IN MEMORIA ETERNA CHANT MOZARABE & SAMAA MAROCAIN A SPIRITUAL VIGIL FOR THE NEW CENTURY - IDAGIO
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
FRANZ LISZT IN MEMORIA ETERNA Chant mozarabe latin et Samaa marocain 1 | Récitatif. Zidni bifarti (6) Ibn al-Farid (1181-1235) 3’42 2 | Ouverture de la messe mozarabe 3’02 Per gloriam nominis tui Christe filius dei vivi (4) 3 | Appel à la prière musulmane. Allaho akbar (6) 3’22 4 | Alleluia. Verset 1. Beatus homo Psaume 1 7’43 Verset 2. Et erit tamquam lignum (4) Verset 3. Kam laka mine ni’matine alaya (6) Sidi Mohammad Ibn al-Habib (1870-1972) 5 | In omnem terram exivit sonus Psaume 18 7’01 Verset : Non sunt sermones neque loquelle Prosule : Tahya bikom kolou ardine Abou Medyan Tlemsani (1126-1197) 6 | Laetatus sum (4) Psaume 121 2’06 7 | Introït. Benedicam te (1) (8) 4’44 8 | Prosule. Ahmadou al hadi Ibn Saed al Meknassi (1401-1467) 1’45 9 | Alleluia. Verset 1. Διὰ βρώσεως ἐξήγαγε (7) 5’34 Verset 2. Προσκυνῶ σου τὰ παθήματα (7) Verset 3. Videant pauperes 10 | Prosule. Tarakto baba arraja Abou el fadl Ibn Nahwi al Tawar (1042-1164) 3’02 11 | Récitatif. In medio ecclesie aperuit os ejus (2) Ben Sirakh le Sage (-200) 2’25 12 | Os iusti meditabitur justitiam Psaume 36 7’34 Verset 1. Lex dei eius in corde ipsius Verset 2. Tin dalalan (3) Ibn al-Farid (1181-1235) Verset 3. Ya alima l’aasrar (3) Omar al Khayam (1048 ?- 1131) 13 | Levavi oculos meos in montes (4) Psaume 120 3’16 14 | Alleluia 6’27 Verset 1. De profundis clamavi ad te Domine Verset 2. Ya rabi bihim (6) Abou Lfad Ibn Nahwi al Tawzari (1042-1164) 15 | In memoria eterna erit justus Psaume 112 14’26 Verset 1. Paratum est cor ejus Verset 2. Dominus regit me (psaume 22) (4) Verset 3. Homo al l’jibalo (3) Imam Sharaf al-Din al-Busiri (1211-1294) Verset 4. Ya man yara (3) Abou Al-Qasim al-Suhayli (1114-1185)
Ensemble Organum, Marcel Pérès Jérôme Casalonga (1) Jean-Étienne Langianni (2) Rachid El Mazzaoui (3) Marcel Pérès (4) Ahmed Saher (6) Fréderic Tavernier (7) Jean-Christophe Candau (8) Luc Terrieux Sources Chant mozarabe : Cantorales de Cisneros, 4 manuscrits notés à la fin du xve siècle conservés à la chapelle mozarabe de la cathédrale de Tolède. Tous les récitatifs en latin sont improvisés. Pour le Samaa, les chants de groupe sont issus de la tradition orale, le chant des récitatifs est improvisé. Les noms cités sont ceux des poètes et non des compositeurs. 3 tracks plages cd
IN MEMORIA ETERNA 1999, l’année consacrée au “Temps du Maroc”, nous a providentiellement offert l’occasion de réaliser un vieux rêve : faire revivre le chant mozarabe du xve siècle, avec le précieux concours de chanteurs marocains éduqués dans la tradition du Chant mozarabe latin et Samaa marocain Samaa. L’aventure a commencé en mars 1998. Lors d’une après-midi mémorable où je présentai le projet à Haj Younès, directeur du conservatoire de Casablanca, un jeune chanteur de Samaa, Hassan Daddi, était présent. Je commençai à lui Des hommes se rassemblent pour veiller et chanter chanter des extraits du chant mozarabe et instantanément, il se mit à me répondre en me chantant des pièces de son en grec, en latin, en arabe… répertoire. Spontanément s’était établi un dialogue musical. Au-delà de la langue, de la religion et du temps, nous parlions Les dogmes, l’histoire, la théologie, de la même chose, avec les mêmes accents, les mêmes intonations, et nous nous comprenions. Nous nous sommes revus ce qui constitue l’identité de chacun plusieurs fois avec les chanteurs que Hassan Daddi avait rassemblés – l’ensemble Al Assala – et ceux de l’ensemble Orga- en l’éloignant des autres num. Nos amis marocains, formés à la tradition orale, ont fait un grand effort pour apprendre à lire la notation du chant est ici oublié. mozarabe du xve siècle. Ils nous ont apporté leur savoir-faire, c’est-à-dire leur manière d’émettre la voix, d’utiliser le souffle, Seul demeure l’acte du chant… de conduire la phrase musicale avec une énergie particulière. Pour chaque pièce de chant mozarabe nous avons choisi, dans le vaste répertoire du Samaa, des chants qui présentent des analogies musicales et textuelles. L’idée directrice était de choisir des textes sur lesquels le christianisme et l’islam pouvaient entrer en résonance. Cet enregistrement est une utopie intégrale. Il rassemble des chants chrétiens et musulmans, fruit d’un long travail, commencé dès 1997 dans la perspective de 1999, l’année du Maroc en France intitulée : Le temps Le temps a passé et les facilités dont nous disposions à l’occasion de l’Année du Maroc se sont dissipées et il devint de plus en plus difficile de faire sortir des chanteurs marocains de leur pays. Nous avons cependant continué à approfondir du Maroc. Vingt-quatre années plus tard, nous présentons au public un témoignage de ce temps-là. En 1997 nous cette expérience avec Ahmed Saher, qui fit partie de la première équipe et sut nous accompagner au cours de ce périple avions initié un projet ambitieux : poser les fondements de ce que l’on pourrait nommer un décryptage des codes de plus de vingt années. génétiques du spirituel. L’axiome de base était simple : indépendamment des cultures, des religions, des mouvements de l’histoire, dans leur manière d’utiliser leurs corps, les humains restent des humains pour se tourner vers ce qui les Ce programme est conçu comme une veillée de prière semblable à ce que sont encore aujourd’hui les cérémonies soufies, dépasse infiniment. L’idée consistait à se concentrer sur l’acte vocal pour mettre en lumière – au-delà des dogmes qui semblent bien proches de ce que durent être les assemblées des premiers chrétiens. Des chants de groupe sont alter- et des méandres de la pensée religieuse – ce qui surgit lorsque les hommes essaient par leurs chants d’invoquer la nés avec des récitatifs dans lesquels le chant est toujours improvisé. Un poème de Ibn al-Fârid (1181-1235) ouvre la veillée, grande mémoire, celle qui transcende leur condition humaine. puis vient l’affirmation des fondamentaux des deux religions : l’invocation sacerdotale qui ouvre la messe mozarabe et l’Adhan, l’appel à la prière musulmane. Ensuite s’enchaînent des pièces de chant mozarabe auxquelles nous avons rajouté Le Samaa marocain et le chant mozarabe du xve siècle présentent la matière idéale pour explorer ces codes génétiques. des récitatifs en latin et en arabe. Tous les récitatifs sont improvisés comme c’était le cas dans le chant latin et comme ça Historiquement, ces deux répertoires proviennent de la même région géographique : l’Afrique du Nord et la péninsule l’est toujours dans le chant du Samaa. Les solos alternent avec des chants de groupe. Dans certains cas, nous avons inséré ibérique. Ce chant mozarabe du xve siècle s’est formé à la même époque que le répertoire des confréries musulmanes qui dans le chant latin des chants rythmés issus du répertoire du Samaa que nous avons intitulés prosules. C’est ainsi que pratiquent le Samaa. De fait, les formules musicales, les cadences, les rythmes, la modalité sont les mêmes. Il ne restait l’on nommait dans les traditions latines médiévales des gloses poétiques et musicales que l’on intercalait au milieu d’un plus qu’à explorer ces territoires de musique et de mémoire, en unissant à l’ensemble Organum des chanteurs marocains chant traditionnel. C’est le cas pour le In omnem terram, auquel nous avons intégré le Tahya bikom, le Benedicam avec qui vivent le chant du Samaa depuis leur enfance. le Ahmado al-Hadi, l’Alléluia Videant pauperes : d’abord introduit par deux versets en grec évoquant l’épisode des deux Le mot samâ/samâa désigne en arabe l’audition spirituelle et, par extension, un répertoire en usage dans la plupart des larrons crucifiés en même temps que le Christ, il se termine par le magnifique chant Tarakto baba raja. pays musulmans. Les textes qui le constituent sont pratiquement les mêmes mais leur musique varie considérablement La veillée prend la forme d’un dialogue. Parfois, tous se réunissent pour chanter, portés dans un même souffle, ces chants selon les traditions. La forme actuellement en cours au Maroc s’est stabilisée au cours des xive et xve siècles au sein de antiques en latin ou en arabe, mémoire vive du chant soufi et de cet art chrétien aujourd’hui disparu de la mémoire collec- confréries mystiques réunies pour chanter des textes poétiques exaltant les sentiments de piété afin de nourrir et appro- tive. Alors se révèle, peut-être pour la première fois, un souffle commun qui traverse le chant islamique et le chant chrétien fondir la réflexion religieuse. Tous les chanteurs de Samaa n’appartiennent pas à des confréries mais ils participent réguliè- des origines. Là se situe le miracle de cette rencontre. Grâce au dynamisme toujours à l’œuvre dans le Samaa, le chant rement à des cérémonies religieuses qui accompagnent les moments importants de la vie sociale : mariages, circoncisions, latin retrouve son énergie première. L’art du récitatif improvisé, le mouwel des marocains, et les récitatifs latins retrouvent veillées funèbres. leur force originelle. Nous ne nous cachons pas derrière un irénisme béat : l’islam et le christianisme présentent de sérieux Le chant mozarabe désigne quant à lui le chant ancien des chrétiens d’Espagne pendant l’administration musulmane. Il antagonismes. Je ne puis adhérer au mythe de cette Andalousie « heureuse » qui hante nos imaginaires comme havre existait plusieurs répertoires mozarabes. Leur liturgie s’est stabilisée au cours des vie et viie siècles, mais ses racines étaient de paix et de tolérance : Al-Andalus fut le théâtre d’une perpétuelle lutte avec, toutefois, quelques périodes d’accalmie bien plus anciennes. Elles faisaient partie d’une culture religieuse latine développée en Afrique du Nord dès le iie siècle permettant alors de profonds échanges entre savants et artistes juifs, chrétiens et musulmans. La ville de Tolède, d’où et dont les sphères d’influence s’étendaient jusqu’au Sud de la Gaule avec l’évêché d’Arles comme représentant d’une proviennent les manuscrits utilisés pour cet enregistrement, en offre un bel exemple.(3) certaine autorité théologique. Malheureusement, la méconnaissance des richesses spirituelles réciproques reste profonde aujourd’hui. Si je parle d’uto- Le chant mozarabe passa sous forme écrite au xe siècle avec une notation dont on a perdu les clefs d’interprétation. Il existe pie au sujet de ce projet initié il y a un quart de siècle, c’est parce que les temps changent. Ils nous encouragent à dépasser cependant, à la cathédrale de Tolède, trois manuscrits rédigés à la fin du xve siècle dans une notation que l’on sait lire. le poids de l’histoire, à avancer vers d’autres réalités : celles qui se profilent lorsqu’on se concentre sur ce que vivent dans Ces derniers reflètent l’état de la tradition orale telle qu’elle était alors conservée à Tolède, l’ensemble Organum en avait leur intériorité ceux qui adhèrent à une foi, lorsqu’on porte nos consciences sur l’acte du chant. Je parle ici de cette force déjà enregistré plusieurs extraits en 1994, nous en avons choisi d’autres pour constituer le fond latin de ce programme. (1) qui se déploie lorsque les mots, en percutant l’air, projettent dans l’espace-temps une énergie vraie, sincère, qui intime le L’analyse musicale des chants du Samaa montre un substrat musical très proche du chant mozarabe. Ceci n’est pas éton- silence et porte témoignage d’une mémoire éternelle. Alors, on se prend à rêver : et si la paix, la paix tant désirée par les nant. Plusieurs témoignages - dont celui d’Al-Tîfâshî, lexicographe tunisien du xiiie siècle - nous expliquent que le chant en humains était là, toute proche… à portée de voix… lorsque, vers les cieux, s’élèvent des chants qui s’épanouissent dans la usage à cette époque dans Al Andalous était une synthèse entre les chants des chrétiens et ceux du Mashreq. Lorsque les mémoire vive de l’humanité dans ce qu’elle a de plus noble et de plus généreux ? musulmans commencèrent à investir l’Afrique du Nord puis la péninsule ibérique, ils entrèrent en contact avec une civilisa- MARCEL PÉRÈS tion très évoluée sur le plan musical. L’Afrique du Nord, tout comme l’Espagne wisigothique, avaient conservé un profond héritage romain et byzantin. L’art de l’ornementation y était, selon al-Tîfâshî, beaucoup plus développé en Afrique du Nord Notes : et chez les Ibères que chez les Arabes. L’Espagne médiévale fut donc un creuset où, à la fois les chrétiens conservèrent les (1) Chant mozarabe de la cathédrale de Tolède au xve siècle (HMO 8901518) anciennes traditions africaines et hispaniques antérieures à l’islamisation, et où un nouvel art en langue arabe voyait le (2) Christian Poché, La musique arabo-andalouse ; Arles, Acte Sud, 2001. jour intégrant le fond autochtone tout en le remodelant avec toutes les subtilités et les richesses que le monde musulman (3) Serafín Fanjul, Al Andalous, l’invention d’un mythe : La réalité historique de l’Espagne des trois cultures (trad. Nicolas Klein), Paris, L’Artilleur, 2017. véhicula depuis le Proche-Orient. (2) 4 français tracks plages cd
L’enseignement de Marcel Pérès puise à la fois à la musicologie, aux sciences, à la philosophie, à l’histoire des civilisations, à la linguistique, aux traditions orales… D’un seul regard, Marcel Pérès embrasse plusieurs siècles pour en éclairer les évolutions, les mentalités, les cultures, envisageant les musiques dites anciennes et contemporaines dans le flux de la grande mémoire que l’Antiquité tardive a légué au deuxième millénaire. Cette conscience de la continuité lui a permis de développer une démarche singulière vis-à-vis de la musique et de la pédagogie : plus que transmettre un héritage inerte de savoirs, il revendique tout un état d’esprit, vivant, dont les lignes sont déterminées par le signe et l’imaginaire symbolique, religieux et culturel auquel il fait référence, l’immersion dans le son et la mémoire ravivée de ce qui fut chanté hier. Faire revivre les musiques anciennes implique d’envisager leurs comportements culturels, leur relation au temps, à l’espace, au patrimoine. “L’objectif de l’art est d’ouvrir nos consciences à la perception, donner à voir, à entendre, et puis utiliser l’expérience des générations précédentes pour s’ouvrir à des réalités qui ne sont pas évidentes pour nous aujourd’hui.” Harmonia mundi est le partenaire historique d’Organum depuis 1983. Pendant une quinzaine d’années, le label a accompagné, presque en temps réel, toutes les avancées de l’ensemble dans sa redécouverte des répertoires anciens, couvrant un large spectre musical, de l’Antiquité tardive jusqu’au xviiie siècle. La plupart de ces réalisations reçurent les plus hautes distinctions internationales, tant l’approche impulsée par Marcel Pérès renouvelait en profondeur l’interprétation des musiques anciennes. Cette collaboration prend aujourd’hui la forme d’un travail de réédition progressive de l’ensemble des productions discographiques parues originellement sous plusieurs bannières, mais aussi de l’enregistrement de nouveaux albums, sous forme physique et en ligne. 5 français tracks plages cd
IN MEMORIA ETERNA The year 1999, designated the ‘Time of Morocco’ in France, providentially brought us the opportunity to realise a long- cherished dream: to revive the Mozarabic chant of the fifteenth century, with the invaluable help of Moroccan singers Mozarabic Latin chant and the Samaa of Morocco steeped in Samaa practices. This enterprise began in March of 1998. One memorable afternoon when I was outlining the project for Haj Younès, director of the Casablanca Conservatory, a young Samaa singer, Hassan Daddi, was also present. A few men gather to keep a vigil and to sing I began to illustrate Mozarabic chant to him by singing some excerpts, and instantly he responded by singing back to me in Greek, in Latin, in Arabic... pieces from his own practice. Spontaneously, a musical dialogue had been established. Beyond languages, religions, and Dogmas, historical events, theology – centuries, we found one and the same thing in common, communicating with the same inflections, the same intonation, all that shapes the individual identities and understanding each other. We would go on to meet several more times, with the singers assembled by Hassan Daddi which separate them from one another – – the Ensemble Al Assala – joining those of the Ensemble Organum. Our Moroccan friends, trained in an oral tradition, are here forgotten. made a supreme effort to learn to read the notation used for fifteenth-century Mozarabic chant. They contributed their Only the act of singing persists... know-how, that is, their manner of vocal production, their breathing technique, their way of driving a musical phrase for- ward with particular energy. Alongside each example of Mozarabic chant we have chosen, from among the vast number of Samaa pieces, those that embody musical and textual analogies. The guiding idea was to select texts which could dovetail This recording embodies an utter utopia. It brings together Christian and Muslim chants and is the end product of a long gestation period, dating back to 1997 and the lead up to the Year of Morocco in France (1999, ‘Le temps between Christianity and Islam. With the passage of time, the resources we had for the Year of Morocco became unavailable, and it became increasingly du Maroc’). Now, some twenty-four years later, we unveil to the public a testimony of our work of that time. In 1997, we initiated an ambitious project: to lay the foundations for what could be called the task of ‘deciphering the genetic code of more difficult to bring singers over from Morocco. However, we continued to deepen our experience with Ahmed Saher who spirituality.’ The basic premise was simple: regardless of cultural, religious, or historical differences, in the way we humans had been part of the initial team and was able to accompany us throughout this long journey of some two dozen years. use our bodies, human we remain when turning to what is superhuman and infinite. The idea was to focus on the act of This programme is conceived as a prayer vigil comparable to the Sufi ceremonies of our day, which appear to be rather singing in order to highlight – beyond the dogmas and detours of religious thought – what emerges when humankind, similar to what the first Christian assemblies must have been like. Choral chant alternates with solo recitatives in which through its art of singing, tries to invoke the greater memory, the one which transcends human condition. the melody is always improvised. A poem by Ibn Al-Fârid (1181-1235) opens the vigil, followed by the affirmation of the The Samaa of Morocco and the fifteenth-century Mozarabic chant offer the ideal material for exploring these ‘spiritual fundamentals of the two faiths: the priest’s invocation that opens the Mozarabic Mass, then the Adhan, the Muslim call to genetic codes.’ Historically, both of these traditions come from the same geographical region: North Africa and the Iberian prayer. This is followed by examples of Mozarabic chant to which we have added recitatives in Latin and in Arabic. All the Peninsula. The fifteenth-century Mozarabic chant was formed at the same time as the music of the Muslim brotherhoods recitatives are improvised, as had been the practice for singing Latin text and as it is still typical of the Samaa. Solo pieces that practice the Samaa. In fact, the musical formulas, the cadences, the rhythms, the modes are the same for both. It was alternate with choral settings. Into several of these Latin texts, we have inserted passages of rhythmic singing drawn from then only a matter of exploring this terrain of music and memory by having the Ensemble Organum be joined by singers the Samaa that we have designated as ‘prosulas’. This is the term used in Medieval Latin writings for poetic and musical from Morocco where they have been steeped in the Samaa tradition since childhood. glosses inserted between the lines of a canonical setting. Such is the case with In omnem terram, into which we have inserted Tahya bikom; the Benedicam, glossed by Ahmado al-Hadi; and the Alleluia Videant pauperes: first introduced The Arabic word samâ/samâa refers to a kind of ‘spiritual audition’ and, by extension, to a form of musical expression com- by two verses of Greek text evoking the biblical account of the two thieves crucified along with Christ, it ends with the mon to most Muslim countries. Its texts are practically the same throughout the region but their musical settings vary con- magnificent music of Tarakto baba raja. siderably according to local traditions. The form now current in Morocco had solidified during the fourteenth and fifteenth centuries in the mystical brotherhoods gathered to sing the poetic texts which inspire an attitude of piety, while fostering This vigil takes the form of a dialogue. At times, all the voices join together to sing, with a single breath, these ancient and deepening religious reflection. Not all Samaa singers belong to such brotherhoods, but they regularly participate in melodies in Latin or in Arabic, a vivid reminder of Sufi songs and of a Christian practice that has now disappeared from religious rites that accompany important social activities such as weddings, circumcision ceremonies, and wakes. the collective memory. Then, perhaps for the first time, a common impetus is revealed that drives both the Islamic and Christian chant of the earliest times. And therein lay the miracle of this encounter. Thanks to the dynamism still at work in Mozarabic chant in turn refers to the ancient chant of the Christians living in Spain during the Muslim rule. There were the Samaa, the singing of Latin chant regains its initial energy. The art of improvised recitative, the mouwel of Morocco, multiple variants of the Mozarabic rite. Their liturgy solidified in the course of the sixth and seventh centuries, but its roots and the Latin-text recitatives regain their original force. We do not hide behind smug irenicism: Islam and Christianity dis- went much deeper; it was part of a Latinised religious practice which evolved in North Africa as far back as the second play serious antagonisms. I cannot subscribe to the myth of the ‘happy’ Andalusia as a haven of peace and tolerance that century and whose spheres of influence extended as far away as southern Gaul, with the bishopric of Arles representing a haunts our imagination: Al-Andalus was the scene of perpetual struggles, albeit interrupted by periods of calm which did certain degree of theological authority. allow for probing exchanges between scholars and artists whether they professed Hebrew, Christian, or Muslim faith. The Mozarabic chant endured into the tenth century in written form using a notation the key to reading which was lost. There city of Toledo, where the manuscripts used for this recording have been preserved, offers a fine example of such a haven.(3) are, however, three manuscripts conserved at the Toledo Cathedral which date from the end of the fifteenth century and Sadly, the ignorance of one another’s spiritual wealth remains profound today. If I mention a utopia in connection with this which use a type of notation that we are able to read. These later collections reflect the state of the oral tradition as it was project, which began a quarter of a century ago, it is because time does not stand still. Time encourages us to leave the then preserved in Toledo; the Ensemble Organum having already recorded several examples of it in 1994, we have chosen burden of history behind, to advance towards new realities: realities that come into view when we focus on what those of other examples to construct the Latin-texted core of the present programme.(1) other faiths experience at their innermost, when we gain awareness of the very act of singing. I am referring to the force Musical analysis of the Samaa tradition reveals a stylistic substrate closely related to Mozarabic chant. This is hardly sur- that is deployed when words punctuate the air and project into space-time a real, sincere energy, which intimates silence prising. Several accounts – including that of Al-Tîfâshî, a thirteenth-century Tunisian lexicographer – explain that the sing- and bears witness to an eternal memory. Then a dream begins to grow within us: what if peace, that peace longed for by all ing practised at that time in Al-Andalus represented a synthesis between the chants of the Christian rite and that of the of us, were within reach, close by... at speaking range... when the songs which blossom in the living memory of mankind Mashriq. When the Muslims began to take over first North Africa and then the Iberian Peninsula, they came into contact at its most noble and generous, rise upwards in the sky? with a civilization whose musical practices were highly evolved. North Africa, like Visigothic Spain, had retained a deep at- tachment to its Roman and Byzantine heritage. According to Al-Tîfâshî, the art of vocal ornamentation in North Africa and MARCEL PÉRÈS on the Iberian Peninsula was much more advanced than among the Arabs. Medieval Spain was thus a melting pot in which Translation: Michael Sklansky the Christian community retained the ancient African and Hispanic traditions pre-dating the Islamisation, and in which Notes: simultaneously a new Arabic-language art was born, incorporating its indigenous core elements while reshaping them with (1) Mozarabic chant at the Toledo Cathedral, 15th c. (HMO 8901519) all the subtlety and variety that the Muslim world had assimilated from the Near East.(2) (2) Christian Poché, La musique arabo-andalouse ; Arles, Acte Sud, 2001. (3) Serafín Fanjul, Al Andalous, l’invention d’un mythe: La réalité historique de l’Espagne des trois cultures (trad. Nicolas Klein), Paris, L’Artilleur, 2017. 6 english tracks plages cd
Founded by Marcel Pérès in 1982, Ensemble Organum has tackled most of the European medieval repertories that marked the evolution of music from the sixth century onwards. Its many concerts and staged performances presented in Europe, North and South America, Africa and the Middle East, its discography of around forty CDs and its frequent appearances on radio and television have enabled Ensemble Organum to play a decisive role in the revival of medieval music by revealing the rich diversity of Europe’s musical heritage. Founded at the Abbey of Sénanque and resident from 1984 to 2000 at the Fonda- tion Royaumont, where Marcel Pérès created the CERIMM (Centre européen de recherche sur les musiques médiévales), Ensemble Organum moved in 2001 to the former abbey of Moissac to run a new research structure, the CIRMA (Centre itinérant de recherche sur les musiques anciennes), which was created with the aim of developing research into and performance practice of early music in con- junction with living traditions. Going beyond simple auditory pleasure, the research programmes are devised with an interdisciplinary approach in mind, in order to broaden the fields of investigation and make music an important tool in reflection on the history of mentalities. Ensemble Organum invites us to adopt a different approach to the past, by situating the rediscovery and updating of music of the past at the heart of the great sociocultural trends in the modern world. Ensemble Organum and the CIRMA receive support from the French Ministry of Culture, the Occitanie Regional Council, the Tarn-and-Garonne General Council and the City of Moissac. 7 english tracks plages cd
1 | Zidni bifarti (récitatif ) Zidni bifarti (recitative) n’aurais connu le prophète. I would not have known the prophet. En vérité je me prosterne Verily I prostrate myself Emplis-moi d’un amour sans fin Fill me with boundless love, Sur mon front, mes joues et mes yeux, upon my forehead, my face, and my brow, Entends ma voix qui s’élève hear my voice rising Et te rends allégeance. and offer allegiance to Thee. Au-dessus du tumulte de ce monde. above the turmoil of this world, Toi qui m’as racheté par ton amour, Thou who hast redeemed me with Thy love. 5 | In omnem terram exivit sonus eorum In omnem terram exivit sonus eorum Si je demande de te voir, If I ask to see Thee, Ne rejette pas mon appel. do not reject my plea. Les Saints ont fait résonner leurs The Saints’ voice hath gone forth into all the earth: voix sur toute la terre. and their words unto the ends of the world. Tu m’as donné un cœur pour aimer Thou hast given me a heart, so I may love Leur verbe a atteint les confins Et l’amour pour marcher and hast given me love, so I may walk de l’orbe terrestre. Dans la voie étroite et incertaine. along the narrow and uncertain path. Verset. Non sunt sermones neque loquelle Verse: Non sunt sermones neque loquelle L’amour est la vie, Love is life, Il n’y a pas de paroles ni de mots There are no speeches nor languages, Elle conduit à la mort it leads to death Que leurs voix n’aient fait entendre. where their voices are not heard. C’est la loi, celle qui mène au salut. it is the law, that which brings salvation. Prosule. Tahya bikom kolou ardine Prosula: Tahya bikom kolou ardine La pluie ruisselle sur la terre The rain trickles down upon the earth, 2 | Per gloriam nominis tui Christe filius dei vivi Per gloriam nominis tui Christe filius dei vivi Et tu lui donnes la vie. and Thou givest it life. Ouverture de la messe mozarabe The opening of the Mozarabic Mass Nos yeux s’ouvrent telle une fleur Our eyes open, like to a flower, Par la gloire de ton nom, Christ, Through the glory of Thy Name, O Christ, Son of the Lorsque vient la promesse de te voir. at the prospect of beholding Thee. fils du Dieu vivant living God, Et par l’intercession de la Sainte Vierge Marie and through the intercession of the Holy Virgin Mary, Tu ne montres que le reflet de ta présence. Thou showest but the reflection of Thy presence Et du bienheureux Jacques et de tous les Saints, of the blessed James, and of all Thy Saints, Comme la lune guide le voyageur, like to the moon which guides the traveller. Assiste-nous et prends pitié de tous les succour Thy unworthy servants and have mercy Le cœur se souvient du secret qui féconde. The heart remembers the secret that fructifies. serviteurs indignes. upon them, Et sois au milieu de nous, toi notre Dieu and abide in our midst, our God Qui vis et règnes pour les siècles des siècles. who liveth and reigneth for ever and ever. 6 | Laetatus sum (récitatif ) Laetatus sum (recitative) Nous rendons grâce à Dieu. Thanks be to God. J’étais heureux lorsqu’on m’a dit : I was glad when they said unto me, let allons dans la maison du Seigneur. us go into the house of the Lord. 3 | Allaho akbar Allaho akbar Nos pieds se tiendront dans Our feet shall stand within thy gates, O Jerusalem. (appel à la prière musulmane) (Muslim call to prayer) ton enceinte, Jérusalem. Let peace be in thy strength and Que la paix soit dans ta vertu, et abundance in thy towers. Dieu est le plus grand. God is most great. l’abondance dans tes tours. For the sake of my brethren, and of my neighbours, Je témoigne qu’il n’y a de dieu qu’Allah. I bear witness that there is no god except Allah. À cause de mes frères et de mes prochains, I shall speak peace of thee. Je témoigne que Mohammed I bear witness that Muhammad is the apostle of God. Je parlerai pour toi le langage de la paix. est le prophète de Dieu. Come ye unto prayer, come ye unto good. Venez prier, venez à la félicité. God is most great. Dieu est le plus grand, There is no god except Allah. 7 | Introït. Benedicam te Introit: Benedicam te il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah. Je te bénirai, dit le Seigneur, I shall bless thee, sayeth the Lord, J’écrirai sur toi mon nouveau nom I shall write upon thee my new name 4 | Alleluia Alleluia. Et le nom de la grande cité la nouvelle : Jérusalem. and the name of the great new city: Jerusalem. Verset 1. Beatus homo quem tu erudisti Domine Verse 1: Beatus homo quem tu erudisti Domine Heureux l’homme que tu as enseigné, Seigneur, Blessed is the man whom Thou hast instructed, O Lord, Je te bénirai, Seigneur, I shall bless Thee, O Lord, Et à qui tu as appris ta loi. And whom Thou hast taught in Thy law. toi qui as fait le ciel et la terre. Thou who hast made heavens and earth. Verset 2. Et erit tamquam lignum (récitatif ) Verse 2: Et erit tamquam lignum (recitative) Il sera comme un arbre planté He shall be like a tree planted near the running waters, 8 | Prosule. Ahmado al-Hadi Rassoul Prosula: Ahmado al-Hadi Rassoul près d’un cours d’eau. and all whatsoever he doeth shall prosper. Tout ce qu’il entreprendra prospèrera. Ahmed le guide, le prophète choisi entre tous, Ahmed the guide, the prophet chosen above all, Source de gloire, d’honneur, de générosité et source of glory, honour, charity, and rectitude, Verset 3. Kam laka mine ni’matine alaya (récitatif) Verse 3: Kam laka mine ni’matine alaya (recitative) de probité, conceived at the beginning of the world, Je te dois toutes les grâces. I owe Thee all offerings, Conçu dès l’origine du monde, the most fervent of Abdellah’s descendants, Toi dont la bonté est inépuisable. Thou whose goodness is inexhaustible. Le plus fervent de la descendance d’Abdellah, son of charity, clothed with glory, J’ai été créé par ton souffle bien avant que je ne I was created by Thy breath Fils de la générosité, vêtu de gloire, bread of life in heaven le sois par mes parents. even before I was begotten by my parents. Ferment de vie dans le ciel where he shines like the sun., Tu m’as fait musulman, et sans ta faveur je Thou hast made me a Muslim, and without Thy favour Où il resplendit tel un soleil. 8 textes chantés • sung texts tracks plages cd
9 | Alleluia Alleluia Tu accomplis ce qui est beau You accomplish what is beautiful Et tu aimes la vie, and you cherish life, Verset 1. Διὰ βρώσεως ἐξήγαγε Verse 1: Διὰ βρώσεως ἐξήγαγε Car tu as choisi ma voie. for you have chosen my path. Par un aliment, l’ennemi a chassé Adam du By a fruit, the enemy drove Adam out of Paradise; Paradis ; mais par la croix le Christ y fit entrer but by the cross Christ, brought the thief therein who Et sa langue parlera avec justice. And his tongue shall speak judgment. le larron qui s’écriait : “Souviens-toi de moi, exclaimed, ‘Remember me, O Lord, when Thou shalt Verset 3. Ya alima l’aasrar (récitatif ) Verse 3: Ya alima l’aasrar (recitative) Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume”. enter Thy kingdom’. Oh monde des secrets, toi qui sais ce qui est vrai, Oh, mystery of the world, Thou who knowest what is true, Tu révèles la nature du mal à ceux qui savent Thou showest the nature of evil to those who know Alleluia Alleluia s’humilier. humility. Verset 2. Προσκυνῶ σου τὰ παθήματα Verse 2: Προσκυνῶ σου τὰ παθήματα Oh monde des secrets, toi qui sais ce qui est vrai, Oh, mystery of the world, Thou who knowest what is true, Je vénère tes souffrances, je glorifie ta résurrec- I venerate Thy suffering, I extoll Thy resurrection, with Accepte le repentir des pénitents. accept the contrition of penitents. tion, avec Adam et le Larron, à pleine voix je te Adam and the Thief, in full voice I exclaim to Thee: crie : “Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu ‘Remember me, O Lord, when Thou shalt enter Thy Derrière l’apparence du monde Behind the world’s appearance is viendras dans ton royaume”. kingdom’. se cache ton éternité, found Thy eternity, Tout dans l’univers est ta Création. Everything in the universe is Thy Creation. Alleluia Alleluia Je veux suivre tes préceptes. I long to follow Thy precepts. Verset 3. Videant pauperes Verse 3: Videant pauperes Et si ma foi n’était pas assez profonde, And if my faith were not deep enough, Que les pauvres voient et qu’ils se réjouissent. Let the meek behold and rejoice. J’implorerai ta miséricorde. I will beg for Thy mercy. Cherchez le Seigneur et que vive votre âme. Seek ye the Lord and let your soul go on living. Et sa langue parlera avec justice. And his tongue shall speak judgement. 10 | Prosule. Tarakto baba arraja Prosula: Tarakto baba arraja 13 | Levavi oculos meos in montes (récitatif ) Levavi oculos meos in montes (recitative) J’ai frappé à la porte de l’espérance, I knocked at the door of hope. Mais tous étaient endormis. But all inside were asleep. Je lève les yeux vers les montagnes : I have lifted up my eyes to the mountains, Alors je me suis tourné vers toi, l’Introuvable. Then I turned to Thee, the Indiscoverable. d’où le secours me viendra-t-il ? from whence help shall come to me. Ô toi mon espoir dans l’adversité, O my hope in adversity, Le secours me viendra du Seigneur My help is from the Lord, who made heaven and earth. Ô toi mon appui pour dissiper la misère, O my support to repel misery, qui a fait le ciel et la terre. May he not suffer thy foot to be moved: nei- Je te confie les récriminations que To Thee I entrust the reproaches that I could not bear. Qu’il empêche ton pied de glisser, ther let him slumber that keepeth thee. je ne pourrais supporter. Contrite, I reached for Thee, qu’il ne dorme pas, ton gardien. Behold he shall neither slumber nor Contrit, j’ai tendu la main, O my last resort. Non, il ne dort pas, ne sommeille sleep, that keepeth Israel. Ô toi mon dernier recours. Do not reject my plea, pas, le gardien d’Israël. The Lord is thy keeper, the Lord is thy Ne rejette pas ma requête, Thy charity overfills those who turn to Thee. Le Seigneur, ton gardien, le Seigneur, protection upon thy right hand. Ta générosité comble ceux qui s’adressent à toi. ton ombrage, se tient près de toi. The sun shall not burn thee by day: Le soleil, pendant le jour, ne pourra te nor the moon by night. frapper, ni la lune, durant la nuit. May the Lord keep thy coming in and thy go- 11 | In medio ecclesie aperuit os ejus (récitatif ) In medio ecclesie aperuit os ejus (recitative) Le Seigneur te gardera, au départ et ing out; from henceforth now and for ever. au retour, maintenant, à jamais. Au milieu de l’assemblée le Seigneur lui a In the midst of the church, the Lord made him open ouvert la bouche, his mouth Il l’a rempli de l’esprit de sagesse et d’intelli- and filled him with the spirit of His wisdom and 14 | Alleluia Alleluia gence. understanding. Il l’a revêtu de l’étole de gloire. With a robe of glory He clothed him. Verset 1. De profundis clamavi ad te Domine Verse 1: De profundis clamavi ad te Domine Des profondeurs j’ai crié vers toi, Seigneur, Out of the depths I have cried to Thee, O Lord: Seigneur, entends ma voix. Lord, hear my voice. 12 | Os iusti meditabitur justitiam Os iusti meditabitur justitiam Verset 2. Ya rabi bihim (récitatif ) Verse 2: Ya rabi bihim (recitative) La bouche du juste méditera la sagesse The mouth of the just shall meditate wisdom: Seigneur, regarde la foi de ceux qui croient en toi. O Lord, behold the faith of those who believe in Thee. et sa langue parlera avec justice. and his tongue shall speak judgment. Hâte leur salut et délivre-les. Hasten their salvation and deliver them. Tu es le Miséricordieux, toi dont la miséricorde Thou art the Merciful One, whose mercy is infinite. Verset 1. Lex dei eius in corde ipsius Verse 1: Lex dei eius in corde ipsius est infinie. La loi de son Dieu sera dans son cœur The law of his God is in his heart, et son chemin ne déviera pas. and his steps shall not be supplanted. M’ouvriras-tu lorsque je frapperai à ta porte, Will Thou open when I knock on Thy door, Verset 2. Tin dalalan (récitatif ) Verse 2: Tin dalalan (recitative) Afin que je puisse accomplir la mission que tu so that I may carry out the charge Thou hast entrusted Tu as reçu le sceau, You have received the seal, m’as confiée to me Tu connais l’harmonie du monde you have known the world’s harmony, et que je sois sauvé lorsque viendra l’exode ? and so that I be saved when the exodus comes? Et tes actes révèlent la justice. and your actions reveal justice. 9 textes chantés • sung texts tracks plages cd
Je connais ta bonté et te demande I know Thy goodness and ask Ta parole est source de vie. Thy word is a source of life. de pardonner mes fautes. Thee to forgive my faults. Par ta force je me dresse, By Thy strength, I stand upright, Sans elle je m’affaisse. without it, I wither. Au-delà de l’épreuve luit pour toujours At the end of my ordeal, let forever shine La lumière éternelle de la nuit bienfaisante. the eternal light of the beneficent night. Ne me cache pas ta présence, Do not hide Thy presence from me, Ouvre-moi la porte, Open the door to me, Celle qui s’ouvre aux justes et aux pauvres. the one that lets in the righteous and the poor. 15 | In memoria eterna erit justus In memoria eterna erit justus Ne nous laisse pas sombrer dans le désespoir, Do not let us sink into despair, Le juste se tiendra dans la mémoire éternelle. The righteous shall be in everlasting remembrance: Nous qui voulons proclamer la gloire de ton nom. we who want to proclaim the glory of your name. À l’audition du mal il n’aura pas peur. he shall not be afraid of evil tidings. Vers toi j’élève mes mains Toward Thee I raise my hands Verset 1. Paratum est cor ejus Verse 1: Paratum est cor ejus Comme ceux qui ont répondu à ton appel. as those who answered Thy call. Son cœur est prêt à espérer dans le Seigneur. His heart is ready to hope in the Lord: Il sera fort lorsqu’il verra ses ennemis. he shall not be moved until he look over his enemies. Qu’ils intercèdent pour nous, May they intercede for us, Il ne craindra pas d’entendre le mal. He shall not be afraid of evil tidings. Car la voie est étroite. for the path is narrow. Verset 2. Dominus regit me (récitatif ) Verse 2: Dominus regit me (recitative) In memoria eterna erit iustus In memoria eterna erit iustus Le Seigneur me conduit, rien ne me manque. The Lord ruleth me: and I shall want nothing. Le juste se tiendra dans la mémoire éternelle. The righteous shall be in everlasting remembrance: Sur des prés d’herbe fraiche, il me fait reposer. He hath set me in a place of pasture. À l’audition du mal il n’aura pas peur. he shall not be afraid of evil tidings. Il me mène vers les eaux tranquilles He hath brought me up, on the water of refreshment: Et me fait revivre. He hath converted my soul. Traduction des textes en arabe English translations: Michael Sklansky Ahmed Saher et Marcel Pérès (excepting the biblical texts of the Psalms) Plages 1, 3, 4 verset 3, Il me conduit par le juste chemin He hath led me on the paths of justice, 8, 10, 12 Versets 2 & 3 Pour l’honneur de son nom. for His own name’s sake. 14 Verset 2, 15 Verset 3 & 4, Si je traverse les ravins de la mort, For though I should walk in the Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. midst of the shadow of death, I will fear no evils, for Thou art with me. Verset 3. Homo al l’jibalo (récitatif ) Verse 3: Homo al l’jibalo (recitative) Comme des montagnes, leur Like the mountains, their faith foi s’élève au firmament reaches up to the firmament Et ceux qui la heurtent s’enfuient en tremblant. and those who offend it, run away in fear. Informe-toi pour savoir ce qui ce passe, Learn what shall happen lorsque les mécréants rencontrent when the unbelievers meet those ceux qui sont soumis à Dieu. who are subject to God. Ô, Toi mon Seigneur, à mes invocations tu me Thou, my Lord, whenever I invoke Thee, réponds malgré mon trouble. Thou makest answer in spite of my trouble. Quoi qu’il arrive, tu me protèges. Whatever may befall me, Thou art my protection. Comment alors t’oublier How could I forsake Thee, Ô Toi qui ne m’oublies jamais ? Thou who never forsakest me? In memoria eterna erit iustus In memoria eterna erit iustus Le juste se tiendra dans la mémoire éternelle. The righteous shall be in everlasting remembrance: À l’audition du mal, il n’aura pas peur. he shall not be afraid of evil tidings. Verset 4. Ya man yara (récitatif ) Verse 4: Ya man yara (recitative) Soyez prêts à affronter tout ce qui est écrit. Be ye prepared for all that is written. 10 textes chantés • sung texts tracks plages cd
La collection Organum – Marcel Pérès - Discography All titles available in digital format (download and streaming) HMO 8901590 HMO 8901480 HMO 8901538 HMO 8905301 HMO 8905302 HMO 8901626 HMO 8901495 HMO 8901392 HMO 8901519 HMO 8901319 HMO 8901403 HMO 8901604 11 discography tracks plages cd
Remerciements Ce projet, puis cet enregistrement, sont le fruit d’une intense collaboration entre des individus et des institutions. Pour ce qui fut l’Année du Maroc en France en 1999, nous tenons à évoquer, Bernadette Zervudacki, alors attachée culturelle à l’ambassade de France de Rabat, Hassan Daddi qui rassembla la première équipe de chanteurs marocains, Frédéric Deval qui était mon principal collaborateur au CERIMM (Centre Européen de Recherche sur l’Interprétation des Musiques Médiévales) que je dirigeais et avec qui nous avons concrètement construit ce projet extraordinaire au sein de la Fondation Royaumont grâce au dynamisme et à la complicité de son directeur, Francis Maréchal. 90 musiciens marocains y furent accueillis ainsi qu’une exposition sur les instruments marocains anciens, que nous fîmes restaurer à l’Abbaye de Royaumont. Ils furent mis en parallèle avec l’iconographie européenne médiévale concernant les instruments de musique. Nous avions confié cette recherche à Christian Rault et Catherine Homo-Lechner. L’Institut du Monde Arabe et son directeur de la programmation, Mohamed Métalsi qui nous procurèrent toutes les facilités pour construire cet ambitieux projet. Pendant 20 ans nous avons maintenu la flamme née de ces rencontres extraordinaires grâce au compagnonnage fidèle de Ahmed Saher avec qui, parfois au prix de grandes difficultés administratives, nous avons continué à chanter et à approfondir la connaissance mutuelle de nos différentes traditions. Enfin, lorsque vint le moment en 2019 d’enregistrer ce programme, nous avons reçu le soutien de plusieurs donateurs, chacun participant à la mesure de ses moyens pour nous aider à concrétiser la trace de cette rencontre. L’enregistrement se fit à La Réole (Gironde), où nous fûmes accueillis par Jean Christophe Candau qui chante avec l’ensemble Organum depuis plus de 20 ans. Il a fondé son propre ensemble, Vox Cantoris, pour illustrer avec brio la musique de la Renaissance, mais aussi un merveilleux festival, à la Réole, consacré aux musiques anciennes et aux traditions vivantes. Grâce à son soutien, à celui de son festival, de la commune et de la paroisse de La Réole, nous avons pu enregistrer ce disque du 15 au 20 octobre 2019, au cœur de la nuit. harmonia mundi musique s.a.s. Médiapôle Saint-Césaire, Impasse de Mourgues, 13200 Arles P 2021 Enregistrement : © Ensemble Organum, La Réole, octobre 2019 Réalisation : Jean-Martial Golaz (direction artistique, prise de son, montage & mastering) © harmonia mundi pour l’ensemble des textes et des traductions Illustration : Constellation d’Orion et Sirius au-dessus de la chapelle de Languidou, Finistère, France - Bridgeman Images Photos : © Royaumont Maquette: atelier harmonia mundi harmoniamundi .com HMM 905319
Vous pouvez aussi lire