Infertilité masculine: mécanismes, causes et exploration - Société Francophone du Diabète
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atelier Infertilité masculine Infertilité masculine: mécanismes, causes et exploration Jacques Young Mots clés : azoospermie, spermogramme, caryotype, Klinefelter, hypogonadisme, microdélétion, chromosome Y, agénésie bilatérale des déférents Introduction Mécanismes de l’infertilité ponsable, à partir de l’âge de la puberté, masculine de la virilisation (développement adulte L’infertilité du couple est, par sa fré- Les infertilités masculines peuvent être de la verge et masculinisation en général) quence et l’impact sur la qualité de vie, expliquées par 3 principaux mécanismes et de l’apparition du désir sexuel (libido). un problème important de Santé Publique. dont la fréquence est inégale (https:// La synthèse de testostérone est sous la Sa prévalence exacte est difficile à établir www.auanet.org/common/pdf/education/ dépendance de la gonadotrophine hypo- du fait du manque de données précises clinical-guidance/Male-Infertility-b) : physaire LH. La fonction exocrine assure à l’échelle planétaire. Mais un certain 1) Un hypogonadisme hypogonadotrope la production de spermatozoïdes matures. nombre d’études estiment que le nombre sévère qui empêche ou interrompt l’acti- Elle a lieu dans le tube séminifère sous de couples infertiles à travers le monde vation testiculaire nécessaire à la produc- la dépendance obligatoire et concomi- atteindrait des valeurs comprises entre 50 tion de spermatozoïdes : il s’agit là d’une tante des deux gonadotrophines hypophy- et 130 millions [1-3]. Au sein d’un couple, cause dite «pré-testiculaire»; 2) Des mala- saires. FSH stimule directement la cellule l’infertilité peut être d’origine exclusi- dies primitivement testiculaires altérant le de Sertoli (CS) mais LH agit aussi sur la vement féminine ou masculine mais être déroulement de la spermatogenèse. 3) Des CS : elle le fait de manière indirecte en aussi, souvent, la conséquence d’une affections ou lésions empêchant l’évacua- stimulant la production locale de testos- hypofertilité des 2 membres du couple qui, tion des spermatozoïdes en dehors du tes- térone qui agit, de façon paracrine, sur le par synergie, altére leur capacité à pro- ticule, causes dites «post-testiculaires» ou récepteur aux androgènes exprimé dans créer. La contribution de l’homme dans par obstacle. les CS. Cette double influence hormo- l’infertilité d’un couple est très variable, A côté de ces principaux mécanismes, nale entraîne une prolifération puis une de totale à partielle. Une composante mas- il reste des infertilités masculines dites maturation des CS [4]. Les CS stimulées culine serait en cause dans 20 à 70% des « idiopathiques » où l’étiologie est diffi- vont à leur tour déclencher la production cas en fonction des séries [3]. Ces simples cile à identifier avec les outils diagnos- locale de messagers (facteurs de trans- données expliquent pourquoi l’évalua- tiques actuels mais qui relèvent possible- cription... etc) qui activent, par un méca- tion de l’homme doit être, non seulement ment d’un des mécanismes ci-dessus. nisme paracrine, la lignée germinale. systématique mais aussi très soigneuse, Grâce à cette double stimulation hormo- et cela dans tous les cas d’infertilité du Causes «pré-testiculaires» nale (FSH+LH), se met en place la mul- couple, y compris si la femme semble, à tiplication et le renouvellement des cel- première vue, la principale responsable. La fertilité masculine suppose qu’un lules souches (spermatogonies) puis leur De la même manière, même si la cause de homme soit capable à la fois de produire différenciation en spermatocytes qui les l’infertilité du couple semble être essen- des spermatozoïdes et d’avoir une vie conduit successivement aux divisions tiellement masculine, une exploration sexuelle normale. Ces deux conditions méiotiques puis à la différentiation ter- de la partenaire sera systématique pour dépendent de l’intégrité des fonctions tes- minale en spermatozoïdes matures (sper- déceler une anomalie non apparente. Il ne ticulaires endocrine et exocrine, contrôlées miogenèse) et enfin à leur excrétion dans faut pas non plus oublier que l’âge de la par les gonadotrophines hypophysaires. la lumière des tubes séminifères (sper- conjointe est un élément essentiel du pro- La fonction testiculaire endocrine com- miation) [5]. On comprend ainsi que tout nostic même quand la responsabilité mas- prend la synthèse des stéroïdes sexuels déficit profond en gonadotrophines hypo- culine est déterminante. par les cellules de Leydig. Elle est res- physaires, quelle qu’en soit la cause Janvier-Février 2016 VOL 80 MCED www.mced.fr 29
atelier (Tableau 1), puisse à la fois être respon- Tableau 1. Étiologie des hypogonadismes hypogonadotrophiques congénitaux (HHC) sable d’un hypogonadisme et d’une infer- et acquis (HHA) responsables d’infertilité par atteinte pré-testiculaire. tilité par interruption de la production tes- Hypogonadismes hypogonadotropes congénitaux (HHC) ticulaire de spermatozoïdes [6-8]. Parmi • HHC normosmique isolé ces nombreuses causes, signalons tout - Mutations de GNRH1, GNRHR, KISS1, KISS1R, TAC3, TACR3 particulièrement, le dopage, par utilisa- • Syndrome de Kallmann (= HHC + anosmie/hyposmie) tion de testostérone et/ou de stéroïdes ana- - Mutations de KAL1 (ANOS1), FGFR1, FGF8, PROK2, PROKR2, WDR11, CHD7, SEMA3A, bolisants chez les sportifs ou les «body- SOX10, FEZF1, IL17RD, FGF17 builders». Ces stéroïdes inhibent, par • Hypopituitarisme congénital (interruption de tige et autres...) rétrocontrôle négatif, les gonadotro- phines hypophysaires ce qui conduit à Hypogonadismes hypogonadotropes acquis (HHA) une azoospermie avec hypotrophie testi- • Tumeurs de la région hypothalamo-hypophysaire culaire en cas d’utilisation prolongée et à - Crâniopharyngiome fortes doses. Hormis ces cas de dopage, - Adénomes hypophysaires les hypogonadismes hypogonadotropes - Dysgerminomes, gliomes peuvent être diagnostiqués par la baisse • Processus infiltratifs hypothalamo-hypophysaires simultanée de la testostérone et des gona- - Hémochromatose juvénile et post trasfusionnelle dotrophines LH et FSH [6-8]. - Hypophysite ou infundibulite - Sarcoïdose Causes testiculaires - Histiocytose La production quantitativement et • Iatrogéniques et traumatiques qualitativement normale de spermato- - Chirurgie de la région hypothalamo-hypophysaire zoïdes à partir des cellules souches sper- - Radiothérapie hypophysaire ou encéphalique matogoniales est aussi, indépendamment - Traumatisme crânien de sa régulation hormonale, un processus • Fonctionnels extrêmement complexe et vulnérable [6]. - Hyperprolactinémie Des maladies très nombreuses et variées - Carence nutritionnelle (anorexie mentale, maladies chroniques, activité physique peuvent l’affecter (Tableau 2). La sper- excessive) matogenèse fait intervenir l’expression - Hypercortisolisme, tumeurs féminisantes testiculaire d’un nombre considérable de - Causes médicamenteuses (androgènes, anabolisants, oestroprogestatifs, agonistes de la gènes dont seule une poignée est à ce jour GnRH, corticoïdes) connue pour être impliquée comme cause - Bloc en 21 hydroxylase avec sécrétion excessive de progestérone et de génétique de certaines infertilités mascu- 17-OH-progestérone lines [6, 9]. Des mutations ou des délé- tions de certains de ces gènes peuvent ainsi être responsables d’une altération de la spermatogenèse suite à une interruption et AZFc où se trouvent de nombreuses qui empêchent la stimulation des cellules d’une ou de plusieurs étapes de la cascade séquences d’ADN répétées qui prédis- de Sertoli par cette gonadotrophine [13], conduisant à la formation d’un spermato- posent à la survenue de délétions [9-12]. ou encore les mutations de TEX11, un gène zoïde haploïde à partir d’une spermatogo- Celles-ci entraînent la perte d’un nombre situé dans le chromosome X et impliqué nie diploïde. Parmi les anomalies géné- variable de gènes nécessaires à la produc- dans la méiose des cellules germinales [14]. tiques les plus fréquentes et les mieux tion des spermatozoïdes. Les micro-délé- La spermatogenèse testiculaire peut connues, citons les micro-délétions du tions les plus fréquentes concernent la être aussi être directement et drastique- bras long du chromosome Y (Figure 1) région AZFc. Elles toucheraient près d’un ment affectée par des anomalies chro- qui sont trouvées chez plus de 10% des homme sur 2300 [9-12]. Elles sont à l’ori- mosomiques touchant les gonosomes hommes avec azoospermie non obstruc- gine d’une perte plus ou moins impor- (chromosomes sexuels X ou Y) ou les tive et chez près de 5% des hommes avec tante des 4 copies du gène DAZ (Delete autosomes [9, 15, 16]. Ainsi, dans le syn- oligospermie extrême [9-12]. Ces micro- in AZoospermia) qui sont nécessaires, drome de Klinefelter (SK) le chromosome délétions entraînent des pertes, plus ou dans leur ensemble, à la spermatogenèse. X surnuméraire induit une altération du moins importantes, de la région située en D’autres causes monogéniques très rares renouvellement des cellules souches sper- Yq11 appelée AZF (pour AZoospermia altérant la spermatogenèse ont été mises matogoniales et une apoptose des sperma- Factor) (Figure 1). Dans cette région sont en évidence (Tableau 2). Citons les excep- togonies, ce qui provoque une interruption situés 3 locus appelés AZFa (comprenant tionnelles mutations du récepteur de la précoce de la spermatogenèse à un stade les gènes USP9Y et DBY/DDX3Y), AZFb FSH, découvertes il y a près de 20 ans et pré-méiotique [17]. Le SK est une cause 30 Janvier-Février 2016 VOL 80 MCED www.mced.fr
atelier Tableau 2. Infertilités masculines par anomalie testiculaire d’origine chromosomique, génétique ou lésionnelle. Chromosomiques Klinefelter (XXY) Anomalies du chromosome Y (Y isodicentrique) Hommes XX (SRY + ou -) Translocations et inversions AZFa Génétiques P8 Microdélétions du bras long du chromosome Y (régions AZF) Insensibilité très partielle aux androgènes (MAIS) P7 P6 Mutation du récepteur de la FSH Mutation de TEX11 P5 P4 AZFb Lésions testiculaires congénitales P3 P2 Cryptorchidie AZFc P1 Dysgénésies gonadiques à phénotype masculin Anomalies qualitatives des spermatozoïdes Globozoospermie Syndrome de Kartagener (cils immobiles) Macrocéphales Lésions acquises Figure 1. Vision schématique du chromosome Traumatisme scrotal Y avec les régions AZF. Des micro-délétions Orchidectomie entraînent des tableaux d'azoospermie sécrétoire Torsion testiculaire (AZFa, AZFb, AZFc) ou des oligospermies Oreillons extrêmes (AZFc). Orchites infectieuses Radiothérapie dans le cadre plus complexe d’une anoma- Chimiothérapie lie globale du développement sexuel, est Inclusions surrénaliennes intra-testiculaires (Bloc 21-hydroxylase classique) associée, lorsqu’elle est sévère et bilaté- rale, à des atteintes partielles (oligosper- Idiopathiques mie) ou complètes (azoospermie) de la Oligospermies, oligoa-asthénos-tératospermie spermatogenèse [19]. La cryptorchidie est un symptôme dont les causes peuvent être Causes supposées multiples, associant de façon variable des Varicocèle (stade 3) composantes génétique, développemen- Auto-immunes tale et environnementale (19). On ne sait pas encore clairement si la cryptorchidie est directement responsable de l’altéra- majeure d’infertilité masculine puisque vaccinale, peuvent se compliquer d’une tion de la spermatogenèse ou si l’ectopie trouvée chez près de 15% des hommes orchido-épididymite parfois bilatérale testiculaire et l’atteinte de la production de azoospermiques [18]. Au plan phénoty- avec comme séquelle, lorsqu’elle survient spermatozoïdes sont simplement les deux pique, le SK est associé à une hypotrophie chez l’adulte, une altération sévère de la facettes d’une même maladie testiculaire testiculaire majeure et parfois à un hypo- spermatogenèse pouvant aller jusqu’à «dysgénétique». gonadisme avec gynécomastie [15]. l’azoospermie et l’atrophie testiculaire. A côté des causes génétiques et chro- Les traumatismes testiculaires de toute Causes «post-testiculaires» par obstacle mosomiques, la spermatogenèse peut être nature (traumatisme scrotal, torsion tes- des voies excrétrices affectée considérablement et directement ticulaire...) peuvent aussi provoquer une par des agressions physiques, chimiques et altération profonde de la spermatogenèse. Pour pouvoir féconder naturellement infectieuses. Rappelons certaines chimio- Citons aussi les stérilités consécutives à un ovocyte expulsé dans les trompes après thérapies anticancéreuses, la radiothérapie des orchidectomies pour cancer testicu- l’ovulation, les spermatozoïdes produits touchant la sphère pelvienne/scrotale. Les laire qui posent, de façon aiguë, le pro- dans le testicule doivent être mobiles, tra- oreillons, maladie qui émerge à nouveau blème de la préservation de la fertilité. verser l’ensemble des voies excrétrices du fait de la diminution de la couverture La cryptorchidie, qu’elle soit isolée ou masculines et finalement être déposés Janvier-Février 2016 VOL 80 MCED www.mced.fr 31
atelier atelier Figure 2. Vue anatomique schématique du trajet suivi par les spermatozoïdes depuis la libération dans la lumière des tubes séminifères jusqu'a l'expulsion lors de l'éjaculation. dans le vagin après éjaculation lors d’un rete testis, en cas de processus expansif au et les ligatures involontaires des déférents rapport sexuel (Figure 2A et 2B). niveau du hile testiculaire, comme dans le lors de chirurgies pour hernie inguinale. Après leur libération dans la lumière cas des inclusions surrénaliennes intra-tes- Enfin tout processus infectieux des voies des tubes séminifères pendant la sper- ticulaires observées chez certains hommes excrétrices peut potentiellement entraîner miation, les spermatozoïdes produits porteurs de formes classiques de bloc en des lésions suivies de séquelles à type obs- convergent vers les le rete testis au niveau 21 hydroxylase [20]. Une cause majeure tacle même si leur prévalence est discutée du hile testiculaire. Ils se dirigent ensuite, d’obstacle post-testiculaire est l’agénésie dans la littérature. Elles concerneraient via les canaux efférents, vers la tête de bilatérale des canaux déférents (ABCD) particulièrement les canaux éjaculateurs l’épididyme où ils confluent vers le canal [21]. Il s’agit d’une maladie génétique situés au niveau prostatique. épididymaire qui traverse le corps de l’épi- autosomique récessive fréquente (http:// didyme pour ensuite donner naissance au www.cftrscience.com) liée à des muta- Infertilités masculines idiopathiques canal déférent au niveau de la queue de tions bi-alléliques du gène CFTR (Cystic l’épididyme (Figure 2A et B). Les défé- Fibrosis Transmembrane Conductance Elles seraient à l’origine de près rents traversent le canal inguinal pour se Regulator) qui est aussi responsable de de 50% des infertilités [3, 9]. Il s’agit diriger, au niveau prostatique, vers les la mucoviscidose. Cette dernière maladie d’hommes ayant une fonction gonado- canaux éjaculateurs qui naissent après la qui affecte le poumon, les glandes sudo- trope normale et chez qui l’exploration jonction des vésicules séminales (Figure ripares, le tube digestif et le pancréas est des voies excrétrices n’a pas permis de 2B). Au moment de l’éjaculation, l’en- provoquée par la présence de 2 mutations mettre en évidence d’obstacle. Chez semble du liquide séminal, comprenant les sévères de CFTR alors que l’ABCD iso- ces patients le caryotype et les explo- spermatozoïdes et les sécrétions des vési- lée est la conséquence d’une mutation rations génétiques de première ligne cules séminales et prostatiques est conduit sévère associée à une mutation mineure ne montrent pas d’anomalie (voir plus vers l’urètre prostatique après passage de CFTR. Etant donné la très grande fré- loin). Les altérations de la spermatoge- dans les canaux éjaculateurs. La fermeture quence des porteurs asymptomatiques nèse testiculaire sont fréquentes, ce qui concomitante du sphincter vésical asso- (près de 1/30) dans la population générale suggère une maladie primitivement tes- cié à un péristaltisme des muscles lisses française, une anomalie de CFTR chez la ticulaire. Il est possible que bon nombre assure l’expulsion du liquide séminal vers partenaire d’un patient avec ABCD sera de ces atteintes de la spermatogenèse l’urètre pénien puis à travers l’orifice du systématiquement recherchée dans le soient d’origine génétique (peut être méat urétral. cadre du conseil génétique. aussi épigénétique) soit par des méca- Tout ce cheminement peut être le siège Parmi les obstacles post-testiculaires, nismes monogéniques classiques soit d’obstacles (Tableau 3). Ils peuvent être il faut citer les ligatures volontaires des par des mécanismes oligogéniques ou testiculaires (c’est rare) : au niveau du déférents pratiquées lors des vasectomies multigéniques. 32 Janvier-Février 2016 VOL 80 MCED www.mced.fr
atelier Tableau 3. Infertilités masculines par anomalie "post-testiculaire" Génétiques • Agénésie bilatérale des canaux déférents par mutation du gène CFTR, aussi responsable de la mucoviscidose (sans malformation rénale) • Agénésie des déférents avec agénésie rénale unilatérale • Syndrome de Young (sinusites, infection pulmonaires, et azoospermie, CFTR normal) Acquises • Compression du rete-testis - inclusions surrénaliennes intra-testiculaires (Bloc 21-hydroxylase) - infectieuses • Obstruction idiopathique de l'épididyme • Obstruction des canaux déférents - Post vasectomie volontaire - Cure chirurgicale d'hernie inguinale avec ligature des déférents • Obstruction des canaux éjaculateurs (infectieuse) Figure 3. Orchidomètre de Prader permettant • Anomalies fonctionnelles de l'éjaculation d'évaluer le volume testiculaire en consultation - Neuropathie diabétique - Traumatisme de la moelle épinière génitaux internes, à condition que cet exa- - Sclérose en plaques men morphologique soit réalisé par des - Lésions neurologiques chirurgicales par curage ganglionnaire retro-péritonéal radiologues ou urologues experts. Le spermogramme Exploration initiale gynécomastie, un aspect gynoïde ou une diminution de la pilosité et des masses Il est l’examen clé d’un homme sus- Interrogatoire musculaires. pecté d’infertilité et doit être obligatoire Un examen orienté et soigneux de la devant toute infertilité du couple, qu’elle Il vise à recueillir des données du passé verge, de la région pelvienne et inguinale soit supposée d’origine féminine ou mas- familial ou personnel en faveur de causes et du contenu intra scrotal sera réalisé. Il culine [22]. Il faut expliquer à un patient évidentes d’infertilité. Au niveau familial, vise essentiellement à évaluer le volume non averti que cet examen nécessite de il peut s’agir d’autres cas chez des appa- testiculaire qui est un élément clé du dia- réaliser une masturbation au laboratoire. rentés. Au niveau personnel, l’ensemble gnostic et peut aussi avoir un impact pro- Ce laboratoire doit être accrédité pour des antécédents pathologiques pouvant nostique. Cette évaluation est facilitée la réalisation de cet examen de façon prédisposer à une altération de la fertilité par l’utilisation d’un orchidomètre de à garantir sa fiabilité. Une abstinence seront notés (traitement de cancers, chirur- Prader (Figure 3). La consistance des tes- sexuelle de 3 jours est demandée avant sa gie de la sphère génitale). On recherchera ticules est notée. Les testicules doivent réalisation. Il est de même recommandé de une éventuelle consanguinité. La sexualité être fermes et une diminution de la fer- ne pas faire cet examen pendant ou dans du couple sera aussi évaluée systématique- meté témoigne souvent d’une maladie tes- les 3 mois qui suivent une affection inter- ment pour écarter des dysfonctionnements ticulaire. La taille et la morphologie de currente qui pourrait altérer la qualité sper- évidents et, chez l’homme, on dépistera un la verge sont précisées pour écarter toute matique de façon non spécifique et réver- trouble de l’érection ou l’absence d’éja- anomalie, par exemple un micropénis ou sible. Les principaux paramètres mesurés, culation. L’interrogatoire cherchera toute un hypospadias. On cherche systématique- avec leur valeurs normales de référence prise médicamenteuse pouvant perturber ment des cicatrices au niveau des organes établies par l’OMS [23], sont indiqués la fertilité en particulier des traitements génitaux et des orifices inguinaux (inter- dans le Tableau 4 ainsi que les princi- inopinés par des androgènes ou des anabo- vention pour cryptorchidie ou cure chirur- pales anomalies observées. Les éléments à lisants. gicale d’hernie). Lorsqu’on a l’habitude prendre en considération en première ligne de l’examen clinique de la sphère géni- sont tout d’abord la concentration sper- Examen clinique tale masculine on cherche un varicocèle matique, mais aussi le volume de l’éja- important, on vérifie la présence et l’inté- culat, le pourcentage de spermatozoïdes Il vise tout d’abord à vérifier le bon grité des canaux déférents et l’intégrité du vivants (vitalité) et mobiles (mobilité). développement pubertaire et à écarter corps de l’épididyme. Les médecins moins L’analyse morphologique des spermato- toute maladie, anomalie ou malforma- expérimentés dans ce domaine peuvent zoïdes permet d’évaluer le pourcentage tion générale. On cherchera des signes vérifier l’intégrité de ces structures grâce respectif de formes normales et anor- cliniques d’hypogonadisme comme une à l’échographie du scrotum et des organes males. Si ces dernières sont très augmen- Janvier-Février 2016 VOL 80 MCED www.mced.fr 33
atelier causes peuvent être diverses, aussi bien Tableau 4. Valeurs normales du spermogramme acquises suite à un déficit gonadotrope selon l’OMS (modifié en 2010) ou une agression physique, chimique ou Paramètre Valeurs normales Définition de l’anomalie infectieuse du testicule que secondaires à des anomalies chromosomiques ou géné- Volume 1,5 à 6 mL < 1,5 mL à hypospermie tiques. Une OAT n’est pas, en soi, un dia- > 6 mL à hyperspermie gnostic mais simplement un symptôme qui nécessite une enquête étiologique. pH 7,2 - 8 La présence de leucocytes dans le liquide séminal est physiologique, mais > 15 millions/mL 0 à azoospermie leur nombre ne doit pas dépasser 1x106. Concentration < 15 millions à oligospermie Un nombre anormalement élevé doit faire > 39 millions/ éjaculat > 200 millions à polyspermie évoquer une infection à bas bruit, d’autant plus que le volume de l’éjaculat est réduit, Mobilité > 30% de mobilité progressive < 30%à Asthénospermie et faire pratiquer une spermoculture, de (a+b) façon à tenter d’identifier le germe et à proposer un traitement antibiotique adapté OMS-1999 : ≥ 30% de OMS-1999 (classification David) : [22, 23]. Dans ce contexte une échogra- formes typiques (selon la < 30% à tératospermie phie scrotale et des organes génitaux Morphologie classification David) internes (OGI) est souvent utile pour déce- OMS-2010 : ≥ 4% de OMS-2010 (classification Kurger) : ler des lésions séquellaires sur l’appareil formes typiques (selon la < 4% à tératospermie excréteur et les glandes annexes (prostate classification Kurger) et vésicules séminales). Quand on suspecte une azoospermie Vitalité > 58% de formes vivantes < 58 à nécrospermie par obstacle, l’analyse de certains mar- queurs biochimiques du sperme a été proposée, de façon à préciser le niveau Agglutinats Absence. d’un éventuel obstacle (épididyme, vési- cules séminales ou prostate). Mais cette Leucocytes < 1 million/mL > 1 million à leucospermie approche n’a jamais été sérieusement vali- dée au plan diagnostique et il faut bien admettre que cet examen est rarement tées on parle de tératospermie. A partir de culat a une valeur d’orientation lorsqu’il est décisif. Ces limites expliquent qu’il ne soit cette analyse est établi un premier «phéno- réduit. Il suggère la présence d’un obstacle, pas recommandé au niveau international. type spermatique», essentiel pour préci- une hypoplasie des vésicules séminales ou De plus, la diffusion de l’échographie des ser le pronostic. Les anomalies observées plus rarement un hypogonadisme ou une OGI, pouvant être réalisée en même temps au spermogramme doivent être considé- insensibilité aux androgènes [24]. que l’échographie scrotale, et dont les per- rées comme un symptôme dont les causes En cas d’azoospermie chez un homme formances techniques ce sont améliorées peuvent être multiples, les thérapeutiques atteint de diabète ancien, surtout s’il y a de façon très significative parallèlement à diverses et les pronostics variables. Ainsi, d’autres atteintes neurovégétatives, on l’accumulation d’expertise par les radiolo- par exemple, devant une azoospermie le cherchera une éjaculation rétrograde par gues spécialisés [26] ont contribué à l’ob- pronostic peut être excellent si la cause est anomalie du sphincter de l’urètre vésical. solescence de cet examen complémentaire un hypogonadisme hypogonadotrope, très La présence de spermatozoïdes dans les ancien. bon en cas d’obstacle au niveau des défé- urines après un rapport sexuel ou une mas- rents mais mauvais en cas de microdélé- turbation est très évocatrice de ce diagnos- Exploration hormonale tion de AZFa [10-12]. tic [25]. Avant de conclure à une réelle azoosper- Chez un nombre important d’hommes L’exploration hormonale de base chez mie, le sperme doit subir une ultracentrifu- consultant pour infertilité, on détecte des un homme infertile comprend au mini- gation de façon à déceler d’éventuels sper- atteintes à la fois quantitatives (oligosper- mum un dosage de la FSH, de la LH et de matozoïdes non visualisés lors du comptage mie) et qualitatives avec des anomalies de la testostérone totale circulantes. standard (cryptozoospermie) [22, 23]. La la mobilité (asthénospermie) et des formes Cette exploration de première ligne est découverte d’éventuels spermatozoïdes anormales (tératospermie), on parle alors essentielle car elle permet de dépister un dans le culot de centrifugation peut avoir d’oligo-asthéno-tératospermie, désignée grand nombre d’atteintes primitivement une importance cruciale au plan thérapeu- souvent par le sigle « OAT ». Là encore, testiculaires (insuffisances testiculaires tique (voir plus loin). Le volume de l’éja- il s’agit d’un profil spermatique dont les primitives, ITP) responsables d’azoosper- 34 Janvier-Février 2016 VOL 80 MCED www.mced.fr
atelier mie, d’oligospermie ou d’OAT. Un grand diffusion croissante ainsi que par une en réalité, déjà été réalisée au moment du nombre d’ITP se traduisent en effet par meilleure connaissance de la sémiologie diagnostic. Mais il faut rappeler, lorsque une élévation anormale de la FSH (sou- échographique des testicules et des OGI par la procréation est envisagée, les consé- vent associée à une baisse de l’inhibine les praticiens prenant en charge ces patients. quences des anomalies génétiques identi- B circulante), ce qui permet déjà de pré- Des experts plus sceptiques insistent sur sa fiées. ciser le niveau testiculaire de l’atteinte et redondance par rapport un examen clinique Lorsqu’on suspecte une anomalie pri- d’écarter les causes pré- et post-testicu- spécialisé bien conduit et par l’absence de mitivement testiculaire et qu’une cause laires évoquées plus haut. critères diagnostiques consensuels clairs lésionnelle ou toxique, un HH et un obs- Ces dosages hormonaux permettent pour identifier des causes d’infertilité tacle ont été écartés, l’exploration débute aussi de dépister de façon efficace les déterminées [26]. Ils rappellent qu’il n’y a par la réalisation d’un caryotype et ce hypogonadismes hypogonadotropes (HH) pas de réelle plus-value diagnostique pour d’autant plus qu’une hypotrophie testicu- qui n’auraient pas déjà été évoqués par les causes pré-testiculaires et testiculaires, laire a été constatée [18, 22]. Il permettra l’interrogatoire et/ou l’examen clinique ce qui est effectivement difficile à réfuter. de diagnostiquer aisément un syndrome [6-8]. Dans les HH avec oligospermie ou Ainsi par exemple, la mesure du volume de Klinefelter ou une autre anomalie des azoospermie, la formule hormonale est testiculaire par l’orchidomètre de Prader est gonosomes ou des autosomes [18, 22]. souvent caricaturale et associe une baisse en général fiable et l’échographie testiculaire Si cet examen cytogénétique est normal simultanée, nette, à la fois de la FSH, de n’apportera ici qu’une confirmation. chez un sujet souffrant d’azoospermie ou la LH et de la testostérone. Dans ce cas, Plusieurs sociétés savantes européennes ont d’oligospermie extrême, une recherche plutôt rare chez les hommes consultant entrepris d’évaluer les réels avantages de de micro-délétions de la région AZF sera pour une infertilité, les dosages précédents l’échographie et sa place dans la démarche entreprise [10-12]. Cette exploration de seront complétés par un dosage de la pro- diagnostique. En attendant l’échographie, première ligne est assez consensuelle au lactine, une évaluation de l’ensemble des lorsqu’elle est réalisée par des spécialistes niveau international. En revanche l’explo- fonctions hypophysaires et par la réalisa- compétents, reste parfois un complément ration génétique de deuxième ligne, en cas tion d’une IRM de la région hypophysaire. utile de l’examen clinique, surtout quand d’atteinte primitive de la spermatogenèse Devant une azoospermie ou une oli- il est effectué par un clinicien peu entraîné. testiculaire, fait encore l’objet de discus- gospermie extrême, l’exploration hormo- Cet examen peut ainsi apporter des sions et cela pour plusieurs raisons. D’une nale (dosages de FSH, LH et testostérone) renseignements utiles en cas de suspicion part, dans la quasi totalité des centres hos- peut être normale. Ce profil écarte com- d’azoospermie par obstacle et peut déceler pitaliers français, ce type d’analyse géné- plètement une cause pré-testiculaire (HH) facilement une agénésie des déférents ou tique spécialisée, centrée sur l’infertilité mais ne permet de pas toujours de tran- une anomalie anatomique des vésicules masculine, n’est pas disponible. De plus, cher entre une cause testiculaire (anomalie séminales ou de la région prostatique et on ignore actuellement quel algorithme sécrétoire) et un obstacle post-testiculaire. des canaux éjaculateurs. diagnostique génétique proposer. En effet, Ainsi, par exemple, un patient présentant à part quelques exceptions (AZFa, AZFc une micro-délétion du chromosome Y Exploration cytogénétique ou TEX11), la relation entre l’histologie au niveau de AZFc et un autre présentant et génétique testiculaire et certaines anomalies géné- une ABCD peuvent présenter une formule tiques n’est pas toujours claire. D’autre hormonale normale similaire [12, 22]. Cette exploration ne sera réalisée part, hormis les micro-délétions du bras C’est l’association de l’examen clinique qu’après classification de l’anomalie en long de l’Y, on ne connaît pas la préva- et de l’échographie qui permettra de sépa- cause: pré-testiculaire, testiculaire ou post- lence des autres anomalies génétiques rer ces 2 éventualités, qui, de toute façon, testiculaire [12, 22]. chez les hommes infertiles avec altération seront confirmées par des examens géné- En présence d’un hypogonadisme primitive de la spermatogenèse. Cette tiques orientés (voir plus loin). hypogonadotrophique, une analyse géné- méconnaissance rend difficile le déploie- tique sera demandée en présence d’élé- ment de pratiques acceptables d’un point L’échographie scrotale ments suggérant son caractère congénital de vue médico-économique. Ces limites (HHC): absence de développement puber- seront peut-être progressivement réso- et des organes génitaux taire, micropénis et cryptorchidie [7, 8]. Il lues avec une meilleure connaissance internes en est de même si l’HH est associé à une des gènes responsables et des relations Même si ses performances diagnostiques anosmie. Dans ces cas seront analysés génotype-phénotype et par l’implémen- ont été insuffisamment évaluées, cet examen les gènes responsables d’HHC (Tableau tation de techniques de séquençage de non invasif est de plus en plus utilisé dans 1) avec une priorité pour ceux ayant une nouvelle génération (NGS) de type l’évaluation des hommes infertiles [26]. Cet transmission autosomique dominante exome ciblé. Cette approche permettra engouement s’explique, par l’amélioration (FGFR1, SOX10, CHD7) [27] où la mala- d’analyser simultanément des dizaines spectaculaire des images obtenues avec die risque d’être transmise à la descen- de gènes sélectionnés et validés à partir des sondes de haute fréquence et, par la dance. Chez ce type de patient avec HHC, d’un seul prélèvement et ce, à un coût rai- baisse du prix des appareils et donc leur le plus souvent l’exploration génétique a, sonnable. Janvier-Février 2016 VOL 80 MCED www.mced.fr 35
atelier Enfin, en cas d’azoospermie par obs- vérifié l’absence de spermatozoïdes sur tacle secondaire à une agénésie bilatérale le culot de centrifugation, et en l’absence Jacques Young Service d'Endocrinologie des déférents (ABCD), une analyse du de facteur féminin péjoratif insurmon- et Maladies de la Reproduction, gène CFTR sera réalisée (12,21,22). On table, on pourra proposer une biopsie tes- Hôpital Bicêtre.Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, débutera par la recherche des mutations ticulaire pour tenter d’extraire des sper- Université Paris Sud INSERM U 1185. les plus fréquentes au moyen de kits com- matozoïdes testiculaires (technique dite mail: jacques.young@aphp.fr merciaux largement disponibles, puis on TESE pour Testicular Sperm Extraction) poursuivra l’analyse de ce gène, si le dia- en vue d’une injection d’un spermatozoïde gnostic d’ABCD est suffisamment solide, dans le cytoplasme de l’ovocyte (ICSI Références après accord des laboratoires spéciali- pour Intra-Cytoplasmic Sperm Injection) 1. Mascarenhas MN, et al. PLoS Med 2012 ; 9:1. sés. Cette analyse est cruciale du fait du (28). Cette approche est même possible 2. Rutstein SO & Shah IH. DHS Comparative R e p o r t s N o . 9 . G e n eva : Wo r l d H e a l t h risque élevé de transmission à la descen- en cas d’hypotrophie testiculaire majeure Organization, 2004. dance d’une mucoviscidose compte tenu comme celle du syndrome de Klinefelter 3. Agarwal A, et al. Reprod Biol Endocrinol 2015; de la fréquence très importante des sujets [15, 16, 30]. En cas d’oligospermie (sou- 13:37. 4. Trabado S, et al. Ann Endocrinol (Paris) 2014 ; sains porteurs de mutations à l’état hété- vent en fait d’OAT), plusieurs approches 75:79. rozygote. La découverte de mutations de peuvent être utilisées, soit une insémina- 5. Griswold MD. Physiol Rev 2016 ; 96:1-17. CFTR impose un conseil génétique du tion intra utérine si le nombre de sperma- 6. Salenave S, et al. Ann Endocrinol (Paris) 2012 ; 73:141. couple [21]. tozoïdes est suffisant [29], soit une fécon- 7. Young J. J Clin Endocrinol Metab. 2012 ; D’une façon générale, toute suspicion dation in vitro s’il sont présents en nombre 97:707. d’une cause génétique de l’infertilité mas- très restreint. 8. Boehm U, et al. Nat Rev Endocrinol 2015; 11 : 547-64. culine, quel qu’en soit le mécanisme, doit Lorsqu’un obstacle post-testiculaire 9. Krausz C, et al. Reproduction 2015 ; 150:R159. conduire à un conseil génétique au cours est en cause des prélèvements de sperma- 10. Pryor JL, et al. N Engl J Med 1997 ; 336:534. duquel sera expliqué au couple le risque tozoïdes au niveau de l’épididyme per- 11. Sadeghi-Nejad H & Oates RD. Curr Opin Urol 2008 ; 18:628. potentiel de transmission d’une mala- mettent dans la plupart de cas d’obtenir un 12. Krausz C, et al. Andrology 2014 ; 2:5. die. Etant donné l’évolution rapide de la succès après une fécondation in vitro [31]. 13. Tapanainen JS, et al. Nat Genet 1997 ; 15:205. découverte de nouveaux gènes, une veille Il faut cependant reconnaître que la 14. Yatsenko AN, et al. N Engl J Med. 2015 ; 372:2097. scientifique s’impose aux équipes prenant méconnaissance du mécanisme précis 15. Nieschlag E, et al. Ann Endocrinol (Paris) en charge ces patients. d’une infertilité masculine n’empêche 2014 ; 75:88. 16. Plotton I, et al. J Clin Endocrinol Metab 2015 ; cependant pas de proposer un traitement 100:961. Relation entre le mécanisme efficace. 17. Oates RD. Fertil Steril 2012 ; 98:266. 18. Ghorbel M, et al. J Assist Reprod Genet de l’infertilité masculine 2012 ; 29:451. et la prise en charge Conclusion 19. Virtanen HE & Toppari J. Endocrinol Metab Clin North Am 2015 ; 44:751. thérapeutique En présence d’une infertilité mas- 20. Bry-Gauillard H, et al. N Engl J Med 2014 ; 371:2042. culine, le défi est double : satisfaire une 21. Yu J, et al. Hum Reprod 2012 ; 27:25. demande de procréation pressante du 22. American Urological Association. The evalua- Le traitement de première ligne d’une couple, et mener un diagnostic étiolo- tion of the azoospermic male: AUA best prac- tice statement. 2011 (https://www.auanet.org/ infertilité masculine doit toujours être gique. Le spermogramme est à la base common/pdf/education/clinical-guidance/ déterminé de façon rationnelle, en fonc- de l’exploration de toute infertilité du Male-Infertility-b.pdf). tion du mécanisme en cause. couple, même si celle-ci semble liée à 23. WHO. WHO Laboratory Manual for the Examination and Processing of Human Semen. Lorsque l’infertilité est la conséquence une pathologie féminine. La recherche 5th ed.Geneva: World Health Organization, d’un déficit en gonadotrophines hypophy- étiologique vise à dépister une cause pré- 2010. saires, le traitement fait appel à l’adminis- testiculaire, une anomalie testiculaire ou 24. Massin N, et al. Clin Endocrinol (Oxf) 2012 ; 77:593. tration conjointe de FSH et hCG. C’est la un obstacle post-testiculaire. Cette explo- 25. Gaunay G, et al. Endocrinol Metab Clin North seule cause d’infertilité masculine où ce ration permet de comprendre le méca- Am 2013 ; 42:899. 26. Lotti F & Maggi M. Hum Reprod Update. 2015 traitement médical a fait la preuve d’une nisme de l’infertilité et de proposer un ; 21:56. indiscutable efficacité et donc sa seule traitement adapté. Souvent, l’enquête 27. Sarfati J, et al. Orphanet J Rare Dis 2015 ; indication sérieuse [6- 8]. étiologique n’est pas concluante mais 10:71. 28. Van Peperstraten A, et al. Cochrane Database Le traitement des infertilités d’ori- cela n’empêche pas de proposer un traite- Syst Rev 2008 ; 16:CD002807. gine testiculaire est variable en fonction de ment efficace. En cas d’infertilité mascu- 29. Bensdorp AJ, et al. Cochrane Database Syst Rev nombreux paramètres. Le plus important line, le succès des thérapeutiques dépend 2007 ; 18:CD000360. 30. Greco E, et al. Hum Reprod 2013 ; 28:1155. concerne la sévérité de l’atteinte sperma- en grande partie de la fertilité de la parte- 31. Wosnitzer MS & Goldstein M. Urol Clin North tique. En cas d’azoospermie, après avoir naire et de son âge. Am 2014 ; 41:83. 36 Janvier-Février 2016 VOL 80 MCED www.mced.fr
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