L'ADRESSE DANS LES TIRS AU PANIER EN BASKET- BALL
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B. GROSGEORGE -UEREPS PARIS V, professeur à l'UEREPS de PARIS V. L’ADRESSE DANS LES TIRS AU PANIER EN BASKET- BALL Si la vision joue un rôle important pour localiser la cible et situer le tireur dans l'environnement, elle intervient aussi pour fixer les modalités du programme de lancer. Pour s'adapter aux nécessités de l'action, le tireur doit intégrer des variables imprévisibles dans la coordination du geste pour surprendre l'adversaire quant à la nature et au moment du déclenchement du tir. La phase préparatoire du tir est influencée par la proximité de l'adversaire. Selon le niveau de maîtrise sportive, le joueur a une plus grande liberté pour abréger ou retarder la phase dynamique du tir (et éventuellement inclure de nouvelles informations). Ce qui est le plus économique sur le plan bio-mécanique ne correspond pas nécessairement au choix effectué par les tireurs expérimentés. En effet, si le tireur déclenche son tir toujours au même moment il risque de minimiser les risques de maladresse mais simultanément il donne beaucoup d'informations à son (ou ses) adversaire (s). Il existe donc un rapport inverse entre la réponse la plus économique et son imprévisibilité. Les joueurs les plus expérimentés prennent en compte cette dimension dans l'exécution de leurs tirs. Dans la littérature Française il n'y a aucune publication scientifique sur le tir au Basket- Ball. Nous trouvons par contre quelques articles de journalistes ou encore des formulations empiriques pour envisager le perfectionnement du tir. J. MALEVAL avec la collaboration de G. WSC1 montrent après l'exploitation d'un questionnaire auprès d’entraîneurs de la division nationale I Masculine, qu'aucun d'entre eux n'adopte les mêmes principes pour perfectionner la réussite aux tirs. CHAZALON2 donne des recommandations sur ce qu'elle considère comme important. Toutefois les procédures d’entraînement envisagées ne sont pas différenciées selon le niveau des joueurs. L'auteur laisse supposer que c'est une affaire de répétition, de volonté et de courage. (1) MALEVAL (J) et BOSC (G) L'Equipe Basket-Hebdo Mai 1975. (2) CHAZALON- (J )Basket à ma façon.Ed. LAFFONT-Paris 1978;
BOSC, GROSGEORGE1, envisagent le rapport attaquant défenseur comme faisant partie intégrante de la situation de tir. En 1978, nous avons classé les tirs en adoptant la répartition suivante : - des moyens utilisés pour se démarquer de façon acrobatique par une projection volontaire du tireur, - des moyens utilisés pour tirer en dégageant les bras au-dessus de la gêne exercée par le défenseur le plus proche. Dans ce cas, le tireur cherche à réduire le plus possible la distance le séparant de l'adversaire pour finalement le surprendre au moment de l'impulsion. - des moyens pour exploiter l'absence d'adversaire à proximité du tireur. Le tireur a ici l'assurance de ne pas être gêné lors de l'exécution du tir. Plus récemment, ERRAIS et WEISZ2, insistent sur l'adaptabilité dans les tirs et proposent une systématisation de l'espace du tireur en vue d'inciter l’entraîneur à valoriser les postures initiales, (avant le déclenchement du tir) et les postures finales, (au moment du lâcher). L'accent est donc focalisé sur des repères spatiaux. Le geste et sa dynamique leur sont subordonnés. Par ailleurs, SHARPE (1975) et SAMIKOP (1976) posent le problème de l'aménagement du milieu. Le premier utilise chez des joueurs très entraînés des cercles de diamètre plus petit. Le second utilise des cercles inclinés par rapport à l'horizontale pour entraîner des joueurs débutants. (1) BOSC (G) et GROSGEORGE (B). L'entraîneur de Basket-BaII. Ed. Vigot. PARIS, 1975. (2) ERRAIS (B), WEISZ (A.) - Technique et pédagogie du tir en Basket-Ball. Ed. Amphora, PARlS 1980. Les études portant sur les aspects pédagogiques sont assez nombreuses alors que bon nombre d'entraîneurs qualifient cette qualité comme étant purement instinctive. Sur le plan technologique le point de référence est constitué par SHARMAN (1965) ; dans cet ouvrage nous trouvons une analyse très fine de la mise en jeu coordonnée des différentes parties du corps au cours de la réalisation de différents tir au panier effectués par des champions. Nous ne trouvons que peu d'études consacrées à la comparaison de tirs effectués par des joueurs d 'expérience moins importante. Ce n'est pas le cas pour BEDDA et DOUDIN3 qui ont étudié : - la variabilité de la réponse motrice en fonction du niveau de maîtrise sportive et de différents facteurs parasites. - l'influence de la mobilité du tireur ou non avant le déclenchement du tir. l'importance du champ visuel sur la réussite.
Les différentes observations effectuées par ces auteurs ont été effectuées dans des situations d’entraînement et sans l'opposition d'adversaires. Nous ne trouvons aucune étude portant sur l'analyse des tirs au panier lors de rencontres sportives. Actuellement, tous les entraîneurs et/ou enseignants d'Education Physique restent sans réponse lorsqu'il s'agit d'expliquer la maladresse subite d'une équipe de Basket-Ball ou encore celle d'un joueur particulièrement réputé pour être adroit. Ces variations importantes de la réussite aux tirs sont-elles inévitables ? Cette qualité si précieuse en Basket-Ball est-elle condamnée à rester mystérieuse, capricieuse, fugitive ? ...Nous avons voulu étudier les variations dans l'organisation du tir, en matches, en fonction de la nature de la tâche et du niveau de maîtrise sportive. (3) BEDDA, DOUDIN. Influence des facteurs parasites, de la stabilité des acquis moteurs sur les structures sensorielles en Basket-Ball. Bulletin d'Education Physique Tunisie 1979 n° 39 PP 4-8. Une précédente étude1 nous a permis de montrer l'importance de l'anticipation et de la qualité de l'accrochage visuel sur la cible sur la précision du geste. (1) RIPOOL, BARD, PAILLARD, GROSGEORGE, Caractéristiques de la centration de l'oeil. La vision joue un rôle important pour localiser la cible et situer le tireur dans l'environnement, elle intervient aussi pour fixer les modalités du lancement du programme de lancer , ce que SCHMIDT appelle les spécifications de réponses et qui concerne la façon particulière dont sont mobilisés les programmes moteurs stockés. Actuellement, nous ne savons pas si ces modifications de la réponse motrice ont lieu grâce à la prise en compte d'informations périphériques prises avant le déclenchement du tir par anticipation ou si le joueur modifie la force, la vitesse, la trajectoire du tir par une adaptation automatique du programme de lancer. Dans l'exécution du tir au panier se combinent deux aspects : - ceux qui contribueront à donner une certaine stabilité de la réponse. Le respect de certaines caractéristiques du geste ne pouvant être modifiées sous peine de détruire l'adresse. - et ceux qui seront à l'origine de la variabilité de la réponse en vue de surprendre l'adversaire.
Cette expérimentation devrait : - mettre à l'épreuve quelques indicateurs pour caractériser la performance du tireur, - déterminer les moments clefs dans l'organisation du tireur, - nous aider à saisir comment les joueurs intègrent des variables imprévisibles à la coordination du geste, - nous éclairer sur la relation existant entre la recherche d'économie pour le tireur, la plus ou moins grande prévisibilité de la réponse et le niveau de maîtrise sportive. - nous permettre de reformuler nos démarches pédagogiques pour former et perfectionner l'habileté dans les tirs. Nous avons volontairement laissé de côté plusieurs éléments d'une importance non négligeable tels que : - les conditions tactiques pouvant inciter le tireur à prendre cette initiative, - le résultat antérieur des actions entreprises par le même joueur, - la domination d'une équipe sur l'autre, - les variables inter-individuelles. Hypothèses opérationnelles. 1 - L'organisation temporelle de la séquence motrice de tir est liée au niveau de maîtrise sportive. 2 - La phase préparatoire du tir est influencée par la proximité de l'adversaire. Selon le niveau de maîtrise sportive, le joueur a une plus grande liberté pour abréger ou retarder la phase dynamique du tir (et éventuellement inclure de nouvelles informations). Il - METHODOLOGIE. l. Variables indépendantes - le niveau d'expertise des sujets, - la modalité technique utilisée par le tireur, - la pression défensive exercée sur le tireur, - la distance de tir. 2. Variables dépendantes - la durée de la séquence de tir, - la durée de la phase préparatoire (I), - la durée de la phase dynamique II.
3. Choix des outils et des techniques de mise à l'épreuve des hypothèses. - Choix des sujets - Trois joueurs très expérimentés évoluant au niveau international. - Quatre joueurs confirmés évoluant au niveau national 3 ou 4. - Choix des rencontres sportives Les observations ont été effectuées à partir d'images diffusées par la T. V. française* ou magnétoscopée par nos soins dans le cadre du championnat universitaire. * Match professionnel opposant l'équipe professionnelle américaine de WASHINGTON à celle de SAN ANTONIO. - Nombre de tirs observés Niveau international : 36 tirs Niveau NIII NIV : 40 tirs - Opérationnalisation des variables dépendantes. - Un compteur de temps au 1/100 de seconde a été incrusté sur nos images vidéo. L'étude a porté sur le déroulement temporel, - de la séquence de tir (T), - de la phase de suspension antérieure à la phase de tir (I) - de la durée de la phase d'action dynamique sur la balle II. - Opérationnalisation des variables indépendantes. - la distance de tir, à l'intérieur de la zone réservée (près), à l'extérieur de celle-ci (loin), - la pression défensive
Nous ne chercherons pas à faire l'inventaire de tous les facteurs qui influenceront la nature de la pression exercée sur le tireur, néanmoins : - la valeur reconnue du défenseur intervenant sur le tireur, - les expériences antérieures du tireur opposé au même défenseur, constituent des éléments très subjectifs pouvant impressionner le joueur et perturber le déroulement de la séquence motrice de tir. La pression défensive exercée sur le porteur de balle peut obliger le tireur à trouver des formes de tirs dans des délais temporels très courts (accélération inhabituelle du tireur, transformation très brusque d'un déplacement...). Si le tireur n'avait opté pour cette prise de risque, il n'aurait probablement pas pu tirer; cette pression imaginée dans ses prolongements précède la séquence motrice et détermine largement sa forme. De même, lorsque la pression défensive s'exerce sur le tireur, il y a une modification de la distance tireur-défenseur le plus proche au cours de la séquence de tir. Cette modification de distance peut être à l'initiative : - de l'attaquant, - du défenseur, - des deux joueurs. Il est difficile d'apprécier si le tireur cherche à se rapprocher - de la cible ou/et du défenseur. Comme dans la plupart des tirs il y a : - une modification de la distance tireur-cible avant la phase de tir proprement dite, - une modification de la distance tireur-défenseur pendant le tir proprement dit. Par conséquent, nous ne retiendrons pas ce critère pour apprécier l'intensité de la pression défensive. - Propositions de critères pour qualifier l'intensité de la pression défensive au cours de la séquence. . Pression forte : 1 - L'adversaire le plus proche est situé à moins d'une longueur de bras du tireur avant le décollage, 2 - L'adversaire le plus proche est en l'air pendant la première phase de la séquence de tir. . Pression faible : 1 - L'adversaire est au sol (resté ou retombé) pendant toute la durée du tir, 2 - L'adversaire le plus proche est à plus d'une longueur d'un bras du tireur.
Remarque : Quelques tirs peuvent ne rentrer dans cette proposition de catégorisation. - Modalités techniques utilisées par le tireur. Afin de pouvoir comparer des tirs effectués par des joueurs différents ou par le même joueur dans des matchs différents, nous devons nous assurer qu'ils correspondent à des intentions tactiques comparables sachant que tous les joueurs observés évaluaient dans le champ de jeu. . Tirs de type I : Le tireur modifie l'allure générale de course dans le sens d'une stabilisation du corps par rapport à la verticale. 1.1. - Le tireur reste à l'aplomb de ses appuis, - les bras se dégagent au-dessus de l'adversaire, - le démarquage du ballon se fait par manipulation de celui-ci pendant la suspension. 1.2.- le tireur ne reste pas à l’aplomb de ses appuis, - par déplacement du corps seul, - par déplacements conjugués du corps et du ballon. . Tirs de type II : L'allure générale du déplacement est conservée. II.1. Tir avec protection par le bras libre, II.2. le bras tireur accentue la ligne générale de course, II.3. Le ballon est mobilisé dans un plan différent de celui de la course. 4. Traitement des données Pour comparer les durées moyennes de chacune des phases de tir ( et ) nous avons utilisé le test de student "t" pour des séries non appariées. Pour comparer les écarts types nous avons utilisé le F de Fischer σ12 F=-------- lu dans la table de distribution de F. σ22
III - RESULTATS. 1. Comparaison de la durée de la séquence de tir selon le niveau des joueurs. La durée de la séquence de tir est plus longue chez les joueurs évoluant au plus haut niveau. (34,62 contre 25,6) Cette différence de durée se fait aussi bien dans la phase 1 (18 contre 12,65) que dans la phase II (16,6 contre 13,5). Comparaison des variations de la durée du tir par rapport à la moyenne. Ecart type I II INT 10,60 6,33 N III 6,09 3,39 S à .01 S à .01 La durée de chaque phase est différente selon le niveau des joueurs et les variations systématiques de la performance sont plus marquées chez les joueurs les plus expérimentés.
Cette différence peut-elle s'expliquer par la forme des tirs? Répartition des tirs selon l'expérience des joueurs. Les tirs de type I apparaissent davantage au niveau Nat. III ou IV qu'au niveau international . Niveau international : 27/36 Niveau Nat.III ou IV : 37/40 Les tirs de type II apparaissent davantage chez les deux internationaux observés que chez les quatre J. confirmés. Cette différence n'est peut-être qu'occasionnelle. Elle peut avoir diverses origines : - le rapport de force opposant les équipes - le style des tireurs observés (davantage de tirs en situations de 1 c 1...) Pour savoir si cette différence est caractéristique du niveau de jeu il faudrait faire davantage d'observations. Cependant dans le cas présent ce que nous avons fait remarquer au paragraphe précédent peut résulter de cette différence. 2. Limitons nos observations aux tirs en suspension. Précédemment, nous avions retenu tous les tirs effectués avec opposition adverse. Désormais nous allons comparer exclusivement les tirs de type I (tirs en suspension) effectués par les joueurs internationaux et les joueurs évoluant en Division N III.
séquences du tir INT N III T 36,07 25,82 I 20,48 12,64 II 15,59 13,18 La différence la plus importante se fait au niveau de la phase préparatoire. Par conséquent chez les joueurs confirmés la phase dynamique du tir commence beaucoup plus tôt. Si nous prenons comme temps de base le décollage, les joueurs confirmés lâchent la balle alors que les joueurs internationaux ont commencé leur phase dynamique de tir depuis 5,34/100 de seconde et qu’il leur reste encore 10,25 /100 pour terminer leur tir. Cette remarque prend toute son importance lorsqu'elle est rapportée à d'autres observations relatives à la rapidité de l'ajustement de la tête et de l'oeil sur la cible. Les joueurs de N III stabilisent la cible beaucoup plus tardivement que les joueurs internationaux et de plus commencent la phase dynamique de tir beaucoup plus tôt. Dans ces conditions, il est difficile d'utiliser convenablement les informations spatiales relatives à la position et la vitesse et au déplacement du tireur. Concernant la durée de chacune des phases nous retrouvons les différences déjà mentionnées. Mais cette fois la variabilité sur le plan temporel est comparable quel que soit le niveau des joueurs. (La comparaison des écarts types entre les internationaux et les confirmés ne donne aucune différence significative).
Précédemment, dans le cas de la comparaison de tous les tirs effectués par chacun des joueurs, nous avions des différences significatives et que d'autre part nous avons relevé davantage de tirs de type II chez les internationaux ; nous pouvons interpréter les variations des écarts types lors de la durée de la séquence de tir et de ses différentes bases comme étant provoquées par l'utilisation des tirs de type II (tirs en course avec opposition). L'utilisation de la dimension tactique (liée à l'opposition) fait partie de la séquence de tir et elle varie selon l'expérience des joueurs et la nature de l'action de tir. Le tir en course avec opposition et le tir en suspension correspondraient à deux acquis moteurs tout à fait différents. 3. Comparaison des tirs en suspension et des tirs en course effectués par un joueur professionnel* dans le cas d'une pression défensive forte. * GERWIN joueur vedette de l'équipe professionnelle de SAN ANTONIO - tirs en suspension ou tirs de type I - tirs en course de 1c1 ou tirs de type II
Dans les tirs de type II il y a une grande importance des ajustements spatiaux et temporels liés à l'opposition adverse. . sur le plan spatial : le volume de manipulation occupé par le ballon pendant la suspension est très important. - sur le plan temporel : avant le tir il y a toujours précipitation ou raccourcissement de la prise d'appuis. Ensuite il y a une grande variabilité de la durée de la phase dynamique du tir (# S à .001) Les tirs en course en situation d'opposition sont très différents des tirs en suspension (cf. Annexe) --- ils ont une durée très variante et ceci aussi bien pour la phase préparatoire que pour la phase dynamique --- le volume de manipulation occupé par le ballon pendant la phase de suspension est très important --- l'endroit du début de l'action dynamique sur la balle comme celui du lâcher sont très variables. Leur caractéristique essentielle consiste à utiliser la phase de suspension pour démarquer la balle. Ces tirs se caractérisent donc par une augmentation de la difficulté de la coordination motrice. Pour cette raison, ils ne présentent pas toujours une très grande efficacité au niveau de leur réussite. --- modification des rapports établis entre le corps et la cible au cours de la suspension. Dans la plupart des cas : . le tireur n'a pas les épaules face à la cible aussi bien au décoller qu'au lâcher du ballon. . le corps du tireur change d'orientation et d'inclinaison au cours de la phase de suspension. . la tête ou les épaules servent de point fixe autour duquel la rotation du joueur s'exerce.
Ces modalités d'ajustement varient selon les variations de pression défensive ; lorsque la pression est forte le tireur se replace plus rapidement, sa tête vers la cible, sans pour autant précipiter le déclenchement de la phase dynamique du tir. Il s'agit probablement d'une stratégie pour aller à la quête de nouvelles informations avant de déclencher la phase dynamique du tir. Ces actions plus ou moins acrobatiques sont tentées à proximité du panier, - la marge d'erreur tolérée dans la trajectoire du tir est plus importante que dans les tirs de loin. - le tireur peut, même s'il ne fixe pas bien la cible des yeux, se repérer par l'intermédiaire des lignes de la planche et du et du filet. Dans les tirs de type I (tirs en suspension) (cf. Annexe) la variabilité de la phase préparatoire est importante mais elle reste beaucoup plus limitée que lors de l'examen de type II. Par contre la phase dynamique du tir se caractérise par sa stabilité. Dans les tirs de type II, la phase préparatoire comme la phase dynamique seraient susceptibles de corrections pendant le tir lui-même. L'activité de projection balistique pouvant intervenir tardivement et se réduire à une action très brève. Le joueur expert organiserait sa conduite par rapport à l'état final du système "individu- ballon-cible". Dans le cas des tirs de type II la manipulation du ballon au cours de la phase de suspension serait utilisée pour se libérer de la contrainte défensive en ayant que très peu d'effet négatif sur la réussite du tireur. Une telle modulation de l'action de tir devrait être en rapport direct avec la vitesse donnée au ballon (le trajet du ballon pouvant varier si la vitesse du ballon est peu élevée.) 4. Effet de la pression défensive sur l'organisation de la séquence de tir (type I) Nombre de tirs Internation. Nat III- Nat IV- P+ 16 17 P- 11 20
- Effet de la pression défensive (forte ou faible) sur l'organisation temporelle du tir. INTERNATIONAUX I + II P+ P- Moyenne 36, 25 3 5, 81 Ecart type 6, 50 5, 50 T = ,194 (NS) F = 1,39 (NS) I P+ P- Moyenne 21 , 43 1 9, 09 Ecart type 7, 51 4, 8 7 T = . 980 (NS) F= 2,38 S à ?05 II P+ P- Moyenne 14, 81 16, 72 Ecart type 3,01 2, 5 3 T = 1, 86 # S à .01 F = 1 , 41 NS JOUEURS CONFIRMES I + II P+ P- Moyenne 25,82 25,95 Ecart type 5,51 6,86 T =.064 (NS) F = 1,54 (NS) I P+ P- Moyenne 13,41 12 Ecart type 4,81 6,29 T = .80 (NS) F = 1,70 (NS) II P+ P- Moyenne 12,29 13,95 Ecart type 3,09 3,30 T = 1,65 (NS) F = 1,14 (NS)
EFFET DE LA PRESSION DEFENSIVE SUR L'ORGANISATION TEMPORELLE DU TIR. La variable "pression défensive" avec les critères opérationnels que nous avons définis, ne joue que très peu d'effet sur la durée du tir, et ceci quelque soit le niveau des joueurs puisque les différences ne sont pas significatives. Pour la PHASE II du tir nous noterons toutefois que la durée augmente quel que soit le niveau des joueurs. La différence étant significative à ,10 chez les internationaux. P+ P- Int. 14,82 16,62 Conf. 13,41 13,95 Généralement, les entraîneurs préconisent de ne pas "forcer" les tirs ou pour reprendre notre expression, de chercher d'abord à affaiblir la pression défensive avant de tenter le tir pour éviter que le pourcentage de réussite ne tombe. D'après nos observations il est possible d'interpréter l'importance de la durée de la phase dynamique du tir tout comme la non compression de cette durée pour garder une bonne réussite. Si nous comparons les écarts types, ils diminuent lorsque la pression défensive diminue chez les internationaux alors qu'ils augmentent pour les joueurs confirmés. La seule différence significative concerne la phase préparatoire du tir des joueurs internationaux.
Seuls les joueurs les plus expérimentés modifient leurs réponses en fonction des différences de pression défensive. Cette modification se traduit par une variabilité de la phase préparatoire et par la stabilité de la durée de phase dynamique dans chaque circonstance (les valeurs obtenues étant supérieures lorsque la pression défensive est faible.) 5 - Effet de la distance de tir sur la durée de la séquence de tir. (tirs de type I). - Comparaison des tirs de loin et tirs de près effectués par les joueurs internationaux et confirmés dans le cas d'une pression défensive forte.
EFFET DE LA DISTANCE DE TIR SUR L'ORGANISATION DE LA SECURITE DE TIR (en pression forte) D’après les données indiquées par le t de Student, la distance ne modifie pas la durée des différents phases du tir. Si la durée moyenne au tir (et ses différentes phases) n'est pas statistiquement différente, les variations sont plus importantes chez les joueurs les plus expérimentés lorsque la distance de tir diminue. Quel que soit le niveau des joueurs il ne semble pas que la distance modifie la durée du tir et de chacune de ses phases (préparatoire et dynamique). Toutefois, les variations de la performance sont très importantes chez les joueurs les plus expérimentés ; aussi bien la totalité que chacune des différentes phases ont des durées très variables alors que chez les autres joueurs ces variations restent limitées à la durée de la phase dynamique du tir. Les variations de la base dynamique. Elles doivent être induites par la distance tête-ballon. Les variations de la phase préparatoire. Elles ont été repérées uniquement chez les joueurs les plus expérimentés; celles-ci sont très importantes. Comme les durées moyennes restent identiques, nous pouvons en conclure à un déclenchement de la phase dynamique. - soit à des hauteurs du sol très différentes, - soit à un éloignement très variable du début de l'action dynamique par rapport au point mort de la suspension. A un degré moindre, nous retrouvons les caractéristiques analogues à celles observées dans la variabilité de la réponse lois de l'exécution de tirs acrobatiques de 1c1.
V .- CONCLUSION. Le tir en match exige de la part du tireur la recherche de conditions d'ajustement variées en vue d'augmenter son pouvoir d'action. Le tir n'est pas la reproduction de modèles extérieurs a soi mais la recherche d'équilibre et de démarquage compatibles avec une réalisation efficace. Déclenchement de la phase dynamique à des hauteurs différentes et Déclenchement de la phase dynamique à différents moments de la suspension. A cela s'ajoute des positions du ballon qui peuvent être plus ou moins hautes et/ou plus ou moins en AR du tronc. Que nous parlions des tirs en course avec opposition ou des tirs classiques en suspension, nous constatons que la recherche du démarquage y sera d'autant plus marquée que l'adversaire sera proche du tireur et que le tireur sera près de la cible. Si tel est le cas, le tireur doit agir sur la balle alors que celle-ci a une vitesse variable provoquée par l'impulsion du tireur. Si le joueur déclenche son tir très tôt la vitesse du ballon imposera au tireur une force moindre au cours de la phase dynamique. Si le joueur déclenche son tir au point mort de la suspension le ballonne bénéficiera
que de la seule force des bras. Si le joueur déclenche son tir après le point mort, le tireur devra donner plus de force au ballon pour lutter contre sa vitesse devenue négative. Et si le joueur progresse beaucoup; sa vitesse et le direction de son déplacement interviendront pour donner de la force au ballon. Si le joueur se déplace vers la cible il faut très peu agir sur le ballon et si le joueur s'écarte de celle-ci le tireur devra compenser par les bras cet effet négatif produit par la direction de l'impulsion. Dans ces conditions nous sommes amenés à constater l'importance d'une bonne combinaison de ses différentes variations. Celles-ci étant plus importantes chez les joueurs les plus expérimentés elles exigeront une bonne intériorisation des : . positions du ballon par rapport au buste et ses conséquences quant à la vitesse à donner à celui-ci par les différentes articulations. Si le chemin de l'action dynamique sur la balle diminue, celle-ci devra bénéficier d'une plus grande accélération. . position du corps au cours de la suspension et ses conséquences quant à la force à communiquer au ballon. Evidemment ces différentes propriétés, si elles sont intériorisées, le tireur n'a pas du tout intérêt à en avoir conscience lorsqu'il déclenche la phase dynamique du tir mais il n'en demeure pas moins que ces données sont lourdes de conséquences au niveau de l'apprentissage et du perfectionnement. Ce qui est le plus économique sur le plan bio-mécanique ne correspond pas nécessairement au choix effectué par les tireurs expérimentés. En effet, si le tireur déclenche son tir toujours au même moment il risque de minimiser les risques de maladresse mais simultanément il donne beaucoup d'informations à son (ou ses) adversaires). Il existe donc un rapport inverse entre la réponse la plus économique et son imprévisibilité ; les joueurs les plus expérimentés prennent en compte cette dimension dans l'exécution de leurs tirs. Leurs comportements sont le fruit de deux tendances contradictoires : - d'une part ils ont assimilé un certain répertoire technique caractéristique du niveau de compétition dans lequel ils évoluent. - d'autre part les nécessités de la confrontation sportive leur imposent de trouver de nouvelles réponses.
Dans le cas des tirs nous retrouvons des éléments constitutifs du tir qui sont très standardisés (arrêt, équilibre, trajectoire de balle...) et d'autres gui le sont moins (émergence de nombreux tirs dits acrobatiques...). Chaque joueur se caractérise donc par le rapport qu'il établit entre standardisation et dé-standardisation. Dans l'histoire du Basket-Ball, des joueurs comme COUSY, ERVING... et tous ceux gui ont contribué aux progrès du jeu, nous retrouvons ces deux aspects contradictoirement mêlés. Les joueurs privilégient des attitudes différentes selon des formules qui leur conviennent. La mémoire motrice, le jeu des différents systèmes de sensibilités (visuel, kinestésique, proprioceptif...) permet au joueur de substituer certaines qualités à d'autres pour finalement s'approprier un style. Les grands joueurs de l'histoire du Basket avaient-ils en eux la capacité de résister à la conformité des normes techniques en vigueur ? sont-ils devenus exceptionnels après avoir assimilé le modèle culturel de leur époque ? ou ont-ils fait leur apprentissage essentiellement par leurs propres expériences ? En fonction d'un état réactionnel particulier ces joueurs choisiraient un programme de réponse déjà disponible dans leur répertoire pour transformer leurs décisions initiales ; ou au contraire, s 'agirait-il d'une adaptation automatique du programme de lancer induite à partir d'indices tactiques particuliers ? D'autre part, les méthodes d’entraînement utilisées jouent probablement un rôle important puisque le temps de réaction au choix diminue lorsque l’entraînement est basé essentiellement à partir de situations de jeu1. ce temps "gagné " qui précède le mouvement proprement dit permet probablement au tireur de ne pas "comprimer" le temps de mouvement tout en sachant plus tôt ce qu'il compte faire. (1) BACHKINE (SG), RODIAN0F (AV) et LOUNITCHKINE - L'adaptation psychique des basketteurs aux efforts liés à l'entraînement, in théorie et pratique de la Culture Physique n° 9 1975. La recherche et l'identification de ces plages d'adaptation devraient être possibles par l'utilisation de lunettes avec des verres réglables qui masqueraient la vision du tireur à différents moments du déroulement de l'action dans des situations d'opposition variées. Cette plasticité comportementale comporte aussi ses limites. Nous savons par expérience que la prise en compte de nouveaux indices tactiques ne peut plus se faire à partir de l'engagement dans l'action et qu'il existe un seuil critique à partir duquel le tireur ne peut plus faire autre chose que de tirer même s'il a vu un partenaire libre. Dans certains cas même, il arrive que la réponse motrice produite ne corresponde ni à un tir ni à une passe mais se traduise par une perte de balle. Dans d'autres cas aussi, lorsque le tireur hésite entre le choix d'une trajectoire de tir directe et. d'une trajectoire de tir cherchant à utiliser la planche,
... Le résultat du tir produit s'avère plutôt catastrophique. Sur le plan pédagogique --- Au cours de l'apprentissage est-il préférable de partir d'un "patron" standard de réponse pour progressivement l'élargir ou au contraire est-il plus judicieux de varier systématiquement les conditions faites au tireur pour solliciter davantage ses possibilités adaptatives ? --- Le tir au panier peut être considéré comme une tâche à forte exigence visuelle par rapport à d'autres actions telles qu'attraper ou conduire la balle. Les procédés analytiques et les consignes données par l'enseignant concernant les repères visuels à utiliser sont-ils plus appropriés pour transformer cette qualité que l'utilisation de méthodes plus globales ? --- Les tirs en situations de 1 contre 1, sollicitent des qualités d'adresse probablement différentes de celles nécessaires à la réussite de tirs de loin en suspension. Par exemple: - changer rapidement de direction - modifier rapidement un comportement face à une situation imprévue. Généralement les spécialistes du basket-ball parlent "des tirs de loin" et des tirs de joueurs intérieurs comme si ces joueurs avaient des qualités contradictoires. Si tel était le cas il y aurait peut-être lieu à différencier les interventions pédagogiques (consignes et procédés d'entraînement) selon les caractéristiques des taches à effectuer.
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VU DE FACE VUE DE PROFIL
VUE DE DESSUS Exemple de tirs en course en situation de 1 c 1 Trajets du ballon au cours de la phase de suspension. Tirs effectués par GERWIN Variations des écarts et valeurs moyennes selon le type de tir tenté.
TIRS EFFECTUES EN MATCH GERWIN Professionnel PASTRES France B
Tirs effectués en Match international du Buisson Les tirs 1 et 2 Du Chesnay n’ont pas été retenus
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DUBUISSON 6 TIRS EN MATCH : DUREE DE LA SEQUENCE DE TIRS : I + II (__)
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