III/ La France dans la Seconde Guerre mondiale
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III/ La France dans la Seconde Guerre mondiale On peut distinguer trois temps : celui de la défaite (1939-1940), celui de l'occupation (1940-1944) et celui de la libération (1944-1945). A/ Une grande puissance à terre (1939-1940) De septembre 1939 au 10 mai 1940, alors que l'allié polonais se fait écraser, il n'y a aucune opération militaire d'envergure sur le front ouest : c'est la « drôle de guerre ». Le 10 mai 1940, l'armée allemande attaque dans les Ardennes et perce le front. Là, à la stupéfaction du monde entier, l'armée française s'écroule en six semaines. La panique gagne la population civile, des millions de Français se retrouvent sur les routes : c'est l'exode. Le maréchal Pétain, le héros vainqueur de Verdun en 1916, devient président du conseil. Il s'empresse de signer un armistice avec l'Allemagne le 22 juin. Cet armistice partage la France en cinq zones dont les deux plus importantes sont la zone occupée par l'armée allemande au nord et à l'ouest et la zone dite libre au sud dirigée par le gouvernement français. B/ Collaboration et résistance dans la France occupée (1940-1944) Le maréchal Pétain, croyant que l'Allemagne va gagner la guerre, veut que la France ait une place importante au sein de l'Europe allemande. Pour cela, elle doit selon lui d'abord rejeter la République : le 10 juillet 1940, les députés et sénateurs mettent fin à la Troisième République en lui donnant les pleins pouvoirs. Pétain met alors en place un régime politique autoritaire qu'il dirige en créant un culte de sa personne : l'Etat français (que les historiens nomment le régime de Vichy car le gouvernement de Pétain siège dans cette ville). L'Etat français de Pétain met en place la « Révolution nationale » et a comme devise « Travail, Famille, Patrie ». Il s'agit de développer la France en effectuant un gigantesque retour en arrière :le travail valorisé est celui du paysan et de l'artisan, l'industrie est rejetée ; la famille est celle où l'homme a tout pouvoir sur sa femme et ses enfants ; la patrie est définie en opposition à tout ce qui est étranger. Une figure de l'étranger est particulièrement haïe par le régime de Vichy : le Juif. Dès l'été 1940, alors que les Allemands ne demandent rien, Pétain prend des mesures antisémites, du même type que les lois nazies de Nuremberg de 1935. Enfin, Pétain et Laval, son principal ministre, lancent la France dans la collaboration avec l'Allemagne nazie après que,le 24 octobre 1940, Pétain ait rencontré Hitler à Montoire. Contre la libération de prisonniers de guerre, il s'engage à livrer des matières premières puis à envoyer des jeunes travailler en Allemagne (c'est le STO : Service du Travail Obligatoire); enfin il participe à la chasse aux juifs (par exemple à la rafle du Vel d'Hiv à Paris des 16 et 17 juillet 1942) et aux résistants en créant la Milice. Mais tous les Français n'ont pas accepté la victoire définitive de l'Allemagne. Parmi eux, un général, Charles de Gaulle, qui pense que les Etats-Unis finiront par entrer en guerre ce qui provoquera la défaite finale de l'Allemagne. Réfugié à Londres, car fidèle à l'alliance anglaise, il lance un appel à la résistance dès le 18 juin 1940. Il organise les quelques milliers de militaires et de civils qui avec lui refuse la défaite dans les Forces Françaises Libres (FFL) qui combattent en Afrique aux côtés des Anglais et prennent le contrôle d'une partie des colonies (le Tchad par exemple). En France, des réseaux de résistance se constituent qui font de la propagande (journaux, tracts) et du renseignement (pour de Gaulle ou les Anglais). A partir de l'invasion de l'URSS, le PCF entre en résistance, pratique le terrorisme et constitue des groupes armés, les Francs-Tireurs Partisans (FTP). De nombreux jeunes refusant d'aller travailler en Allemagne, des maquis se développent qui mènent des attaques contre les forces allemandes. En 1943, l'envoyé du général de Gaulle, Jean Moulin, parvient à unifier toutes les forces de la Résistance derrière de Gaulle en créant le Conseil national de la Résistance (CNR) qui élabore un programme politique pour l'après-guerre. Cependant, la grande majorité des Français entre 1940 et 1944 n'ont été ni collaborateurs, ni résistants mais sont restés passifs, attendant de voir qui allait gagner. Ils vivent très difficilement (manque de nourriture et de chauffage) quelque soit la zone où ils habitent en raison du rationnement (qui provoque le développement d'un marché noir qui ne permet qu'aux plus riches de s'en sortir) et du pillage des richesses par l'armée allemande. Certains participent néanmoins au sauvetage de nombreux juifs. Mais beaucoup dénoncent aussi ces derniers et les résistants aux autorités allemandes et vichystes... C/ La Libération (1944-45) Le 6 juin 1944, les Anglo-Américains débarquent en Normandie. Des FFL participent au débarquement américain en Provence le 15 août. A la fin du mois, Paris est libéré par les FFI (Forces Françaises de
l'Intérieur c'est-à-dire les groupes armés de la Résistance) et la deuxième division blindée FFL du général Leclerc. De Gaulle forme un gouvernement provisoire de la République française (GPRF) rassemblant toutes les forces de la Résistance alors que le régime de Vichy s'écroule et qu'une guerre civile commence marquée par une épuration sauvage contre ceux et celles qui sont accusées d'avoir collaboré.e.s avec les Allemands. De Gaulle la contient avec le soutien du PCF (qui est le plus puissant parti politique à l'issue de la guerre) en organisant une épuration légale limitée. Vocabulaire – régime autoritaire : régime politique dans lequel une seule personne concentre beaucoup de pouvoirs ; – Milice : organisation policière créée en 1943 par Pétain pour traquer les Juifs, les réfractaires au Service du Travail Obligatoire et les résistants ; – réseau : organisation clandestine de la Résistance intérieure menant des activités de renseignement, de propagande, de sabotage ; – Résistance : ensemble des organisations clandestines luttant contre l'occupation allemande ; – maquis : base arrière d'un groupe de résistants située à l'écart des villes dans des régions montagneuses ou à la végétation dense ; – GPRF : gouvernement provisoire de la République française qui dirige la France entre juin 1944 et octobre 1946 ; – épuration : ensemble des traitements (procès, mises à mort, tontes des femmes) visant à punir les suspects de collaboration avec les Allemands appliqués par les comités de la Libération puis le GPRF ; Fiche de travail : le régime de Vichy (1940-1944)
Questions Document 1 1/ Présentez le document (nature, date, thème, auteur) 2/ Quelles sont les deux types de professions interdits aux juifs ? 3/ Dans quel pays et à quelle époque des mesures semblables ont-elles été prises ? 4/ Comment peut-on qualifier le statut des Juifs d'octobre 1940 ? Justifier votre réponse. Document 2 5/ Présentez le document (nature, date, contexte) 6/ Dans quelle commune se rencontrent Pétain et Hitler ? Dans quelle zone se situe cette commune (voir cahier)? 7/ Après cette rencontre, dans quelle politique Pétain lance-t-il la France ? Document 3 8/ Présentez le document (nature, date, auteur). 9/ En quoi cette affiche de propagande est-elle un bon exemple de culte de la personnalité ? 10/ Quel élément de l'affiche montre que le régime de Vichy est en contradiction avec la tradition républicaine issue de la Révolution française ? 11/ Quelle est la famille idéale pour le régime de Vichy ? 12/ Quelles sont les activités économiques qui sont privilégiées par la propagande de Vichy ? Celle qui est rejetée ? Conclusion : Donnez quatre caractéristiques du régime de Vichy que l'on peut dégager à partir de cette étude de documents CORRECTION du travail sur le régime de Vichy Document 1 1/ C'est un texte juridique datant d'octobre 1940 qui porte sur les droits des juifs français dont l'auteur est le gouvernement Pétain (« fait à Vichy »). 2/ Les deux types de professions interdits sont les professions politico-administratives et les professions culturelles. 3/ Des mesures semblables ont été prises par l'Allemagne nazie en 1935 et 1938. 4/ Le statut des juifs de 1940 est donc une loi antisémite. Document 2 5/ Le document est une photographie de la rencontre Pétain-Hitler du 24 octobre 1940. Cette rencontre a lieu quatre mois après la défaite de la France face à l'Allemagne. 6/ La rencontre a lieu à Montoire dans la zone occupée par l'armée allemande. 7/ A l'issue de cette rencontre, Pétain lance la France dans une politique de collaboration d'Etat avec l'Allemagne. Document 3 8/ Le document est une affiche de propagande. Elle date de 1942. Elle a été élaborée par les services du gouvernement de Vichy. 9/ Elle est un bon exemple de culte de la personnalité car on voit les Français, en bas de l'affiche, dominés par la figure grand-paternelle du maréchal Pétain (bâton de maréchal planté au milieu de l'affiche), enracinée dans l'histoire de France (le bâton de maréchal sert de support à une francisque, arme des Francs ; sa tête est ceinte de feuilles de chêne, arbre français par excellence, et de laurier, référence à la latinité – la France héritière de Rome). Encadré de deux drapeaux tricolores (il ne s'agit pas de revenir à la monarchie, c'est impossible), il occupe à lui seul la moitié de l'affiche. Son regard porte au loin : il a la vision de l'avenir de la France dont il est garant de la pérennité. 10/ L'élément anti-républicain est la devise adoptée par Pétain : Travail Famille Patrie. Elle remplace la devise de la République Liberté Egalité Fraternité . 11/ C'est une famille nombreuse (4 enfants, en réalité à l'époque n'ont en moyenne qu'un enfant) où la mère s'occupe des enfants et du foyer, le mari étant seul au travail. C'est la famille nucléaire traditionnelle. 12/ On voit au premier plan un paysant et un artisan. L'artisanat et l'agriculture sont donc mises en avant. L'usine est à l'arrière plan, l'industrie est donc mal aimée du régime de Vichy (mais facteur indispensable de puissance!).
Conclusion : le régime de Vichy est un régime antisémite, collaborationniste, autoritaire et traditionnaliste voir réactionnaire. Bref, un régime politique d'extrême-droite. Evaluation d'Histoire Troisième Mars 2020 Théme : la Seconde Guerre mondiale
Orthographe et présentation : 2 points I/ Vocabulaire (3 points) Donnez les définitions des termes suivants : guerre idéologique, guerre d'anéantissement, crime contre l'Humanité. Chaque définition est notée sur un point. II/ Pratiquer différent langage : rédiger un développement construit (15 points) Sujet Dans un développement construit d'une vingtaine de lignes, vous montrerez comment se sont produits les génocides des Juifs et des Tziganes pendant la Seconde Guerre mondiale. A/ Questions sur la compréhension du sujet (3 points) 1/ Quelles sont les bornes chronologiques du sujet ? (1 point) 2/ Quel est le mot clé du sujet ? (1 point) 3/ Ce sujet vous demande-t-il de détailler l'idéologie raciste du nazisme ou porte-t-il sur les modalités du génocide ? (1 point) B/ Rédaction (12 points) Réponses aux questions sur la compréhension du sujet 1/ Les bornes chronologiques du sujet sont : 1939 et 1945. 2/ Le mot clé est : génocide.
3/ Le sujet porte sur les modalités du génocide. Eléments de correction de la rédaction 1/ 1939, regroupement ghettos, juifs polonais, mortalité (2 points) 2/ 1941, invasion URSS, commandos SS, Shoah par balle (4 points) 3/ janvier 1942, « Solution finale », camp d'extermination, Pologne, Auschwitz-Birkenau, sélection, chambres à gaz, four (5 points) 4/ Bilan : près de six millions de Juifs, 250 000 T (1 point) + 1 point pour une intro sur les autres crimes + 1 point sur procès de Nuremberg Vocabulaire guerre idéologique : conflit entre des Etats où l'objectif est d'imposer à l'ennemi sa vision du monde. guerre d'anéantissement : conflit caractérisé par la volonté de détruire les capacités humaines et matérielles de l'ennemi et sa volonté de résistance. crime contre l'Humanité : actions (génocide, extermination, déportation, réduction en esclavage) exécutées d'après un plan concerté et inspirées par une idéologie visant tout ou partie d'un groupe de population civile.
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