Exposition suisse des petits animaux Fribourg

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Exposition suisse des petits animaux Fribourg
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA                 EXPOSITION SUISSE DE PETITS ANIMAUX FRIBOURG

Exposition suisse des petits animaux
Fribourg
Du 5 au 7 janvier 2018, visité le 7 janvier 2018

Coq de la race Vorwerk dans une cage d’exposition.

I. Généralités

Informations générales sur l’exposition
L’exposition suisse des petits animaux s’est déroulée au Forum Fribourg à Granges-Pacot. Selon les
indications fournies par l’organisateur (Fédération fribourgeoise des éleveurs des petits animaux),
plus de 10 000 animaux étaient présents à l’exposition, dont des lapins, pigeons, volailles, oiseaux
d’ornement, cochons d’Inde et chèvres naines.
La plupart des animaux a été jugée avant l’ouverture de l’exposition au public. Par conséquent, la
PSA n’a pas pu évaluer la manipulation et la présentation des animaux pour le jugement.
    Certains animaux étaient en vente.
    Le jour de la visite, la température ambiante dans la halle d’exposition était d’environ 21° C,
il n’y avait pas de courants d’air. Le niveau sonore était d’environ 70 db, ce que la PSA considère
sans danger, d’autant plus que les organisateurs n’ont pas diffusé de musique forte ou d’annonces.
    Des présentations kaninhop ont eu lieu durant les trois jours. L’association de Couture sur peaux
Suisse était présente avec un stand et proposait un atelier.

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    Plus de 10 000 petits animaux ont participé à l’exposition suisse des petits animaux.

    Informations sur la détention des animaux
    La plupart des animaux, en particulier les pigeons, poules et pintades, dindes, oiseaux d’ornement,
    cochons d’Inde et lapins, étaient détenus seuls dans des cages d’exposition standardisées. Celles-
    ci étaient disposées côte à côte en longues rangées et en partie superposées. L’espace était extrê-
    mement restreint, l’aménagement se limitait à l’essentiel (nourriture, eau, litière). Par conséquent,
    les dimensions minimales de l’enclos et/ou l’aménagement de ces cages d’exposition standard ne
    répondaient souvent pas aux exigences de l’Ordonnance sur la protection des animaux (OPAn). Il
    manquait aussi, la plupart du temps, de possibilités de retrait bénéfiques pour les animaux.
    Une petite partie des animaux était détenue soit individuellement, soit en groupe, dans d’autres
    types d’enclos. Les dimensions et les formes de ces enclos étaient très variées: les espaces dis-
    ponibles étaient parfois modestes, n’excédant que légèrement le minimum exigé par la loi. D’autres,
    en revanche, avaient des surfaces et des hauteurs acceptables, parfois tout à fait honorables.
    L’aménagement variait aussi du tout au rien, certains enclos disposaient de toutes les ressources
    nécessaires, tandis que d’autres n’avaient que très peu d’éléments.
       Dans l’ensemble, la PSA a estimé que l’hygiène était généralement bonne dans les enclos (sauf
    parfois chez les volailles aquatiques).
       En dehors des oiseaux d’ornement et de quelques enclos d’exposition, les enclos n’étaient pas
    munis de barrières. La plupart du temps, les enclos pouvaient être vus par les visiteurs sur un ou
    deux côtés, certaines cages même de tous les côtés.

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La grande majorité des lapins étaient logés individuellement dans des cages d’exposition standard.
La plupart de ces cages ne répondaient pas aux dimensions minimales de l’Ordonnance sur la pro-
tection des animaux. Il n’y avait pas de barrières.

Une petite partie des lapins étaient logés individuellement ou en groupes dans des enclos
plus grands. La PSA a estimé que, selon le cas, l’espace disponible était modeste à exemplaire.
L’aménagement des enclos différait de l’un à l’autre. L’enclos sur la photo abritait une lapine
avec ses petits. La taille de l’enclos était conforme à la loi, mais n’avait rien d’exemplaire.
L’enclos était notamment accessible au public de tous les côtés, ce qui est critiquable.             3
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    Les poules, les dindes et les pintades se trouvaient aussi essentiellement dans de petites cages
    d’exposition standard faites de grillage et sans aménagement. Les cages répondaient, certes,
    aux dimensions minimales requises par l’OPAn, mais la PSA a estimé que l’espace disponible
    était réduit au minimum. Les dispositions relatives à l’aménagement des enclos n’étaient pas
    respectées, il manquait des perchoirs et des nids pour les poules.

    En plus des cages grillagées, il y avait quatre autres types d’enclos. La PSA a jugé que les dimen-
    sions de deux de ces cages étaient modestes (photo de gauche) et deux autres satisfaisantes (pho-
    to de droite). Signalons comme points positifs dans les deux enclos photographiés la détention
    en groupe, les perchoirs et les possibilités de retrait. Il faudrait toutefois améliorer les possibilités
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Aménagement rare dans les cages des cailles: la maisonnette ouverte sur le dessus servait uni-
quement à stocker le sable pour les oiseaux, mais ne présentait aucun intérêt pour se retirer. La
seule possibilité restreinte de se protéger des regards était derrière la maisonnette.

Les faisans étaient logés dans deux types différents de volières. Il n’y a pas d’exigences minimales
explicites concernant les conditions de détention des faisans. Les enclos étaient, de l’avis de la
PSA, acceptables à satisfaisants (photo), tout particulièrement en matière de possibilité de retrait
et de perchoirs.                                                                                       5
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    Les volières des canards ne comportaient aucun aménagement en dehors d’une petite baignoire
    qui ne leur permettait pas de nager.

    Les cages d’exposition pour les pigeons ne répondaient pas aux dispositions de détention de
6   l’OPAn. L’espace était réduit au minimum, sans aucun aménagement ni possibilité de retrait.
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Ces volières offraient nettement plus d’espace, sans pour autant se conformer tout à fait aux
dispositions de l’OPAn. Signalons comme points positifs: la détention en groupe, le substrat au
sol varié et les perchoirs.

Les alignements des cages d’oiseaux d’ornement étaient monotones et leur aménagement,
pauvre, il y avait néanmoins une barrière.                                                        7
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    Par rapport à d’autres oiseaux, ces grands éclectus avaient beaucoup plus d’espace à leur
    disposition. On peut aussi saluer la protection partielle des regards par des branches de sapin
    (même si leur impact sous cette forme est limité et qu’elles devraient être plus abondantes).
    Il est dommage que l’aménagement de l’enclos ne soit pas plus varié, car il y avait la place de
    le faire.

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Informations sur le comportement des animaux pendant l’exposition
Vu l’absence de barrières presque partout, les visiteurs pouvaient approcher les cages sans en être
empêchés. Là où il y avait des barrières, les visiteurs n’en tenaient souvent pas compte – et la PSA
n’a pu constater nulle part de rappel à l’ordre des visiteurs qui se conduisaient mal. Comme il
manquait généralement aussi, dans les enclos, de possibilités de retrait et que la majorité des cages
était étroite, les animaux n’avaient aucune possibilité d’échapper aux regards des visiteurs ou, du
moins, de se ménager une distance physique.
Cette situation a provoqué chez certains individus du stress qui s’est manifesté, entre autres, par
une augmentation de la fréquence respiratoire, une respiration par le bec, des tremblements des
ailes ou des tentatives de se cacher. Certains queues-de-paon restaient immobiles, la tête dans un
coin de la cage, faisant la roue de leurs plumes rectrices pour se protéger des regards. Plusieurs
animaux ont également adopté des comportements stéréotypés ou proches de la stéréotypie, par
exemple, en courant d’un côté de la cage à l’autre, en s’attaquant de manière excessive au grillage,
en sautillant toujours au même endroit contre le mur ou en effectuant des vols répétitifs. Les sté-
réotypies sont des troubles du comportement et indiquent des conditions de détention insatisfai-
santes et des formes de stress.

II. Points positifs pour la protection animale relevés durant l’exposition

• Le volume sonore dans la halle était agréable. La PSA n’a pas constaté de diffusion d’annonces
  bruyantes durant sa présence et la restauration était située en dehors de la salle où se trouvaient
  les animaux.
• Les enclos des lapins, cochons d’Inde et volailles disposaient d’une bonne quantité de litière.
• Les conditions d’hygiène étaient généralement bonnes.
• Les enclos disposés en croix des lapins et des poules, les enclos d’exposition des cochons d’In-
  de, les volières des faisans disposées en cercle ainsi qu’un certain nombre de volières d’oiseaux
  d’ornement qui abritaient des psittaciformes constituaient des conditions d’exposition générale-
  ment satisfaisantes. Pour proposer des conditions de détention vraiment adaptées aux besoins
  des animaux, on pourrait faire encore plus d’efforts pour l’aménagement des enclos ou leur offrir
  plus d’espace.
• Certains enclos spacieux avec un aménagement diversifié montraient aux visiteurs à quoi peuvent
  ressembler des conditions de détention respectueuses des animaux. L’enclos des chèvres naines,
  l’enclos extérieur pour les oiseaux aquatiques et les conditions de détention dans la halle de vol
  libre ont semblé particulièrement louables à la PSA: ils étaient spacieux et leur aménagement,
  diversifié et adapté aux besoins.
• La PSA a estimé généralement positif le placement de barrières devant les cages des oiseaux
  d’ornement et de quelques enclos d’exposition. Cependant, il est dommage que les franchisse-
  ments des barrières par des visiteurs n’aient pas fait l’objet d’un rappel à l’ordre.
• Les produits en peau exposés par le groupe de Couture sur peaux Fribourg étaient clairement
  renseignés.

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     La volière permettant le vol libre a donné l’occasion aux perroquets et aux canaris qui s’y trou-
     vaient d’avoir des contacts sociaux, des possibilités d’occupation et de profiter d’un bel espace
     de vol. Les enclos pour les poules étaient satisfaisants.

     Enclos des lapins dans la halle de vol libre. Cette forme de détention répondait aux besoins des
10   animaux et peut donc être qualifiée de louable.
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Cette volière de 4 x 2 x 2 m, qui abritait diverses espèces de perroquets, était très spacieuse.
On peut également saluer les nombreux perchoirs en branches naturelles. Avec une possibilité
de baignade, la volière aurait été encore mieux.

Ces pigeons détenus en groupe ont eu la possibilité de voler dans cet espace spacieux. Seuls les
nids manquaient.                                                                                   11
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     Cet enclos spacieux était aussi satisfaisant, permettant une détention en groupe et des possibili-
     tés de retrait. Toutefois, des équipements supplémentaires (matériel à ronger, possibilités sup-
     plémentaires de retrait ou plateformes en hauteur) n’auraient pas eu de mal à trouver de la place
     dans ce grand enclos.

     Les enclos d’exposition des cochons d’Inde étaient dans l’ensemble satisfaisants. Les animaux
     y étaient détenus en groupes et tous les enclos disposaient de possibilités de retrait (même s’ils
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L’enclos spacieux des chèvres naines leur proposait, en dehors de zones de repos …

… aussi des possibilités pour grimper, ressources qu’elles ont largement utilisées.

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     Produits en fourrure bien renseignés du groupe de Couture sur peaux.

     III. Améliorations par rapport à la dernière visite d’une exposition par la PSA

     Étant donné que des expositions de cette envergure n’ont pas lieu régulièrement (la dernière était
     en 2005), il n’est pas possible de faire une présentation comparative.
        Les animaux qui étaient déjà passés devant le jury étaient généralement logés dans des cages
     d’exposition standard. Elles étaient en grande partie similaires à celles d’autres expositions natio-
     nales de lapins, d’oiseaux d’ornement et de pigeons primées visitées par la PSA. Contrairement à
     l’exposition SWISS BIRD (visitée la dernière fois à Zofingen en 2015), cette exposition générale
     a toutefois renoncé à l’usage de très petites cages du type COM 1 (38 x 18 x 31 cm).
        Qui plus est, les locaux mis à disposition pour cet événement exceptionnel étaient plus grands,
     ce qui permettait d’exposer plus d’enclos respectueux des animaux.

     IV. Points négatifs à améliorer selon la PSA

     • La majorité des lapins, cochons d’Inde, oiseaux d’ornement, poules, pintades, dindes et pigeons
       était détenue individuellement, c’était aussi le cas d’une bernache à cou roux et d’un poussin.
     • De nombreuses cages de lapins, de cochons d’Inde, d’oiseaux d’ornement et de pigeons n’attei-
       gnaient même pas les dimensions minimales fixées par l’OPAn.
     • Les dispositions concernant l’aménagement des enclos n’étaient pas non plus respectées pour
       la majeure partie des cages de cochons d’Inde, d’oiseaux d’ornement, de poules et de pigeons.
       L’aménagement des cages d’exposition standard était réduit au minimum et ne disposait que du
       strict nécessaire. Il manquait par exemple:
        -- des possibilités de retrait pour les cochons d’Inde
        -- des perchoirs pour les poules et des nids pour les pondeuses
        -- des perchoirs flexibles, orientés dans des directions différentes et des possibilités de bain
14         pour les oiseaux d’ornement
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     -- des branches naturelles pour les psittaciformes
     -- de la litière pour les cailles
     -- des perchoirs surélevés pour les pigeons et des nids pour les pigeonnes pondeuses.
    On ne voyait pas non plus de matériel à ronger pour les lapins et les cochons d’Inde dans la
    plupart des enclos. Toutefois, il est difficile de dire s’il n’y en avait vraiment pas ou s’il était
    enfoui dans l’épaisse couche de litière.
•   Le dimanche matin, la PSA a remarqué de nombreux bols d’eau vides chez les lapins. Les ani-
    maux avaient manifestement soif, car ils se sont mis à boire dès que les bols ont été remplis
    l’après-midi. La PSA critique cette surveillance insuffisante – car des animaux exposés doivent
    toujours avoir accès à l’eau de boisson.
•   La majorité des poules, pintades, oies, canards, pigeons et cochons d’Inde ainsi que certains
    oiseaux d’ornement ne disposait pas de possibilités de retrait et était totalement exposée. La
    situation était légèrement meilleure dans les cages d’exposition des lapins et des cailles ainsi
    que pour une partie des oiseaux d’ornement qui bénéficiaient, au moins partiellement, d’une
    protection des regards. Toutefois, la PSA estime qu’elle aurait pu être plus importante, car elle
    n’était pas suffisante pour permettre aux animaux de se soustraire au regard des visiteurs.
•   Les barrières devant les cages étaient la plupart du temps absentes (sauf pour les oiseaux
    d’ornement, certains enclos d’exposition), ce dont les visiteurs ont profité. Là où il y avait des
    barrières, elles n’étaient pas toujours respectées. La PSA a régulièrement observé comment des
    visiteurs s’approchaient des cages, photographiaient collés au grillage ou même écartaient les
    feuilles d’évaluation des oiseaux (qui auraient pu les protéger quelque peu des regards) pour
    pouvoir mieux les voir. En dépit de la présence de personnel de surveillance, celui-ci n’est pas
    intervenu lorsque la PSA était sur place.
•   De nombreux animaux présentaient des signes de stress:
     -- Respiration par le bec: par ex. poule naine barbue, poule Rhode-Island, canari frisé du Nord
     -- Rongement excessif du grillage: différentes perruches ondulées
     -- Enchaînements de mouvements stéréotypés: par ex. lapins, sizerin flammé, lamprotornis,
        bulbul à oreillons blancs, panure à moustache, bernache à cou roux détenue seule, pintade,
        poule de Padoue
•   Diverses variétés d’élevage extrême, très gênées du point de vue de la PSA, étaient également
    exposées. C’était notamment le cas des:
     -- perruches ondulées, canaris et poules huppés dont la vue était gênée par la huppe
     -- canards huppés. Des études ont montré que les canards huppés présentent des défauts du
        crâne qui peuvent induire des troubles neurologiques.
     -- poules et pigeons aux pattes très emplumées dont le plumage entrave la locomotion et le
        grattage du sol
     -- lapin angora à la fourrure abondante, susceptible de donner trop chaud lorsque la tempéra-
        ture ambiante est élevée et de limiter le champ de vision au niveau de la tête
•   Cette exposition présentait un large éventail d’espèces d’oiseaux sauvages indigènes, parmi
    lesquelles plusieurs passériformes (par ex. sizerins flammés et linottes mélodieuses, bruants
    jaunes, moineaux domestiques) et des anatidés (par ex. fuligules morillons, sarcelle d’hiver,
    harles piettes), certains oiseaux étaient également en vente. Il y avait aussi des hybrides de
    canaris et d’oiseaux sauvages indigènes. L’exposition d’oiseaux sauvages est, quelles que soient
    les conditions de détention, très stressante pour ces animaux qui, comparativement aux espèces
    domestiquées, ont un comportement plus porté à la fuite et sont encore moins capables de faire
    face à des conditions de détention restrictives en captivité. Les passériformes et les harles indi-
    gènes sont de surcroît protégés et leur détention est soumise à autorisation. Il n’en était pas fait
    mention, ce que la PSA critique.
•   Les animaux n’étaient malheureusement pas toujours manipulés avec soin. Le dimanche
    après-midi, certains lapins ont été sortis de leurs cages, parfois sans grand ménagement, pour
    les montrer et les faire caresser. Les rectrices d’un queue-de-paon (primé avec la note la plus
    élevée) avaient été scotchées.
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     La détention individuelle dans de petites cages d’exposition standard était monnaie courante
     chez les lapins. Les cages étaient néanmoins recouvertes d’un côté par une plaque métallique
     qui permettait d’obscurcir quelque peu l’enclos et d’offrir une possibilité de retrait. De nombreux
     lapins se tenaient dans cette partie de la cage. Mais, pour les grandes races en particulier, cet
     espace n’était pas suffisant pour se retirer.

     La majorité des cochons d’Inde était également détenue seuls dans de petites cages dont les
     dimensions ne répondaient pas aux exigences minimales de l’OPAn. À une exception près, les
16   animaux n’avaient pas de maisonnette pour se mettre à l’abri.
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La plupart des cages des poules disposaient à peine d’un aménagement. Les animaux n’avaient
ni possibilités de retrait ni nids à leur disposition – alors qu’ils seraient importants pour pouvoir
pondre tranquillement. Il manquait aussi de perchoirs surélevés.

Il y avait deux cages vitrées avec des poussins dans l’exposition. Elles avaient les dimensions
minimales requises par l’OPAn, mais manquaient de possibilités de retrait. L’exposition d’un
poussin tout seul dans l’une des cages (photo) est également critiquable.                               17
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     Pour compenser l’absence de possibilités de retrait, les queues-de-paon se sont cachés der-
     rière les plumes de leur queue en forme de roue.

     La détention individuelle dans des cages d’exposition standard prédominait également chez les
     oiseaux d’ornement. L’espace était restreint, il manquait des perchoirs souples, des branches pour
     se faire le bec et des possibilités de baignade. Alors que les petits oiseaux pouvaient se cacher, au
     moins en partie, derrière la feuille d’évaluation, les plus grandes espèces telles que ces perruches
18   à collier jaune de Bauer ne le pouvaient pas.
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En l’absence de possibilités de retrait fonctionnelles, certains perroquets comme cette cornure
des rochers Sandia se cachaient sous le carton du plancher.

Pas tout à fait le but recherché: barrières ignorées et appareil photo posé sur la cage. Un tel
comportement est ressenti comme une menace par l’oiseau et très stressant.
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     Là aussi, les visiteurs ont ignoré la séparation   De nombreuses cages n’avaient pas de bar-
     symbolique.                                        rières et l’appareil photo posé sur la cage n’a
                                                        pas fait l’objet d’un rappel à l’ordre.

20   La respiration par le bec peut être un symptôme de stress chez les oiseaux.
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Huppe surdimensionnée qui limite le champ de vision d’une poule de Padoue.

Pattes trop emplumées d’un pigeon tambour allemand à simple visière.                          21
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     Les lapins angoras sont sensible à la chaleur à cause de leur fourrure fournie et nécessitent un
     toilettage régulier pour éviter que les poils ne s’emmêlent et ne se salissent.

     Les plumes rectrices de ce queue-de-paon ont été scotchées. La PSA n’arrive pas à comprendre
22   qu’on tolère un tel comportement – au contraire, cet animal a été primé avec la meilleure note.
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V. Conclusion

L’Ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) spécifie les exigences légales minimales pour
la détention des animaux. Jusqu’à présent – et aussi au moment de l’exposition générale – les
cantons pouvaient établir des dérogations à la demande des organisateurs et permettre ainsi de ne
pas respecter les dimensions minimales. À partir du 1.3.2018, l’entrée en vigueur de l’OPAn révi-
sée tolère le non-respect des dimensions minimales tant qu’elles restent mineures et que les ex-
positions ne durent pas plus de quatre jours (art. 30 let. b OPAn). En revanche, les exigences de
l’OPAn en termes d’aménagement des enclos doivent être respectées sans exception. La PSA
poursuit depuis toujours une approche basée sur l’exemplarité: les exigences minimales de l’OPAn
devraient toujours être respectées lors des expositions animales et, si possible, dépassées pour le
bien-être des animaux, car il ne faut pas oublier qu’elles ne doivent absolument pas être assimilées
à des conditions de détention respectueuses des animaux, mais qu’elles ne constituent que le strict
minimum que le détenteur doit respecter pour ne pas être passible de poursuites. Des enclos d’ex-
position spacieux avec un aménagement diversifié sont particulièrement précieux pour les exposi-
tions. De cette façon, le public intéressé peut s’informer sur les conditions de détention respec-
tueuses des animaux, mémoriser les exemples montrés et les reproduire à la maison.
    La PSA critique, par conséquent, les conditions de détention peu respectueuses des animaux
dans les cages d’exposition qui enfreignent les dispositions de l’OPAn. La forte exposition des
animaux au public est également déplorable. Même dans les expositions primées, il serait, du point
de vue de la PSA, défendable, et même nécessaire, de veiller à ce que les animaux aient suffisam-
ment de possibilités de retrait et de maintenir une distance entre les visiteurs et la cage.
    On peut, néanmoins, saluer que les organisateurs aient également présenté, aux côtés des cages
d’exposition austères, des enclos plus grands et mieux aménagés, dont quelques enclos d’exposition
aux dimensions et aux aménagements qui méritent compliment.
    La majorité des animaux se sont étonnamment bien accommodés des conditions d’exposition
et se sont consacrés tranquillement à leur toilette, à manger, à se reposer ou à montrer d’autres
comportements typiques de leurs espèces. Mais il y avait aussi un certain nombre d’individus for-
tement stressés qui ont eu beaucoup de mal à s’adapter. Ces animaux souffrent encore plus lorsqu’ils
sont très exposés. La PSA critique ces situations et estime que les expositions ne se justifient que
si elles n’impliquent pas de stress importants pour les animaux. Il ne faudrait donc exposer que
des espèces et des individus qui vivent assez bien la situation d’exposition. Heureusement, l’OPAn
révisée a trouvé la bonne approche en la matière: l’art. 30, al. 2, let. c de l’OPAn dispose que les
animaux dépassés par la situation soient hébergés [en dehors de l’espace public] et pris en charge
de manière appropriée. À partir du 1er mars, il y a donc une obligation légale pour les exposants
de retirer les animaux stressés de l’exposition.
    Pour certaines des espèces présentées, comme les faisans, les canards et les oies, il n’existe
pas de dispositions de détention. La PSA a jugé satisfaisantes les volières des faisans disposées
en cercle et positivement l’enclos extérieur pour les canards sauvages. Les enclos pour les oies
domestiques et les canards présentaient, en revanche, des conditions de détention médiocres. Du
point de vue de la PSA, ils pourraient être plus spacieux et, surtout, disposer de plus grands bassins
d’eau, car ces derniers étaient trop petits pour permettre aux oiseaux de se baigner.
    On a vu à cette exposition des animaux dont l’apparence naturelle avait été profondément mo-
difiée ou qui présentaient des caractéristiques extrêmes, notamment concernant le plumage (par
ex. des races de pigeon et de poules aux pattes très emplumées, des queues-de-paon, des canards,
perruches, canaris et poules huppés), le poil (lapins angoras) et les organes des sens (lapins béliers
anglais). La PSA est d’avis que ces caractéristiques surtypées entravent le comportement naturel
de l’animal ou nuisent à sa santé. Certaines caractéristiques comme les huppes peuvent de surcroît
s’accompagner de défauts physiques. La PSA est d’avis que ces animaux sont fortement gênés et
ne devraient ni faire l’objet d’un élevage ni être exposés.

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA                 EXPOSITION SUISSE DE PETITS ANIMAUX FRIBOURG

     Plusieurs anatidés et passériformes indigènes d’élevage ont été présentés à cette exposition géné-
     rale. Selon l’art. 7 de la loi sur la chasse (LChP), tous les oiseaux indigènes sont considérés proté-
     gés (en dehors des espèces déclarées gibier chassable) et leur détention requiert, en vertu de l’art.
     10 LChP, une autorisation cantonale. Toutefois, le public n’a pas été informé de l’obligation d’au-
     torisation – bien que certains oiseaux eussent été en vente! Il convient également de noter que les
     conditions d’exposition constituent un stress important pour ces animaux qui, comparativement
     aux espèces domestiquées, ont un comportement plus porté à la fuite et sont encore moins capables
     de faire face à des conditions de détention restrictives en captivité. La PSA est donc critique quant
     à leur exposition.

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