Etude secteur boulangerie - menée en 2008-2009 - POLE PREVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS
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Etude secteur boulangerie menée en 2008-2009 POLE PREVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS Sylvie MIREBEAU-GIRAULT et Gwénaëlle PINEAU - IPRP (Intervenant en Prévention des Risques Professionnels) -
SOMMAIRE Présentation Objectifs Déroulement Synthèse des résultats Dangers et risques Pistes de préventions Bilan Conclusion
PRESENTATION 169 boulangeries concernées par l’étude Ensemble du département 86 Une action pluridisciplinaire 3 IPRP 32 médecins du travail volontaires Rencontre avec Mr HAYEE, Président du syndicat de la profession et Mr KLEIJWEGT, Directeur de la chambre des métiers. Annonce de l’enquête dans le journal quotidien des artisans boulangers.
OBJECTIFS Identification des dangers et risques Amélioration des conditions de travail Informations et conseils sur le document unique et le plan d’action de prévention Création d’une fiche d’entreprise spécifique à la profession
DEROULEMENT IPRP : Courrier et prise de contact Visite des locaux (observation-analyse-conseil) Rédaction (synthèse de la visite et conseils de prévention) Médecin du travail : Etablissement ou mise à jour fiche d’entreprise
SYNTHESE DES RESULTATS
REPARTITION DES EFFECTIFS PAR METIERS
HORAIRES DE TRAVAIL HORAIRES DE TRAVAIL 148 160 140 120 104 NOMBRE D'ENTREPRISES 100 oui 80 non 58 60 40 14 20 0 Travail le samedi Travail le dimanche
BILAN DES DOCUMENTS EXISTANTS DOCUMENTS EXISTANTS 180 160 124 149 140 104 120 ENTREPRISES 94 100 80 60 58 68 38 40 20 0 13 Fiche d'entreprise Document Unique Registre de sécurité FDS oui non
HYGIENE GENERALE DES LOCAUX HYGIENE GENERALE DES LOCAUX 180 159 160 140 127 115 120 ENTREPRISES 100 80 60 47 35 40 20 3 0 Vestiaires Douches Toilettes Vestiaires Douche Toilettes OUI NON
PREVENTION COLLECTIVE PREVENTION COLLECTIVE 180 160 135 138 138 140 120 112 ENTREPRISES 100 90 72 24 80 60 50 40 27 24 20 0 Aspirateur Centrale de Raclette Balai Serpillère industriel nettoyage OUI NON
PREVENTION INDIVIDUELLE PREVENTION INDIVIDUELLE 180 160 140 119 120 112 135 ENTREPRISES 102 106 100 108 60 80 43 56 60 54 40 50 20 27 0 Tablier Gants antithermiques Chaussures de Masque anti- sécurité poussière Gants jetables Tenue personnelle ou autre OUI NON
EQUIPEMENTS TECHNIQUES
DANGERS ET RISQUES Principaux risques d’accidents : Les chutes peuvent être occasionnées ou favorisées par : Un mauvais éclairage des locaux de travail ou de circulation Un mauvais état du revêtement Un sol rendu glissant par la présence de farine. De nombreuses observations font état de ce problème, malgré la présence d’un revêtement récent. L’environnement des locaux L’utilisation de marches ou d’escaliers. Nous avons rencontré beaucoup de boulangeries se trouvant dans des locaux anciens avec dénivelés entre le local de vente et le laboratoire, et même entre les laboratoires boulangerie et pâtisserie. Pour les risques électriques, incendie et explosion, peu de dysfonctionnements ont été constatés, et le contrôle annuel des installations par un organisme agréé est en général effectué. Les risques de coupures et brûlures ont fait l’objet de peu de remarques lors des visites.
Dangers liés aux produits utilisés : L’utilisation de produits chimiques est systématique lors des opérations de nettoyage, dont beaucoup sont irritants voire corrosifs (entretien des fours par exemple). La connaissance des fiches de données de sécurité et leur transmission au médecin du travail est loin d’être généralisée. Moins d’un quart des établissements utilisent une centrale de nettoyage limitant les contacts cutanés avec les produits et un tiers des salariés n’ont pas de gants à leur disposition. Le risque d’affections respiratoires ou cutanées est mal connu de la profession et souvent négligé. Remarque : l’utilisation du sucre pour les gâteaux et viennoiseries est source de caries et responsable des mycoses des ongles.
Dangers liés à la qualité de l’air (poussière, farine) : La farine est un allergène connu et puissant. L’allergie cutanée ou respiratoire peut sur venir rapidement ou après de longues années d’expositions et compromettre gra vement l’avenir professionnel du salarié. Les allergies peuvent également être provoquées par des moisissures ou des parasites dans les farines. Le stockage de la farine dans des locaux secs pose en général peu de problèmes. Par contre, le risque d’exposition à la poussière de farine est souvent négligé. La présen ce de matériel de prévention collective et individuelle a été présentée plus haut mais l eur utilisation n’est pas systématique. Par exemple, l’aspirateur, bruyant, n’est pas utilisé dans une boulangerie dont le laboratoire est proche du local de vente, par peur de gên er la clientèle. Parfois, c’est un problème d’entretien qui rend l’aspirateur inutilisabl e.
Dangers liés aux ambiances climatiques : Il s’agit bien évidemment de la chaleur des fours qui ne sont pas tous équipés d’extracteur et de hotte d’aspiration. Mais cela concerne également les livreurs de pain qui sont exposés aux intempéries. Le stockage des pâtes dans les chariots ou des pains avant enfournement se fait très souvent de 15 cm (voire même au sol) à 2m. Ces écarts de manutention sollicitent exagérément les membres supérieurs (travail bras en l’air), le dos (flexion ou extension exagérées) et les genoux.
Dangers liés aux manutentions et postures : Les douleurs du dos et des membres sont un risque majeur dans les boulangeries. Elles sont répertoriées au sein de 2 tableaux des maladies professionnelles. Les manutentions des sacs de farine sont bien sûr la première source de sollicitation de la colonne vertébrale et des membres supérieurs. Un certain nombre de boulangeries se sont équipées de silos et de moyens de manutention. Certaines ont revu leur organisation de façon à limiter le port des sacs. Cependant, cela reste encore une grosse source de préoccupation malgré la généralisation des sacs passé de 50 à 40 Kg. Par contre, nous avons noté peu d’avancées concernant les hauteurs de travail et de stockage. Beaucoup de plans de travail sont à une hauteur inadaptée pour le salarié. Lors des visites, certains se sont plaints d’être « trop grands » ou « trop petits », malgré des plans de travail « aux normes ». Les entreprises sont très peu sensibilisées à l’adaptation des plans de travail à leur personnel.
PISTES DE PREVENTIONS Chargement du pétrin : En sortie du silo, utiliser une manche à farine longue, descendant jusqu’au fond de la cuve. Ouvrir ou découper le sac par le haut. Remplir le pétrin d’eau avant de vider le sac de farine. Vider le sac de farine sans le secouer. Porter un masque.
Frasage pétrissage : Utiliser un capot plein translucide au lieu de la grille. Première vitesse en début de mélange un minimum de 2 minutes. Porter un masque.
Division : Utiliser une diviseuse anti-projection de farine. Fleurer avec une farine à faible dégagement de poussières. Fleurer au tamis. Porter un masque.
Laminage : Utiliser une farine à faible dégagement de poussières. Utiliser un laminoir à farineur automatique, sous réserve de prendre des précautions lors du nettoyage. Fleurer au tamis. Fleurer en lâchant la farine au raz de la table. Utiliser le minimum de farine. Porter un masque.
Fleurage du poste de travail : Captage au niveau de la zone de fleurage. Utiliser une farine à faible dégagement de poussières. Fleurer au tamis. Etaler la farine à la main sans la projeter. Fleurer en lâchant la farine au raz de la table. Utiliser le minimum de farine. Fleurer au rouleau. Eviter les courants d’air. Porter un masque.
Nettoyage : Ne pas utiliser la soufflette. Eliminer les sacs de farine, une fois vidés. Nettoyer avec l’aspirateur (machines, sol,…). Laver les vêtements. Laver le sol. Nettoyer le plan de travail avec une raclette.
BILAN Points positifs : 96 % des entreprises visitées (principalement TPE) Enrichissement (nombreux échanges sur la profession et sur les ressentis des différents acteurs) Etablissement d’un modèle de fiche d’entreprise pour les médecins du travail Chaque entreprise a bénéficié d’une information/conseil sur le Document Unique Difficultés pour IPRP et médecins : Sous estimation de la charge de travail (trajet, actions en milieu de travail, rédaction…) Nombreux déplacements (tout le département) Attitude défensive des employeurs : Confusion avec l’inspection du travail Nombre insuffisant de questionnaires salariés : Données non exploitables
CONCLUSION Malgré tout, des efforts restent à fournir sur 2 risques majeurs : Exposition aux poussières de farine, Troubles musculo-squelettiques (manutentions, postures et gestes répétitifs…).
REMERCIEMENTS Le « groupe de travail boulanger », constitué de Mireille CHEVALIER Sylvie MIREBEAU-GIRAULT, Huguette MARTINEZ et Gwénaëlle PINEAU, adresse ses sincères remerciements : L’ensemble des boulangers pour leur accueil , ainsi que le président du syndicat des boulangers Monsieur HAYEE Aux IPRP ayant mené les actions en entreprise : Sylvie MIREBEAU-GIRAULT, Gwénaëlle PINEAU et Nathalie FEUGEAS, A Corinne JOYEUX qui a réalisé la saisie et le traitement des données recueillies, A l’ensemble des médecins ayant participé à cette étude : Docteurs ARNAUD, BAILLOUX, BENARD, BOIJOUX, BOUDINELLE, BOUSQUET, CHANGEUR, CHEVALIER, COSTE, DONZE, Du BREUILLAC, LEGENDRE, MARMIN, MARTINEZ, MARTY, MAUGER, MERCERON, MONIER, MOUCHIKHINE, NEAU, PERAULT, PINEAU, PRADEAU, PRIGENT, RASSINEUX, SOUBEIRAN, STROHL, TEYSSEYRE, TROMAS, VALLÉE
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