EN CPAS LA TABLE EMPLOI - RÉFÉRENTIEL MÉTHODOLOGIQUE
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Association de la Ville et des Communes Section CPAS de la Région de Bruxelles-Capitale a.s.b.l. Afdeling Vereniging van de Stad en de Gemeenten "Maatschappelijk Welzijn" van het Brussels Hoofdstedelijk Gewest v.z.w. RÉFÉRENTIEL MÉTHODOLOGIQUE : LA TABLE EMPLOI EN CPAS - Janvier 2006 -
Ce document est rédigé dans l’optique de la collaboration ET du partage d’informations et d’outils entre CPAS. Rédaction : LIBERT Vincent, Conseiller à la Section CPAS de l’Association de la Ville et des Communes de la Région de Bruxelles-Capitale MICHEL Elodie, Responsable de la Table Emploi du CPAS de Saint-Josse-Ten-Noode 2 Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006
1. INTRODUCTION Depuis une dizaine d’années, nombre de CPAS se sont lancés dans le processus d’insertion socio-professionnelle de leurs usagers. Dans ce cadre, de multiples initiatives, structures et outils ont vu le jour. Aujourd’hui, il est nécessaire de trouver une convergence entre toutes ces initiatives et de proposer des cadres de référence communs. Pour y arriver, la Section CPAS avec l’aide de CPAS inventifs et innovants met progressivement à disposition des agents d’insertion de CPAS des « référentiels méthodologiques » propres à leurs besoins, leurs réalités et leur cadre de travail. À la question de la pertinence de tels référentiels, nous répondrons en reprenant le principe que toute action d’un CPAS est une action adaptée et basée sur une méthode de travail. Le recours à une méthode adaptée est prévu à l’article 59 de la loi du 8 juillet 1976 organique des CPAS : «Le centre public d’action sociale remplit sa mission en suivant les méthodes de travail social les plus adaptées et dans le respect des convictions idéologiques, philosophiques et religieuses des intéressés. » Il est donc important que des méthodes adaptées soient proposées aux CPAS, afin de permettre à ceux-ci de répondre de façon optimale aux besoins de leurs usagers. Cela est d’autant plus important que les missions et la législation propre aux CPAS connaît une explosion ces dernières années. Pourquoi des « Tables Emploi » ? Depuis la loi du 26 mai 2002 relative au droit à l’Intégration sociale, les CPAS sont renforcés et réinvestis dans une dynamique active face à l’usager. Ce renforcement et ce réinvestissement concernent en partie les projets individualisés d’intégration sociale (introduits en 1993) ainsi que la politique d’insertion socio-professionnelle qui trouve une place et une légitimité naturelle dans le CPAS et son fonctionnement. Dans cette logique, les CPAS doivent aider les usagers à intégrer le marché du travail. L’activité « Table Emploi » a pour objectif de donner aux usagers les clefs d’accès au monde du travail. Cette activité est un moment spécifique pour concrétiser un retour vers l’autonomie. Ce moment se traduit par la recherche d’un emploi, précédée ou non d’une formation. Cette étape n’est certainement pas la plus facile car les échecs peuvent être fréquents. Trouver un emploi qui soit intéressant, mobilisant ou valorisant n’est pas facile. L’agent d’insertion devra se centrer sur les connaissances, les aptitudes et les attentes de l’usager pour l’aider mais il devra également faire en sorte que l’usager investisse ou réinvestisse son intégration sur le marché du travail. Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006 3
Dans cette optique, certains CPAS se sont lancés dans la création de lieux où l’usager pourrait, avec l’aide d’un agent d’insertion, décoder les clefs du marché du travail et effectuer une recherche d’emploi la plus efficace possible. L’objectif des « Espaces Emploi » est de permettre aux usagers de trouver un emploi par eux- mêmes. L’émergence de ces espaces a conduit certains responsables de services d’insertion de CPAS à s’interroger et à se positionner sur une méthodologie de travail commune. Ce document en est le fruit et a pour objectif de fournir un référentiel méthodologique donnant des bases à la mise en œuvre d’une « Table Emploi », activité réalisée à l’Espace Emploi. Comment aborder le présent document ? Le présent document est composé de 4 parties. La première est consacrée à l’insertion socio-professionnelle en tant que champ d’action des Tables Emploi. La deuxième est consacrée aux éléments clefs des Tables Emploi. On y trouvera : - les objectifs poursuivis, - un mot sur le travail individuel et le travail auprès d’un groupe, - les clefs pour réaliser une intervention sociale auprès d’un groupe, - un descriptif du rôle de l’agent d’insertion, - les moyens nécessaires à la création d’une Table Emploi. La troisième partie est consacrée à la mise en pratique de la Table Emploi et les étapes qui doivent être suivies à cet effet. Ainsi, on découvrira les 6 étapes qui sont : - la constitution du groupe, - le lancement de la Table Emploi, - le module « Aspects d’une Recherche Emploi », - le module « Entretiens », - la conclusion de l’intervention de groupe, - le débriefing. Et pour finir un mot sur l’accès libre à l’Espace Emploi. En quatrième partie, on trouvera 3 annexes présentées dans les parties précédentes : - la fiche signalétique, - le Tableau d’orientations, - les règles d’utilisation. LEXIQUE POUR VOTRE LECTURE Table Emploi activité visant l’acquisition par un usager d’un CPAS d’une connaissance et d’une méthode de Recherche Emploi au sein d’un Espace Emploi d’un CPAS Recherche Emploi activité visant la recherche d’un poste de travail rémunéré sur le marche du travail Espace Emploi local permettant d’accueillir les usagers d’un CPAS afin qu’ils puissent réaliser une Recherche Emploi 4 Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006
2. L’INSERTION SOCIO-PROFESSIONNELLE Avant d’entamer une présentation détaillée de la Table Emploi, il faut en identifier son espace d’action. En l’occurrence, il s’agit de « l’insertion socio-professionnelle » (ISP) en CPAS. Aujourd’hui, l’ISP recouvre des pratiques (souvent un service) qui sont identifiées par « le parcours d’insertion ». Ce parcours d’insertion n’a rien de figé et connaît des réalités différentes d’une commune à l’autre. Malgré cela, il paraissait important de lui donner un « cadre commun ». C’est l’objectif de cette première partie du document. 2.1 L’ISP, UNE ACTION DU CPAS PARMI D’AUTRES De façon générale, les CPAS mettent en place une série d’actions, traduites par la création de structures spécifiques, qui permettent de répondre aux demandes des usagers. Ces actions peuvent être menées isolement ou ensemble et peuvent également faire émerger de nouvelles demandes. Le schéma ci-après représente les principales actions menées par le CPAS1. On trouvera au centre du schéma la « demande ». Celle-ci doit être interprétée comme la première demande mais aussi comme la (les) demande(s) consécutive(s) à la première. En effet, chaque action (revenu d’intégration, suivi social, insertion socio-professionnelle, médiation de dettes, logement, etc.) peut renvoyer à une nouvelle demande qui renverra elle-même à une nouvelle action. Il s’agit donc d’un schéma dynamique, d’où la présence des flèches à double sens entre chacune des actions et l’élément central : « la demande et son analyse ». Le schéma resitue les actions du CPAS dans un contexte global. Nous n’oublierons pas que chaque action menée s’effectue dans un cadre défini et qu’elle est souvent parallèle à l’action d’un autre agent ou d’un autre service. 1 Même si elles ne sont pas représentées sur le schéma, nous n’oublions pas les actions menées par les CPAS en faveur des personnes du troisième âge et les personnes malades via les maisons de repos, les centres de revalidation ou les hôpitaux publics. Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006 5
L’activité « Table Emploi » est réalisée dans le processus d’insertion socio-professionnelle et donc par le service qui porte souvent le même nom. Cette activité trouvera une place toute particulière à la fin du parcours de l’usager. En effet, lorsque l’usager et le CPAS s’engagent sur la voie de l’insertion socio-professionnelle, c’est que le moment privilégié d’un retour vers l’autonomie hors du CPAS est envisagé. Ce moment se traduit par la recherche d’un emploi, précédée ou non d’une formation. Cette étape n’est cependant pas la plus facile car les échecs sont fréquents et trouver un emploi (ou une formation) qui soit intéressant, mobilisant ou valorisant n’est pas facile. Pour aider l’usager, l’agent d’insertion doit se centrer sur les connaissances, aptitudes et attentes de celui-ci mais il doit également faire en sorte que l’usager investisse ou réinvestisse son intégration sociale. La « Table Emploi » représente un soutien et un accompagnement spécifique qui doit permettre à l’usager de trouver sa place sur le marché du travail. 2.2 LE PARCOURS D’INSERTION « TYPE» Comme nous l’avons exposé ci-avant, suite à la demande de l’usager et à l’analyse de celle-ci, le CPAS oriente l’usager vers un de ses services. Dans le cas qui nous occupe, l’usager est envoyé vers le service ISP. Ce service est souvent identifié au travers du parcours d’insertion qui est son cadre de travail. Le parcours d’insertion « type » est un processus structuré comportant 6 moments. Chacun de ces 6 moments vise différentes actions qui sont menées avec l’usager et qui contribuent à la poursuite et à la réussite de l’insertion socio-professionnelle de la personne. Les 6 moments du parcours d’insertion sont : - le moment d’accueil ; - le moment d’élaboration et de définition du projet professionnel ; - l’action de préformation ; - l’action de formation ; - l’action de préparation à l’emploi ; - l’expérience professionnelle. L’articulation de ces 6 moments n’est pas linéaire mais tient compte des spécificités de l’usager et donc permet un parcours adapté à chacun. Cependant, deux moments sont à mettre en évidence car leur réalisation influera sur les 4 autres. Il s’agit, d’une part, du « moment d’accueil » et, d’autre part, du « moment d’élaboration et de définition du projet ». Les quatre autres moments relèvent d’actions particulières et conséquentes aux deux premiers. 6 Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006
Nous pouvons représenter l’ISP et le parcours d’insertion « type » de la façon suivante : Ce schéma montre clairement le « moment d’accueil » et le « moment de l’élaboration et de définition du projet » comme les moments centraux du parcours d’insertion. Les 4 autres moments sont destinés à la réalisation d’actions spécifiques. Pour mieux conceptualiser ces 6 moments, on peut les définir comme suit : Accueil : Il s’agit du moment où l’usager entre dans le processus de parcours. Les actions menées par le travailleur social sont : - prise de contact et création d’une relation de confiance avec l’usager ; - prise de renseignements relatifs à l’usager (signalétique) ; - présentation de l’objectif de l’insertion socio-professionnelle ; - présentation des pôles-actions menées par le service (guidance, pré-formation, formation, table d’emploi, etc.). Ce premier moment est essentiel car il va créer la confiance et susciter ou évaluer l’intérêt de l’usager dans son projet d’insertion et donc influencer la bonne mise en œuvre du parcours de l’usager. Elaboration et définition du projet : Le moment de l’élaboration et de la définition du projet comprend deux moments. Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006 7
Le premier est celui de la recherche des éléments qui vont éclairer la situation de l’usager et permettre d’identifier ses attentes, ses souhaits et ses possibilités ainsi que de faire émerger ses compétences sociales et professionnelles (Outil : Référentiel Méthodologique « Bilan Socio-Professionnel »). Le deuxième moment est celui de l’élaboration du projet et donc la prise de décision sur le déroulement des actions qui vont être menées par l’usager et par le CPAS. Action de pré-formation : Le moment de préformation correspond à toutes les actions individuelles ou de groupes visant une acquisition autre que celles relevant de la formation (reconnue officiellement comme telle). Il s’agira d’alphabétisation, remise à niveau, (re)socialisation, remobilisation, travail sur l’image de soi, etc. Action de formation : Le moment de formation correspond aux actions de formation qui sont valorisables sur le marché du travail et donc pour l’accès à un poste de travail. On entend ici par « formation » l’ensemble des formations qui sont reconnues par les autorités compétentes en matière de formation ou par les secteurs d’activités (construction, horeca, etc.). Action de préparation à l’emploi : Le moment de préparation à l’emploi correspond aux actions qui visent la Recherche Emploi, la présentation chez un employeur, la participation à une activité « Table Emploi », la fréquentation de l’Espace Emploi, etc. Expérience professionnelle : Le moment d’expérience professionnelle correspond à toutes les expériences qui sont réalisées en milieu professionnel. Il s’agit tant des expériences professionnelles dans le cadre d’une formation/stage (au sens large) que des occupations liées à l’article 60, §7, L.O. ou à une activation (Plan Activa, PTP, Sine ou Intérim d’insertion). 2.3 L’AGENT D’INSERTION Après avoir situé l’ISP parmi les actions du CPAS et avoir donné une définition du parcours d’insertion, il nous paraît également important d’identifier un acteur central du dispositif : l’agent d’insertion. Par « agent d’insertion », nous entendons tout travailleur social qui effectue au sein du CPAS un travail d’insertion socio-professionnelle avec les usagers. Le terme « agent d’insertion » englobe tout autant les assistants sociaux que les accompagnateurs de mise au travail ou les formateurs techniques. 8 Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006
De façon générale, la mission de l’agent d’insertion se concrétise par différentes actions qu’il doit mener: 1. Mettre en œuvre par son travail individuel avec les usagers demandeurs d’insertion : - une mobilisation maximale des ressources ; - la structuration adaptée des étapes tant au point de vue méthodologique que temporel ; - l’évaluation de l’adéquation entre le projet individuel et le parcours. 2. Évaluer de manière continue la mise en œuvre de chaque parcours individuel d’insertion et en effectuer la synthèse lors des évaluations. Ces évaluations doivent permettre d’adapter ses modalités d’action tant au plan individuel que collectif. 3. Mobiliser les ressources adéquates tant au sein du CPAS qu’à l’extérieur pour la mise en œuvre d’actions individuelles ou de groupes répondant aux besoins détectés. Pratiquement, le travail de l’agent d’insertion vise : - l’orientation de l’usager ; - le conseil de l’usager ; - la valorisation de l’usager; - la prise de conscience par l’usager de ses capacités, de ses limites afin qu’il prenne la direction qui lui convienne. Ces actions sont nécessaires pour la réalisation et la réussite du parcours d’insertion de l’usager. Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006 9
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3. LA TABLE EMPLOI : ÉLÉMENTS CLEFS 3.1 REMARQUES PRÉLIMINAIRES Avant de poursuivre la lecture de ce document et d’aborder le contenu de la Table Emploi, il est indispensable de donner un cadre de travail afin que l’utilisation de ce référentiel méthodologique réponde aux attentes du CPAS, des agents d’insertion et aux besoins des personnes aidées. Pour ce faire, 4 aspects devront être respectés afin que la Table Emploi soit une action positive pour tous (l’usager, l’agent d’insertion et l’institution CPAS). Ces 4 aspects sont les suivants : 1. Un référentiel de Travail social Premièrement, nous présentons ici une méthode de Travail social. Il ne s’agit donc pas d’un outil administratif ou simplement technique. Il s’agit, comme le suggère la dénomination de « Référentiel méthodologique », c’est-à-dire d’une démarche raisonnée et suivie pour parvenir à un but. La méthode de travail proposée ici n’a aucun pouvoir contraignant et n’a pour unique but que d’aider les professionnels de l’insertion socio-professionnelle dans leur travail quotidien. 2. Un référentiel fédéral Deuxièmement, ce référentiel a été pensé et réalisé dans l’objectif d’être utilisable par l’ensemble des CPAS. La méthode est utilisable par ce que l’on appelle communément « des grands CPAS » et « des petits CPAS ». Ainsi, les CPAS ayant peu de moyens humains dévolus à l’aspect « insertion socio-professionnelle » peuvent également utiliser cette méthode. 3. Un référentiel adaptable Troisièmement, ce référentiel doit être utilisé en tenant compte des possibilités tant du CPAS que du service d’insertion socio-professionnelle. Il est bien entendu que cette méthode demandera un investissement de temps par rapport à chaque usager. Les CPAS et les services d’insertion sont donc invités à exploiter au mieux cette méthode en tenant compte de leur réalité. Cette méthode a été réalisée en gardant constamment à l’esprit qu’il n’y a pas deux CPAS identiques et que chacun doit garder son autonomie, sa politique locale et son dynamisme propre afin de maintenir une émergence de nouvelles idées et d’outils. 4. Un référentiel vivant Quatrièmement, le référentiel proposé ici se veut évolutif. Notre objectif est de coller au mieux à la réalité. Dès lors, la méthode et les outils qui y sont joints doivent « vivre ». Chaque CPAS, service, agent d’insertion est invité à s’approprier cette méthode et à l’adapter à ses besoins et ses attentes. Nous vous proposons ici un cadre général qui n’est ni parfait ni exhaustif. Cette méthode est mise à votre disposition et n’a de sens d’exister que par votre travail et votre expérience professionnelle. Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006 11
3.2 LES OBJECTIFS DE LA TABLE EMPLOI : En tant qu’intervention sociale, l’activité Table Emploi a pour objectif premier d’apporter un changement auprès des usagers. Concrètement, l’activité Table Emploi vise le changement de comportement et de compréhension de l’usager face à l’accès au marché du travail, et donc à la recherche d’un emploi. Pour atteindre cet objectif, différentes étapes devront être franchies. Tout au long du processus, elles mobiliseront et prépareront l’usager afin qu’il améliore : - sa connaissance de sa situation, - son attitude en tant que chercheur d’emploi, - son CV, - ses lettres de motivation, - ses chances de réussir les entretiens d’embauche, - ses connaissances des plans d’embauche. À la fin de l’activité l’usager doit pouvoir affronter le marché du travail de façon autonome et active. Le processus donc doit éviter que l’usager soit en position d’hétéronomie2 et de passivité par rapport à la Recherche Emploi. Au cours de cette activité, le travailleur social, appelé ici agent d’insertion ou animateur, devra réaliser des interventions adaptées. Celles-ci seront tantôt des interventions sociales individuelles, tantôt des interventions sociales auprès des groupes. 3.3 TRAVAIL INDIVIDUEL ET TRAVAIL AUPRÈS D’UN GROUPE La Table Emploi demande à l’agent d’insertion/animateur d’alterner interventions sociales individuelles et interventions sociales auprès d’un groupe. L’intervention individuelle (principal type d’intervention en CPAS) est le type d’intervention le plus usité pour deux grandes raisons: d’une part, en raison de la primauté donnée à ce type d’intervention dans les pratiques des travailleurs sociaux et, d’autre part, en raison de la nature même de l’aide proposée par le CPAS, c’est-à-dire une aide individuelle. De ce fait, les usagers eux-mêmes s’attendent à avoir un suivi de ce type avec le travailleur social. Dans le cadre de la Table Emploi, l’utilisation d’interventions individuelles permettra de créer un espace de rencontre privilégié entre l’usager et le travailleur social centré sur le thème de l’accès au marché du travail. Le travailleur social aura un rôle d’agent d’insertion qui accompagne et soutient individuellement l’usager. L’intervention auprès d’un groupe (type d’intervention rare en CPAS) est un type d’intervention particulier permettant d’aider des usagers en les associant dans leur processus de changement. Pour certains usagers, le moment de quitter l’aide du CPAS et celui de se lancer sur le marché du travail représentent beaucoup d’appréhension (« Ce qu’il faut faire ? », « Ce qu’il ne faut pas faire ? », « Comment le faire ? », etc.). Dans le cadre de la Table Emploi, l’utilisation d’un groupe va permettre de donner des exemples spontanés, de poser les questions cruciales parfois perçues comme « embarrassantes ». Par les échanges avec les autres, chaque usager trouvera ainsi les réponses à des difficultés, à des questions ou à des situations qu’il pourrait rencontrer. Le groupe permettra aussi aux participants 2 Hétéronomie : contraire d’autonomie, c’est le fait de dépendre de quelqu’un ou quelque chose. 12 Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006
de développer leur capacité d’autonomie (faire des choix, se confronter avec et aux autres, échanger avec les autres, etc.) et d’être valorisés et soutenus dans leur démarche d’intégration. Le passage de l’individuel au groupe et inversement établit une dynamique de double stimulation : celle de l’attention donnée à l’individu qui réalise son changement et celle de la participation à un groupe composé de personnes partageant un même objectif. 3.4 CLEFS POUR L’INTERVENTION SOCIALE AUPRÈS D’UN GROUPE DANS L’ACTIVITÉ TABLE EMPLOI Tenant compte que les interventions sociales auprès des groupes ne sont pas courantes en CPAS, nous vous proposons ici quelques informations pratiques. Vous pouvez approfondir ces informations par le biais des références qui vous sont fournies en notes de bas de page. L’intervention sociale auprès d’un groupe dans le cadre d’une Table Emploi est caractérisée par les éléments suivants : a. Type de groupe : « groupe d’éducation » Selon la typologie des groupes proposée par Toseland et Rivas3, le groupe visé pour une activité Table Emploi est un « groupe d’éducation ». Le groupe d’éducation est caractérisé comme suit : - Buts : faire acquérir des connaissances et des habiletés par le biais de présentation, de discussions et d’expérimentations - Rôle de l’intervenant : enseignant, pédagogue - Cible d’intervention : structuration des activités d’apprentissage - Lien entre les membres : intérêt commun, niveaux de connaissance ou d’habiletés similaires - Critère de composition : similitude de l’éduction ou du niveau d’habileté - Communication : faible révélation de soi Selon Turcotte et Lindsay4 : « les groupes d’éducation visent à aider les membres à acquérir de nouvelles connaissances ou habiletés. Dans ces groupes, le rôle de l’intervenant s’apparente à celui d’un enseignant : il doit structurer la démarche d’apprentissage. Ainsi, l’intervenant fournit aux membres des informations et propose des activités qui sont en lien avec les apprentissages visés : des discussions, des jeux de rôles, etc. les groupes d’éducation s’adressent à des personnes qui ont un intérêt commun et qui présentent un niveau de connaissance ou d’habiletés relativement similaire. Bien que la démarche du groupe soit plus centrée sur la diffusion d’information que sur l’expression de soi des membres, l’apprentissage est grandement facilité lorsque l’intervenant peut faire des liens entre l’information transmise et les expériences personnelles des membres. Ces groupes sont utilisés dans plusieurs milieux : organismes communautaires, écoles, hôpitaux, CLSC5. » 3 Toseland R. et Rivas R., An introduction to group work practice, 3e éd. Allyn and Bacon, Toronto, 1998 in Turcotte D. et Lindsay J., L’intervention sociale auprès des groupes, Gaëtan Morin Edition, Montréal, 2000. 4 Turcotte D. et Lindsay J., L’intervention sociale auprès des groupes, Gaëtan Morin Edition, Montréal, 2000. 5 CLSC : Centres Locaux de Services Communautaires au Québec Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006 13
b. Éléments structurels du groupe - Taille du groupe : 8 à 10 personnes maximum, éviter la passivité et le désengagement des membres. - Composition du groupe : 3 caractéristiques6 offrent de meilleures chances de succès dans les groupes : 1. une homogénéité des buts personnels et de certaines caractéristiques des membres ; 2. une hétérogénéité des capacités d’adaptation, des expériences et de l’expertise des membres ; 3. la présence de membres qui ont un large éventail d’habiletés et d’expertises. - Ouverture du groupe : Tenant compte de la nature de l’activité, le groupe est fermé, c’est-à-dire qu’il n’accepte pas d’autres membres en cours d’activité. - Durée de vie : La durée de vie est limitée à l’activité même si les personnes pourront encore se fréquenter et se rencontrer lors de leur présence à l’Espace Emploi. Une prolongation de la réunion des membres du groupe Table Emploi au-delà du terme prévu engendrerait la création d’une nouvelle intervention de « groupe». - Le lieu de vie : 3 éléments7 doivent être pris en compte concernant le lieu de vie du groupe : 1. l’espace occupé par les membres au cours des rencontres : l’endroit et la disposition des chaises influencent sur la dynamique du groupe. 2. la qualité des locaux : température, aération, éclairage, bruit et confort sont autant d’éléments qui contribuent à la bonne réalisation de l’activité. 3. l’accessibilité et la distance géographique entre le lieu de résidence des membres et le lieu de rencontre du groupe : cet élément sera surtout significatif si le lieu de réunion est difficiles d’accès ou pour les grandes communes. - Le moment de vie : Le moment correspond aux moments où ont lieu les rencontres c’est-à- dire : le nombre, l’horaire et la fréquence des rencontres. Il est important de créer un rythme de travail pertinent pour mener à bien le travail du groupe. - Les normes du groupe : Il s’agit ici des règles implicites et explicites de vie dans le groupe et entre les membres pendant l’activité. Outre les éléments apportés ci-dessus concernant la structure du groupe, il faudra porter une attention particulière à la motivation et à la situation de chaque usager. La motivation de l’usager est un élément essentiel du processus d’intégration sociale mais il l’est encore plus au moment de franchir les portes d’une Table Emploi car il s’agit théoriquement de la porte de sortie du « CPAS ». Pour les usagers, cela peut représenter une grande inconnue et donc une source d’angoisse et de crainte. En effet, une fois sortie 6 Toseland R. et Rivas R., An intruduction to group work practice, 3e éd. Allyn and Bacon, Toronto, 1998 in Turcotte D. et Lindsay J., L’intervention sociale auprès des groupes, Gaëtan Morin Edition, Montréal, 2000. 7 Leclerc C. Comprendre et construire les groupes. Chronique sociale, Presses de l’Université de Laval, Québec, 1999 in Turcotte D. et Lindsay J., L’intervention sociale auprès des groupes, Gaëtan Morin Edition, Montréal, 2000. 14 Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006
du CPAS, la personne ne bénéficiera plus du soutien et de l’encadrement qu’elle avait au sein du CPAS. L’agent d’insertion/animateur devra faire attention à cet élément dans la sélection des candidats. La situation de l’usager est tout aussi importante. Une personne qui demande l’aide du CPAS ne vient pas pour demander du travail, le CPAS n’est pas un organisme de placement. Le CPAS traite les problèmes sociaux rencontrés par des personnes au cours de leurs vies. Une personne ne rencontre jamais qu’un seul problème. Il s’agit presque toujours d’un ensemble de problèmes connexes qui crée une situation face à laquelle la personne ne sait plus s’en sortir seule. L’accès à la Table Emploi n’est donc utile que lorsque la personne a identifié ses difficultés et est dans un processus positif par rapport à celles-ci. L’agent d’insertion veillera donc à ce que la personne soit inscrite dans un processus de changement par rapport aux problèmes identifiés et que ce processus lui permette de mener une vie convenable et autonome à terme. Il est évident que la Table Emploi vise une intégration à long terme sur le marché du travail. Tous les éléments qui feraient de la situation de l’usager une situation instable doivent être éliminés ou en voie d’élimination. c. Les 12 préceptes de Reid Selon Turcotte et Lindsay8, « les interventions de groupe ont en commun l’objectif d’aider les membres à atteindre un niveau optimal de fonctionnement social à travers les occasions d’apprentissage et de développement qu’offre le groupe. Dans cette dynamique, les principales tâches de l’intervenant consistent à créer un contexte sécurisant pour les membres, à encourager l’adoption de normes susceptibles de favoriser la cohésion et à inciter les membres à s’engager au sein du groupe. Selon Reid9, 12 préceptes doivent guider l’intervenant qui entreprend une démarche d’intervention de groupe : 1. Comme il existe des styles d’interventions, des approches et des types de groupes différents, l’intervenant doit adapter sa façon de faire aux besoins des membres. 2. L’intervention de groupe ne convenant pas aux besoins de toutes les personnes, il faut juger de la pertinence d’utiliser cette méthode pour chacune. 3. L’intervenant à deux centres d’intérêt : il doit être sensible à la fois au comportement de chaque membre et à la dynamique d’ensemble du groupe. 4. La planification des activités du groupe, dont dépend en partie l’atteinte des objectifs, doit être bien faite. 5. Tout ce qui arrive au sein d’un groupe est une occasion d’apprentissage. 6. Il est important d’être créatif lorsqu’on intervient dans un groupe. 7. L’intervenant doit être en mesure de justifier la nature de ses interventions. 8. Le noyau central du processus d’intervention peut se résumer à huit dimensions : l’empathie, la chaleur, le respect, l’authenticité, le sens concret, l’ouverture, la confrontation et l’attention à ce qui se passe « ici et maintenant ». 9. L’intervention doit permettre à chaque membre et au groupe dans son ensemble d’acquérir un sentiment de pouvoir lui permettant d’agir efficacement. 10. L’évaluation de l’efficacité d’un groupe doit s’appuyer sur les changements qui se manifestent à l’extérieur du groupe. 8 Turcotte D. et Lindsay J., L’intervention sociale auprès des groupes, Gaëtan Morin Edition, Montréal, 2000. 9 Reid K., Social work practice with groups : a clinical perspective, Brooks/Cole, Pacific Grove, California, 1997 in Turcotte D. et Lindsay J., L’intervention sociale auprès des groupes, Gaëtan Morin Edition, Montréal, 2000. Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006 15
11. Les changements significatifs se produisent plus facilement dans un climat de confiance et d’acceptation. 12. L’intervenant doit à tout moment être attentif aux forces et aux compétences des membres. Pour être en mesure d’intervenir dans le respect de ces préceptes, l’intervenant doit posséder des connaissances de base sur la dynamique du groupe. En effet, pour interpréter les phénomènes qui se manifestent dans un groupe et pour y réagir correctement, l’intervenant doit pouvoir s’appuyer sur des éléments théoriques qui lui fournissent un cadre d’analyse des comportements individuels et collectifs. » d. Obstacles potentiels à la cohésion du groupe Certains éléments peuvent faire obstacles à la cohésion du groupe. Vernelle10 les identifie et les classes comme suit : Structure du groupe Dynamique du groupe Situation des membres - Le groupe compte trop de - Un membre peut se sentir - Le nouveau membre ne peut membres ou pas assez. isolé lorsque les autres se trouver de rôle convenable. connaissent tous ou lorsque la - Le lieu et le moment des - Un membre peut se sentir présence de sous-groupes rencontres ne conviennent inférieur aux autres. l’exclut. pas. - Il peut y avoir un dominateur. - Le groupe a de la difficulté à - Le local est trop sombre ou dans le groupe. accepter les normes. trop lumineux. - Les conflits ou mésententes - Il n’y a pas d’accord à propos - Il y a trop ou pas assez de d’un membre avec les autres du leaderschip, ou le leader a règles. peuvent rendre sa présence trop ou pas assez de pouvoir. difficile. - Les modèles de - La méthode de résolution de communication ne donnent - Un membre peut se sentir mal conflits est trop répressive. pas assez d’informations aux informé ou ne pas être à l’aise nouveaux membres. avec les méthodes de travail utilisées. - Un autre groupe peut se révéler plus attirant. Lecture conseillée: Mucchielli Roger, La dynamique des groupes : processus d’influence et de changement dans la vie affective des groupes, ESF Edition, Collection formation permanente, Séminaire Mucchielli, Issy-les-Moulineaux, 2002. 3.5 L’AGENT D’INSERTION : « CONSEILLER » ET « ANIMATEUR » Premièrement, l’agent d’insertion a pour mission institutionnelle de guider l’usager dans son processus de Recherche Emploi. Il intervient comme « conseiller » à différents niveaux : - au niveau méthodologique ; - au niveau psychosocial ; - au niveau logistique. 10 Vernelle B., understanding and using groups, Whiting and Birch, Leicester, 1994 in Turcotte D. et Lindsay J., L’intervention sociale auprès des groupes, Gaëtan Morin Edition, Montréal, 2000. 16 Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006
Deuxièmement, l’agent d’insertion est présent pour créer une dynamique dans le groupe. Il intervient comme « animateur » et veille à : - clarifier la relation entre les parties prenantes ; - préciser les responsabilités de chacun ; - diminuer la passivité ; - baliser le parcours, en planifiant le travail et en posant clairement la situation ; - créer un climat de saine collaboration ; - éviter les malentendus et les sabotages. Dans une activité comme celle de la Table Emploi, l’agent d’insertion/animateur veillera à maîtriser la situation socio-économique de la commune et de la région bruxelloise ainsi que les approches de recrutement. 3.6 CRÉATION D’UNE « TABLE EMPLOI » Pour mettre sur pied une Table Emploi, certains éléments sont nécessaires : 1. la volonté politique d’offrir un tel service aux usagers (donc accepter d’investir en temps et en moyens dans un tel projet) ; 2. un lieu pour accueillir un « Espace Emploi » : lieu où l’usager trouvera un ordinateur pour rédiger son CV et ses lettres de candidature, des supports de recherche (journal, Internet, listes d’offres d’emploi), des téléphone, etc. Ce lieu doit pouvoir accueillir un groupe de 10 personnes ; 3. un agent d’insertion/animateur au moins, cheville ouvrière de l’Espace Emploi et de son activité Table Emploi ; 4. une bonne communication et information concernant cet espace et son activité, en interne comme à l’extérieur du CPAS. Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006 17
18 Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006
4. LA TABLE EMPLOI : LES ÉTAPES On peut imaginer l’activité Table Emploi comme un parcours en plusieurs étapes/interventions. Voici un schéma récapitulatif permettant une visualisation de ce parcours. IDENTIFICATION DES ÉTAPES JOURS TYPE D’INTERVENTION Étape 1 Constitution du groupe Préparation / Æ Étape 2 J1 individuelle Lancement de la « Table Emploi » Æ Étape 3 Module « Méthodologie d’une Recherche J2+J3 groupe Emploi Æ Étape 4 J4 groupe Module « Entretiens » Æ Étape 5 Conclusion de l’intervention de groupe J4 groupe Æ Étape 6 J5 individuelle Entretien de Débriefing Æ Étape 7 J+ groupe Accès libre à la Table Emploi Les pages qui suivent sont découpées dans l’ordre des étapes mentionnées ci-dessus. Chaque étape est expliquée et commentée en alternant la partie destinée à l’animateur (fond de page normal) et la partie destinée au groupe (texte sur fond gris). Cette présentation doit vous permettre de garder le fil des étapes et du contenu, vous évitant ainsi de faire des aller/retour avec des annexes. Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006 19
4.1 ÉTAPE 1 : CONSTITUTION DU GROUPE [PRÉPARATION] Tenant compte des différents éléments relatifs à la composition du groupe apportés au point 3, l’agent d’insertion/animateur constitue le groupe. Cette étape, cruciale, va influer sur la vie du groupe. Pour rappel, le groupe sera fermé, c’est-à-dire qu’il n’accueillera pas de nouveau membre pendant son existence. Pour être viable, le groupe devra développer un degré suffisant de cohésion, de coopération et de solidarité. Pour y arriver, il est plus qu’important de tenir compte d’éléments tels que la taille et l’hétérogénéité / homogénéité du groupe mais aussi de la motivation et de la situation de chaque membre. Concernant la situation de chaque membre, celle-ci devra être une situation dite « positive ». Un usager en position positive est un usager dont la situation sociale et administrative est stable (logement pérennisé, mutuelle en ordre, dettes réglées, etc.). Si la personne intègre le marché du travail, elle doit pouvoir s’y maintenir. Les éventuels obstacles auront donc été identifiés et contrecarrés avant tout processus d’insertion professionnelle. L’agent d’insertion veillera à ce que chaque participant ait réalisé un Bilan socio-professionnel ou ait un projet professionnel cohérent. 4.2 ÉTAPE 2 : LANCEMENT DE LA TABLE EMPLOI [J1] a. Préalable à l’activité Table Emploi Une fois que les membres du groupe sont identifiés, ceux-ci sont contactés et invités à un entretien individuel qui a pour objectif de présenter le cadre et les objectifs de l’activité « Table Emploi ». A ce moment là, l’usager garde la liberté d’accepter ou non d’y participer. Si l’usager accepte de participer, il est invité à remplir une Fiche signalétique11 (cfr. Annexe n°1 du présent document) et un Tableau d’orientations12 (cfr. Annexe n°2 du présent document). Ces deux documents serviront d’une part à ce que l’agent d’insertion connaissent mieux la situation de chaque membre mais ils accompagneront aussi chaque membre dans les différents exercices de la Table Emploi et pour la réalisation de la Recherche Emploi. L’agent d’insertion/animateur pourra recourir aux autres documents du Bilan Socio- Professionnel pour déterminer au mieux la situation de l’usager et lui assurer un accompagnement efficient dans sa Recherche Emploi. Si l’usager a déjà réalisé une fiche signalétique avant cet entretien, elle sera réutilisée et mise à jour si nécessaire. Il est inutile de réitérer de démarches déjà réalisées antérieurement. 11 Afin d’harmoniser les documents utiliser au sein du CPAS et du service d’insertion, la fiche technique est celle utilisée dans le cadre du référent méthodologique : Bilan Socio-Professionnel. 12 Idem. 20 Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006
b. EXERCICE Présentation des membres du groupe [J1] Cet exercice est réalisé pour introduire l’activité Table Emploi. Il est important qu’en début d’activité de groupe chaque personne fasse connaissance avec les autres membres du groupe. Un exercice de présentation est ainsi réalisé. L’exercice en tant que tel est le suivant : MISE EN PLACE - On propose aux membres de former des paires. Chaque personne doit apprendre à connaître son partenaire en le questionnant. Les questions (famille, loisirs, professions, etc.) servent à faire plus ample connaissance. Aucune note ne peut être prise lors des échanges. - L’échange dure 10 à 15 minutes. - Ensuite, les participants reforment le groupe. L'animateur demande à chacun de présenter son binôme au groupe. Cet exercice permet aux usagers : - d'exprimer qui ils sont ; - de se situer les uns par rapport aux autres en prenant conscience qu'ils ne sont pas les seuls à rencontrer des difficultés particulières en matière de recherche emploi ; - d’établir un lien de confiance ; - de créer une dynamique de groupe : passer du « je » au « nous ». Cet exercice permet à l’animateur : - de créer une dynamique entre les membres ; - d’analyser l’expression orale des membres ; - d’observer la dynamique du groupe constitué ; - d’évaluer la capacité de présentation des membres. c. EXERCICE Table Emploi … quelles attentes / quels objectifs? [J1] Suite à l’exercice précédent, l’animateur explique aux membres que le groupe a un objectif précis et que celui-ci doit répondre à leurs attentes. Pour connaître ces attentes, un second exercice est réalisé. Il doit identifier les attentes de chaque membre du groupe par rapport à la Table Emploi et de les mettre en commun. L’animateur s’assure que chaque membre comprenne ce qui va être entrepris et que les attentes des membres ne différent pas des objectifs de la Table Emploi. Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006 21
Dans cet exercice, l’animateur doit : - noter sur un tableau blanc les différentes réponses des membres ; - définir les objectifs de la Table Emploi sur base de l’encadré ci-dessous; - identifier les attentes qui ne correspondent pas à la Table Emploi et en expliquer les raisons. OBJECTIFS DE LA « TABLE EMPLOI » : La Table Emploi est une activité de groupe qui a pour objectif d’apporter à votre Recherche Emploi : - une aide logistique (matériels, timbres, enveloppes, Internet, etc.) - une aide méthodologique (cibler le projet, le secteur, les employeurs, offrir un suivi et apprendre les techniques d’entretien) - une aide psychosociale (soutien moral, écoute, aides, etc.) En aucun cas, la Table Emploi ne fera les démarches de recherche emploi à votre place ! d. Règles de vie et règles d’utilisation [J1] Suite à la mise au point des objectifs de la Table Emploi, l’animateur précise les règles de vie du groupe et les règles d’utilisation de l’Espace Emploi (local, matériel, temps de parole, respect d’autrui dans son expérience, etc.). (cfr. Annexe n°3) 22 Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006
4.3 ÉTAPE 3 : MODULE « ASPECTS D’UNE RECHERCHE EMPLOI » La première activité du groupe est la mise en œuvre du module de 2 jours [J2 + J3] concernant les « aspects d’une Recherche Emploi ». Les éléments traités dans ce module sont : - l’emploi, - l’annonce, - la composition d’un curriculum vitae (CV), - la rédaction d’une lettre de motivation. Ce module doit permettre à l’usager d’acquérir une vision cohérente des éléments qui constitue une Recherche Emploi. a. EXERCICE Recherche Emploi … quelles représentations? [J2] Cet exercice permet d’identifier les représentations que les membres ont d’une Recherche Emploi. Cette identification a une visée de clarification. De ce fait, aucune réponse n’est bonne ou mauvaise. Il s’agit simplement de connaître les représentations de chaque membre. Un délai de 15 à 20 minutes est donné pour réaliser le schéma. L’animateur organise un échange entre les membres autour des représentations. L’animateur conclut en donnant les représentations les plus souvent reprises par les membres et continue avec l’exposé (ci-après) intitulé « l’emploi : quoi / comment ? ». Cet exercice est réutilisé à la fin du 1er et 2ème jour du module. Ainsi chaque membre pourra mettre en évidence la différence de représentation d’une Recherche Emploi. Dans ce cas, l’animateur conserve le tableau de chaque membre afin de permettre à chacun de faire la comparaison. REPRÉSENTATION DE L’ACTION « RECHERCHE EMPLOI » La notion de « Recherche Emploi » vous fait penser à quoi ? Remplissez les cercles vides : Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006 23
b. EXPOSÉ Une recherche emploi, c’est quoi ? [J2] Suite à l’exercice, l’animateur fait l’exposé ci-dessous. UNE RECHERCHE EMPLOI, C’EST QUOI ? 1. L’emploi c’est quoi ? D’une certaine façon, tout emploi (activité rémunérée) est le point de croisement entre un employeur et un employé. L’employeur a besoin qu’une activité soit réalisée L’employé a besoin d’une rémunération et est et est prêt à la rémunérer. prêt à réaliser une activité pour cela. Donc il propose un poste de travail rémunéré et Donc il propose ses capacités et ses recherche un travailleur compétences et recherche un poste de travail rémunéré. ÔÓ EN CONCLUSION : L’emploi est l’adéquation entre les deux propositions et recherches. Une Recherche Emploi permet au futur employé de provoquer cette adéquation. L’employeur provoque généralement cette adéquation en publiant une « annonce ». La première chose à faire dans le chef du futur employé est de savoir quelles sont ses capacités et ses compétences, c’est-à-dire, ce qu’il se « propose de réaliser comme activité chez un employeur ». a. Rechercher un emploi, en quoi cela consiste ? Dans un premier temps, la recherche emploi consiste à prendre connaissance des offres d’emploi proposées par les employeurs. Pour se faire, différentes pistes existent : - les annonces, - le démarchage et les candidatures spontanées, - les agences intérimaires, - le réseau social de la personne (entourage). b. Quels employeurs choisir ? - Pour quel secteur d’activités aimeriez-vous travailler ? - Pour quels employeurs aimeriez-vous travailler ? - Quel type de travail aimeriez-vous effectuer? 24 Référentiel méthodologique : Table Emploi – Janvier 2006
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