L'archivage numérique des fiLms et vidéos : fondements et orientations - Memoriav

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L'archivage numérique des fiLms et vidéos : fondements et orientations - Memoriav
Memoriav
RECOMMANDATIONS
L’archivage numérique
des films et vidéos :
fondements
et orientations
L'archivage numérique des fiLms et vidéos : fondements et orientations - Memoriav
Impressum

                                                                Recommandations Memoriav
 La version actualisée de ces recommandations                   L’archivage numérique des films et vidéos
 ­Memoriav est disponible en ligne gratuitement                 Version 1.1. septembre 2017
 à l’adresse :                                                  Contenu
 http://memoriav.ch/empfehlungen/?lang=fr                       Agathe Jarczyk
 Pour toutes questions, suggestions ou si vous disposez         Reto Kromer
                                                                David Pfluger
 d’informations complémentaires, n’hésitez pas à nous
 contacter !                                                    Rédaction
                                                                Yves Niederhäuser
                                                                Révision de la version 1.0
                                                                Réseau de compétence vidéo/TV
                                                                Production
                                                                Laurent Baumann
                                                                Graphisme
                                                                Martin Schori, Bienne
                                                                Traduction et révision de la version française
Nouveaux chapitres                                              Myriam Erwin
Chap. 4.1.2 	Contrôle de qualité                                Frédéric Sardet
Chap. 5.2.4 	Formats vidéo recommandés
                                                                Editeur
Chap. 5.2.5	Formats de copies d’utilisation (films et vidéos)   Memoriav
             ­recommandés                                       Association pour la sauvegarde
Chapitres revu                                                  de la mémoire audiovisuelle suisse
Chap. 3.3.5 	Format de fichier                                  Bümplizstr. 192, 3018 Berne
Chap. 3.5 	Métadonnées                                          Tél. 031 380 10 80
Chap. 4.3.6 	Modèles de conservation des données                info@memoriav.ch
                                                                www.memoriav.ch
Chap. 5.2 	Evaluation des supports et formats de fichiers
              vidéo les plus courants
Chap. 5.2.2 	MJ2K et FFV1 : indications complémentaires                                                                   Avec le soutien de :

Chap. 5.2.3 	Formats de film recommandés
Chap. 5.3.1 	Conventions de nommage
Chap. 5.3.2 	Sauvegarde : l’exemple lto (linear tape-open)
Chap. 5.3.3 	Contrôle de l’intégrité des données
Chap. 5.4.2 Stockage sous forme de séries d’images isolées

                                                                     R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   2
L'archivage numérique des fiLms et vidéos : fondements et orientations - Memoriav
I n h a lt

1.     Buts et objectifs du document                            4    4.3.4 	Vidéo, de la prise de vue à l’archivage                                                                 34
2. 	Introduction                                                5    4.3.5 	Numérisation de la vidéo: remarques supplémentaires                                                     34
3. 	Terminologie : explications, définitions et illustrations   6    4.3.6 	Modèles de conservation des données                                                                     38
3.1 	Film                                                        6   4.3.7 	Infrastructure informatique                                                                             39
3.2 	Vidéo                                                       6   4.3.8 	Tailles des fichiers et systèmes de fichiers                                                             41
3.2.1 	Cassette vidéo                                            6   4.4 	Questions éthiques                                                                                        42
3.2.2 	Videoplayer, videorecorder                                7   4.4.1 	Restauration versus re-création                                                                         43
3.2.3 	Enregistrements analogiques et numériques                 7   4.4.2 	Normes éthiques                                                                                         43
3.2.4 	Codec et compression                                     11   5      Recommandations                                                                                         47
3.3 	Format                                                     14   5.1 	Archivage numérique, généralités                                                                          47
3.3.1 	Format des médias                                        14   5.2    Evaluation des supports et formats de fichiers vidéo les plus courants 48
3.3.2 	Format de film                                           14   5.2.1 	Mpeg-4 : indications complémentaires                                                                    49
3.3.3 	Format vidéo                                             15   5.2.2 	MJ2K et FFV1 : indications complémentaires                                                              49
3.3.4 	Format d’image (= rapport largeur/hauteur)               15   5.2.3 	Formats de film recommandés                                                                              57
3.3.5 	Format de fichier                                        20   5.2.4 	Formats vidéo recommandés                                                                                57
3.3.6 	Format d’archivage, format d’utilisation                 20   5.2.5 	Formats de copies d’utilisation (films et vidéos) r­ ecommandés                                         59
3.4 	Numérisation                                               20   5.3 	Stockage des fichiers et sauvegarde à long terme                                                          60
3.4.1 	Codage numérique                                         21   5.3.1 	Conventions de nommage                                                                                  60
3.4.2 	Stream                                                   21   5.3.2 	Sauvegarde : l’exemple lto (linear tape-open)                                                           60
3.4.3 	Support de données                                       21   5.3.3 	Contrôle de l’intégrité des données                                                                      61
3.5 	Métadonnées                                                24   5.4 	Codecs et transcodages                                                                                     61
4.     Planification et mise en œuvre pratique                  26   5.4.1 	Principes du transcodage                                                                                 61
4.1 	Principes de planification                                 26   5.4.2 	Stockage sous forme de séries d’images isolées                                                          65
4.1.1 	Numérisation en interne ou externalisation ?             26   5.5 	Documentation et métadonnées                                                                              66
4.1.2 	Contrôle de qualité                                      27   5.5.1 	Standards de métadonnées: exemples                                                                      66
4.1.3 	Coûts                                                    29   5.6    Boîte à outils                                                                                          68
4.1.4 	Personnel et organisation                                29   5.7 	Originaux                                                                                                 69
4.2 	Identification des formats                                 29   5.8 	Appareils                                                                                                 69
4.2.1 	Identification des formats de support (film et vidéo)    31   6. 	Annexe                                                                                                     70
4.2.2 	Identification de fichiers vidéo                         31   6.1 	Glosssaire                                                                                                70
4.3 	Numérisation dans le secteur de l’archivage                31   6.2 	Auteurs des illustrations et graphiques                                                                   70
4.3.1. 	Conservation numérique ou post-production numérique ?   33   6.3 	Normes et standards                                                                                       70
4.3.2 	Film, de la prise de vue à l’archivage                   33   6.4 	Pour en savoir plus                                                                                        71
4.3.3 	Numérisation de film: remarques supplémentaires          33   6.5 	Memoriav                                                                                                   72
                                                                     6.6 	Chapitres incomplets                                                                                       72

                                                                           R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   3
L'archivage numérique des fiLms et vidéos : fondements et orientations - Memoriav
1. Buts et objectifs du document

Ces recommandations Memoriav ont été formulées par                   Compte tenu de l’évolution extrêmement rapide dans
un groupe de travail interdisciplinaire. Le Réseau de com­       tous les secteurs de l’informatique, les recommandations,
pétence vidéo/TV de Memoriav les a ensuite examinées.            en particulier les recommandations pratiques, doivent être
Le secrétariat général de Memoriav s’est occupé de la            périodiquement actualisées. Pour cette raison, ces recom­
­rédaction et de la mise en forme pour la publication.           mandations seront continuellement revues. Il faudra donc
     L’association Memoriav a pour mission de conserver,         tenir compte lors de leur consultation de la date et du
 de valoriser et de diffuser le patrimoine audiovisuel suisse.   ­numéro de version de la dernière mise à jour.
 Elle lance des projets en tenant compte des normes dans ce          Le monde numérique offre aux archives de nouvelles
 domaine et de la déontologie professionnelle. Une mission        et excellentes perspectives pour ce qui concerne l’accès
 importante à cet égard est la rédaction et la publication        à leurs collections et la valorisation de leurs fonds. Cepen­
 de recommandations, à l’exemple des présentes recom­             dant, la conservation des masters numériques à des fins
 mandations.                                                      d’archivage oblige le personnel à s’approprier et développer
     Ces recommandations se focalisent sur le traitement          des connaissances techniques, et occasionne de nombreux
 de données numériques au contenu audiovisuel. Elles se           coûts supplémentaires, aussi bien du fait de la numé­risation
 veulent une aide à l’orientation pour les responsables de        de documents analogiques que du fait d’un suivi constant
 collections et d’archives et leur donner des indications pour    des données. Ces facteurs doivent absolument être pris en
 la numérisation et l’archivage numérique. Les recomman­          compte dès la phase de planification – phase pour laquelle
 dations peuvent aussi être utiles aux prestataires de service    les présentes recommandations donnent des principes
 dans le secteur de la production de médias ainsi qu’aux          de base.
 personnes qui souhaitent soumettre à Memoriav des                   Ces recommandations constituent une introduction aux
 ­demandes de contribution à leurs projets. Elles y trouveront    concepts importants, un aperçu de la problématique et se
  les critères pour une conservation durable de documents         proposent de faire une évaluation générale de la qualité et
  numériques audiovisuels.                                        des propriétés de différents formats vidéo pour les besoins
                                                                  des archives. Elles n’offrent cependant en aucune façon des
                                                                  solutions brevetées ou des indications et modes d’emploi
                                                                  concrets pour les programmes et outils au service de l’archi­
                                                                  vage à long terme. Les recommandations ont été rédigées
                                                                  comme une introduction critique et doivent pouvoir per­
                                                                 mettre de développer des solutions spécifiques, lesquelles
                                                                 seront mises en œuvre en conformité avec leur contexte.

                                                                      R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   4
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2. Introduction

               Numériser des médias analogiques se justifie pour                                  – L’original n’est plus disponible ou a été détruit (il faut
      ­différentes raisons. La raison principale régulièrement                                         conserver les originaux même après numérisation
       ­avancée est la conservation à long terme. Si l’on creuse la                                    [• chap. 5.7]).
        question, il s’avère cependant souvent que ce sont plutôt                                 – L’original, suite à son altération physique, n’a plus les
        les avantages des multiples possibilités d’usage et de                                         qualités présentes au début ou lors de la première
        ­l’accès facilité aux documents qui sont au centre de la                                      ­numérisation.
         ­réflexion. Ceci témoigne certes d’une prise en compte                                   – On observe souvent une négligence d’entretien des
          ­réjouissante de l’accès comme composante importante de                                      ­originaux analogiques après la numérisation et des
           l’archivage, mais démontre aussi souvent une sous-esti­ma­                                   conditions de stockage inadéquates qui accélèrent le
 tion des conséquences et des défis organisationnels,                                                   processus d’altération.
 ­techniques et financiers posés par l’archivage numérique.                                       – Les moyens techniques et / ou le savoir-faire font défaut,
               De fait, la numérisation de documents analogiques                                       qui auraient pu assurer une qualité optimale de transfert.
  audio­visuels devient toujours plus inévitable pour les                                       – Les ressources financières pour un second transfert font
  ­services d’archives ; c’est d’autant plus vrai pour les films et                                    défaut.
­vidéos car la technique analogique ne sera bientôt presque                                     Un défi particulier est posé par la perte de qualité, inhérente
 plus disponible pour raison d’obsolescence. S’y ajoute                                         au copiage périodique et inévitable des supports analo­
   le fait que certains médias analogiques sont exposés à                                       giques. Les données numériques, quant à elles, peuvent
   une détérioration somme toute très rapide et que le temps                                    certes en théorie (et en réalité aussi à condition d’être correc­
   ­disponible pour y remédier est donc lui aussi très court.                                   tement manipulées) être recopiées sans perte d’information
               La diversité de formes et de formats des médias numé­                            autant de fois que nécessaire ; lors de transcodages d’un
    riques est encore plus grande que celle des médias analo­                                   ­codec à d’autres codecs, ce procédé s’avère cependant déjà
    giques qui les ont précédés. Ces formes et formats sont                                      un peu plus complexe [• chap. 5.4]. Les masters numériques
    ­généralement taillés sur mesure pour un type d’exploitation                                 n’entraînent donc pas automatiquement la garantie d’un
     particulier. Recourir à des copies numériques pour un autre                                 ­archivage à long terme ni une plus grande sécurité. Les don­
     type d’exploitation que celui qui était prévu, peut entraîner                                nées numériques qui seront conservées sur la longue durée
     des difficultés lors de l’utilisation. Simultanément, c’est                                  doivent faire l’objet d’un contrôle et d’un entretien constants.
     ­souvent la première numérisation qui détermine la qualité                                        «Digital preservation is an active, longterm commitment;
      future et la manière dont la réception d’une œuvre se fera                                  scanning is a time-limited process.»1
      à l’avenir. Revenir aux originaux analogiques dans un futur                                      Afin que les résultats d’une conservation numérique
      plus lointain peut être compromis pour différentes raisons :                                puissent être appréciés et correctement évalués plus tard,
                                                                                                  il est important que tout le processus soit complètement
1 LeFurgy, Bill, Digitization is Different than Digital Preservation: Help Prevent Digital        documenté. La documentation et la transmission de
  ­Orphans!, in: The Signal. Digital Preservation (Blog), http://blogs.loc.gov/digitalpreser-
   vation/2011/07/digitization-is-different-than-digital-preservation-help-prevent-digital-
                                                                                                  cette information constituent des éléments-clés de la
   orphans/ [8.9.2015]                                                                            conservation numérique.

                                                                                                     R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   5
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3 . T e r m i n o l o g i e : e x p l i c at i o n s , d é f i n i t i o n s e t i l l u s t r a t i o n s

Certains termes, tel le mot «format», sont fréquemment                   3.2 Vidéo
­utilisés avec imprécision dans le domaine audiovisuel ;                 Une vidéo est un signal soit analogique soit numérique,
 la distinction, toujours actuelle et pertinente, entre film et          avec un contenu audiovisuel, qui doit être interprété par
 vidéo, disparaît souvent à l’usage, peut-être parce que le              un appareil de lecture, respectivement par une application
 langage courant se réfère au contenu uniquement alors que               logicielle (software) pour pouvoir être restitué. Les origines
 dans les questions de conservation, la forme (technique)                de la vidéo sont étroitement liées à l’histoire de la technique
 est essentielle. Pour décrire clairement les sujets techniques          télévisuelle et des enregistrements magnétiques. Les proprié­
 complexes traités ici et les défis de la conservation numé­             tés caractéristiques de la vidéo sont l’enregistrement par
 rique, le vocabulaire employé doit être très précis. La suite           balayage entrelacé de demi-images ainsi que la possibilité
 du présent chapitre explique quelques-unes des notions                  de restitution immédiate sans procédé de développement.
 les plus importantes.                                                      Avant d’être stockée comme fichier numérique indépen­
                                                                         dant du support, la vidéo a été enregistrée au moyen de
3.1 Film                                                                 nombreux appareils de construction et de tailles différentes.
 Un film est une bande, ou pellicule, de matière synthétique,            Tous ces appareils recourent au procédé dit balayage héli­
 fine, transparente et souple, recouverte d’une couche                   coïdal, mais avec des largeurs de bande de ¼″ à 1″ et une
 ­photographiquement sensible à la lumière visible (émulsion)            répartition des pistes des plus diverses – l’ancien procédé
  et destinée à l’enregistrement analogique (optico-chimique)            de l’enregistrement transversal sur 2 pouces excepté. Bien
  d’images fixes. Lors de la restitution correcte au moyen               plus de 50 formats vidéo sont ainsi apparus, avec presque
  d’un projecteur, on obtient l’illusion d’une suite animée              autant de confections différentes de bandes, sous forme
  d’images – images enregistrées au moyen d’une ou                       de bobines ouvertes ou de cassettes, qui ne sont utilisables
  ­plusieurs caméras cinématographiques et obtenues par                  qu’avec l’appareil d’enregistrement ou de lecture corres­
   l’exposition à la l­umière de la pellicule (et son développe­         pondant. Avec les avancées techniques, aussi bien le format
   ment/sa fixation consécutifs). Le film existe en plusieurs            électronique (par ex. image entière /scan progressif au lieu
   ­largeurs standar­disées, peut contenir des images en négatif         des demi-images), que le rapport largeur/hauteur (par ex.
    ou positif et o
                  ­ ptionnellement aussi des informations                16:9 au lieu de 4:3 [rapport entre la largeur et la hauteur
    ­sonores. Le film est doté d’une perforation qui permet le           de l’écran. Note de la traductrice]) ou les supports (par ex.
     transport mécanique précis des images l’une après l’autre.          supports optiques) ont évolué; l’indépendance d’un
     Le son peut être exposé comme information analogique ou             fichier numérique vidéo d’un support physique particulier
     numérique lisible o­ ptiquement. Il peut aussi être transmis        a constitué la plus grande évolution de cette technologie.
     sous forme d’une bande magnétique collée sur la bande
     film (Commag) ou comme bande magnétique distincte                   3.2.1 Cassette vidéo
     (Sepmag), sur des disques (Vitaphone) ou des supports               Une cassette vidéo est faite d’une bande magnétique dans
­optiques (DTS).                                                         une cassette de matière plastique, dotée d’une bobine
                                                                         ­preneuse (ou bobine réceptrice ) et une bobine dérouleuse

                                                                               R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   6
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3 . T e r m i n o l o g i e : e x p l i c at i o n s , d é f i n i t i o n s e t i l l u s t r a t i o n s

(émettrice), qui permet la lecture dans un appareil de                    ­ éfinit la densité d’information stockée pour une image
                                                                          d
­lecture spécifique. La bande peut selon les spécificités du              ­vidéo analogique et ainsi sa qualité optique. Celle-ci
 format être d’une longueur, largeur et épaisseur différentes              ­dépend du rapport largeur/hauteur, du rythme de transmis­
 ainsi qu’avoir des propriétés magnétiques différentes                      sion des images et du nombre de lignes de l’image. Toutes
 (soit la force coercitive qui permet de magnétiser la bande                ces caractéristiques sont des facteurs de qualité de l’image
 dans la polarité souhaitée). La configuration de la bande                  animée. La largeur de bande est indiquée en hertz (Hz
 est calée sur le signal vidéo d’un format vidéo déterminé             unité de mesure de la fréquence). Le standard de télévision
 [• chap. 3.3.3].                                                      européen PAL (acronyme pour Phase Alternating Line)
                                                                       ­définit une image avec un rapport largeur/hauteur de 4:3,
3.2.2 Videoplayer, Videorecorder                                        576 lignes affichées (le nombre total de lignes est de 625) et
 À l’origine, un videoplayer et un videorecorder désignaient            un rythme de transmission de 25 images par seconde. Ceci
 un appareil de lecture et d’enregistrement. Aujourd’hui,               exige une largeur de bande d’environ 5 MHz (mégahertz).
le terme désigne aussi un programme informatique (par ex.               Dans une vidéo numérique, toutes les caractéristiques
un software-player), qui peut enregistrer un signal vidéo               ­susmentionnées de l’image sont converties en séries de
­numérique ou le faire lire depuis un fichier et l’afficher à            ­valeurs binaires (des 0 et des 1). À la largeur de bande d’une
 nouveau sur un moniteur PC ou sur un projecteur. Un signal               image analogique correspond dans la vidéo numérique
 analogique doit d’abord être converti avec un convertisseur              le nombre de bits par seconde ou débit binaire [• chap.
 A/D (Analogique/Numérique) pour pouvoir être traité                   3.4.2]. Dans le langage courant, l’expression «largeur de
 par le programme adéquat.                                             bande» continue à être utilisée, bien que l’unité de mesure
                                                                       soit complètement différente.
3.2.3 Enregistrements analogiques et numériques
Lors de l’enregistrement analogique d’images vidéo,                    3.2.3.2 Compression analogique
le signal de l’image est divisé en lignes et les lignes sont           et réduction de format 4:2:2
­enregistrées une par une sur un support, par ex. une bande            Un bref rappel historique est nécessaire pour expliquer la
 magnétique. Le signal est restitué de la même manière lors            compression analogique. Lorsque la restitution analogique
 de la lecture, ligne par ligne. Pour éviter le scintillement          commerciale d’images vidéo en était à ses débuts, la norme
 de l’image, deux demi-images sont en outre transmises                 CCIR (recommandation du Comité Consultatif International
 l’une après l’autre. Chaque demi-image ne contient qu’une             des Radiocommunications de l’Union internationale des
 ligne sur deux. Les différences d’information dans l’image            ­télécommunications) était utilisée en Europe. Elle définis­
 sont dans ce cas enregistrées comme une différence dans                sait l’image vidéo comme monochrome, d’un format 4 :3;
 l’intensité de la magnétisation.                                       la trame de l’image comportant 576 lignes affichées, et le
                                                                        ­rythme de transmission étant de 25 images par seconde.
3.2.3.1 Largeur de bande / débit du signal d’image vidéo                 Les appareils de télévision noir et blanc furent produits en
La largeur de bande d’un signal analogique de l’image                    Europe conformément à cette norme CCIR. Un problème se

                                                                             R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   7
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posa lors de l’introduction de la télévision couleur : trois                t­ élévisions noir et blanc ne représentent que le canal Y, l’in­
­canaux étaient nécessaires pour représenter une image                       formation sur la couleur est ignorée.
 ­couleur, respectivement pour le rouge, le vert et le bleu                       Cette astuce technique a permis d’utiliser en même
  (R, V, B. RVB ou RGB, de l’anglais Red, Green, Blue. Le                    temps des appareils de télévision noir et blanc et couleur
  ­codage RVB indiquerait l’intensité de chacune de ces trois                mais n’a pas permis de diminuer la largeur de bande
   couleurs primaires.) L’image couleur nécessitait donc une                 ­nécessitée par le signal des composantes en comparaison
   largeur de bande trois fois plus grande que celle de l’image               avec le signal noir et blanc. Par la réduction de la largeur
   noir et blanc. Le standard fondé sur les trois canaux couleur              de bande de chacun des trois canaux, i.e. une perte
   avec 576 lignes affichées et un débit de 25 images par                     ­d’information, le signal des composantes a pu être réduit
   ­seconde s’est appelé PAL. Les téléviseurs noir et blanc ne                 à un seul canal. Cette compression analogique a donné
    pouvaient gérer ainsi qu’un seul canal, ce qui ne correspon­               naissance au signal appelé «composite».
    dait pas à une image en noir et blanc où les tons gris se­                    Selon le type d’exploitation des images qu’on retient,
    raient correctement représentés, puisqu’une seule sélection             on choisira de conserver toute l’information ou de réduire
    couleur au maximum serait visible. Une astuce technique                 la largeur de bande. C’est pourquoi différents standards
    permit de résoudre ce problème. On calcula trois nouveaux               ont été développés, qui réduisent plus ou moins fortement
    canaux à partir des trois canaux R, V et B: un canal contenait          la largeur de bande du signal, pris comme un tout: par ex.
    l’image noir et blanc, qui correspond à l’information sur               avec la réduction de trois canaux (component) à deux
    la luminosité de chaque pixel (information de luminance).               (S-Video) ou à un seul canal (composite). De même, on a
    Les deux autres canaux contenaient des signaux dits de                  employé des astuces techniques pour pouvoir conserver
    chrominance différence bleu ou rouge, qui représentent les              une image aussi nette que possible même avec une réduc­
    informations couleur :                                                  tion des données. En partant du signal «Y, PB et PR» les
        R, V, B → Y, PB , PR                                              deux composantes de couleur sont réduites à un seul canal
        R = canal rouge                                                   ­commun, où la moitié de la largeur de bande initiale reste
        V = canal vert                                                     disponible pour chacune d’elles (Y, C). Ce procédé a été
        B = canal bleu                                                     à la base de la compression numérique fondée sur une
        Y = informations de luminance = image noir et blanc                structure d’échantillonnage 4:2:2 : un canal avec une densité
        PB signal de chrominance différence bleu (B - Y)                   d’information complète et deux canaux de densité réduite
        PR signal de chrominance différence rouge (R - Y)                  de moitié (les deux composantes de chrominance sont
                                                                           échantillonnées à la moitié de la fréquence d’échantillon­
 Y, PB et PR contiennent, exactement comme R, V et B, toute                nage de luminance). Comme l’information de luminance Y
l’information relative à l’image. Les informations contenues               reste disponible avec une résolution complète, et que
dans Y, PB et PR permettent de restituer les canaux rouge,                 seules les informations de couleur rouge et bleu sont
 vert et bleu. On appelle R, V, B, ainsi qu’Y, PB et PR les                ­réduites, l’impression de netteté de l’image recomposée
­signaux des composantes («component» en anglais). Les                      est préservée. On parle alors de réduction de format 4:2:2

                                                                                R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   8
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3 . T e r m i n o l o g i e : e x p l i c at i o n s , d é f i n i t i o n s e t i l l u s t r a t i o n s

                                                                                                                C–                                                               Y–
                                                                                                        Chrominance                                                              Luminance
                                                                                                                     GND                                                           GND

                                                                                                     Disposition des broches dans le connecteur S-Video

Appareil doté des trois différentes prises vidéo analogiques
Component (Y, PB, PR), S-Video et Composite («Video»).
La triple prise Component (de couleur rouge, verte et bleue) est constituée de trois
prises Cinch [ou RCA. Note de la trad.], dont chacune transporte un des canaux
Y, PB et PR, et de leur prise de terre (blindage). La prise S-Video a 4 broches, deux
pour le s­ ignal de luminance Y et sa prise de terre ; la broche C pour le signal
de c­ hrominance (signal combiné «PB, PR») et une broche pour sa prise de terre.
La prise Composite est constituée d’une seule prise Cinch (jaune).

Ill. 1 : Prises des signaux vidéo analogiques Component (Y, PB, PR), S-video (Y, C) et Composite («vidéo»). L’Illustration montre les formes typiques
de prises Component, S-Video et Composite sur les appareils. Il existe de même des formats vidéo analogiques où le signal est mémorisé sur une
bande magnétique comme signal Component, S-Video ou comme signal Composite.

                                                                                        R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   9
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                                                                                                                                        Demi-
                                                                                                                                        enregistre-
                                                                                                                                        ment
                                                      →                                →
4:4:4                                                                                                                                                          4:2:2
                                                                                                                                        Enregistre-
                                                                                                                                        ment
                                                                                                                                        complet
                       →                              →                                →                                                      →

Fichier source                                                                                                                          Demi-                  Volume de données
non compressé                                                                                                                           enregistre-            réduit d’un tiers
                                                                                                                                        ment                   Réduction relative-
                                                      →                                →                                                                       ment légère de la
                                                                                                                                                               ­qualité visuelle

                               Signal de luminance           Signaux de diffé-                    Répétition horizon-
                               Y (en vert), signaux          rence de couleur                     tale de pixels dans
                               de différence de              PB,PR avec une réso-                 les signaux de diffé-
                              ­couleur PB,PR                 lution horizontale                   rence de couleur
                               (respectivement en            ­diminuée de moitié
                               bleu et en rouge)

Ill. 2 : le sous-échantillonnage (compression) numérique «4:2:2» illustré ici avec une réduction des données obtenue par une division sélective de
la résolution horizontale des signaux de différence de couleur PB,PR , qui définissent la proportion d’image en couleur bleue, respectivement rouge.

                                                                                     R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   10
3 . T e r m i n o l o g i e : e x p l i c at i o n s , d é f i n i t i o n s e t i l l u s t r a t i o n s

de la largeur de bande, respectivement de sous-échantillon­             taux. La résolution de 768×576 (4:3) est certes encore utili­
nage de la chrominance. Comme l’image analogique PAL                    sée a­ ctuellement mais le signal numérique PAL usuel est
contient par définition 576 lignes actives, la réduction de            ­indiqué avec une résolution de 720×576 (5:4) et des pixels
moitié de la largeur de bande entraîne une diminution                   rectangulaires («non square» en anglais) [• chap. 3.3.4.1].
de moitié de la résolution horizontale des canaux rouge et
bleu. Le canal vert peut être reconstruit avec une résolution          3.2.4 Codec et compression
complète à partir du signal de luminance. Les différentes              Le terme  est l’acronyme anglais pour . L’encodage est la traduction par un convertisseur
nance pour les images numériques sont décrites en termes                A/D et éventuellement par un compresseur (i. e. un enco­
similaires (4:2:0, 4:1:1, etc.). On trouvera chez Poynton               deur, constitué d’un convertisseur A/D et d’un compresseur)
(2002) une explication détaillée de la nomenclature.                    d’une information analogique en un code numérique. Le
       Si un signal est numérisé sans compression après réduc­          ­décodage nécessite un décodeur. En présence de données
tion de la largeur de bande, le résultat est certes numéri­              compressées, un expanseur est nécessaire. Un fichier
quement non compressé, mais du fait de la réduction déjà                 ­numérique peut, lui aussi, être traité par un encodeur si,
survenue à l’état analogique, la qualité du signal est natu­              par ex., le signal vidéo a été numérisé sans compression ou
rellement inférieure à celle issue d’une numérisation opérée              déjà généré numériquement mais qu’un fichier MPEG doit
à partir de R, V, B ou Y, PB et PR.                                       être créé pour un DVD. Dans ce cas, on parle de transcodage
       La construction de l’image vidéo numérique fondée sur              [• chap. 5.4].
des pixels s’oppose à la représentation ligne par ligne d’une                  Il existe des codecs très différents pour les images
vidéo analogique. Lors de la numérisation d’une vidéo                     ­animées, selon les besoins d’utilisation de ces dernières
­analogique au moyen d’un convertisseur A/D, la résolution                 (enregistrement, montage, diffusion en ligne dite streaming,
 verticale numérique est indiquée de façon univoque par le                 archivage, etc.). En effet, les besoins – et le matériel qui y
 nombre de lignes. La résolution horizontale de chaque ligne               répond – dépendent du cycle de vie d’une vidéo. Différentes
 reste cependant à déterminer par les mêmes procédés que                   contraintes telles que l’espace mémoire, la vitesse de trans­
 pour d’autres images analogiques, tels les films: le signal               mission des données et de leur traitement, l’infrastructure
 analogique continu, qui peut prendre n’importe quelle                     disponible et enfin les ressources financières rendent géné­
 ­valeur entre deux bornes, devient un signal avec certaines               ralement impossible l’obtention d’une qualité maximale
  valeurs quantifiées discrètes. Il est donc nécessaire de                 à toutes les étapes du cycle de vie de l’image.
  ­définir une fréquence d’échantillonnage et de procéder                      La coexistence de divers codecs et formats de données
   à une quantification. [• chap. 3.4.1].                                  sert aussi les intérêts de l’industrie à détenir des formats
       Si une représentation avec des pixels carrés s’impose,              propriétaires qui lui assurent un contrôle commercial et une
   la résolution horizontale se calcule au moyen du nombre de              clientèle dépendante.
   lignes et du rapport largeur/hauteur des pixels. On obtient                 La compression permet avant tout de réduire le volume
   pour un signal vidéo PAL une valeur de 768 pixels horizon­              de données. Elle permet de réduire le débit pendant la

                                                                             R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   11
3 . T e r m i n o l o g i e : e x p l i c at i o n s , d é f i n i t i o n s e t i l l u s t r a t i o n s

Photographie originale, TIFF                                                  Différentes méthodes de compression spatiale sans perte existent.
Taille du fichier 100 %                                                       Par exemple, des parties de l’image qui sont juxtaposées et de couleur
                                                                              identique peuvent être traitées et comprimées en bloc. Ceci permet
Compression LZW sans perte
                                                                              de ne pas décrire chaque pixel avec sa couleur et sa localisation propres,
Taille du fichier compressé = 55 % de l’original (rapport de compression)
                                                                              ce qui réduit le volume des données. Dans notre exemple, un secteur
JPEG 2000, compression sans perte                                             de couleur noire est entouré d’une ligne en trait discontinu. Tous les
Taille du fichier compressé = 41 %                                            pixels dans cette partie ont la même valeur colorimétrique RVB 0, 0, 0.
                                                                              Les algorithmes de compression sans perte recourent à ces propriétés
                                                                              des photographies.
LZW = Algorithme Lempel-Ziv-Welch (1984)
L’efficacité de la compression de données sans perte varie fortement en
fonction du contenu de l’image.

Ill. 3 : Compression sans perte.

                                                                                     R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   12
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                                 Original                                                                                         Version
                                 non compressé                                                                                ­compressée

     Enregistrement                     a b c d           Enregistrement non compressé :
     6×6 pixels                                           a,b,b,d,b,d,b,c,a,c,c,c,c,c,c,b,c,b,c,c,c,c,c,c,d,d,c,a,b,a,d,d,c,c,a,a

                                       a,a = 2a           Enregistrement compressé sans perte (par ex. LZW) :
                                       c,c,c,c,c = 5c     a,2b,d,b,d,b,c,a,6c,b,c,b,6c,2d,c,a,b,a,2d,2c,2a
                                       etc.

                                                            ≈                                                                            	A	         B	C	D

                                                            ≈

                                                    Des blocs de quatre pixels                                                          Enregistrement
                                                    sont réunis par un calcul                                                           compressé avec perte :
                                                    de moyenne pour former
                                                    des blocs de quatre pixels                                                          B,5C,D,C,A
                                                    de couleur identique
                                                                                                  Enregistrement
                                                                                                  réduit de 6×6 p­ ixels
                                                                                                  à 3×3 m­ acro-pixels

Ill. 4 : Compression spatiale.

                                                                                         R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   13
3 . T e r m i n o l o g i e : e x p l i c at i o n s , d é f i n i t i o n s e t i l l u s t r a t i o n s

transmission des données ou de générer des fichiers moins                3.3 Format
volumineux. Les processus de travail s’en trouvent accélérés             Le terme de format est souvent employé de façon imprécise
et de l’espace de stockage est économisé. L’infrastructure               et pour différentes choses dans le domaine des médias.
mise en place doit en contrepartie pouvoir assurer une plus              Pour éviter toute confusion et tout malentendu, nous défi­
grande performance de calcul, en particulier pour certains               nissons ici quelques notions.
codecs de compression sans perte d’information très com­
plexes, tels que Motion JPEG 2000 (MJ2K). Quant à l’espace               3.3.1 Format des médias
de stockage nécessaire, la question est pertinente financiè­             De nos jours, tous les moyens techniques de communi­
rement pour garantir une conservation à long terme.                      cation de masse entre les êtres humains sont généralement
        Si l’information correspond complètement à l’information         désignés comme médias, qu’il s’agisse de la radio,
originale après le codage, on parle de compression sans                  de la presse, d’internet, etc. Dans le domaine audiovisuel,
perte («lossless compression» en anglais).                               on entend par  la forme technique du moyen de
        Si des données ont été éliminées lors du codage ou               communication. Exemples: vidéo, film, fichier.
transcodage, il s’agit d’une compression avec perte («lossy
compression» en anglais). La compression est souvent                      3.3.2 Format de film
­imperceptible ou difficilement décelable à l’œil nu, bien                Le format de film désigne dans la technique cinémato­
 qu’une réduction massive d’information ait pu être                       graphique une norme technique, établie par les mesures
 ­effectuée au niveau des données lors de la compression                 ­suivantes :
  ­(«visually lossless compression»).                                     – la largeur du film et la perforation de la pellicule ;
        Pratiquement tous les codecs ont un algorithme de com­            – les dimensions de l’image fixe (rapport largeur/hauteur) ;
   pression à la base. Les algorithmes peuvent se différencier            – le nombre de perforations ;
   fortement les uns des autres: il existe ainsi des procédés             – le sens du déroulement du film dans la caméra cinéma­
   pour compresser les images elles-mêmes (compression                       tographique (vertical ou horizontal) ;
   Intra­frame [• illustration no 4 p. 13]) et certains qui com­          – la fréquence des images (images par seconde, en anglais
    pressent une séquence d’images (compression Interframe).                 «Frames per Second», fps).
        Selon le type de codec, il est possible d’ajuster le taux            Exemples : Super 8, 16 mm, 35 mm
   de compression ou le débit des données, c’est pourquoi la
   mention du codec employé ne permet pas d’en déduire sans              Sont considérés comme formats de films professionnels
   autre le type et l’intensité de la compression utilisée, qui          le 35 mm et le Super 16 ainsi que les formats plus larges que
   doit donc être mentionnée explicitement. La palette de                le 35 mm. Les formats de films 8 mm, Super 8, 9,5 mm et
   ­codecs est continuellement élargie pour augmenter leur effi­         16 mm sont désignés comme des petits formats pour films
    cience et les adapter à de nouveaux usages; cette réalité ex­        amateurs. Même le film «normal» de 16 mm a été considéré
    plique aussi le risque d’obsolescence, lequel importe dans           comme un format d’amateur lors de son introduction en
    l’archivage à long terme et concerne justement les fichiers.         1923, mais accéda ensuite et jusqu’à l’arrivée du Super 16

                                                                               R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   14
3 . T e r m i n o l o g i e : e x p l i c at i o n s , d é f i n i t i o n s e t i l l u s t r a t i o n s

  au rang de format professionnel : il fut par ex. utilisé en                      Le rapport largeur/hauteur diffère selon les médias
 ­télévision comme format de production pendant des                         audio­visuels. Le transfert d’un média audiovisuel à un autre
­décennies.                                                                 média (par ex. le transfert du film à la vidéo, de la vidéo
                                                                            analogique à la vidéo numérique) peut entraîner un trans­
 3.3.3 Format vidéo                                                         fert dans un autre rapport largeur/hauteur. L’exemple le
 Le format vidéo est un terme générique. Il désigne d’une                   plus courant de cette transformation, est le transfert d’une
 part les différents supports de données – cassettes,                       image d’un format vidéo de rapport 4:3 à un format de rap­
 ­bobines ouvertes – avec leurs spécificités propres, et est                port 16:9. Le transfert peut s’opérer de différentes manières :
  d’autre part aussi employé pour désigner des fichiers.                    – transfert direct (= Curtains, Pillar / Letter Box);
Ces derniers sont décrits plus précisément au moyen des                     – agrandissement et rognage (suppression de la partie
termes  et Codecs.                                                      ­supérieure et inférieure de l’image)
      Les dimensions et normes techniques suivantes                         – pan & scan («pivoter et découper», recadrage avec
­définissent un format vidéo :                                                    ­suppression variable)
 – type de moyen de stockage : cassette, bobine ouverte,                    – distorsion (perte des proportions correctes)
      disque, etc. ;                                                        Chacune de ces solutions présente des avantages et
 – type de procédé de stockage : optique, magnétique,                       ­désavantages. Le choix du bon procédé exige d’être bien
     ­magnéto-optique ;                                                      ­informé et de tenir compte de l’utilisation concrète.
  – type d’enregistrement, signal spécifique (par ex. U-matic               Ni le hasard ni un manque de connaissances ne doivent
      Low Band vs. Hig Band, DVCAM vs. DV ;                                   être les principaux facteurs décisionnels.
  – fréquence d’images et échantillonnage (nombre                                   La conservation du rapport largeur/hauteur doit
      d’images par seconde, en anglais «Frames per Second»,                   être l’objectif prioritaire, de sorte que seule l’intégration
      fps ; balayage entrelacé ou progressif) ;                               au ­format 16:9 convient aux originaux de rapport 4:3.
  – dimensions de l’image et rapport largeur / hauteur                         La ­surface totale de l’image reste ainsi conservée avec
      ­(Standard Definition SD vs. High Definition HD).                        un rapport largeur/hauteur correct pour des utilisations
       Exemples: Betacam SP PAL, HDV 1080i ou HDV 720p                     ­futures. [• illustrations no 5+6, p. 16 sq.].
                                                                                    Si une image est transférée dans un format de rapport
3.3.4 Format d’image (= rapport largeur/hauteur)                              plus large sans coupure ni rognage, des bandes noires sont
Le format d’image décrit : (1) le rapport largeur / hauteur                   engendrées à gauche et à droite (Pillar Box, Curtains) ou
d’une image, soit par ex. : 16:9, 4:3 pour la vidéo ou 1,37:1 et              ­apparaissent en haut et en bas lors d’un transfert dans un
1,66:1 pour le film etc. ; et (2) le type de projection optique                format de rapport moins large (Letterbox).
de l’image filmée, soit la projection d’une image sphérique
ou anamorphosée (ayant subi une déformation réversible).                   3.3.4.1 Pixels carrés et pixels rectangulaires
   Nous utiliserons dans la suite du document l’expression                 (square et non-square)
«rapport largeur/hauteur».                                                 Les pixels (de l’anglais «picture element») sont en principe

                                                                                 R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   15
3 . T e r m i n o l o g i e : e x p l i c at i o n s , d é f i n i t i o n s e t i l l u s t r a t i o n s

Format               Entrelacé/     Rapport largeur/                                                     Représentation
                     Progressif     hauteur en pixels                                                    (pixels virtuels)
SD PAL               e, p           720 × 576*                                                           4:3
                                    (5:4)                                                                (768 × 576)

Anamorphosé                         720 × 576                                                            16:9
                                                                                                         (1024 × 576)

Coupé                               720 × 434                                                            16:9
                                                                                                         (1024 × 576)

SD NTSC              e, p           640 × 480**                                                          4:3
                                    (4:3)                                                                (640 × 480)

Standard                            720 × 480                                                            4:3
plus moderne                        (3:2)                                                                (640 × 480)

HD                   e, p           1920 × 1080                                                          16:9
«Full HD»                           (16:9)                                                               (1920 × 1080)

HD                   p              1280 × 720                                                           16:9
                                    (16:9)                                                               (1280 × 720)

HDV                  e              1440 × 1080                                                          16:9
«Full HD»                           (4:3)                                                                (1920 × 1080)
anamorphosé

* Le nombre total de lignes dans le format SD PAL est de 625. Seules 576 lignes sont utilisées pour l’information liée à l’image.
** Le nombre total de lignes dans le format SD NTSC est de 525. Seules 480 lignes sont utilisées pour l’information liée à l’image, voire 486 dans
   ­certains formats vidéo. Les formats standards 4:3 sont usuels lors d’un échantillonnage horizontal avec le format SD NTSC.

Ill. 5 : Comparaison des densités d’information stockée pour les formats vidéo courants.

                                                                                     R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   16
3 . T e r m i n o l o g i e : e x p l i c at i o n s , d é f i n i t i o n s e t i l l u s t r a t i o n s

                                                                Surface occupée                                                                                          Surface occupée
                      Film de rapport 4:3                       par l’image                       Film de rapport 16:9                                                   par l’image
2K                                                              2048 × 1556                                                                                              2048 × 1152
2048 × 1556                                                     (100 %)                                                                                                  (74 %)
1:1.31 (4:3)

2K DCP                                                          1440 × 1080                                                                                              1920 × 1080
2048 × 1080                                                     (70 %)                                                                                                   (94 %)
ca. 17:9

Full HD                                                         1440 × 1080                                                                                              1920 × 1080
1920 × 1080                                                     (75 %)                                                                                                   (100 %)
16:9

Ill. 6 : Comparaison pour les standards 2K, DCP 2K et FullHD des surfaces actives utilisées pour les films d’un rapport 4:3 et 16:9. Les techniques du
film et de la vidéo ont engendré une multitude de formats. La flexibilité de la représentation numérique des images a encore élargi les possibilités
et donc le nombre de standards. Le fait que le cinéma et la télévision aient évolué ces trente dernières années du rapport 4:3 au rapport 16:9 se
répercute sur les standards vidéo courants de Standard Definition (SD) et d’High Definition HD ainsi que sur leur résolution en pixels. Le rapport
de largeur/hauteur en pixels ne concorde souvent plus avec le rapport largeur/hauteur de la représentation. Le chapitre 3.3.4.1 donne plus
­d’informations à ce sujet.
 Dans la technique cinématographique, l’arrivée de la numérisation a entraîné une définition des standards 2K et 4K pour l’image numérisée de
 film. 2K et 4K se rapportent à la surface maximale entre les perforations d’une image de film 35 mm et indiquent 2056 voire environ 4112 pixels
 ­horizontaux. Le film classique de 35 mm, qui s’étend sur 4 perforations, a un rapport de 4:3, d’où la surface de 2056×1536 pixels pour le standard
  2K et de 4112×3072 pour 4K. Les standards de projection numériques modernes pour le cinéma sont appelés 2K DCP et 4K DCP mais se rapportent
  à une image dont le rapport est presque celui du 16:9. Elles mesurent 2056×1080 pixels pour 2K et 4112×2160 pour 4K. Ceci peut créer des confusions
  car les deux options 2K et 4K ne sont pas optimisées pour le même rapport largeur/hauteur. L’illustration 6 montre la problématique en détail.

                                                                                    R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   17
3 . T e r m i n o l o g i e : e x p l i c at i o n s , d é f i n i t i o n s e t i l l u s t r a t i o n s

des éléments carrés («square») constitutifs d’une image                   contient des pixels carrés, la carte graphique devra les
­numérique. Chaque pixel a une valeur colorimétrique ou                   convertir.
 une échelle de gris. Le rapport largeur/hauteur d’une image                      Les techniques du film et de la vidéo ont engendré une
 représentée au moyen de pixels se calcule sur la base de                 multitude de formats. La flexibilité de la représentation
 la totalité des pixels en largeur et de la totalité des pixels en        ­numérique des images a encore élargi les possibilités
 hauteur, divisés par le plus grand commun dénominateur                    et donc le nombre de standards. Le fait que le cinéma et
 des deux nombres.                                                         la ­télévision aient évolué ces trente dernières années du
 Par ex. : «Full HD», largeur : 1920 pixels,                               ­rapport 4:3 au rapport 16:9 se répercute sur les standards
 hauteur : 1080 pixels                                                      vidéo courants de Standard Definition (SD) et d’High
 = 1920/120:1080/120                                                        ­Definition HD ainsi que sur leur résolution en pixels. Le
 = 16:9                                                                      ­rapport de largeur/hauteur en pixels ne concorde souvent
     Certains formats vidéo, lorsqu’ils sont enregistrés sous                 plus avec le rapport largeur/hauteur de la représentation.
 forme de fichier, ne conservent cependant pas le rapport                     Le chapitre 3.3.4.1 donne plus d’informations à ce sujet.
 largeur/hauteur de pixels dans lequel ils sont r­ eprésentés.                    Dans la technique cinématographique, l’arrivée de la
 Par ex. : SD PAL, largeur : 720 pixels, hauteur : 576 p
                                                       ­ ixels                ­numérisation a entraîné une définition des standards 2K
 = 720/144:576/144                                                             et 4K pour l’image numérisée de film. 2K et 4K se rapportent
 = 5:4                                                                         à la surface maximale entre les perforations d’une image
 Le rapport largeur/hauteur de représentation est 4:3.                    de film 35 mm et indiquent 2056 voire environ 4112 pixels
                                                                          horizontaux. Le film classique de 35 mm, qui s’étend
     Dans ce cas, on parle de pixels rectangulaires («non-                     sur 4 perforations, a un rapport de 4:3, d’où la surface de
square»), car la représentation doit étaler les pixels horizon­                2056×1536 pixels pour le standard 2K et de 4112×3072 pour
talement, pour passer du format 5:4 à la représentation de                     4K. Les standards de projection numériques modernes pour
rapport 4:3. L’étendue de l’allongement est dans le cas du                le cinéma sont appelés 2K DCP et 4K DCP mais se rapportent
SD PAL de 6,66 %. La densité d’information stockée dans                   à une image dont le rapport est presque celui du 16:9. Elles
l’image reste la même, les pixels ne sont cependant carrés,               mesurent 2056×1080 pixels pour 2K et 4112×2160 pour 4K.
mais rectangulaires.                                                      Ceci peut créer des confusions car les deux options 2K
     Si ce type de représentation est utilisé pour le SD PAL,             et 4K ne sont pas optimisées pour le même rapport largeur/
c’est que ce dernier trouve son origine dans la technique                 hauteur. L’illustration no 6 montre cette problématique en
­vidéo classique. Pour les formats vidéo HD, c’est une autre              détail.
 façon d’économiser de l’information, soit une forme de                           Un exemple équivalent existe dans la technique cinéma­
 compression.                                                             tographique classique. L’image cinémascope extrêmement
     Tous les projecteurs et moniteurs d’usage courant                    large, de rapport 1:2,35, est compressée optiquement par
 ­aujourd’hui représentent en principe toujours les images                anamorphose sur la pellicule du film de 35 mm, originelle­
  numériques au moyen de pixels rectangulaires. Si le fichier             ment prévu pour les images de rapport 4:3. Elle prend la

                                                                                R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   18
3 . T e r m i n o l o g i e : e x p l i c at i o n s , d é f i n i t i o n s e t i l l u s t r a t i o n s

                          Fichier                                                 Affichage
SD Pal

                                                        Pixels carrés                                                         Pixels rectangulaires

                          Rapport largeur/hauteur 5:4                             Rapport largeur/hauteur 4:3
                          720 × 576 pixels                                        720 × 576 pixels

                          Fichier                                                 Affichage
HDV

                                                        Pixels carrés                                                                   Pixels rectangulaires

                          4:3                                                     Rapport largeur/hauteur 16:9
                          1440 × 1080 pixels                                      1440 × 1080 pixels

                          Copie de film                                           Projection
Cinémascope

                          Rapport largeur/hauteur 1:1,175                         Rapport largeur/hauteur 1:2,35

                                                                                                                   Reproduction à travers l’objectif
                                                                                                                   anamorphoseur utilisé pour les
                                                                                                                   films dans un format Cinémascope

Ill. 7 : Représentation de pixels carrés et rectangulaires, et de leurs équivalents dans la technique cinématographique classique.

                                                                                    R e c o m m a n d a t i o n s M e m o r i a v L’archivage numérique des films et vidéos  Version 1.1 Sept. 2017   19
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