DANS LES PLAINES D'ASIE CENTRALE - le Bleu du ciel

 
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DANS LES PLAINES D'ASIE CENTRALE - le Bleu du ciel
Dossier de presse

DANS LES PLAINES D’ASIE CENTRALE

Le Baïkal Intérieur
Sylvie Bonnot
Territoires de l’échappée
Danila Tkachenko

Expositions
        du 14 septembre 2018
au 10 novembre 2018
       le 13 septembre 2018
Vernissage
à partir de 18h30
Dans le cadre de la 10e édition de 9PH
festival de photographie et d’image contemporaine
DANS LES PLAINES D'ASIE CENTRALE - le Bleu du ciel
Dans le cadre de la 10e édition de 9PH
festival de photographie et d’image contemporaine

DANS LES PLAINES D’ASIE CENTRALE
S’il est un sujet qui illustre parfaitement la frontière,
c’est celui des plaines d’Asie centrale où l’horizon du regard
semble encore illimité et se perd dans la nuit de l’absence
d’Histoire. Tandis que l’ouest américain s’est refermé sur
lui-même, s’ouvrant au tourisme sauvage en été et au repli
identitaire pendant les longs hivers, la Sibérie avec ses
milliers de kilomètres de steppe, juste traversé par la fracture
légère de la ligne de chemin de fer, conserve quelque part le
statut de terra incognita malgré les appétits des chasseurs et
des investisseurs capitalistes avides de richesses naturelles.
Ce territoire muet à la végétation répétitive, en instance
d’exploitation, sépare encore dans l’imagination l’occident
européen de l’orient.

Et il y a des images, il y a des voyages où souffle encore
un imaginaire musical au son rythmé du transsibérien et des
airs de Borodine, qui nous transportent comme les mots vers
des univers si proches et différents à la fois. Le Baïkal
Intérieur de Sylvie Bonnot penchée sur ses pratiques de beauté
méditative, nous convie à l’excellence poétique où l’errance
débouche sur la forme plastique pendant que l’approche réaliste
de Danila Tkachenko dans les steppes de Sibérie nous restitue
les restes de l’arsenal guerrier et gelé de la vieille URSS
et de la moderne Russie en route, ponctué par des rencontres
d’un futur improbable avec ces rebelles hippies oubliés d’un
passé survivant.

                                                    Gilles Verneret
DANS LES PLAINES D'ASIE CENTRALE - le Bleu du ciel
LE BAÏKAL INTERIEUR
Sylvie Bonnot
Sylvie Bonnot « bon pied, bon oeil ».

Le travail de Sylvie Bonnot relève de l’expression « bon pied bon oeil »,
résultante de cette impression spontanée qui surgit à la rencontre de ses
images du transsibérien. «Bon oeil» comme ce panoramique qui fleure bon
l’inspiration immédiate du photographe, quand l’artiste se délie et s’étire
au gré des instants prélevés de Moscou à Vladivostok, avec cette sensation
inqualifiable de traverser ce paysage à l’échelle surdimensionnée, plutôt
que de le laisser défiler autour d’elle, calmant ainsi ses visions entre le
bleu des cieux, les eaux gelées du lac et des rivières aux reflets turquoises,
l’ocre des paysages et les visages du train, dans cette ligne paisible de
partage à l’horizon qui nous entraîne dans ses émotions voyageuses.
L’essentiel y défile donc au gré de sa lente respiration, car           Sylvie
Bonnot voulait à l’origine du projet ralentir son périple en franchissant
la Sibérie avant d’atteindre Tokyo sa destination finale, pour se donner le
temps de la méditation visuelle, avec ce remplissage de carnets de dessins,
de notes de voyage, et de l’édification future de ce Baïkal intérieur,
qu’elle conclurait de retour au pays natal. Mais si le ressenti extérieur
est bien de l’ordre du méditatif, le sien rejoint au contraire selon ses
termes « ce sentiment d’urgence face à cette immensité qui à peine perçue
passe derrière nous, dans ce temps de la prise de vue si intensif, en dépit
des fuseaux horaires traversés, piégé qu’il était par l’inquiétude de
manquer des instants de cette taïga cachée derrière les rideaux d’arbres ».
Elle ajoute : « ... avoir été surtout touchée par la profonde humanité
au fil de la distance, des habitants au corps mécanique jusqu’aux isbas
les plus modestes qui s’égrainent, éparpillées au long des voies. La
rudesse de la vie en Sibérie est accrue du fait du paradoxe persistant qui
oppose la simplicité des habitations, confrontée au dénuement des steppes
majestueuses et au souvenir lointain de l’opulence des cathédrales et des
palais de l’autre coté de l’Oural.»

Ceci expliquant sa volonté de capter des fragments de ces si grands espaces
avec un matériel des plus humbles en sachant se faire discrète dans ses
déambulations dans les wagons, afin de trouver sa place dans ce quotidien
traversant.
Puis munie de son allant « bon pied », « ben plantata » comme disent les
Vénitiens, Sylvie Bonnot sur le sol de son atelier retrouvé quelques mois
plus tard, réalisera ses sculptures, concrétions échappées et revisitées
par l’imaginaire du fleuve Amour, frontière immanquable au fin fond des
plaines d’Orient.
Elle déformera donc ses images, réanimera ses carnets, fruits de l’incubation
des neuf mille deux cents kilomètres franchis, les prendra à « bras le
corps » manipulant et malaxant la gélatine photosensible, chauffée et
surchauffée pour lui redonner vie : une autre forme plastique sur un papier
distendu dans l’espace, comme dans les miroirs déformants où se reflètent
les corps alanguis de Kertesz. Miction trempée dans le révélateur et les
bains libérateurs, reconstituée avec sa main , comme le sculpteur aux
prises avec la glaise, Sylvie Bonnot a su donner forme et vie à son voyage
mental, le restituant dans son espace personnel d’exposition : du mur au
sol, des portes au plafond, au contact des étoffes de soie ou des grandes
toiles.
                                                             Gilles Verneret
DANS LES PLAINES D'ASIE CENTRALE - le Bleu du ciel
« Mais voilà que dans la blancheur neigeuse infinie, dans l’entière désespérance, se
dresse soudain le pin nain. Il secoue la neige de sa ramure, se relève de toute sa
hauteur et tend vers le ciel ses aiguilles vertes, givrées, à peine roussies. Il entend
l’appel du printemps qui ne nous est pas perceptible et, lui faisant confiance, il se
redresse, le premier de tous dans le Nord. L’hiver est terminé. » (Varlam Chalamov,
Récits de la Kolyma).

Il y a en Sibérie un tragique de la nature, voisin mais indifférent au
tragique de l’histoire. Comme deux images superposées, deux images glissées
l’une sur l’autre avec un léger espace, à peine une respiration ou une
vibration, entre elles. Et il est des pins nains, comme des hommes taciturnes,
qui résistent à l’hiver comme à l’immensité, en s’arc-boutant sur eux-
mêmes, dans une patience, une résistance insoupçonnable. La photographe qui
parcourt la Sibérie n’a vécu ni les hivers, ni les goulags, ni la misère,
ni la mélancolie russes. Pourtant, même au printemps, l’immensité et son
tragique indicible prennent à la gorge, happent le regard, enveloppent
violemment le Moi-Peau de l’artiste. La mémoire, les fantasmes, l’histoire
viennent sans doute y ajouter un peu de leur poids inconscient.

L’ouvert, pour reprendre une idée de Rilke, dépasse ici les capacités et la
sensibilité humaines, le regard est submergé, et il s’agit donc de trouver
une tactique, comme le pin nain qui se courbe sur lui-même sous la neige en
hiver, pour artistiquement rendre compte de cette démesure sans y sombrer.
L’art rejoint alors la résistance instinctive du pin nain.

Comme celui-ce tapi sous la neige, le travail de Sylvie Bonnot, intitulé
Baïkal intérieur, recèle un noyau émotionnel imperceptible, une part cachée
mais active. Noyau qui littéralement et métaphoriquement met en mouvement
ses images. Pendant sept jours, elle photographie la vie intérieure du
Transsibérien et capte aussi par fragments les paysages traversés à travers
la vitre de son compartiment. Le dedans et le dehors, le noir et blanc et la
couleur, le mouvement. Plus tard, dans son atelier, les trajets de l’image
se poursuivent : Sylvie Bonnot décolle la gélatine de ses tirages de leur
support papier pour les transférer sur d’autres supports, d’autres papiers,
du tissu, des objets, voir sur la peau d’un modèle… La ligne d’espace-
temps du parcours du train se poursuit sur d’autres voies, se démultiplie
via d’autres aiguillages. Comme pour épuiser la surface par des gestes
artistiques multiples. Gestes qui, à la fois, et presque paradoxalement,
«exaltent» la surface des images et tentent d’en capter les dessous,
l’intériorité. Le paradoxe, l’impossible du réel s’énonce ainsi : il n’y a
en photographie que surfaces, pourtant il doit bien y avoir un flux, une
source, un secret qui agissent « dessous ». Comme Beckett épuisait les mots
et le langage, Sylvie Bonnot épuise les images. A force de surfaces, on
parviendra bien à en faire surgir l’impossible fond ! L’aporie artistique
peut s’entendre phonétiquement (la peau rit) : une peau qui mue, un rire
qui secoue l’impossible de l’effort photographique. L’optique et l’haptique
tendent à se confondre ou à s’agencer dialectiquement ensemble, comme le
dedans et le dehors, la surface et son énigme, les grosses ampoules neigeuses
de Sibérie et les pins nains qu’elles accueillent sous leurs surfaces.

                                                               Jean-Emmanuel Denave
DANS LES PLAINES D'ASIE CENTRALE - le Bleu du ciel
Grande Mue Vladivostok, 2016. Russie
Sylvie Bonnot
Photographie n&b, gélatine transposée sur papier BFK Rives
80 x 120 cm
Oeuvre unique
DANS LES PLAINES D'ASIE CENTRALE - le Bleu du ciel
Les Âmes (Cheminées I & II), 2018. Moscou - Sibérie, Russie
Sylvie Bonnot
Volumes photographiques, gélatines transposées sur bois sculpté
21 x 27 x 6 cm approx - chacune
Oeuvres uniques
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Fragment du Mur de Russie, 2014-2018
Photographie n&b, tirage baryté
50 x 50cm
Production : Musée des Ursulines (Mâcon) & Musée de La Roche-sur-Yon
DANS LES PLAINES D'ASIE CENTRALE - le Bleu du ciel
Carnets de Sibérie, 2014. Transsibérien, Russie
Sylvie Bonnot
Dessins, aquarelle et feutres
10,5 x 13 cm chacun
Oeuvres uniques
DANS LES PLAINES D'ASIE CENTRALE - le Bleu du ciel
Aéropolis VII, 2018.
Sylvie Bonnot
Volume photographique, gélatine transposée sur sculpture en plâtre, photographie provenant des archives
du CNES (ballon stratosphérique)
Production Le Bleu du Ciel
DANS LES PLAINES D'ASIE CENTRALE - le Bleu du ciel
Le Compartiment, 2018. Russie
Série de 48 photographies couleur
8,5 x 11,34 cm. Tirages 1/3
Production : Musée de La Roche-sur-Yon
Grande Mue Kitaï Gorod (Mue de Sept Heures), 2015. Moscou, Russie
Photographie n&b, gélatine transposée sur toile
100 x 100 cm
Oeuvre unique
Vue d’exposition Le Baïkal Intérieur, Le Bleu du Ciel
Sylvie Bonnot
SYLVIE BONNOT

Sylvie Bonnot, née en France, 1982 - vit et travaille à Saint Léger sous
La Bussière.

Son travail fait régulièrement l’objet d’expositions personnelles et
collectives en France et à l’étranger. Il est présent dans des collections
institutionnelles et privées.

Ses principales expositions personnelles incluent : Contre-Courants,
avec le Musée de La Roche-sur-Yon au Cyel (2018) & au Musée des Ursulines,
Macon (2016-17), Surimpressions, au Quai des Arts, Cugnaux (2016-17) ;
ses expositions collectives : Gravité Zéro, Les Abattoirs, Musée et
FRAC, Toulouse (2018), Zones Blanches, Musée de La Roche-sur-Yon (2018),
Transition, Nuit Blanche 2017 au CNES, Paris.

Sylvie Bonnot a également participé au cycle d’expositions Making Things
Happen : Young Artists in Dialogue, à The Merchant House, Amsterdam et
simultanément à Unseen, Amsterdam sur l’invitation de cette galerie qui
a récemment publié un catalogue monographique de son travail.

Contre-Courants  sera prochainement présenté au Musée des Archives
Nationales, Paris, 2019, dans l’exposition Mobile/Immobile.
Ce projet a également fait l’objet d’un livre d’artiste publié aux
Nouvelles Editions Place, Paris, 2016.
Son livre le plus récent est Derrière La Retenue, publié en co-édition
par la Fondation Facim et Actes Sud, Arles.
TERRITOIRES DE L’ECHAPPEE
Danila Tkachenko

Dans ces deux séries «Restricted areas» et «Escape», fruits du photographe
russe Danila Tkachenko, que nous avons réunies dans une même exposition,
se confrontent un monde d’en haut (rangée du haut) tout de blancheur vêtu,
froid, réglementé, vide, presque invisible, arsenal noyé dans le métal et
le béton aux quatre coins de l’espace sibérien profond ; et le monde d’en
bas (rangée du dessous) d’une verdeur sombre, maléfique et végétale de bois
imprégnés, cachée dans la pierre ou dans les sous-sols humides, parsemée
d’étranges personnages comme sortis d’un cauchemar d’enfant, avec coiffures
de verdure, nus, abandonnés, aux mains cagneuses et amputées.

Deux mondes qui semblent si différents, et pourtant si semblables à seconde
et double vue, car interrogeant nos regards, acteurs et spectateurs, tous
deux éberlués et incrédules.

Danila Tkachenko, jeune artiste russe sorti d’une école de photographie
documentaire, a arpenté ces deux mondes de la Russie moderne, découvrant
chemin faisant une vision encore tournée vers son histoire passée : le
premier fait de standardisation et de lois des restes d’un empire déchu et
disparu, et l’autre d’échappée austère hors du monde socialisé, en quête
de l’oubli d’identité.

Ces deux mondes s’interpénètrent donc et se croisent au carrefour de la
disparition, luttant dans l’attente contre les outrages du temps, appelés
à l’irrémédiable destruction de la rouille et de la putréfaction. Les
réprouvés marginaux de la forêt, hommes simples issus du peuple, le coeur
plein de nostalgie du désir d’un retour à une nature innocente et vierge
de civilisation, face à ces bâtiments et architectures emblématiques de
la puissance politique de l’ancienne Union soviétique, gouvernés par les
élites de ce pouvoir centralisé, se retrouvent dans cette résistance,
symbolisée par ces deux couleurs de la mort à l’oeuvre : ce blanc funéraire
et muet aux sirènes d’appel d’urgence, et ce vert sombre du murissement
inexorable du végétal aux cris d’animaux ancestraux. Les deux partagent
aussi ce sens du secret : secret d’état de l’arsenal militaire estampé «
confidentiel » caché aux confins des territoires sibériens de l’hiver, et
secret individuel avec son désir de dissolution de la citoyenneté, livrée
à cette solitude intemporelle, mais « libre ». Tkachenko parle à propos de
ces zones de projets construits sur une utopie d’une société tournée vers le
progrès technologique afin de sauvegarder le pouvoir. Ce dernier s’édifie
sur une violence institutionnelle, incarnée sous la forme d’armes modernes
et de blockhaus fortifiés. Violence sourde et froide qui fait référence à
cette période de l’histoire de la seconde moitié du 20ème siècle, qui se
précipitait dans la course aux armements avec l’ennemi américain. Et c’est
à cause de la peur de cette guerre nucléaire que des marginaux rêveurs ont
fait le choix de s’exiler, hors du monde, comme les bagnards déportés de
l’époque stalinienne, mais cette fois-ci du fait de leur propre volonté.
Mais s’échapper du monde, désirer vivre au secret, en marge de la société
technocratique implique de perdre ses repères, et de vivre en dehors de
l’histoire, qui ramène aux hommes primitifs et à la misère morale de
l’acculturation, que l’on sent poindre derrière ces visages barbus, hagards,
perdus dans la toundra. Le mythe des hippies américains des années soixante
a fait long feu. Eux se révoltaient contre la société US consumériste et
guerrière du Vietnam aux émeutes raciales, en butte de surcroit à cette
guerre froide, mais gardaient un pied ferme dans les villes et dans les
banques.

Ces images de « Restricted areas » et «Escape» conservent donc un enjeu
métaphorique à la fois actuel et pourvoyeur de révélations critiques d’un
temps passé, que l’on aimerait voir révolu définitivement. Elles nous
mettent en garde contre cette guerre froide aux braises souterraines,
toujours prêtes à se réanimer, sous l’impulsion despotique d’un Poutine ou
de la folie dangereuse d’un Trump, et nous enjoignent d’agir, au moins dans
la prise de conscience... N’est-ce pas la fonction ultime de l’art ?

Gilles Verneret
ESCAPE
« J’ai voyagé à la rencontre de peronnes ayant décidé de fuir loin de toute
vie sociale, vivant seuls dans la nature, loin de tout village, ville ou autre
présence humaine. La majeure partie de ces voyages a été faite en Russie.

J’ai grandi au coeur d’une grosse ville, mais j’ai toujours été attiré par
la vie à l’état sauvage -pour moi cela représente un endroit où me cacher et
retrouver mon « moi réel », ma véritable existence, en dehors de tout contexte
social.

Je suis préoccupé par la question de la liberté personnelle dans nos sociétés
modernes : comment est-elle envisageable, quand on est constamment entouré par
un cadre social ? L’école, le travail, la famille -une fois dans ce cycle, on
est prisonnier de sa propre position, et l’on doit se conduire de la manière
attendue. Il faut se montrer pragmatique, solide, ou bien l’on devient un paria
ou un dément.

Les personnages qui peuplent ce projet transgressent les standards sociaux de
différentes façons. Par un retrait complet hors de la société, ils partent
vivre seuls dans la nature sauvage, se dissolvant en elle graduellement,
perdant leur identité sociale. En explorant cette expérience, il est important
pour moi de comprendre s’il est possible de se couper complètement de la
dépendance sociale, de se détacher du public pour aller vers le subjectif -et
ainsi, faire un pas vers soi-même. »

RESTRICTED AREAS
« Le projet Restricted Areas » porte sur l’élan humain perpétuel qui tend vers
l’utopie, à la recherche de la perfection à travers le progrès technologique.

Les Hommes essaient toujours de posséder plus qu’ils n’ont -c’est la source
même du progrès technologique. Parmi les sous-produits de ce progrès, les
outils de la violence, pour conserver le pouvoir sur les autres.

« Plus vite, pus haut, plus fort » -ces idéaux résument souvent l’idéologie
qui anime les gouvernements. Pour atteindre leurs objectifs, ces derniers
seraient prêts à sacrifier n’importe quoi. En parallèle, l’individu est censé
devenir l’outil de l’accès à ces ambitions. En échange, il se voit promettre
un meilleur niveau de vie.

Pour Restricted Areas, j’ai voyagé à la recherche de lieux autrefois cruciaux
dans ces idéaux de progrès technologique. Aujourd’hui ces zones sont désertes.
Elles ont perdu toute signification, figées dans leur utopie idéologique
devenue obsolète.

Beaucoup de ces lieux étaient autrefois de véritables villes secrètes, qui
n’apparaissaient sur aucune carte ni rapport public. De ces sites de triomphes
scientifiques ne restent plus que des bâtiments abandonnés, oubliés, d’une
complexité presque inhumaine. L’avenir technocratique parfait n’est jamais
advenu.

Tout progrès rencontre ses limites tôt ou tard, et cela peut survenir
pour différentes raisons - guerre nucléaire, crise économique, catastrophe
écologique... Ce qui m’intéresse ici est alors de témoigner de ce qui subsiste,
une fois le progrès technologique dans l’impasse. »
                                                               Danila Tkachenko
Airplane - amphibia with vertical take-off VVA-14 Russia, Moscow area, 2013
Danila Tkachenko
Series Escape, Photo #9, 2013
Danila Tkachenko
Headquarters of Communist Party, Bulgaria, Yugoiztochen region, 2015
Danila Tkachenko
Series Escape, Photo #5, 2013
Danila Tkachenko
Memorial “Shilovsky Bridgehead” located close to a nuclear power plant, which was never finished
Russia, Voronezh region, 2015
Danila Tkachenko
Series Escape, Photo #10, 2013
Danila Tkachenko
Excavator on a closed quarry.
Russia, Moscow region, 2015
Danila Tkachenko
DANILA TKACHENKO

Danila Tkachenko est né en 1989 à Moscou.

En 2014 il a été diplômé de l’Ecole Rodchenko de Photographie et
de Multimedia de Moscou, section photographie documentaire (référent
Valeriy Nistratov). La même année il a été lauréat du concours World
Press Photo 2014 avec le projet Escape sur lequel il a travaillé pendant
trois années.

En mars 2015 il finit son projet Restricted Areas qui a déjà reçu
un certain nomre de prix internationaux, dont le Prix des Editions
Européennes pour la Photographie, une bourse du Burn Magazine, et une
publication dans le magazine néerlandais Foam Talents. La série a été
publiée dans de nombreux magazines tels que BBC Culture, The Guardian,
IMA Magazine, GUP Magazine, British Journal of Photography.

Les autres séries de Danila Tkachenko, Lost Horizon et Motherland, ont
été achevées respectivement en 2016 et 2017.

Actuellement Danila Tkachenko travaille sur deux autres projets
photographiés sur une importante partie du territoire russe et plusieurs
pays limitrophes.
Le   Bleu du ciel bénéficie du soutien
du   ministère de la Culture — Drac Auvergne-Rhône-Alpes,
de   la Région Auvergne-Rhône-Alpes
et   de la Ville de Lyon

L’exposition de Sylvie Bonnot bénéficie du soutien de la
Drac Bourgogne, Esox Lucius et Picto

Ainsi que du Musée d’art contemporain de Lyon,
l’Institut d’art contemporain - Villeurbanne/Rhône-Alpes
et la Bibliothèque municipale de Lyon.

Le bleu du ciel                       12, rue des Fantasques
                                          69001 Lyon
                                      T. 04 72 07 84 31
                                      Ouverture
                                      du mercredi au samedi
                                      de 14h30 à 19h
                                      (entrée Libre)

                                      M   infos@lebleuduciel.net
                                      W   lebleuduciel.net

                                      Contact presse
                                      Lara Balais
                                      T. 06 71 81 67 20
                                      M   lara@lebleuduciel.net
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