RAPPORT REGIONAL 2016 - RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL UN PEUPLE UN BUT UNE FOI RÉGION DE SAINT-LOUIS - Agence Régionale de Développement ...

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RAPPORT REGIONAL 2016 - RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL UN PEUPLE UN BUT UNE FOI RÉGION DE SAINT-LOUIS - Agence Régionale de Développement ...
RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL

           UN PEUPLE UN BUT UNE FOI
            RÉGION DE SAINT-LOUIS
         GOUVERNANCE DE SAINT-LOUIS

RAPPORT REGIONAL 2016

 RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-Louis   1
RAPPORT REGIONAL 2016 - RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL UN PEUPLE UN BUT UNE FOI RÉGION DE SAINT-LOUIS - Agence Régionale de Développement ...
SOMMAIRE
    PRESENTATION DE LA REGION                  6

    REVUE GÉNÉRALE DU DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL   10

    CONTRIBUTION DE LA RECHERCHE-ACTION        16

    ELEVAGE                                    18

    PÊCHE                                      22

    AQUACULTURE                                26

    EXPLOITATION ET PROTECTION FORESTIÈRES     28

    TOURISME                                   31

    ARTISANAT                                  34

    COMMERCE                                   37

    EDUCATION ET FORMATION                     42

    HYDRAULIQUE                                51

    SANTÉ                                      58

    HYGIENE                                    62

2   RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-louis
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PROTECTION SOCIALE                     63

CULTURE                                67

 SPORT                                 68

HURBANISME ET HABITAT                  70

ENVIRONNEMENT                          71

GESTION DES AIRES PROTEGEES            75

JEUNESSE                               77

FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT           79

CONTRIBUTION DANS LES RECETES          82

PASSATION DES MARCHES                  83

 SECURITE                              84

RENFORCEMENT DES CAPACITES             85

 COORDINATION DU DEVELOPPEMENT         86

PRESPECTIVES                           89

  RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-Louis    3
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SIGLES ET ABREVIATIONS
SIGLES            DEFINITIONS                  DRDR      Direction Régionale du
ACF               Action Contre la Faim                  Développement Rural
AEMO              Action éducative en mi-      DREEC     Division Régionale de
                  lieu ouvert                            l'Environnement et des
AFD               Agence Française de                    Etablissements Classés
                  Développement                DRH       Division Régionale de
AGEROUTE          Agence des Travaux et de               l'Hydraulique
                  Gestion des Routes           FDAL      Fin de Défécation à
AICHA             Appui aux Initiatives des              l'Air Libre
                  Collectivités locales pour   FERA      Fonds d'Entretien des
                  l'Hydraulique et l'As-                 Routes Autonome
                  sainissement                 FONGIP    Fonds de Garantie des
AMP               Aire Marine Protégée                   Investissements Prior-
ANIDA             Agence Nationale d'Inser-              itaires
                  tion et de Développement     FPT       Formation Profession-
                  Agricole                               nelle et Technique
ANSD              Agence Nationale de          GDS       Grands Domaines du
                  la Statistique et de la                Sénégal
                  démographie                  GIE       Groupement d'Intérêt
ARD               Agence Régionale de                    Communautaire
                  Développement                GIZ       Gesellschaft für In-
ASBEF             Association Sénégalaise                ternationale Zusam-
                  pour le Bien Etre Familial             menarbeit (Agence de
ASC               Association Sportive et                coopération internatio-
                  Culturelle                             nale Allemande)
ASUFOR            Association des Usagers      GMP       Groupe Moto Pompe
                  du Forage                    IA        Inspection d'Académie
ASUREP            Association des Usagers      ICOMOS    Conseil international
                  du Réseau d'Eau Potable                des monuments et des
BAC               Baccalauréat                           sites
BFEM              Brevet de Fin d'Etudes       IEF       Inspection de l'Educa-
                  Moyen                                  tion et de la Formation
BICIS             Banque Internationale        IREF      Inspection Régionale
                  pour le Commerce et l'In-              des Eaux et Forêts
                  dustrie du Sénégal           IRTSS     Inspection Régionale
BIT               Bureau International du                du Travail et de la
                  Travail                                Sécurité Sociale
BNDE              Banque Nationale             LUX DEV   Coopération Luxem-
                  de Développement                       bourgeoise pour le
                  Economique                             Développement
BRH               Brigade Régionale d'Hy-      MAC       Maison d'Arrêt et de
                  giène                                  Correction
BST               Bloc Scientifique et Tech-   MACEPA    Malaria Control and
                  nique                                  Elimination Partner-
CAQ               Contrat d'Amélioration de              ship in Africa
                  la Qualité

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RAPPORT REGIONAL 2016 - RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL UN PEUPLE UN BUT UNE FOI RÉGION DE SAINT-LOUIS - Agence Régionale de Développement ...
MOT DU GOUVERNEUR

    Le renouveau du service public dont les bases ont été jetées par
 son excellence Monsieur le Président de la République lors du forum
de l’administration tenu les 08 et 09 avril 2017 au centre de conférence
International Abdou Diouf de Diamniadio est le prétexte de l’élaboration
de ce deuxième rapport annuel d’activités de la région de Saint-Louis.

Ce document se veut un « arrêt sur image » un moment d’éval-
uation et de la reddition de la gouvernance administrative de
la région en ce qui concerne les activités des structures décon-
centrés, du secteur para-public et des collectivités territoriales.

Il constitue aussi un temps fort pour informer et rendre compte
de la mise en œuvre des politiques et programmes et leurs lim-
ites dans un contexte de territorialisation des politiques pub-
liques et de mise en œuvre de l’acte 3 de la décentralisation.

                                                 le Gouverneur

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PRESENTATION DE LA REGION

    Située dans la partie septentrionale du Sénégal,       Au plan de l’organisation administrative, la région
    la région de Saint-Louis est limitée au Nord par       renferme 3 départements et 7 arrondissements.
    le Fleuve Sénégal qui constitue la frontière avec la   Ce découpage découle de la loi n°2002-02 du 15
    République Islamique de la Mauritanie. A l’Ouest,      Février 2002 qui a scindé l’ancienne région de
    elle est limitée par l’Océan Atlantique, à l’Est et    Saint-Louis en deux entités : Saint-Louis et Matam.
    au Sud respectivement par les régions de Mat-          Suite à la dernière réforme intervenue en 2013,
    am et de Louga. Elle couvre une superficie de 19       la région compte désormais 41 collectivités lo-
    034 km², soit environ 10% du territoire national.      cales avec 3 départements et 38 communes.

       Carte 1 : Découpage administratif et territorial

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RAPPORT REGIONAL 2016 - RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL UN PEUPLE UN BUT UNE FOI RÉGION DE SAINT-LOUIS - Agence Régionale de Développement ...
MILIEU PHYSIQUE
               CLIMAT
                .................................................................................................................................

Le climat est essentiellement de type sahélien, caractérisé par des alizés continentaux chauds
et secs, ou harmattan. Au niveau du Walo (zone inondable) et du Jeeri, les températures
sont relativement élevées et peuvent atteindre parfois 40°C en saison chaude, particulière-
ment dans le département de Podor. Cependant, on enregistre des températures plus bass-
es, marquées par l’influence des alizés maritimes à l’Ouest du Delta dans la zone du Gandiolais.

Les vents dominants sont : i) les alizés issus de l’anticyclone des Açores qui affectent particulièrement la
zone côtière, ii) l’harmattan ou alizés continentaux, vent chaud et sec de direction Nord-Est, provenant
du Sahara et iii) la mousson, issue de l’anticyclone de Sainte-Hélène, qui amène l’humidité et la pluie.
Sur le plan de la pluviométrie, la région se situe entre les isohyètes 200 et 500 mm avec de grandes vari-
abilités. L’hivernage dure en moyenne 2 à 3 mois avec un cumul dépassant rarement 30 jours de pluie.
L’insolation reste très importante dans la vallée et le Jeeri avec une durée moyenne journalière de 8 à 9
heures, soit près de 3 000 heures d’ensoleillement par an, ce qui constitue un atout considérable pour
le développement de l’énergie solaire dans la région. L’humidité, relativement forte à l’ouest dans la
zone côtière, est sous l’influence des variations pluviométriques et thermiques dans le Jeeri et le Walo.

       ZONE ECO-GEOGRAPHIQUE
       .................................................................................................................................

 L’espace régional est constitué par trois grandes                                       La zone du Jeeri est composée de la sous zone
 zones éco-géographiques : le Walo, le Jeeri et le                                       sylvo-pastorale et de celle du lac de Guiers. Elle
 Gandiolais. Les zones du Walo et du Jeeri sont                                          se distingue par un climat aride et la présence
 composées de sous-zones avec des spécificités.                                          d’un grand réservoir d’eau douce (lac de Gui-
                                                                                         ers) et de vastes étendues de pâturages naturels.
 La zone du Walo comprend trois sous-zones :                                             Sa superficie est de 14 597 km² et sa popula-
 la moyenne vallée, le Delta et le Jejengol. Elle                                        tion représente 30% de la population régionale.
 se caractérise par un écosystème humide lié à                                           La zone du Jeeri possède des sols hydromor-
 la présence d’un réseau hydrographique dense.                                           phes, ferrugineux tropicaux peu lessivés, brun
 Le Walo couvre 4 226 km² et abrite 45% de la                                            rouge subarides sableux argileux et des sols
 population régionale. Les principaux types de                                           bruns intergradés. Les principales formations
 sols sont des sols hydromorphes, halomor-                                               forestières qui s’y trouvent sont des savanes
 phes, brun rouge subaride, ferrugineux trop-                                            arbustives et diverses catégories de steppes.
 icaux peu lessivés sur sable limoneux, brun
 rouge subaride dégradé et vertiques. Les for-                                           La zone du Gandiolais se caractérise par un
 mations forestières sont essentiellement con-                                           écosystème deltaïque et celui des Niayes. Elle
 stituées de steppes, de savanes boisées, de prai-                                       abrite 25% de la population régionale et cou-
 ries marécageuses, de mangroves et de tannes.                                           vre une superficie de 211 km². Les principaux
                                                                                         types de sols sont des sols hydromorphes, ha-
                                                                                         lomorphes, alcalins, salins, acidifiés et ferru-
                                                                                         gineux faiblement lessivés. Les formations for-
                                                                                         estières sont constituées de pseudo-steppes
                                                                                         arbustives, de savanes arbustives, de prairies
                                                                                         marécageuses, de mangroves et de tannes.

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DEMOGRAPHIE
         ETAT DE LA POPULATION
         .................................................................................................................................

Avec une population estimée en 2015 à 983 032 habitants, soit 7% du total national, la densité de la région est
de 51 habitants au km². La population est inégalement répartie par département avec 320 664 habitants, soit
33% pour Saint-Louis, 261 396 habitants, soit 27% pour Dagana et 400 972 habitants, soit 41% pour Podor.

On remarque également des différences importantes entre les densités par département avec 355
habitants/km² pour Saint-Louis, 49 habitants/km² pour Dagana et 30 habitants/km² pour Podor.
La densité très élevée de Saint-Louis est due à l’étroitesse de sa superficie (5%) et à l’importance
de la population de la commune de Saint-Louis, ce qui traduit une pression foncière très forte.

                          Population                Population
 Département
                            2013                      2016
                           Homme                     Femme                        Total                     Homme                     Femme      Total
      Dagana               124 771                   116 924                     241 695                    134 941                   126 455   261 396
       Podor               180 976                   189 775                     370 751                    195 728                   205 244   400 972
    Saint-Louis            147 568                   148 928                     296 496                    159 597                   161 067   320 664
      Région               453 315                   455 627                     908 942                    490 266                   492 766   983 032

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RAPPORT REGIONAL 2016 - RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL UN PEUPLE UN BUT UNE FOI RÉGION DE SAINT-LOUIS - Agence Régionale de Développement ...
Rapport Regional
                   STRUCTURE DE LA POPULATION                                                                                                         2016
                    .................................................................................................................................

 Au niveau régional, on note un équilibre quasi parfait entre les sexes (49,9% d’hommes pour 50,1% de femmes),
 un taux d’urbanisation de 45,7%, une jeunesse de la population (77%) et une proportion de 5,9% de personnes
 en situation de handicap. La population est constituée de trois principaux groupes ethniques : Peulhs (54%),
 Wolofs (39%) et Maures (4%). Les 3% restants concernent les autres ethnies du Sénégal et les étrangers.

 Au niveau départemental, les mêmes tendances sont observées concernant la répartition en-
 tre les sexes et la structure par âge. Par contre, des différences appréciables sont notées sur
 les taux de handicap avec 2,1% pour Podor, suivi de Dagana (1,7%) et de Saint-Louis (1,3%).

 Au plan ethnique, les Peulh fortement majoritaires dans le Podor (plus de 70%), vi-
 ennent en deuxième position après les Wolofs dans les départements de Saint-Lou-
 is et de Dagana. Concernant l’urbanisation, on note de très fortes disparités entre les dépar-
 tements avec un taux de 77% pour Saint-Louis contre 45% pour Dagana et 21% pour Podor.

                       DYNAMISME DE LA POPULATION

 La croissance de la population est déterminée par les naissances et les décès (mouvements naturels)
 et la migration. Selon l’ANSD, la croissance démographique de la région s’est établie depuis 2002 à
 un taux de 3,4% contre 2,5 % pour le niveau national. Cette forte croissance est due à une baisse sig-
 nificative de la mortalité induite par l’amélioration des conditions sanitaires. Il s’y ajoute un solde mi-
 gratoire positif avec le développement de l’UGB, des opportunités d’emplois dans l’agriculture et
 des conditions de vie appréciables en particulier dans la commune de Saint-Louis et ses environs.

Figure 1 : Pyramide des âges de 2016

Source : ANSD, 2016

                           RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-Louis                                                                                             9
RAPPORT REGIONAL 2016 - RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL UN PEUPLE UN BUT UNE FOI RÉGION DE SAINT-LOUIS - Agence Régionale de Développement ...
REVUE GÉNÉRALE DU DÉVELOPPEMENT
                                                    RÉGIONAL

            AGRICULTURE
          RAPPEL DES OBJECTIFS ET INDICATEURS DE DÉVELOPPEMENT
La politique agricole de l’Etat du Sénégal repose sur     Sur le plan régional, des objectifs et indica-
un objectif global d’autosuffisance alimentaire. Pour     teurs annuels ont été définis pour contribuer
la mise en œuvre de cette politique, l’Etat a élaboré     à la réalisation des objectifs nationaux. Ainsi,
un cadre sectoriel de dépenses à moyen terme. Ce          en 2016, les indicateurs suivants ont été fixés :
document définit les objectifs stratégiques à attein-     -l’aménagement de 6 750 ha dont 5 200 ha en
dre durant la période 2014-2016 en articulation avec      création/extension et 1 550 ha en réhabilitation ;
les ODD et les objectifs du PSE à savoir (i) Amélior-     -la réfection de 2 785 ha de périmètres irrigués
er et sécuriser la base productive ; (ii) Augmenter       dans le cadre du PRACAS ;
la production et la productivité ; et (iii) Amélior-      -le faucardage et le curage de 119 km d’adducteurs
er l’efficacité du pilotage sectoriel. Pour mesurer la    et émissaires de drainage ;
réalisation de ces objectifs, des indicateurs de résul-   -l’entretien de 1 067 ha de périmètres agricoles
tats ont été définis dont les plus importants sont :      dans le cadre du FoMPI ;
-         le taux d’aménagement des super-                -la remise en état de 30 km de pistes et de digues à
ficies irrigables dans la vallée du fleuve                usage collectif ;
Sénégal qui doit passer à 61% en 2016                     -la maintenance de 195 équipements de pompage
-         les superficies aménagées et réhabilitées       -le recouvrement à hauteur de 75% du montant
dont la cible annuelle est de plus de 30 000 ha           facturé des redevances au titre du service de l’eau
-         la production des spéculations telles que       (FOMAED) ;
le riz paddy qui doit atteindre en 2016, 1 447 000        -la mise en valeur de 119 340 ha dont 104 600 ha
tonnes, l’oignon qui doit faire 315 000 tonnes,           en riz ;
les produits horticoles exportés dont la pro-             -la production de 685 700 tonnes de riz paddy
duction doit atteindre 129 400 tonnes en 2016.            soit 57% du besoin national.

10                 RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-louis
SITUATION DU DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL

Pour atteindre ces objectifs et indi-      L’agriculture, particulièrement la culture irriguée, con-
cateurs, l’Etat et ses partenaires ont     stitue le secteur porteur du développement régional. Elle
mis en place un certain nombre de          occupe une place prépondérante dans l’économie régionale
programmes dont le Programme na-           et est appelée à relever le défi de l’autosuffisance alimentaire
tional d’Autosuffisance en riz, le Pro-    au niveau régional et national. Pour cela, la valorisation de
gramme d’autosuffisance en oignon,         ses atouts et potentialités constitue un enjeu fondamental
le Programme d’optimisation des per-       que la politique nationale a intégré dans ses préoccupations.
formances de la filière arachide et le     La culture irriguée, de décrue et sous pluie sont les dif-
Programme de développement des             férents systèmes de production qui existent dans la région.
fruits et légumes de contre-saison. A
ces programmes spécifiques s’ajoutent             CULTURE IRRIGUÉE
des programmes plus généraux tels                ............................................................................................
que le Programme de Développement
Durable et Inclusif de l’Agrobusiness      La région dispose d’un potentiel irrigable estimé à 172 800 ha.
au Sénégal (PDIDAS), le Programme          Ce potentiel est inégalement réparti entre les départements avec
de Renforcement des Dynamiques de          56% du potentiel pour le département de Dagana, 33% pour celui
Développement Economique et Social         de Podor et 11% pour celui de Saint-Louis. Ce potentiel irriga-
(PRODES) et le Programme de Re-            ble concerne seulement la zone du Waalo alors qu’au niveau des
lance et d’Accélération de la Cadence de   dunes et de certaines terres du Jeery, des efforts importants sont
l’Agriculture Sénégalaise (PRACAS).        en train d’être faits par les agro-industries pour leur valorisation.

                     RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-Louis                                                                                         11
Figure 2 : Répartition des superficies par département en 2016                        En 2016, la superficie totale aménagée
                                                                                       est de 114 720 ha soit 66.4% du po-
                                                                                       tentiel irrigable. Un retard de 1 point
                                                                                       est noté par rapport à l’objectif du PSE
                                                                                       fixé en 2016 à 67,4%. Sur ce potentiel
                                                                                       aménagé, seuls 62% ont été exploités
                                                                                       dont 87% emblavés pour le riz. Les 13%
                                                                                       restants sont partagés entre la tomate,
                                                                                       l’oignon, le maïs, le sorgho, le gom-
                                                                                       bo, l’arachide et la patate douce. Selon
                                                                                       les prévisions de 2016, le taux de réal-
                                                                                       isation est de 52% pour les nouveaux
                                                                                       aménagements, de 24% pour les réhabil-
                                                                                       itations et de 105% pour les réfections

 Source : SAED, 2016

  Par rapport à 2015, la production en riz paddy a connu une hausse. En effet, de 393 717 tonnes en 2015,
  elle est passée à 414 984 tonnes en 2016 soit une hausse de 21 267 tonnes. Cette production représente
  61% de la cible visée pour l’année 2016. Selon une estimation de la consommation annuelle en
  riz des populations au Sénégal qui est de 88 kg par personne, cette production couvre totalement les beso-
  ins de la région en riz blanc et contribue à hauteur de 15% aux besoins de la population nationale restante.
 Pour les autres spéculations telles que la tomate,               la MEC/DELTA. La répartition des financements ac-
 l’oignon et la patate douce, le graphique suivant fait           cordés par la CNCAS montre une plus grande volonté
 une comparaison entre les productions de 2016 et                 à contracter des crédits pour la mise en valeur dans la
 celles de 2015. Le graphique ci-dessus montre une                délégation de Dagana. Ceci peut s’expliquer par la vo-
 hausse dans toutes les spéculations à l’exception                cation agricole du département de Dagana. Cependant,
 de la tomate qui a connu une légère baisse. Ceci                 cette situation doit être renversée puisque le départe-
 peut s’expliquer par les problèmes constatés au                  ment de Podor possède le potentiel de CNT SUARL, du
 niveau de la SOCAS. La patate douce enregistre la                GROUPE THIEYTOU et de terres le plus important de
 plus grande hausse cette année avec près de 40 000               la région.
                                                                  Figure 3 : Productions en tonnes en 2015 et 2016 par spéculation
 tonnes de plus par rapport à 2015.
 Les financements des campagnes agricoles sont as-
 surés en grande partie par la CNCAS, qui a financé
 1 011 programmes pour une superficie de 24 333
 ha. Ces financements d’une valeur de 8 244 076 106
 ont permis aux producteurs de la région de mener
 à bien leurs campagnes. Outre la CNCAS, d’autres
 structures accompagnent les producteurs dans la
 mise en valeur. Il s’agit principalement des GIE
 Mbodj et frères et Naxadi Dereet, du CMS, de la

Tableau 2 : Répartition des financements par délégation en
          Délégation                           Nb programmes                Superficie (HA)                      Montant (FCFA)
     Délégation de Dagana                           763                         19 134                            6 826 300 306
      Délégation Podor                              248                          5 199                            1 417 775 800
            Région                                 1 011                        24 333                            8 244 076 106

   Source : SAED, 2016

 12                         RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-louis
La culture de décrue est pratiquée au niveau des cuvettes           Le tableau ci-dessus montre que seul 4%
de décantation du fleuve Sénégal lorsque les eaux qui ont        des superficies disponibles ont été mises en
envahi les berges en période de crue se retirent. Cette          valeur. Ce qui explique la faiblesse des pro-
forme d’agriculture est maintenant seulement pratiquée           ductions. Les rendements très faibles sont
dans le département de Podor. Elle occupe une superficie         dus essentiellement à l’absence d’investisse-
estimée à 25 000 ha du fait du déficit pluviométrique, de        ment. Le constat est que ce type de culture
la faiblesse de la crue ainsi que des réserves hydriques.        est en train d’être abandonnée au profit de la
Ce type de culture ne demande aucun investissement.              culture irriguée qui concentre tous les inves-
Compte tenu des retards dans la collecte des statistiques        tissements.
au niveau de ce type de culture, seules les productions
de 2015 sont disponibles. Ainsi, en 2015, les produc-
tions sont réparties comme suit selon les spéculations.

Tableau 3 : Superficie exploitée, production et rendement en 2016

      Spéculation            Superficie exploitée           Production (tonnes)        Rendement (kg/ha)
        Sorgho                       130                            32                       250
         Niébé                        80                            80                       100
         Maïs                        800                           328                       410
        Patate                        70                            77                      1 100

Source : DRDR, 2016

                     RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-Louis                                                     13
CULTURE SOUS PLUIE
 Ce type de culture dépend fortement          Figure 4 : Culture pluviale : Productions en tonnes selon les campagnes
de la pluviométrie, ce qui témoigne de
son caractère aléatoire. Cependant, pour
la campagne 2015-2016, avec le défi-
cit pluviométrique noté, seuls 19 685
ha ont été exploitées. L’exploitation des
terres est très faible compte tenu de la
superficie de terres disponibles pour
ce type de culture (Zone Diéry qui oc-
cupe 70% de la superficie régionale).

Sur le plan de la production, la cam-
pagne 2015-2016 a permis à la région de
produire 5 714 tonnes d’arachide, 3 177       Source : DRDR, 2016
tonnes de niébé, 3859 tonnes de man-
ioc et 18 514 tonnes de pastèque. Une           Dans le domaine de la réalisation, la SAED, à travers ses pro-
hausse est notée au niveau de toutes            jets en ancrage tels que le PRACAS, 3PRD, AIDEP, a permis
les productions par rapport à la cam-           l’aménagement de 2 686 ha de terres et la réhabilitation de 375
pagne précédente à l’exception de la            ha soit 3 061 ha de terres cultivables (45% des prévisions). Ceci
pastèque qui a enregistré une forte baisse.     a permis de porter le pourcentage de terres aménagées à 66.4%
Cette production pluviale ajoutée à la          soit seulement 1 point de retard par rapport à l’objectif du PSE.
production de la culture irriguée per-          Concernant la maintenance des adducteurs et émissaires de
mettra d’assurer une autosuffisance al-         drainage, 121 km de drainage et de faucardage ont été réalisés
imentaire au niveau de la région et de          sur une prévision de 119 km soit un taux de réalisation de 102%.
participer à alimenter le marché national.      Ceci a permis d’améliorer l’hydraulicité des axes hydrauliques
                                                du Delta et de la moyenne vallée, d’assurer la disponibilité de la
                                                ressource eau en quantité et en qualité pour les différentes cam-
            ACTIVITÉS ET AC-                    pagnes agricoles de l’année, les adductions en eau potable et le
            TEURS IMPLIQUÉS                     bétail et d’améliorer les services d’adduction et de drainage des
                                                exploitations agricoles desservies par ces axes hydrauliques. Dans
                                                le cadre de la maintenance des périmètres agricoles, les travaux
Les activités déroulées en 2016 dans le         d’entretien de périmètres ont permis de toucher une superficie
domaine agricole par les acteurs parties        globale de 1 120 ha, durant l’année 2016, sur des prévisions de 1
prenantes contribuent à atteindre les ob-       067 ha, soit un taux de réalisation de 105%. Egalement, dans le
jectifs fixés à la région en matière d’auto-    cadre du PRACAS 2, 3 353 ha ont été réfectionnés dans les deux
suffisance alimentaire. Ces activités sont      délégations. La maintenance des ouvrages de pompage n’est pas
l’œuvre de plusieurs acteurs dont la SAED       laissée en rade. En effet, en 2016, 73 stations de pompage soit
à travers tous ses projets et programmes,       167 pompes ont été maintenues et ont permis aux producteurs
la DRDR, l’USAID à travers son projet           de dérouler leurs campagnes dans les meilleures conditions.
Naatal Mbay, l’ARD à travers le PSDAR.
L’analyse des activités réalisées en 2016 L’appui à la mise en valeur des terres agricoles est marquée en 2016,
permettent de les répartir en quatre prin- par les financements accordés par les structures financières tels que
cipaux domaines. Il s’agit de la réalisation la CNCAS et des projets tels que le PRODES, le PSDAR, Bëy Dunde.
d’infrastructures et ouvrages hydroagri-
coles, de la maintenance des infrastruc-
tures et ouvrages hydroagricoles, de
l’appui à la mise en valeur agricole et du
renforcement des capacités des acteurs.

14                 RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-louis
Le PRODES, à travers sa composante renforcement              •l’insuffisance et la vétusté des aménagements
des dynamiques économiques locales et promotion              rizicoles ;
de l’emploi des femmes et jeunes, a démarché le fi-          •les difficultés de disposer des moyens financiers
nancement de 12 projets portés par 6 entreprises fa-         octroyés par l’Etat, dans le cadre du PRACAS ;
miliales, 3 GIE, 1 GPF, 1 SARL pour un nombre de 264         •la non effectivité de l’interdiction d’importation
personnes dont 170 femmes, 23 hommes et 71 jeunes.           de riz entier et de la suppression de la prime fixe
Des structures comme l’Agence Régionale du Crédit            sur l’électricité ;
Mutuel du Sénégal, le projet Naatal Mbaay, et la MEC         •l’insuffisance du matériel de travail du sol (tract-
PROPAS ont accepté d’accompagner ces promoteurs              eurs et offsets) ;
et de les financer à hauteur de 54 000 000 FCFA. Le          •la faiblesse du parc de moissonneuses-batteuses ;
PRODES a permis aussi la mise en place d’infrastruc-         •le retard dans la livraison et l’installation des
tures et équipements de soutien à l’économie locale          GMP du PUDC ;
au niveau du village de Tongor (3 poulaillers destinés       •les difficultés d’accès au crédit de campagne
aux femmes pour un montant de 2 905 569 FCFA, 2              (seulement moins de 30% des superficies cultivées
anciens puits du village refoncés, 1 étable commu-           sont financées par les banques) et au crédit d’équi-
nautaire, une parcelle de 2 ha de culture fourragère).       pements ;
Le PSDAR, piloté par l’ARD, a accompagné les ag-             •les difficultés de commercialisation du paddy et
riculteurs familiaux de 10 villages dans la com-             du riz blanc
mune de Fass Ngom et les GIE bénéficiaires de                •la faible pluviométrie ;
320 ha de terres aménagées dans les communes                 •le manque de petits matériels agricoles ;
de Ngnith, Gamadji Saré et Doumga Lao. Cet ac-               •l’absence de points de collecte pour la campagne
compagnement est constitué essentiellement à les             de commercialisation arachidière ;
réorganiser, à mettre en place des fonds de rou-             •le retard dans la mise en place des intrants agri-
lement, à rectifier les aménagements réalisés dans           coles ;pallier ces contraintes, des solutions ont été
                                                             Pour
la première phase du projet et à leur distribuer             identifiées par les acteurs locaux. Il s’agit prin-
des intrants pour le démarrage de leurs activités.           cipalement de la réfection et de l’entretien des
Dans le domaine du renforcement de capacités des             aménagements, de l’aménagement de nouveaux
acteurs, les activités du projet Naatal Mbaay ont per-       périmètres, de la réhabilitation des aménagements
mis de renforcer les capacités de 18 219 personnes           vétustes, la mise à disposition des moyens finan-
dont 20% de femmes. Les formations portent sur des           ciers destinés au PRACAS, l’effectivité des me-
thématiques autour du riz dont les itinéraires tech-         sures d’importation du riz entier et de la prime
niques du riz, le code de qualité du riz, l’utilisation du   fixe, le renforcement des GMP, la construction de
GPS, la cartographie et les bases de données. Ces for-       magasins de stockage de paddy, l’acquisition d’off-
mations sont dispensées aux réseaux (organisations           sets pour les tracteurs de marque John Deere, le
de producteurs et riziers) appuyées dans la région,          remboursement des crédits contractés à temps.
au nombre de 62 pour l’année 2016. Le projet Naatal
Mbay a, également, sponsorisé la participation de 15         En somme, le développement agricole régional
riziers de la vallée à la dernière édition de la FIDAK.      semble être en bonne voie pour répondre aux at-
Cequi a permis de vendre 267 tonnes de riz blanc pour        tentes nationales. Cependant un certain nombre
un montant de 74 324 950 FCFA et la commande de              de défis doivent être relevés pour contribuer beau-
778 tonnes pour un montant de 204 690 000 F CFA.             coup plus amplement à l’atteinte des objectifs. Ces
Concernant les défaillances de la région, on note            défis sont entre autres l’aménagement et la mise
un potentiel important de terres aménagées qui ne            en valeur des terres irrigables, l’instauration de la
sont pas encore mises en valeur (38%), une pro-              triple culture, la professionnalisation des agricul-
duction rizicole qui dépasse très peu la moitié de           teurs, la promotion d’un agrobusiness participatif.
la cible visée en 2015 (61%), une faible mise en val-
eur des terres de culture pluviale et de décrue, etc.
Ces défaillances sont souvent dues à des con-
traintes dont les plus importantes sont

                       RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-Louis                                                      15
CONTRIBUTION DE LA RECHERCHE-ACTION

                                              -        le développement, l’introduction et/ou l’adapta-
                                              tion d’une dizaine variétés de riz aromatiques, tolérantes
                                              au froid, à la salinité, aux ennemis des cultures, et à cy-
                                              cle court, dont les rendements sont supérieurs à 8 tonnes
                                              avec des pics de 11 tonnes. En plus, les tests culinaires ont
                                              montrés que certaines d’entre elles sont mieux appréciées.
                                              Elles seront proposées à l’homologation cette année ;
    La recherche-action dans le do-
                                              -        l’appui à la mise en place d’un système d’information
maine de l’Agriculture constitue un
                                              sur la filière et la commercialisation du riz local : des informa-
domaine pris en charge par l’Institut
                                              tions à temps réel sont disponibles sur l’offre et sa qualité (pad-
Sénégalais de Recherches Agricoles
                                              dy, riz blanc, taux d’humidité, variétés, localisation, prix, etc.) ;
(ISRA). Cette recherche-action se fait
                                              -        l’introduction et l’adaptation de variétés de blé à haut
à travers le Centre de Recherches Ag-
                                              rendement : 6 variétés de blé tendre et 7 de blé dur ont des
ricoles (CRA). L’objectif général de ce
                                              rendements de plus de 4 tonnes, supérieurs à ceux des témoins
centre est de contribuer au développe-
                                              locaux, avec des pics supérieurs à 6 tonnes. Leur adop-
ment d’une agriculture productive et
                                              tion à grande échelle permettra de diminuer sensiblement
compétitive, capable d’assurer l’autosuf-
                                              les importations de farine destinée à la fabrication du pain ;
fisance alimentaire, la réduction de la
                                              -        le développement d’un outil d’aide à la déci-
pauvreté et l’augmentation des richess-
                                              sion basé sur les TIC avec IRRIWEST, qui permet, sur
es dans le cadre des objectifs fixés par
                                              la base d’informations agro-météorologiques, d’une cul-
l’état (PSE/PRACAS), et dans le respect
                                              ture donnée, et des conditions de la parcelle, de recev-
de l’environnement. Le programme
                                              oir des recommandations sur les doses adaptées d’irriga-
de recherche est axé autour de cinq
                                              tion, de fertilisation, et de gestion des ennemis des cultures ;
thématiques avec chacune un groupe
                                              -        la diffusion à large échelle de la technologie du Place-
de chercheurs multidisciplinaires. Les
                                              ment Profond de l’Urée super granulée (PPU) en semis di-
thématiques sont i) l’intensification de
                                              rect (à la volée) : les plus-values de rendement ont varié
la riziculture ; ii) la diversification des
                                              de 760 kg/ha (Pratique Paysane) à 1520 kg/ha (PPU). On
cultures ; iii) l’amélioration des sys-
                                              note également une baisse moyenne des couts de produc-
tèmes de production ; iv) l’environne-
                                              tion de 18%, une hausse de 20% des marges brutes et un
ment institutionnel et dynamique
                                              gain de revenu annuel de 217 158 FCFA pour le riziculteur ;
des filières ; v) la gestion durable des
                                              -        le renforcement des capacités des artisans construc-
ressources et des espaces ruraux.
                                              teurs pour la fabrication d’applicateurs de granules pour le
Ces recherches ont permis d’obte-
                                              Placement Profond de l’Urée qui permet de diminuer sen-
nir des résultats importants dont :
                                              siblement la pénibilité et d’économiser beaucoup de temps ;
                                              -        le renforcement des capacités des femmes
                                              étuveuses (l’étuvage du riz permet de fixer les élé-
                                              ments nutritifs sur la graine et de vendre plus cher) ;
                                              -        la production de semences de pré base
                                              de riz et d’arachide (voir VI. Autres Activités)

16                   RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-louis
Dans le cadre de la production de semences de pré                 D’autres services sont également offerts par le
 base, le CRA a produit, en 2016, pour l’arachide,                 CRA. Il s’agit de la formation et du renforce-
 103 tonnes de semences et pour le riz, 50 tonnes. La              ment des capacités de techniciens, conseillers
 production de ces semences certifiées contribue au                agricoles et producteurs ; des vacations des
 moins pour 35% des rendements au niveau nation-                   chercheurs dans les grandes écoles et universi-
 al. Le CRA héberge également, à Ndiol, la produc-                 tés du pays dont l’UGB et l’UCAD ; des analyses
 tion de semences d’oignon menée par le Centre pour                de sols au profit des producteurs ; des tests d’ef-
 le Développement de l’Horticulture (ISRA/CDH).                    ficacité biologique des pesticides pour l’agro-
                                                                   business, de l’évaluation socioéconomique de
                                                                   projets et diverses activités de consultance.

CONTRIBUTION DE
L’AGRO-INDUSTRIE

  L’agro-industrie constitue un maillon essentiel dans
  le développement d’une agriculture nouvelle et por-
  teuse de croissance. En effet plusieurs sociétés se sont
  installées dans la région et apportent une plus-value
  réelle dans la création d’emplois mais aussi de la valeur
  ajoutée. Ces sociétés sont entre autres CSS, GDS, SCL,
  CASL, SEN INDIA, SOCAS, SENHUILE, VITTAL,
  WAF. Ces dernières ont contribués en 2015 à hauteur
  de 3 280 tonnes de riz, 135 000 tonnes de sucre, 45 350
  tonnes de fruits et légumes, 11 000 tonnes de tomate, 1
  972 tonnes de maïs et 240 tonnes de pomme de terre.
  En plus de cette production, les entreprises affiliées à l’As-
  sociation Vallagri ont permis de donner de l’emploi à plus         Cependant, il serait important de noter
  de 15 000 hommes et femmes. Ces derniers sont formés               le manque de transfert de compétences.
  aux techniques de pointe de la production. Une dotation            En effet, malgré la présence de ces so-
  de compétence est aussi faite en amont et le transfert est         ciétés qui font des produits aptes à l’ex-
  assuré par le personnel souvent issu du milieu agricole.           portation, les agriculteurs locaux peinent
  Avec une masse salariale dépassant les 3 milliards de              toujours à faire des produits de qualité.
  FCFA, ces entreprises contribuent à relever le pouvoir             Une collaboration étroite entre ces so-
  d’achat des ménages et à augmenter le chiffre d’affaires           ciétés et les populations locales doit être
  des commerçants locaux. En dehors de ces emplois di-               envisagée afin d’améliorer la production.
  rects, d’autres emplois se créent autour de ces entreprises.
  Aussi, les entreprises agro-industrielles de Val-
  lagri      donnent      des     quantités      importantes
  des résidus de leurs cultures aux éleveurs.

                       RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-Louis                                                            17
ELEVAGE

          RAPPEL DES OBJECTIFS ET INDICATEURS DE DÉVELOPPEMENT
             ..............................................................................................................................................................

Le PTIP 2015-2017 consacre à l’élevage des objectifs à atteindre pour l’amélioration des performances du
secteur. Il s’agit d’un objectif général qui vise à améliorer la productivité et la compétitivité des filières an-
imales pour la satisfaction des besoins nationaux en protéines et en produits laitiers à travers l’intensifica-
tion, la modernisation et la compétitivité de l’élevage. Pour la réalisation de cet objectif général, les actions
suivantes sont prévues durant cette période :

                                                                                              -         la création d’infrastructures de collecte,
•le renforcement de la protection zoo sani-
                                                                                              de transformation, de conservation et de com-
taire et l’amélioration du potentiel génétique
                                                                                              mercialisation de la production animale avec
du cheptel par la poursuite du programme de
                                                                                              une meilleure intégration dans la filière indus-
protection zoo sanitaire, ainsi que la réorienta-
                                                                                              trielle ;
tion du programme d’insémination artificielle;
                                                                                              -         une meilleure structuration des seg-
•la sécurisation du bétail grâce à l’application
                                                                                              ments industriels et familiaux des filières lait
des nouvelles mesures pénales et au démar-
                                                                                              local, bétail-viande et aviculture, ainsi que des
rage du programme d’identification du bétail ;
                                                                                              cuirs et peaux ;
•l‘intégration de l’aménagement pastoral dans
                                                                                              -         le renforcement du cadre réglementaire
les activités de développement de l’élevage ;
                                                                                              notamment par l’adoption des textes sur le
•la mise en place d’un système de finance-
                                                                                              pastoralisme (mise en œuvre du code pastoral,
ment adapté aux besoins du sous-secteur ;
                                                                                              législation alimentaire) ;
                                                                                              -         le développement de la structuration
                                                                                              des filières animales en chaînes de valeur com-
                                                                                              pétitives, le renforcement de la formation des
                                                                                              acteurs et l’amélioration de la disponibilité des
                                                                                              données statistiques.

18                     RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-louis
Avec un investissement estimé à 41,951 milliards de F             Pour participer à la réalisation de
CFA, la mise en œuvre de ces actions repose sur des projets et       ces objectifs fixés au niveau national
programmes pluriannuels dont le Programme de Renforce-               et régional, plusieurs projets et pro-
ment de la Protection Zoo sanitaire, l’Appui à la lutte contre       grammes sont développés dans la ré-
le vol de bétail, le Programme de construction et de réhabil-        gion. C’est entre autre le programme
itation des abattoirs, le Projet d’Appui au Développement de         de vaccination du cheptel, le Pro-
la Filière Laitière, le Projet de Développement de l’Aviculture      gramme Spécial d’Insémination Artifi-
Familiale, le Programme d’Appui au Pastoralisme au Sahel,            cielle (PSIA), le projet Développement
le Projet d’Acquisition du matériel Agricole et agropastoral.        d’une Résilience à l’Insécurité Alimen-
La région, qui constitue l’une des zones les plus importantes en     taire Récurrente au Sénégal (DRIARS),
matière d’élevage avec un vaste espace dédié (70% du territoire      l’AIDEP, le PRAPS et le SOS SAHEL.
régional), peut permettre d’atteindre les résultats escomptés.
En plus, avec la présence du CIMEL de Mbakhana, l’expertise
semble déjà acquise pour une professionnalisation des filières
animales. L’amélioration de la santé animale, étant un objec-
tif important, l’Etat du Sénégal a fixé un certain nombre d’in-
dicateurs dans le cadre de la vaccination. Il s’agit de vacciner :

-50%   des    petits   ruminants   contre    la  peste    ;
-80% des bovins contre la dermatose nodulaire contagieuse ;
-50% des bovins contre la péripneumonie contagieuse ;
-50%    des     équins     contre   la    peste    équine.

                     RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-Louis                                                  19
SITUATION DU DÉVELOPPEMENT
                             RÉGIONAL
                  ................................................................................................................................................

  L’effectif du cheptel de la région, en 2016, est estimé                                        Cette hausse peut être expliquée par la bonne
  à 375 042 bovins, 580 470 ovins, 391 384 caprins et                                           pluviométrie constatée en 2015 et la demande
  732 camelins contre respectivement 352 959 bovins,                                            croissante de la population. La plus grande par-
  531 421 ovins, 360 744 caprins et 24 161 camelins en                                          tie de cette production (75%) est assurée par les
  2015 soit des hausses des bovins, des ovins et des cap-                                       bovins. Elle représente 2% de la cible du PSE en
  rins respectivement 6%, 9% et 8% et une grosse baisse                                         2016 qui est de 266 000 tonnes au niveau national.
  chez les camelins de 97%. L’effectif des volailles, quant
  à lui est estimé à 1 269 900 sujets soit une hausse                                           La production laitière globale est passée de 6 919
  de 12% par rapport à 2015. Il représente 10% du                                               270 litres en 2015 à 7 047 250 litres en 2016 soit
  cheptel national et, est ainsi réparti entre les dépar-                                       une hausse de 18%. Cette production constitue
  tements : 1 236 500 têtes à Dagana, 1 037 072 têtes                                           2% de l’objectif fixé par le PSE (405 millions de li-
  répertoriées à Podor et 343 956 têtes à Saint Louis.                                          tres). Cette augmentation de la production pour-
  La région dispose d’un important stock infrastruc-                                            rait être liée à l’accroissement de la production des
  turel et de services pour le développement de l’élevage.                                      différentes zones de production notamment les
  Il s’agit principalement des 66 forages pastoraux dont                                        départements de Dagana et de Podor et la bonne
  20 en état de délabrement, 89 parcs à vaccination, 24                                         pluviométrie. La majorité de cette production soit
  abattoirs et aires d’abattage, 14 marchés de bétail dont                                      60% est destinée à la consommation domestique.
  le grand marché sous régional de Thillé Boubacar, des
  services d’élevage au niveau régional et départemen-                                          En ce qui concerne la production de cuirs et
  tal, du CIMEL, etc. Ce potentiel a permis le dévelop-                                         de peaux, elle est estimée respectivement 12
  pement d’initiatives telles que l’expérimentation des                                         316 et 190 935 unités en 2016 contre 16 895 et
  plantes fourragères et de l’insémination artificielle                                         128 737 unités en 2015. Une baisse de 27% est
                                                                                                notée au niveau des cuirs et une hausse de 48%
  Les produits de l’élevage sont essentiellement con-                                           au niveau des peaux. Cette production est sou-
  stitués de la viande, du lait, du cuir et des peaux. La                                       vent destinée à alimenter le marché national.
  production de viande, en 2016, est de l’ordre de 5
  915,7344 tonnes contre 3 741,7345 tonnes en 2015.
  Une hausse de 58% est notée entre 2015 et 2016.

Figure 5 : Effectifs du cheptel en 2015 et 2016

Source : Service de l’élevage, 2016

20                           RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-louis
ACTIVITÉS ET ACTEURS IMPLIQUÉS
           .............................................................................................................................................
 L’élevage régional a réalisé des performances énormes en termes d’augmentation de l’effectif du cheptel,
 de la production de viande, de lait et de peaux. Ces performances sont le résultat de la combinaison des
 interventions de l’Etat à travers divers projets et programmes, mais aussi l’implication d’acteurs dy-
 namiques dans le secteur tels que les organisations de producteurs, les services techniques de l’élevage et
 le CIMEL.
 Les campagnes de vaccination constituent une des activités les plus importantes déroulées par le service
 de l’élevage. En effet, en 2016, des objectifs de vaccination ont été assignés à la région. Sur ce, en ce qui
 concerne la lutte contre la peste des petits ruminants, 238 743 ovins et caprins ont été vaccinés soit un
 gap de 23,24 point par rapport à l’objectif de 50%. Pour la dermatose nodulaire contagieuse bovine, 253
 248 bovins ont été vaccinés avec un gap de 8,25 point par rapport à l’objectif de 80%. La lutte contre la
 péripneumonie contagieuse bovine et la peste équipe ont réalisé des performances énormes car ayant
 dépassé largement les objectifs de vaccination assignés. Pour la première, 253 248 bovins ont été vac-
 cinés soit 21,75% de plus par rapport à l’objectif et pour la seconde, 7 350 équins ont reçu leur vaccina-
 tion soit un surplus de 9,76% par rapport à l’objectif. Cette année, l’Etat a mis en place des subventions
 pour les vaccins de 5 maladies dont 4 répertoriés dans la région

Le Programme Spécial d’Insémination Arti-                                                Des expérimentations en culture fourragère
ficielle (PSIA) a permis l’insémination de 71                                            sont faites sur 500 m2 au niveau du CI-
vaches sur les 154 prévus. D’autres activités                                            MEL avec la plante dénommée pénnisétum.
d’insémination ont été déroulées et ont per-                                             Des activités de renforcement des capacités des ac-
mis de toucher 103 vaches au niveau du dépar-                                            teurs de l’élevage ont été organisées et ont portés es-
tement de Podor et 21 au niveau du CIMEL.                                                sentiellement sur les techniques de transformation
En plus, l’Etat a appuyé les éleveurs de la région                                       du fromage « boudi Kosam », les techniques d’avi-
dans l’alimentation du bétail avec 360 tonnes                                            culture traditionnelle, d’embouche bovine et ovine,
d’aliments, dans l’accès au financement avec 120                                         la conduite d’une bergerie/chèvrerie et sur l’avicul-
éleveurs financés pour un montant global de 215                                          ture moderne. Ces formations, au nombre de 22,
millions dans le département de Podor et dans                                            ont touchées 1 090 personnes dont 94% de femmes.
l’organisation des éleveurs avec la mise en place de                                     Quelques difficultés ont été notées, cependant,
2 coopératives laitières et d’une plateforme d’in-                                       dans le déroulement des activités. Il s’agit prin-
novation laitière dans le département de Dagana                                          cipalement de l’insuffisance et de la vétusté des
Dans le cadre de l’amélioration des races, 2 femelles                                    moyens logistiques, des difficultés de produc-
gestantes de race Montbéliarde, 3 femelles Guzéra                                        tion de statistiques, du manque d’infrastructures,
gestantes, 3 femelles Guzéra vides, 1 male adulte                                        des difficultés d’abreuvement du bétail, du faible
et 1 jeune male tous de race Guzéra ont été intro-                                       niveau d’organisation des OPE, de la faiblesse
duit dans le département de Saint-Louis. Egale-                                          des pluies et de la fréquence des feux de brousse.
ment, 11 moutons locales ont été croisés avec un «
ladoum », 400 coqs raceurs distribués avec un ap-
pui en construction de 10 poulaillers par le CIMEL.
                                                                                                                                      Taux de couverture vac-
Maladies                               Effectifs totaux                               Objectifs                                       cinal
Peste des petits rumi-
nants (PPR)                            892 165                                        50%                                             26,76%
Dermatose nodulaire
contagieuse bovine
(DNCB)                                 352 959                                        80%                                             71.75%
Péripneumonie contag-
ieuse bovine (PPCB)                    352 959                                        50%                                             71.75%

Peste équine (PE)                      12 300                                         50%                                             59.76%

                            RAPPORT REGIONAL 2016/ Saint-Louis                                                                                             21
PÊCHE
                   RAPPEL DES OBJECTIFS ET INDICATEURS DE
                              DÉVELOPPEMENT
          .......................................................................................................................................................................
La pêche constitue un secteur à forte valeur ajoutée au                                          Les investissements publics programmés durant la
niveau du Sénégal. C’est pourquoi, l’Etat lui confère une                                        période triennale 2015-2017 s’élèvent à 23,931 mil-
place importante dans les politiques de développement.                                           liards de FCFA, soit 3,4% du montant prévu dans
Il contribue à la création de richesses et d’emplois ainsi                                       le secteur primaire. Les principaux projets et pro-
qu’à la sécurité alimentaire. La région, classé deuxième en                                      grammes prévus dans le sous-secteur sont :
matière de pêche après celle de Thiès bénéficie naturelle-                                       -le programme d’appui à la pêche artisanale en Af-
ment d’une attention particulière dans les projets et pro-                                       rique de l’ouest (PRAO) ;
grammes mis en œuvre dans le sous-secteur. Ouverte sur                                           -la seconde phase du programme de 26 chaînes de
l’océan atlantique, et limitée au nord par le fleuve Sénégal                                     froid ;
et ses défluents, au sud par le lac de Guiers, elle cumule la                                    -le programme de développement de la pêche conti-
pratique de la pêche maritime et de la pêche continentale.                                       nentale ;
Dans le cadre de la mise en œuvre du PSE,                                                        -le programme de développement des aires marines
le gouvernement a déjà posé des actes déci-                                                      protégées ;
sifs dans la conduite des réformes axés sur :                                                    -le programme de gestion durable des ressources ha-
•la définition de nouvelles conditions d’ac-                                                     lieutiques ;
cès et la maîtrise des capacités de capture ;                                                    -la seconde phase du Projet de Gestion Intégrée
•l’amélioration de la gouvernance du sous-secteur ;                                              des Ressources en Eau du bassin du fleuve Sénégal
•le       renforcement        des       moyens        opéra-                                     (PGIRE 2) ;
tionnels de la surveillance des pêches ;                                                         -le programme National de Renforcement de la Sécu-
© la mise en œuvre de politiques de conserva-                                                    rité en Milieux Maritime et Fluvial ;
tion de la ressource et de l’environnement marin ;                                               -le programme de la Subvention des gilets de sau-
la restructuration industrielle et la mise aux normes en                                         vetage ;
amont de la filière ;                                                                            -le programme National de Subvention des moteurs
•le développement de la pêche continentale et de l’aqua-                                         hors-bords de la Pêche Artisanale.
culture.

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