JEAN-CLAUDE MICHÉA : PORTRAIT DU PHILOSOPHE EN GILET JAUNE

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JEAN-CLAUDE MICHÉA :
   PORTRAIT DU
   PHILOSOPHE EN
   GILET JAUNE
   › Sébastien Lapaque

J       ean-Claude Michéa a quelque chose d’un cheval de trait pas-
        sant sa charrue sur un unique sillon. De telle sorte, le labour
        est chaque fois plus profond. Depuis Orwell anarchiste tory,
        paru en 1995 (1), son propos est de montrer que les illusions
        modernistes de la gauche, loin d’avoir entravé ou retardé la
destruction du monde, ont au contraire permis au capitalisme de faire
de grands bonds en avant.
   La droite révolutionnaire ayant quitté le pouvoir en France après
une étrange séquence de bonapartisme néolibéral (2002-2012) au
cours de laquelle la dette publique du pays a doublé, passant de
900 milliards à 1 800 milliards d’euros, Jean-Claude Michéa a fait
feu sur le quartier général d’une gauche revenue aux affaires pour
mener – mieux que la droite – une politique de rigueur budgétaire
dont les maîtres mots étaient austérité, flexibilité et compétitivité.
En 2013, un petit génie nommé Emmanuel Macron installé dans
le bureau voisin de François Hollande au palais de l’Élysée, a sug-
géré au président de la République de mettre en place un crédit

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     d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice) chargé de restaurer
     la confiance avec les entreprises et de fluidifier le marché du travail.
     Coût de l’opération : environ 20 milliards d’euros chaque année.
     Résultat net : 800 000 chômeurs supplémentaires en cinq ans. Les
     choses vont ainsi, sous le soleil du progrès.
         Mais par quelle ruse le capital parvient-il à faire sans cesse endos-
     ser à la gauche la responsabilité du sale boulot ? Livre après livre,
     Jean-Claude Michéa pose cette question. Le génie en la matière a été
     Jacques Chirac : président de la République pendant douze ans, il a
     connu quatre Premiers ministres, dont un seul, au bout du compte,
     a mené sans rechigner la politique de pri- Sébastien Lapaque est romancier,
     vatisation et de dérégulation préconisée essayiste et critique au Figaro
     par les institutions financières internatio- littéraire. Il collabore également au
                                                        Monde diplomatique. Son recueil
     nales : Lionel Jospin ! On l’a observé en Mythologie française (Actes Sud,
     France, mais également au Royaume-Uni 2002) a été récompensé du prix
     avec Tony Blair et dans l’Allemagne réuni- Goncourt de la nouvelle. Dernier
                                                        ouvrage publié : Théorie de la bulle
     fiée avec Gerhard Schröder : à l’heure de la carrée (Actes Sud, 2019).
     mondialisation heureuse, c’est à la gauche › slapaque@gmail.com
     qu’il revient de tenir les promesses libérales de la droite. Au début de
     l’année 2017, Jean-Claude Michéa avait ainsi des doutes sur la candi-
     dature de François Fillon et la ligne qu’il préconisait. Afin que rien ne
     change pour les gagnants de la mondialisation et que l’accumulation
     sans fin du capital se poursuive, il lui semblait que la constitution d’un
     gouvernement thatchérien de gauche autour d’Emmanuel Macron
     ferait beaucoup mieux l’affaire. « François Fillon va être débranché »,
     annonçait-il. Il ne s’était pas trompé.
         Ce côté farceur de Jean-Claude Michéa : il a le don d’imposer son
     rythme, sa forme, son style. En deux décennies d’écriture, il a pro-
     duit une suite d’essais de démolition, de déblayage et de nettoyage
     idéologiques, pétillants et caustiques, devenus des classiques de la
     pensée critique. Leur allure insolente et tranquille exaspère les agents
     de la circulation idéologique. Dans Le Monde, le sociologue Luc Bol-
     tanski s’est inquiété de voir le philosophe employer des expressions
     telles que « sensibilité populaire » et « colère du peuple » (2). Le sus-
     pect a continué son chemin. C’est dans les scolies et les notes dont

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il surcharge ses textes à la manière de Spinoza que Michéa est le plus
féroce et le plus drôle. Cette cascade de raisonnements : il y a dans
ses livres quelque chose de labyrinthique qui évoque le Dictionnaire
historique et critique de Pierre Bayle. Aucune obligation de réserve
ne saurait le contraindre, aucun éditeur le contrarier. Établi depuis
2016 dans un petit village des Landes, « à 10 kilomètres du premier
commerce, du premier café et du premier médecin » (3), à la pointe
sud-ouest du grand nulle part géographique que les experts de feu
la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à
l’attractivité régionale (Datar) ont nommé sans rire la « diagonale
du vide », le philosophe n’a ni privilège ni bénéfice à préserver dans
« l’industrie de la désinformation médiatique ». Il écrit ce qu’il veut,
comme il veut, quand il veut, où il veut.
    Si certains commentateurs ont regardé les « gilets jaunes » de loin,
lui les a observés de près.

   « Le fait de vivre au cœur d’une région rurale m’offrait
   l’occasion de vérifier par moi-même à quel point la des-
   cription de la France “périphérique” par Christophe
   Guilluy – description pourtant longtemps moquée par
   toute la “sociologie” mandarinale – collait au millimètre
   près à la réalité que j’avais sous les yeux. (4) »

   À Mont-de-Marsan, Jean-Claude Michéa est allé faire un tour
du côté du rond-point de Coumassotte, sur la route de Dax, pour
comprendre les « gilets jaunes » et leur révolte spontanée inspirée
par une taxe sur le diesel, l’« essence des pauvres » comme l’écrit le
philosophe.

   « Le vrai problème, c’est justement que la mise en œuvre
   systématique, depuis maintenant quarante ans, du pro-
   gramme libéral par les successifs gouvernements de
   gauche et de droite, a progressivement transformé leur
   village ou leur quartier en désert médical, dépourvu du
   moindre commerce de première nécessité, et où la pre-

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        mière entreprise encore capable de leur offrir un vague
        emploi mal rémunéré se trouve désormais à des dizaines
        de kilomètres. (5) »

         Les contradicteurs de Jean-Claude Michéa lui ont souvent repro-
     ché de parler dans ses livres d’un peuple à la définition vague et incer-
     taine, un peuple qui n’existerait pas. Quand les troubles auxquels on a
     assisté en France à la fin de l’année 2018 et au début de l’année 2019
     leur ont donné tort, les plus honnêtes et les plus intelligents d’entre
     eux ont fait amende honorable. Ainsi Serge Halimi, le directeur du
     Monde diplomatique, qui a proposé une analyse puissante et décapante
     du mouvement des « gilets jaunes », désignant non sans courage « le
     gouffre croissant entre un univers populaire qui subit des coups, essaie
     de les rendre, et un monde de la contestation (trop ?) souvent inspiré
     par des intellectuels dont la radicalité de papier ne présente aucun
     danger pour l’ordre social » (6).
         Mais tout cela ne répond pas à la fameuse question posée par
     Lénine : que faire ? Comment endiguer l’extension programmée de la
     misère dans un pays riche ? Dans Le Loup dans la bergerie (7), publié
     en septembre 2018, quelques semaines avant le déclenchement de la
     « colère généreuse des “gilets jaunes” », Jean-Claude Michéa a tenté de
     détromper les militants anticapitalistes qui croient qu’il suffirait que la
     gauche soit vraiment elle-même pour que cessent l’absurdité et l’injus-
     tice d’une « société de croissance » imposée par la force des Flash-Ball.
     Hélas ! il y a autant de vérité que de mensonge dans la promesse de ce
     « vraiment ». Car, comme le relevait un jour le philosophe, la gauche
     est parfaitement de gôche lorsqu’elle trouve « ses marqueurs symbo-
     liques privilégiés dans le “mariage pour tous”, la légalisation du can-
     nabis et la construction d’une Europe essentiellement marchande ».
     Pour les classes moyennes urbaines, surdiplômées et hypermobiles
     représentées par Clémentine Autain et Raphaël Glucksmann, tout ce
     qui outrage la morale traditionnelle est censé préparer des lendemains
     qui chantent. L’accomplissement de la justice sociale passe donc par la
     lutte contre les bourgeois louis-philippards, les curés rondouillards et
     les militaires bornés que le regretté Cabu savait si bien dessiner. « De

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nos jours, observe Michéa, “être de gauche” ne signifie plus, en effet,
combattre un système économique et social injuste fondé sur l’accu-
mulation sans fin du capital. C’est, au contraire, chercher à substituer
à ce combat l’unique croisade libérale “contre toutes les discrimina-
tions” – de la défense de l’écriture “inclusive” au rejet de l’alimenta-
tion carnée, en passant par l’interdiction de la fessée. »

Le retour inattendu d’une mémoire sociale endormie

    Qu’est-ce qui pousse ainsi Cyber-Gédéon et Turbo-Bécassine (8)
à se tromper d’ennemi ? La conviction, répond Jean-Claude Michéa,
que le capitalisme est « un système fondamentalement “conservateur”,
“réactionnaire” et tourné vers le passé » alors qu’il est révolution per-
manente, ainsi que Karl Marx l’explique dans une page fameuse du
Manifeste communiste. Prisonnier de cette vision religieuse de l’histoire
en marche, même le peuple oublie sa force et ses intérêts en s’inter-
disant de considérer le passé dans ce qu’il pouvait avoir de beau et
de bon, par un mécanisme de censure que le philosophe a nommé
le complexe d’Orphée (9) dans un précédent livre. Surtout ne jamais
regarder derrière soi ! C’était mieux après. Cette vision mécaniste
d’une histoire orientée vers le bonheur, à laquelle Hegel n’a pas peu
contribué et dont Marx n’a pas su se départir malgré des doutes expri-
més à la fin de sa vie, est plus dangereuse qu’une tapette à souris : c’est
un piège à loup. Les classes populaires ont mis du temps à s’y faire
prendre. Ainsi que nous le rappellent les révoltes du XIXe siècle, dont
Jean-Claude Michéa ose se souvenir, le peuple a longtemps préservé la
mémoire d’une organisation sociale de l’Ancien Régime dans laquelle
on trouvait « des pans entiers de vie communautaire – et d’autono-
mie locale – que le principe d’égalité continuait d’irriguer en profon-
deur ». Les théoriciens du socialisme ouvrier entretenaient une rela-
tion vivante avec le passé. Leur projet était de préserver ce qu’hier avait
de meilleur pour rendre demain plus humain. Sur les ronds-points
et les péages occupés par les « gilets jaunes », dont le mouvement est
« d’une certaine manière, l’exact contraire de “Nuit debout”», on a

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     assisté au retour inattendu de cette mémoire sociale endormie, pareille
     au feu couvert se consumant sous la braise. Pour Jean-Claude Michéa,
     c’était le moment choisi pour remettre sur le métier la démonstration
     impeccable proposée dans Impasse Adam Smith (10).
         Les choses n’ont pas dérapé avec les bobos, ni dans les années quatre-
     vingt, avec Laurent Joffrin chantant « Vive la crise », la formation d’un
     bloc historique libéral-libertaire et la conversion du Parti socialiste aux
     délices du marché. Le problème vient de plus loin. Ce sont les sources
     philosophiques du libéralisme moderne, qu’il soit culturel ou politique,
     qui sont empoisonnées par l’individualisme et l’historicisme, cette
     croyance selon laquelle ce qui advient est toujours préférable à ce qui est
     advenu. La répression des émeutes de juin 1848 et de la Commune –
     commandée par une éminente figure de la gauche libérale d’alors nom-
     mée Adolphe Thiers – nous rappelle qu’il aura fallu plus d’un siècle à
     la bourgeoisie pour rallier le peuple ouvrier réticent à sa cause. D’où
     l’importance du signifiant « gauche », au moment de l’affaire Dreyfus,
     tout au long du XXe siècle et jusqu’à Benoît Hamon. Oubliée l’époque
     où les ouvriers n’étaient pas dupes et mettaient leurs espoirs dans la
     construction du socialisme, la ruse de la bourgeoisie voltairienne a été
     d’agréger le peuple des usines et des ateliers à la gauche en agitant le
     spectre de la contre-révolution. Ce que demandait le peuple – et qu’il
     demande toujours –, ce n’était pourtant pas le triomphe du progrès,
     mais la possibilité de mener une existence décente, où une vie bonne
     ne serait pas le produit d’un égoïsme bien compris mais la fleur et le
     fruit de valeurs sociales telles que le respect de la parole donnée, l’amour
     du travail bien fait, l’attachement à ses aînés, la fraternité avec ses sem-
     blables, la délicatesse à l’égard des petits, la fidélité à la coutume – tout
     ce que l’individualisme prétend faire disparaître au nom de la liberté.
         Des valeurs de droite ? Peut-être au moment des campagnes élec-
     torales. C’est la pression de leur électorat populaire, constate Jean-
     Claude Michéa, qui oblige les élus des beaux quartiers « en perma-
     nence à simuler – voire à surjouer de façon ridicule – une fidélité
     intransigeante aux valeurs de la décence commune ». Dans l’exercice
     du pouvoir, la droite révolutionnaire rejoint la gauche moderne pour
     s’interdire de contester l’autonomie de l’individu et se soumettre aux

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lois du marché. « Il y a longtemps que le clivage gauche-droite, en
France comme ailleurs, ne correspond plus ni aux grands problèmes de
notre temps ni à des choix politiques radicalement opposés », obser-
vait Cornelius Castoriadis il y a déjà plus d’un quart de siècle. Mais
chacun trouve son profit dans les débats sur les questions de mœurs :
la gauche en faisant croire à ses électeurs qu’elle va bousiller la morale
bourgeoise et la droite en prétendant la sauver. En 2014, Jean-Claude
Michéa a ainsi regardé les mobilisations des uns et des autres pour ou
contre le mariage entre personnes du même sexe comme un signe des
temps – et l’on s’est amusé de voir la droite remettre une pièce dans le
bastringue en faisant de François-Xavier Bellamy, chantre de l’union
hétérosexuelle monogamique, sa tête de liste pour les élections euro-
péennes de mai 2019. Les zémancipé.e.s ont poussé des hurlements
de chihuahua, mais les lecteurs de Jean-Claude Michéa n’ont pas été
abusés. Ils ont vu qu’à travers ces jeux de rôle médiatiques, la gauche
et la droite occultaient leur commune soumission à l’individualisme
libéral et leur refus de traiter en termes plus équitables la question
politique et sociale – ce que demandent les « gilets jaunes ». « Words,
words, words », disait Hamlet. « Toujours des mots », chantait Dalida.
    Chez les « républicains en marche », on veut envisager la procréation
médicale assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA) sous l’angle
éthique pour faire oublier qu’on a cessé depuis longtemps d’avoir une
morale. Même un philosophe catholique passé par les scouts aura du
mal à le cacher : le sublime est mort dans la bourgeoisie. Quand on
fait des affaires, on ne peut pas se payer le luxe d’être regardant sur les
moyens. Attelée au char européen du « petit prince » François-Xavier
Bellamy, Rachida Dati, qui n’a pas établi ses quartiers à Bruxelles pour
y égrainer des neuvaines à Notre-Dame-du-Rosaire, se chargera de le lui
rappeler. Les avertissements des chrétiens des paroisses riches contre la
marchandisation de la famille ont quelque chose de comique. Autant
que les slogans des anticapitalistes réclamant l’introduction du droit
pour chacun de vivre comme il l’entend. De nouveaux droits ? Mais
c’est très précisément ce que la vie-marchandise permet aux individus
pour les consoler de ne plus mener une existence pleine et bonne, cor-
diale et décemment sociale.

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          Dans Du temps acheté : la crise sans cesse ajournée du capitalisme
     démocratique (11), le sociologue allemand Wolfgang Streeck a détaillé
     les pis-aller imaginés depuis quarante ans pour dissimuler la crise de
     répartition entre le capital et la démocratie qui mine les sociétés libé-
     rales avancées : inflation, dette publique, dette privée. Tous épuisés, la
     hache menace enfin de s’abattre. « Encore un moment, monsieur le
     bourreau ! », suppliait Mme du Barry au pied de l’échafaud. Le brouil-
     lage idéologique ne fonctionne plus au sein des classes populaires. La
     question sociale a repris le dessus sur les questions sociétales. Pour
     gagner du temps, il va falloir l’acheter. Or les circonstances sont hos-
     tiles et l’argent manque. Les distributions frumentaires annoncées par
     Emmanuel Macron en décembre 2018 ne videront peut-être pas les
     ronds-points de leurs « gilets jaunes » et de ceux qui n’ont rien de leur
     colère. Les journalistes sont conspués par la populace. On s’inquiète
     au sein des élégants cercles de pouvoir et des bureaucraties mysté-
     rieuses : le mouvement de concentration des richesses sur quelques-
     uns s’accorde mal avec le principe de la politique moderne selon
     lequel la domination repose sur le nombre. La mise en concurrence
     des salaires sur le marché mondial a maximalisé les profits et rendu
     accessoire la redistribution. Comment enjoliver cette histoire pour
     calmer les vaincus du capital ? On cherche le troubadour. Pourvu qu’il
     soit bon. « Car la colère de ceux d’en bas, note Jean-Claude Michéa,
     [...] ne retombera plus, tout simplement parce que ceux d’en bas n’en
     peuvent plus et ne veulent plus. (12) »
     1. Jean-Claude Michéa, Orwell anarchiste tory, Climats, 1995.
     2. Luc Boltanski, « Michéa, c’est tout bête », Le Monde, 6 octobre 2011.
     3. Jean-Claude Michéa, « Les gilets jaunes vus depuis le pays d’en-bas », Sud Ouest, 18 décembre 2018.
     4. Idem.
     5. « Une lettre de Jean-Claude Michéa à propos du mouvement des gilets jaunes », www.lesamisdebartleby.
     wordpress.com, 22 novembre 2018.
     6. Jean-Claude Michéa, Le Loup dans la bergerie. Droit, libéralisme et vie commune, Climats, 2018.
     7. Serge Halimi, « Quand tout remonte à la surface », Le Monde diplomatique, janvier 2019.
     8. Cf. Gilles Châtelet, Vivre et penser comme des porcs. De l’incitation à l’envie et à l’ennui dans les démo-
     craties-marchés, Exils, 1998.
     9. Jean-Claude Michéa, Le Complexe d’Orphée. La gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès,
     Climats, 2013.
     10. Jean-Claude Michéa, Impasse Adam Smith. Brèves remarques sur l’impossibilité de dépasser le capi-
     talisme sur sa gauche, Climats, 2006.
     11. Wolfgang Streeck, Du temps acheté : la crise sans cesse ajournée du capitalisme démocratique, traduit
     par Frédéric Joly, Gallimard, 2014.
     12. « Une lettre de Jean-Claude Michéa… », art. cit.

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