Introduction à la prise en charge psychiatrique de la dépression - Programme de formation pour les infirmiers(ères)
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FACILITATOR MANUAL Français – Haïti Introduction à la prise en charge psychiatrique de la dépression Programme de formation pour les infirmiers(ères)
Partners In Health (PIH) est une organisation indépendante à but non lucratif, fondée il y a plus de vingt ans en Haïti, ayant pour mission de fournir les meilleurs soins médicaux possibles dans des endroits dénués de centres, le but étant d’accompagner les patients dans leurs soins et leur traitement et de s’attaquer aux causes profondes de leurs maladies. Aujourd’hui, PIH est à l’œuvre dans quatorze pays. Sa démarche globale est de briser le cycle de la pauvreté et de la maladie en dispensant des soins de santé directs aux patients et en menant des interventions communautaires dans les domaines agricole et alimentaire, mais aussi en matière de logement, d’eau potable et de génération de revenus. Le travail de PIH consiste en premier lieu à soigner et traiter les patients, mais il s’étend bien au-delà, l’objectif étant de transformer les communautés, les systèmes de santé et la politique mondiale en matière de santé. PIH a développé et soutenu cette approche intégrée tout en faisant face à des tragédies telles que le séisme qui a dévasté Haïti. Par le biais de collaborations avec les meilleurs établissements médicaux et instituts universitaires, tels que la Harvard Medical School et le Brigham & Women’s Hospital, PIH œuvre à diffuser ce modèle à d’autres. Par des efforts de sensibilisation auprès des bailleurs de fonds et décideurs de la santé mondiale, PIH cherche à repousser ce qu’il est possible de faire en matière de prestation de soins de santé dans les recoins les plus pauvres de la planète. PIH mène des actions en Haïti, en Russie, au Pérou, au Rwanda, en Sierra Leone, au Libéria, au Lesotho, au Malawi, au Kazakhstan, au Mexique et aux États-Unis. Pour obtenir plus d’informations sur PIH, veuillez consulter le site www.pih.org. De nombreux membres du personnel de PIH et Zanmi Lasante ainsi que des partenaires extérieurs ont contribué à l’élaboration de cette formation. Nous tenons à remercier Tatiana Therosme ; Père Eddy Eustache, MA ; Reginald Fils-Aime, MD ; Jennifer Sévère, MD ; Giuseppe Raviola, MD, MPH ; Jenny Lee Utech ; Helen Verdeli, PhD ; Gary Belkin, MD, PhD, MPH ; Dave Grelotti, MD ; Shin Daimyo, MPH ; Seiya Fukuda ; Andrew Rasmussen, PhD ; Helen Knight ; Kate Boyd, MPH ; Leigh Forbush, MPH ; Ketnie Aristide ; Wilder Dubuisson. Nous tenons également à remercier Virginia Allread qui a compilé et édité la version finale du Manuel du facilitateur et les diapositives PowerPoint. Cette formation comprend des contenus adaptés de : IPT-EST for Depression in Haiti: for Patients Who Have Screened Positive for Depression, Myrna Weissman and Lena Verdeli (copyrighted unpublished manual), 2012; World Health Organization, http://www.who.int/features/qa/62/en/index.html; Promoting Mental Health: Concepts, Emerging Evidence, Practice, World Health Organization, Dept. of Mental Health and Substance Abuse, Victorian Health Promotion Foundation, and University of Melbourne (Geneva: World Health Organization), 2004; The Manas Model for Health Counsellors: A Program to Improve the Care for Patients with Common Mental Disorders in Primary Health Care, 1st edition, Sangath Society for Child Development and Family Guidance (Goa, India: Sangath), 2011; The World Health Report 2001: Mental Health: New Understanding, New Hope, World Health Organization (Geneva: World Health Organization), 2001;Where There Is No Psychiatrist, Vikram Patel (London: The Royal College of Psychiatrists [Gaskell]), 2003; Manual for Health Counselors, Sangath (Goa, India: Sangath); Mental health response in Haiti in the aftermath of the 2010 earthquake: a case study for building long-term solutions, Giuseppe Raviola, Eddy Eustache, Catherine Oswald, and Gary S. Belkin (Harvard Review of Psychiatry 2012;20:68–77); National Institute of Mental Health, http://www.nimh.nih.gov/health/publications/post-traumatic-stress-disorderptsd/; An Introduction to Mental Health: Facilitator’s Manual for Training Community Health Workers in India, BasicNeeds (Warwickshire, UK: BasicNeeds), 2009; National Institutes of Health (NIH): www.nlm.nih.gov/medlineplus. Nous souhaiterions remercier Grand Challenges Canada pour son soutien financier et technique dans la mise en œuvre de ce programme de formation et de notre vaste développement de systèmes de santé mentale en Haïti. © Texte : Partners In Health, 2015 Photographies : Partners In Health Conception : 2015 et Partners In Health Impression : Meaghan Harrigan et Partners In Health 2015 Édition française publiée en 2015 Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur i
Ce manuel est destiné aux milliers d’agents de santé dont les efforts sans relâche font de notre mission une réalité et qui constituent la cheville ouvrière de nos programmes dont le but est de sauver des vies et d’améliorer les conditions de vie dans les communautés démunies. Chaque jour, ils travaillent dans des centres médicaux, des hôpitaux et rendent visite aux membres communautaires afin d’offrir services, éducation et soutien. Ils nous enseignent à tous que la solidarité pragmatique est le remède le plus puissant pour lutter contre la maladie pandémique, la pauvreté et le désespoir. ii Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur
Introduction à la prise en charge psychiatrique de la dépression Présentation 1 Objectifs 2 Temps requis 3 Matériel requis 4 Séance nº 1: Introductions, prétest et confidentialité 5 Séance nº 2 : Épidémiologie de la dépression et de la stigmatisation 13 Séance nº 3 : Symptômes de la dépression 20 Jour 1 : Révision 27 Séance nº 4 : Dépistage et identification de la dépression 29 Séance nº 5 : Prise en charge médicamenteuse et autres traitements de la dépression 35 Séance nº 6 : Révision, post-test et remarques 42 Annexes Prétest et post-test 52 Corrigé des réponses du Prétest et du Post-test 57 Checklist relatif à la depression 62 Formulaire de consultation des infirmières pour les patients hospitalisés 65 Formulaire de consultation des infirmières pour les patients en ambulatoire 66 Fiche de demande de consultation 67 Fiche pharmacologique pour la dépression 68 Fiche d’évaluation de la formation 69 Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur iii
iv Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur
Présentation Selon l’Organisation mondiale de la Santé (World Health Organization, WHO), les troubles mentaux non traités représentent 13 % de la charge totale de morbidité. Les troubles dépressifs unipolaires constituent la troisième cause de la charge de la maladie, mais les prédictions actuelles suggèrent que d’ici 2030, la dépression sera la principale cause de la charge de morbidité à l’échelle mondiale. En outre, il existe un vaste fossé entre le besoin de traitement et la fourniture de ce traitement à travers le monde. Dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, entre 76 % et 85 % de personnes atteintes de troubles mentaux graves ne reçoivent aucun traitement par rapport à leurs problèmes de santé mentale.1 L’invalidité due à un trouble dépressif et au manque de services psychiatriques se fait ressentir avec acuité à Haïti. Le tremblement de terre dévastateur survenu à Haïti en 2010 a mis en évidence une absence de services psychiatriques biomédicaux. Pour Partners In Health et Zamni Lasante, le tremblement de terre a été le point de départ de l’intégration de la santé mentale dans le système de soins de Zanmi Lasante. Ce nouveau système de soins psychiatriques est un modèle qui est intégré au contexte culturel haïtien et soutenu par des modèles biopsychosociaux fondés sur les résultats.2 Ce programme de formation marque une étape majeure dans les efforts déployés par Partners In Health/Zanmi Lasante pour répondre aux besoins de services psychiatriques en Haïti par la formation des prestataires de soins de santé non spécialisés. Ce sont les prestataires de soins de santé de première ligne qui ont joué un rôle important en nous aidant à reconnaître le besoin de services psychiatriques, et qui joueront un rôle déterminant dans l’élargissement de ces services. Il s’agit notamment des agents de santé communautaires, des infirmiers(ères), des psychologues et travailleurs sociaux, et des médecins. Les infirmiers(ères) ont également joué un rôle essentiel en milieu hospitalier dans l'identification des patients risquant de tomber en dépression. Grâce à ce programme de formation, les prestataires de soins de santé disposeront des connaissances et des compétences techniques nécessaires pour identifier, gérer et traiter les troubles dépressifs majeurs. Ils pourront, par ailleurs, agir en tant que défenseurs des droits des patients souffrant de maladie mentale. Au terme de cette formation, les infirmiers(ères) sauront comment travailler main dans la main avec les agents de santé communautaire, les médecins, les psychologues et les travailleurs sociaux pour fournir aux patients atteints de dépression des soins psychiatriques et médicaux de haute qualité, empreints d'humanisme. 1 Secrétariat de l’OMS. Charge mondiale des troubles mentaux et nécessité d’une réponse globale coordonnée du secteur de la santé et des secteurs sociaux au niveau des pays. 1er décembre 2011. Disponible sur : http://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/EB130/B130_9-fr.pdf 2 Raviola G, Severe J, Therosme T, Oswald C, Belkin G, Eustache E. The 2010 Haiti Earthquake Response. Psychiatric Clinics. Septembre 2013 Volume 36, Numéro 3, Pages 431–450. Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur 1
Objectifs À l’issue de cette formation, les participants pourront : • Décrire l’objectif de la formation. • Démontrer des connaissances préalables sur le thème de la formation. • Établir les règles fondamentales permettant de créer un environnement de respect et de confiance. • Identifier la nécessité des services psychiatriques. • Décrire l’épidémiologie de la dépression • Énumérer les responsabilités de l'infirmier(ère) dans le processus de prise en charge de la dépression • Décrire l’importance de la prise en charge psychiatrique dans un contexte de droits de l’homme • Identifier les stigmatisations liées à la maladie mentale et leur impact sur la prise en charge des patients et le succès de celle-ci • Appliquer le modèle biopsychosocial au diagnostic et à la prise en charge de la dépression. • Énumérer les quatre signes et symptômes (les « ABCD ») de la dépression. • Décrire les diagnostics différentiels des maladies liées à la dépression. • Expliquer comment aborder et évaluer les patients suicidaires • Dresser la liste des groupes de populations à risque de dépression en milieu hospitalier • Dépister la dépression en milieu hospitalier et remplir correctement le Formulaire de consultation du patient à l'hôpital et en ambulatoire • Remplir correctement le Fiche de demande de consultation • Décrire les options thérapeutiques pharmacologiques et non pharmacologiques de la dépression • Énumérer les indications et les effets indésirables liés à l’amitriptyline et à la fluoxétine, médicaments utilisés dans le traitement de la dépression. • Dresser la liste des messages clés de psychoéducation à transmettre aux patients dépressifs • Passer en revue tous les objectifs de l’unité. • Démontrer les connaissances acquises au moyen d’un post-test. • Faire des commentaires sur la formation. 2 Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur
Le programme Temps requis : 2 ½ jours (12 heures et 25 minutes desessions de formation) Jour 1 6 heures de sessions de formation Session Thème Méthodes Durée 1 Introductions, prétest et Introductions, prétest, 2 heures confidentialité présentation du facilitateur 2 Épidémiologie de la dépression Présentation du facilitateur, 2 heures et de la stigmatisation discussion en grands et petits groupes 3 Symptômes de la dépression Présentation du facilitateur, 2 heures études de cas Jour 2 3 hours 55 minutes de sessions de formation Session Thème Méthodes Durée Révision Révision de Jour 1 30 minutes 4 Dépistage et identification de la Présentation du facilitateur, 1 heure et dépression études de cas 25 minutes 5 Prise en charge Présentation du facilitateur, 2 heures médicamenteuse et autres études de cas traitements de la dépression Jour 3 2 heures et 30 minutes de sessions de formation Session Thème Méthodes Durée 6 Révision, post-test et remarques Présentation du facilitateur, 2 heures et études de cas et évaluation 30 minutes Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur 3
Matériel requis Matériel • Manuel du facilitateur– un exemplaire/facilitateur • Guide du participant – un exemplaire/participant • Présentation PowerPoint sur la dépression • Pré/post-test (deux exemplaires/participant) • Formulaire de consultation des infirmières pour les patients hospitalisés (deux exemplaires/participant) • Tableau de conférence • Marqueurs, stylos • Ruban adhésif • Post-it (environ cinq/participant) • Ordinateur et rétroprojecteur • Formulaires d’évaluation de la formation en annexe • Fiche pharmacologique plastifiée sur la dépression – un exemplaire/participant 4 Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur
Séance nº 1 : Introductions, prétest et confidentialité Méthodes : Introductions, prétest, présentation du facilitateur Durée : 2 heures Objectifs : Les participants seront en mesure de : • Décrire l’objectif de la formation. • Démontrer des connaissances préalables sur le thème de la formation. • Établir les règles fondamentales permettant de créer un environnement de respect et de confiance. • Identifier la nécessité des services psychiatriques. Préparation : • Affichez une feuille de papier blanc sur le tableau de conférence et intitulez-la « Objectifs et attentes ». • Affichez une feuille de papier blanc sur le tableau de conférence et intitulez-la « Règles de formation ». • Photocopiez le prétest. • Passez en revue le Manuel du facilitateur, les diapositives PowerPoint 1–21. Matériel : • Présentation PowerPoint • Pré-test (un exemplaire/participant) • Tableau de conférence • Marqueurs, stylos • Ruban adhésif • Post-it (un ou deux/participant) Note pour la préparation de l’animateur : Conseils d’ordre général pour une présentation Powerpoint (PPT) : Lors de la présentation de diapositives PPT, il n’est pas nécessaire de tout lire sur chaque diapositive. Vous devez plutôt utiliser les diapositives comme un aide-mémoire, c.-à-d., des notes pour guider le formateur pendant qu’il explique et explore le sujet. Certaines diapositives ont des bulles de commentaires. Utilisez ces bulles pour poser des questions au public et écoutez les commentaires des participants avant de cliquer sur la suite pour afficher les réponses. D’autres diapositives comportent des questions de discussion qui apparaissent dans le Manuel du facilitateur (plutôt que sur les diapositives). L’utilisation de ces invites est importante pour plusieurs raisons : engager les participants ; les aider à apprendre les uns des autres ainsi que de vous, le formateur ; encourager les participants à reconnaître qu’ils en savent plus sur ce sujet qu’ils ne le pensent ; et vous permettre d’évaluer leur niveau de connaissances actuelles. Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur 5
Étapes 45 minutes 1. Allumez le projecteur avant la formation et montrez la diapositive 1 : Introduction à la prise en charge psychiatrique de la dépression pendant que les participants entrent dans la salle. Vous pouvez mettre le projecteur en mode « fan » (veille) ou « off » (arrêt) juste avant de commencer, puisque vous n’aurez pas besoin du projecteur pendant environ une heure. Démarrez la formation en souhaitant la bienvenue aux participants. 2. Présentez-vous, en donnant un aperçu d’une minute de votre expertise dans ce domaine. 3. Expliquez aux participants que le but de la formation est de préparer les médecins à faire face aux problèmes liés aux troubles mentaux, notamment la dépression. Cette formation dotera les médecins des outils nécessaires pour diagnostiquer et traiter les troubles mentaux. Les troubles mentaux sont fréquents. Cependant, il existe des traitements, et ceux-ci sont efficaces. 4. Présentations : Remettez un post-it à chaque participant. Demandez aux participants de prendre une minute pour écrire un objectif ou une attente qu’ils ont pour cette formation. Demandez ensuite aux participants de se présenter en indiquant, à tour de rôle, les éléments suivants : • Nom • Lieu de travail • Un objectif ou une attente qu’ils ont pour cette formation. Lorsque toutes les personnes auront pris la parole, placez leurs post-it sur le tableau de conférence intitulé « Objectifs et attentes ». 5. Résumez les présentations en disant aux participants que beaucoup de leurs objectifs et attentes seront satisfaits au cours de cette formation. Les attentes non satisfaites aujourd’hui seront abordées d’une autre manière, notamment par le suivi individuel, des réunions mensuelles, des communications régulières ou lors de formations futures. Veillez à bien conserver le tableau de conférence contenant les Post-it car vous en aurez besoin au dernier jour de la formation ! 6. Présentez les guides du participant : Expliquez aux participants qu’ils ont des documents et des ressources à disposition, auxquels il sera fait référence tout au long de la formation. Les documents et les ressources seront également une ressource pour eux une fois la formation terminée, notamment dans le cadre des consultations avec les patients ou lorsqu’ils auront besoin d’éclaircissements sur les sujets abordés au cours de la formation. 7. Demandez aux participants de consulter le programme. Expliquez-leur que la formation se divise en une série de sessions, qu’ils peuvent voir énumérées dans le programme. 8. Demandez aux participants de consulter leur guide du participant. Dites-leur que chaque session comporte des objectifs d’apprentissage spécifiques. Indiquez-leur que les objectifs d’apprentissage représentent ce qu’ils devraient apprendre pendant chaque session de la formation. Les participants doivent consulter à nouveau les objectifs d’apprentissage tout au long de la formation pour s’assurer qu’ils satisfont les attentes de la formation. 6 Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur
9. Allumez le projecteur. 10. Montrez la diapositive 2 : Session 1 : Introductions, prétest et confidentialité, et diapositives 3-5 : Objectifs d’apprentissage. Expliquez que chaque session comporte des objectifs de formation. Donnez un aperçu de la formation, en lisant les objectifs de la formation tels qu’ils apparaissent sur les diapositives. Notez que les objectifs figurent également dans leurs guides du participant. 11. Rappelez aux participants qu’ils sont responsables de leur propre apprentissage. De ce fait, encouragez-les à poser des questions pendant toute la formation, en particulier s’ils ne se sentent pas en mesure d’atteindre les objectifs de la formation. 12. Désignez une personne comme le « gardien du temps ». Le rôle du gardien du temps est de veiller à ce que la formation se déroule sans problème en ayant conscience du temps qui défile, et de signaler au facilitateur lorsqu’il ne reste plus que cinq minutes avant la fin d’une session. Le gardien du temps doit avoir une montre ou un téléphone portable. 13. Éteignez le projecteur. 30 minutes 14. Distribuez le prétest et expliquez comment le remplir. 15. Récupérez les prétests remplis. 16. Expliquez que les participants passeront un post-test à l’issue de la formation afin d’évaluer ce qu’ils ont appris. 15 minutes 17. Expliquez que pour garantir l’efficacité de la formation, le groupe suivra certaines règles de base. Invitez les participants à réfléchir aux règles de base. Écrivez les règles de base sur une feuille du tableau de conférence et laissez-les à la vue de tous pendant la formation. Les règles de base peuvent inclure la ponctualité, la confidentialité, la participation aux discussions et aux activités, le respect des avis différents et le fait d’éteindre son téléphone portable. Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur 7
Confidentialité La confidentialité est l’un des aspects les plus importants du métier de clinicien. Tous les prestataires, des médecins aux agents d’accueil en passant par le personnel d’entretien, doivent garder confidentielles toutes les données recueillies au sujet du patient et de sa famille ainsi que toutes les informations relatives à l’état de santé du patient. Les prestataires de soins de santé ne peuvent partager ces informations avec d’autres cliniciens que lorsqu’elles sont requises pour administrer des soins ou un traitement à ce patient. En divulguant les dossiers médicaux du patient dans le cadre de cette formation ou en dehors de celle-ci, assurez-vous que la confidentialité du patient est maintenue : ne mentionnez pas le nom de la personne, ne précisez pas son lieu de résidence et ne fournissez aucune autre information susceptible de révéler l’identité de l’individu. En outre, ne divulguez pas les informations recueillies sur les autres participants au cours de cette formation. Si, par exemple, un collaborateur admettait au cours de la formation qu’il n’est pas très à l’aise avec le dépistage de la dépression, cette information ne doit pas sortir de la classe. Les adultes ont tendance à accueillir plus favorablement l’apprentissage et le partage dans un cadre où ils seront traités sans jugement de valeur et où les autres participants sont dignes de confiance. 18. Inscrivez « parking » sur un morceau de papier du tableau de conférence et accrochez-le au mur. Expliquez aux participants que les questions soulevées auxquelles on ne peut pas répondre ou qui ne sont pas pertinentes au moment précis où elles sont posées rejoindront le parking. Lorsqu’il y aura un moment de répit dans la formation, ou à la fin de la journée (suivant ce qui fonctionne le mieux), le facilitateur pourra prendre le temps de traiter certaines des questions figurant dans le parking. À la fin de la formation, il est à espérer que toutes les questions du parking auront été traitées et, dans le cas contraire, les animateurs devront orienter les participants vers les ressources appropriées afin qu’ils trouvent des réponses aux questions restantes. 30 minutes 19. Montrez la diapositive 6 : Maladie mentale. Expliquez chaque point à retenir l’un après l’autre. Les informations de base ci-après sont fournies pour servir de contexte. • La maladie mentale est une crise de santé publique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 14 % de la charge mondiale de morbidité est imputable à des troubles mentaux et neurologiques ainsi qu’aux troubles liés à la toxicomanie. Ces troubles sont fréquents dans toutes les régions du monde, affectant toutes les communautés et tous les groupes d’âge dans tous les pays à faible revenu. • Une personne sur quatre (25 %) présente une maladie mentale dans sa vie. La dépression, comme tant d’autres maladies mentales, peut toucher tout le monde. En outre, c’est l’une des maladies les plus répandues qui survient souvent en parallèle avec d’autres maladies graves. Selon l’Organisation mondiale de la santé, les troubles dépressifs ont été classés comme la troisième cause de la charge mondiale de la morbidité en 2004 et vont occuper la première place en 2030. 8 Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur
• Si la dépression est diagnostiquée, elle peut être traitée. L’un des principaux obstacles au traitement, outre le coût, demeure la stigmatisation. 20. Montrez la diapositive 7 : Image du tremblement de terre. Expliquez que l’image a été filmée un mois après le tremblement de terre. Le tremblement de terre a mis en évidence et exacerbé la nécessité de services psychiatriques à Haïti. Encouragez la discussion sur la photographie. Demandez : • Quelle est votre réaction face à l’image de cet homme assis par terre ? • Posez des questions de suivi au besoin pour centrer le débat sur le manque d’accès aux services et la nécessité d’un système de soins psychiatriques. 21. Montrez la diapositive 8 : La nécessité des services psychiatriques. Expliquez que, pour de nombreuses raisons, il y a un besoin pressant de services psychiatriques à Haïti. Ce besoin est marqué par le fait qu’il y a moins de 20 psychiatres et un neurologue en Haïti. 22. Montrez la diapositive 9 : Le plan d’urgence de Zanmi Lasante (ZL) : la santé mentale. Expliquez que Zanmi Lasante et Partners In Health ont, en réponse au tremblement de terre, développé les capacités de ressources humaines pour fournir de tels services et mettre en place une réponse de santé mentale pour les camps de personnes déplacées à l’intérieur du pays (Internally Displaced Persons, IDP) à Port-au-Prince, et pour la mise sur pied d’un système de soins dans le Plateau Central. 23. Montrez la diapositive 10 : Zones de santé mentale prioritaires de PIH/ZL. Zanmi Lasante soutient le ministère de la Santé par le pilotage d’un « système de soins » pour la santé mentale qui est intégré au système de soins psychiatriques, en mettant à contribution non seulement des psychologues et des travailleurs sociaux, mais d’autres fournisseurs, y compris des médecins, des infirmiers(ères) et des professionnels de la santé communautaire qui ne sont pas des spécialistes de la santé mentale. 24. Montrez la diapositive 11 : Équipe psychiatrique ZL 2013. Expliquez que l’Équipe psychiatrique ZL, guidée par cet engagement, a élaboré un certain nombre d’initiatives en matière de soins psychiatriques. 25. Montrez la diapositive 12 : Grands Défis Canada, 2012–2015. Expliquez que, en 2012, ZL a reçu une subvention de Grands Défis Canada en guise de soutien pour ce travail. 26. Montrez la diapositive 13 : Réponse durable et élaboration d’un « système de soins ». Ce schéma montre les compétences nécessaires en matière de système des soins pour fournir des soins psychiatriques complets. Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur 9
27. Montrez la diapositive 14 : Attribution des tâches aux prestataires. Étant donné le manque de spécialistes, un éventail de personnes peut potentiellement fournir des composants de services psychosociaux ou psychiatriques (« partage des tâches ») : • Membres de la communauté (dirigeants, autorités religieuses, enseignants) • Agents santé communautaire • Infirmiers(ères) • Travailleurs sociaux • Psychologues • Médecins Des composants additionnels incluent : • L’assistance psychosociale (comme le soutien financier, le soutien nutritionnel et le soutien au logement ou l’établissement d’un milieu sécuritaire) • La psychoéducation • Le dépistage • Le triage et l’orientation • Les traitements psychothérapeutiques • Les traitements psychopharmacologiques Chaque niveau de prestataires et de personnel représente un rôle différent dans ce système de soins. C’est ce qu’on entend par « transfert des tâches » en matière de soins psychiatriques. 28. Montrez la diapositive 15 : Au cours des trois prochaines années : • (CLIQUEZ 4 fois) Zanmi Lasante élargira les services psychiatriques complets et basés sur la communauté en intégrant les ASC au Plateau Central en Haïti. • (CLIQUEZ 2 fois) Zanmi Lasante soutiendra le renforcement des institutions nationales, telles que les écoles de médecine et de sciences infirmières, afin que les méthodes apprises puissent être intégrées à la formation et au développement professionnel précoce des prestataires généralistes. Si le projet pilote est concluant, le gouvernement soumettra les matériaux créés à l’effet d’élargir les services (CLIQUEZ) à un niveau général, aux entités gouvernementales et non gouvernementales qui, idéalement, devraient partager les méthodes et pratiques. • (CLIQUEZ) Cela nécessitera une communication et une collaboration coordonnées — axées sur la santé mentale — avec un grand nombre de parties prenantes. Grâce à ce travail, Haïti peut véritablement envisager de mettre sur pied un système de santé mentale communautaire durable. 29. Montrez la diapositive 16 : Psychologues et travailleurs sociaux. Bien que les psychologues et les travailleurs sociaux soient une composante essentielle du système de soins, ils ne peuvent pas faire le travail seuls. Les psychologues sont les spécialistes de la santé mentale du système et devraient faire face aux cas les plus aigus. 10 Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur
Les psychologues et travailleurs sociaux sont actuellement formés pour fournir aux patients une psychothérapie fondée sur les résultats. 30. Montrez la diapositive 17 : Médecins. Les médecins (comme le Dr Reginald Fils-Aime) ont un rôle important à jouer, notamment : • Procéder à une évaluation de santé mentale de base. • Identifier les principales catégories de troubles mentaux. • Travailler en collaboration avec les psychologues et les travailleurs sociaux pour fournir des soins. • Gérer la prescription de médicaments pour les troubles mentaux, ce que les psychologues ne peuvent pas faire. Les médicaments constituent un élément essentiel des soins efficaces pour de nombreux patients. 31. Montrez la diapositive 18 : Infirmiers(ères). Très souvent, les problèmes médicaux s’accompagnent de problèmes de santé mentale. Les personnes atteintes de maladie mentale grave et qui sont vulnérables méritent d’avoir les mêmes soins que les personnes atteintes d’autres maladies, cela malgré la complexité de leur maladie et de la stigmatisation sous-jacente qui prévaut. Étant donné que les seuls centres spécialisés de santé mentale dans le pays sont à Port-au- Prince, les prestataires de soins de santé des centres de santé à travers le pays, notamment les infirmiers(ères), ont un rôle vital à jouer dans la prise en charge des personnes atteintes de maladie mentale. Les formations de Zanmi Lasante en matière de santé mentale vont préparer les infirmiers(ères) à servir en toute sécurité et avec humanité les personnes atteintes de troubles mentaux dans les hôpitaux et les cliniques. 32. Montrez la diapositive 19 : Agents santé communautaire. Les agents de santé communautaires jouent un rôle très important dans la prestation des services psychiatriques : • Dépistage : Zanmi Lasante a développé des outils de dépistage pour les ASC afin d’identifier les personnes ayant des problèmes de santé mentale et les renvoyer à la clinique pour une évaluation plus approfondie par des psychologues et des travailleurs sociaux. • Suivi : les ASC reçoivent une formation de renforcement des compétences de soutien de base pour assurer le suivi des patients ayant des problèmes de santé mentale au sein de la communauté. 33. Montrez la diapositive 20 : Accroissement des soins psychiatriques à Zanmi Lasante. Avec le soutien de Grands Défis Canada, ZL pourra, au cours des trois prochaines années, intensifier les soins visant les affections prioritaires qui comprennent : • La dépression au cours de l’année 1. • Le trouble bipolaire, la psychose et l’épilepsie au cours de l’année 2. • Les maladies des enfants et des adolescents au cours de l’année 3. Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur 11
Ces efforts comprendront l’intégration de multiples composants : l’intégration de la formation et du programme de formation, le contrôle et l’évaluation, les technologies de l’information et les dossiers médicaux électroniques. 34. Montrez la diapositive 21 : Il s’agit d’un... à long terme Lisez la diapositive et concluez la session. 35. Demandez aux participants s’ils ont des questions sur cette session. 12 Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur
Séance nº 2: Épidémiologie de la dépression et de la stigmatisation Méthodes : Présentation du facilitateur, discussion en grands et petits groupes Durée : 2 heures Manuel du participant : page 3 Objectifs : Les participants seront en mesure de : • Décrire l’épidémiologie de la dépression. • Énumérer les responsabilités de l’infirmier (ère) dans le processus de prise en charge de la dépression. • Décrire l’importance de la prise en charge psychiatrique dans un contexte de droits de l’homme. • Identifier les stigmatisations liées à la maladie mentale et leur impact sur la prise en charge des patients et le succès de celle-ci. Préparation : • Passez en revue le Manuel du facilitateur, les diapositives PowerPoint 22–45. Matériel • Présentation PowerPoint • Tableau de conférence • Marqueurs, stylos • Ruban adhésif Étapes 45 minutes 1. Montrez la diapositive 22 : Session 2 : Épidémiologie de la dépression et de la stigmatisation Commencez cette session en lisant les objectifs. 2. Montrez la diapositive 23 : EVCI normalisée selon l’âge pour les maladies non transmissibles, 2004. Expliquez que la maladie mentale est courante : • Les maladies non transmissibles représentent désormais près de la moitié de la charge mondiale de morbidité, et près de 45 % de la charge de l’adulte dans les pays à revenu faible et moyen. • La répartition des maladies non transmissibles est illustrée dans cette diapositive. Les diagrammes en barres présentent les EVCI normalisées selon l’âge (année de vie ajustée sur l’incapacité) pour les maladies non transmissibles par grand groupe de cause, par sexe et par tranche de revenu à l’échelle nationale en 2004. Notez que la Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur 13
répartition des troubles neuropsychiatriques (couleur orange moyenne) constitue un pourcentage notable, et un pourcentage relativement constant des EVCI dans les deux sexes et toutes les tranches de revenu à l’échelle nationale. 3 • Une EVCI est, à toutes fins pratiques, une année perdue de vie « en bonne santé ». Les EVCI sont la somme des années de vie perdues (AVP) en raison de la mortalité prématurée de la population et des années perdues pour cause d’invalidité (API) pour les personnes vivant avec la maladie ou ses conséquences. Les EVCI représentent le fardeau de la maladie ainsi que l’écart entre l’état de santé actuel et une situation de santé idéale.4 3. Montrez et lisez la diapositive 24 : Lacunes en matière de traitement. 4. Montrez la diapositive 25 : Principales causes de la maladie, Global 2004 et 2030. Notez que les troubles dépressifs unipolaires étaient la troisième cause de la charge de morbidité dans le monde en 2004 (pointez le texte surligné en jaune dans la colonne de gauche). Toutefois, il est attendu qu’ils deviennent la principale cause de la charge de morbidité dans le monde en 2030 (pointez le texte surligné en jaune dans la colonne de droite), provoquant 44 % d’EVCI DE PLUS en 2030 par rapport à 2004. 5. Montrez et lisez la diapositive 26 : Épidémiologie de la dépression. 6. Montrez et lisez la diapositive 27 : Facteurs de risque psychosocial. 7. Montrez et lisez la diapositive 28 : Répartition de la dépression. 8. Montrez la diapositive 29 : Maladie mentale et santé. Posez la première question sur la diapositive aux participants, et donnez-leur environ trois à cinq minutes pour répondre. Posez-leur ensuite la deuxième question, et donnez-leur cinq autres minutes pour répondre. 9. Montrez la diapositive 30 : Maladie mentale et santé. Montrez la diapositive et lisez les définitions. Notez que l’objectif de Zanmi Lasante dans le traitement de la maladie mentale est la santé mentale. Expliquez que pendant cette formation, les participants en apprendront davantage sur la santé mentale et sur leur rôle en aidant les gens à avoir une bonne santé mentale et à obtenir de l’aide pour des troubles mentaux. Expliquez aux participants que : • Une bonne santé mentale contribue à la bonne santé générale du corps. Lorsqu’une personne n’a pas une bonne santé mentale, elle est considérée comme ayant un trouble de santé mentale ou un problème de santé mentale. Il existe un certain nombre de troubles mentaux, dont certains seront abordés lors de cette formation. 3 OMS. 2008. The Global Burden of Disease, 2004 Update. Part 4, Burden of disease: DALYs. (« La charge mondiale de la morbidité, Mise à jour 2004. Partie 4, Charge de la morbidité : EVCI ») Figure 25. Disponible sur : http://www.who.int/healthinfo/global_burden_disease/2004_report_update/en/ 4 Pour plus d’informations, voir WHO. “Health statistics and information systems“ disponible à l’adresse http://www.who.int/healthinfo/global_burden_disease/metrics_daly/en/ 14 Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur
• Cette formation se concentre sur la manière dont les infirmiers(ères) peuvent fournir des soins de santé sans risques, efficaces, basés sur les résultats et culturellement sains pour les personnes souffrant de dépression et autres troubles mentaux. Il existe un certain nombre de compétences que les participants vont acquérir au cours de cette formation. Compte tenu du manque de spécialistes tels que les psychiatres, et la pénurie de psychologues, ainsi que le fait que les traitements adéquats pour les troubles mentaux exigent une approche collaborative, les participants devront prendre la responsabilité de la prise en charge des personnes souffrant de dépression et d’autres troubles mentaux en collaboration avec d’autres prestataires. • Animez la bulle de texte. Demandez aux participants : Selon vous, quelles sont les responsabilités des infirmiers(ères) par rapport au maintien de la santé optimale des patients ? 10. Montrez la diapositive 31- 33 : Checklist relatif à la dépression. Renvoyez les participants à la Checklist relatif à la dépression en annexe. Laissez-leur quelques minutes pour examiner le rôle de l'infirmier(ère) ainsi que celui de l’ASC, du psychologue/travailleur social et du médecin. Demandez aux participants : • À votre avis, comment le rôle de l'infirmier(ère) s’accorde-t-il avec les rôles des autres professionnels de soins de santé ? • Quels avantages voyez-vous dans cette répartition des rôles ? • Quels en sont les inconvénients ? • Comment pouvons-nous réduire ces inconvénients ? 11. Demandez aux participants : • Que fait l'infirmier(ère) lors de l’évaluation initiale ? • Que diriez-vous dans le cadre des soins continus ? Notez les réponses sur une feuille du tableau de conférence. 12. Montrez les diapositives 34 et 35 : Responsabilités des infirmiers(ères). Ajoutez les rôles et les responsabilités qui auraient échappé aux participants. 13. Montrez la diapositive 36 : Les infirmiers(ères) doivent également comprendre... Notez que le diagnostic, les soins et le traitement des personnes atteintes de maladie mentale nécessitent une compréhension complète du contexte culturel, des droits des patients, des rôles et responsabilités des autres prestataires de soins. Expliquez aux participants que : • Nous allons à présent nous focaliser sur la santé mentale dans le contexte de la stigmatisation, de la culture et de la religion. Nous le ferons tout en considérant également la santé mentale et les droits de l’homme. • Cette formation permettra également d’explorer l’élaboration d’un « système de soins » pour la santé mentale, et votre rôle en tant que médecins dans ce système de soins. Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur 15
30 minutes 14. Montrez la diapositive 37 : Santé mentale et droits de l’homme. Expliquez aux participants que les prochaines diapositives vont explorer le concept des droits de l’homme, y compris les rôles et les responsabilités des médecins vis-à-vis des patients et de leurs familles. Lisez la diapositive à voix haute. 15. Facilitez l’exercice sur les droits de l’homme : Ouvrez une feuille vierge du tableau de conférence. • Animez la bulle de texte. Posez la question ci-après aux participants et notez leurs réponses sur la feuille : – Pouvez-vous citer quelques exemples de droits de l’homme ? En d’autres termes, quels sont des exemples de choses ou de conditions dont les gens ont besoin pour vivre librement et dans la dignité ? Si les participants ont du mal à donner des exemples, invitez-les à réfléchir sur les droits auxquels eux-mêmes, leurs amis et leur famille s’attendent ou dont ils bénéficient actuellement. Le cas échéant, donnez un ou deux exemples pour démarrer la réflexion. Lorsque les participants ont cité tous les exemples auxquels ils peuvent penser, lisez la liste de la feuille du tableau de conférence à haute voix. Si votre liste ne comprend pas les droits inclus dans la boîte ci-dessous, ajoutez-les à la liste que les participants ont compilée sur une feuille du tableau de conférence. TOUS les êtres humains ont le droit de : • Vivre librement et à l’abri de dangers. • Ne pas être traités avec cruauté. • Ne pas être asservis. • Choisir leur religion. • Penser et s’exprimer librement. • Participer à la vie politique de leur pays [vote, etc.]. • Se marier et fonder une famille. • Détenir une propriété. • Travailler et être rémunéré et traité équitablement. • Avoir un niveau de vie suffisant pour assurer leur santé, leur bien-être et ceux de leur famille, notamment le droit à l’alimentation, à l’habillement, au logement, aux soins médicaux, ainsi qu’aux services sociaux nécessaires. • Recevoir une éducation. 16 Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur
16. Montrez la diapositive 38 : Déclaration universelle des droits de l’homme (1). Expliquez qu’en 1948 (après la Seconde Guerre mondiale), des représentants de plus de 48 pays se sont réunis pour élaborer un document appelé la Déclaration universelle des droits de l’homme. La Déclaration cite tous les droits que les êtres humains doivent avoir pour vivre librement et dans la dignité. La Déclaration stipule que « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». La Déclaration universelle des droits de l’homme énumère de nombreux droits, y compris ceux nommés pendant le remue- méninges. Parmi les droits cités, figure le droit aux soins de santé et à un bon niveau de vie. La Déclaration stipule également que les gouvernements, les communautés et les individus sont tous responsables de la défense et de la protection des droits de l’homme. Lisez les articles 1, 3 et 5 à haute voix. 17. Montrez la diapositive 39 : Déclaration universelle des droits de l’homme (2). Lisez l’article 25 à haute voix et expliquez que comme le stipule la Déclaration universelle des droits de l’homme, tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Toute personne a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. Personne ne devrait être traité de manière cruelle ou dégradante. Toute personne a droit à une bonne alimentation, à des vêtements, au logement et aux soins médicaux. Cela inclut les personnes ayant des problèmes de santé mentale. L’absence d’une bonne alimentation, de vêtements, de logement et de soins médicaux peut affecter la santé physique et mentale. Les soins psychiatriques font partie intégrante des soins médicaux, et toutes les personnes, hommes, femmes et enfants atteints de troubles mentaux ont droit aux soins. 18. Montrez la diapositive 40 : Échanges et questions. Demandez aux participants de répondre aux deux questions sur la diapositive, en s’inspirant de leurs expériences en tant que médecins. Prenez quatre ou cinq minutes pour discuter de la première question, puis quatre ou cinq autres minutes pour discuter de la deuxième. 45 minutes 19. Montrez la diapositive 41 : Déni des droits de l’homme. Lisez la diapositive à voix haute. Animez la bulle de texte. Puis, demandez et encouragez une brève discussion en posant les questions suivantes : « Quels sont les facteurs qui contribuent à la discrimination des personnes atteintes d’une maladie mentale ? » Le cas échéant, rappelez la discussion de la photo prise après le tremblement de terre (diapositive 7). 20. Montrez la diapositive 42 : Mots et expressions utilisés pour désigner la santé mentale. Demandez aux participants : • Quels sont certains des mots et expressions utilisés dans votre entourage pour décrire les personnes présentant des problèmes de santé mentale ? Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur 17
Notez les réponses sur une feuille du tableau de conférence. Après avoir obtenu 5 à 10 réponses (en plus des mots sur la diapositive), demandez aux participants : • Combien de ces termes sont péjoratifs (par opposition à mélioratif ou neutre) ? • Compte tenu de ces stéréotypes sur la santé mentale, que pouvons-nous dire de leur impact sur notre travail de diagnostic et de traitement des troubles de santé mentale ? • Que disent ou pensent les prestataires au sujet des personnes atteintes de troubles mentaux ? • Que disent ou pensent les membres de la communauté au sujet des personnes atteintes de troubles mentaux ? Pourquoi ? • Comment les personnes atteintes de problèmes de santé mentale sont-elles traitées dans le système de soins de santé ? Pourquoi ? • Comment les personnes atteintes de troubles mentaux sont-elles traitées dans leurs communautés ? Pourquoi ? 21. Montrez la diapositive 43 : La stigmatisation peut aboutir à la discrimination, pour résumer la discussion. Notez que la stigmatisation peut : • Dissuader les personnes atteintes de maladie mentale de demander de l’aide. • Rendre l’accès à l’emploi difficile ou empêcher d’établir des relations saines. 22. Montrez la diapositive 44 : Questions et échanges. Demandez aux participants de former des groupes de trois personnes. Dans leurs petits groupes, invitez les participants à discuter des trois questions sur cette diapositive ; les questions apparaissent également ci-dessous. Une personne doit agir en tant que rapporteur du groupe. • Quelles étaient vos croyances au sujet des personnes atteintes de troubles mentaux, ainsi que vos pratiques à leur égard ? • Quel a été votre attitude à l’égard des personnes atteintes de troubles mentaux ? • Que pouvez-vous faire pour changer vos croyances et vos pratiques ? Pendant que les groupes discutent, préparez deux feuilles de tableau de conférence : la première devrait porter le titre « Croyances/pratiques passées ». La seconde devrait être intitulée « Points d’action pour le changement ». Après 10 à 15 minutes, demandez aux différents groupes de former à nouveau un grand groupe. Demandez si l’un des groupes aimerait se porter volontaire pour résumer la discussion de groupe. Prenez des notes sur les feuilles de tableau de conférence préalablement préparées ; portez le point d’action convenu sur la deuxième feuille de tableau de conférence. Invitez les groupes restants à ajouter des points clés qu’ils ont abordés et qui n’ont pas été signalés par le premier groupe. 18 Zanmi Lasante | Manuel du facilitateur
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