Héritage romantique Mendelssohn Brahms - ven 28 mai sam 29 mai 2021 - Opéra Orchestre National Montpellier

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Héritage romantique Mendelssohn Brahms - ven 28 mai sam 29 mai 2021 - Opéra Orchestre National Montpellier
ven 28 mai   Opéra Berlioz,
                       sam 29 mai   Le Corum
                       2021

Héritage
romantique
Mendelssohn • Brahms
Valérie Chevalier
                                                         directrice générale
                                                         Michael Schønwandt
                                                         chef principal

Nous vous rappelons qu’il est formellement interdit
de filmer, enregistrer ou photographier les spectacles
Héritage
romantique

                                                                 3
Magnus Fryklund                          Orchestre national
direction                                Montpellier Occitanie
Dorota Anderszewska
violon

26 min     Felix Mendelssohn (1809 – 1847)
           Concerto pour violon n° 2 en mi mineur opus 64
           I. Allegro molto appassionato
           II. Andante
           III. Allegretto non troppo – Allegro molto vivace

           pause

43 mn      Johannes Brahms (1833 – 1897)
           Symphonie n° 2 en ré majeur opus 73
           I. Allegro non troppo
           II. Adagio non troppo
           III. Allegretto grazioso, presto ma non assai
           IV. Allegro con spirito

Durée : ± 1 h 30
Bien que Felix Mendelssohn et          son premier concerto pour violon
Johannes Brahms n’appartiennent        date de 1822 ; il avait alors 13 ans.
pas à la même génération, tous         Avec l’opus 64, Mendelssohn alors
deux doivent assumer le lourd          plus mûr, mêle la forme tripartite
héritage des compositeurs qui          classique du genre au lyrisme
les ont précédés, et d’abord celui     exacerbé des nouvelles possibilités
de Beethoven (1770 – 1827). Les        de l’instrument, ouvertes par des
œuvres tardives du maître de Bonn      virtuoses tels que l’Italien Niccolò
trônaient en permanence sur le         Paganini. Ce renouvellement
bureau de Mendelssohn, tandis          stylistique engendrera d’ailleurs
que le jeune Brahms étudiait avec      un nouvel âge d’or du concerto
la plus grande rigueur les œuvres      pour violon, avec des compositeurs
du répertoire avant d’oser entamer     comme Henri Vieuxtemps
les siennes. Si l’un comme l’autre     (1820 – 1881) ou Henryk Wieniawski
restent attachés aux formes            (1835 – 1880).
classiques, c’est d’abord par          Créé le 13 mars 1845 à Leipzig par
l’exacerbation de leur lyrisme         Ferdinand David, en l’absence du
que le romantisme imprègne leur        compositeur malade, le Concerto de
production. Le Concerto pour violon    Mendelssohn rencontre un franc
n° 2 en mi mineur de Mendelssohn       succès. Le premier mouvement
et la Symphonie n° 2 de Brahms         débute sans introduction
manifestent au plus haut point         orchestrale, contrairement à l’usage
cette réalité.                         traditionnel. Le thème initial du
                                       violon, à la fois lyrique et solennel,
                                       est l’un des plus célèbres du
Felix Mendelssohn                      répertoire romantique. Le caractère

Concerto pour violon                   exubérant de la partie soliste se
                                       révèle dès avant la redite du thème
n° 2 en mi mineur                      par l’orchestre. Un second thème,
                                       contrastant, noté tranquillo, et
opus 64                                exposé d’abord aux bois, se
                                       caractérise par ses trois notes
                                       répétées et sa dimension onirique.
Composé pour l’illustre violoniste     Lui succède un passage virtuose
Ferdinand David (1810 – 1873),         qui laisse l’intensité augmenter :
ce concerto a longtemps obsédé         le premier thème est transposé,
Mendelssohn, qui confiait au           développé et modulé dans des
virtuose, dans une lettre de 1838 :    caractères divers, avant une
« J’aimerais te composer un            cadenza ad libitum, néanmoins
concerto pour violon d’ici à l’hiver   entièrement écrite. D’une haute
prochain ; il m’en trotte un dans la   virtuosité, cet épisode intervient
tête, en mi mineur, dont le début ne   au milieu du mouvement, juste
me laisse pas en paix. »               avant la réexposition, alors que
Enfant prodige, le compositeur avait   la cadence soliste se rencontre
abordé ce genre très précocement :     traditionnellement à la fin de
celle-ci, avant l’ultime péroraison      Ces années-là :
orchestrale. Elle prend ainsi un rôle    1839 : publication de La Chartreuse
tout-à-fait différent et original :      de Parme de Stendhal
point d’extrême tension, d’attente       1842 : naissance de Stéphane
du retour des éléments thématiques       Mallarmé, poète majeur du
principaux, plutôt qu’une résolution     symbolisme

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amenant la conclusion du                 1843 : création du Vaisseau fantôme à
mouvement. La réexposition des           Dresde, premier des trois « opéras
deux précédents thèmes, qui suit,        romantiques » de Richard Wagner
paraît d’autant plus magistrale et       1845 : achèvement du Concerto pour
triomphante, tout comme la coda          piano de Robert Schumann (dirigé
hérissée d’acrobatiques                  par Mendelssohn l’année suivante)
changements de tessitures. Le            1846 : création de La Damnation de
deuxième mouvement, Andante,             Faust d’Hector Berlioz
s’enchaîne directement au premier :
dès l’accord final, le timbre du         Pour aller plus loin :
basson se déploie jusqu’aux              • Adapté par Éric Lévi dans le
premières notes du mouvement             générique des Visiteurs (1993) de
lent. Trois parties le composent :       Jean-Marie Poiré.
un épisode d’une grande douceur          • Apparaît dans L’Ex de ma vie (2014)
et sa reprise variée encadrent une       de Dorothée Sebbagh
section plus tendue, colorée par         • Apparaît dans Rémi sans famille
les bois et les cuivres, jusqu’alors     (2018) de Daniel Auteuil
silencieux ; le violon, suspendu et      • Brigitte François-Sappey, Félix
lyrique, y occupe le premier plan.       Mendelssohn, Fayard, 2003
Après un bref instant de répit pour      • Diane Meur, La Carte des
le soliste, le dernier mouvement         Mendelssohn, Ldf, « Le Livre de
débute sur un clin d’œil au thème        poche », 2016
initial de l’œuvre. La virtuosité
accompagne à nouveau le caractère
juvénile et capricieux de cette          Johannes Brahms
partie, qui évoque le Songe d’une nuit
d’été, composé en 1842 en pleine         Symphonie n° 2 en
gestation du concerto. Entre les
gammes brillantes et les pétillants
                                         ré majeur opus 73
arpèges, un nouveau thème se
déploie gaiement, comme un galop,        Composée l’été 1877, à Pörtschach
dans la lumière du mode majeur.          am Wörthersee (Autriche)
Une impressionnante section              Création de 30 décembre 1877 à
conclusive couronne ce finale dans       Vienne par Hans Richter
un mi majeur triomphant.
                                         Autre grand représentant du
                                         romantisme musical, Brahms
                                         entretient, sa vie durant, un
                                         rapport ambivalent avec le genre
symphonique. En 1872, âgé de            accumulations et tensions
près de 40 ans, il confie encore à      dramatiques. La réexposition des
Hermann Levi : « Je ne composerai       deux thèmes échappe à toute vision
jamais de symphonie ! Vous n’avez       pittoresque : la conclusion ponctuée
pas idée de ce que c’est d’entendre     de pizzicati (les cordes sont pincées
continuellement derrière soi les pas    par les musiciens) laisse entrevoir
d’un géant ». Le géant ? Beethoven,     l’ironie du compositeur.
dont les neuf symphonies ont            L’Adagio débute sur la sonorité grave
révolutionné le genre au début du       et chaude des violoncelles, à laquelle
siècle ; leur aboutissement, formel     s’oppose la limpidité des vents et
comme orchestral (ajout des             des cordes aiguës. Cette légèreté
chœurs dans la Neuvième en 1824),       orchestrale s’intensifie par une
marque un tournant pour tous les        lente progression vers un climat
compositeurs des générations            plus tendu. Des réminiscences du
suivantes. Rien d’étonnant à ce qu’il   thème initial semblent éclaircir
ait fallu plus de 20 ans à Brahms       cette brève et inquiétante
pour qu’il se décide à composer sa      parenthèse, mais les mesures
première symphonie (1876). La           finales du mouvement retournent
Symphonie n° 2 en ré majeur (tonalité   bien vite à une atmosphère
qui est aussi celle de la deuxième de   oppressée. L’Allegretto qui suit, plus
Beethoven) ne prendra en revanche,      pastoral, marqué par la sonorité des
que deux mois d’été au compositeur,     hautbois accompagnés des pizzicati
maintenant aguerri. Située dans         des cordes, entraîne l’auditeur dans
l’héritage assumé du « géant », elle    une dimension nouvelle : cette valse
est souvent comparée à la célèbre       Grazioso, légère d’abord, développe
« Pastorale » de ce dernier, en         des contrastes dynamiques et
particulier du fait du rôle             énergiques par la fougue des cordes.
prépondérant qu’y jouent les            Enfin, le dernier mouvement débute
instruments de la famille des bois.     avec une puissante masse
                                        orchestrale ; un long thème lyrique
L’œuvre suit le modèle classique en se déploie pour aboutir à des
quatre mouvements : Allegro non         envolées de grande envergure.
troppo – Adagio non troppo – Allegretto Ce mouvement retentit comme un
grazioso, presto ma non assai – Allegro défilé haut en couleur grâce à un
con spirito. Cependant, son esthétique déploiement de thèmes aussi
toute romantique s’émancipe des         nombreux que variés.
canons de la période précédente.
Le premier mouvement oppose la          Cette vaste fresque musicale frappe
légèreté des bois et des cors aux       par ses contrastes de caractère : le
cordes graves, aux lignes sombres       discours oscille sans cesse entre
et pesantes. L’orchestre, de plus en    l’apaisement le plus bucolique, pur
plus dense, laisse place à un thème     et serein, et une angoisse terrible,
expressif, confié aux violoncelles      que noircit la mélancolie.
puis aux différents pupitres ;          À quel visage de ce Janus bifrons
lui succèdent développements,           symphonique faut-il se fier ?
Brahms avait fait son choix :
« La nouvelle symphonie est si
mélancolique que vous ne la
supporteriez pas, écrivait-il à son
éditeur Fritz Simrock. Je n’ai jamais
rien écrit d’aussi triste, d’aussi

                                             7
mineur : la partition devrait être
publiée avec des bordures noires et
un crêpe de deuil. »

Ces années-là
1875 : création à Paris de Carmen
de Georges Bizet, d’après Prosper
Mérimée
1876 : création à Bayreuth de
L’Anneau du Nibelung de Richard
Wagner, dirigé par Hans Richter
1877 : publication d’Anna Karénine
de Léon Tolstoï

Pour aller plus loin
• Françoise Sagan, Aimez-vous
Brahms..., Françoise Sagan, Julliard,
1959. Roman où la musique du
compositeur allemand révèle une
histoire d’amour passionnelle
• Brigitte François-Sappey, Johannes
Brahms, chemins vers l’absolu, Brigitte
François-Sappey, Fayard, 2018

Irène Hontang, étudiante au département de
culture musicale du CNSMD de Lyon.
Magnus                          saisons, chef assistant à l’Opéra

         Fryklund                        Orchestre national Montpellier
                                         Occitanie. Cette saison, il a dirigé
               direction                 à l’Opéra Orchestre de nombreux
                                         concerts symphoniques dont celui
                                         du Nouvel An, ainsi que Le Barbier de
                                         Séville à l’Opéra Berlioz en ouverture
                                         de la saison lyrique.

Magnus Fryklund est né à Karlstad
en Suède en 1990.
Il étudie à l’Académie royale danoise
de musique où il dirigera plus tard
La Petite Renarde rusée et L’Enfant et
les sortilèges.
En 2015, il est nommé chef assistant
à l’Opéra de Malmö pour la production
d’Eugène Onèguine.
En 2016 – 17, il dirige Les Noces de
Figaro à l’Opéra de Malmö, ainsi
que des concerts avec l’Orchestre
symphonique d’Helsingborg, mais
aussi avec les ensembles Athelas
et Musica Vitae, parmi d’autres
engagements.
En 2017 – 18, il est chef titulaire de
l’Opéra de Malmö où il participe à
plus de 35 productions (Rigoletto,
Lakmé, Hansel et Gretel…)
Cette même année, Il est engagé
pour 2 saisons en tant que chef
d’orchestre en résidence à
l’Orchestre symphonique
d’Helsingborg où il dirigera 5
concerts différents par saison.
Il réalise des enregistrements avec
Athelas Ensemble and Coco.
En 2018, il est nommé pour deux
Dorota                           concours : à l’University of Southern

   Anderszewska                        California, California Institute of the
                                       Arts (Los Angeles) et à la Juilliard
                 violon                School où elle obtient le Master of
                                       Music Degree dans la classe de
                                       Dorothy Delay. Elle est lauréate de

                                                                                 9
                                       plusieurs concours internationaux :
                                       Concours International de violon
                                       Zino Francescatti (Marseille),
                                       Concours pour les Jeunes Violonistes
                                       Wieniawski-Lipiński (Lublin), Taipei
                                       International Violin Competition
                                       (Taipei), Beijing International
                                       Violin Competition (Pékin),
                                       Mozart Competition (Los Angeles).
                                       Son répertoire de soliste et de
Dorota Anderszewska est violon solo chambriste est vaste. Ses dernières
supersoliste de l’Orchestre national prestations des concertos de
Montpellier Occitanie depuis 2004,     Beethoven, Schumann,
fonction qu’elle a assurée auparavant Mendelssohn, Dvořák, Prokofiev,
pendant sept ans à l’Orchestre         Stravinsky, Bartók, Karlowicz,
national de Bordeaux Aquitaine.        Szymanowski, Lutoslawski
Parallèlement, elle mène une           (Partita)... ont trouvé un écho
carrière de soliste et de chambriste, enthousiaste auprès du public
se produisant sur les scènes           et de la presse.
européennes, américaines et            En musique de chambre, Dorota
asiatiques : Wigmore Hall (Londres), Anderszewska se produit
Cheltenham Festival, Franz Liszt       régulièrement avec son frère,
Academy (Budapest), Warsaw             le pianiste Piotr Anderszewski.
Philharmonic Hall (Varsovie),          Ensemble ils ont enregistré des
Printemps des Arts (Monte Carlo),      œuvres de Mozart, Beethoven,
Hancock Auditorium (Los Angeles), Schubert, Lutoslawski, Kreisler,
Alice Tully Hall (New York), Weil      Bartók.
Recital Hall (Carnegie Hall), National Parmi ses partenaires en musique
Library (Ottawa), Taipei National      de chambre, outre ses collègues de
Theater...                             l’Orchestre national Montpellier,
Dorota Anderszewska est née à          figurent également Miklós Perényi,
Varsovie dans une famille d’origine    Istvan Varday, Balázs Szololay,
polonaise et hongroise. Elle           Maurice Bourgue...
commence sa formation musicale         En tant que Konzertmeister, elle est
dans sa ville natale, la poursuit en   invitée à diriger de son pupitre des
France (Conservatoires de Lyon et      formations orchestrales : l’Orchestre
de Strasbourg), puis se perfectionne national Montpellier Occitanie, le
aux États-Unis pendant sept ans        Sinfonia Varsovia, la Camerata de
grâce à une bourse qu’elle reçoit sur Salzbourg, l’Orchestre Juventus....
L’Orchestre
Premiers violons             Violoncelles                    Cors
Aude Périn-Dureau            Cyrille Tricoire                Sylvain Carboni
violon solo                  violoncelle solo supersoliste   cor solo
Ekaterina Darlet-Tamazova    Pia Segerstam                   Loïc Denis *
Julie Arnulfo                troisième violoncelle solo      troisième cor
violons co-solistes          Élisabeth Ponty-Scheuir         Marie Benoît
Misa Mamiya                  Laurence Allalah                Jean-Charles Masurier
Yigong Zhang                 violoncelles seconds solistes   cors graves
violon second soliste        Jean-Paul Bideau
Esther Bortot                Sophie Gonzalez del Camino      Trompettes
Agnès Brengues               Romain Cambis *                 Nicolas Planchon
Isabelle Charneux-Rys        Camille Supera *                trompette co-soliste
Corinne Coignet              violoncelles                    cornet solo
Nina Skopek                                                  Dominique Bougard
Olga Carboni *               Contrebasses                    trompette
Norbert de Jesus Pires *     Jean Ané
Anne Gallo-Selva *           contrebasse solo                Trombones
Sharman Plesner *            Gérard Fégelé                   Juliette Tricoire
violons                      contrebasse solo co-soliste     trombone co-soliste
                             Benoît Levesque                 Ruben Gonzalez
Seconds violons              troisième contrebasse solo      del Camino
Alice Rousseau               Serge Peyre                     trombone basse
Ludovic Nicot                Tom Gélineaud                   Vincent Monney
chefs d’attaque              Thierry Petit                   second trombone
Didier Alay                  contrebasses
Pavel Soumm                                                  Tuba
violons seconds solistes     Flûtes                          Tancrède Cymerman
Christian Cottalorda         Elias Saintot *                 tuba solo
Thierry Croenne              flûte solo
Geneviève Davasse            Jocelyne Favre                  Timbales
Nicolas Laville              piccolo solo                    Pascal Martin
Philippe Rubens              jouant la flûte                 timbales solo
Elena Dmitriev *
Charlotte Gaillard *         Hautbois
Blandine Matrot *            Daniel Thiéry
violons                      hautbois solo co-soliste
                             David Touveneau
Altos                        hautbois jouant
Cécile Berry *               le cor anglais
alto solo
Florentza Nicola             Clarinettes
troisième alto solo          Jean-Pierre Loriot
Estevan de Almeida Reis      clarinette solo co-soliste
Joël Soultanian *            Benjamin Fontaine
alto second soliste          clarinette basse solo
Corinne Bourré
Gilles Coignet               Bassons
Philippe Nouaille            Rodolphe Bernard
Marie-Élisabeth              basson solo
Roesch-Touveneau             Blandine Delangle
Catherine Rouard-Versaveau   contrebasson solo jouant le
Muriel Solfrini*             basson système français
altos                        ou allemand

                                                                     * musiciens invités
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