Sufentanil          cfr palier III
   Kétamine                  Effet LSD-like (hallucinogène): seuil à 100mg
                                 > pfs coupler avec Midazolam
                             Aucun effet dépresseur respiratoire
                             Laryngospasme (en anesthésie)
                             Majoration de TA, FC, HTIC
                             > contre indiqué si trauma crânien
   Propofol (Diprivan)       Dépression respiratoire réversible
MEDICAMENTS                      EFFETS SECONDAIRES et
                                   SURVEILLANCE

3. DIVERS

MEOPA         Il faut être deux pr l’administration
              Maintenir la conscience
              Jamais si inconscience, trauma crânien, trauma
thoracique
HUILES ESSENTIELLES      Savoir ce qu’on fait
                         Selon la voie d’administration
PROTOXYDE D ’AZOTE
En bref :   - Analgésie de surface
            - Discret effet sédatif: à 50%, pas d’anesthésie
            - Début d ’action : 3 min, pic d’analgésie > 3min
                Action = pendant l ’inhalation.
            - Efficacité 70 à 80% : Relaxation, anxiolyse, analgésie,
                amnésie, diminutions toutes sensations
            - Utilisation très sûre
            - Pas de dépression respiratoire
Indication(s) :
Tout acte douloureux/inconfortable de courte durée (pansements, SV,
ponctions, …)

Contre-indications :   -   Trauma crânien non évalué
                       -   Altération conscience
                       -   HTIC
                       -   Embolie gazeuse, emphysème
                       -   Trauma maxillo-facial
                       -   Pneumothorax non drainé
                       -   Distension abdominale
MEDICAMENTS                                EFFETS SECONDAIRES et
                                              SURVEILLANCE

4. ANTIEPILEPTIQUES

- Anciennes générations - Le seul efficace sur névralgie trijumeau
   ex: Tegretol°        - Hémato-toxique (anémie, thrombopénie,
                        leucopénie)
                        - Si réaction allergique : grave
                        - Inducteur enzymatique
                        > bcp d’interactions médicamenteuses
- Clonazépam (Rivotril°)   Mécanisme mal éclairci mais constat
                           empirique
- Gabapentine (Neurontin°)    Peu toxique, effets II s’atténuent
                              Efficace sur polyneuropathies
- Prégabaline (Lyrica°)    Peu toxique, effets II s’atténuent
                           (vertiges, somnolence, troubles visuels,…)
                           Prudence si IR, personne âgée
MEDICAMENTS                                EFFETS SECONDAIRES et
                                             SURVEILLANCE

5. ANTIDEPRESSEURS

TRICYCLIQUES                      -   Effets anticholinergiques
  ex: Redomex, Anafranil          -   Hypotension orthostatique
                                  -   Troubles de conduction cardiaque
                                  -   Assez sédatif (parfois recherché)
                                  -   Interactions médicamenteuses
                                  -   !! Prudence si ATCD cardio, HTA,..

AUTRES
  ex : Cymbalta            En cours d’évaluation, mais constat efficace
                           sur douleurs neuropathiques de
                           polyneuropathies sensitives
MEDICAMENTS                               EFFETS SECONDAIRES et
                                             SURVEILLANCE

6. AUTRES TECHNIQUES                   - Décision et application par
                                       l’anesthésiste, le radiologue, le
                                       radiothérapeute, l’oncologue,…
                                       - Selon le pronostic du patient
                                       - Importance de la pluridisciplinarité
BLOCS NERVEUX
  ex: Plexus solaire, plexus brachial, petit bassin, …
      + péridurales : plus rare

POMPES INTRATHECALES

RADIOTHERAPIE                  - Antalgique (osseuse)
                               - Décompressive (rachis surtout)
                               - Hémostatique
CHIMIOTHERAPIE
TRAITEMENTS NON                                      EFFETS SECONDAIRES et
  MEDICAMENTEUX                                        SURVEILLANCE

D’ABORD ECOUTER ………..!!!

- TENS                               Peu de danger, ms régler intensité !

- MASSAGES (toutes écoles)     Selon l’histoire et la personnalité du
                      patient (!! À ce qu’on libère)

- HYPNO-ANALGESIE                    Très efficace

- Chaud / froid                      Attention aux brûlures !
- Distraction / environnement /          Cfr effets Placebo et Nocebo
  détente / relationnel / écoute….       Cfr Hypnose
- (Ethno-Psycho > décodage)
- (Spirituel > sens)                 !! À nos propres projections

-…
VI.
     LA DOULEUR :
IMPORTANCE PRIMORDIALE
     DE L’ECOUTE…
DOULEUR : IMPORTANCE DE L’ECOUTE
               ACTIVE (1)
- Importance de croire le patient dans le récit qu’il fait
  de ses douleurs: elles sont toujours porteuses d’un vécu
  subjectif. Il est le seul à pouvoir en dire l’intensité.
- Dialogue avec patient et entourage pour expliquer
  objectifs et modalités du traitement antalgique.
  Oser aborder mythes et fausses croyances liés à la
  morphine: la mort qu’on croit qu’elle donne, les derniers
  instants qu’elle symbolise, la toxicomanie qu’elle évoque, le
  côté irréversible du R/, …
- Fréquentes évaluations et ré-évaluations: temps et
  énergie. Importance de l’interdisciplinarité
- Parois, donner du temps au patient en l’écoutant lui permet
  de dire certaines douleurs avec des mots, et de diminuer
  le dire par le corps en permettant le dire par le langage…
DOULEUR : IMPORTANCE DE L’ECOUTE
               ACTIVE (2)
- La relation que nous créons avec le patient participe à la
  dignité qu’il peut ressentir jusqu’au dernier moment de sa
  vie, même s’il a mal, même s’il souffres, même s’il est
  dépendant, même s’il vit avec beaucoup de difficultés
  toutes les pertes qui précèdent la mort.
- La souffrance du patient peut éveiller ou réactiver la nôtre.
  Etre attentif à ne pas projeter nos propres difficultés ou à
  ne pas développer des mécanismes de protection qui
  conduisent à l’acharnement thérapeutique, au
  désinvestissement de la relation.
- Pfs la douleur résiste au R/, elle nous semble exagérée, elle
  nous irrite, nous agresse, nous confronte à notre
  impuissance. Ne pas vouloir trop vite une solution, écouter
  le patient dans sa tentative parfois désespérée de trouver
  un sens à ce qu’il vit…
COMMENT ECOUTER ?
Pour répondre de manière adéquate à l’appel qu’un patient
nous adresse (fondement de la relation de soin), il faut :

1) Entendre cet appel dans son altérité : ne pas se
   projeter.

   Entendre l’appel d’un AUTRE, c’est :
   - ne pas confondre cet appel avec l’appel qui serait le
   mien dans une situation similaire
   - ne pas confondre la réponse à lui donner avec celle
   que j’aimerais recevoir dans une situation similaire

2) Partir du principe que c’est l’autre qui sait pour lui-
   même
DOULEUR : REFLEXION ETHIQUE
• La douleur est ce que le patient dit qu’elle est, et non
  pas ce que nous voudrions qu’elle soit.
  Prenons le temps d’écouter le récit qu’il fait de sa douleur
  Sachons entendre qu’elle est parfois tellement dure à
  supporter qu’elle suscite une demande d’euthanasie.

• Sachons aussi accepter que certains patients préfèrent
  avoir mal plutôt que de supporter les effets secondaires
  de médicaments proposés.

• Parfois un « reste de douleur » peut représenter ce qui
  raccroche encore à la vie
VII.
QUELQUES CONCLUSIONS ?
Tout ce qui est possible au domicile
• Etre PROSPECTIF
• Il y a beaucoup d’autres antalgiques que le Patch de
  Fentanyl ou Buprénorphine
• Attention à la résorbtion aléatoire si
  cachexie/F°/sudations
• Association possible Tramadol et palier III
• Mieux vaut diversifier parfois qu’augmenter un dosage
• La voie SC continue permet d’associer parfois jusque 6
  produits
• Selon le pronostic : ne pas hésiter à la corticothérapie
  voire aux AINS
• !! Le surdosage en morphiniques donne de l’hyperalgésie
  TRES inconfortable
• Ne pas oublier les douleurs neuropathiques / mixtes
En pratique, SP et douleur…
1. La rechercher activement et
   prospectivement. Signes directs et
   indirects.
2. Croire le patient
3. Mesures non médicamenteuses
4. Traiter la cause si identifiée.
5. Traitements médicamenteux
6. Surveillance et ré-évaluation
7. Accompagner et question du sens :
    Importance de l’écoute active !
DOULEUR : REFLEXION ETHIQUE

 La douleur est ce que le patient dit qu’elle est,
  et non pas ce que nous voudrions qu’elle soit.

 Prenons le temps d’écouter le récit qu’il fait de sa douleur.
   Prenons le temps de mieux comprendre le sens qu’il lui
                            donne.
Prenons le temps de mieux comprendre pour mieux soulager,
        pour faire taire la douleur et non le patient.
Sachons entendre que la douleur est parfois tellement dure
à supporter qu’elle peut susciter une demande d’euthanasie.
DOULEUR : REFLEXION ETHIQUE

 • Sachons aussi accepter que certains patients
  préfèrent avoir mal plutôt que de supporter les
   effets secondaires de médicaments proposés.

• Parfois un « reste de douleur » peut représenter
           ce qui raccroche encore à la vie.

              • « Mourir debout »…
Bibliographie principale

- BOLLY C., VANHALEWYN M., Aux sources de l’instant. Manuel de soins palliatifs à
  domicile, Ed. Weyrich, 4ème édition, 2013.
- WATSON M. & Al., Oxford handbook of Palliative Care, Second Edition, Ed. Oxford
  University Press, 2009.
- AHMEDZAI S., MUERS M., Supportive Care in Respiratory Disease, Coll. Oxford
  Supportive Care, Ed. Oxford University Press, 2005
- JACQUEMIN D., de BROUCKER D., Manuel de soins palliatifs – 4è édition. Coll. Santé
  Social, Ed. Dunod, 2014
- BRUERA E., HIGGINSON I. & Al., Textbook of Palliative Medecine, CRC Press, 2009
- ATTAL N. & Al., Recommandations de l’EFNS pour le traitement pharmacologique des
  douleurs neuropathiques, European Journal of Neurology 2006, 13(11): 1153-1169
- Le Guide Pratique des Soins Palliatifs – 4è édition. Gestion de la douleur et autres
  symptômes. Collectif. A.P.E.S Québec, 2008
- Palli-science.com, portail officiel des SP du Québec
- A vous recommander : ORTHODOSE - Application smartphone – VANDENHAUTE V.
  Disponible sur orthodose.com/fr/
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