Fiche Curie : République Islamique du Pakistan - Campus France
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1 Fiche Curie : République Islamique du Pakistan Jeune Etat fédéral créé lors de la partition de l’Inde en 1947, la République islamique du Pakistan est toujours en construction avec deux territoires encore contestés, Azad‐Jammu‐Cachemire et Gilgit‐Baltistan, et un autre, les régions tribales fédéralement administrées, en cours d’intégration à la province voisine du Khyber‐ Pakhtunkhwa. L’organisation administrative est également en pleine évolution depuis l’adoption en avril 2010 du 18e amendement à la Constitution pakistanaise qui “dévolue” aux provinces certaines compétences jusque‐ là fédérales. Certains aspects de cette dévolution se heurtent à l’impréparation des provinces à gérer de nouvelles compétences, à l’obstruction des administrations fédérales qui s’opposent à la perte d’un pouvoir considéré comme acquis. Dans de nombreux secteurs cela se traduit par un gel de l’action de l’Etat, fédéral ou provincial, et la création de contentieux, c’est le cas de l’enseignement supérieur, dont le pouvoir politique préfère laisser le règlement à la justice, quitte à attendre l’issue de procédures longues et incertaines. Enfin, au niveau politique, l’implantation d’une démocratie stable est très récente et demeure encore fragile. A l’échelon régional, la relation avec l’Inde est un sujet central, avec en contrepoint la résolution de la question afghane ; tandis que la grande voisine du Nord, la Chine, devient l’allié de poids avec la création du corridor économique sino‐pakistanais et la promesse d’une colossale manne financière estimée à plusieurs dizaine de milliards de dollars. Avec plus de 207 millions d’habitants1, le Pakistan, sixième pays le plus peuplé au monde, multiplie les enjeux : démographique quand près de 60% de la population a moins de 25 ans, éducatif avec plus de 55 millions d’illettrés2, économique avec 30% à 40% de la population en dessous du seuil de pauvreté dont près de 60% en zone rurale3 et une classe moyenne difficile à estimer que l’on situe en général à moins de 20% de la population. Dans ce contexte, la relation bilatérale franco‐pakistanaise demeure modeste au niveau politique et se cantonne au niveau de commissions mixtes, au plan économique les échanges commerciaux avec le Pakistan placent ce dernier au 64ème rang de nos clients et au 38ème rang de nos débiteurs avec un déficit de 220 M EUR. En matière d’aide au développement, les gros volumes passent par l’AFD qui affiche un encourt de 265 M EUR en 2016, uniquement du prêt sur les secteurs de l’énergie et de l’eau, alors que l’action du Service de coopération et d’action culturelle vise principalement l’accompagnement de la politique universitaire du gouvernement pakistanais et la consolidation de notre influence dans le domaine culturel et linguistique, des sciences sociales, de la gouvernance et de l’archéologie. 1. Organisation de l’enseignement supérieur Rapportée à l’enseignement supérieur, la situation du Pakistan est un défi à plusieurs dimensions. D’une part avec moins de 1,5 millions d’étudiants4 tous niveaux confondus l’université s’adresse à 1 207,774 millions d’habitant, recensement 2017, l’avant dernier ayant eu lieu en 1998. 2 Banque mondiale 2014 3 Banque asiatique de développement et Programme des Nation unies pour le développement. 4 HEC activity report 2014‐15 1
2 une élite d’autant plus restreinte que la classe moyenne est elle‐même réduite, constat encore plus flagrant si l’on se concentre sur les niveaux d’étude : Tableau 1 : Pourcentage des Pakistanais âgés de 25 ans ayant obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur de (Source UNESCO UIS) Bachelor's or Master's or Doctoral or equivalent equivalent equivalent HF H F HF H F HF H F 6,9 8,5 5,2 1,4 1,9 0,9 0,5 1,0 0,1 8,9 7,7 9,9 8,0 9,5 6,6 0,8 1,0 0,6 Données françaises Si l’on considère la répartition par province des établissements d’enseignement supérieur, là encore on constate des disparités d’autant plus grandes que les territoires sont étendus rendant difficile l’accès aux étudiants résidant hors des grands centres urbains. 2. Répartition des universités par provinces rapportée à la population (sources HEC et PBS). Nbre d’universités % Population en million Azad‐Jammu‐Cachemire 7 3,7 hors recensement Balouchistan 8 4 12,3441 Gilgit‐Baltistan 1 0,5 hors recensement Khyber‐Pakhtunkhwa 35 19 30,523 Pendjab 59 32 110 Régions tribales fédéralement administrées 0 0 5 Sind 55 30 47,886 Territoire fédéral d’Islamabad 20 11 2 Dans ce paysage contrasté, l’enseignement supérieur est la mission de la Higher Education Commission (HEC) depuis sa création en 2002. La HEC a comme objectifs d’ici 2020, de doubler le taux d’accès aux études supérieures de 7% en 2010 à 15%, et de former 10 000 docteurs supplémentaires – ils ne sont pour l’heure que 10 000 pour un collège d’enseignants du supérieur de 40 000. Pour ce faire, la HEC s’appuie sur plusieurs programmes de bourse afin d’élargir sa base d’étudiants. Elle a plus que triplé sa capacité d’accueil en quinze ans (54 universités en 2002, 185 en 2017) construisant dans les zones défavorisées, ou recourant au secteur privé grâce à un système de contrat. Le Pakistan compte donc à ce jour 185 universités, dont 109 (59%) publiques et 76 (41%) privées, mais également 155 institutions considérées comme illégales par la HEC qui tient à préserver un certain niveau d’enseignement et sans doute aussi un monopole. Cela dit, il faut aussi tenir compte du fait que le niveau de taxation est faible au Pakistan, dès lors, le recours au privé permet de compenser le défaut de recette publique en transférant aux familles le coût de l’enseignement. Dans les grandes provinces du Pendjab et du Sindh, véritables états dans l’Etat, la dévolution les a mis sur la voie de l’autonomie et chacune a créé sa propre HEC, source de conflits, comme cela est mentionné en introduction. 2
3 Près de 38 000 étudiants pakistanais étudient à l’étranger, ils se tournent naturellement vers les pays anglo‐ saxons (Royaume‐Uni, Etats‐Unis, Australie, Canada) et les pays du Golfe (Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite). La France quant à elle est la dix‐huitième destination d’accueil principalement dans le cadre des programmes de bourses financés par la HEC. Les motivations des étudiants diffèrent en matière d’études à l’extérieur, la recherche de qualité et d’un diplôme reconnu sont au premier rang, ainsi que la capacité d’accueil que l’on sait insuffisante au Pakistan. La valeur du diplôme sur le marché du travail est également un critère important compte tenu des débouchés qu’il offre à son titulaire s’il est candidat à l’expatriation. Cette pratique érigée en système voit ainsi plusieurs millions de diplômés s’exporter vers des pays en recherche de ressources humaines qualifiées, c’est le cas des pays du Golfe notamment. Si cela permet de percevoir l’équivalent de 10% du PIB pour le Pakistan, cette migration économique ne facilite pas la constitution d’une population active d’un haut niveau de formation. Il existe en outre un potentiel de recrutement en mobilité individuelle pour la France dans le domaine des sciences de la gestion et des sciences sociales, compte tenu du bon rapport qualité/prix de nos formations et de l’émergence d’une classe moyenne issue du commerce et des affaires jusqu’alors peu diplômée mais consciente de la plus‐value dont pourrait bénéficier sa progéniture. 2. Organisation des études L’organisation des études supérieures reproduit le modèle britannique. La langue de l’enseignement supérieur est l’anglais, disposition qui pourrait être modifiée depuis l’arrêt de la Cour suprême intimant aux autorités fédérales et provinciales de mettre en œuvre l’article 251 de la Constitution désignant l’ourdou comme unique langue officielle. L’entrée à l’université est conditionnée par l’obtention du certificat d’études supérieures secondaires (Higher Secondary School Certificate), du Fellow of Sciences (F. Sc.) ou du Fellow of Arts (F. A.). Il n’y a pas d’homogénéité concernant la durée de chaque cycle universitaire. Cependant, la HEC mène une politique de réforme, qui a pour but de passer du modèle britannique (bachelor en 2 ans, puis master et M. Phil. en deux fois deux ans avant le PhD) au système américain (bachelor en 4 ans, puis master et PhD). Le tableau ci‐dessous présente les deux systèmes, ainsi que quelques cas particuliers (droit, médecine, etc.). Il en résulte qu’une demande d’intégration dans le système français LMD doit donc être étudiée au cas par cas, en fonction des règles de l’institution pakistanaise délivrant le diplôme et de l’ancienneté du diplôme délivré, et des niveaux requis par l’établissement d’accueil. La HEC a réalisé en 2015 un classement des meilleures universités pakistanaises, sur des critères classiques : qualité du corps enseignant, moyens financiers, nombre d ‘étudiants, produits de la recherche. Ce classement reflète bien la qualité relative des institutions vérifiée sur le terrain, sauf pour les quelques établissements privés les plus récents et dynamiques qui devraient progresser dans une éventuelle mise à jour du classement. Classement national des meilleures universités Pakistanaises Rang Université 1 Quaid‐e‐Azam University, Islamabad 3
4 2 University of the Punjab, Lahore 3 National University of Sciences & Technology 4 University of Agriculture, Faisalabad 5 Aga Khan University 6 COMSATS Institute of Information Technology 7 Pakistan Institute of Engineering & Applied Sciences, Islamabad 8 University of Karachi 9 University of Health Sciences, Lahore 10 University of Veterinary & Animal Sciences Classement des meilleures universités pakistanaises en 2015 établi par la Higher Education Commission Classement mondial des universités pakistanaises L’édition 2016 du classement « QS World University Ranking » recense six universités pakistanaises parmi les meilleurs établissements d’enseignement supérieur mondiaux : - National University of Science & Technology (501‐550*) - Quaid‐e‐Azam University (+701**) - Lahore University of Management Sciences (+701) - University of Engineering & Technology, Lahore (+701) - University of Karachi (+701) - University of Lahore (+701) *501‐550: équivalent Université de Bordeaux, Université Claude Bernard Lyon 1, Université Lille 1 Sciences et Technologies **+701 : équivalent : Université de Nantes, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Université Toulouse 1 Capitole La taille modeste des meilleurs établissements pakistanais explique pour partie leur absence de ce classement. 4
5 3. La coopération universitaire franco‐pakistanaise La coopération franco‐pakistanaise en matière d’enseignement supérieur et de recherche est fondée sur l’accord de coopération scientifique et technique signé à Islamabad le 5 juin 1970 et toujours en vigueur depuis le 20 avril 1971, prévoyant notamment la tenue d’une commission mixte tous les deux ans, la huitième et dernière s’étant tenue le 30 mai 1995. 5
6 En 2015‐2016, la France a accueilli 621 étudiants pakistanais5. Actuellement, plus du tiers des étudiants suivent des cursus en sciences dures et ils sont majoritairement inscrits au niveau licence – 151 étudiants – et doctorat ‐ 112 étudiants. La mobilité des doctorants est souvent encadrée et soutenue par des financements publics : début 2015, 48 étudiants pakistanais rédigent leur thèse en France grâce aux bourses de la HEC. Aux niveaux L et M à l'inverse, plus de 90% des étudiants ne bénéficient pas de bourses. L’existence de partenariats universitaires peut alors constituer l’une des incitations à la mobilité vers la France. Ainsi, la Lahore University of Management and Science a conclu des partenariats avec des écoles de management française prestigieuses, l’ESSEC, l’EM Lyon et l’IESEG, et y envoie chaque année cinq à dix étudiants en semestre d’échange. 1. Les bourses du gouvernement pakistanais La HEC octroie des bourses de quatre ans (master 2, puis études doctorales). Campus France en est l’opérateur dans le cadre d’une convention qui a été renouvelée le 1er juin 2016. Ces bourses couvrent les frais de vie (1 000 EUR par mois) ainsi que les frais d’admission dans les universités. En échange de cet investissement important, le Pakistan demande aux étudiants 5 ans de services publics à leur retour (le plus souvent au sein des universités). La France participe à trois programmes de bourses de la HEC : le programme « MS leading to PhD », le programme « Baloutchistan » et le programme « Ingénieurs ». Le poste a rénové la procédure de sélection concertée et a bénéficié de l’accroissement du nombre de lauréats : le nombre total de boursiers est ainsi remonté à 85 en 2015. On note également en 2017 un accroissement de l’intérêt pour les sciences dures à travers le programme Ingénieurs. En effet, 24 étudiants ont déjà été admis en thèse dans des établissements français et 10 en master, alors que le processus d’admission n’est pas encore terminé. 2. Les bourses françaises d’accès à l’enseignement supérieur au Pakistan Ce programme intitulé « Needs Based Scholarships Program », cofinancé par la France couvre les frais de scolarité et de vie d’étudiants méritants mais défavorisés afin qu’ils obtiennent une licence au Pakistan. Il vise (i) à la lutte contre la radicalisation et à la stabilisation des populations des régions isolées et frontalières, en favorisant l’insertion socio‐professionnelle des jeunes, (ii) à renforcer et promouvoir l’accès des filles à l’enseignement supérieur (75% des bourses leur sont allouées). 5 http://ressources.campusfrance.org/publi_institu/etude_prospect/stats_pays/fr/pakistan_fr.pdf 6
7 Le 11 novembre 2016, l’Ambassade et la HEC ont signé une convention octroyant le versement de 250 000 EUR à cette dernière. 4. La coopération universitaire pakistanaise avec le reste du monde Les principaux pays d’accueil des étudiants pakistanais sont les pays anglo‐saxons : le Royaume uni en tête (6645 étudiants en 2015, source UNESCO UIS http://uis.unesco.org/fr/uis‐ student‐flow) qui dispose de trois bureaux du British Council. Le British Council a organisé en 2015 la visite d’une délégation d’universités britanniques, lesquelles ont signé plusieurs accords de coopération avec la HEC et tenu un salon de promotion afin de présenter l’offre d’enseignement supérieur anglaise aux étudiants pakistanais. Les Etats‐Unis (5241 étudiants en 2015) s’appuient sur un réseau de Lincoln Corners pour faire la promotion de leur enseignement supérieur. L’augmentation des frais de scolarité provoque cependant une perte d’attractivité de l’enseignement supérieur américain. L’Australie est également très attractive pour les étudiants pakistanais : 8200 d’entre eux ont choisi cette destination pour leurs études en 2015. A compter de 2017, l’Australie va offrir des bourses « Australia Awards » à des étudiants pakistanais pour des formations de niveau Master. Les étudiants sélectionnés seront accompagnés dans le processus d’admission par le « Australian Awards Pakistan Office Services ». Côté européen, l’Allemagne occupe une position importante pour l’accueil des étudiants pakistanais : 2713 en 2015. Le DAAD dispose d’un bureau à Islamabad et bénéficie d’un accord semblable à celui signé par la France avec la HEC pour l’accueil de boursiers du gouvernement pakistanais. La Chine est de plus en plus présente au sein des campus pakistanais, à travers ses enseignants, ses étudiants et l’ouverture de centres Confucius. Le nombre d’étudiants pakistanais ayant choisi d’y effectuer leurs études n’est pas disponible mais il est très élevé. Les relations avec les pays d’Asie du Sud se renforcent progressivement, notamment avec la Malaisie et l’Indonésie. 7
8 5. Situation de la recherche et de la coopération scientifique Au début des années soixante, sous l’impulsion du Professeur Abdus Salam alors Conseiller scientifique du Président, le Pakistan a commencé à développer une politique de recherche. Cette dernière est devenue dans les années soixante‐dix une priorité nationale. Le développement scientifique et technologique a alors eu pour but de répondre aux besoins stratégiques du pays et les efforts ont été mis sur les secteurs de la défense, de l’espace et du nucléaire avec l’établissement de centres de recherche publics. Dans un deuxième temps, de nouveaux centres de recherche ont été créés afin de répondre aux autres grandes priorités du pays : l’agriculture, la santé, le textile, les sciences de l’animal, etc. 1. Une recherche de qualité pour quelques établissements bien identifiés A ce jour, le Pakistan dispose de plus d’une centaine de centres de recherches. Mais dans les faits, peu sont à même d’entreprendre des travaux de recherche de niveau international. Les meilleurs scientifiques du pays se concentrent dans quelques structures clairement identifiés, souvent liées au secteur de la défense, ou dans les universités liées historiquement à ces centres de recherche : - National University of Sciences and Technology (NUST) - Institute of Space Technology (IST) - Pakistan Institute of Engineering and Applied Sciences (PIEAS) - Nuclear Institute for Agriculture and Biology (NIAB) Des centres d’excellences ont également été mis en place depuis 2005 par la HEC au sein des grandes universités publiques : - Husein Ebrahim Jamal Research Institute of Chemistry (HEJRIC) de l’Université de Karachi - Dr. Panjwani Center for Molecular Medicine and Drug Research (PCMD) de l’Université de Karachi - Centre of Excellence in Molecular Biology (CEMB) de l’Université du Pendjab (Lahore) - Center for Advanced Studies in Vaccinology and Biotechnology (CASVAB), Université du Balouchistan (Quetta) - National Institute for Biotechnology and Genetic Engineering (NIBGE) à Faisalabad, mais dépendant de l’Université Quaid‐e‐Azam d’Islamabad 8
9 D’autres universités à thématiques fortes sont très renommées : - University of Agriculture à Faisalabad - University of Veterinary and Animal Sciences (UVAS) à Lahore - Aga Khan University à Karachi (sciences médicales) Certaines universités privées émanant d’organismes internationaux ou de fondations, comme le COMSATS Institute of Information Technology (CIIT) ou la National University of Computer and Emerging Sciences (NUCES), ont un rythme de croissance remarquable, en termes d’infrastructures et d’effectifs. Les universités publiques, notamment dans les domaines des sciences humaines et sociales, sont globalement d’un niveau inférieur, tant au point de vue de leurs moyens que de leur activité de recherche. 2. Un nombre de publications en forte hausse Si pendant longtemps les recherches scientifiques pakistanaises sont restées très confidentielles, ce phénomène a tendance à disparaître. Actuellement, une pression est exercée sur les chercheurs par la HEC pour que leurs travaux mènent à des publications dans des ouvrages internationaux de référence. Ces efforts ont porté leurs fruits, puisque selon une étude indépendante publiée en 2016 par Thomson‐ Reuters6, le nombre global de publications internationales pakistanaises a été multiplié par quatre dans les dix dernières années (2000 articles en 2006 contre plus de 9000 en 2015) et par dix pour les articles à haut facteur d’impact (9 en 2006, 98 en 2015). Il est à noter que ces statistiques sont meilleurs que ceux du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine (BRIC). 6 http://images.info.science.thomsonreuters.biz/Web/ThomsonReutersScience/%7Bdab71dc1‐d7d8‐48af‐ 88a6‐fa7efa61ae22%7D_Pakistan_Citation_Report_FINAL.pdf 9
10 Evolution de l’ « Impact de Citation Normalisé par Catégorie » (CNCI) entre 2006 et 2015 pour le Pakistan et les pays du BRIC dans quelques domaines scientifiques (source Thomson‐Reuters) 3. Des problèmes perdurent ‐ Le « brain drain » : Les scientifiques pakistanais sont naturellement touchés par ce phénomène bien qu’il soit difficile d’obtenir des données fiables sur le nombre d’entre eux travaillant à l’étranger. La HEC essaie cependant d’endiguer ce problème de plusieurs manières : attribution d’un emploi à leur retour pour les étudiants pakistanais faisant un doctorat à l’étranger dans le cadre de bourses financées par la HEC ; augmentation des salaires des enseignants‐chercheurs et mise en place de primes permettant pour les meilleurs d’atteindre des salaires mensuels de 5 000 USD ; politique de création de postes d’enseignement à des salaires très attractifs pour les chercheurs étrangers d’origine pakistanaise souhaitant revenir pour de courtes ou de plus longues durées. ‐ La faiblesse de la recherche appliquée : si la recherche au Pakistan peut se targuer parfois de belles réussites, c’est essentiellement dans le domaine des sciences fondamentales : physique (prix Nobel d’Abdus Salam), mathématiques, chimie, informatique. Par contre, la recherche appliquée est quasiment inexistante, les instituts de recherche publics ont encore trop peu de contacts avec l’industrie privée et il y a trop peu de transfert des résultats de la recherche vers l’industrie. Cependant, le secteur de la défense occupe une place à part. 10
11 4. La coopération scientifique franco‐pakistanaise a. Partenariat Hubert Curien « Péridot7 » : Le lancement du premier Partenariat Hubert Curien (PHC) franco‐pakistanais a été officialisé en septembre 2014 par la signature d’une lettre d’intention entre l’Ambassade et la HEC. Son objectif est d’initier de nouvelles coopérations scientifiques et technologiques franco‐pakistanaises et soutenir celles déjà en place, en prenant en charge les mobilités des chercheurs travaillant sur des thématiques choisies qui bénéficient aux deux pays. En 2017, elles étaient les suivantes : énergie, santé, eau, changement climatique et archéologie. Ce programme est cofinancé par la HEC et l’Ambassade. Le programme a connu une montée en puissance, puisque 7 projets ont été retenus en 2016 (34 déposés) contre 3 en 2015 (10 déposés). Il se poursuit en 2017, avec une stabilisation de la participation. b. Bourses de l’International Center of Chemical and Biological Sciences (ICCBS) de Karachi : Ce programme de bourses, lancé en 2016, vise à soutenir la coopération entre la France et l’ICCBS, centre de recherche situé à Karachi reconnu pour son excellence et la qualité de ses équipements. 5 boursiers pakistanais ont été envoyés en France avec des bourses de post‐doctorat d’une durée d’un an cofinancées à parts égales par l’Ambassade et l’ICCBS. c. Soutien à la coopération franco‐pakistanaise en archéologie et paléontologie : Ces actions, qui s’inscrivent dans le cadre d’un Memorandum of Understanding signé en 2014 entre le « Taxila Institute for Asian Civilizations » (TIAC), le CNRS et l’UMR7041 (Archéologie et sciences de l’antiquité) dont dépend la Mission Archéologique Française du Bassin de l’Indus (MAFBI), permettent de former durant les fouilles des étudiants du TIAC. En outre, plusieurs bourses de stages en France ont également été accordées à des jeunes chercheurs en archéologie et paléontologie impliqués dans les chantiers de fouilles. 6. Orientations de la coopération universitaire et scientifique franco‐ Pakistanaise L’organisation d’une journée Pakistan le 1er juin 2016 à Paris, avec le déplacement du chairman, le professeur Mukhtar Ahmed, marque un renouveau de l’intérêt de la HEC pour notre pays. Suite à la réussite de cet événement, la semaine de l’enseignement supérieur français a été organisée au Pakistan en mars 2017, avec le déplacement d’une vingtaine de représentants d’universités françaises qui ont fait le tour des meilleurs établissements du pays. La volonté affichée de diversifier les pays d’accueil bénéficie à la France qui est devenue attractive après la mise en place de formations dispensées en anglais. Il conviendra dans les prochaines années d’accompagner les efforts de la HEC pour en tirer le meilleur parti pour notre coopération avec le Pakistan. 7 Du nom d’une gemme de couleur verte que l’on trouve au Pakistan 11
12 a. L’utilisation du réseau des anciens boursiers Depuis plus de 40 ans, des centaines d’étudiants pakistanais ont bénéficié de bourses pour étudier en France. Ces anciens boursiers représentent une opportunité de bénéficier d’un contact privilégié avec l’élite académique du pays. Un réseau des anciens boursiers a ainsi été créé en 2009, le Pakistani French Alumni Network (PFAN). Il compte aujourd’hui près de 150 membres actifs. De plus, le réseau France Alumni mis en place au Pakistan en 2015, offre des perspectives complémentaires : ‐ un moyen de renouer le contact avec les anciens étudiants, tout en créant/renforçant leur sentiment d’appartenance à une communauté liée à la France ; ‐ un canal privilégié par lequel les entreprises ou les établissements français peuvent diffuser des offres d’emploi, des sujets de recherche ; ‐ un effet de levier pour accompagner les actions de l’ambassade. Les deux réseaux ont vocation à se compléter, le PFAN se composant quasi‐exclusivement d'universitaires dans le domaine des sciences et de la technologie, alors que France Alumni élargit sa base aux écoles de management, d'ingénieurs, des IEP... b. La promotion de l’enseignement supérieur français auprès des publics pakistanais Des efforts sont actuellement menés pour promouvoir les études en France dans les universités pakistanaises, car notre pays souffre encore d’idées reçues de la part des potentiels candidats (nécessité d’avoir une connaissance du français notamment). Ces actions se traduisent par l’ouverture depuis 2016 de centres d’information sur les études en France dans les universités des villes de Peshawar, Faisalabad, Lahore, Karachi et Multan. L’animation de ces espaces est assurée par d’anciens étudiants pakistanais ayant étudié en France et coordonné par l’ambassade. Ce réseau d’anciens étudiants, articulé autour du PFAN, est un outil extrêmement efficace pour la promotion des études en France, car les membres de cette association sont très bien implantés dans la plupart des universités du pays et désireux de partager leur expérience. Ce dispositif vise à accroître la mobilité individuelle d’étudiants pakistanais en direction de la France, notamment dans les domaines du business/management et des sciences sociales. La promotion de l’enseignement supérieur français est une priorité de cette ambassade. Elle vise non seulement les candidats aux bourses de la HEC qui ne connaissent pas encore l’offre française, mais également ceux qui désirent effectuer des études auto‐financées et que pourrait attirer l’excellent rapport qualité‐coût des universités françaises. 12
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