FÉVRIER 2022 - Financière Banque Nationale
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VISION FÉVRIER 2022 | 2 Études financières Économie et Stratégie ESG Produits industriels Transport et Bureau Montréal Baltej Sidhu 403 290-5627 Maxim Sytchev 416 869-6517 produits industriels Adjoint : Josh Turanich 403 290-5625 Adjointe : Alizeh Haider 416 869-7937 Cameron Doerksen 514 879-2579 Stéfane Marion 514 879-3781 Adjoint : Kazim Naqvi 416 869-6754 Adjoint : Alex Hutton 416 869-8281 Économiste et stratège en chef FNB et produits financiers Matthieu Arseneau 514 879-2252 Daniel Straus 416 869-8020 Santé et biotechnologie Chef économiste adjoint Linda Ma 416 507-8801 Endri Leno 416 869-8047 Kyle Dahms 514 879-3195 Tiffany Zhang 416 869-8022 Adjoint : Eduardo Garcia Hubner 416 869-7476 Économiste Adjoint : Shubo Yan 416 869-7942 Adjoint : Stephen Kwai 416 869-7571 Alexandra Ducharme 514 412-1865 Économiste Immobilier Services financiers Matt Kornack 416 507-8104 diversifiés Angelo Katsoras 514 879-6458 Adjoint : Anthony Bogdan 416 869-7935 Jaeme Gloyn 416 869-8042 Analyste géopolitique Adjointe : Julia Gul 416 869-7495 Tal Woolley 416 507-8009 Daren King 514 412-2967 Adjoint : Ahmed Shethwala 416 507-8102 Économiste Services industriels Jocelyn Paquet 514 412-3693 Métaux et minerais diversifiés Économiste Michael Storry-Robertson 416 507-8007 Don DeMarco 416 869-7572 Adjointe : Yi Liu 416 869-8524 Bureau Toronto Adjointe : Harmen Puri 416 869-8045 Situations spéciales Warren Lovely 416 869-8598 Zachary Evershed 514 412-0021 Shane Nagle 416 869-7936 Stratège principal, Adjoint : Thomas Bolland 514 871-5013 Adjointe : Lola Aganga 416 869-6516 Taux d’intérêt et secteur public Adjoint : Nathan Po 416 660-1740 Adjoint : Ahmed Al-Saidi 416 869-7535 Taylor Schleich 416 869-6480 Endri Leno 416 869-8047 Michael Parkin 416 869-6766 Stratège, Taux d’intérêt Adjoint : Eduardo Garcia Hubner 416 869-7476 Adjoint : Alessandro Cairo 41 869-8511 Adjoint : Stephen Kwai 416 869-7571 Administration Alpa Atha 416 542-3936 Adjoint : Andrew Dusome 416 507-8177 Économiste, Revenu fixe Adjoint : Rabi Nizami 416 869-7925 Technologie Greg Colman 416 869-6775 Directeur général, Pétrole et gaz Richard Tse 416 869-6690 Directeur de la recherche John Shao 416 869-7938 › Moyennes sociétés et Adjoint : Mihir Raul 416 869-8049 Tanya Bouchard 416 869-7934 Analyse technique services pétroliers Adjoint : James Burns 416 869-8808 Analyste superviseure Dennis Mark 416 869-7427 Dan Payne 403 290-5441 Adjoint : Nick Stevenson 403 441-0928 Technologies propres et Publications Banques et assurances développement durable Vanda Bright 416 869-7141 › Grandes capitalisations Gabriel Dechaine 416 869-7442 Rupert Merer 416 869-8008 Directrice Adjoint : Will Flanigan 416 507-8006 Travis Wood 403 290-5102 Adjoint : Louka Nadeau 416 869-7538 Wayne Chau 416 869-7140 Adjoint : Pranoy Kurian 416 507-9568 Adjoint : Logan Fisher 403 441-0933 Adjoint : Viveck Panjabi 416 869-6763 Associé publications Adjoint : James Harwood 403 290-5445 Distribution et produits Télécommunications et Renseignements de consommation Pipelines, services publics médias Vishal Shreedhar 416 869-7930 et infrastructures Adam Shine 514 879-2302 Giuseppe Saltarelli 514 879-5357 giuseppe.saltarelli@bnc.ca Adjoint : Paul Hyung 416 507-9009 Patrick Kenny 403 290-5451 Adjoint : Ahmed Abdullah 514 879-2564 Adjoint : Ryan Li 416 869-6767 Adjoint : William Duforest 403 441-0952 Adjoint : Luc Troiani 416 869-6585
VISION FÉVRIER 2022 | 3 Table des matières Retour à la page « Études financières » Points saillants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 L’économie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Taux d’intérêt et marchée obligataire. . . . 16 Marché boursier et stratégie de portefeuille. . . . . . . . . . . . . . . . 23 Analyse technique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Analyse sectorielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 › Liste de sélections FBN. . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 › Glossaire des tableaux des analystes. . . . 40 › Recommandations des analystes. . . . . . . . 41 Information réglementaire FBN, prière de consulter le site : http://www.nbcn.ca/contactus/disclosuresFr.html › Liste alphabétique des sociétés. . . . . . . . . 71
VISION FÉVRIER 2022 | 4 Points saillants Retour à la page « Études financières » Économie tres régions du monde (la zone euro et le Canada, par Fed se sont montrées aussi faucons que possible toute- exemple), mais force est d’admettre que le virus con- fois sans aller jusqu’à hausser les taux directeurs. Les › Dans la dernière édition de ce mensuel nous avons tinue d’affecter la croissance par une réduction du bas- marchés en ont pris bonne note et les taux à long terme analysé les risques engendrés par la forte augmenta- sin de travailleurs. L’inflation élevée est aussi une des ont monté un peu tandis que ceux à court terme ont tion des nouveaux cas de COVID-19 dans les écono- causes du ralentissement de l’activité économique. réagi en prévision d’une trajectoire plus abrupte des mies avancées. L’étude de données en provenance Dans ce contexte, nous avons décidé de revoir à la taux directeurs. d’Afrique du Sud – l’un des premiers pays frappés par baisse notre prévision de croissance pour les trois pre- le variant Omicron – laissait entrevoir une vague épidé- › Aux États-Unis, Jerome Powell et le FOMC semblent de miers mois de l’année de 2.2% annualisés à seulement miologique très intense, mais relativement courte. Un plus en plus mal à l’aise devant les perspectives d’infla- 0.9%. Pour l’année entière, nous envisageons mainte- mois plus tard, la pandémie semble évoluer à peu près tion, et qui leur en ferait grief? La Fed a concédé que la nant une expansion de 3.1%, soit moins que les 3.5% comme nous l’avions envisagé. Le pic d’infections a, politique monétaire est mal alignée sur les caractéris- annoncés dans l’édition précédente de ce mensuel. selon toute vraisemblance, été franchi dans les pays tiques fondamentales de l’économie. Alors, au même riches, ce qui permet maintenant une réouverture gra- ›A u Canada, la croissance du premier trimestre sera moment que s’achève la réduction de l’assouplissement duelle de l’économie. La croissance mondiale aura freinée par les restrictions sanitaires. En janvier, l’emploi quantitatif de la Fed, commenceront sans doute les certes souffert au premier trimestre de l’année, mais elle a reculé de 200k, la plus forte baisse en un an. Cela dit, hausses du taux directeur (c.-à-d., en mars). Un coup de devrait être en mesure de récupérer une bonne partie si l’on exclut les secteurs directement touchés par les barre d’un demi-point de pourcentage est peut-être du terrain perdu dans les mois à venir. Cela suppose restrictions, l’emploi est resté résilient, ce qui signifie que, évitable, mais nous prévoyons maintenant une hausse que la situation demeure sous contrôle dans les écon- une fois de plus, l’économie a évité la contagion des taux d’intérêt plus précoce aux États-Unis, la Fed omies émergentes. Celles-ci ont été plutôt épargnées généralisée. Selon nous, cette faiblesse devrait être devant agir vite en l’absence de toute accalmie sérieuse par le variant Omicron jusqu’ici, mais demeurent à ris- temporaire et limitée à ces secteurs étant donné la de l’inflation. Quatre hausses en 2022 suivies d’une dose que vu leur retard du côté de la vaccination. La capac- rareté des travailleurs ailleurs dans l’économie. Les in- similaire en 2023 propulseraient la borne supérieure de ité de l’économie mondiale d’effacer le choc encaissé tentions d’embauche étaient les plus fortes jamais en- la fourchette cible des taux de la Fed à 2.25% d’ici la fin en début d’année dépendra aussi des décisions prises registrées en décembre, selon l’Enquête sur les per- de l’année prochaine. Entretemps, un processus de entre les murs du Kremlin. Car depuis notre dernière spectives des entreprises (EPE) de la Banque du resserrement quantitatif maintiendra une certaine pres- publication, des troupes russes ont été massées par Canada. C’est de bon augure pour un rebond vigou- sion sur les taux à long terme, toutes choses étant égales dizaines de milliers à la frontière de l’Ukraine et elles reux, d’autant plus que l’assouplissement des mesures par ailleurs. La réputation de la Fed étant en jeu, la nor- menacent maintenant de marcher sur Kiev. Bien malin sanitaires a déjà commencé. La robustesse du marché malisation de la politique monétaire pourrait avoir une celui qui pourrait affirmer connaître les intentions du du travail et la hausse des revenus qui en résulte laissent allure et prendre une tournure sans commune mesure président Vladimir Poutine, mais il va sans dire qu’une penser que la consommation sera le principal moteur avec les épisodes précédents. Cette fois-ci, assurément, invasion entraînerait des perturbations économiques de la croissance au cours des prochains trimestres, et c’est différent et les conclusions empiriques bien ficelées importantes à l’échelle mondiale. Compte tenu de ces ce, malgré l’augmentation du coût de la vie, notamment ne tiennent plus (du moins plus tout à fait). Cela dit, la facteurs de risque, nous avons décidé de revoir légère- des coûts d’emprunt. Les ménages pourront déployer trajectoire que suivra en définitive la Fed restera, comme ment à la baisse notre prévision de croissance mondi- une partie de l’excédent de l’épargne accumulée les fois précédentes, sensible à l’évolution des attitudes ale tant pour 2022 (de 4.1% à 4.0%) que pour 2023 (de depuis le début de la pandémie. Le marché du travail des consommateurs et des entreprises ainsi qu’aux con- 3.7% à 3.6%). serré pourrait également inciter les entreprises à investir, ditions financières sous-jacentes (sur les marchés boursi- comme le révèle l’EPE, qui indique un niveau record d’in- ers, de change et du crédit). › L’économie américaine a terminé l’année 2021 en tentions d’investissement. Quant aux gouvernements, bonne posture, le PIB ayant augmenté de 6.9% en › Nous ne sommes pas d’accord avec la décision de rien n’annonce une période d’austérité à court terme rythme annualisé. Sur l’ensemble de 2021, la production politique monétaire de la BdC de janvier, estimant qu’il avec un gouvernement minoritaire au fédéral et des a augmenté de 5.7% (du jamais vu depuis 1984), ce qui y a suffisamment de motifs (inflation, emploi, immobili- élections législatives en vue dans les deux plus grandes a permis d’effacer presque entièrement l’écart de pro- er résidentiel) pour déclencher un cycle de resserrement provinces. Cela devrait permettre une croissance duction béant qui s’était formé au début de la pan- de la politique dès maintenant. À nos yeux, la Banque nettement supérieure au potentiel en 2022. Nous main- démie. Mais ces bonnes nouvelles étant chose du a simplement retardé l’inévitable, un communiqué et tenons donc notre prévision de cette croissance à 3.6%. passé, notre attention se tourne maintenant vers le une conférence de presse franchement « faucons » qui trimestre en cours et, de ce côté, les nouvelles sont concordent apparemment avec une série de hausses moins encourageantes. Le variant Omicron semble ef- Taux d’intérêt et devise des taux commençant au début de mars. Nous contin- fectivement jouer les trouble-fête au début de 2022. › Ne confondez pas l’inaction de janvier avec un désir de uons de penser que la BdC donnera pas moins de cinq Les mesures de santé publique mises en place aux conserver une attitude ultra accommodante. À leurs tours de vis d’un quart de point chacun en 2022, pour États-Unis sont bien moins restrictives que dans d’au- dernières réunions de politique monétaire, la BdC et la atteindre un taux de financement à un jour de 1.75% au
VISION FÉVRIER 2022 | 5 Points saillants Retour à la page « Études financières » début de 2023. Le taux directeur neutre plus bas au ans resteraient à un niveau proche de zéro, ce qui n’est historiques sur dix ans dans toutes les grandes régions nord de la frontière s’explique par la sensibilité plus guère susceptible de déclencher un cycle baissier. du monde. grande du Canada aux taux d’intérêt. Notre prévision › La Fed aime se référer à la courbe des taux, définie › L’indice S&P/TSX continue de faire preuve de résilience. table aussi sur un freinage monétaire sous forme d’un comme la différence entre le taux de l’obligation du L’indice de référence canadien est en hausse de 1.5% resserrement quantitatif, ce qui n’a jamais été fait dans Trésor américain de 10 ans et celui du bon du Trésor de depuis le début de l’année, notamment grâce aux sec- ce pays et dont le modus operandi officiel reste à établir 3 mois. La pente de la courbe, soit l’écart entre les deux teurs de l’énergie (+17.6%), des banques (+9%) et des (ou du moins à communiquer — vous trouverez nos ré- taux, est actuellement d’environ 155 pb, ce qui reste matériaux (+4.7%). Nous restons optimistes pour ces sec- flexions sur le sujet ici). Le taux directeur terminal du relativement élevé d’un point de vue historique à ce teurs compte tenu des faibles valorisations des actions Canada plus bas fait aussi écho à un rythme de crois- stade du cycle économique. qui les composent, avec des ratios C/B prévisionnels sance du PIB potentiel relativement plus faible, ce qui inférieurs à 13. a été exacerbé par des investissements non résidenti- › L ’économie mondiale conserve assez d’élan pour faire els demeurés constamment décevants. Plus important croître les bénéfices des entreprises. Globalement, les › Notre répartition des actifs reste inchangée ce mois-ci : peut-être, le resserrement importé de la Fed limite le analystes ont relevé leurs prévisions de bénéfice par nous continuons de sous-pondérer les titres à revenu fixe besoin d’une hausse de la BdC au-dessus de 2%. action pour l’année à venir pour 52% des entreprises, ce et de surpondérer les actions, avec une préférence pour qui reste nettement supérieur à la moyenne de 45% de les actions de valeur comparativement aux actions de › Le huard a perdu des plumes depuis le début de l’an- la dernière décennie. La diffusion des révisions à la croissance, étant donné que nous nous attendons à une née. Les impacts positifs d’un rapport sur le PIB plus hausse des bénéfices dépasse elle aussi les moyennes augmentation des taux d’intérêt à long terme. vigoureux que prévu et de la hausse des prix des matières premières ont été largement compensés par le resserrement des différentiels de taux d’intérêt entre le Canada et les États-Unis et un rapport sur l’emploi Rotation sectorielle FBN décevant en janvier. Alors que l’inflation d’ensemble selon l’IPC frise les 5%, le contexte actuel reste favorable pour une hausse des taux d’intérêt de la Banque du Secteurs du S&P/TSX Pondération* Recommandation Variation Canada en mars. Malgré l’incertitude engendrée par le plus récent variant de la COVID-19, nous gardons confiance dans notre prévision actuelle d’un taux de Énergie 15.2 Surpondérer CA$1.20 pour le dollar américain en 2022. Matériaux 11.9 Surpondérer Répartititon des actifs et marché boursier › Les actions mondiales ont été malmenées par une vol- Industrie 11.5 Équipondérer atilité accrue depuis le début de l’année. Après l’apaise- Consommation discrétionnaire 3.4 Équipondérer ment des inquiétudes liées à la vague Omicron, une convergence de facteurs a assombri les perspectives Consommation de base 3.7 Équipondérer pour les bénéfices des sociétés. L’inflation persistante, les attentes d’une intervention musclée des banques Santé 0.7 Équipondérer centrales et les craintes d’un conflit armé en Ukraine oc- cupent désormais les esprits de tous les investisseurs. Finance 33.8 Équipondérer L’indice MSCI Monde (tous pays) affiche maintenant une baisse d’un peu plus de 5%, l’essentiel de sa contraction Technologies de l'information 7.7 Sous-pondérer étant le fait des États-Unis et de l’Europe. Services de télécommunications 4.8 Équipondérer › Le taux des obligations du Trésor américain de 10 ans a dépassé 2% pour la première fois depuis 2019. Nos Services publics 4.4 Sous-pondérer stratèges en titres à revenu fixe s’attendent à ce que ce taux se stabilise en dessous de 2.5% au cours des pro- Immobilier 2.9 Sous-pondérer chains trimestres, soit moins de 50 points de base (pb) de plus que le niveau actuel. Même si la totalité de la Total 100 hausse s’entendait en taux d’intérêt réels, les TIPS de 10 * Au 11 Février 2022
VISION FÉVRIER 2022 | 7 L’économie Retour à la page « Études financières » Monde : Début d’année sur économiques importantes à l’échelle mondiale. Rap- fond d’incertitudes pelons que la Russie et l’Ukraine sont deux des plus gros exportateurs de blé de la planète et qu’un conflit Dans la dernière édition de ce mensuel nous avons entre les deux pays risquerait d’exercer une pression à analysé les risques engendrés par la forte augmentation la hausse sur le prix des denrées alimentaires à un mo- des nouveaux cas de COVID-19 dans les économies ment où celles-ci atteignent déjà des sommets. avancées. L’étude de données en provenance d’Afrique Matthieu Arseneau du Sud – l’un des premiers pays frappés par le variant Monde : La menace russe gonfle le prix de certains produits de base (1) Indice Bloomberg du prix des denrées alimentaires et indice indice FAO des prix des produits alimentaires Chef économiste adjoint Omicron – laissait entrevoir une vague épidémiologique 514 879-2252 très intense, mais relativement courte. Un mois plus tard, Indice Indice 100 la pandémie semble évoluer à peu près comme nous 90 l’avions envisagé. Le pic d’infections a, selon toute vrais- 80 emblance, été franchi dans les pays riches, ce qui per- 70 met maintenant une réouverture graduelle de l’écono- 140 60 mie. La croissance mondiale aura certes souffert au 132 Indice Bloomberg (d) 50 premier trimestre de l’année, mais elle devrait être en 124 mesure de récupérer une bonne partie du terrain perdu 40 dans les mois à venir. Cela suppose que la situation de- 116 30 meure sous contrôle dans les économies émergentes. 108 Indice FAO (g) Jocelyn Paquet Celles-ci ont été plutôt épargnées par le variant Omi- 100 Économiste cron jusqu’ici, mais demeurent à risque vu leur retard du 92 514 412-3693 côté de la vaccination. 84 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 Pays développés : Le pic de la vague Omicron est-il passé? FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg) Nouveaux cas et nouveaux décès en Europe et Amérique du Nord, moyenne mobile 7 jours 2,000,000 10,000 La Russie exporte également du pétrole et des métaux 1,800,000 9,000 industriels et, bien que l’Ukraine n’ait probablement pas 1,600,000 Décès (d) 8,000 les capacités militaires de mettre en péril la production de ces denrées, l’incertitude qui plane pourrait être suff- 1,400,000 7,000 isante pour faire grimper les prix. À elles seules, les ru- 1,200,000 6,000 meurs d’un conflit ont été suffisantes pour faire monter 1,000,000 5,000 les cours du pétrole à leur plus haut niveau en 7 ans. 800,000 4,000 Monde : La menace russe gonfle le prix de certains produits de base (2) Prix du baril de pétrole Brent et Indice Bloomberg des prix des métaux industriels 600,000 3,000 Nouveaux cas (g) 160 400,000 2,000 Indice US$/baril 140 200,000 1,000 120 0 0 100 2020Q1 2020Q2 2020Q3 2020Q4 2021Q1 2021Q2 2021Q3 2021Q4 2022Q1 Plus haut niveau en 7 ans 80 FBN Économie et Stratégie (données de https://coronavirus.jhu.edu/map.html) 280 60 260 La capacité de l’économie mondiale d’effacer le choc 240 Brent (d) 40 encaissé en début d’année dépendra aussi des déci- 220 20 200 sions prises entre les murs du Kremlin. Car depuis notre 180 0 dernière publication, des troupes russes ont été 160 Métaux industriels (g) massées par dizaines de milliers à la frontière de 140 l’Ukraine et elles menacent maintenant de marcher sur 120 100 Kiev. Bien malin celui qui pourrait affirmer connaître les 80 1 ébergement et restauration, Information/Loisirs, H intentions du président Vladimir Poutine, mais il va sans 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 Commerce et autres services. dire qu’une invasion entraînerait des perturbations FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg)
VISION FÉVRIER 2022 | 8 L’économie Retour à la page « Études financières » Mais le risque le plus préoccupant est celui d’une inter- consommateurs et des entreprises. C’est du moins ce que Un premier trimestre plus faible que prévu, combiné à une ruption des livraisons de gaz naturel à l’Europe continen- révélait un récent sondage de la Commission européenne. augmentation de l’incertitude pour le reste de l’année, tale. Que cette interruption soit accidentelle ou orchestrée Zone euro : Les attentes d’inflation sont à la hausse nous incite à maintenir notre prévision de croissance in- par la Russie suite à l’imposition d’hypothétiques sanc- Prévisions de hausse des prix des consommateurs et des entreprises (% net), dans les 12 et 3 prochains mois férieure au consensus pour la zone euro en 2022 (voir le tions financières par les pays européens, son impact se- 50 % tableau de prévision plus bas). rait grave. Environ un tiers du gaz naturel consommé en 45 Attentes des Nos perspectives pour les économies émergentes, quant Europe provient de la Russie. Dans certains pays, notam- 40 consommateurs (12 prochains mois) à elles, ont été revues à la baisse. Alors que les banques ment l’Allemagne, cette proportion frôle les 50%. Si le gaz 35 centrales des États-Unis, de la zone euro et du Canada russe venait à manquer, le continent devrait se tourner 30 ont le luxe de procéder avec prudence lorsqu’elles sont vers le gaz naturel liquéfié, dont les prix ne manqueraient 25 confrontées à des hausses de prix, la situation est bien pas d’exploser. 20 15 différente dans les pays émergents où les attentes d’in- L’Europe préférerait sans doute se passer de telles con- 10 flation sont moins bien ancrées et les devises plus sujettes vulsions. Après avoir vu son PIB retrouver son niveau 5 aux sautes d’humeur des investisseurs. Pour éviter une d’avant la crise au dernier trimestre de 2021, la zone euro 0 fuite de capitaux et maîtriser l’inflation, plusieurs banques fait maintenant face à plusieurs défis. Comme plusieurs -5 centrales – notamment celles des pays importateurs de autres régions du monde, elle a été confrontée à une re- -10 Prévisions des entreprises produits énergétiques – ont donc déjà procédé à un crudescence importante du nombre de cas de COVID-19 -15 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 (3 prochains mois) 2014 2016 2018 2020 2022 resserrement marqué de leur politique monétaire. en décembre et en janvier. Comme si ce n’était pas assez, FBN Économie et Stratégie (données du Sondage auprès des entreprises et des consommateurs de la Commission européenne) Économies émergentes : L’inflation force les banques centrales à agir les ménages de la zone euro ont aussi eu à composer Pourcentage des économies émergentes où l’inflation Tendance de la politique monétaire, La vigueur du marché de l’emploi est un autre élément dépasse la cible de la banque centrale pourcentage de l’ensemble des banques centrales avec des hausses de prix significative. En janvier, l’inflation qui pourrait exercer une pression à la hausse sur les prix 60 Resserement Maintient Assouplissement d’ensemble atteignait 5.1%, le plus haut niveau depuis % 100 dans les prochains mois. Rappelons que le taux de que l’on compile ces données, 2001. 50 90 chômage a atteint un creux historique en décembre, ce 80 Zone euro : Les prix de l’énergie font grimper l’inflation qui donne du fil à retordre aux entreprises. Toujours selon 40 70 Prix de la première référence des contrats à terme de Indice des prix à la consommation harmonisés un sondage de la Commission européenne, une propor- 60 gaz naturel sur le continent européen (Pays-Bas) tion record de celles-ci jugeaient que le manque de 30 50 65 US$/MMBTU 5.2 4.8 Var. a/a (%). main-d’œuvre limitait leur capacité de production au 40 60 55 4.4 Inflation premier trimestre de l’année. Voilà une bonne nouvelle 20 30 d’ensemble 50 4.0 pour les travailleurs, qui pourraient de bénéficier d’aug- 10 20 45 3.6 3.2 mentations de salaires plus importantes. Mais pour la 10 0 40 2.8 BCE, il s’agit d’un argument de plus en faveur d’un retrait 0 2020 2021 2020 2021 2018 2019 2020 2021 graduel des mesures d’accommodement monétaire. Pays exportateurs Pays importateurs 35 2.4 d’énergie d’énergie FBN Économie et Stratégie (données de la Banque mondiale) 30 2.0 Zone euro : Le marché du travail en pleine ébullition 25 1.6 Taux de chômage et pourcentage des entreprises à capacité de production limitée faute de main-d’œuvre Les taux d’intérêt sont donc en hausse… 1.2 20 Inflation de 0.8 base 12.4 Économies émergentes : Les taux d’intérêt à la hausse 15 % % 0.4 Taux directeur agrégé des Taux d’intérêt des obligations souveraines 10 ans, 11.6 économies émergentes écart par rapport à la moyenne de décembre 2019 10 0.0 10.8 9.5 1.4 5 -0.4 % % Taux de 1.2 Économies 10.0 9.0 0 -0.8 chômage (d) émergentes 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2005 2010 2015 2020 1.0 9.2 8.5 FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg) Économies 0.8 8.4 8.0 émergentes L’augmentation marquée du prix du gaz naturel était en 28 7.6 7.5 excluant la Chine 0.6 bonne partie responsable de cette ascension, quoique 0.4 6.8 7.0 24 0.2 Zone euro d’autres catégories affichaient également des hausses 20 6.5 Moyenne 2010-2018 dans les économies 0.0 solides. L’inflation de base, qui exclut l’énergie, les aliments, 16 Proportion des entreprises dont la capacité de production 6.0 émergentes -0.2 l’alcool et le tabac, était en effet plus forte que prévu au 12 est limitée par le manque de main-d’œuvre (g) 5.5 -0.4 dernier mois de l’année et demeurait nettement au-dessus 5.0 Économies -0.6 8 émergentes États-Unis de la cible de la Banque centrale européenne. Ce sursaut 4 4.5 -0.8 des prix est d’autant plus préoccupant qu’il semble avoir 4.0 -1.0 0 2019 2020 2021 2022 2021Q1 2021Q2 2021Q3 2021Q4 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 entraîné un changement dans les attentes d’inflation des FBN Économie et Stratégie (données Bloomberg et de la Commission européenne) FBN Économie et Stratégie (données de la Banque mondiale)
VISION FÉVRIER 2022 | 9 L’économie Retour à la page « Études financières » … ce qui fera augmenter le coût du service de la dette L’autre élément qui assombrit le tableau dans les écono- Heureusement, la Banque populaire de Chine a décidé gouvernementale et forcera bien des pays à mettre de mies émergentes est l’essoufflement de la reprise en d’assouplir sa politique monétaire. Le taux des réserves l’ordre dans leurs finances publiques. Pas étonnant Chine. D’une manière un peu ironique, après qu’elle eut obligatoires a été revu à la baisse le mois dernier, ce qui donc que la Banque mondiale s’attende à ce que la permis à sa reprise économique de commencer bien permettra d’injecter environ $200 milliards dans l’écono- politique budgétaire ralentisse la croissance dans les avant celle des autres pays, la dépendance de la deux- mie. La banque a aussi abaissé ses taux préférentiels pays émergents en 2022 et 2023. ième économie mondiale aux exportations pourrait pour les prêts d’un et de cinq ans ainsi que le taux de Économies émergentes : Politiques budgétaires restrictives à prévoir maintenant lui nuire pour les raisons évoquées précédem- prise en pension inversée à 7 jours. Ce changement de Dette brute des gouvernements (tous les paliers), Impulsion budgétaire ment. Combinés aux effets néfastes de sa politique zéro cap démontre la volonté des autorités de stimuler la en pourcentage du PIB 68 % 4 COVID, les problèmes d’approvisionnement ont en effet croissance. Mais les efforts de la Chine n’empêcheront 64 % du PIB potentiel engendré un ralentissement du secteur manufacturier. pas les économies émergentes de traîner de la patte. 3 Chine : Assouplissement de la politique monétaire 60 Chine : Les usines en perte de vitesse Taux de réserves obligatoires pour les grandes banques Taux préférentiels pour les prêts à 1 et 5 ans et 2 Indice PMI manufacturier Caixin/Markit. Dernière observation : janvier 2022 taux de prise en pension inversée à 7 jours 56 14.8 4.82 4.4 52 56 % % 1 Indice 55 4.80 4.2 14.4 48 54 4.78 4.0 0 14.0 Taux préférentiel à un an (d) 44 53 4.76 3.8 Contraction Expansion 52 40 -1 13.6 4.74 3.6 51 36 4.72 3.4 50 13.2 -2 49 4.70 3.2 32 12.8 48 4.68 3.0 28 -3 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 2019 2020 2021 2022 * 2023 * 47 12.4 4.66 2.8 Taux préférentiel à 5 ans (g) *Estimation de la Banque mondiale 46 FBN Économie et Stratégie (données de la Banque des règlements internationaux et de la Banque mondiale) 4.64 2.6 45 12.0 Les contraintes d’approvisionnement constituent un autre 4.62 2.4 44 11.6 Prise en pension inversée à 7 jours (d) 43 4.60 2.2 risque baissier pour la croissance dans les pays émergents. 42 11.2 4.58 2.0 Bien que celles-ci affectent l’ensemble des pays du monde, 41 2018 2019 2020 2021 2022 2020 2021 2022 leurs effets tendent à être amplifiés dans les économies FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg) 40 2019 2020 2021 2022 plus dépendantes des exportations. En effet, la Banque FBN Économie et Stratégie (données de Markit) Pour toutes ces raisons, nous avons décidé de revoir mondiale estime que les échanges internationaux au- légèrement à la baisse notre prévision de croissance raient été 7.4% plus élevés en août 2021 sans les problèmes Les consommateurs chinois pourront difficilement mondiale tant pour 2022 (de 4.1% à 4.0%) que pour 2023 d’approvisionnement et de transport. La production indus- prendre le relais alors que plusieurs régions du pays (de 3.7% à 3.6%). trielle, quant à elle, aurait été supérieure de 6.2%. La situa- demeurent en confinement Chine : L’économie de plus en plus strict. dépendante des exportations tion pourrait s’améliorer en 2022, mais certains goulots Taux de croissance sur 24 mois des exportations, des ventes au détail et de la production industrielle Chine : L’économie de plus en plus dépendante des exportations d’étranglement resteront en place plus longtemps. 45 Taux de croissance sur 24 %, moyenne mobile mois des exportations, des ventes au détail et de la production industrielle 3 mois 40 Monde : La croissance freinée par les problèmes d’approvisionnement 45 35 Indice des pressions sur les chaînes Impact estimé des problèmes d’approvisionnement %, moyenne mobile 3 mois d’approvisionnement mondiales et de transport sur la production industrielle et les 40 30 Exportations de la Fed de New York échanges internationaux en date d’août 2021 4.5 1 35 25 Indice 4.0 20 Exportations 30 0 Production 3.5 15 25 industrielle 3.0 -1 10 20 2.5 5 -2 15 Production 2.0 0 industrielle Ventes au 1.5 -3 10 -5 détail 1.0 5 -10 -4 0.5 0 -15 Ventes au -5 détail 0.0 -5 -20 2019Q4 2020Q1 2020Q2 2020Q3 2020Q4 2021Q1 2021Q2 2021Q3 2021Q4 -0.5 -6 -10 FBN Économie et Stratégie (données de la Banque mondiale) -1.0 -15 -7 -1.5 -20 -2.0 % -8 2019Q4 2020Q1 2020Q2 2020Q3 2020Q4 2021Q1 2021Q2 2021Q3 2021Q4 2000 2005 2010 2015 2020 Production industrielle Échanges internationaux FBN Économie et Stratégie (données de la Banque mondiale) FBN Économie et Stratégie (données de la Réserve fédérale de New York et de la Banque mondiale)
VISION FÉVRIER 2022 | 10 L’économie Retour à la page « Études financières » États-Unis : Passage à vide Résultat des courses? Le PIB américain a augmenté de congé de maladie en janvier, soit presque deux fois plus au premier trimestre 5.7% en 2021 dans l’ensemble (du jamais vu depuis que lors de la première vague de la pandémie. 1984), effaçant presque entièrement l’écart de produc- L’inflation élevée est aussi une des causes du ralentisse- L’économie américaine a terminé l’année 2021 en bonne tion béant qui s’était formé au début de la pandémie. ment de l’activité économique. À preuve, le déflateur posture, le PIB ayant augmenté de 6.9% en rythme annual- É.-U. : Les capacités excédentaires presque résorbées au T4 des dépenses personnelles de consommation (PCE) isé, un résultat supérieur aux attentes consensuelles. Bien Écart de production exprimé en pourcentage du PIB potentiel d’ensemble a atteint son plus haut niveau depuis juillet qu’une bonne partie de l’expansion ait été causée par la 3 Pourcentage du PIB potentiel 2 1982 en décembre (+5.8% a/a). reconstitution des stocks, d’autres éléments du rapport du 1 Bureau of Economic Analysis permettaient d’être opti- 0 É.-U. : L’inflation atteint un niveau inégalé depuis juillet 1982 Déflateur des dépenses personnelles de consommation mistes. La consommation dans le secteur des services -1 -0.5% (+4.7% t/t en rythme annualisé) a poursuivi sa reprise et ap- -2 10 Var. a/a (%) proche maintenant de son niveau d’avant la crise. -3 9 -4 8 É.-U. : La consommation de services presqu’au niveau prépandémique -5 Dépenses de consommation personnelles 7 120 -6 T4 2019 = 100 6 +5.8% -7 5 Inflation 116 -8 +4.9% Biens d’ensemble 4 -9 112 -10 3 108 -11 2 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 1 104 FBN Économie et Stratégie (données du CBO et de Refinitiv) Total 0 Inflation de base 100 É.-U. : Des travailleurs infectés forcés de rester à la maison Services Nombre de travailleurs absents du travail pour cause de maladie -1 96 3,800 -2 milliers 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 3,600 92 FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg) 3,400 3,200 88 3,000 La hausse des prix était particulièrement marquée dans la 84 2,800 catégorie des biens (+8.8%) et cela a eu un impact évident 2019 2020 FBN Économie et Stratégie (données du système Fred de St. Louis) 2021 2022 2,600 sur la consommation des ménages. En effet, au cours des 2,400 2,200 deux derniers mois de l’année, les dépenses réelles Les exportations, quant à elles, étaient bien meilleures 2,000 consacrées à des biens se sont contractées de pas moins qu’attendu, les visiteurs étrangers ayant commencé à 1,800 de 4.2%. Exclusion faite de la période ayant suivi le début revenir aux États-Unis. 1,600 1,400 de la pandémie, il s’agissait du pire recul enregistré depuis 1,200 1986. Les dépenses en biens durables ont fait encore plus É.-U. : Le retour des voyageurs stimule les exportations Exportations nominales de services, voyages et transport 1,000 grise mine, reculant de 6.6% entre octobre et décembre, le 18 US$, billions US$, billions 9.5 800 secteur automobile ayant continué de souffrir de la pénu- 17 9.0 600 16 8.5 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 rie de puces informatiques. FBN Économie et Stratégie (données de Refinitiv) 15 8.0 Le point de départ du premier trimestre semble donc 14 7.5 13 7.0 Mais ces bonnes nouvelles étant chose du passé, notre plutôt problématique pour la consommation. Et il est diffi- 12 Transport (d) 6.5 attention se tourne maintenant vers le trimestre en cours cile d’envisager un fort rebond en début d’année dans un 11 6.0 et, de ce côté, les nouvelles sont moins encourageantes. contexte où l’inflation s’est encore intensifiée, où les micro- 10 5.5 Le variant Omicron semble effectivement jouer les trou- processeurs sont demeurés presque introuvables et où la 9 Voyages (g) 5.0 ble-fête au début de 2022. Les mesures de santé pub- vague Omicron s’est abattue sur le pays. Conscients de 8 4.5 7 4.0 lique mises en place aux États-Unis sont bien moins ces perspectives moins favorables, nous avons décidé de 6 3.5 restrictives que dans d’autres régions du monde (la zone revoir à la baisse notre prévision de croissance pour les trois 5 3.0 euro et le Canada, par exemple), mais force est d’ad- premiers mois de l’année de 2.2% annualisés à seulement 4 2.5 mettre que le virus continue d’affecter la croissance par 0.9%. Pour l’année entière, nous envisageons maintenant 3 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2.0 une réduction du bassin de travailleurs. Selon le Bureau une expansion de 3.1% (moins que les 3.5% annoncés dans FBN Économie et Stratégie (données du Census Bureau) of Labor Statistics, 3.6 millions de personnes étaient en l’édition précédente de ce mensuel), le départ lent n’étant
VISION FÉVRIER 2022 | 11 L’économie Retour à la page « Études financières » que partiellement compensé par une accélération au T2 Cela pourrait freiner le secteur de la construction surtout ventes finales pour le quatrième trimestre demeurait (+2.8%) et au T3 (+2.5%). si l’on considère la récente augmentation de l’offre sur le extrêmement déprimé par rapport aux normes his- marché. Rappelons qu’il y avait plus de maisons neuves toriques. Dans ces conditions, nous pensons qu’il y a La consommation devrait continuer de contribuer à la disponibles sur le marché en décembre qu’à aucun au- encore un potentiel considérable pour la reconstitution croissance à moyen terme si, comme nous le croyons, l’in- tre moment depuis août 2008. Et cette proportion des stocks en 2022. flation commence à redescendre et si les ménages devrait augmenter vu le nombre de maisons individu- dépensent l’épargne excédentaire accumulée durant la crise. D’autres secteurs de l’économie pourraient moins elles actuellement en construction aux États-Unis. Canada : Élan interrompu bien se tirer d’affaire alors que la Réserve fédérale s’ap- E.-U. : L’offre augmente sur le marché immobilier résidentiel Comme ailleurs, le variant Omicron est venu jouer les Nouvelles maisons individuelles à vendre et nouvelles maisons individuelles en construction prête à resserrer sa politique monétaire. C’est le cas nota- 600 1,200 trouble-fête au Canada en imposant un stress au sys- mment de l’immobilier. Bien que le coût des emprunts 560 Milliers, t. a. désais. Milliers, t. a. désais. 1,100 tème de santé au cours des dernières semaines. Dans hypothécaires reste extrêmement faible sur une base his- 520 1,000 ce contexte, un certain nombre de restrictions sanitaires torique, la tendance à la baisse semble s’être inversée rap- 480 900 ont été mises en place par les gouvernements pour lim- idement ces derniers temps. Si cela devait se poursuivre, la 440 Maisons 800 iter la propagation. Au Québec, les salles à manger des individuelles en nouvelle trajectoire ascendante des taux pourrait bien 400 construction (d) 700 restaurants et les bars ont de nouveau été fermés tout comprimer la demande dans la deuxième moitié de 2022. 360 600 comme les salles de spectacles et les activités de loisir. É.-U. : L’inflation calme les ardeurs des consommateurs Les commerces sont demeurés ouverts, mais ils doivent 320 500 Dépenses de consommation réelles, segment des biens limiter les entrées à 50% de leur capacité. En Ontario, à 280 400 7 Variation (%) sur deux mois Nouvelles maisons disponibles sur le l’exception des salles à manger, des bars et des centres 240 300 6 marché (g) de conditionnement physique qui ont été complètement 5 200 200 fermés, de nombreux secteurs sont demeurés ouverts, 4 160 100 mais ont été forcés de maintenir une jauge de 50% de 3 120 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 0 leur capacité, notamment ceux de la culture et des loi- 2 FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg) sirs. L’indice de mobilité de Google pour les commerces 1 et les loisirs, qui était revenu à la normale au quatrième 0 U.S. : Le réapprovisionnement devrait se poursuivre en 2022 trimestre, a périclité au cours des dernières semaines -1 -2 Stocks non agricoles dans le secteur privé (valeur nominale et valeur réelle) Ratio stocks/ventes réelles dans le secteur non agricole présageant un passage à vide de l’économie. -3 3,300 US$, milliards 2.68 ratio Canada : La cinquième vague freinera la croissance au T1 -4 Nominale 2.64 Indice de mobilité de Google pour le commerce de détail et les loisirs 3,200 -4.2% -5 2.60 10 Variation (%) par rapport à la référence de base* 3,100 -6 2.56 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 0 3,000 FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg) 2.52 2,900 2.48 -10 É.-U : La hausse des coûts d’emprunt, un risque pour l’immobilier CA 2,800 2.44 Taux d’intérêt moyen payé pour un prêt hypothécaire de 30 ans à taux fixe -20 QC 5.0 2.40 ON % 2,700 -30 4.8 2.36 2,600 Réelle 2.32 4.6 -40 2,500 2.28 4.4 -50 2,400 2.24 4.2 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 -60 4.0 FBN Économie et Stratégie (données du système Fred St. Louis) 3.8 -70 3.6 Un accès de faiblesse dans le secteur immobilier pour- 2020Q1 2020Q2 2020Q3 2020Q4 2021Q1 2021Q2 2021Q3 2021Q4 2022Q1 * La référence de base est la valeur médiane de la période du 3 janvier au 6 février 2020 rait toutefois être compensé par des perspectives fa- FBN Économie et Stratégie (données de Google) 3.4 vorables du côté des stocks. Il est vrai que la valeur 3.2 nominale de ceux-ci a atteint un niveau record au T4, Les données de l’Enquête sur la population active (EPA) 3.0 mais cela était en grande partie dû à l’augmentation pour le mois de janvier donnent un aperçu de l’impact 2.8 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 des prix. En volumes, les niveaux demeurent assez bas. économique de cette cinquième vague. Principalement FBN Économie et Stratégie (données de Bankrate.com) N’oublions pas non plus que le ratio des stocks aux à cause du Québec et l’Ontario, l’emploi a reculé de
VISION FÉVRIER 2022 | 12 L’économie Retour à la page « Études financières » 200K, soit la plus forte baisse depuis janvier 2021. Nous des grandes entreprises ont été plus fortes que jamais Les mesures traditionnelles de l’écart de production défaillantes Entreprises qui auraient du mal à répondre à un bond soudain de la demande (%) et écart de production calculons que 96% des emplois perdus en janvier ap- en décembre, selon l’Enquête sur les perspectives des 80 4 partenaient aux secteurs directement touchés par les entreprises de la Banque du Canada. Cela laisse 75 % Difficulté à répondre à une % mesures sanitaires reliés à la COVID-191. Cela signifie présager une reprise rapide, d’autant plus que l’assou- 70 hausse inattendue de la demande (g) 3 que, une fois de plus, si l’on exclut ces secteurs, l’emploi plissement des mesures sanitaires a déjà commencé. 65 2 en janvier est resté résilient et l’économie a évité la con- Autre fait à noter, les intentions d’investissement ont 60 tagion généralisée. également atteint un nouveau record, ce qui pourrait 55 Écart de production 1 – offre (d) traduire une volonté d’augmenter la productivité dans 50 0 Canada : Une fois de plus la contagion a été évitée un contexte de rareté de main-d’œuvre. Emploi, secteurs affectés par la COVID-19 et autres secteurs 45 -1 4 Variation (%) par rapport à février 2020 Autres secteurs La proportion des entreprises qui se disent confrontées 40 0 Commerce international à des contraintes de capacité atteint un niveau inégalé. 35 Écart de production – -2 -4 Information, culture et loisir Près de 80% d’entre elles affirment qu’elles auraient de la 30 PIB potentiel (d)* -3 -8 difficulté à répondre à une hausse inattendue de la de- 25 -12 Autres services mande, du jamais vu. Ce sondage a certainement con- 20 -4 -16 -20 tribué à la décision de la Banque du Canada 1998 2000 2002 2004 2006 2008 * Moyenne des deux mesures de l’écart de production 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 2024 -24 d’abandonner l’indication prospective qu’elle réitérait FBN Économie et Stratégie (données de la Banque du Canada et de Statistique Canada) -28 Services d’hébergement et depuis juillet 2020, à savoir qu’elle ne relèverait pas le Mais, les pressions inflationnistes ne s’observent pas -32 de restauration taux directeur avant que l’excédent de capacité ne soit uniquement du côté des biens. L’inflation des prix des -36 complètement résorbé. En septembre dernier, elle services dépasse aussi la fourchette cible de la ban- -40 croyait que cela se produirait au deuxième ou au que centrale (1% à 3%), ce qui se produit généralement -44 troisième trimestre de 2022. Elle affirme désormais que dans la phase de maturité du cycle, c’est-à-dire lor- -48 cela s’est déjà produit, au quatrième trimestre de 2021, sque l’écart de production est entièrement résorbé. -52 2020Q1 2020Q2 2020Q3 2020Q4 2021Q1 2021Q2 2021Q3 2021Q4 2022Q1 2022Q2 même si le niveau du PIB prévu pour cette période est Canada : Les services atteignent déjà le pic du dernier cycle FBN Économie et Stratégie (données de Statistique Canada) essentiellement le même que celui qu’elle attendait à Indice des prix à la consommation l’automne. Au courant de la dernière année, la banque 8 Canada : Des perspectives spectaculairement optimistes en décembre centrale a en effet abandonné ses mesures tradition- a/a Projets d’investissement et intentions d’embauche (solde des attentes*) 7 nelles de l’écart de production par rapport au PIB po- 6 80 Points de pourcentage Intentions d’embauche tentiel qui étaient discordantes avec les données du 5 Biens, hormis les aliments et 70 marché du travail, les enquêtes auprès des entreprises/ 4 l’énergie 60 consommateurs et surtout l’inflation. Elle utilise désor- 3 Services 50 mais le concept d’offre qui s’apparente au concept de 2 40 PIB potentiel, mais tient compte de facteurs temporaires 1 30 qui limitent la capacité de production, notamment les 0 20 problèmes de la chaîne d’approvisionnement et les me- -1 10 sures sanitaires qui exercent une pression à la hausse sur -2 0 l’inflation. Plutôt que de tourner à 2% en dessous de son -3 -10 Projets potentiel, l’économie aurait fonctionné au maximum de -20 -4 d’investissement sa capacité au dernier trimestre de l’année en raison es- 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 -30 sentiellement des problèmes de la chaîne d’approvi- FBN Économie et Stratégie (données de Statistique Canada) -40 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 sionnement, selon la banque centrale. C’est en raison de ces pressions inflationnistes général- * % des entreprises sondées prévoyant d’augmenter les investissements/l’embauche moins % prévoyant de les réduire FBN Économie et Stratégie (données de l’Enquête sur les perspectives des entreprises de la Banque du Canada) isées que nous disons depuis un certain temps déjà que les conditions économiques n’exigent plus un taux di- recteur au plancher, surtout si l’on tient compte du délai Selon nous, cette faiblesse devrait être passagère et de transmission de la politique monétaire. Nous contin- limitée à ces secteurs précis étant donné la rareté des uons d’anticiper un relèvement du taux directeur de 125 travailleurs disponibles ailleurs dans l’économie. Malgré points de base cette année, ce qui nous paraît juste suf- l’envolée du marché du travail au second semestre 2021, fisant pour calmer les secteurs en surchauffe sans pour qui a conduit au plein emploi, les intentions d’embauche autant entraîner un atterrissage brutal. Le secteur im-
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