Festival Eldorado #6 Revue de Presse Du mardi 26 au samedi 30 avril 2022 - theatredelorient.fr
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LE FESTIVAL ELDORADO #6 Eldorado Théâtre(s), n°29, printemps 22 Les jeunes Quévenois découvrent le Festival Eldorado Le télégramme, 7 avril 2022 Quéven. Devenir acteur le temps d’un festival Ouest-France, 13 avril 2022 Eldorado, ce festival que les jeunes adorent Pierre Wadoux Ouest-France, 13 avril 2022 Dossier de la rédaction Festival Eldorado Rodolphe Dana : « voir des spectacles c’est aussi renouer avec le présent » Toutelaculture.com, 19 avril 2022 Un Eldorado pour la jeunesse Marjorie Bertin Transfuge, 21 avril 2022 Festival Eldorado : au Grand théâtre de Lorient, l’errance se met en scène Stéphane Guihéneuf Le télégramme, 21 avril 2022 Annonce du Festival Sortie de secours, 21 au 27 avril 2022 Au Kfé métiers du spectacle, des professionnels du théâtre à la rencontre des jeunes lorientais Le télégramme, 23 avril 2022 Au Grand théâtre de Lorient, le festival Eldorado est Lancé Le télégramme, 27 avril 2022 Festival Eldorado#6 2
Eldorado 6 . Quand le spectacle vivant rencontre la pratique artistique et le public jeune Sarah Franck Arts chipels, 29 avril 2022 Ne pas finir comme Roméo et Juliette Véronique Hotte Hotello, 29 avril 2022 Eldorado, un Festival lorientais tout public Olivier fregaville-Gratian d’Amore L’Oeil d’Olivier, 29 avril 2022 Vous m’en direz des nouvelles Marjorie Bertin RFI, 29 avril 2022 Les collégiens d’Émile-Mazé participent au festival Eldorado de Lorient Le télégramme, 29 avril 2022 À Lorient, le Festival Eldorado se met à l’heure de la jeunesse Antoine Sarrazin Options - Le journal de l’Ugict CGT, 22 avril 2022 Festival Eldorado : Un festival par et pour la Jeunesse au CDN de Lorient Laurent Schteiner Letheatre.online, 30 avril 2022 Festival Eldorado : « Ma vie est un clip » de Marinette Dozeville au CDDB de Lorient Laurent Schteiner Letheatre.online, 30 avril 2022 La chanson [reboot] Véronique Hotte Webtheatre, 30 avril 2022 Festival Eldorado#6 3
Les jeunes Quévenois découvrent le Festival Eldorado letelegramme.fr/morbihan/queven/les-jeunes-quevenois-decouvrent-le-festival-eldorado-07-04-2022- 12977383.php 7 avril 2022 Publié le 07 avril 2022 à 12h03 Mathias, Alexandra, Maria et Valentin préparent le festival Eldorado du Théâtre de Lorient, ils ont tapé à la porte du Pôle jeunesse pour inviter les jeunes Quévenois à venir le découvrir. Le Festival Eldorado animera le Théâtre de Lorient, du 26 au 30 avril. Les responsables du lieu et du club Eldo seront au Pôle jeunesse, dans l’après-midi du 15 avril, pour présenter l’évènement qui ressort enfin des cartons après deux ans d’annulation. Depuis 2015, les Quévenois prennent souvent la route de Lorient pour s’installer dans les fauteuils et découvrir des pièces. Le festival sera donc une belle occasion d’en découvrir plus, de faire connaissance avec le groupe du club qui animeront des ateliers et, pourquoi pas, de s’y investir les années à venir. 1/1
Quéven. Devenir acteur le temps d’un festival ouest-france.fr/bretagne/queven-56530/devenir-acteur-le-temps-dun-festival-891cf7a8-bb05-45ea-9a19- 5421e13f5d15 13 avril 2022 Le théâtre de Lorient et le pôle jeunesse de la Ville sont partenaires et se coordonnent pour recruter des jeunes de 15 à 25 ans pour le festival Eldorado, du 26 au 30 avril. | OUEST-FRANCE Publié le 13/04/2022 à 05h27 « Avec la crise sanitaire, ça fait maintenant deux ans que le festival n’a pas eu lieu. Nous avons besoin et nous avons hâte de reprendre ce festival Eldorado réalisé par les jeunes et pour les jeunes. De nombreuses activités sont proposées : théâtre, danses, musiques, photos, jeux de société et arts plastiques. Le premier partenariat de recrutement avec le pôle jeunesse de Quéven date de 2016 », explique Alexandra Olivier, secrétaire générale du théâtre. Valentin et Mathis, deux jeunes issus de ce recrutement local, ne cachent pas les possibilités qui s’ouvrent aux jeunes par le biais d’une telle participation et apprécient d’avoir fait le festival avec des acteurs avant de devenir eux aussi élèves au théâtre de Lorient. " Nous jouerons dans la pièce Errance. " Le festival sera marqué par deux temps forts : mercredi 27 et samedi 30 avril, de nombreuses animations et rencontres ainsi que des ateliers. Le parvis deviendra, de 14 h à 19 h, un lieu de fête et de détente. Pour participer à ce festival Eldorado, le théâtre de Lorient accueille les personnes intéressées vendredi 15 avril, à 16 h, sur un stand au pôle jeunesse de Quéven. 1/2
Lorient Ouest-France Mardi 19 avril 2022 Eldorado, ce festival que les jeunes adorent Des idées de sorties cette semaine Du 26 au 30 avril, au Grand Théâtre et au CDDB, la sixième édition du festival Eldorado propose des Balade contée, théâtre, arts de la rue, patrimoine, conférences, spectacles où les jeunes comédiens sont les moteurs d’une création théâtrale enthousiasmante. humour… Des pistes de sorties à suivre cette semaine. L’événement « Ma vie est un clip », de Marinette Dozeville. | PHOTO : ALAIN JULIEN Du théâtre à Quai 9, à Lanester, avec le Studio théâtre national Wallonie-Bruxelles. | PHOTO : STUDIO THÉÂTRE NATIONAL WALLONIE-BRUXELLES, Six spectacles dont plusieurs créa- tions originales, des ateliers gratuits, Balade contée Arts de la rue des temps forts comme ce marché « Chanson Reboot », de Tiphaine Raffier, artiste associée au Théâtre de Lorient. | PHOTO : SIMON GOSSELIN Les Jardins Bleus est un projet de sen- Le Mâle adroit est un spectacle pour des créateurs, un photomaton, la dif- sibilisation au vivant qui met en valeur toute la famille. Performances, fusion de capsules vidéo et audio, un cie dans la forêt. Ce père aimant leur nécessité de danser et le corps héroï- deux rives avaient en commun, les parcs de Lorient. À travers des bala- humour et interaction au programme, café-librairie, un plateau radio et des donne une éducation peu conven- que qui jubile tout seul dans son c’était leur propagande… » des contées sonores et poétiques. jonglerie, magie et clowneries en émissions en direct avec le concours tionnelle qu’il souhaiterait « fantasti- salon. Élan vital, irréfléchi, plaisir soli- Ce mardi, à 15 h, rendez-vous au sont les ingrédients. de Radio Balises. Auxquels s’ajou- que ». Un spectacle pour neuf jeunes taire, danser chez soi, se barrer de sa Vendredi 29, à 21 h, samedi 30, à pied de la statue Auguste Brizeux, Jeudi, de 17 h à 18 h, place Notre- tent, sur le parvis du Grand Théâtre, amateurs de 10 à 22 ans, librement tête, se barrer dans son corps jusqu’à 18 h, au CDDB. parc Chevassu, à Lorient. Dame, à Larmor-Plage. Gratuit. un espace chill, des transats, des jeux inspiré du film Captain Fantastic, de ne plus savoir où on est… en bois, mais aussi pour les gour- Matt Ross. Ne pas finir comme Roméo et Juliet- Numérique Musiques du monde mands un vélo-smoothie, un bike- Mercredi 27, à 20 h, au CDDB. te, par La Cordonnerie. Ce n’est pas Imprimer des personnages de jeux Avec Gwennyn, une odyssée celtique truck et un glacier… Mardi 26, à 20 h, mercredi 27, à vraiment Vérone, mais c’est une vidéo rétrogaming avec les impriman- à travers un océan de rêves éveillés et Voici le menu complet et savoureux 14 h 30 et18 h, au Grand Théâtre. La Chanson [Reboot], de Tiphaine impossible idylle. Ce sont deux tes 3D. d’émotions battus par les grands du festival Eldorado, sixième du nom. Raffier. Barbara, Pauline et Jessica amants, mais ce ne sont pas vraiment Ce mardi, de 14 h à 16 h 30, mer- vents d’Ouest. Elle a convié le bagad À déguster sans modération ni temps Robins – Expérience Sherwood, par sont amies d’enfance et vivent à Val- Juliette et Roméo. Une championne credi, de 14 h à 16 h 30. Médiathè- de Lann-Bihoué pour cette aventure. morts, du 26 au 30 avril. Le collectif Grand Cerf Bleu. Ce der- d’Europe, ville nouvelle, artificielle, au de ping-pong et un projectionniste, que François-Mitterrand, à Lorient. Vendredi, à 20 h 30, à Océanis, à Pour Alexandra Olivier, directrice nier pose la question d’un Robin des décor de carton-pâte. Sélectionné Romy est invisible, Pierre est visible. Gratuit. Inscription au 02 97 84 33 60. Plœmeur. Tarif : 28 €, réduit : 21,50 €, adjointe du Théâtre de Lorient, bois d’aujourd’hui, interroge le désir pour un concours, le trio répète un Une histoire qui fait exister deux mon- 8-15 ans : 15 €. Contact : « Eldorado est un grand moment de de transgression, la nécessité de réin- spectacle de sosies d’Abba… « Lors- des que tout oppose. Une fable sur- Patrimoine 02 97 86 41 05, retrouvailles, après deux années venter des modèles et les valeurs que j’ai écrit La Chanson, raconte naturelle et politique. Les femmes et les hommes de la Pré- d’interruption… Nous avons eu le économiques, politiques ou structu- Tiphaine Raffier, artiste associée du histoire étaient des artistes. Sculptu- Théâtre bonheur de retravailler sur ce projet relles de notre société. Quand le récit Théâtre de Lorient, je me tenais sur Vendredi 29, à 19 h, samedi 30, à re, peinture, poterie, bijoux. Ateliers Êtes-vous heureux ? À partir de cette participatif avec l’ensemble de nos d’aventures rencontre l’actualité dans un pont suspendu entre deux rives. 20 h, au Grand Théâtre. de création à 10 h 30, art rupestre et question intentionnellement naïve, partenaires lorientais, dont l’École une ambiance festive et impertinente. D’un côté, on trouvait la séduction céramique ; à 15 h, poterie : réalisa- Jean Rouch et Edgard Morin tissaient supérieure d’arts, le Conservatoire, de Disney, la science du récit et de Pierre WADOUX. tion d’une lampe à huile ou à graisse le canevas de Chronique d’un été, les lycées et collèges, le Bureau info Mardi 26, à 18 h, jeudi 28, à 20 h, l’entertainment, la nostalgie carton- et métier à tisser : tissage de la laine. photographie estivale d’une société jeunesse, l’atelier philo Philomène au Studio du Grand Théâtre. pâte de l’enfance pour toujours. […] Eldorado. Du mardi 26 au samedi Mercredi, à 10 h 30 et 15 h, à l’Hôtel française en pleine mutation à l’aube et bien d’autres. Ce qui est mar- Sur l’autre rive, on trouvait la révolu- 30 avril. Toutes les infos sur le festival Gabriel, enclos du port, à Lorient. des années 60. quant chez les plus jeunes, c’est ce Errance, de Marie-Hélène Roig. Un tion anarchiste, le monde de l’expé- sur www.theatredelorient.fr. Tarifs : Tarif : 4 €. Contact : 02 97 02 23 29, Vendredi, à 20 h, Quai 9, à Lanes- désir de reprendre le chemin du thé- projet participatif du Théâtre de rimentation artistique. Ce que ces 10 € et 5 €. patrimoine@mairie-lorient.fr ter. Payant. Contact : 02 97 76 01 47, âtre et du spectacle. C’est enthou- Lorient destiné aux adolescents. En siasmant. » 2021-2022, le stage ado a été mené Conférence Conférence-débat par Marie-Hélène Roig, artiste du Col- Animée par Dominique Allain, sur son Après les nombreux scandales qui ont Le club Eldo lectif Artistique. « L’errance est une ouvrage Ces noms bretons si insolites. ébranlé l’Église, un journaliste et une Au cœur de ce club né autour d’Eldo- invitation au voyage, décrit Marie- Proposée par Emglev Bro an Oriant. universitaire catholiques suggèrent rado, les jeunes sont donc totalement Hélène Roig. J’aimerais arpenter les Mercredi, à 18 h 30. Bâtiment D, des réformes pour un catholicisme impliqués pour construire et inventer chemins noirs sur un bateau ivre et salle audio, Cité Allende, 12, rue Col- moins dogmatique et plus incarné. ce festival qui leur ressemble. faire le récit d’une itinérance imagi- bert, à Lorient. Gratuit. Contact : Vendredi, à 20 h, église Sainte-Thé- Accompagnés par l’équipe du Thé- naire et poétique. Être en quête, 02 97 21 37 05. rèse-de-Keryado, à Lorient. Tarif : âtre de Lorient, ils en pilotent l’organi- errer, s’égarer, faire fausse route… » libre. sation, en déclinent l’animation radio- Jeu de piste phonique et vidéo tout en diffusant Mardi 26, à 16 h 30, mercredi 27, à Avec un médiateur de la Maison de la Humour sur les réseaux sociaux. Sur place, ce 13 h et 16 h 30, au 1er étage du Grand Mer : parti au large de Groix, un Stéphane et Laurent présentent leur sont eux qui font vivre les temps forts Théâtre. Gratuit, sur réservation marin-pêcheur rentrera au port en fin two-man show improvisé et font toute du festival. auprès de la billetterie. de journée. Il propose aux enfants de une histoire de votre histoire. sillonner le port et leur confie de nom- Vendredi, à 20 h à 22 h, au Vinocra- Les créations et spectacles Ma vie est un clip, chorégraphie breuses missions. Réservation obli- te, 24, rue Paul-Guieysse, à Lorient. Et nos enfants seront des philoso- de Marinette Dozeville. Ma vie est un gatoire. Gratuit. Réservation avant le 22 avril. phes rois, création d’Antoine Kahan. clip explore la pulsion dansante, Jeudi, de 9 h 45 à 11 h 45, à Lorient. Contact : 02 97 21 32 24, Ben et ses six enfants vivent en autar- notre relation au lâcher-prise, la Errance de Marie-Hélène Roig, du Théâtre de Lorient. | PHOTO : ENZO BERTHIER Tarif 6,50 €. Contact : 02 97 84 78 00, 06 68 39 23 44. HABILLEUR OFFICIEL SAINT JAMES félicite l’ensemble des participants et remercie les bé- névoles du Spi Ouest-France - Banque Populaire Grand Ouest 2022 ! www.saint-james.com en partenariat avec
DOSSIERS de la rédaction toutelaculture.com/spectacles/rodolphe-dana-voir-des-spectacles-cest-aussi-renouer-avec-le-present 15 avril 2022 1/6
Rodolphe Dana : « voir des spectacles c’est aussi renouer avec le présent » 15 avril 2022 | PAR Amelie Blaustein Niddam Pour la sixième fois, le Festival Eldorado se tiendra du 26 au 30 avril au Théâtre de Lorient. Un festival par et pour la jeunesse, ouvert, participatif, décontracté, enthousiaste, libre, porté par les jeunes. Rodolphe Dana nous parle de ce moment aussi fort qu’un rêve. Dates, élections, guerre, Covid n’est-ce pas bizarre de préparer un festival dans un tel contexte, l’Eldorado semble loin n’est-ce pas ? Lors de ces deux dernières années, nous n’avons pas pu faire de festival. Cela a laissé des traces, avec les jeunes intervenants bien sûr, mais plus largement avec le public. Le retour dans les salles est encore un peu timide, un peu balbutiant. Ajoutez à cela la guerre, les spectateurs qui ont aussi pris des habitudes culturelles différentes, et si l’on ajoute Netflix et les plateformes, cela crée plutôt un sentiment de repli sur soi. Je ne sais pas combien de temps cela va durer ; c’est difficile parce qu’on n’a pas de recul, on est en plein dedans. Quel peut être l’apport du théâtre dans ce marasme ? Ce que l’on s’efforce de faire au théâtre c’est de continuer à se battre et de continuer à croire au fait que l’art, les pièces de théâtre, les histoires qu’on raconte sont importants et sont nécessaires. Ce sont dans ces lieux où le théâtre se donne que nous pouvons partager des émotions, être en désaccord, poser des questionnements, révéler des doutes, des inquiétudes. Je pense que nous sommes vraiment à un virage suite à ces deux années et le contexte que vous avez évoqué. Nous avons besoin des politiques publiques, d’un accompagnement sérieux de la part des collectivités et des tutelles. Que ces politiques permettent au théâtre de continuer d’occuper une place dans la cité et dans la société. La chute de la lecture va de pair avec l’omniprésence des appareils numériques qui prennent une place dans nos vies. Nous sommes à un tournant culturel par rapport à présence de l’art dans notre société. C’est pour ça que je suis autant attaché à ce festival-là, parce que les jeunes qui participent sont le public d’aujourd’hui, mais surtout le public de demain. Je pense qu’il y a un enjeu considérable à les familiariser avec le théâtre. C’est la sixième édition, Covid compris. Quel est votre Eldorado ? Ce n’est pas un mot creux, c’est un imaginaire, un merveilleux. C’est un territoire qui n’existe pas. Oui c’est ça. C’est aussi une réflexion sur l’une des phases de la vie. Dans ma carrière, j’ai adapté un roman de Laurent Mauvignier qui s’appelle Loin d’eux. Ce livre, comme la pièce, raconte l’histoire un peu tragique du passage de l’adolescence au monde adulte. Ce sont surtout les thématiques qui sont au cœur de ces spectacles-là et qui racontent bien le devenir, le passage entre l’enfance et le monde adulte. Et quel adulte a-t-on envie de devenir ? Quelle est notre personnalité ? Je pense que le théâtre sert aussi à ça : à creuser notre singularité, affiner notre sensibilité, à savoir quel être humain on veut devenir. 3/6
Est-ce le fil rouge de cette édition ? En regardant l’édition à venir, je vois que c’est cette question-là qui sous-tend le projet, c’est-à-dire quel homme, quelle femme souhaite-t-on devenir demain ? Et je pense que l’art est un moyen de se connaître, de mieux se connaître. Ce festival laisse aussi de la liberté à des adolescents à qui on somme, alors qu’ils sont en troisième, de décider qui ils seront une fois adulte. C’est un contresens neurologique et psychologique. Un adolescent ne peut pas se projeter au-delà de trois semaines. Le festival c’est aussi le plaisir d’être au plateau pour eux, voir des spectacles c’est aussi renouer avec le présent. La particularité de votre festival est de parler de jeunesse, mais également d’être fabriqué par des adolescents. À chaque édition, il y a une ou deux créations avec des jeunes acteurs, des jeunes actrices qui seront au plateau. Ce sont des amateurs, et de tout âge. Il y a une production où il y a des enfants entre 8 et 18 ans, d’autres entre 15 et 25. Cela concerne des enfants et adolescents qui ont l’appétence pour le plateau. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Alors, nous avons créé un comité qu’on appelle un club Eldo, où il y a une cinquantaine de jeunes gens qui vont participer au festival, mais en investissant d’autres corps de métiers. Certains vont être à la communication, auprès des publics. D’autres vont aider pour les catering, d’autres seront plus vers la technique. Votre fonctionnement est 100% collaboratif ? Exactement ! Nous avons à cœur que chacun se fasse une place dans le festival, sur scène ou autour de la scène. Au fil des ans, nous avons ouvert un peu cet éventail-là pour permettre à tous d’exprimer leurs sensibilités différentes. Est-ce qu’Eldorado se pense avec des établissements scolaires ? Les partenariats avec les établissements scolaires se font tout au long de l’année. Il font un travail de relais aussi, avec des profs passionnés. Tout cet éveil passe aussi par des enseignants. Tous les enfants ne grandissent pas dans un bouillon de culture. Et en l’occurrence pour le festival c’était mener un double travail : mener ce travail concret tout au long de l’année avec certains établissements, mais aussi le permettre avec des jeunes qui viennent d’ailleurs sans la fonction scolaire. On sait par exemple que la dernière soirée il va y avoir la boum, qui va être organisée par les jeunes qui prennent seuls en main cet événement, et évidemment, je leur laisse le libre choix de la playlist ! (rires) Votre programmation est aussi institutionnelle. On retrouve Le Grand Cerf Bleu et Marinette Dozeville par exemple. Donc des spectacles qui font partie des champs de la danse et de la création plutôt très contemporaine. Comment avez-vous pensé cette partie plus classique de la programmation ? Les spectacles ne sont pas le cœur du festival, c’est plutôt le théâtre comme lieu de vie tout au long de la journée. Il devient un endroit où les jeunes vont pouvoir « chiller », se prendre en photo, lire. L’idée c’est de faire vivre le théâtre pas uniquement au moment de 4/6
la représentation. Quant aux représentations, quant aux spectacles, il y en a également deux autres qui sont faits par des comédiens, et des metteurs en scène avec des jeunes amateurs, mais le choix se fait sur des thématiques aussi. Après il y a des convergences, par exemple Tiphaine Raffier, notre artiste associée, a eu la volonté de recréer ses premiers spectacles qui n’avaient pas eu à l’époque beaucoup de visibilité. La chanson [reboot] traverse aussi les questions existentielles dont nous parlions. Cela raconte l’aventure de trois jeunes femmes qui habitent dans cette ville nouvelle autour de Marne- la-Vallée, et qui veulent s’émanciper de ce monde en carton-pâte influencé par Disney. Le sujet est l’émancipation de ces jeunes femmes qui ont des aspirations artistiques. Ce projet-là correspond complètement à la thématique du festival. La thématique du festival, est-ce la jeunesse en général ou est-ce plus précis que ça ? Est-ce que c’est plutôt cette idée d’émancipation, le fait de grandir, qui est peut-être un peu plus compliquée ? Il y a de ça, mais pas seulement. Par exemple, le projet de Marinette Dozeville est aussi un rapport au corps, c’est un peu plus large. L’idée c’était de choisir des projets qui s’incarnent, qui se vivent. À un âge où effectivement le corps et ses pulsions ne sont pas toujours très cohérents et on sent que ça peut déborder quand c’est trop réprimé, ce n’est pas bon. C’est une façon d’exorciser toutes les questions, tous les tourments ou toutes les joies qu’on peut vivre à cet âge-là. Mais ce n’est pas un spectacle fermé aux adultes. Au contraire. C’est important que les parents puissent voir jouer leurs enfants. L’idée est de choisir des projets aussi festifs, qui nous guident même si ça apporte des questions parfois graves, mais de les vivre de manière un peu légère. Comment les spectacles débordent-ils ? L’idée est de casser le temps court de la représentation, d’éviter que le public vienne uniquement voir un spectacle. Le festival permet de voir le plus de choses possible, il y a des endroits avec des espaces extérieurs avec des transats, il y aura un glacier, quelqu’un qui va organiser des jeux de rôles en extérieur. C’est une ambition éternelle, de faire que le théâtre soit un endroit qui ne doit pas ou qui ne doit plus impressionner… C’est important de se demander comment faire pour que le public se l’autorise. Mais vous avez déjà une réponse, en faisant en sorte que ces très jeunes gens soient à la fois acteurs et spectateurs, et qu’ils vont a priori emmener leurs familles… Oui, c’est comme ça que ça marche, dans un monde qui est de plus en plus individualisé. Où l’endroit de la maison prend de plus en plus de place dans nos vies. Ce que vous faites avec ce festival c’est de montrer que le théâtre est un événement d’Eldorado, c’est un imaginaire qui s’ouvre, c’est un merveilleux. J’espère qu’on va renouer, qu’il y aura du monde ! Après, on n’a pas le choix, on ne peut pas être autre chose qu’optimistes ! Alors bien sûr, il arrive de s’ennuyer, mais on a pas mal de projets plus hybrides, plus ludiques, plus joyeux, pour faire plus simple. C’est 5/6
important que les artistes ne se prennent pas toujours pour des gens très sérieux. Il faut faire attention à ça ! ici 6/6
Rodolphe Dana, directeur du Théâtre de Lorient a pensé son festival Eldorado « par et pour les jeunes ». Au programme de cette sixième édition : des rencontres, des ateliers et des spectacles qui font la part belle à l’adolescence, comme Ma vie est un clip de Marinette Dozeville, Robins – Expériences Sherwood du Grand cerf bleu ou encore La Chanson [Reboot] de Tiphaine Raffier. Rencontre. Que signifie un festival « par et pour » les jeunes ? J’avais été marqué par la démarche de Pauline Sales et Vincent Garanger, qui ont été les premiers à dédier un festival de théâtre aux adolescents. Les jeunes investissaient le théâtre, il leur appartenait et ce n’était plus des paroles en l’air. J’ai voulu moi aussi dédier un temps à la jeunesse hors du temps des sorties scolaires. Ainsi Eldorado est-t-il un festival dans lequel ils peuvent aussi bien être ouvreurs, qu’organiser des bords de scène ou être acteurs. Durant ce festival le théâtre leur appartient. En choisissent-t-ils la programmation ? Pas encore. Mais elle porte sur des thématiques liées à la jeunesse. Par ailleurs, deux projets sont menés avec des adolescents chaque saison. Cette année, il s’agit de Et nos enfants seront des philosophes rois. Une adaptation du film Captain Fantastic de Matt Ross, dans lequel un père de famille vit en autarcie avec ses enfants dans la forêt. Elle estmise en scène par Antoine Antoine Kahan et réalisée avec des acteurs adolescents, dans des conditions professionnelles. Le second projet, Errances, est mené par Marie-Hélène Roig avec les élèves des Beaux-Arts de Lorient, à partir de différentes matières littéraires concernant la solitude et la transhumance. Qu’est-ce qui lie les spectacles de cette édition ? La façon dont on se construit lors du passage à l’âge adulte. C’est passionnant d’aborder sur
scène la façon dont émergent des personnalités, avec une voix, un corps et une personnalité propres ! C’est au cœur de Ma vie est un clip où Marinette Dozeville interroge notre rapport au corps lorsqu’on chante et danse, seul, face à son miroir. La Cordonnerie s’empare de Roméo et Juliette en imaginant Roméo projectionniste et Juliette championne de ping- pong dans Ne pas finir comme Roméo et Juliette. Leur spectacle montre un monde divisé entre les visibles et ceux que l’on invisibilise, un peu comme l’univers décrit par Damasio dans Furtifs. Tiphaine Rafier, propose La Chanson [Reboot] de quoi s’agit-t-il ? C’était son premier spectacle, qu’elle reprend pour la première fois à Lorient. Trois jeunes filles y participent à un concours pour être le meilleur sosie du groupe ABBA. Au cours de l’aventure, l’une des trois s’en ira construire sa carrière en marge du groupe. Géographiquement, cela se situe dans ces villes nouvelles près de Marne la vallée, un peu inspirées du Parc Eurodisney. Le spectacle interroge la façon dont on peut exister, par sa singularité, dans un monde factice. Propos recueillis par Marjorie Bertin
Festival Eldorado : au Grand théâtre de Lorient, l’errance se met en scène letelegramme.fr/morbihan/lorient/festival-eldorado-au-grand-theatre-de-lorient-l-errance-se-met-en-scene-21-04- 2022-12996245.php 21 avril 2022 Publié par Stéphane Guihéneuf le 21 avril 2022 à 17h00 Modifié le 21 avril 2022 à 15h40 Dans le cadre du festival Eldorado, une douzaine de jeunes ont pris part à la création d’« Errance » en compagnie de Marie-Hélène Roig, metteuse en scène. (Le Télégramme/Stéphane Guihéneuf) Dans le cadre du festival Eldorado #6, proposé par le Théâtre de Lorient du 26 au 30 avril 2022, une douzaine de jeunes présenteront « Errance ». Fruit d’une création participative. Une douzaine de jeunes répètent « Errance », pièce qu’ils joueront le 26 et 27 avril 2022 au Grand théâtre de Lorient, à l’occasion du festival Eldorado #6. Une pièce qu’ils ont écrite et travaillent avec Marie-Hélène Roig, metteuse en scène. Elle a choisi le thème. « On l’a resserré sur le voyage ». La configuration des lieux - le premier étage du Grand théâtre - lui a fait penser à un aéroport. « Avec des gens qui se croisent ». Restaient à y mettre des mots. « Elle nous a demandé d’écrire ce que représente l’errance pour nous », explique Lucie, 24 ans. « Je suis partie de la poésie du cut-up ». Une technique qui consiste à découper un texte en fragments agencés aléatoirement afin de produire un autre texte. Ivan, 23 ans, a puisé dans sa propre histoire. « J’ai moi-même vécu une expérience de semi-nomadisme lors de mes trois premières années aux Beaux-arts. Je n’avais pas de logement. Cela m’a marqué », raconte celui qui dit encore aujourd’hui vivre cette errance dans son quotidien. De ce tout compilé, élagué, réécrit est né un texte unique. On travaille en collectif, cela met plus de temps mais tout le monde participe 1/4
Un filage arrêté « Qu’est-ce qu’on fait de cette scène ? » interroge Marie-Hélène Roig. Les acteurs sont à même le sol, dans des fauteuils, crayon à la main pour annoter le texte. « C’est un filage arrêté mais on s’arrête beaucoup ». Un projecteur diffuse une lumière orange. Des valises cohabitent avec une harpe et un escabeau. La salle évoque le hall d’un aéroport avec son bar auquel certains sont adossés. En charge de la mise en scène, Marie-Hélène Roig conseille et encourage les acteurs. (Le Télégramme/Stéphane Guihéneuf) « Le problème, ce n’est pas trop la longueur, mais ce qu’elle raconte », reprend la metteuse en scène. Ivan y voit « des rencontres d’une fois. Cela raconte des personnalités ». Après avoir travaillé le projet pendant trois week-ends, le groupe s’est retrouvé depuis le début de la semaine pour mettre en mouvement la pièce. En jouant avec l’espace et les corps. « On a travaillé avec un chorégraphe, Fabrice Dasse », précise une Marie-Hélène Roig, enthousiaste. « C’est un groupe formidable. On travaille en collectif, cela met plus de temps mais tout le monde participe. Ils proposent beaucoup ». 2/4
Filage arrêté pour les jeunes acteurs. (Le Télégramme/Stéphane Guihéneuf) Le balayeur de « Mon oncle » La lecture se poursuit. C’est l’arrivée de Lucie. Elle campe une barmaid. « Mon personnage me plaît, je suis présente tout du long, j’écoute et je fais les annonces ». C’est la première scène au bar. « Il faut la revisiter. Vous la connaissez trop bien, c’est normal, c’est celle qui a été trouvée le plus rapidement », argue Marie-Hélène Roig. Lucie et Lola acquiescent. Le filage reprend. À lire sur le sujetÀ Lorient, les trois rendez-vous du Grand théâtre à ne pas rater ce printemps Ivan, en bleu de travail, interprète « un technicien de surface de l’aéroport ». L’étudiant s’est inspiré du fameux balayeur de « Mon oncle », de Jacques Tati, qui bavarde plus qu’il en balaie. « Errance » se nourrit de références apportées par chacun ou soufflées par Marie-Hélène Roig. Comme « Buffet froid » et son trio Depardieu-Blier-Carmet. « Il y a aussi un gros travail de son », assure Marie-Hélène Roig. Le filage se prolonge, la pièce elle sera à découvrir la semaine prochaine. Pratique « Errance », mardi 26 avril à 16 h 30 et mercredi 27 avril à 13 h et 17 h 30, au Grand théâtre de Lorient. Gratuit sur réservation obligatoire. en complément Festival Eldorado à Lorient?: les rendez-vous de la sixième édition La sixième édition du festival Eldorado se tient à Lorient du 26 au 30 avril. Au menu, du théâtre, de la danse et… des rencontres. Voici le programme. 3/4
Théâtre. « Et nos enfants seront des philosophes rois », le 26 avril à 20 h, 27 avril à 18 h au Grand théâtre ; « Robins - Expérience Sherwood », le 26 avril à 18 h, 28 avril à 20 h, au Studio ; « Errance », 26 avril à 16 h 30, 27 avril à 13 h et 16 h 30, au Grand théâtre, gratuit sur réservation ; « La Chanson [reboot] », 29 avril à 21 h, 30 avril à 18 h, au CDDB. Danse. « Ma vie est un clip », le 27 avril à 20 h, au CDDB. Théâtre-cinéma. « Ne pas finir comme Roméo et Juliette », 29 avril à 19 h, 30 avril à 20 h, au Grand théâtre. Filage arrêté d’« Errance » au Grand À noter que le 27 avril et 30 avril, de 14 h à 19 h, théâtre. le parvis du théâtre devient lieu de rencontres avec boîtes à sourires, jeux en bois, de société, diffusion de capsules audios et vidéos, marché de jeunes créateurs locaux, café-librairie, ateliers photographiques, performances… Pratique Tarifs des spectacles : 5 € en tarif réduit, 10 € en tarif plein. Renseignements et réservations au tél. 02 97 02 22 70. 4/4
N° 304 - DU 21 AU 27 AVRIL 2022 Festival Eldorado Ne pas s'y fier. Si ce festival, qui fête cette année son sixième anniversaire, est à destination des ados - avec des ados, mais pas que - il s'adresse aussi largement aux adultes, qui adoreront son petit côté labo de curiosités et de créativité. Parmi les artistes invités, des noms déjà connus, d'autres moins, et certains qui nous frétiller, comme celui de Tiphaine Raffier (vous avez vu "La réponse des hommes" récemment - et adoré, non ?). Mais aussi Marie-Hélène Roig, Marinette Dozeville, Antoine Kahan, Métilde Wejergans... > Du 26 au 30 avril, Théâtre de Lorien 1/18
Au Grand théâtre de Lorient, le festival Eldorado est lancé letelegramme.fr/morbihan/lorient/au-grand-theatre-de-lorient-le-festival-eldorado-est-lance-27-04-2022- 13004175.php 27 avril 2022 Publié le 27 avril 2022 à 19h11 Gazon artificiel, jeux, restauration, le parvis du théâtre de Lorient est plein de vie grâce au festival Eldorado. (Le Télégramme/Dominique Morvan) Le Grand théâtre de Lorient accueille jusqu’au samedi 30 avril 2022, le festival Eldorado. Le menu est très dense. La sixième édition du festival Eldorado s’est ouverte en ce milieu de semaine, au Grand théâtre de Lorient. Jusqu’au samedi 30 avril 2022, le lieu propose du théâtre en pagaille, de la danse en veux-tu en voilà, des rencontres à la pelle et de nombreuses animations. Ce mercredi 27 avril, sous un soleil radieux, le parvis du théâtre s’est ainsi mué en lieu de détente et de rencontres. Jeux en bois et de société, boîte à sourires, atelier photo, transats pour se prélasser et tables pour déguster une glace. N’hésitez pas à venir faire un tour ! À lire sur le sujetFestival Eldorado : au Grand théâtre de Lorient, l’errance se met en scène 1/1
Au Kfé métiers du spectacle, des professionnels du théâtre à la rencontre des jeunes lorientais letelegramme.fr/morbihan/lorient/au-kfe-metiers-du-spectacle-des-professionnels-du-theatre-a-la-rencontre-des- jeunes-lorientais-23-04-2022-12998579.php 23 avril 2022 Publié le 23 avril 2022 à 17h00 Modifié le 23 avril 2022 à 17h17 L’association Les Photographes de Lorient proposera des ateliers gratuits, mercredi 27 avril. (Photo : Burai information jeunesse) Les jeunes de Lorient sont invités à venir rencontrer des professionnels du théâtre, jeudi 28 avril. Des ateliers photos gratuits sont aussi organisés mercredi 27 avril. Un événement organisé par Infos jeunes, en partenariat avec le Théâtre de Lorient. Le « Kfé métiers du spectacle » se déroulera le jeudi 28 avril au CDDB de Lorient, 11 rue Claire-Droneau, à 18 h. « Des tables rondes seront organisées pour échanger avec des professionnels du secteur, souligne Audrey Le Bolay d’Infos jeunes Lorient. L’événement 1/2
est organisé en partenariat avec le Théâtre de Lorient dans le cadre du festival Eldorado pour et par les jeunes ! ». À lire sur le sujetÀ Lorient, les trois rendez-vous du Grand théâtre à ne pas rater ce printemps Des ateliers photos gratuits Au programme, des rencontres avec Valérie Sigward (créatrice lumière et autrice), Julien Chavrial (comédien), Antoine Kahan et Marie Roig (metteurs en scène) et Aglaé Bory (photographe). Des ateliers photo gratuits de gestion du cadrage seront mis en place en partenariat avec l’association des photographes de Lorient, mercredi 27 avril, de 16 h à 18 h au CDDB et samedi 30 avril, de 14 h à 16 h, sur le parvis et dans le hall du Grand théâtre. Pratique Ouvert à tous les jeunes. Tél. 02 97 84 84 57 ou infos@bij-lorient.org 2/2
À Lorient, du 26 au 30 avril 2022, pour sa 6e édition, le Festival Eldorado poursuit son exploration du spectacle vivant dans une forme participative à destination des adolescents et des jeunes. Théâtre, musique, danse, ateliers, animations, images, projets participatifs et rencontres forme la trame très diversifiée de ce festival. Sur le parvis du théâtre, des tables à tréteaux ont été disposées. Marchands de glaces et de burgers sont en place tandis qu’à l’intérieur la librairie installée pour l’occasion offre BD et livres. Dehors comme dedans, c’est l’effervescence. Toute une jeunesse qui s’active et se déploie au milieu de groupes tout aussi « teen ». Ici les jeunes sont partie prenante du Festival. Non seulement en tant que comédiens amateurs, mais mêlés à l’ensemble de la vie du théâtre et à l’organisation matérielle des activités, chacun évoluant en fonction de sa volonté d’implication, de son expérience, de sa capacité d’autonomie. Des spectacles de théâtre sous le signe de la jeunesse Qu’ils participent à une création de spectacle et à sa diffusion, qu’ils se fassent force de proposition de spectacles ou participent à leur présentation, ils sont au cœur des choix faits par le Festival, des thèmes privilégiés et de leur lien avec leur culture. La programmation, majoritairement théâtrale mais ouverte à la danse et à la musique, questionne le passage à l’âge adulte ou les grands thèmes qui agitent l’adolescence – l’amour, l’identité, l’engagement politique, la violence, le monde virtuel, l’avenir… Le héros flamboyant et un brin farceur qu’est Robin des Bois, présenté cette année (voir l’article sur ce spectacle en suivant le lien http://www.arts-chipels.fr/2021/09/robins.experience-sherwood.who-is-the- hero-you-might-be-him.html) est l’un des archétypes incarnant la liberté, la lutte contre l’oppression et la justice sociale. Il sera présent au même titre que le thème éternel des amours adolescentes contrariées de la pièce Ne pas finir comme Roméo et Juliette (http://www.arts-chipels.fr/2021/10/ne-pas-finir-comme-romeo-et-juliette.dans-le- labyrinthe-des-certitudes-arretees-rien-n-est-definitif.html). C’est un type de choix analogue qui conduit à la création de Et nos enfants seront des philosophes rois, librement inspiré de Captain Fantastic de Matt Ross, qui oppose deux modèles de société – la vie dans la nature
et le monde urbain – et y ajoute le conflit générationnel. Un père élève ses six enfants en pleine nature, à l’écart du monde « moderne ». Mais le vert paradis n’abrite pas que la vision hédoniste de la grande réconciliation avec Mère Nature. Un entraînement physique rigoureux, presque paramilitaire, pompes à l’appui, des séances de tir à l’arc, d’escalade, ajoutées au yoga et à la musique constituent des points de passage obligés, pas du goût de tous, imposés par un père dictatorial. Aussi, quand la mère se suicide et que l’aîné se révolte, il y a quelque chose de pourri dans le beau royaume de la forêt, les cartes se redistribuent et mènent les enfants vers la ville avant qu’ils ne choisissent par eux-mêmes le mode de vie qu’ils recherchent. Réalisé avec de jeunes acteurs amateurs qui affirment déjà pour certains un caractère bien trempé, la pièce reste très schématique. Cela n’empêche pas le public de réagir avec enthousiasme à la présence sur scène de ceux qui leur ressemblent, aux rifs puissants de la guitare électrique et aux percussions qui rythment le spectacle de bout en bout. Eh bien, dansez maintenant ! Danse et mouvement sont au cœur des activités de l’adolescence. C’est donc tout naturellement que la danse vient s’intégrer dans le festival. Pas sous la forme d’un spectacle chorégraphique mais sous une forme répondant à la dynamique et au besoin de bouger qui caractérise la jeunesse. Le propos de Marinette Dozeville s’inscrit dans cette pulsion dansante pour soi. Elle laisse au large la danse spectacle pour s’ancrer résolument dans une danse-plaisir, participative. Le public, invité à se déchausser, s’étire et se contracte, alterne danse de l’ours, en frottis-frottas dos contre dos, jetés et mouvements amples, danse sur place et déplacements dans l’espace. Mais la formule est hybride, à mi-chemin entre danse bien-être, lâcher-prise et « démonstrations » – pas vraiment convaincantes – de la danseuse qui vient interrompre les invitations à danser qu’elle formule auprès d’un public ouvert au jeu. Si l’on ajoute les tronçons d’interviews qu’elle nous propose sur le ressenti des gens « ordinaires » lorsqu’ils dansent – s’alléger, se libérer, évacuer le stress, se sentir soi-même – qui s’insèrent dans l’ensemble, on finit par se demander où l’on est. Illustrés par des images qui rappellent étrangement le confinement récent, ces fragments disent, de plus, à peu près tous la même chose sans qu’on en retire quelque chose de plus que du déjà connu. Ni spectacle, ni « gym » collective, ni documentaire, ce happening hybride, traversé de clips dansants, peine à trouver une définition. Travailler le personnage Plus intéressante en revanche est la proposition faite par les jeunes comédiens amateurs lorientais sur le thème des Errances dans le foyer du théâtre. Près d’un bar, des sièges ont été disposés en gradins pour le public. Ici s’y racontent des histoires sans histoire qui, par leur définition même, sont des histoires en soi. Nous voici plongés dans l’espace anonyme d’un hall d’aéroport, voyageurs en attente de partir, comme beaucoup d’autres, oisifs, contemplant ce qui nous entoure. Et justement, dans cet aéroport, erre pléthore de personnages qui se croisent, s’observent, s’interpellent parfois au milieu des annonces de vols. Il y a la timide qui tire sur sa jupe. Destinée à devenir cheffe de cabine, elle lutte contre sa nature profonde pour avancer d’une voix tremblante les annonces attendues sur les masques ou les ceintures de sécurité. Il y a celle, armée de son appareil photo, qui traque les passant.e.s avec le projet d’entamer le dialogue, ou une musicienne, tranquillement assise
sur son siège, qui passe le temps en pinçant sa harpe. On reconnaît le maniaque précautionneux avec sa petite valise, toujours soucieux que chaque chose trouve sa juste place et que rien ne dépasse ni ne se dérègle, dont la réserve va, bien évidemment, être perturbée par une jeune fille, et bien d’autres encore. Ils passent, vont et viennent, se croisent, continuent de jouer au loin, dans les profondeurs du foyer. Des anonymes capables de se fondre dans la foule qu’on ne reconnaîtrait pas si on les croisait dans un aéroport. Pour chacun de ces « errants », chacun des jeunes comédiens a choisi son personnage. Il lui prête une individualité, un comportement, des mimiques et cet exercice de style de la vie comme elle vient amuse et interpelle le spectateur en lui proposant les images-miroir de son quotidien, lui aussi peuplé de silhouettes sans nom. Eldorado 6, dans sa diversité et son éclatement, déborde les critères esthétiques qu’on pourrait appliquer au spectacle vivant car son objectif est ailleurs. Auberge espagnole formée de l’agrégat des propositions des forces vives de la cité, il a pour objectif revendiqué d’amener au théâtre un public pour qui ce n’est pas une évidence. De ce point de vue, l’objectif est atteint, dans la bonne humeur, la bienveillance et l’enthousiasme général. Sarah Franck
Festival Eldorado #6 au Théâtre de Lorient – CDN, direction Rodolphe Dana – du 26 au 30 avril.Ne pas finir comme Roméo et Juliette, texte et mise en scène de Métilde Weyergans et Samuel Hercule. ciné-spectacle, tout public dès 12 ans, par la compagnie La Cordonnerie. Pour la sixième édition, se tient le Festival Eldorado du 26 au 30 avril, un festival par et pour la jeunesse, ouvert, participatif, décontracté, enthousiaste, libre, porté par des jeunes. Une mise à l’honneur à la fois des projets menés à l’année par le Théâtre de Lorient, mais aussi des différents publics lors d’ateliers de découverte ou de participation aux créations. Et ainsi faire jouer les adolescents dans des créations contemporaines du Collectif artistique et impliquer la jeunesse.
Avec les artistesMarie-Hélène Roig, Le Grand Cerf Bleu, Tiphaine Raffier, Antoine Kahan, Marinette Dozeville, La Cordonnerie. Ne pas finir comme Roméo et Juliette, texte et mise en scène de Métilde Weyergans et Samuel Hercule. ciné-spectacle, tout public dès 12 ans, par la compagnie La Cordonnerie. Une histoire d’amour intemporelle, au-delà des frontières entre le cinéma et le théâtre, le visible et l’invisible, un mixed entre L’Homme invisible de H.G. Wells et de Roméo et Juliette de Shakespeare, avec quelques signes contemporains de championnat sportif de ping-pong. Attente, suspens, émotions dues à un père malade pour la jeune Romy et sentiment d’isolement. Ne reste au père qu’à « voir la mer » au-delà du pont, ce qu’il fait grâce à un tableau suspendu au mur face à son fauteuil de salon, Mais la fille ira plus loin dans son désir fou de « voir la mer » et en rendra concrète la possibilité en allant d’elle-même découvrir l’espace portuaire et de plaisance pour y jeter les cendres paternelles, et pour boire in fine un verre d’orangeade avec son amant. Etrangeté des corps signifiés par leurs seuls vêtements et un masque qui recouvre le visage : pouvoir ludique des apparences et tragédie des êtres dont l’existence intérieure semble fuir. Et pour autant, ces hommes et femmes sont comme nous tous, taxés d’une normalité qui se vérifie du seul côté d’un pont à ne surtout pas franchir ni dépasser ni transcender – celui des visibles. « Ni Capulet ni Montaigu, mais des visibles et des invisibles. Un monde coupé par une frontière qui ne dit pas son nom, une séparation que personne n’aurait l’idée de mettre en cause parce que c’est comme ça. Les barrières mentales sont parfois plus solides que les barbelés », selon les concepteurs Métilde Weyergans et Samuel Hercule de Ne pas finir comme Roméo et Juliette. Et l’invisibilité des minorités et des plus démunis est un des questionnements du monde actuel. La société marginalise, efface, rend les êtres moins audibles, et finit parfois par les déshumaniser. Les nouveaux héros Romy et Pierre dont le destin est entravé par les luttes et par les peurs finiront par croiser le tragique destin des célèbres amants de Vérone, jusqu’à vivre à leur tour leur histoire d’amour comme un acte d’insoumission, une rébellion face à des règles sociales obsolètes. Pour les deux metteurs en scène, Romy vient d’un monde invisible, et Pierre d’un monde ordinaire. L’inspiration du spectacle est shakespearienne, non seulement la célèbre histoire d’amour des amants de Vérone, mais le saupoudrage dans le dialogue de phrases sur l’amour, la vie et la mort, extraites de pièces diverses, Richard II, Antoine et Cléopâtre…et tant d’autres. Pierre, dans le monde visible – le nôtre – est écrivain : il écrit « l’horoscope shakespearien du jour », que formule Sirius à la radio, émission qu’écoute Romy, au-delà des deux mondes séparés par un mur. Romy est championne de ping-pong, héroïne invisible, et qui porte un masque et des vêtements pour cacher l’inavouable – ce sont des êtres ni clownesques ni pleinement humains, intenses et en feutrine bouillie. Ils semblent ne pas vieillir ; les émotions sur les traits du visage se devinent. A la façon de Polar Grenadine de Didier Ruiz, spectacle pour enfants réalisé pendant le confinement au Théâtre Dunois au printemps 2021, Ne pas finir comme Roméo et Juliette use avec brio du ciné-spectacle.
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