DPAC-ATLC Dairy Processors Association of Canada

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DPAC-ATLC                                 Dairy Processors Association of Canada
                                          Association des Transformateurs Laitiers du Canada

 Mémoire présenté au Comité permanent du commerce
 international
 Introduction

 Ce mémoire donne le point de vue de l’industrie sur les principaux enjeux pour le secteur de
 la fabrication de produits laitiers, notamment les moteurs de l’innovation et des exemples de
 nouveautés en matière de processus et de produits dans le secteur laitier. En outre, il explique
 l’importance du Programme d’exonération des droits (PED) comme élément clé du soutien à
 l’innovation et à la croissance du marché pour l’industrie de la transformation laitière.

 Empreinte économique de la transformation laitière au Canada

 La transformation laitière est présente concrètement dans chaque province du Canada. Ses
 revenus dépassent 17 milliards de dollars et elle soutient 23 000 emplois directs, avec une
 masse salariale agrégée de 1 milliard de dollars (source : Statistique Canada, 2015). Si l’on
 tient compte des emplois indirects et induits, en plus des emplois directs, le secteur de la
 transformation des produits laitiers a créé ou maintenu plus de 105 000 emplois au Canada
 en 2015. Notre secteur a une grande incidence économique; une étude récente
 d’ÉcoRessources Consultants a révélé qu’il a généré un produit intérieur brut total de
 11,2 milliards de dollars en 2015 (une hausse de 3,8 % depuis 2013), de même que
 2,1 milliards de dollars de revenus fiscaux au bénéfice des divers ordres de gouvernement
 (une hausse de 3,8 % depuis 2013). Ces chiffres sous-estiment probablement la véritable
 incidence économique de la transformation laitière dans les régions locales puisque les usines
 de transformation laitière se trouvent généralement dans des zones rurales et des petites villes
 du Canada, là où les possibilités commerciales et d’emploi sont plus limitées que dans les
 grands centres urbains.

 Portrait de la transformation laitière au Canada

 Outre la fabrication du lait, de la crème, du yogourt, de la crème glacée, du fromage et du
 beurre, les transformateurs laitiers du Canada travaillent à plein rendement au séchage de
 poudres de lait, comptant sur des équipements vieillissants et sur des possibilités d’expansion
 très limitées pour un certain nombre de raisons. Le marché des poudres de lait au Canada est
 en situation d’excédent croissant; les occasions d’exportation sont limitées par les
 subventions à l’exportation actuelles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les
 subventions à l’exportation continueront d’être réduites pour finalement disparaître d’ici le
 31 décembre 2020, en vertu de l’accord de Nairobi. Ainsi, pour le moment, les occasions
 commerciales permettant aux transformateurs laitiers d’augmenter leur capacité sont limitées.

 Le récent accord de principe entre les producteurs et les transformateurs laitiers offre une
 excellente occasion d’améliorer l’environnement commercial national. Cependant, l’industrie
 doit encore relever des défis.

 151, rue Slater, bureau 714, Ottawa (Ontario) K1P 5H3 Tél. : 613-232-7242
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 Les importations supplémentaires de fromage autorisées par l’Accord économique et
 commercial global (AECG) auront une incidence du même ordre sur une période de six ans.
 En vertu du nouvel accord, 16 000 tonnes supplémentaires de fromage « fin » et 1 700 tonnes
 de fromage destiné à un usage industriel entreront sur le marché canadien en franchise.
 S’ajouteront à cela 800 tonnes de fromage fin en raison d’un ajustement technique à la part
 de l’Union européenne (UE) d’un contingent tarifaire de l’OMC déjà prévu.

 Une fois que l’AECG aura été entièrement mis en œuvre, les importations de fromage en
 franchise provenant de l’Europe devraient correspondre à 32 263 des 44 495 tonnes (72,5 %)
 importées au Canada chaque année, ce qui fera passer la quantité de fromage importée au
 Canada de 4 à 8 à 10 % de la consommation de fromage domestique. L’AECG fera plus que
 doubler les importations de fromage en franchise provenant de l’UE.

 Au cours des cinq prochaines années, on prévoit que les ventes de fromage au Canada
 connaîtront une croissance négligeable au chapitre de la vente au détail, et une croissance
 moyenne annuelle de 2 % au chapitre de la valeur en prix constants de 2015 (Euromonitor,
 Cheese in Canada 2015). Étant donné qu’il n’y a guère de place pour accueillir d’autres
 produits sur le marché canadien, les transformateurs laitiers du Canada sont grandement
 préoccupés par l’éviction possible de leurs produits par des importations moins chères.

 L’un des plus grands défis à relever pour notre industrie est la nécessité de remplacer
 l’équipement vieillissant utilisé pour le séchage des poudres de lait et d’y ajouter. Au Canada,
 il y a une demande croissante pour la matière grasse butyrique, demande à laquelle les
 producteurs laitiers ne peuvent pas répondre actuellement. Ces matières grasses butyriques
 exigent l’utilisation d’une petite portion du lait, le reste pouvant servir à la transformation
 d’autres produits laitiers, notamment le yogourt et le fromage, et les résidus doivent être
 transformés en poudre de lait écrémé qui sera utilisée à d’autres fins de transformation, dans
 les aliments pour animaux ou pour l’exportation conformément aux contraintes de l’OMC.

 Les transformateurs laitiers du Canada sont favorables à l’innovation et prêts à investir dans
 l’avenir, mais ils devront être suffisamment confiants dans le marché changeant avant de
 procéder à des investissements de capitaux majeurs dans des usines et de l’équipement de
 transformation modernes.

 Vive concurrence

 Au Canada, le prix du lait cru utilisé aux fins de transformation pour le fromage (moyenne
 des classes 3a, 3b et 3c) était en moyenne de 78,76 $ CA/hl comparativement au prix de l’UE
 de 43,08 $ CA/hl au cours des 12 derniers mois se terminant en mai 2016 (Centre canadien
 d’information laitière et EU Milk Market Observatory, respectivement). Les fromages
 importés au Canada ont un avantage sur le coût de production de plus de 45 % par rapport
 aux fromages canadiens, un avantage en matière de coût que les transformateurs de fromage
 canadien ne peuvent combler. En outre, en juillet dernier, la Commission européenne a
 annoncé de nouvelles subventions à l’agriculture d’une valeur de 500 millions d’euros,
 surtout destinées aux producteurs laitiers européens. En 2002, l’appui de l’UE à l’industrie
 laitière a été estimé par l’Organisation de coopération et de développement

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 économiques (OCDE) à 16 milliards d’euros (Producteurs laitiers du Canada, 2015). Ce type
 de subventions n’est pas offert au secteur canadien des produits laitiers.

 Au Canada, le marché des produits laitiers est arrivé à maturité. Au cours des dernières
 années, la consommation de lait a décliné d’environ 1 % par année et la croissance de la
 consommation de fromage canadien a été relativement stable, augmentant à un rythme plus
 lent que la croissance de la population; les écarts de volume annuels pour la vente au détail
 au cours des 12 derniers mois ont été de 0,5 % pour le beurre, 4,6 % pour le fromage de tous
 les jours, 2,2 % pour les fromages fins, 2,7 % pour la crème glacée, 3,2 % pour le yogourt et
 4,2 % pour la crème (Neilsen, MarketTrack, mai 2016).

 En fait, des sondages confirment que les importations de fromages de type européen et
 industriel moins chers évinceront probablement les fromages canadiens du marché puisque le
 prix constitue un facteur clé (important-très important) pour 55 % des consommateurs de
 fromage au Canada (EKOS Research Associates, juillet 2016, sondage pour le compte de la
 DPAC-ATLC).

 Innovations en matière de transformation des produits laitiers

 À la lumière de la faible croissance de la consommation de produits laitiers au Canada et du
 prix inférieur des importations, le secteur canadien de la transformation laitière doit innover
 pour survivre. Selon Michel Britten, Ph.D., chercheur, Centre de recherche et de
 développement de Saint-Hyacinthe, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), les
 technologies de l’innovation dans la transformation laitière sont fondées sur la nécessité de
 réduire les coûts d’exploitation afin d’augmenter la compétitivité et de mettre au point des
 produits innovateurs qui permettront de se démarquer sur le marché.

 Le recours à de nouveaux processus de transformation réduit les coûts de transformation et,
 dans certains cas, augmente le rendement de la production. C’est le cas du concentré
 protéique de lait, sous forme de poudre ou liquide, utilisé dans la fabrication de produits
 laitiers. Ces produits servent à fortifier la teneur en protéines dans les cuves de fromage afin
 d’améliorer les rendements, s’il y a lieu, pour fabriquer certaines variétés de fromage.
 L’adoption et l’utilisation de technologies de pointe, à l’échelle nationale et internationale,
 offrent de nombreux avantages pour la fabrication de produits laitiers. Non seulement elles
 accélèrent le processus et réduisent les coûts, mais elles assurent également de meilleurs
 contrôles de la composition et de la qualité et peuvent aussi améliorer l’efficacité.

 L’innovation dans notre secteur ne se limite pas aux processus, mais permet aussi
 l’élaboration de nouveaux produits. Les consommateurs canadiens accordent de plus en plus
 d’importance au contenu nutritionnel des produits qu’ils achètent. C’est ce qui a mené à la
 mise au point de nouveaux produits laitiers à valeur nutritionnelle ajoutée, notamment avec
 des oméga-3 et du calcium, et des boissons au lait enrichies de protéines, entre autres, qui
 peuvent entrer en concurrence directe avec les boissons énergisantes et pour sportifs.

 Les consommateurs veulent aussi des produits plus gratifiants, notamment de la crème
 glacée, des fromages, de la crème et du beurre de spécialité.

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 Le yogourt grec offre un autre exemple de produit élaboré à partir d’une innovation de
 transformation laitière puisqu’il est fait de lait à teneur en protéines plus élevée (8 %)
 comparativement au lait ordinaire (4 %). Le processus de préfermentation du yogourt
 augmente la teneur en protéines laitières de 4 à 8 %, tout en réduisant les coûts de
 transformation. Ces économies sont également avantageuses pour le consommateur; à titre
 d’exemple, bien que le yogourt grec ait deux fois la teneur en protéines du yogourt ordinaire,
 son prix est inférieur, en proportion, au prix du yogourt régulier. Cet exemple met en
 évidence les avantages que peuvent avoir les innovations en matière de transformation pour
 le consommateur, en offrant de nouveaux produits à prix concurrentiel.

 Le Programme d’exonération des droits et son importance pour l’industrie de la
 transformation laitière

 L’objectif principal du Programme d’exonération des droits (PED) est de permettre aux
 fabricants canadiens, en général, d’être plus concurrentiels sur le marché des exportations
 dans tous les domaines de fabrication de l’ensemble des industries. Il exonère l’importateur
 de payer des droits sur les biens importés qui seront éventuellement exportés, tels quels ou
 après avoir été transformés de nouveau.

 Le PED a été, et continue d’être, un élément clé de la croissance de l’industrie laitière,
 comme pour d’autres entreprises de transformation d’aliments canadiennes, en donnant
 l’accès à des intrants à des prix internationaux qui permettent de soutenir la concurrence sur
 le marché mondial.

 Le marché d’exportation est un domaine stratégique clé du développement du secteur
 agroalimentaire canadien. Selon AAC, le Canada est le 5e exportateur agricole en importance
 dans le monde et l’industrie agricole et agroalimentaire emploie 2,2 millions de Canadiens
 (ce qui correspond à 1 emploi sur 8 au Canada). L’industrie de transformation des aliments et
 des boissons est le principal employeur du secteur manufacturier et elle fournit des emplois à
 283 000 Canadiens, soit l’équivalent de 16 % des livraisons manufacturières totales. En
 conséquence, le PED constitue un élément essentiel pour assurer le soutien des exportations
 de l’industrie agroalimentaire.

 Les gouvernements précédents ont soutenu des initiatives qui ont renforcé les exportations et
 la compétitivité afin d’accroître la participation du Canada à l’économie mondiale. La
 DPAC-ATLC croit fermement que le gouvernement devrait continuer à soutenir la croissance
 des exportations du secteur de la transformation des aliments. Le PED est essentiel pour la
 croissance d’un secteur de transformation des produits laitiers et des aliments fort qui peut
 soutenir la concurrence sur le marché mondial.

 À l’inverse, un programme plus restrictif mettrait en péril la compétitivité du secteur de la
 transformation laitière. Toute modification au PED qui compliquerait, limiterait ou réduirait
 les exportations pourrait aussi avoir une incidence négative sur les emplois du secteur de la
 transformation laitière. La DPAC-ATLC est sans équivoque dans son appui à l’application de
 la réglementation en vigueur pour assurer des règles de jeu équitables pour tous les
 transformateurs de produits laitiers.

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 Toute modification au PED devrait être guidée par la croissance de l’industrie de la
 transformation laitière. Le fait de forcer notre secteur à n’utiliser que le Programme
 d’importation pour réexportation (PIR), qui est plus restrictif et plus lourd, entraînerait une
 baisse de la compétitivité de l’industrie de la transformation laitière.

 Conclusion

 Alors que le Comité examine des enjeux importants pour l’industrie laitière, il ne faut pas que
 ses membres perdent de vue l’unicité de l’environnement commercial canadien pour les
 transformateurs laitiers qui fonctionnent selon un modèle de gestion de l’offre. Bien que les
 producteurs et les transformateurs aient démontré une volonté de travailler ensemble pour
 moderniser notre système, ce dernier continue de reposer sur un équilibre précaire. Toute
 mesure qui pourrait avoir une incidence négative sur les transformateurs laitiers entraînerait
 la réduction des recettes fiscales pour le gouvernement et des emplois pour les Canadiens et,
 en fin de compte, nuirait à notre économie. La DPAC-ALTC croit fermement que le PED
 constitue un élément clé du soutien à l’innovation et à la croissance du marché pour
 l’industrie de la transformation laitière.

 À propos de l’Association des transformateurs laitiers du Canada

 L’Association des transformateurs laitiers du Canada (DPAC-ATLC) est la plus importante
 organisation nationale de l’industrie à défendre les intérêts publics, politiques et
 réglementaires de l’industrie de la transformation des produits laitiers au Canada. Les
 membres de la DPAC-ATLC représentent certaines des marques les plus connues au Canada
 et permettent l’emploi de plus de 23 000 Canadiens, contribuant à plus de 17 milliards de
 dollars à l’économie nationale.

 Jacques Lefebvre
 Président-directeur général

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