INTERNATIONAL DU FILM - 12-17 NOVEMBRE - Festival de Cannes 1939 à Orléans
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L E C E R C L E J E A N Z AY D ’ O R L É A N S P R É S E N T E L A P R E M I È R E É D I T I O N D U F E S T I V A L I N T E R N A T I O N A L D U F I L M 12-17 N OVE M B RE D O S S I E R D E P R E S S E
Édito 1939. L’Europe frissonne. Le fascisme s’installe et ses griffes enserrent la Mostra de Venise. La guerre commence par la communication, la Culture. Jean Zay le comprend plus vite que d’autres. Et, comme un premier acte de résistance, il lance le Festival de Cannes. La première session ne résiste pas à la drôle de guerre. 80 ans plus tard, Orléans devait relever le défi de faire vivre Cannes 39. Il s’agit en premier lieu de rendre hommage à Jean Zay, enfant du pays, alors Ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-arts. Jean Zay envisage ainsi de © X. Dr créer un Festival international du Film qui consacre un art vivant, créatif, ouvert aux « nations libres » de l’époque : le Cinéma. Cet événement allait devenir le plus prestigieux du cinéma mondial. Orléans se devait de lui rendre cet honneur et d’en rappeler la paternité. Nourrissant une longue tradition d’échanges culturels sur le plan national et international, Orléans se devait aussi d’être fidèle aux valeurs fondamentales d’humanisme qui ont toujours su la guider. Face à l’obscurantisme qui marque de son empreinte douloureuse notre monde d’aujourd’hui, Orléans s’attache plus que jamais à faire entendre ses voix de partage et d’universalité et faire rayonner, à travers cet événement, les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité auxquelles elle est profondément attachée. Tout petit Orléanais est bercé par l’acte de délivrance. Jean Zay n’a sans doute pas échappé à la règle tant sa foi envers la liberté est forte. Le Festival Cannes 1939 à Orléans 2019 est piloté par le Comité Jean Pendant une semaine, c’est tout Orléans qui vivra au rythme du festival : Zay Cannes 1939, sous la responsa- évènements, manifestations ouverts à tous les publics, et notamment les bilité du Cercle Jean Zay d’Orléans, jeunes, avec pas moins de 30 films projetés. Mais aussi tout le territoire grâce qui est totalement indépendant de à des projections dans les salles de cinéma de nombreuses villes et villages l’Association française du Festival ou grâce aux cinémobiles. Et parce qu’au-delà de ses valeurs démocratiques international du film. et citoyennes le cinéma est aussi vecteur de fête et de célébration joyeuse et populaire, Cannes 39 à Orléans aura son tapis rouge, sa montée des marches, sa cérémonie d'ouverture, son palmarès, ses critiques, son bal et ses vedettes. co n tac t p r e s s e Merci infiniment à toutes et tous ceux qui se sont investis dans ce travail Anthony Gautier de mémoire et tout particulièrement les deux filles de Jean Zay, Catherine +33 6 87 27 40 22 et Hélène, Pierre-Louis Emery, président du Cercle Jean Zay d’Orléans, à a.gautier@festivalcannes1939.com l’initiative de ce projet audacieux, Antoine de Baecque, président du Comité Jean Zay Cannes 39, qui l’a mené à terme dans l’esprit de son fondateur. Merci à toutes leurs équipes qui se sont passionnées pour cette belle aventure. Toute ma gratitude aussi, bien sûr, à Amos Gitaï, grand cinéaste israélien, qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence du jury. Nous en sommes fiers. Le combat mené par Jean Zay reste profondément d’actualité. La genèse de ce Festival, le choix des films qui allaient être projetés et qui sont aujourd’hui à l’affiche, méritent d’être rappelés notamment à la Jeunesse. Place au Septième Art ! www.festivalcannes1939.com Olivier Carré Maire d’Orléans Président d’Orléans Métropole 1
D’après Harcourt Pourquoi “Cannes 1939” à Orléans 2019 ? L e 1er septembre 1939, devait s’ouvrir le premier Festival international du film de Cannes. Le ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts, Jean Zay, a la manifestation. Le Grand Hôtel, le Palm Beach et le casino municipal ont été mobilisés ; bientôt, l’affiche est prête ; actrices, acteurs et producteurs américains sont œuvré pour que cette manifestation cinématographique annoncés au large de la Croisette à bord d’un paquebot de grande ampleur s’impose, fer de lance d’une affrété par la Metro-Goldwyn-Mayer : Hollywood a dépêché diplomatie du cinéma réunissant les films des « nations dix-sept films, pas moins, dont Seuls les anges ont des ailes libres » face à la Mostra de Venise fasciste, mais de Howard Hawks, Mister Smith au Sénat de Frank Capra, également vecteur d’une politique culturelle à la française. Le Magicien d’Oz de Victor Flemming, Pacific Express de Le Festival de Cannes est fondé sur cette rencontre Cecil B. De Mille ou Elle et Lui de Leo McCarey. Jean Zay entre la fête dans ce qu’elle peut avoir de plus joyeux lui-même a fait le voyage à New York pour s’assurer de la et le cinéma dans ce qu’il peut représenter de plus présence américaine. prestigieux, le tout conduit par une main politique ferme qui veut s’opposer aux dictatures nazie et fasciste et à leur Le « monde libre » tient donc son festival de cinéma… redoutable propagande cinématographique. jusqu’à l’entrée des troupes allemandes en Pologne qui, le 1er septembre 1939, interrompt brutalement les ultimes Après un travail d’organisation mené dans l’urgence préparatifs d’un festival qui finalement n’aura pas lieu. par l’équipe de Jean Zay, les pays conviés au Festival « Nous préparions pour choisissent et envoient leurs films sélectionnés, une 80 ans après cette annulation, il s’agit de faire vivre septembre 1939 – hélas ! – trentaine pour les États-Unis, la France, la Grande- aujourd’hui, à Orléans, la ville de Jean Zay, cette grande le festival de Cannes, destiné à Bretagne, l’URSS, la Tchécoslovaquie, la Belgique, la et belle idée, ce festival dont la première édition devait concurrencer la fameuse Biennale Suède, les Pays-Bas ou la Pologne. se tenir en septembre 1939. Jean Zay fut à l’initiative du de Venise. Notre festival aurait Festival de Cannes. Il est temps de lui rendre la paternité fait de la France chaque année Symboliquement, le 6 août 1939, l’arrivée du train en gare de ce qui allait devenir un élément majeur du cinéma le centre mondial du cinéma… » de Cannes a conduit l’inventeur du cinématographe en mondial. Voici le sens de l’action du Cercle Jean Zay Jean Zay, Souvenirs et Solitude, 1942 personne, Louis Lumière, président d’honneur du premier d’Orléans et le but de la manifestation qui se tient à Festival, accueilli par le maire de la ville. Le pionnier vient Orléans, du 12 au 17 novembre 2019, autour des films repérer les lieux trois semaines avant le début prévu de sélectionnés pour ce premier festival. n Un projet ambitieux et fédérateur à l’initiative du Cercle Jean Zay d’Orléans Vive le cinéma ! L e Cercle Jean Zay d’Orléans est une association qui s’attache à faire mieux connaître la vie, l’œuvre et les écrits de Jean Zay. Son action est historique et mémorielle, le Centre national du cinéma et de l’image animée, la Direction régionale des affaires culturelles Centre- Val de Loire, le rectorat de l’académie d’Orléans-Tours Vive la mémoire de Jean Zay ! mais vise aussi à montrer tout l’intérêt de faire reconnaître l’actualité de l’œuvre de l’élu, du dirigeant politique, de et la Délégation académique à l’éducation artistique et culturelle, les inspections d’histoire et de cinéma, Vive le Festival Cannes 1939 l’écrivain et du ministre. Après avoir contribué, aux côtés les cinémas Les Carmes et Pathé, l’université d’Orléans, des institutions et collectivités locales, à l’organisation de l’adieu des Orléanais à Jean Zay lors de l’entrée de la Ligue de l’Enseignement… et bien d’autres encore. à Orléans en 2019 ! ce dernier au Panthéon en mai 2015, le Cercle Jean Zay L’ampleur de la tâche a mené à la création de structures souhaite mettre en lumière un aspect de son action et spécialisées, le « Comité Jean Zay Cannes 1939 » souligner le rôle joué dans le domaine du cinéma par présidé par Antoine de Baecque, historien et critique de le premier « ministre de la vie culturelle ». cinéma, militant cinéphile et professeur à l’École normale supérieure, et à l’embauche de personnes apportant leur Dès que cette idée fut lancée, l’accueil fut enthousiaste, compétence en matière d’organisation de manifestations, à commencer par celui d’Olivier Carré, Maire d’Orléans, de colloques, de communication, de prospection et de Président d’Orléans Métropole, la ville de Jean Zay, distribution des films, de recherches de partenariats. et des ministres directement concernés par cet hommage à leur illustre prédécesseur, ministre de la Culture et Le « Festival Cannes 1939 à Orléans 2019 », ce sera… la ministre de l’Éducation nationale. Qu’ils en soient réussite d’un projet grâce à la convergence des initiatives chaleureusement remerciés. associatives, de l’appui accordé par les institutions L’affiche du festival de 1939 par et collectivités, de l’engagement des partenaires le peintre Jean-Gabriel Domergue. Depuis, nous avons noué des contacts fructueux avec professionnels, du partenariat conduit avec les entreprises Collection Festival de Cannes- le Département du Loiret, la région Centre-Val de Loire, et du dévouement des équipes de bénévoles. n Cinémathèque française 2 3
❱ — les producteurs hollywoodiens avaient apporté seize films à Le festival Cannes 1939 Cannes, n’ayant pas encore arrêté de choix sur les huit films finalement à Orléans 2019 s’organise retenus. La création du Festival de Cannes en 1939 relève d’un accord explicite entre Jean Zay et autour de trois temps forts son administration des beaux-arts, et les producteurs hollywoodiens, réunis sous la conduite de la Motion Cérémonie d’ouverture Picture Association (MPA). Une sorte Le 12 novembre, au Théâtre d’Orléans, dans la salle Pierre-Aimé Touchard, de « big deal » qui vaut à Cannes, avec la projection en soirée d’Alexandre Nevski de Serguei Eisenstein (1939), en considéré comme une nouvelle porte copie restaurée, soirée présidée par Alex Lutz. d’entrée vers l’Europe, le meilleur de la production hollywoodienne du moment, comédie musicale en Rencontres avec les professionnels du cinéma couleurs (Le Magicien d’Oz), film Du 13 au 15 novembre, au Théâtre d’Orléans en présence de nombreux d’action (Seuls les anges ont des actrices et acteurs, réalisatrices et réalisateurs, compositeurs de musiques de ailes), fable politique (Mr Smith au films, critiques, personnalités de la culture d’aujourd’hui, qui retrouvent celles Sénat), films d’aventures historiques et ceux d’il y a 80 ans. (Pacific Express, Stanley et Livingstone), comédies de mœurs (Mélodie de la jeunesse, Mademoiselle et son bébé), Cérémonie de clôture et de remise des prix ou mélodrames (Elle et Lui, Veillée Le 16 novembre, au Théâtre d’Orléans, dans la salle Pierre-Aimé Touchard, d’amour). avec le Grand Prix Jean Zay, le Prix du Jury, le Prix de la mise en scène, les Prix d’interprétation féminine et masculine, remis par le jury et le Prix Seconde grande tendance : la Jeune public, remis par le jury lycéen, suivi du bal costumé 1939 dans le sensibilité à l’actualité d’une Europe grand hall du Théâtre. au bord de l’embrasement, où les En effet, qui pourrait imaginer le Festival international du film sans ses œuvres cherchent à alerter l’opinion films, mais également sans ses vedettes, ses paillettes et sa fête ? Orléans (La Grande solution, fable pacifiste se mobilise pour accueillir de nombreux acteurs et personnalités du Le programme du Festival venue d’un pays rayé de la carte lors cinéma, qui défileront sur les tapis rouges des cinémas de la ville, reprenant de l’été 1939, la Tchécoslovaquie), littéralement les rôles prévus à Cannes en 1939, ceux de Cary Grant, Spencer à combattre l’adversaire (Si Tracy, Charles Laughton, Victor Francen, Tyrone Power, Michèle Morgan, Irene demain c’est la guerre pour l’URSS, Dunne, Harry Baur, Louis Jouvet, Pierre Fresnay, Charles Boyer, Marie Bell, A u cœur du programme figurent les trente films que la compétition officielle du festival international du film de Cannes devait accueillir à partir du 1er septembre ces trente films. Ce fut un travail ardu, une longue enquête délicate entre ayant-droits et cinémathèques, diffuseurs et bobines délaissées dans de vieux greniers Nuages sur l’Europe pour la Grande- Bretagne), à le mettre en garde (les films coloniaux français, anglais et Micheline Francey, Annabella, Mila Parély, George Raft, James Cagney, David Niven, Barbara Stanwick… Que l’on montre les films programmés en 1939, qu’un jury décerne ses récompenses, que les critiques soient écrites et que 1939. Les films étaient choisis, les copies pour la oubliés. In fine, malgré quelques échecs, nous voilà belges, Les Tractoristes soviétique). le bal se tienne enfin ! n plupart adressées par les organismes nationaux qui avec vingt-cinq films et l’espoir de quelques trouvailles C’est la raison d’être de Cannes avaient présidé à leur sélection. Le règlement de la toujours possibles jusqu’au dernier moment. Auxquels 1939, sa diplomatie culturelle : compétition attribuait en effet un certain nombre de nous avons décidé d’adjoindre cinq œuvres « hors devenir la vitrine du monde libre places aux pays invités, proportionnel à leur production compétition », qui éclairent le contexte de la naissance et de ses films face aux dictatures cinématographique, et ce sont eux qui choisissaient et de la manifestation cannoise. À savoir, le film ayant été et à leurs agressions. n Alex Lutz, maître de cérémonie ! envoyaient leurs films à Cannes, selon une logique de présenté en prélude au festival, fin août 1939, lors d’une diplomatie culturelle. Ainsi les États-Unis avaient huit soirée de gala : Le Bossu de Notre-Dame de William Dieterle, films, la Grande-Bretagne six, l’URSS et la France quatre, les Pays-Bas et la Pologne deux, la Belgique, la Suède et la Tchécoslovaquie un seul. À titre de pays hôte, la France de la RKO ; le film fleuron de la production socialiste, retiré au dernier moment de la sélection d’URSS pour cause de pacte germano-soviétique, Alexandre Nevski de C ésar du meilleur acteur en 2019 pour son rôle dans Guy — son deuxième film en tant que en ajouta un cinquième, choisi par Jean Zay lui-même, La Sergueï Eisenstein ; deux films français qu’aimait Jean réalisateur — metteur en scène et France est un Empire, une œuvre de propagande coloniale Zay et qu’il aurait sûrement voulu montrer à Cannes s’il auteur de pièces de théâtre, Alex Lutz, assez typique du moment qui devait surtout montrer avait pu faire lui-même la sélection : Espoir de Malraux et Orléanais de cœur, a mis à disposition aux deux grands absents, l’Allemagne et l’Italie, tenus à La Bête humaine de Renoir ; enfin, le film repoussoir qui du festival Cannes 1939 à Orléans l’écart des « pays libres », que faire la guerre à la nation engendra par réaction la naissance du festival dans son sa gentillesse, sa disponibilité et son française revenait à s’attaquer à un empire de cent millions contexte anti-fasciste, Olympia. Les Dieux du stade, de Leni immense talent. Après avoir animé en d’habitants, à un territoire s’étendant sur le monde entier, Riefenstahl, qui a remporté la coupe Mussolini à la Mostra 2016, la soirée de remise des Molières à une armée coloniale prestigieuse et redoutable. vénitienne de 1938. sur France 2, Alex Lutz a ainsi accepté d’endosser le rôle de maître de Refaire le premier festival international du film de Cannes, Outre ses pépites encore cachées, la sélection officielle cérémonie des soirées d’ouverture et tel un remake — ce que les artistes nomment aujourd’hui possède quelques grandes lignes. L’importance de de clôture du remake de Cannes 1939 un re-enactment —, a donc d’abord consisté à retrouver la délégation américaine, dont dix films sont montrés ❱ au Théâtre d’Orléans. n 4 5
Entre 2008 et 2009, elle fonde et elle est l’auteur d’une vingtaine principalement centrée sur participe au groupe de réflexion de documentaires politiques, l’histoire, honorée en 2014 par le « Le Club des 13 » qui remet un historiques et sociologiques, et Prix du documentaire décerné par rapport à la ministre de la Culture parmi eux Vichy et les Juifs (1997), l’Association française des critiques sur une réforme nécessaire du Les Collabos : 1940-1944 (1997), De de cinéma et de télévision. Ses cinéma français. En 2014, son film Gaulle, le retour, 13 mai 1958 (2005), films explorent l’histoire ancienne Bird People est présenté au festival 68, mes parents et moi (2008), Juin ou récente, mais aussi la littérature de Cannes. Elle a contribué à 1940 : le piège du Massilia (2010), et les arts, allant de l’Antiquité créer, et dirige LaCinetek, première Jeanne Moreau l’affranchie (2017) à l’Occupation et à la Seconde Le Jury plateforme de VOD consacrée au ou encore Brigitte Macron, un roman Guerre mondiale en passant par Julie Bertucelli cinéma de patrimoine. Artiste et français (2018). la préhistoire du cinéma ou la La cinéaste a réalisé une quinzaine femme engagée, Pascale Ferran peinture romane. Jérôme Prieur a de documentaires dont La Cour a pris fait et cause pour les sans- également collaboré au scénario et À l’issue du festival Cannes 1939 à Orléans 2019, lors de de Babel (2014), nommé aux papiers en 1997, puis pour les aux dialogues de quelques longs la cérémonie de clôture, le Jury remettra les prix suivants : Césars, sélectionné dans plusieurs migrants en lançant l’Appel de Calais métrages, dont Le Pont du Nord de Grand Prix Jean Zay, Prix du Jury, Prix de la mise en scène, festivals (dont New York, Rome, en décembre 2015. Jacques Rivette. Rio et Montréal) et sacré Meilleur Prix d’interprétation féminine et masculine. documentaire des Trophées francophones du cinéma. Son deuxième long-métrage de fiction Amos Gitaï, président du jury « l’Arbre (2010), tourné en Australie C’est pour moi un grand honneur et une mission importante de présider avec Charlotte Gainsbourg, a été ce jury et de décerner le Grand Prix Jean Zay Cannes 1939. J’en suis très trois fois nommé aux Césars et en heureux. D’abord, car le Festival de Cannes a pris une place dans ma vie. Pour sélection officielle du Festival de László Nemes moi, comme pour de nombreux cinéastes autour du monde, cette manifestation Cannes. Son premier long-métrage Hongrois, formé à Paris lors d’études a contribué à nous faire connaître, nous permettant de conti- de fiction Depuis qu’Otar est parti… a à Sciences-Po, puis à New York, à nuer à travailler. Ensuite, remonter aux sources du Festival été couronné par une vingtaine de la Tisch School of the Arts, et au de Cannes, jusqu’en 1939, c’est donner du sens à l’histoire : prix en France et à l’étranger dont contact de Béla Tarr dont il est comprendre que cette manifestation de cinéma est née le Grand Prix de la semaine de la Yannick Haenel l’un des assistants sur L’Homme Catherine et Hélène Zay comme un acte politique, un geste de refus des fascismes, Critique au Festival de Cannes 2003, Romancier et essayiste, Yannick de Londres, László Nemes réalise Catherine Martin-Zay, fille aînée un appel à la diversité et à la liberté dans le contexte de la le César de la meilleure première Haenel a publié une quinzaine plusieurs courts-métrages remarqués de Jean Zay et de Madeleine montée des périls au sein d’une Europe qui va vers la guerre. œuvre 2004, le Prix Marguerite-Duras d’ouvrages dont Les Petits soldats et honorés. Son deuxième court, Zay, a ouvert, en 1964, la librairie Cette histoire m’a paru essentielle, car le cinéma, dans mon 2003 et le Prix Michel-d’Ornano (1996, Prix Roger-Nimier), Jan Karski The Counterpart (2008) est présenté « Les temps modernes », adresse esprit, mêle des formes et un récit dans la création d’un acte 2003 à Deauville. Son dernier long- (2009, Prix Interallié) ou encore à de nombreux festivals, et obtient bien connue des Orléanais. Vice- civique, et le meilleur hommage qu’un cinéaste ou un artiste métrage de fiction, La Dernière folie Tiens ferme ta couronne (2017, Prix de nombreux prix. Le Fils de Saul, présidente du Cercle Jean Zay puisse rendre à sa patrie consiste à exercer ce type d’en- de Claire Darling, est sorti en salles en Médicis). En 2011, Arthur Nauzyciel, son premier long-métrage, est primé d’Orléans, à l’instar de sa sœur gagement critique, à entrer ainsi en rébellion contre toute février 2019. alors directeur du Centre national au Festival de Cannes 2015 (Grand Hélène, elle a su faire vivre la pensée autoritaire. C’est pour cela que j’ai accepté de prési- dramatique d’Orléans, créé Jan Prix) puis à Hollywood (Oscar du mémoire de son père et l’inscrire der ce jury, pour être fidèle à l’action d’un homme politique Karski, d’après son roman. Yannick meilleur film étranger en 2016). durablement dans l’histoire de la de culture et d’engagement comme Jean Zay. » Haenel est Chevalier de l’ordre En 2016, il est membre du jury nation française. Hélène Mouchard- des Arts et des Lettres et l’un des du Festival de Cannes présidé par Zay, fondatrice du Cercil-Musée L’œuvre du cinéaste Amos Gitaï compte près d’une centaine de titres, réalisés écrivains français les plus reconnus George Miller. En 2018, son film mémorial des enfants du Vel d’Hiv, sur quarante ans, auxquels il convient d’ajouter des installations vidéo, des mises aujourd’hui. Sunset est sélectionné à la Mostra à Orléans, est la fille cadette de en scène de théâtre et la conception ou l’édition de livres. Ses films regardent de Venise. Jean Zay, née après l’arrestation vers le documentaire (une trentaine, depuis House en 1980, jusqu’aux plus ré- de son père par le régime de Vichy. cents Wadi, News from Home, Architecture en Israël) ou vers la fiction (une ving- Enseignante en lycée puis à l’UFR taine, depuis Esther en 1985 jusqu’aux plus récents Carmel, Ana Arabia, Tsili, en de Lettres de l’Université d’Orléans, passant par des œuvres phares comme Devarim, Kadosh, Kippour, Kedma, Alila, Hélène Mouchard-Zay a contribué Free Zone ou Désengagement). Les derniers travaux documentaires n’hésitent à la publication des Écrits de prison pas à convoquer le récit et la fiction (Le Dernier Jour d’Yitzhak Rabin, À L’Ouest du Pascale Ferran 1940-1944 (2014). Elle est officier Jourdain, Un Tramway à Jérusalem, Lettre à un ami de Gaza), avec des réalisations La cinéaste a réalisé son premier de la Légion d’Honneur. n pour la télévision (Plus tard tu comprendras, Roses à crédit). L’œuvre d’Amos Gitaï a long métrage en 1994, Petits été récompensée par de nombreux prix, parmi lesquels un Léopard d’honneur à arrangements avec les morts (Caméra Locarno pour l’ensemble de son œuvre (2008), le prix Roberto Rossellini (2005), d’or au Festival de Cannes) le prix Robert-Bresson (2013), le prix Paradjanov (2014). Des rétrospectives in- puis L’Âge des possibles (1996), tégrales de son œuvre ont été présentées dans plusieurs institutions à travers le récompensé par de nombreux Virginie Linhart monde : Centre Pompidou, Cinémathèque française, Cinémathèque de Jérusalem, prix. En 2006, elle connaît la Après une formation universitaire en Jérôme Prieur Museum of Modern Art (MoMA) de New York, Lincoln Center New York, British consécration et le succès en salles sociologie politique, Virginie Linhart Écrivain, essayiste, documentariste, Film Institute (Londres), musée Reina Sofía (Madrid), Mostra de São Paulo, avec son troisième long métrage, écrit plusieurs ouvrages remarqués Jérôme Prieur est l’auteur d’une Musée national du cinéma (Moscou), Japan Film Institute (Tokyo). Amos Gitaï Lady Chatterley, couronné par cinq dont Génération beur : la France vingtaine d’essais, d’un roman est officier des Arts et des Lettres et chevalier de la Légion d’honneur. n Césars et le prix Louis-Delluc. en couleurs (1989). Réalisatrice, et d’une œuvre documentaire 6 7
Colloque international Le festival Cannes 1939 à Orléans 2019 est suivi d’un colloque international, « Rêver un festival : Cannes 1939 », proposant l’accès à un savoir fondé sur la recherche historique et cinématographique. Pendant trois jours, les 28, 29 et 30 novembre 2019, au Centre Universitaire pour la Recherche (Hôtel Dupanloup), le Comité Jean Zay Cannes 1939 réunira une trentaine de chercheurs internationaux, chercheurs confirmés et jeunes chercheurs, historiens du cinéma, spécialistes en études cinématographiques, Un festival sur tous les fronts historiens de la période et des relations internationales, professionnels de la conservation et de la diffusion du patrimoine cinématographique. Pour beaucoup, ils ont travaillé dans et sur les riches archives du Festival de Cannes 1939 déposées à la Cinémathèque française. Parmi les thématiques E n plongeant vers les racines du Festival de Cannes, ce qui représente un engagement à la fois Forum cinématographique d’ores et déjà explorées, citons : la « Fabrique d’un Festival », les « Enjeux et tensions diplomatiques » autour du Festival, les « Raisons de la sélection des films », « Cannes 39 après 1939 : reprises et continuités », historique, civique, cinéphile et Sous forme de projections, de présentations, de ciné-clubs, de rencontres « Occultation et retour de la mémoire de Jean Zay dans l’histoire du Festival culturel, nous souhaitons mobiliser professionnelles, de master-class, de table-rondes, de conférences de de Cannes ». n Orléans et sa région, qui fêtera Jean presse, voici de multiples occasions de dialogues, débats, avant-premières Zay et son action cinématographique, avec les gens des métiers du cinéma, qu’ils travaillent dans la réalisation le milieu du cinéma français, qui peut de films, l’écriture, la critique, la fabrication technique, la production, la ainsi rendre hommage aux origines diffusion et distribution, ou qu’elles et ils soient actrices et acteurs. Chaque d’une politique culturelle, les classes film projeté dans la compétition officielle ou hors compétition sera ainsi et les enseignants de l’Académie présenté ou suivi d’une discussion, et trois journées seront rythmées Exposition itinérante d’Orléans-Tours, qui trouvent ici par des projections d’autres films et des rencontres entre le public et les un accès vivant à l’histoire, et le professionnels. Il s’agit, une semaine durant, de placer Orléans au cœur L’exposition Jean Zay et le Festival de Cannes 1939 conçue par Alain Braun monde de la recherche en études du cinéma français et international. n et Francis Gendron, coauteurs avec Alain Tyr du film documentaire Jean cinématographiques, qui met en Zay, ministre du cinéma (2015), a été réalisée sur une vingtaine de panneaux valeur un sujet d’histoire et un amovibles, à partir de nombreux documents d’archives, de multiples patrimoine passionnants mais encore reproductions de photos d’époque, de photogrammes de films et d’affiches. peu connus. Cette exposition a vocation à circuler aisément et sur les courts ou longs termes. Elle peut être installée dans les cinémas, les bâtiments à vocation culturelle, Les manifestations liées au festival Action pédagogique les établissements scolaires. n de Cannes 1939 à Orléans 2019 illustrent cette richesse et cette Écoles, collèges, lycées de l’Académie se mobilisent depuis quelques mois diversité d’approche, en proposant autour du festival Cannes 1939 à Orléans 2019. Durant la manifestation, autour de la programmation des dont les trois premières journées (12, 13 et 14 novembre) seront trente films sélectionnés en 1939 : aménagées en conséquence avec de nombreuses séances scolaires et des Les lieux du festival animations et rencontres spécifiques, quinze classes de l’Académie seront • un forum cinématographique présentes au festival, accompagnées de leurs enseignants. La majorité • une action pédagogique de ces classes est à option cinéma, ou située dans des établissements • un colloque international inscrits dans les dispositifs lycéens, apprentis et collégiens au cinéma, et • une exposition itinérante des établissements engagés dans un projet « aux arts lycéens » travaillant en lien avec une salle de programmation professionnelle dans la région Centre-Val de Loire. Ces classes travaillent également tout au long de L es projections des 30 films de la sélection auront lieu tous les jours, du 12 au 17 novembre, au Théâtre d’Orléans, et aux cinémas Les Carmes et l’année scolaire 2019-2020 sur le festival de Cannes 1939 avec des Pathé Place de Loire. instruments pédagogiques adaptés (livret, films et documents numérisés). • Un Prix Jeune public sera décerné pendant le festival par un • Le Théâtre d’Orléans propose au festival son jury lycéen. hall et ses bureaux, qui accueilleront les espaces • Un Journal web sera quotidiennement alimenté pendant le festival d’administration, d’organisation, d’accréditation, par un atelier issu des quinze classes présentes de l’académie de presse, de rencontres du public, et ses trois d’Orléans-Tours. salles (salle Pierre-Aimé Touchard, 900 places, • Un concours d’affiches et de nouvelles sera organisé dans les salle Jean-Louis Barrault, 600 places, salle Vitez, classes, sur le thème du Festival de Cannes et à partir des titres de 200 places) où se tiendront des projections. films de la compétition. • Le cinéma Les Carmes, labellisé « Art et Essai », • L’association des Amis de Jean Zay, présidée par Pascal Ory, organise dirigé par Michel Ferry et Myriam Djebour un concours, ouvert aux classes des collèges et des lycées au niveau Roumier. national, récompensant par le Prix Jean Zay un travail de création • Le cinéma Pathé Place de Loire, complexe situé audiovisuelle évoquant Jean Zay. n en centre ville, sur les quai du fleuve et dirigé par Roger Georges et Sebastien Lieury. n 8 9
5 FILMS HORS COMPÉTITION Alexandre Nevski La Bête humaine Sergueï Eisenstein (Union soviétique) Jean Renoir (France) Alexandre Nevski est une fresque La Bête Humaine, film adap- historique qui relate la bataille té du roman d’Émile Zola de livrée au XIIIe siècle par l’ar- 1890, déplace le récit dans la Les 30 films mée russe, menée par le prince période contemporaine. Le pro- Alexandre Nevski, contre les jet de film vient du producteur chevaliers teutoniques. Le film Raymond Hakim : il proposa le retrace la vie légendaire de rôle de Jacques Lantier, méca- HORS COMPÉTITION EN COMPÉTITION ce chef de guerre et prince de nicien sur la locomotive « la Novgorod (1220-1263), afin Lison », à Jean Gabin, qui de- • Alexandre Nevski • Au revoir, Mr Chips • Mr Smith au Sénat d’en faire une ode à l’unité du manda à être dirigé par Jean Sergueï Eisenstein Sam Woods Frank Capra peuple russe face à l’envahis- Renoir. C’est le cinéaste qui Union soviétique Grande-Bretagne USA seur allemand. La bataille du choisit Simone Simon pour in- lac de Tchoudsk, aussi nommée terpréter Séverine Roubaud, dé- • La Bête humaine • La Charrette Fantôme • Nuages sur l’Europe « La Bataille des Glaces », scelle l’union des principautés clarant que « les femmes avec une figure innocente sont Jean Renoir Julien Duvivier Tim Whelan russes et met fin à l’expansion allemande. Pour Eisenstein, les plus dangereuses ». France France Grande-Bretagne en réponse à une commande directe de Staline, l’enjeu Renoir parvient à recréer en extérieur, et en mouve- • Le Bossu de Notre-Dame • Elle et Lui • Pacific Express est de reforger l’unité nationale autour du chef, nécessaire ment, l’éclairage propre aux tournages en studio, refu- William Dieterle Leo McCarey Cecil B. DeMille pour mener le pays à la victoire contre tout envahisseur. sant d’avoir recours aux transparents, tournant toutes les USA USA USA Présenté au théâtre Bolchoï, à Moscou, le 23 novembre scènes à bord du train, une Pacific 231 réellement lancée 1938, Alexandre Nevski apparaît début août 1939 dans une à plus de 100 km/h. Le cinéaste pousse également ses ac- • Espoir, Sierra de Teruel • L’Enfer des anges • Petit Gamin liste provisoire proposée par le ministère du Cinéma, qui teurs à se plonger dans la condition de leur personnage, si André Malraux Christian-Jaque Detlef Sierck (Douglas Sirk) établit la sélection soviétique présentée au Festival inter- bien que Gabin et Carette ont été formés par des mécani- France France Pays-Bas national du film de Cannes. Puis le film est retiré la se- ciens à conduire la locomotive. • Olympia. Les Dieux du Stade • La France est un empire • 4 films d’animation maine suivante, et n’apparaît donc plus dans la liste finale Le film se concentre sur l’histoire d’amour, qui, comme Leni Riefenstahl Jean d’Agraives (La Grande Parade) pour Cannes approuvée le 12 août 1939. Il est rempla- le dit Renoir lui-même, est en réalité un triangle amoureux Allemagne France Walt Disney cé par Si demain c’est la guerre. Le 22 juin 1941, avec l’of- entre Lantier, Séverine, et « la Lison ». On y retrouve aus- USA fensive allemande, Alexandre Nevski est remis en circula- si le thème cher à Zola de l’hérédité dégénérescente qui • La Grande Solution tion afin de galvaniser l’élan patriotique contre l’ennemi anime tout le cycle des Rougon-Macquart. Hugo Haas • Les Quatre Plumes Blanches germanique. Le déplacement du roman de Zola dans la période Tchécoslovaquie Zoltan Korda Il s’agit de l’avant-dernier film du cinéaste et son pre- contemporaine du tournage, la fin des années 1930, est Grande-Bretagne • L’Homme du Niger mier parlant. Suivant le principe du « contrepoint or- l’occasion de porter le propos social sur un autre terrain : Jacques de Baroncelli • Seuls les anges ont des ailes chestral », théorisé dans un manifeste en 1928, le son en 1938, le Front Populaire a subi un cuisant échec, et France Howard Hawks obéit aux réalités du montage, de sorte qu’il y ait un dia- les promesses d’égalité sociale semblent oubliées. Dans USA logue entre la ligne visuelle et la ligne sonore. La musique La Bête Humaine, les victimes sont bien les pauvres : ce • Lénine en 1918 d’Alexandre Nevski est composée par Sergueï Prokofiev. sont toujours eux qui payent l’addition. Mikhaïl Romm • Si demain c’est la guerre Loin d’accompagner l’image, elle joue constamment avec Le film est montré à la Mostra de Venise de 1939, Union soviétique Efim Dzigan elle, donnant son rythme au déploiement des éléments quelques jours avant la première édition prévue du Festival Union soviétique • La Loi du Nord visuels. de Cannes 1939. « « Jacques Feyder • Stanley et Livingstone France Henry King Alexandre Nevski est une imagerie remarquable- Voici le plus beau film que j’ai vu depuis dix ans ! USA ment orchestrée. Indépendamment d’une exal- Rarement on a connu spectacle cinématogra- • Mademoiselle et son bébé tation évidente des sentiments patriotiques, le souci phique aussi net, aussi sûr, aussi complet. Une per- Garson Kanin • La Taverne de la Jamaïque principal du réalisateur a été d’ordre plastique. Il a fection qui n’est pas de la virtuosité mais l’épanouis- USA Alfred Hitchcock voulu un effet décoratif et a mobilisé, pour y atteindre, sement de la personnalité puissante et éclairée d’un Grande-Bretagne • Le Magicien d’Oz autant les paysages, toujours composés visuellement, grand bonhomme : Jean Renoir. ». Maurice Bessy, Victor Fleming • Les Tractoristes les nuages, les costumes, les accessoires, que les per- Cinémonde, n° 532, 28 décembre 1938. USA Ivan Pyriev sonnages humains et leur comportement extérieur. » Union soviétique Jacques Krier, L’écran français, n° 261, 3 juillet 1950. Réalisation : Jean Renoir. Scénario et dialogues : Jean Renoir et • Magie africaine Denis Leblond-Zola (d’après le roman d’Émile Zola). Production : Armand Denis et Leila Roosevelt • Veillée d’amour Robert et Raymond Hakim. Décors : Eugène Lourié. Musique : Réalisation : Sergueï M. Eisenstein. Scénario : Sergueï M. Eisenstein Belgique John Stahl Joseph Kosma. Photographie : Curt Courant. Cadrage : Claude et Piotr Pavlenko. Production : Mosfilm. Photographie : Édouard USA Tissé. Musique originale : Sergueï Prokofiev. Montage : Sergueï M. Renoir Jr. Montage : Marguerite Houlet Renoir. Photographe de • Mélodie de la jeunesse Eisenstein, Esfir Tobak. Distribution : Nikolaï Tcherkassov, Nikolaï plateau : Sam Lévin. Distribution : Jean Gabin, Simone Simon, Archie Mayo Fernand Ledoux, Julien Carette… Durée : 100 minutes. Date de Okhlopkov, Andreï Abrikossov, Aleksandra Danilova, Valentina USA sortie en France : 23 décembre 1938. Ivacheva. Durée : 112 min. Date de sortie en France : 21 juin 1950. 10 11
Le Bossu de Notre-Dame Espoir, Sierra de Teruel Olympia, Les Dieux du stade William Dieterle (USA) André Malraux (France) Leni Riefenstahl (Allemagne) À Paris, sous le règne de Louis Il s’agit de l’adaptation par Les Dieux du stade (de son XI, le peuple célèbre le carna- Malraux lui-même d’une partie titre allemand Olympia) est val. Le Bossu de Notre-Dame de son roman L’Espoir (1937), un hymne documentaire au poursuit le travail d’adapta- qui puise dans l’expérience sport et à la beauté du corps, tion au cinéma du roman de de l’écrivain au sein des bri- tourné à l’occasion des Jeux Victor Hugo, initié en 1923 par gades internationales pen- Olympiques de Berlin, du 1er Notre-Dame de Paris de Wallace dant la Guerre d’Espagne. Le au 16 août 1936, exaltant une Worsley. La version de William film se concentre en particu- grandeur allemande manifestée Dieterle se permet de nom- lier sur la troisième partie du par les proportions titanesques breux écarts vis-à-vis du roman roman, rapportant la mission du stade, la présence des digni- initial, dont le plus frappant héroïque des aviateurs dans taires nazis, dont Hitler inaugu- est le happy end célébrant les la Sierra de Teruel et le sou- rant les compétitions, et par la retrouvailles de Esméralda et tien que leur accorde la popu- ferveur de la foule patriote. Gringoire. La dimension tragique du roman est laissée de lation. Cependant, Malraux conçoit moins le film comme Le film est la deuxième collaboration de Leni côté, Dieterle s’attachant à rendre l’atmosphère historique une adaptation du livre que comme un outil cinémato- Riefenstahl avec le régime nazi, après Le Triomphe de la de Notre-Dame de Paris. Le personnage du roi Louis XI in- graphique inspiré de l’esthétique soviétique, d’Eisenstein volonté (1934), portant sur le congrès national-socialiste carne ainsi l’humanisme et la foi dans le progrès, face à et de Poudovkine, soit un développement parallèle au ro- de Nuremberg, film dans lequel elle avait démontré l’effi- l’obscurantisme du peuple et au conservatisme forcené de man qui utiliserait un langage différent, plus à même de cacité idéologique de ses images. En 1936, quand Hitler Frollo et de ses pairs. Il approuve ainsi la presse imprimée, s’adresser au peuple. Ainsi, Malraux souhaitait que son demande à Riefenstahl de prendre en charge la réalisa- et soutient les pamphlets du poète Gringoire. Louis XI pro- film, tourné en studio à Barcelone ainsi que sur un terrain tion d’un film documentaire sur les Jeux Olympiques, il at- nonce ces paroles, qui ouvrent le film : « Les cathédrales d’aviation de la région, puisse atteindre le grand public. tend qu’elle poursuive le travail initié avec le premier film : ont écrit le passé ; la presse écrit notre temps. Je ne m’y Les principaux protagonistes sont interprétés par des il s’agit de mettre son inventivité technique au service de opposerai pas ». Dans les rôles de Quasimodo et d’Esmé- acteurs dégottés dans les petits théâtres de Barcelone. la démonstration de la supériorité de la nation allemande. ralda, Charles Laughton et Maureen O’Hara triomphent. Un Cependant, la guerre représentée à l’écran trouve son pen- Le régime nazi met à sa disposition des moyens considé- soin tout particulier fut accordé au maquillage de Charles dant dans la situation réelle de production du film : il est rables pour la réalisation du film, aussi bien humains que Laughton. On raconte que sa confection mettait chaque réalisé par fragments, le tournage étant constamment in- financiers, permettant de développer des techniques de jour trois heures, et que les abords du studio étaient mé- terrompu par des coupures d’électricité, des alertes et des prise de vues absolument inédites. Ces techniques servi- ticuleusement surveillés pour garder secret le visage de bombardements. La musique est composée en France par ront d’étalon à nombre de films sportifs ultérieurs. Quasimodo jusqu’à la sortie du film. Darius Milhaud. Malraux réalise originellement un montage Le film remporte la coupe Mussolini à la Mostra de Le Bossu de Notre-Dame devait ouvrir le Festival de sur le modèle soviétique du contrepoint orchestral. Venise de 1938, à la demande de Goebbels. Cette intru- Cannes de 1939, sans faire partie de la compétition offi- Interdit en Espagne par Franco, le film est censuré en sion marque la porosité désormais assumée par l’Ita- cielle. Il fut sans doute le seul film effectivement projeté France par Daladier, chef du gouvernement, dès 1939. lie fasciste entre jugement esthétique et jugement poli- avant que le festival ne soit annulé. Jean Zay, qui l’a vu et aimé, ne peut donc pas le présen- tique. C’est précisément pour cette raison que Jean Zay, « ter « hors compétition » au Festival de Cannes en sep- encouragé par les protestations des délégations améri- Du “monument” de Victor Hugo : Notre-Dame de tembre 1939 comme il en a eu un temps l’intention. caine, britannique et française, décide de créer un Festival « Paris, les Américains ont fait un film, tâche ardue International du film en France, d’emblée « antifasciste » entre toutes. En effet, pour réaliser une œuvre aussi Ce que nous ne pouvons restituer à nos lecteurs, et vitrine cinématographique des « nations libres ». « spécifiquement française que celle-ci, il faut dispo- c’est la bouleversante vérité de ce film fait avec ser de moyens dont seul Hollywood peut disposer. La les seuls moyens de la pauvreté et du courage. Le Les Dieux du Stade ne sont pas seulement un cathédrale, la cour des Miracles, le parvis et tout un simple récit de ces quelques hommes réunis en esca- documentaire sur les Jeux Olympiques. C’est une quartier du Paris médiéval furent reconstruits à Hol- drille, accomplissant leur mission et allant mourir au fresque grandiose, émouvante, à la gloire de la Beauté, lywood, sans lésiner sur les onze cents statues et les sommet d’une montagne, atteint à la grandeur sans de la Force, du Courage et de la Valeur. Rarement un innombrables gargouilles. » Tom Tattle, Cinémonde, qu’on y sente un moment l’effort ou la contorsion. Il film ne m’avait autant secoué d’enthousiasme. Il fau- n° 600, 1er mai 1940. a suffi pour cela du ton de la vérité et de ces visages drait un aède pour en exprimer la poésie, pour en célé- espagnols dont la présence, le naturel et la fierté ont brer l’harmonie, pour en dégager les solides vertus et Réalisation : William Dieterle. Production : RKO. Scénario : Sonya de quoi serrer le cœur quand on pense au destin qui les féconds bienfaits. Égérie du IIIe Reich, Mme Leni Levien, Bruno Frank (d’après le roman de Victor Hugo, Notre leur était réservé. » Albert Camus, Combat, 11 octobre von Riefenstahl a bien mérité de toutes les patries, en Dame de Paris). Musique : Alfred Newman. Photographie : Joseph 1944. supprimant pour deux heures toute haine de races, de H. August. Décors : Van Nest Polglase, Al Herman, Darrell Silvera. nations, de castes ou de partis. » Serge Veber, Pour Costumes : Walter Plunkett. Montage : William Hamilton, Robert Wise. Distribution : Charles Laughton, Maureen O’Hara, Cedric Réalisation : André Malraux. Assistants à la réalisation : Boris Vous, n° 503, 6 juillet 1938. Peskine, Max Aub. Scénario : André Malraux assisté de Denis Hardwicke, Thomas Mitchell, Edmond O’Brien, Alan Marshal, Harry Marion et Boris Peskine (d’après la troisième partie de L’Espoir, Réalisation, scénario, montage : Leni Riefenstahl. Musique : Herbert Davenport… Durée : 116 minutes. 1937). Production : Édouard Corniglion-Molinier. Photographie : Windt. Son : Herman Storr. Durée : 201 minutes. Date de sortie en Louis Page. Cadre : André Thomas. Musique : Darius Milhaud. France : 22 juin 1938. Montage : André Malraux, Georges Grace. Distribution : Andrès Mejuto, Nicolas Rodriguez, José Sempere, José Maria Lado, Pedro Codina, Miguel del Castillo… Durée : 90 mn. Date de sortie en France : 13 juin 1945. 12 13
25 FILMS EN COMPÉTITION Elle et lui (Love Affair) L’Enfer des anges Leo McCarey (USA) Christian-Jaque (France) Michel Marnet, un « bourreau Deux enfants au sort tragique, Au revoir, Mr. Chips La Charrette fantôme des cœurs » français, se trouve Lucien et Lucette, se ren- Sam Woods (Grande-Bretagne) Julien Duvivier (France) à bord d’un paquebot pour al- contrent dans le Paris misé- ler rejoindre sa fiancée, une rable de la fin des années 1930. Pour la première fois en cin- Dans une ville nordique imagi- riche américaine, fille d’indus- Battu par son père, Lucien est quante-huit ans, Mr. Chipping, naire, l’Armée du Salut ouvre un triel, qui l’attend à New York. Il laissé pour mort par ce der- professeur de latin à l’école de refuge pour les vagabonds et les y fait la connaissance de Terry nier dans un terrain vague : il Brookfield, manque la rentrée mendiants. Une pauvre femme McKay, une chanteuse de caba- se réveille quelques temps des classes à cause d’un rhume. se plaint du bruit d’une charrette ret, qui repousse ses avances : après mais a perdu la mémoire. L’après-midi même, assoupi, il qui se traîne, sans pouvoir la voir, elle aussi est sur le point de se Lucette, orpheline, s’est éva- rêve à ses cinquante-huit an- la charrette des morts, que l’on marier avec son patron, et de dée d’une maison de redresse- nées de carrière à Brookfield. entend seulement lorsqu’on est connaître un sort meilleur. ment et fuit la police. Tous deux Production de la Métro- sur le point de mourir. Chaque Elle et lui, qui sera refait échouent dans un bidonville Goldwyn-Mayer britannique, 31 décembre, celui qui meurt en 1957 par le même cinéaste, mène le genre du mélo- de l’est parisien, la cité Henri IV, occupée par une bande réalisée par un américain, Sam au douzième coup de minuit de- drame à son apogée en le mêlant de façon très subtile à d’adolescents abandonnés. Wood, il s’agit de l’adaptation vient pour une année entière le la comédie romantique. L’amour n’y est pas peint comme Après Les disparus de Saint-Agil, Christian-Jaque revient d’une nouvelle de James Hilton nouveau conducteur de la charrette. un coup de foudre ou comme un idéal auquel les prota- sur le thème de l’enfance malheureuse et haute en cou- sur la vie d’un professeur qu’il a lui-même connu. Par sou- Adaptation du roman Le Charretier de la mort de Selma gonistes aspirent : il apparaît au contraire comme une leurs avec les interprètes des « Chiches Capons », Serge ci d’authenticité, les scènes se déroulant dans l’école sont Lagerlöf (1912), le film est aussi une reprise du chef- construction progressive, une étape de la vie qui permet Grave, Jean Claudio et Marcel Mouloudji. Le récit adopte le tournées à la Repton School, un établissement fondé en d’œuvre muet de Victor Sjöström (1921). L’œuvre de le passage de la jeunesse à l’âge adulte. McCarey, dans la ton du mélodrame, opposant symétriquement des figures 1557. Les élèves de l’école y passèrent l’été pour partici- Duvivier annonce la vague fantastique du cinéma fran- continuité des screwball comedy des années 1930, nous vicieuses, cherchant à profiter de l’innocence parfaite des per au tournage et y jouer leur propre rôle. La performance çais des années 1940, avec Les Visiteurs du soir, de Marcel montre que le véritable amour se compose d’une multi- deux jeunes protagonistes, Lucien et Lucette, et des fi- de Robert Donat, traversant plusieurs âges de la vie pour Carné (1942), ou encore Obsessions, de Julien Duvivier lui- tude d’expériences vécues à deux et individuellement, et gures vertueuses, prodiguant l’amour parental que le sort interpréter Mr. Chips, fut saluée par l’Oscar du meilleur ac- même (1943). Mais il s’inscrit aussi dans le réalisme poé- qu’il conduit ainsi à une révélation de soi même. Il y a une leur a dénié. Non-crédité au générique, Jacques Prévert, teur, passant ainsi devant Clark Gable, nominé pour Autant tique des années 1930, peinture du petit peuple ici obs- dimension mystique dans l’engagement amoureux car les qui travaille bénévolement et anonymement sur le scéna- en emporte le vent. curcie par l’ombre menaçante du conflit mondial. personnages se mettent à l’épreuve avant de se retrouver : rio du film, a démontré son engagement contre l’enfance Le film, réalisé en 1939, s’affirme comme une apologie L’argument fantastique est l’occasion de trouvailles es- rompant leurs fiançailles et ainsi leur source de revenus, ils maltraitée. Il donne donc au film une impulsion militante, de la paix : dans un contexte de guerre imminente, il nous thétiques de Duvivier, servi par la photographie de Jules font en quelque sorte vœu de piété et de chasteté, avant s’élevant pour défendre une jeunesse délinquante par né- rappelle le coût humain de celle-ci et les blessures qu’elle Krüger et les décors de Jacques Krauss. Le récit oscille de se donner rendez-vous au « point le plus proche du pa- cessité et non par choix. Mais le film va être détourné de engendre. La volonté pacifique se marque avec plus de entre les bas-fonds miséreux de la ville, lieu fangeux par- radis ». Les protagonistes entament un véritable chemin son propos initial par le régime de Vichy : sorti en salles poids encore à travers le personnage de Max Staefel, un couru par un Pierre Fresnay alcoolique et violent, et l’es- de croix, qui leur permet de se découvrir, étape sans la- en 1941, il sera utilisé pour illustrer la misère sociale et autrichien qui fait découvrir à Mr. Chips, et au spectateur pace plus paisible de l’Armée du Salut, dans lequel l’espoir quelle leur amour demeurerait impossible. la « disparition des valeurs familiales » dans la France du « de 1939, son pays natal. À la fin du film, Mr. Chips pleure est encore permis, personnifié par le personnage bien- Front Populaire. « la disparition de son ami alors qu’il est mort en combat- veillant d’Édith. La Charrette fantôme est cependant empli Comme les autres films de McCarey, celui-ci a tant au sein de l’armée ennemie, ce qui provoque l’étonne- d’un pessimisme qui témoigne des espoirs déçus du Front l’apparence d’une comédie mais l’intensité pro- Ce n’est pas du roman, ce n’est pas du mélo, ce ment de ses élèves. Au revoir, Mr. Chips témoigne d’un paci- Populaire, et de la crainte de voir le fantôme mortifère du fonde d’une romance dont la tristesse nous hante. n’est pas, non plus, ce qu’aucuns se complaisent à fisme réaliste, soucieux d’éviter la guerre mais pas à n’im- fascisme recouvrir l’Europe. Irene Dunne et Charles Boyer se sont emparés des dénommer pompeusement “une tranche de vie”, c’est « porte quel prix. différentes humeurs du scénario avec brio, jouant un beaucoup mieux que cela : une succession de faits « Un film vertigineux, qui vous prend à la gorge et coup avec légèreté, un coup avec sobriété, mais quoi qui révèlent la tragédie de l’enfance abandonnée, de Le film capture l’atmosphère du livre avec une qui, s’il vous fait pleurer, n’utilise ni cadavres de qu’il en soit toujours très crédibles, toujours proches cette enfance privée de tendresse, qui pousse, seule, fidélité étonnante. Il faut remercier Robert Donat gangsters, ni morale de Bibliothèque Rose. Je dirai de leur personnage, et avec une utilisation superbe du au bord du ruisseau, livrée à elle-même, à la grâce de pour cela, qui interprète brillamment l’aimable profes- même qu’au travers de cette histoire assez triste et matériau qu’ils ont en main. […] McCarey a bien pesé Dieu. L’enfer des anges […] est un film qui bouleverse, seur. Sa tâche lui est rendue plus aisée par la finesse propre à exciter la pitié, passe comme un grand souffle tous ses ingrédients et les a mélangés dans un film qui étreint, qui amuse aussi, car l’enfant n’est pas du scénario et l’intelligence de la mise en scène. Il n’y d’air pur, de rédemption. Jouvet et Fresnay se par- lumineux et mémorable. » Frank S. Nurgent, New York toujours triste, même dans certaines circonstances a pas une seule fausse note parmi toutes les scènes tagent le film ; l’un entièrement renouvelé, cynique et Times, 17 mars 1939. pénibles de la vie. » Jean Voiron, Cinémonde, n° 567, d’école, qui nous rappellent encore et encore, avec frivole, soudain translucide et immatériel ; l’autre éton- août 1939. fierté et honte, les indigestions de latin et de maths. » nant de révolte misérable, obstiné à s’emprisonner lui- Réalisation : Leo McCarey. Scénario : Delmer Daves et Donald Alan Page, Sight and Sound, vol. 8 n°30, été 1939. même dans une prison de malheur. » Maurice Bessy, Ogden Stewart. Production : RKO. Musique : Roy Webb. Photogra- Réalisation : Christian-Jaque. Scénario : Pierre Véry et Jacques Cinémonde, n° 590, 21 février 1940. phie : Rudolph Maté. Montage : Eward Dmytryk et George Hively. Prévert (non-crédité). Dialogues : Pierre Laroche et Jacques Décors : Van Nest Polglase, Darrel Silvera. Costumes : Howard Prévert (non-crédité). Décors : Paul-Louis Boutié. Musique : Henri Réalisation : Sam Wood. Scénario : R.C. Sherriff, Claudine West et Greer et Edward Stevenson. Distribution : Charles Boyer, Irene Verdun. Photographe de plateau : Léo Mirkine. Production : Émile Eric Maschwitz (d’après le roman de James Hilton). Production : Réalisation : Julien Duvivier. Scénario : Julien Duvivier (d’après le Dunne, Maria Ouspenskaya, Lee Bowman, Astrid Allwyn… Darbon. Distribution : Louise Carletti, Jean Claudio, Lucien Gallas, Metro-Goldwyn Mayer British Studios Ltd. Photographie : Freddie roman de Selma Lagerlöf, Le Charretier de la mort). Production : Paul A. Young. Musique : Richard Addinsell et Louis Levy. Distribution : Jean Tissier, Dorville, Bernard Blier, Marcel Mouloudji, Serge Graetz, Jean Lévy-Strauss. Photographie : Jules Krüger. Musique Robert Donat, Greer Garson, Paul Henreid… Durée : 114 minutes. Grave, Sylvia Bataille, Fréhel. Durée : 95 minutes. Sortie en France : originale : Jacques Ibert. Décors : Jacques Krauss, André Trébuchet. 13 février 1941. Maquillage : Vladimir Tourjansky. Coordination des effets spéciaux : Jean Epstein. Photographie de plateau : Henri Pecqueux. Distribu- tion : Pierre Fresnay, Louis Jouvet, Micheline Francey, Marie Bell, Valentine Tessier, Mila Parely, Robert Le Vigan… Durée : 93 min. Date de sortie en France : 16 février 1940. 14 15
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