Exercices d'émerveillement - saison 2019/2020 - La Virgule
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saison 2019/2020 exercicmeenst d’émerveille CENTRE TRANSFRONTALIER DE CRÉATION THÉÂTRALE MOUSCRON - TOURCOING DIR. JEAN-MARC CHOTTEAU
saison 2019/2020 En littérature, une virgule distingue deux termes qui font partie d’une même phrase. Au théâtre, la virgule est une signifiante respiration. L’ÉQUIPE DE L A VIRGULE : Jean-Marc Chotteau : Directeur Fabien Hénocq : Secrétaire général, chargé d’administration Émilie Meerpoel : Responsable des relations publiques et de la billetterie La Virgule, Centre Transfrontalier de Création Éric Leblanc : Comédien, chargé de sensibilisation théâtrale Théâtrale, œuvre, sous la direction artistique de Carole Le Sone : Collaboratrice artistique, comédienne intervenante Jean-Marc Chotteau, à faire vivre sans frontières la Éric Blondeau : Régisseur général création théâtrale au cœur de l’Eurométropole Lille - Myriam Serhani : Cheffe-comptable Kortrijk - Tournai. Son implantation à Tourcoing (F) et, sous la direction de Christian Debaere, s’est enrichie de son alliance avec le Centre Culturel les collaborateurs du Centre Culturel Mouscronnois de Mouscron (B) et de ses partenariats suivis avec de Contact administration : +33 (0)3 20 27 92 78 nombreuses villes du territoire, telles Roncq en France et Comines-Warneton en Belgique. La Virgule, Centre Transfrontalier de Création Théâtrale est une association loi 1901 Les créations de La Virgule et son répertoire Président : Michel Franceus. s’attachent à proposer au public des œuvres en réponse aux questions de notre temps, en s’ouvrant désormais Licences 1-1011810, 2-1011811, 3-1011812 à l’Europe entière dans le souci constant d’un théâtre SIRET : 501 337 620 000 14 populaire et artistiquement exigeant. APE : 9001Z C’est dans cette démarche que La Virgule invite également ses spectateurs, chaque saison, à découvrir Cette brochure, tirée à 30 000 exemplaires, a été achevée d’imprimer en septembre 2019 une programmation de compagnies répondant à la sur les presses de l’imprimerie Tanghe Printing, Comines (B). même éthique et s’inscrivant dans le même dynamisme européen. Carrefour et lieu d’émergence de talents Conception graphique : www.designbycharlotte.fr émanant des Hauts-de-France, de Belgique, mais aussi Photos : Couvertures et p. 2, 10, 14, 18, 22, 26, 30, 34, 38 et 42 : Simon Vienne d’autres régions de l’Europe, La Virgule s’ouvre sans p. 54 à 58 : Frédéric Leprêtre ; p. 59 : Pidz. cesse à de nouveaux publics, pour un théâtre qu’elle veut faire vivre au cœur de la cité comme l’espace de Simon Vienne est un photographe basé dans le Nord. l’échange, du lien social et du plaisir. Dès son adolescence, il fait de la rue son moyen d’expression en photographiant ses amis skateurs. Après son diplôme de photographie à l’URMA de Tourcoing et une alternance de trois ans au Studio Réflexion, il part vivre un an à Malte. Il cultive sur place son regard photographique, urbain et moderne, dans un style marqué par des cadrages précis et poursuit son travail sur l’Urbex, la photographie de La Virgule reçoit le soutien de : rue, d’architecture et de paysages urbains. Depuis son retour en France, il travaille comme photographe indépendant, notamment pour la publicité.
L’ ÉDITO DE CHOTTEAU Et si l’on a vu ces derniers mois nos télévisions nous montrer la vie en jaune plutôt qu’en rose, c’est qu’avec ses formules simplistes, ses D’accord, bien sûr, tout va mal, et coups de gueule et ses violences, à la question posée dans le titre elle nous était fabriquée comme d’une pièce qui avait marqué mon une très addictive série américaine. adolescence : « Comment va le monde, môssieur ? », j’aurais bien du Si le théâtre, quand il n’est pas mal aujourd’hui à répondre comme de pur divertissement, est bien son auteur : « il tourne, môssieur ! ». le reflet de notre monde, quelle Eh oui, la planète se déglingue, noire et terrifique vision notre les forêts brûlent, les relations nouvelle saison va-t-elle donc vous internationales se refroidissent, en donner ? Et par quels trésors les glaciers fondent et nous allons de rhétorique pourrais-je vous en manquer d’eau, la biodiversité est donner le moindre appétit ? La en péril et des virus nous menacent, tâche semble rude : moins que les oiseaux ne migrent plus et les jamais, vous le constaterez en migrants nous remplaceraient, nous feuilletant cette plaquette, les nous empoisonnons à manger, spectacles que La Virgule vous d’autres meurent de faim, nous propose n’éludent les questions qui polluons en diesel et nous nous se posent à notre temps : le premier cassons la figure en trottinettes… parle du sentiment de l’absurde, Je pourrais continuer encore cette le second de la bestialité dont un litanie, digne, dans son terrorisant homme peut devenir capable, un amalgame, des grands et tristes titres troisième de Tchernobyl, un autre de nos chaînes d’info… de harcèlement à l’école, un autre d’humiliation au travail, un autre Le pire est qu’il y a parfois du vrai de la folie narcissique des acteurs, là-dedans, même si la façon de nous un autre du déchirement d’une le présenter tient plus de la recherche fratrie qui se croyait unie, un autre d’audimat que du souci de nous encore de l’homophobie et un autre informer. Y sont en tout cas absentes enfin des utopies qui se noient aux la mesure et la distance scientifiques pieds de l’île rêvée… Diable ! qui devraient s’imposer. Mais, que voulez-vous ? c’est ce qui saigne qui fait vendre ! On n’imagine pas un reportage sur les trains qui arrivent à l’heure, et pourtant il y en a ! 3
L’ÉDITO DE CHOT TEAU L’ÉDITO DE CHOT TEAU Ce mot c’est : émerveillement. des papiers noircis de dates, de formules, ou de citations, vint Et même si l’on n’ose guère plus se poser, sur un de mes livres de s’émerveiller aujourd’hui, j’ose torture, à la lumière d’un inattendu cependant vous inviter à vivre Eh bien je peux vous témoigner place à l’énergie et aux ressources rai de soleil conduit par d’infimes comme moi les spectacles de cette du plaisir incroyable que j’ai eu que l’homme trouve dans sa particules de poussière, une saison comme autant d’exercices à les voir, à les vivre, (parfois par capacité à admirer, à s’émerveiller. coccinelle. Ma grand-mère appelait d’émerveillement. anticipation, quand l’un d’entre eux Rien ne serait plus fatal qu’un ces coléoptères « bêtes à bon dieu » n’était encore qu’une création à « Ne s’émerveiller de rien est plus aquoibonisme généralisé. Et, tant pis ou « bêtes du paradis ». Je ne venir). Certains m’ont fait éclater de bête que s’émerveiller de tout », si l’avouer n’est pas de mode, je peux croyais pas en ces choses-là, mais rire, d’autres m’ont ému aux larmes, disait Dostoîevski. S’émerveiller m’émerveiller du mystérieux circuit je décidai de voir le petit insecte d’autres ont appelé en moi un esprit n’est pas un acte passif : c’est un imprimé d’un ordinateur, comme rouge et noir comme l’annonce de de résistance un peu trop assoupi, acte d’intelligence. Ce n’est pas des services que me rend mon l’été prochain et de ma délivrance. tous m’ont laissé un écho profond une soumission, c’est un acte smartphone, d’être en une heure à Un exercice d’émerveillement, en et durable… Ils sont autant de d’approfondissement. Paris, mais aussi de vivre dans un quelque sorte. regards différents sur notre monde, monde où augmente l’espérance Il ne s’agit pas de laisser aux C’est cette petite bête-là que je des regards d’artistes, capables de vie, où recule la faim, où sont oubliettes notre esprit critique, vous invite à aller chercher, avec dans leur singularité, leur humour, éradiquées de nombreuses maladies, héritage de Descartes puis des La Virgule, de cet automne à l’été leur sensibilité, leur ton, de nous dans une période qui est la moins Lumières, et c’est vrai, en accord prochains. en rendre plus lucidement compte violente et la plus paisible de toute avec Beaumarchais, que « sans que le plus objectif des reportages. l’histoire de l’humanité. la liberté de blâmer il n’est pas Cette lucidité, dont René Char d’éloge flatteur ». Mais il se Je terminerai en forme d’apologue Jean-Marc Chotteau disait qu’elle est « la blessure la plus pourrait bien aussi, je le crains, que cet édito. Ma grand-mère, qui me rapprochée du soleil », m’a réchauffé sans l’exercice de l’émerveillement, trouvait certainement trop critique et le cœur, et je veux partager avec il ne serait plus de critique audible. frondeur, me disait souvent : « arrête vous cette chaleur-là qui naît de ce Non « tout ne va pas s’effondrer » donc de chercher la petite bête ! » sentiment mélangé d’étonnement comme l’annoncent les hérauts de Je ne lui donnais pas raison : il est et d’admiration de voir un artiste la toute récente « collapsologie », bon de ne pas toujours accepter dire mieux et plus fort ce que nous mais encore nous faudra-t-il, et cela le monde comme il vient. Mais un ressentons au plus profond mais trop en est la condition, laisser quelque jour froid et sombre d’un juin où le confusément. Or, cet étonnement printemps s’était oublié, alors que mêlé d’admiration a un nom. je révisais mon bac dans la solitude Certes il a un peu disparu de notre de ma petite chambre, et que mon vocabulaire, et on le cantonne à tort désespoir était à son comble d’avoir à ce qui relève des contes de fées. à entrer dans mon pauvre cerveau 4 5
OUVERTURE DE SAISON ENTRÉE LIBRE EN FONCTION DES PLACES DISPONIBLES nLaeCwomédie musicale visée RÉSERVATION CONSEILLÉE À l’occasion de cette soirée festive, Jean-Marc Chotteau présentera cette nouvelle saison, entouré sur scène par les artistes des spectacles qui la composent, tandis que l’équipe de NEW improvisera une comédie musicale hilarante et bluffante de savoir-faire en répondant aux demandes du public. Drôle et poétique ! NEW envoûte la salle. Le Parisien C’est quoi NEW ? impro THÉÂTRE MUNICIPAL Ouest France Vous décidez du titre et du lieu de l’aventure. RAYMOND DEVOS Sur fond de théâtre, musique, chant, danse TOURCOING (F) et arts visuels la troupe invente chaque soir une toute nouvelle histoire… 3 comédiens-chanteurs, 1 musicien, 27 septembre 2019 1 illustrateur, le maître de cérémonie et Vendredi à 20h VOUS ! C’est vous qui décidez du titre, du lieu et des rebondissements de l’aventure. Durée totale de la soirée Dans NEW, tout est improvisé : l’histoire, 2h45 env. les personnages, les chansons, les chorégraphies, l’éclairage, le décor, Direction artistique Antoine les costumes… Tout ! Lefort, Florian Bartsch Jubilatoire ! Chaque soir, un nouveau public, une autre Production Florian Bartsch L’Humanité équipe, une autre histoire ! Diffusion CARAMBA Spectacle On n‘avait encore Étonnant, jamais vu ça. Un plaisir de comédien, une joie de spectateur. Un vrai spectacle collaboratif. fou, bluffant. Les cinglés de la ELLE 20 Minutes France 3 comédie musicale improvisée. La troupe de NEWbies séduit vite par son audace et un imaginaire Original et réussi ! débordant. Une comédie musicale pétillante d’humour et d’invention. France Info France Musique Télérama 6 7
p 11 L’ÉTR ANGER Benoît Verhaert Albert Camus / 20 19 3 > 19 octobre p 15 X L A GREEN BO suivi de SWE ET HOME aire Dancoisne re / Cl thur Lefebv Victor Hugo - Ar 2019 7 > 23 novembre p 19 OUBLI L’HERBE DE L’ op Jean -Michel d’Ho dé ce m bre 2019 12 & 13 p 23 À CEUX QUI FENSÉS NOUS ONT OF Bouquillon / Carine Jérémie Lefebvre vrier 2020 30 janvier > 15 fé p 27 L’ÉTABLI / Olivier Mellor Robert Linhar t 4 & 5 mars 2020 les p 31 RS UN PEU C’EST TOUJOU E S’ATTACHER DANGEREUX D SOIT À QUI QUE CE es n Hervé Piro l Eno Krojanker - spectac 2020 19 mars > 4 avril p 35 UI FUME UN H O M M E Q C’EST PLUS SAIN Bernard BAJOUR / Leslie 14 & 15 mai 2020 p 39 E DE TURING n L A MACHINist aiso an Petitgirard s Benoît Solès / Tr de la 28 & 29 mai 2020 p 43 IQUE L’UTOPIE COM ufrage le na ou L’Improbab omas Piasecki / Hacid Bouabaya - Th Hacid Bouabaya 12 ju in 20 20 10, 11 &
LES SPECTACLES DE LA SAISON ’létranger D’après L’Étranger d’Albert Camus Mise en scène de Benoît Verhaert Benoît Verhaert (Les Carnets du sous-sol de Dostoïevski) revient au Salon de AU SALON DE THÉÂTRE Théâtre avec une adaptation sobre et TOURCOING [F] limpide du célèbre roman de Camus. Adroitement condensée dans une pièce du 3 au 19 octobre 2019 pour trois comédiens, l’intrigue nouée du mardi au vendredi à 20 h autour du procès de Meursault pose les samedi à 17 h questions essentielles de l’œuvre. Que Relâche les dimanches et lundis juge-t-on chez cet homme ? Un crime Représentations en matinées sans mobile apparent ? Son apathie qui scolaires sur demande le rend étranger à la société, étranger Durée du spectacle à la vie, étranger à lui-même ? Peut-on 1h15 + débat comprendre et accepter qu’un individu « ne joue pas le jeu » comme l’écrivait Production Théâtre de la Chute lui-même Camus ? (Bruxelles) Ce spectacle efficace, accessible aux Coproduction Théâtre Varia (Bruxelles), Centre des Arts adultes et aux adolescents, vise à faire Scéniques (Mons) vivre l’intarissable et passionnant débat Avec Lormelle Merdrignac, que nourrit l’œuvre de Camus, tant son Stéphane Pirard en alternance personnage demeure fondamentalement avec Samuel Seynave, énigmatique. Benoît Verhaert Adaptation Benoît Verhaert, Frédéric Topart Rencontre-débat avec l’équipe artistique à la fin de chaque représentation 11
LES SPECTACLES DE LA SAISON LES SPECTACLES DE LA SAISON l’étranger Dans son travail, il a toujours privilégié le dialogue entre artistes, favorisant le mariage des arts de la scène - le théâtre et la musique en premier lieu. Mais il cherche d’abord à ouvrir un dialogue avec le public par un « théâtre de proximité ». En 2010, son adaptation de Une performance ! L’Avenir La Chute d’Albert Camus Le comédien traduit avec finesse rencontre un large public de la personnalité de ce Meursault jeunes spectateurs. Cela l’invite qui sommeille en chacun de à approfondir ces échanges en nous, et transmet avec la sobriété créant des œuvres résolument Basée à Bruxelles, la compagnie voulue le calme dérangeant de adressées à tous les publics et ne produit pas de textes « Aujourd’hui maman est morte. cet étonnant quidam. accompagnées de discussions et contemporains originaux, Ou peut-être hier, je ne sais Laurence Bertels, La Libre Belgique d’actions de sensibilisation sur ni d’« écritures de plateau », pas. J’ai reçu un télégramme mesure. Ainsi naît Le Théâtre mais des mises en scène du de l’asile : " Mère décédée. de La Chute, compagnie dont répertoire : Dom Juan de Enterrement demain. Sentiments le projet consiste à monter de Molière, On ne badine pas avec distingués." Cela ne veut rien grands textes littéraires dans l’amour de Musset, La Chute de dire. C’était peut-être hier. » une forme théâtrale épurée et Camus, Les Carnets du sous-sol Ces célèbres lignes qui ouvrent L’Étranger donnent le ton. BENOÎT VERHAERT mobile. de Dostoïevski. Elle s’apprête à créer, mi-novembre 2019 au Meursault, l’(anti)héros du et LE THÉÂTRE DE LA CHUTE Théâtre Varia à Bruxelles, Un roman, est atone de tout Issu du conservatoire de fils de notre temps d’Ödon von sentiment, comme indifférent Bruxelles, Benoît Verhaert a joué Horvath. Partageant la parole à sa propre vie. dans une soixantaine de pièces des grands auteurs avec le et une vingtaine de films. Il se public en la portant sur scène, Un jour, ébloui par le soleil consacre désormais également à les comédiens du Théâtre d’Alger, sans colère ni passion, la mise en scène et à l’écriture, de la Chute se font acteurs- presque par hasard, Meursault principalement l’adaptation de animateurs et se donnent pour tue un homme d’un coup romans pour la scène. Écrire une mission d’inviter au dialogue. de revolver. Au cours de son procès, sa franchise déroutante adaptation théâtrale et la mettre et son détachement accablent en scène est avant tout, pour Meursault face à des pairs qui ne lui, un travail d’interprétation. peuvent le comprendre. L’écriture et la mise en scène sont le prolongement logique de Quand on lui demandait de son métier d’acteur : se faire le quoi parlait L’Étranger, Camus porte-parole d’un auteur. répondait : « c’est l’histoire d’un homme condamné à mort pour Si tous les profs de français avaient l’inspiration de Benoît Verhaert, les n’avoir pas pleuré à l’enterrement librairies écouleraient sans doute plus d’exemplaires de L’Étranger que de sa mère... ». de Vampire Diaries. Catherine Makereel, Le Soir 12 13
LES SPECTACLES DE LA SAISON La Green Box & Sw d’après eet Home L’Homme qui rit de Victor Hugo d’Arthur Lefebvre Mise en scène de Claire Dancoisne Claire Dancoisne et son Théâtre la Licorne excellent depuis plus de trente AU SALON DE THÉÂTRE ans dans le théâtre d’objets et les TOURCOING [F] arts de la marionnette. Dans l’écrin du Salon du Théâtre, ils proposent du 7 au 23 novembre 2019 une soirée de deux courts spectacles du mardi au vendredi à 20 h témoignant de la diversité des formes samedi à 17 h et des ambiances de leur répertoire. Relâche les dimanches et lundis Spectacle aux allures foraines, La Représentations en matinées Green Box vous invite à retrouver le scolaires sur demande plaisir des castelets. Un comédien Durée de la soirée masqué (en alternance les très 2 h entracte compris convaincants Olivier Brabant et Léo (40 mn - entracte - 50 mn) Smith), marionnettiste, y conte la fable Production Théâtre la Licorne philosophique de L’Homme qui rit (Dunkerque) d’Hugo, véritable plaidoyer humaniste et républicain. Dans Sweet Home, LA GREEN BOX Écriture et mise en scène Claire Dancoisne Rita Tchenko accompagne le texte Avec Olivier Brabant ou Léo Smith au vitriol d’Arthur Lefebvre d’une en alternance / Assistante à la mise pantomime endiablée et exutoire. en scène Rita Tchenko / Création de Une même question centrale unit les masque Francis Debeyre / Construction objets Chicken / Construction décor Alex deux opus : pourquoi les hommes se Herman / Création sonore Alexandre font-ils loups pour leurs semblables ? Desitter / Avec le soutien du Bateau Feu - Scène nationale de Dunkerque, du Département du Pas de Calais et de la Région Hauts de France SWEET HOME Mise en scène et scénographie Claire Dancoisne / Avec Rita Tchenko / Création musicale Maxence Vandevelde / Création objets Maarten Janssens, Olivier Sion / Construction décor Alex Herman / Peintures Chicken / Création toile de fond Detlef Runge Les mercredis et jeudis, rencontre avec l’équipe artistique à la fin de la représentation 15
LES SPECTACLES DE LA SAISON LES SPECTACLES DE LA SAISON La Green Box Sweet Home « Elle est sans âge et recluse depuis si Une épatante farce au vitriol où se reconnaîtront tous les teigneux. Le Canard Enchaîné Avec sa manière si particulière de longtemps dans l’ombre d’un banal faire de la marionnette, en rue immeuble. Elle en était la première Dans son roman L’Homme qui rit, comme en salle, Claire Dancoisne habitante. Puis d’autres sont venus. Victor Hugo imaginait un théâtre ne cesse de nous surprendre, et cela Trop bêtes, trop sales, trop bruyants, massif. Ses plans machiavéliques ambulant qui se fondrait dans les fait 30 ans que ça dure. trop nombreux, trop tout. Alors seront mis à exécution froidement carrefours, marchés, foires et fêtes Thierry Voisin, Télérama aujourd’hui, cet immeuble doit lui pour servir son ascension vers les pour distribuer aux habitants un revenir. Son immeuble à elle seule, étages supérieurs. Jusqu’en haut, peu de rêve, de médecine, de magie. comme au premier jour, c’est décidé. pour jouir de la vue, voir le ciel Il l’appelait « La Green Box ». Posée De ce rêve absurde, elle va faire un et sentir le soleil. Seule enfin et ici et là, sur les places publiques, rêve de grandeur et de solitude. Elle maîtresse des lieux. Oui mais… la Green Box fit le malheur des fera de son immeuble une citadelle, pour combien de temps ? » autres forains tant le succès de une place forte, un château son attraction : l’apparition de jusqu’au jour où, réhabilité dans ses désormais imprenable. Impunément, Arthur Lefebvre titres de noblesse, cet enfant trouvé elle part alors à la reconquête de l’Homme qui rit, fut immense fut enlevé à sa vie de saltimbanque son « royaume ». Elle invente sans et fulgurante. Monstrueusement pour rejoindre la Cour, les Lords vergogne stratégies, coups fourrés populaire, ce divertissement était la et le pouvoir. Ce qui aurait pu et coups bas pour provoquer l’exode curiosité où se pressait tout Londres. être un conte de fées se révéla au Une pantomime à faire pâlir Gwynplaine, avec son sourire éternel contraire la découverte violente le plus perfectionné des pantins. scarifié sur le visage, était un de l’arrogance d’un monde de merveilleux phénomène de foire… Anaïs Heluin, L’Humanité privilégiés. Non plus moqué, mais humilié, Gwynplaine sera détruit par le rire méprisant des nobles, ses pairs. Cette fable domestique, nantie d’humour noire est jouée dans un décor en trompe-l’œil, avec jouets mécanisés et détournés ; par une comédienne hors du commun, Rita Tchenko. À la fois fantasque, nerveuse et mystérieuse, elle De ce récit romantique et brutal, tendre, acide et finalement triste, interroge avec malice et mordant les rapports que nous entretenons avec les Claire Dancoisne tire une fable étrange, drôle et inquiétante. autres. Un spectacle de marionnettes singulier et jubilatoire. Gérald Rossi, L’Humanité Télérama CLAIRE DANCOISNE et LE THÉÂTRE LA LICORNE Après un diplôme de sculpteure aux Beaux-arts de Lille, Claire Dancoisne mais nombre d’entre eux sont une écriture personnelle (Sous-Sols, Le Bestiaire s’engage dans le théâtre, une passion où les arts plastiques tiennent une forain, Chère famille, Spartacus…). Des collaborations avec des auteurs grande place. Comédienne, elle fonde le Théâtre la Licorne car le masque et dramatiques émailleront ce parcours théâtral imagé (François Chaffin, Matteï l’objet deviennent très vite des évidences pour une écriture scénique originale Visniec). Depuis près de trente ans, elle défend à travers la Licorne un théâtre et unique. Ce seront ensuite quarante créations dont elle assure les mises exigeant capable de parler à tous, un théâtre plastique et décalé porteur de sens et en scène. Ses spectacles sont des adaptations de romans (Orwell, Flaubert, de plaisir ! En 2015, elle créé à Dunkerque un lieu atypique et magnifique, l’Outil Voltaire), de contes, de classiques du théâtre (Shakespeare, Aristophane…) européen de création pour la marionnette contemporaine et le théâtre d’objets. 16 17
LES SPECTACLES DE LA SAISON ’L Herbe Prix de Meilleu la critiq 2018 r s p ec t ue acle de l’oubli Écrit et mis en scène par Jean-Michel d’Hoop En russe « Tchernobyl » signifie absinthe, l’herbe de l’oubli. Pièce émouvante et AU CENTRE MARIUS STAQUET percutante, offrant de magnifiques images MOUSCRON [B] de théâtre, L’Herbe de l’oubli interroge l’après de la catastrophe. Écrit d’après 12 et 13 décembre 2019 les témoignages des habitants de la jeudi et vendredi à 20 h région sinistrée, mêlant comédiens et marionnettes à taille humaine, le spectacle Durée du spectacle 1h20 sans entracte offre un point de vue sensible, documenté et mesuré sur les conséquences de la plus Production Point Zéro (Bruxelles) grande catastrophe nucléaire de notre Coproduction Théâtre de Poche histoire. Équipe cousine de la Cie What’s (Bruxelles) et Coop asbl (Bruxelles) up ?!, qui présentait la saison dernière Avec Léone François Janssens, Is there life on mars ?, le collectif belge Léa Le Fell, Héloïse Meire, Corentin Point Zéro travaille avec la même éthique : Skwara, Benjamin Torrini transmettre la parole-même des personnes Assistanat à l’écriture et la mise touchées par les thématiques qu’il aborde, en scène François Regout travailler une forme plastique et audio- Vidéos Yoann Stehr visuelle ambitieuse, atteindre une simplicité Musique Pierre Jacqmin dans l’écriture pour ouvrir ses spectacles aux plus jeunes. Scénographie Olivier Wiame Dressant le constat d’une vie qui reprend Marionnettes Ségolène Denis assistée de Monelle Van Gyzegem malgré tout dans un environnement hautement toxique, L’Herbe de l’oubli Lumières Xavier Lauwers interroge la vanité de notre foi en nos Avec le soutien de la Fédération technologies et le prix potentiel de notre Wallonie-Bruxelles et de Shelterprod, Taxshelter.be, ING et du Tax-Shelter confort quotidien. du gouvernement fédéral belge Jeudi 12 décembre, rencontre avec l’équipe artistique à la fin de la représentation 19
LES SPECTACLES DE LA SAISON LES SPECTACLES DE LA SAISON L’Herbe Au-delà des enjeux pour l’humanité et la planète, cette catastrophe nous semblait porter en elle des questions à porter sur un plateau de l’oubli Les exceptionnelles marionnettes de théâtre : Tchernobyl questionne sont là pour témoigner des sans cesse le réel ; rien n’est visible, mutations génétiques, des corps qui palpable. La radiation est inodore meurent, du massacre des animaux. et incolore. Et pourtant bien Une réalité poignante et utile. Dans présente... Un spectacle entre fiction un spectacle qui pousse à aimer la et radioactivité. » nature, les humains et la vie, mais Jean-Michel d’Hoop qui glace le sang et les consciences. Remarquable. Gérald Rossi, L’Humanité Des images fortes et sidérantes ! L’Écho JEAN-MICHEL D’HOOP « Le 26 avril 1986, survenait la plus grande catastrophe technologique L’Herbe de l’oubli ouvre grand nos et LA COMPAGNIE POINT ZÉRO de l’histoire de l’Humanité. yeux. Après une formation à l’IAD, L’explosion du réacteur 4 de la spectacles (L’Éveil du printemps de Le Soir la Klein Akademie et l’INSAS, Centrale de Tchernobyl, à l’occasion Wedekind, Le Village en flammes de Jean-Michel d’Hoop est d’abord d’un test, a émis 100 fois plus de Fassbinder, Thyeste d’Hugo Claus, comédien sous la direction entre radiations que les bombardements Opéra Panique de Jodorowsky…). L’équipe de Point Zéro est partie en autres de Michel Dezoteux et d’Hiroshima et Nagasaki. Le nuage Puis Point Zéro déménage au Ukraine à la rencontre des habitants Philippe Sireuil. Il fonde très vite la radioactif généré par l’explosion a Théâtre de la Balsamine. C’est là de Tchernobyl afin de les interroger, Compagnie Point Zéro et crée un principalement touché la Biélorussie que s’opère une mue artistique sur leur passé, leur quotidien. Ce lieu pluridisciplinaire : Les Vétés, et l’Ukraine. Mais l’Europe entière majeure avec la découverte du jeu spectacle aurait pu s’appeler Les dans une ancienne école vétérinaire fut atteinte. Métaux lourds et entre acteurs et marionnettes de Gens de l’après. Il s’inspire de la à Anderlecht. En 1993, sa première éléments radioactifs sont toujours là, taille humaine. Elle crée ainsi deux parole des témoins, celle de l’intime mise en scène, Yvonne, Princesse dans la terre... pour toujours... enfin nouveaux spectacles d’Alejandro et des impressions. L’Herbe de de Bourgogne de Gombrowicz, presque... des millions d’années... Jodorowsky, L’École des ventriloques l’Oubli est une invitation à pénétrer remporte le Premier Prix Théâtre plus longtemps que notre mémoire. et Trois vieilles, productions qui cette zone d’exclusion, étrangement de la COCOF. Suivront Peer Gynt Dans notre imaginaire, cela s’est font le tour du monde. Point baptisée « Réserve Radiologique d’Ibsen et Le Fou et la Nonne de passé très loin... et pourtant... Zéro dispose aujourd’hui de son Naturelle ». Une zone forestière, Witkiewicz, créations elles aussi Tchernobyl c’est à 3 heures de propre lieu pour y développer ses avec lynx, loups, bisons, chevaux récompensées. La compagnie vol à peine de Bruxelles... 2000 recherches et ses créations, tel sauvages, et quelques personnes quitte ses « étables » pour les kilomètres... c’est comme aller à Gunfactory, remarquable spectacle âgées retournées vivre dans leur velours du Théâtre de la Place des Lisbonne… ou presque. sur le « commerce » des armes. maison. Et puis... Pripiat, cette ville Martyrs. Elle y crée de nombreux Parallèlement à son travail créatif, de Biélorussie fantôme où des aigles Jean-Michel d’Hoop enseigne à nichent au sommet d‘immeubles l’Institut des Arts de Diffusion. soviétiques abandonnés. Ça peut presque paraître romantique... La Compagnie Point Zéro au sommet de son art ! (…) Une mise à distance qui, loin d’atténuer la force du propos, lui donne une belle profondeur, entre La pièce est coup de poing, de griffe mais aussi de chaleur humaine. Un poésie et fantastique. Un beau travail d’équipe. A voir d’urgence et à faire spectacle qui démontre à quel point la parole humaine, le focus, l’incarnation voir à tous les jeunes qui auront à faire des choix cruciaux pour l’avenir de et l’attention aux êtres touche bien plus qu’une froide énumération des faits. leur planète. La Libre Belgique RTBF - Culture 20 21
us LES SPECTACLES DE LA SAISON À ceux qui no ont offensés D’après Le Collège de Buchy de Jérémie Lefebvre Adaptation de Carine Bouquillon et Bruno Tuchszer Mise en scène de Carine Bouquillon Seul en scène, Bruno Tuchszer livre le monologue poignant d’un personnage AU SALON DE THÉÂTRE oscillant savamment entre l’humour TOURCOING [F] noir d’un adulte qui se remémore ses jeunes années, l’humour naïf de du 30 janvier l’enfant qu’il était, et l’effroyable constat au 15 février 2020 d’une résilience impossible après les du mardi au vendredi à 20 h humiliations quotidiennes subies au samedi à 17 h collège. La scénographie très réussie Relâche les dimanches et lundis dévoile lentement le piège psychique Représentations en matinées dans lequel ces brimades allaient scolaires sur demande l’enfermer pour longtemps. Offrant à Bruno Tuchszer une partition tour à Durée du spectacle tour subtile ou rageuse, qui lui permet 1h05 sans entracte d’exprimer de nombreuses variations Production Grand Boucan (Lille) de sa palette de comédien, À ceux qui Avec Bruno Tuchszer nous ont offensés traite la question du Son Gil Gauvin harcèlement scolaire avec l’humour et la Lumières Héla Skandrani cruauté qui se mêlent inextricablement Scénographie Carine Bouquillon dans l’univers des jeunes adolescents. Construction Thierry Lyoen Cette adaptation du roman de Jérémie et Pierre-Yves Aplincourt Lefebvre, qui vient de connaître un beau Couture Claire Browet succès au festival d’Avignon, est signée Régie Fabrice David Grand Boucan, équipe lilloise dont La Le livre Le Collège de Buchy Virgule accompagne depuis toujours les est paru aux Éditions Lunatique projets. (Paris) Les mercredis et jeudis, rencontre avec l’équipe artistique à la fin de la représentation 23
LES SPECTACLES DE LA SAISON LES SPECTACLES DE LA SAISON À ceux qui nous GRAND BOUCAN Entre humour noir et cri de rage, és la pièce tend aux spectateurs une offens Fondée à Lille par Carine lumière d’espoir. ont Bouquillon et Bruno Tuchszer, la Marie-Félicia Alibert, Le Vaucluse compagnie Grand Boucan travaille tous les répertoires. Son ambition C’est à la fois drôle et bouleversant, de privilégier l’accessibilité de ses dérisoire et tragique. spectacles au plus grand nombre l’engage ainsi également dans la Luis Armengo, L’Art Vues création de lectures-spectacles visant à introduire le débat. En On en ressort bouleversé, remué 2013, sa première création, Le et grandi. Incontestablement une Système Ribadier de Feydeau, Il était une fois dans la campagne pépite du Off. revisite un classique du vaudeville normande un petit garçon qui lisait Les Pionnières, montage de et, au-delà de la force comique Astrapi et qui se préparait à entrer Aleksien Méry, La Provence témoignages de femmes aux de l’œuvre, met en relief la en sixième. Il était une fois une métiers dits masculins, devient à noirceur de son propos. Créé avec grand-mère douce et pieuse qui son tour l’outil d’une introduction La Virgule, Une Mort Moderne, élevait seule le gentil petit garçon. au débat sur l’égalité et la mixité. monologue satirique sur la fin Mais cette enfance insouciante L’enfant est souvent décrit comme Grand Boucan acquiert les droits de vie adapté du Suédois Carl n’est qu’une illusion, un prélude un ingénu qui observe le monde. du Principe d’Archimède du Henning Wijkmark, devient le à la vraie vie, « la lente et patiente Dans À ceux qui nous ont offensés, catalan Josep Maria Miro, traduit premier spectacle d’intervention fabrication d’une proie pour le le narrateur est mi-enfant, mi- en 15 langues, adapté deux fois de Grand Boucan. Collège de Buchy ». adulte. Il est à la fois le collégien au cinéma, et produit en 2017 la Trente ans plus tard le petit garçon à la naïveté stupéfaite et l’homme première française de ce thriller devenu adulte revit, l’espace d’une aux traits d’humour inattendus. psychologique sur la rumeur, nuit blanche, ses années de collège Ce grand écart crée une sorte la surveillance et l’obsession passées sous les coups et les de vertige où les registres se sécuritaire. En 2019, Grand Boucan crachats en un monologue brûlant mélangent pour obtenir des effets s’associe à Anyone Else But You d’émotions et glaçant d’humour noir. saisissants. Le rythme élégant de pour une nouvelle première la phrase est soudain brisé par la française, celle de Bull de l’Anglais L’écriture de Jérémie Lefebvre tire sa Mike Bartlett. fulgurance d’une ironie insolite force d’un écartèlement permanent. ou d’un détail trivial. « Toutes les Si la description du monde à heures une surprise vous attend hauteur d’enfant, et surtout d’enfant au Collège de Buchy ». Balloté, malheureux, est un thème classique trimballé par ce procédé littéraire, de la littérature, la perspective est Bruno Tuchszer donne vie à ce personnage avec une présence saisissante. (…) le spectateur partage l’expérience surtout celle de la candeur. Avec son interprétation toujours sur le fil du rasoir, l’acteur nous prend à la de l’enfant du récit se frayant un chemin dans les couloirs surpeuplés gorge. du collège. Ondine Béranger, Théatreactu Bruno Tuchszer prend en charge le monologue fiévreux pour en restituer L’humiliation, la peur, l’isolement se déclinent par un verbe sans concession. les accents les plus pathétiques et les plus déments. Il parvient à faire L’interprétation de Bruno Tuchszer s’empare du texte avec sensibilité. La mise entendre à la fois le désarroi de l’enfant maltraité, seul face à sa souffrance, en scène prend le parti du témoignage et de l’escalade douloureuse. Grand mais également, la rage de l’adulte qui a soif de vengeance. (…) Le travail Boucan s’attèle à un sujet délicat que le théâtre ne tait pas. scénographique de grande qualité de Grand Boucan est à découvrir. Les Arts et des Mots M La Scène 24 25
bli LES SPECTACLES DE LA SAISON ’l éta On appelait « établis » les militants intellectuels qui, à partir de 1967, s’embauchaient, « s’établissaient » dans les usines ou les docks. Robert Linhart a fait partie de ceux-là. En 1978, il en tire le livre L’Établi dont D’après L’Établi de Robert Linhart Mise en scène d’Olivier Mellor AU CENTRE MARIUS STAQUET MOUSCRON [B] le spectacle est ici l’adaptation. 4 et 5 mars 2020 Y sont décrits les dérives racistes mercredi et jeudi à 20 h des « petits chefs », les hommes Représentation en matinée scolaire interchangeables, la modernisation le jeudi 5 mars au détriment de l’accompagnement social, les humiliations subies Durée du spectacle pour le travail « bien fait » par les 1h30 sans entracte ouvriers de la part de technocrates Production Compagnie du Berger (Amiens) sûrs de leur savoir théorique, la Coproduction Centre culturel Jacques Tati (Amiens) Avec Emmanuel Bordier, François Decayeux, Hugues nébuleuse des improductifs qui Delamarlière, Hakim Djaziri, Romain Dubuis, commandent la production pour Éric Hémon, Séverin “Toskano” Jeanniard, Olivier plaire à ce lointain qui empoche Mellor, Stephen Szekely, Vadim Vernay et la voix de Robert Linhart / Adaptation Marie Laure Boggio et les dividendes. Réunissant dix Olivier Mellor / Avec le concours de Robert Linhart comédiens et musiciens sur scène, Musiciens, musique originale Séverin “Toskano” Olivier Mellor et son équipe Jeanniard, Romain Dubuis, Vadim Vernay, Olivier amiénoise de la Compagnie du Mellor / Création son Séverin Jeanniard, Benoit Moreau, Vadim Vernay / Régie son Benoit Moreau Berger plongent les spectateurs Régie générale, costumes Marie Laure Boggio, dans un univers fait de bruit, de Caroline Corme / Scénographie Olivier Mellor, métal, de cadences à tenir, de François Decayeux, Séverin “Toskano” Jeanniard avec le concours du Collectif La Courte Échelle / Création camaraderie et de luttes sociales. et régie lumière Olivier Mellor / Photos, vidéos Ludo « Essayez donc d’oublier la lutte des Leleu, Mickael Titrent / Régie vidéo Mickaël Titrent classes quand vous êtes à l’usine : Illustrations, affiche Bernard Chadebec, Philippe Leroy le patron, lui, ne l’oublie pas ! » L’Établi est paru aux Éditions de Minuit (Paris) Avec le soutien de l’Association L’Îlot (Amiens), la Chapelle-Théâtre (Amiens), Conseil Régional Hauts de France, Département de la Somme, Ministère de la Culture et de la Communication - DRAC Hauts de France, Amiens-Métropole, PICTANOVO, la SPEDIDAM / La Compagnie du Berger est « compagnie associée » et fondatrice de la Chapelle-Théâtre (Amiens) / La Compagnie du Berger est également « compagnie associée » au Centre culturel Jacques Tati (Amiens) Jeudi 5 mars, rencontre avec l’équipe artistique à la fin de la représentation 27
LES SPECTACLES DE LA SAISON LES SPECTACLES DE LA SAISON l’établi Le spectacle se vit comme les dix mois de questionnements et d’étonnements du sociologue dissimulé, un tunnel d’expériences humaines et inhumaines, dans le On y croit. (...) Un passionnant rythme des machines, des horaires, théâtre-documentaire. du rendement, des cadences. Gérald Rossi, L’Humanité Olivier Mellor s’empare de L’Établi OLIVIER MELLOR et met le paquet : dix comédiens, quatre musiciens, un décor Un texte essentiel et un spectacle magnifique. ET LA COMPAGNIE DU BERGER spectaculaire et du mouvement sans cesse. Comédien et musicien, Olivier Jean-Luc Porquet, Jérôme Garcin, Le Masque et la plume Mellor se forme à l’ENSATT à Lyon Le Canard Enchaîné Dix ans après mai 68, Robert où il rencontre celles et ceux qui Linhart, auteur singulier, sociologue l’accompagnent encore aujourd’hui engagé, inventif, décoche un dans la Compagnie du Berger. Il roman essentiel. Tout à la fois y reçoit l’enseignement d’Alain essai, témoignage, constat et Un roman sociologique où l’auteur de 35 ans revient sur son immersion Knapp, Nada Strancar, Isabelle bilan d’un mouvement, celui des Nanty ou encore Élisabeth Chailloux Établis : des intellectuels, diplômés, dans une jungle de compromis, de De 2010 à 2013, il est artiste bruits, de banlieue. Une époque où qu’il rejoint au Théâtre des intégrés, proches du Maoïsme, associé à la Comédie de se télescopaient idéaux et morne Quartiers d’Ivry à sa sortie de l’école qui, à partir de 1967, s’engagèrent Picardie à Amiens où il crée réalité. en 1998. En 2002, il « relocalise » volontairement sur les chaînes de entre autres Le Dindon de sa compagnie en Picardie, mène montage automobile. Lui-même, Sur scène, un narrateur, l‘Établi. Feydeau, Knock de Jules d’abord plusieurs projets à Albert, s’engagea chez Citroën, Porte de Neuf acteurs pour l’aider à (se) Romains, Dialogues d’exilés puis, durant presque cinq ans, dirige Choisy, au bord du périph’. Pour jouer (de) tous les autres : les de Brecht, Oliver Twist le CinéThéâtre Le Pax à Quend- éprouver l’usine, comprendre et ouvriers, les petits patrons, la d’après Dickens ou Cyrano Plage. S’en suivent deux saisons de soutenir la masse ouvrière, faire des société. Quelques archives et de Bergerac de Rostand. En résidence au Théâtre des Poissons rencontres, changer le système en beaucoup de matière sonore, autour 2012 la Compagnie du Berger de Frocourt, près de Beauvais. son cœur-même. Et pour en rendre de la musique jouée en live. Comme devient compagnie associée compte. Paru aux Éditions de un bruit de fond, persistant, qui au Théâtre de l’Epée de bois Minuit, L’Établi livre un témoignage empêche la concentration, mine La Cartoucherie à Paris, et, juste, sans afféterie, mais avec un le recul nécessaire pour ne pas en 2019, au Centre Culturel vrai style littéraire. devenir fou, usé, obsolète. À travers Jacques Tati à Amiens. des projections de photos, de vidéos, de documents d’époque, L’Établi se fait terrain d’exploration. Un spectacle époustouflant à ne pas Dix acteurs et musiciens font de la représentation un espace-temps inouï de rater, condensé d’une époque qui a justesse. (...) Ils font bloc, comme un vrai collectif soudé quoiqu’il advienne, fortement marqué le monde ouvrier. autour d’une même nécessité. C’est le plus bel hommage qu’on pouvait rendre au texte de Linhart. Ce théâtre-là émeut, mais, surtout, fait sens. Laurent Schneiter, Théâtres Et ça, c’est énorme. Fabienne Pascaud, Télérama 28 29
LES SPECTACLES DE LA SAISON jou rs u n pe C’est toux de s’attacheru dangereu s o i t à qui qu e c e De Eno Krojanker et Hervé Piron - Enervé Eno Krojanker et Hervé Piron, après y avoir commis il y a quelques saisons un AU SALON DE THÉÂTRE irrésistible Petit déjeuner orageux un TOURCOING [F] soir de carnaval, réinvestissent le Salon de Théâtre avec un nouvel opus tout du 19 mars au 04 avril 2020 aussi drôle, provocateur et, au final, du mardi au vendredi à 20 h terriblement profond. Questionnant samedi à 17 h les codes du théâtre jusqu’à l’absurde Relâche les dimanches et lundis et embarquant le public dans un délire mégalomane, le duo se livre Durée du spectacle à une exploration des processus de 1h30 sans entracte narration, de la mise en place d’une Coproduction Théâtre de Namur empathie factice envers les personnages, Centre Dramatique, Cie Enervé à l’investissement émotionnel des (Bruxelles) comédiens-eux-mêmes dans leur jeu. Conception et interprétation Eno Krojanker, Hervé Piron Taquinant joyeusement les spectateurs, Dramaturgie et œil extérieur pour mieux célébrer le lien créé Marie Henry au théâtre entre un plateau, ses Création sonore Maxime Bodson personnages, ses acteurs et le public, Création lumière Laurence Halloy C’est toujours un peu dangereux de Assistant création lumière Kevin Sage s’attacher à qui que ce soit est une farce Régie générale Christophe Van Hove moderne et subtile. Elle interroge le Conception masque et perruque pouvoir, celui de savoir manipuler les Loïc Nebrada, Rebecca Flores émotions, déformer le reflet tendu à la Construction Simon Borceux société. Avec le soutien de l’Atelier 210 et l’accompagnement artistique de L’L Diffusion Habemus Papam, Cora-Line Lefèvre et Julien Sigard (Bruxelles) Merci à Marie Lecomte, Alice Hubball, Leila Putcuyps, Matthieu Boxo, Laurent Talbot, Beata Szparagowska, Bilal El Arrasi, Loïc Scuttenaire, Laurence Patteet, Gwenn Van Ees et à la Fabrique Imaginaire, à la Balsamine, au Théâtre Les Tanneurs, au Rideau de Bruxelles et aux Brigittines Les mercredis et jeudis, rencontre avec l’équipe artistique à la fin de la représentation 31
LES SPECTACLES DE LA SAISON LES SPECTACLES DE LA SAISON ujo u rs u n pe C’est tox de s’attacher u HERVÉ PIRON Né en 1974, après avoir obtenu une licence en Sciences Politiques à C’est troublant, c’est juste, et en plus c’est livré avec tellement de dangereu l’ULB, il suit des études de théâtre à créativité et de joie communicative. l’INSAS à Bruxelles. Il travaille s o it Marc D, Demandez le programme c e avec Charlie Degotte, Isabelle à qui q u e Pousseur, Marcel Delval, Julien Roy, Jean-François Noville, Daniel Danis, pour Agora Theater, La Fontaine Virginie Thirion, Jérôme Nayer, Anne au sacrifice de Marie Henry pour Thuot et Antoine Laubin. Il a fait le Groupe TOC, et Les Amantes partie du groupe TOC et a participé de Elfriede Jelinek, mis en scène à un projet avec Transquinquennal, par Virginie Strub, prestation Tous les acteurs le savent : il n’y a deux collectifs qui témoignent pour laquelle il reçoit le Prix de la pas de mauvais public, il n’y a que de son goût pour un théâtre Critique - Meilleur espoir masculin. de mauvais spectacles. Tous, sauf expérimental. Au cinéma, il tourne En 2012, il crée avec Yannick Duret, Le spectateur se retrouve Eno Krojanker et Hervé Piron (leurs avec Jaco Van Dormael, Philippe de dans une mise en scène d’Anne embringué dans un jeu pervers sur personnages, à tout le moins), qui Pierpont, Philippe Monier, Jean-Luc Thuot, Petites histoires à faire des le narcissime, la mégalomanie, la inversent le paradigme avec humour Gazon, et Michael Bier. Il enseigne cauchemars d’Étienne Lepage. manipulation des foules. Mine de et finesse, cherchant à apprendre également et donne des ateliers rien, le tout est très malin, original, aux spectateurs comment devenir pour enfants et adolescents. grinçant à souhait. un « bon public ». Avec une jubilation pour l’absurde Le Canard Enchaîné HERVÉ PIRON ET ENO KROJANKER et l’autodérision, les compères jouent à esquisser jeux de pouvoir, ENO KROJANKER SONT… ENERVÉ de désir et de frustration que Diplômé de l’INSAS, section Après avoir créé ensemble Petit peut charrier tout rapport avec Auteurs et interprètes de leur interprétation dramatique, Eno déjeuner orageux un soir de carnaval l’autre. Prenant pour point de travail, leur écriture flirte Krojanker joue, entre autres, dans à L’L à Bruxelles, C’est toujours un départ une histoire d’enfance à allègrement avec l’autofiction. Wayn Wash 1 : Maria-Dolores peu dangereux est le second projet la fois tragique et anecdotique, Le duo joue alors avec d’autant et Wayn Wash 2 : Jean-Baptiste de leur duo, aujourd’hui baptisé ils chatouillent les clichés de plus de malice retorse et pince- de Wayn Traub, Les Croisés, Enervé. Ils participent tous deux l’artiste narcissique et questionnent sans-rire à déplier les artifices et Wanted Hamlet et Deux ennemis au collectif Rien de spécial qui a le rapport scène-salle. Empathie, la « magie » du théâtre. Traversée inséparables de Marcel Cremer également créé récemment voyeurisme, conditionnement ? d’un bout à l’autre d’un second Rater mieux, Rater encore, Et si, tout compte fait, le théâtre degré désarmant de vérité, la Obsolète, MiMixte et Desperado. tenait plus de la dictature que d’une pièce questionne la manipulation belle et grande famille ? des émotions et la tentation de la dictature par le spectacle. Un thème Pourquoi ce serait toujours au comédien de porter la responsabilité d’un toujours profondément actuel. échec ? Et s’il arrivait au public d’être mauvais ? Eno Krojanker et Hervé Piron retournent les relations entre scène et salle et dirigent le public, comme un metteur en scène dirigerait un comédien, pour qu’il soit en empathie avec ce Les compères - dans des rôles à la fois bien délimités et en perpétuelle qu’on lui montre (et qui n’a pas grand intérêt). C’est drôle et on se laisse faire. transformation - démontent la mécanique théâtrale, déjouent ses codes. Jusqu’à ce que s’opère un subtil glissement de terrain. Et que l’on passe d’une Là où le spectateur cherche à se faire rire, ou se faire peur, ou se faire frémir, manipulation à une autre. Car si on accepte de se faire manipuler au théâtre l’artiste lui aspire au regard, à l’adhésion. C’est sur le décalage, voire le ou au cinéma, jusqu’où acceptons-nous d’être menés par le bout du nez ? En dérapage entre ces deux notions, et le malaise qui en jaillit, que tablent Eno partant du théâtre, Krojanker et Piron élargissent le propos et traitent, grâce Krojanker et Hervé Piron dans cette entreprise de construction/démolition à un retournement de situation flippant, du totalitarisme et de son corollaire, tantôt inquiétante, tantôt hilarante, qui vous convoque au-delà du miroir. la déshumanisation. Et là, si l’on rit toujours, c’est en grinçant des dents. Marie Baudet, La Libre Belgique Éric Russon, Moustique 32 33
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