Jane Austen de dos, aquarelle de sa soeur Cassandra

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Jane Austen de dos, aquarelle de sa soeur Cassandra
Jane Austen de dos,
aquarelle de sa sœur Cassandra
Jane Austen de dos, aquarelle de sa soeur Cassandra
La personne, homme ou femme, qui n'éprouve pas de plaisir à la
lecture d'un bon roman ne peut qu'être d'une bêtise intolérable.
(Northanger Abbey)

2013 marque le bicentenaire de la publication d’Orgueil et
Préjugés, le chef-d’œuvre de Jane Austen. C’est l’occasion pour
les bibliothèques Mouffetard et Jean-Pierre Melville de s’associer
pour vous faire (re)découvrir Austen, son œuvre et son époque.
Les livres de Jane Austen, qui comptent parmi les beaux romans
d’amour de la littérature mondiale, sont aussi de fines peintures de
leur époque, porteurs d’une critique sociale teintée d’ironie. Nous
espérons que vous serez conquis et que vous viendrez grossir les
rangs des « janéites », les inconditionnels d’Austen.
Les documents présentés ici sont empruntables à la bibliothèque
Mouffetard ou à la médiathèque Jean-Pierre Melville.

Sommaire

sa vie                                                              2
son œuvre                                                           5
les arts et lettres à son époque                                   10
à la recherche de ses lectures                                     19
des romanciers sur ses traces                                      26
Jane Austen à l’écran                                              29

                                   ~1~
Jane Austen de dos, aquarelle de sa soeur Cassandra
sa vie

                          Jane Austen est née le 16 décembre 1775
                          dans un village du Hampshire. Fille du
                          recteur de la paroisse, elle a six frères et
                          une sœur. Après un séjour en pension,
                          elle poursuit son éducation en lisant
                          librement essais et romans dans la
                          bibliothèque de son père qui possède
                          environ 500 ouvrages. Les Austen
                          encouragent la créativité de leurs enfants
                          et la liberté de parole. Jane est proche
                          de son père. Celui-ci, pour compléter les
portrait de Jane Austen   revenus de la famille, s’essaye à
                          l’agriculture et donne des cours à des
                          enfants des environs.

Jane commence à écrire en
1787 :    poèmes,     courts
récits, pièces de théâtre…
Ces écrits sont variés,
empreints de gaieté et
d’humour. Le soir, elle lit
ses œuvres à haute voix à sa
famille,    qui     apprécie
beaucoup ce divertissement. le presbytère de Steventon

                               ~2~
Jane Austen de dos, aquarelle de sa soeur Cassandra
Entrée dans l’âge adulte, elle
                                          séjourne à Londres, Bath,
                                          Southampton. Elle aime les bals
                                          et le théâtre. Dès 1793, elle
                                          prend la décision de devenir
                                          écrivain professionnel.

la valse, caricature de James Gillray

Fin 1800, le père de Jane décide que la famille entière ira vivre à
Bath, station thermale à la mode. Sa maison du Hampshire manque
beaucoup     à     Jane,   qui    cesse     pratiquement       d’écrire.
En 1805, le révérend Austen tombe malade et meurt, laissant son
épouse et ses filles dans une situation difficile. Elles sont soutenues
par les frères de Jane, et séjournent chez divers membres de la
famille.

En 1809, l’un des frères de Jane
met à la disposition de sa mère et
de ses sœurs un cottage où
l’auteur retrouve le calme qui lui
convient. Elle se remet à écrire
très activement. Entre 1811 et
1815, quatre romans sont publiés :
Sense and Sensibility en 1811,
Pride and Prejudice en 1813,
Mansfield Park en 1814 et Emma
en 1815.                           la maison de Jane Austen à Chawton

En 1816, Jane termine une première version de Persuasion. Mais la
faillite de la banque de son frère met la famille entière en grande
difficulté financière. Jane doit repousser la publication de
Persuasion, ainsi que de Susan. Cette même année, sa santé se
dégrade. Il est difficile de dire avec certitude de quel mal elle
souffrait. Jane Austen meurt le 18 juillet 1817, à l'âge de quarante-
et-un ans.

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Jane Austen de dos, aquarelle de sa soeur Cassandra
Alors que le mariage est au centre de
la plupart de ses romans, Jane Austen
ne s’est jamais mariée. Elle a
fréquenté à l’âge de vingt ans un
certain Thomas Lefroy. Il semble que
les jeunes gens souhaitaient se marier,
mais leur situation financière rendait
ce projet impossible. Quelques années
plus tard, Jane accepta la demande en
mariage d’un homme riche qu’elle
n’aimait pas avant de se rétracter le
lendemain.
                                                illustration de Persuasion par
                                                Chris Hammond

harmonie avant le mariage, caricature   harmonie matrimoniale, caricature de
de James Gillroy                        James Gillroy

David Cecil, Un portrait de Jane Austen, Payot
Claire Tomalin, Jane Austen, passions discrètes, Autrement
Isabelle Ballester, Les nombreux mondes de Jane Austen, Les
Moutons électriques

                                   ~4~
Jane Austen de dos, aquarelle de sa soeur Cassandra
son œuvre

Jane Austen a consacré sa courte vie à l’écriture, nous laissant des
œuvres de jeunesse pleines de vivacité, six romans majeurs
publiés entre 1811 et 1818 et deux romans restés inachevés à sa
mort.

Jane Austen, Juvenilia
Œuvres précoces de Jane Austen, écrites entre
1787 et 1810.
Courts romans, poèmes, parodies… ces textes
divers manquent certes de maîtrise, mais on y
trouve déjà les thèmes qui seront au centre de
l’œuvre de l’auteur. Un recueil qui déborde
d’humour et d’énergie.

                 Jane Austen, Lady Susan
                 Lady Susan Vernon, veuve désargentée séductrice
                 et égoïste, mère d’une fille adolescente qu’elle
                 tyrannise, intrigue pour trouver de riches maris
                 pour elles deux.
                 Court roman épistolaire écrit entre 1793 et 1795.
                 Sans doute pas le meilleur roman d’Austen, il fait
                 toutefois un bon portrait de manipulatrice,
                 version féminine de personnages de séducteurs
                 sans scrupules qu’on retrouvera dans les romans
                 suivants.

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Jane Austen de dos, aquarelle de sa soeur Cassandra
Jane Austen, Raison et sentiments
À la mort de leur père, Elinor et Marianne
Dashwood, deux sœurs aux caractères opposés,
sont forcées de quitter Norland, leur riche
demeure du Sussex. Elles s’installent avec leur
mère et leur jeune sœur dans un modeste cottage
du Devonshire. Marianne, qui se laisse guider par
ses sentiments, tombe sous le charme de
Willoughby tandis que la raisonnable Elinor est
malheureuse d'avoir laissé Edouard Ferrars à
Norland.
Éauché avant 1796, d’abord intitulé Elinor and
Marianne, ce roman fut publié en 1811. Il connaît
immédiatement un succès critique, et le premier
tirage est vite épuisé. Il est vite devenu un
classique de la littérature mondiale.

                  Jane Austen, Orgueil et préjugés
                  Dans l'Angleterre de la fin du XVIIIe siècle, la
                  famille Bennet a cinq filles à marier. Elisabeth,
                  la plus vive,     souhaite faire un mariage
                  d’amour. Mais saura-t-elle voir au-delà de ses
                  préjugés ?
                  Jane Austen écrit First Impressions entre 1796
                  et 1797. C’est en 1813 que Pride and Prejudice,
                  version remaniée de First Impression, est
                  publié. C’est le chef-d’œuvre d’Austen.

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Jane Austen de dos, aquarelle de sa soeur Cassandra
Jane Austen, Mansfield Park
Fanny Price, la deuxième des dix enfants d’un
lieutenant de marine, est recueillie à Mansfield
Park par Sir Thomas, un oncle fortuné. Timide et
sensible, elle s’intègre avec difficulté. Elle peut
compter sur le soutien et la gentillesse de son
cousin Edmund auquel elle porte un amour
profond. Alors que Sir Thomas est absent, les
séduisants Crawford arrivent à Mansfield Park.
Paru en 1814, suite au succès des romans
précédents. Moins apprécié par la critique de
l’époque, il trouve pourtant un large public.
L’action de ce roman s’étend sur près de dix ans.
De l’enfance à l’entrée dans l’âge adulte, Fanny
reçoit une éducation, fait des choix, se construit.
Peut-être plus encore que le thème du mariage,
c’est ici le choix de valeurs morales et
l’éducation des filles qui sont au cœur de
Mansfield Park.

                 Jane Austen, Emma
                 La belle et vive Emma Woodhouse vit avec son
                 riche père veuf dans le petit village de Highbury.
                 Pour se distraire, elle décide de jouer les
                 entremetteuses au profit des célibataires de son
                 entourage. Elle se consacre tout spécialement à
                 Harriet Smith, sa protégée. Mais on ne joue pas
                 impunément avec les sentiments d’autrui…
                 Roman publié en 1815. Emma, aux occupations
                 futiles, est un personnage moins sympathique que
                 les autres héroïnes d’Austen. Le roman peut être
                 perçu comme moralisateur, mais il offre une
                 peinture sans concession de la vie d’un village
                 anglais.

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Jane Austen de dos, aquarelle de sa soeur Cassandra
Jane Austen, Northanger Abbey
La jeune et naïve Catherine Morland part pour
Bath, la station thermale à la mode, faire son
apprentissage du monde. Elle y rencontre Henry
Tilney qui l'invite à séjourner à l'abbaye de
Northanger, propriété de son père. Catherine,
passionnée par les romans gothiques, croit
découvrir un crime.
Parue en 1817, après la mort de Jane Austen,
cette parodie de roman gothique est aussi un
roman d’apprentissage et un tableau des mœurs
de la gentry de Bath, où Jane Austen a elle-même
séjourné.

                Jane Austen, Persuasion
                Deuxième des trois filles du vaniteux Sir Elliot,
                Anne n’est toujours pas mariée à l’âge de
                vingt-sept ans. Huit ans plus tôt, sur les
                conseils de sa marraine, elle avait refusé la
                demande en mariage de Frederick Wentworth,
                jeune officier de marine pauvre dont elle était
                pourtant éprise. Quand Wentworth, ayant fait
                fortune, reparaît dans sa vie, Anne est
                bouleversée.
                La première version, intitulée The Elliots, est
                achevée en 1816 malgré les problèmes de santé
                de l’auteur. Jane Austen est alors en mauvaise
                position financière et ne peut pas le faire
                publier. Il paraîtra après sa mort, fin 1817.
                Roman d’un ton plus grave que les œuvres
                précédentes de l’auteur, il s’attache à la vie
                intérieure de sa protagoniste.

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Jane Austen de dos, aquarelle de sa soeur Cassandra
Jane Austen, Sanditon
Une jeune fille est invitée à séjourner à Sanditon,
petite station balnéaire dont certains habitants
voudraient faire la nouvelle ville à la mode.
Roman inachevé, écrit par Austen alors qu’elle
était déjà malade, Sanditon est une comédie qui
ne dédaigne pas la caricature. On peut lui trouver
des similitudes avec Northanger Abbey.

                  Jane Austen, Les Watson
                  Suite au remariage de la tante qui l’a élevée,
                  Emma Watson revient auprès de sa famille après
                  quatorze ans d’absence. Le fossé s’est creusé
                  entre eux, Emma ayant reçu une éducation
                  rafinée. Elle peut heureusement compter sur le
                  soutien de sa sœur aînée.
                  Jane Austen a abandonné l’écriture de ce roman
                  après la mort de son père. À chacun d’imaginer
                  une fin.

           illustration d’Orgueil et préjugés par Hugh Thompson

                                 ~9~
les arts et lettres à son époque

Quels contemporains d’Austen, écrivains, peintres ou musiciens
ont marqué leur temps ? Petit tour de la sphère culturelle
géorgienne.

LITTÉRATURE
Un certain nombre de romanciers, essayistes et poètes britanniques
de la fin du XVIIIe sont encore renommés de nos jours, dans leur
pays ou dans le monde entier. Voici les principaux d’entre eux.

Fanny Burney (1752 – 1840)
D’abord adepte du roman épistolaire, Fanny
Burney écrit ensuite des romans féministes
avant l’heure qui s’agrémentent d’une pointe
d’ail gothique. Inconnue en France bien
qu’ayant épousé un Français, elle est une
romancière populaire en Grande-Bretagne, et
le journal qu’elle a tenu pendant soixante-
douze ans est un témoignage intéressant sur
son époque.

                             ~ 10 ~
Byron (1788 – 1824)
L’un des plus illustre poète britannique et
propagateur du modèle du héros romantique.
Voyageur, amoureux passionné, homme libre,
il est auréolé d’une réputation sulfureuse.

Samuel Taylor Coleridge (1772 – 1834)
Poète et critique, ami de Wordsworth et
Charles Lamb, auteur du fameux poème Kubla
Khan, inspiré par un rêve dû à l’opium, et de
la Ballade du vieux marin. Féru de
philosophie, il a nourri dans sa jeunesse le
rêve de fonder une colonie égalitaire en
Pennsylvanie.

William Hazlitt (1778 – 1830)
Surtout connu pour ses essais et ses ouvrages
de critique littéraire, notamment sur
Shakespeare. Penseur radical, fuyant tout
compromis, il était également peintre.

John Keats (1795 – 1821)
Poète romantique anglais, mort de la
tuberculose, maître de la poésie narrative
inspirée de la mythologie grecque. Bien que
peu apprécié de la critique de son vivant, sa
popularité a rapidement grandi : il est le
poète britannique le plus lu.

         ~ 11 ~
Charles Lamb (1775 – 1834)
Poète et critique littéraire d’origine galloise,
il écrivit avec sa sœur Mary Lamb un grand
classique de la littérature pour la
jeunesse : Contes d’après Shakespeare. Il
s’occupa de sa sœur, atteinte de folie, et
gagna sa vie comme comptable pour la
compagnie des Indes orientales.
Matthew G. Lewis (1775 – 1818)
Romancier et dramaturge, auteur du grand
classique du roman gothique le Moine. Issu
d’une famille fortunée, il était destiné à
devenir diplomate. Un temps attaché
d’ambassade puis député, il a choisi la
littérature.

Thomas de Quincey (1785 -1859)
Essayiste fameux, opiomane lucide (Les
Confessions d’un mangeur d’opium anglais
lues et commentées par Baudelaire). Ses
titres parlent pour lui : De l’assassinat
considéré comme un des beaux-arts…

Ann Radcliffe (1764 – 1823)
Ses livres très populaires dans l’aristocratie
et la bourgeoisie mettent en scène
d’innocentes et héroïques jeunes femmes
dans un décor gothique. Leur succès a
contribué à légitimer un genre jusque-là mal
vu.

                               ~ 12 ~
Walter Scott (1771 -1832)
Poète et écrivain écossais, pionnier du roman
historique, écrivit notamment Ivanhoé,
Quentin Duward ou Rob Roy, romans
d’aventures chevaleresques épiques.

Percy Byssche Shelley (1792 – 1822)
Prototype du poète romantique britannique,
diabolisé par ses contemporains, chez qui,
dans de longs poèmes cohabitent idéalisme et
passion.

William Wordsworth (1770 – 1850)
Ami proche de Coleridge avec qui il écrira les
Lyrical Ballads. Auteur exigeant et fondateur
d’une doctrine poétique quasi mystique.

                       illustration de Northanger
                       Abbey, anonyme

        ~ 13 ~
PEINTURE
La peinture britannique à l’époque d’Austen compte des artistes
majeurs, toujours reconnus comme tels de nos jours : peintres
paysagistes ou portraitistes, romantiques, précurseur de
l’impressionnisme. Voici quelques livres pour vous plonger dans
leur œuvre.

William Vaughan, William Blake
Barry Venning, Constable : sa vie et ses
chefs-d'œuvre
Pierre Wat, Constable : entre ciel et terre
Paola Viotto, Tout l'œuvre peint de Fussli
John Hayes, Gainsborough : 1727-1788
Sir Joshua Reynolds : 1723-1792
Venetia Morrison, George Stubbs
Turner et ses peintres
Andrew Wilton, Turner, aquarelles
Jean-Jacques Mayoux, La Peinture
anglaise de Hogarth aux préraphaélites

                              ~ 14 ~
MUSIQUE
La fin du XVIIIe siècle n’est pas une période faste pour la musique
anglaise. En effet, pas de grands musiciens qui soient passés à la
postérité. Toutefois, on note quelques compositeurs qui ont joui
d’un certain prestige à l’époque, et dont on retrouve le nom sur
les partitions de Jane Austen.

                             William Boyce (1711-1779)
                             Il est considéré comme le compositeur
                             anglais le plus important du XVIIIe
                             siècle. Après avoir été choriste dans
                             son enfance, il devint organiste et
                             compositeur à la Chapelle royale. Il
                             fut le maître de Thomas Linley.

Sa surdité progressive le poussa à abandonner son poste
d’organiste. Il se consacra alors à un recueil de musique religieuse
de compositeurs britanniques, dont de nombreuses pièces sont
encore jouées dans les églises anglicanes.

                     8 Symphonies
                     David’s Lamentation
                     over Saul and Jonathan
                     Sonates en trio

                              ~ 15 ~
John Stanley (1712-1786)
Devenu presque aveugle à deux ans, il
commença à apprendre l’orgue à sept ans,
et obtint son premier poste d’organiste à
onze ans. Il était également excellent
violoniste. Il remplaça William Boyce dans sa
charge de Master of the Queen’s Music. Il fut
l’ami de Haendel dont il finira les oratorios,
aidé de Thomas Linley le jeune.
Concertos pour orgue / Dominique Ferran

                      Thomas Linley le jeune (1756-1778)
                      Fils du célèbre Thomas Linley le vieux, il fut
                      un enfant prodige, surnommé le « Mozart
                      anglais ».    Violoniste,    chanteur       et
                      compositeur, il fut l’apprenti de William
                      Boyce. Au cours d’un voyage en Italie, il
                      rencontra Mozart alors qu’ils avaient tous
                      deux quatorze ans et les deux jeunes
                      musiciens devinrent amis. Il mourut noyé à
                      vingt-deux ans.

                      Music     for        the
                      Tempest     /       Paul
                      Nicholson
                      Lyric Ode       /   Paul
                      Nicholson

                              ~ 16 ~
Philip Hayes (1738-1797)
Organiste,      chanteur,
compositeur    et    chef
d’orchestre. Sa carrière
se déroula à Oxford et
Londres.
The World’s First Piano
Concertos / David Owen

   Thomas Augustine Arne (1710-1778)
   Issu    d’une    famille   de     tapissiers
   catholiques, Arne était destiné à devenir
   avocat. Mais sa passion pour la musique a
   fini par convaincre son père de le laisser
   abandonner le droit. Il composa plus de
   trente opéras, des masques, des musiques
   de scène, ainsi que des symphonies,
   sonates et concertos. Son œuvre la plus
   connue de nos jours est Rule Britania, final
   de l’opéra Alfred.
   Artaxerxes, le plus connu de ses masques

 caricature de James Gillray

          ~ 17 ~
illustration de Raison et Sentiments par Chris Hammond

Quelle musique jouait Jane Austen ?
On sait qu’elle jouait du pianoforte plusieurs heures chaque matin
et prenait la peine de recopier des partitions à la main. Il semble
qu’elle avait une préférence pour les chansons et danses populaires
de l’époque. Les témoins de l’époque disent qu’elle avait une jolie
voix, mais ne chantait que dans le cadre familial.

accomplissement, caricature de James Gillray

                                       ~ 18 ~
à la recherche de ses lectures

La famille Austen lisait beaucoup, pour s’instruire ou se distraire.
Les personnages de Jane Austen sont aussi des lecteurs, et les
allusions à leurs lectures sont nombreuses. Que lisent Jane
Austen et ses personnages ? En voici un aperçu.

                  Frances Burney, Camilla or a picture of Youth
                  Adolescentes de la petite aristocratie, Camilla,
                  ses deux sœurs et leur belle cousine Indiana
                  déclenchent dans la campagne anglaise une
                  tourmente de malentendus et de drames. Une
                  seule issue apaisera la tempête : le choix d’un
                  mari correspondant à leurs espoirs et à leurs
                  sentiments.
                  Dans Northanger Abbey, Jane Austen cite
                  Camilla comme le type même d’œuvre qui
                  déploie les meilleures qualités littéraires, mais
                  que les femmes ont honte de lire parce que le
                  roman est alors considéré comme un genre
                  mineur.

                              ~ 19 ~
Robert Burns, Poésies
Sorcières et pèlerins, pasteurs et ivrognes,
auberges et églises, gueux et jeunes gens : c’est
l’Écosse en plein vent de Burns, aussi colorée que
les caractères y sont libres, drôles et spontanés.
Dans Sanditon, Sir Edward Denham passe en revue
les poètes de l’époque. Selon lui, Burns les
dépasse tous : « Si jamais il est un homme qui a
ressenti, c’est Burns. »

                  Byron, Contes orientaux
                  Entre la Grèce et la Turquie déchirées par la
                  guerre, Byron puise dans les légendes anciennes
                  et fait surgir des corsaires et des jeunes filles
                  aux amours impossibles, des vampires et de
                  cruels pachas, de belles esclaves et de sombres
                  vengeurs.
                  Dans Persuasion, Anne et un capitaine de
                  marine font connaissance grâce à une discussion
                  passionnée autour des poèmes orientaux de
                  Byron.

Daniel Defoe, Robinson Crusoé
Un écrivain vieillissant et raté, qui n’a jamais
voyagé, jamais écrit un roman, mais qui a des
filles à marier et besoin d’argent, propose à un
éditeur de reprendre l’histoire vraie d’un marin
abandonné sur une île. Sous sa plume naissent
alors Robinson, Vendredi et les cannibales : l’un
des plus grands succès de la littérature
mondiale.
Dans une lettre à sa sœur, Jane Austen indique
comme conseil de lecture le 1er volume de
Robinson.

                              ~ 20 ~
Henry Fielding, Histoire de Tom Jones, enfant
                trouvé
                Credo du XVIIIe siècle, la bonté naturelle du cœur
                triomphant de l’adversité est le sujet de ce
                volumineux roman picaresque. Une suite
                ininterrompue de péripéties se succède dans la
                vie du héros, orphelin adopté, avant qu’il ne
                conquière enfin amour et réussite sociale.
                Roman cité dans Northanger Abbey. Jane Austen
                y fait également allusion dans une lettre à sa
                sœur : elle écrit que le seul défaut qu’elle trouve
                à Thomas Lefroy (l’homme qu’elle a aimé dans sa
                jeunesse) est son manteau, qui ressemble à celui
                de Tom Jones.

William Gilpin, Trois essais sur le beau
pittoresque
Ces essais paraissent au moment où la classe
aisée britannique développe un goût pour le
tourisme et le dessin de paysage ; ils
deviennent une référence. Gilpin caractérise le
type de paysage fournissant « un sujet
avantageux à la peinture » : lignes brisées,
rudesse et vues en contreplongée.
Austen fait des allusions à Gilpin dans quatre
de ses textes (Amour et Amitié, l’Histoire
d’Angleterre, Orgueil et Préjugés et Raison et
Sentiments). Henry Austen écrit que sa sœur
Jane a été enchantée par la lecture de Gilpin
dans sa jeunesse.

                             ~ 21 ~
William Godwin, Les aventures de          Caleb
                   Williams ou les choses comme elles sont
                   Caleb Williams entre au service de Fernando
                   Falkland, aristocrate d’excellente réputation.
                   Mais il se met à douter. Et si Falkland était en
                   fait un meurtrier ? Caleb Williams connaît
                   bientôt la vérité, et devient alors la proie de
                   Falkland. Roman d’aventure, roman noir, brûlot
                   anarchiste… ce roman         ambitieux dénonce
                   l’injustice  de     la    société   britannique.
                   Jane Austen cite le nom de Godwin dans sa
                   correspondance d’une façon qui suggère qu’elle
                   n’adhère pas à ses idées.

Olivier Goldsmith, Le Vicaire de Wakefield
Infortuné mais doux, le révérend Primrose
fait front contre les épreuves : faillite, prison
pour dettes, déshonneur de ses filles. Mais
tout finit bien pour ce Pangloss britannique,
car ce roman est une œuvre aussi
sentimentale que didactique.
Dans Emma, alors que l’héroïne suppose que
Mr Martin, le fermier, ne lit pas, son amie
Harriet lui rétorque qu’il a lu Le Vicaire de
Wakefield.

                   Samuel Johnson, Histoire de Rasselas, prince
                   d’Abyssinie
                   Conte philosophique sur le bonheur, souvent
                   comparé à Candide. Jane Austen y fait allusion
                   dans Mansfield Park. Fanny compare Mansfield
                   Park et Portsmouth et pense qu’elle pourrait en
                   dire ce que Samuel Johnson dit du mariage et
                   du célibat : « Quoique Mansfield Park pût avoir
                   quelques peines, Portsmouth ne pouvait avoir de
                   plaisirs ». Le texte de Johnson est le suivant :
                   « Le mariage occasionne de multiples douleurs,
                   mais le célibat n'offre aucun plaisir ».

                                ~ 22 ~
Matthew G. Lewis, Le Moine
Mélange de crimes, de satanisme et d’obscénités,
ce roman noir, œuvre de jeunesse de l’auteur
devenu culte, narre la descente aux enfers du
prieur Ambrosio qui s’abandonne sans retenue aux
tourments de la chair.
Dans Northanger Abbey, la jeune Catherine
Morland est très impressionnée par ce roman,
tandis que John Thorpe déclare que c’est le seul
roman correct paru depuis Tom Jones.

               John Milton, Le Paradis perdu

               Jane Austen évoque Le Paradis perdu (poème
               épique qui se veut une réécriture de la Genèse)
               dans Mansfield Park.
               Elle fait aussi une rapide allusion à Milton dans
               Northanger Abbey, lorsqu’elle se moque des
               littérateurs à la mode, prompts à compiler les
               grands auteurs anglais (dont Milton) dans des
               essais illisibles, et tout aussi prompts à dénigrer
               le genre nouveau qu’est le roman, dont Austen
               est un farouche défenseur.
               Dans un dialogue d’Emma, Austen reprend
               discrètement un terme de L’Allegro, un autre
               poème de Milton. Mme Elton se souvient de ses
               fiançailles et de sa « tunique safran de l’hymen ».
               Milton avait ainsi personnifié le Mariage dans le
               vers : « Que souvent l’Hymen apparaisse. En sa
               robe safran, avec sa torche claire… »

                            ~ 23 ~
Ann Radcliffe,     Les   Mystères   du    château
d’Udolphe
Orpheline, enfermée dans un château, poursuivie
par un brigand italien, l’héroïne de ce roman doit
affronter ses pires cauchemars avant de trouver
l’amour et la fortune.
Dans Northanger Abbey, Catherine Morland est
enthousiasmée par la lecture d’Udolphe : « Quand
je lis Udolphe, il me semble que rien ne peut me
rendre malheureuse ».

                 Sir Walter Scott, la Dame du lac
                 Poème narratif situé dans les Highlands d’Écosse,
                 il comporte six chants narrant chacun une
                 journée. Il a inspiré à Rossini un opéra.
                 Dans Persuasion, c’est en parlant de Walter Scott
                 et de Byron avec le capitaine Benwick qu’Anne se
                 prend de sympathie pour lui.

William Shakespeare, Hamlet
Après la mort du roi du Danemark, son frère
Claudius lui succède sur le trône et épouse sa
veuve. Le fantôme du roi apparaît à Hamlet, son
fils, et lui révèle qu’il a été assassiné par
Claudius. Hamlet veut venger son père.
Il est beaucoup question de théâtre dans
Mansfield Park. Pas moins de sept pièces de
Shakespeare y sont citées, dont Hamlet.

                              ~ 24 ~
Richard   Brinsley Sheridan,  The          Rivals
               Richard Brinsley Sheridan, L’Ecole        de la
               médisance
               Des comédies enlevées, intrigues amoureuses à
               base de mensonges, tromperies et réconciliations,
               qui ont rencontré un franc succès.
               Les pièces de Sheridan sont mentionnées dans
               Mansfield Park, quand les jeunes gens décident de
               faire du théâtre.

Madame de Staël, Corinne ou l’Italie
Corinne est une poétesse italienne, talentueuse et
libre. Elle est aimée d’Oswald, seigneur écossais.
Leur histoire les mène d’Italie en Écosse en
passant par la France. Un grand roman, fondateur
du romantisme et précurseur du féminisme.
Dans une lettre à sa sœur, Jane Austen raconte
qu’elle a recommandé ce livre à une connaissance.

                Laurence Sterne, La vie et les opinions de
                Tristram Shandy, gentilhomme
                Ce qui se présente d’abord comme la biographie
                de Tristram Shandy est surtout l’occasion pour
                son auteur d’expérimenter toute sa liberté
                d’auteur.
                Inspiré de Rabelais, Cervantes, Locke et
                Montaigne, ce roman mal connu en France est une
                œuvre majeure de la littérature mondiale. Jane
                Austen y fait une référence ironique dans une
                lettre à sa sœur.
                On trouve également une référence à Voyage
                sentimental à travers la France et l’Italie dans
                Mansfield Park, et une allusion à Laurence Sterne
                dans Northanger Abbey.

                             ~ 25 ~
des romanciers sur ses traces

Suites, variations, parodies… l’œuvre de Jane Austen a inspiré à
des auteurs plus ou moins talentueux d’innombrables dérivés, dont
une quantité de romans sentimentaux médiocres reprenant les
personnages d’Austen et jamais traduits en français. Dans cette
abondante production, on peut toutefois mettre en avant
certaines œuvres dignes d’intérêt, du moins divertissantes.

Stephanie Barron, Jane Austen et la sorcière
du Derbyshire
Jane Austen séjourne chez un cousin dans le
beau comté du Derbyshire. Au cours d’une
promenade, elle découvre un cadavre.
Sorcellerie, franc-maçonnerie, secrets de
famille sont les ingrédients de cette enquête
dont Jane Austen est l’héroïne.
Dans cette série de romans présentés comme
des extraits du journal intime de Jane Austen,
l’auteur fait une peinture tout à fait crédible
de la société anglaise du début XIXe. Stephanie
Barron, auteure américaine, a non seulement
fait des études d’histoire mais elle a aussi
travaillé pour la CIA. On retrouve dans ses
romans ce double profil de mystère et de
reconstitution historique.

                             ~ 26 ~
Stephanie Barron, Jane Austen et le prisonnier de
                Wool House
                Franck Austen, frère de Jane, est capitaine de la
                Royal Navy en attente d’affectation. Apprenant
                que son meilleur ami est accusé de meurtre, il
                enquête avec Jane dans le port de Southampton
                afin de prouver son innocence.
                Un roman convaincant, très bien documenté.

Stephanie Barron, Jane Austen et les fantômes
de Netley
1809. L’Angleterre, en guerre contre la France
napoléonienne, est également déchirée par un
conflit entre anglicans et catholiques. C’est dans
ce contexte que Jane se voit confier une mission
de la plus haute importance : déjouer un complot
contre le royaume.
Crimes, espionnage et manipulation dans le
brouillard de Southampton. On retrouve avec
plaisir cette série de bonne facture.

                Helen Fielding, Le Journal de Bridget Jones
                On ne présente plus Bridget Jones, célibataire
                trentenaire, gaffeuse et attachante, tenant un
                journal hilarant de ses aventures et déboires.
                Quel rapport avec Jane Austen ? La mère de
                Bridget tient à marier sa fille. Celle-ci, d’abord
                séduite par son patron, fait la connaissance d’un
                certain Darcy, qu’elle trouve prétentieux. Bridget
                saura-t-elle aller au-delà de ses préjugés pour
                reconnaître l’homme de sa vie ?

                              ~ 27 ~
Karen Joy Fowler, Le Club Jane Austen
Six amis (cinq femmes et un homme) forment un
club de lecture et décident de lire les six romans
de Jane Austen. Chaque chapitre de ce roman à
succès est consacré à un membre du club, et bien
entendu à un roman d’Austen.

                 Jane Austen et Seth Grahame-Smith, Orgueil et
                 préjugés et zombies
                 Roman parodique qui mêle au roman d’Austen des
                 éléments d’horreur. L’Angleterre est envahie par
                 des morts-vivants. Les sœurs Bennet, formées aux
                 arts de combat par les moines de Shaolin,
                 combattent courageusement, mais n’en doivent
                 pas moins trouver un mari. Hilarant ou ridicule ?
                 À vous de juger.

P. D. James, La mort s'invite à Pemberley
Six ans après leur mariage, Elisabeth et Darcy,
héros d’Orgueil et Préjugés, voient leur vie
troublée par un drame : un homme est assassiné
dans le parc de Pemberley. George Wickham est
aussitôt soupçonné du crime.
P.D. James reste fidèle aux personnages d’Austen
dans cette suite policière tout à fait réussie.

                              ~ 28 ~
Jane Austen à l’écran

Jane Austen et son œuvre sont également présents sur les écrans.
De l’adaptation la plus fidèle à la biographie la plus fantaisiste,
cinéma et télévision permettent une autre approche du monde
d’Austen.

             adaptations des romans de Jane Austen

Robert Z. Leonard, Orgueil et préjugés, 1940,
avec Greer Garson, Laurence Olivier, Mary
Boland
Intégralement tourné dans les studios de la MGM
entre février et mai 1940. Il s'agit de la première
adaptation cinématographique du roman.

                   Simon Langton, Orgueil et préjugés, 1995,
                   avec Colin Firth, Jennifer Ehle, David Bamber
                   Mini-série britannique en six épisodes de 50
                   minutes. Cette adaptation se veut une
                   transposition fidèle du roman de Jane Austen,
                   sa longueur lui permettant de garder la plupart
                   des situations et des personnages qui s'y
                   trouvent. Véritable série culte au Royaume-Uni.

                               ~ 29 ~
Joe Wright, Orgueil et préjugés, 2005,
avec Keira Knightley, Matthew MacFadyen,
Talulah Riley, Donal Sutherland
Le film est tourné en Angleterre dans des
décors naturels et des demeures du patrimoine
historique. D’un réalisme plus cru que les
adaptations classiques.

                  Gurinder Chadha, Coup de foudre à
                  Bollywood, 2004
                  avec Aishwarya Rai, Martin Henderson, Daniel
                  Gillies
                  Orgueil et préjugés transposé à l'époque
                  moderne en Inde et arrangé selon les codes de
                  « Bollywood », le cinéma musical indien :
                  chansons, danses dans des décors grandioses,
                  costumes chatoyants et colorés, coucher de
                  soleil et grands sentiments.

Adrian      Shergold,   Persuasion,     2007,
avec Sally Hawkins, Rupert Penry-Jones, Alice
Krige, Anthony Head
Ce téléfilm, adaptation d’un roman plus centré
sur les sentiments et les pensées de l’héroïne
que sur de l’action ou des dialogues, doit
beaucoup à la finesse de l’interprétation de
l’actrice principale.

                            ~ 30 ~
Ang Lee, Raison et sentiments, 1995,
avec Emma Thompson, Alan Rickman, Kate
Winslet, Hugh Grant
Une très belle adaptation sur fond de nature
sauvage et grandiose où les sentiments
s'exacerbent et se dévoilent, dans une mise en
scène où il s'agit d'exprimer le moins pour
suggérer le plus.

                     autour de Jane Austen

                  James Ivory, Jane Austen in Manhattan, 2007,
                  avec Anne Baxter, Robert Powell, Michael
                  Wager
                  Deux troupes de théâtre rivales essaient de
                  monter une pièce de Jane Austen, découverte il
                  y a peu de temps, et dont le manuscrit a été
                  acquis par un riche amateur lors d'une vente aux
                  enchères.

Julian Jarrold, Jane, 2007, avec Anne Hathaway,J
ames McAvoy, James Cromwell, Maggie Smith
Un portrait de Jane Austen, au travers de son
histoire d'amour vécue, à l'aube de ses vingt ans,
avec Tom Lefroy.

                             ~ 31 ~
Robin Swicord, Jane Austen book club, 2008,
                   avec Maria Bello, Amy Brenneman, Jimmy Smits,
                   Emily Blunt, Marc Blucas
                   Un groupe d'hommes et de femmes se réunit pour
                   parler de l'œuvre de Jane Austen.

Sharon Maguire, Le journal de Bridget Jones,
2001, avec Renée Zellweger, Hugh Grant, Colin
Firth
Bridget Jones, trente-deux ans, travaille dans
une maison d'édition à Londres. Elle sort avec
ses amis, fume et boit (trop). De plus en plus
accablée par le poids de son célibat et de ses
trente ans, elle a la hantise de finir vieille fille.
Elle établit dans son journal intime des listes de
ce qu'elle doit faire ou pas, avec deux
objectifs : perdre du poids et trouver le prince
charmant...
Un film tiré d’un roman à succès, lui-même très
inspiré d’Orgueil et Préjugés. On retrouve Colin
Firth dans le rôle de Darcy.

Et pour prolonger votre séance cinéma, les bandes originales de
deux films :
                     Dario Marianelli, Orgueil et
                     préjugés

                     Patrick Doyle, Raison et
                     sentiments

                                 ~ 32 ~
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l’aimable autorisation de la base bibliographique Electre
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jeudi : 14h-22h (section jeunesse : 14h-19h)
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samedi : 10h-18h

médiathèque Jean-Pierre Melville
79 rue Nationale
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