L'esprit de famille au coeur de la rhumatologie - The Journal of ...
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Automne 2017 • volume 27, numéro 3 Le Journal de la Société canadienne de rhumatologie Un regard sur : l'esprit de famille au cœur de la rhumatologie Éditorial • Sortez et élargissez vos horizons Hommage boréal Prix, nominations et distinctions • Dix choses les plus surprenantes au sujet des mariages • Des honneurs pour les Drs Abraham Chaiton, entre rhumatologues selon les Drs Jane Purvis et Peter Dent, Gillian Hawker et Ronald Laxer Fred Doris • La famille Rohekar : les jumelles rhumatologues Qu'est-ce que la SCR fait pour vous? • La famille Shojania : les frères rhumatologues • Nouvelles du Comité des thérapeutiques • Lignes directrices 2017 de Rai et Sekhon pour Des nouvelles de l'ICORA maintenir les tracas conjugaux en rémission • Les prix ICORA 2017 • Le « rhumato-couple » : les Drs Marguerite Stolar et Michael Ramsden Arthroscope • Trois (!) générations de rhumatologues, seulement • DPC pour rhumatologues débordés en Argentine Apprentissage clinique efficace et efficient : • Du bruit des sabots d'un cheval à ceux d'un zèbre : peut-on cumuler des crédits du programme mon père, le rhumatologue de MDC avec un apprentissage en temps réel? • Pourquoi ai-je choisi de faire une place à la rhumatologie • Prise en charge de l'arthrite juvénile idiopathique dans les pays en développement Articulons nos pensées • La présence canadienne en rhumatologie • Résultats du sondage sur les communications de la SCR au Népal Nouvelles régionales In Memoriam • Des nouvelles en provenance des territoires du Yukon • Hommage au Dr Jerry Tenenbaum et Nord-Ouest Le JSCR est en ligne! Visitez notre site Web au www.craj.ca.
Programme de soutien complet qui aide vos patients à prendre en charge leur traitement par XELJANZ Pr MD Accès Ressources Guichet uniq Services de transition Ressources mue Quote-part Plans de bien ultilingues Accès pour des raisons relatifs au s -être humanitaires tyle de vie Polyarthrite rhumatoïde inistratif Soutien Soutien adm us des progrès nd Comptes re es patients Éducation d Conçu pour contribuer au soutien de vos patients atteints 1-855-XEL-EXEL (1-855-935-3935) de polyarthrite rhumatoïde XELJANZ (tofacitinib), pris en association avec du méthotrexate (MTX), est indiqué pour atténuer les signes et les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde chez les adultes atteints de polyarthrite rhumatoïde évolutive modérée ou grave qui ont eu une réponse insatisfaisante au MTX. En cas d’intolérance au MTX, les médecins peuvent envisager l’utilisation de XELJANZ en monothérapie. Il n’est pas recommandé d’utiliser XELJANZ en association avec des antirhumatismaux modificateurs de la maladie (ARMM) biologiques ou des immunosuppresseurs puissants comme l’azathioprine et la cyclosporine. Veuillez consulter la monographie du produit à l’adresse http://pfizer.ca/pm/fr/XELJANZ.pdf pour connaître les contre-indications, les mises en garde, les précautions, les effets indésirables, les interactions, la posologie et les conditions relatives à l’usage clinique. Vous pouvez également obtenir la monographie en composant le 1-800-463-6001.
ÉDITORIAL Sortez et élargissez vos horizons Par Philip A. Baer, MDCM, FRCPC, FACR « Chaque personne que vous rencontrez sait quelque chose que vous ignorez. » [traduction] – Émission télévisée Bill Nye, the Science Guy S elon l'American College of Rheumatology (ACR), les La rencontre s'est déroulée rhumatologues sont les médecins spécialistes les plus sous le thème de l'inno- heureux. Et aux dires de mes contacts dans l'industrie, vation, et l'AMC avait fait il s'agit de personnes qui sont agréables à côtoyer, qui font appel à des conférenciers preuve de respect mutuel et qui travaillent facilement avec du monde des arts et de les autres (cela étant dit, je sais bien que les rhumatologues la technologie dont le par- débitent peut-être le même genre de banalités aux autres spé- cours et les réalisations cialistes qu'ils rencontrent!). Au sein de nos clubs de lecture étaient susceptibles d'ins- et lors de nos conférences en milieu hospitalier, nous sommes pirer les participants. La souvent perçus comme de super diagnosticiens, capables d'élu- rhumatologie pouvait tirer cider les cas difficiles qui s'accompagnent d'une multitude de Les Drs Gillian Hawker et Philip Baer à parti des divers sujets abor- la 150e édition de l'assemblée de l'AMC. symptômes mystérieux et que nos collègues omnipraticiens et dés, qui allaient de l'impres- spécialistes n'ont pas réussi à expliquer. sion 3D d'attelles pour doigt (Julielynn Wong, M.D.) à la danse Pourtant, nous avons beaucoup à apprendre des autres mé- professionnelle avec une prothèse de pied (Jacques Poulin- decins et professionnels de la santé. Bon nombre des activités Denis). Nous avons discuté des régimes d'assurance-médica- d'apprentissage les plus mémorables auxquelles j'ai participé ments, de l'intimidation et de l'épuisement professionnel au récemment étaient axées sur l'interdisciplinarité. Les princi- sein des professions médicales, de la crise des opioïdes ainsi pales maladies que nous traitons nous amènent naturellement que l'aide médicale à mourir. Récemment, on a beaucoup parlé à interagir avec des ophtalmologistes, des dermatologues et des de l'aide à mourir dans les médias ontariens lorsqu'elle a été gastro-entérologues. Ces derniers, qui nous ont déjà remerciés accordée à un patient de l'Ontario atteint d'arthrose doulou- d'un ton taquin de les avoir éclairés durant la vague de gastro- reuse; il s'agit donc d'un dossier dans lequel les rhumatologues pathies attribuables aux anti-inflammatoires non stéroïdiens pourraient devoir intervenir avant longtemps1. (AINS), nous parlent depuis peu de maladie inflammatoire chro- Le clou de l'événement pour moi a été la soirée de remise nique de l'intestin et de microbiome intestinal. Et maintenant des prix de l'AMC. On danse peut-être davantage aux galas que les maladies cardiovasculaires représentent la principale de l'Ontario Rheumatology Association (ORA) et de la SCR, mais cause de décès chez nos patients, il serait peut-être utile que les lauréats des prix de l'AMC, qu'ils soient étudiants en méde- nous commencions à échanger davantage avec les cardiologues. cine ou médecins chevronnés, volent la vedette. Ces lauréats Toutes ces interactions favorisent l'échange, l'enseignement et comptaient, entre autres, un étudiant en médecine qui a lancé l'apprentissage pour le bien de nos patients actuels et futurs. le projet Zombies Hungry for Organ Donations ainsi que des pion- Malgré les difficultés, il faut se tenir au courant des avancées niers de l'aide médicale à mourir, du traitement de l'infection en rhumatologie et des affections qui accompagnent les mala- par le VIH, des soins intensifs en milieu militaire, du dépistage dies rhumatismales, mais il est aussi très important d'échanger prénatal et de la chirurgie de la main sur patient éveillé. Je suis sur d'autres sujets avec des collègues d'autres disciplines médi- fier d'avoir été présent lorsqu'une des nôtres, la Dre Gillian cales. En tant que médecins et professionnels paramédicaux, Hawker, a reçu le prix May Cohen pour femmes mentors décer- nous jonglons tous avec des contraintes fiscales, des exigences né par l'AMC (voir la photo provenant de l'AMC). croissantes de la part des patients et des organismes de régle- La rhumatologie représente une spécialité et une carrière mentation, le désir de satisfaction professionnelle et l'équilibre hors du commun, mais il y a aussi de nombreuses percées travail-vie. Je me suis souvenu de cela alors que j'ai eu le privilège intéressantes à explorer dans les autres disciplines médicales. d'être invité, comme délégué de l'Ontario, à la 150e édition de N'hésitez donc pas à sortir et à élargir vos horizons! l'Assemblée annuelle et Conseil général de l'Association médi- Référence : cale canadienne (AMC) à Québec en août 2017. Sur les quelque 1. Hasham, Alyshah (2017, 10 août) « Woman at centre of Ontario assisted death case dies ». 500 participants, nous étions seulement quatre rhumatologues, Toronto Star, sur le site TheStar.com. Consulté le 22 septembre 2017. awww.thestar.com/ news/crime/2017/08/10/woman-at-centre-of-ontario-assisted-death-case-dies.html et j'ai eu la chance de croiser deux de mes trois collègues. J'ai été étonné par l'énergie et le dynamisme des médecins ca- Philip A. Baer, MDCM, FRCPC, FACR nadiens ainsi que par la compétence des collègues plus jeunes. Rédacteur en chef du JSCR, Scarborough (Ontario) JSCR 2017 • volume 27, numéro 3 3
COMITÉ DE RÉDACTION DE LA SCR Énoncé de mission. La mission du Journal de la Société canadienne de rhumatologie (JSCR) est de promouvoir l’échange d’information et d’opinions au sein de la collectivité des rhumatologues du Canada. RÉDACTEUR EN CHEF MEMBRES Stephanie Keeling, Sylvie Ouellette, Philip A. Baer, Cheryl Barnabe, M.D., M. Sc., FRCPC M.D., FRCPC MDCM, FRCPC, FACR M.D., FRCPC, M. Sc. Professeure agrégée Professeure adjointe, Président, Professeure agrégée, de médecine, Université Dalhousie Association médicale Université de Calgary Université de l’Aberta Professeure adjointe de l’Ontario (AMO), Calgary (Alberta) Edmonton (Alberta) d'enseignement clinique, Section de rhumatologie Université Memorial Scarborough (Ontario) Shirley Chow, Deborah Levy, L'Hôpital de Moncton M.D., FRCPC, M. Sc. (QIPS) M.D., MS, FRCPC Moncton (Nouveau-Brunswick) CONSEIL D'ADMINISTRATION Professeure adjointe, Professeure agrégée, DE LA SCR Division de rhumatologie, Université de Toronto Jacqueline C. Stewart, Université de Toronto Membre de l'équipe B. Sc. (Hons.), B. Éd., M.D., FRCPC Joanne Homik, de recherche, Professeure adjointe M.D., M. Sc., FRCPC Toronto (Ontario) Child Health Evaluative Sciences d'enseignement clinique, Présidente, Research Institute Département de médecine, Derek Haaland, Société canadienne de Toronto (Ontario) Université de la C.-B. M.D., M. Sc., FRCPC rhumatologie Rhumatologue, Professeur adjoint Professeure agrégée Bindu Nair, Hôpital régional de Penticton d’enseignement clinique, de médecine, M.D., FRCPC Penticton (Colombie- Divisions d'immunologie Université de l'Alberta Professeur agrégé, Britannique) clinique, d'allergies et de Edmonton (Alberta) Division de rhumatologie, rhumatologie, Vandana Ahluwalia, Université McMaster Université de la Saskatchewan Carter Thorne, M.D., FRCPC Shanty Bay (Ontario) Saskatoon (Saskatchewan) M.D., FRCPC, FACP Vice-présidente, Directeur médical, Société canadienne de The Arthritis Program rhumatologie Chef, Division de rhumatologie, Directrice générale Centre régional de santé de rhumatologie, de Southlake William Osler Health Centre Newmarket (Ontario) Brampton (Ontario) Cory Baillie, M.D., FRCPC Président sortant, Société canadienne de rhumatologie Professeur adjoint, Le JSCR est en ligne! Visitez le www.craj.ca Université du Manitoba et selectionnez l'onglet « Français ». Winnipeg (Manitoba) Code d'accès : craj Le comité éditorial procède, en toute indépendance, à la relecture et à la vérification des articles qui apparaissent dans cette publication et est responsable de leur exactitude. Les annonceurs publicitaires n’exercent aucune influence sur la sélection ou le contenu du matériel publié. ÉQUIPE DE PUBLICATION Paul F. Brand Jyoti Patel Donna Graham Mélissa Drouin Directeur de la publication Rédactrice en chef Responsable de la production Services financiers Russell Krackovitch Catherine de Grandmont Dan Oldfield Robert E. Passaretti Directeur du contenu éditorial, Rédactrice-réviseure, version française Responsable du design Éditeur Division des projets personnalisés © STA HealthCare Communications inc., 2017. Tous droits réservés. Le JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE RHUMATOLOGIE est publié par STA HealthCare Communications inc., Pointe-Claire (Québec). Le contenu de cette publication ne peut être reproduit, conservé dans un système infor- matique ou distribué de quelque façon que ce soit (électronique, mécanique, photocopiée, enregistrée ou autre) sans l’autorisation écrite de l’éditeur. Ce journal est publié tous les trois mois. No de poste-publications : 40063348. Port payé à Saint-Laurent (Québec). Date de publication : septembre 2017. Les opinions exprimées dans cette publication sont celles des rédacteurs et des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les points de vue et les opinions de STA HealthCare Communications inc. ou de la Société canadienne de rhumatologie. Le JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE RHUMATOLOGIE sélectionnent des auteurs qui sont reconnus dans leur domaine. Le JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE RHUMATOLOGIE ne peut garantir l'expertise d'un auteur dans un domaine particulier et n'est pas non plus responsable des déclarations de ces auteurs. Il est recom- mandé aux médecins de procéder à une évaluation de l’état de leurs patients avant de procéder à tout acte médical suggéré par les auteurs ou les membres du comité éditorial et de consulter la monographie de produit officielle avant de poser tout diagnostic ou de procéder à une intervention fondée sur les suggestions émises dans cette publication. Prière d’adresser toute correspondance au JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE RHUMATOLOGIE, 6500 route Transcanadienne, bureau 310, Pointe-Claire (Québec) H9R 0A5. 4 JSCR 2017 • volume 27, numéro 3
PRIX, NOMINATIONS ET DISTINCTIONS L e Dr Abraham Chaiton a reçu le Prix du rhumatologue en milieu communautaire pour 2017, décerné par la Division de rhumatologie de l’Université de Toronto. Le prix a été remis au Dr Chaiton à l’occasion de la Journée de recherche Ogryzlo annuelle. Cette année, le Dr Chaiton a été choisi comme le rhumatologue en milieu communautaire de la région du Grand Toronto ayant apporté la plus remarquable contribution au domaine de la rhumatologie, tant au niveau communautaire que régional, de même qu’à la communauté univer- sitaire de l’Université de Toronto. Le Dr Chaiton a remercié ses collègues de l'Hôpital Sunnybrook et les membres de la SURC d'avoir soute- nu sa passion pour l’application de l’échographie au point de service dans les soins aux patients, l’enseigne- ment et la recherche. Il participe actuellement, avec le Comité des spécialités du Collègue royal, à l’élaboration d’un programme conduisant à un diplôme universitaire en échographie neuromusculosquelettique au point de service, en plus de préparer un atelier sur les procédures échoguidées en vue de l'assemblée annuelle de la SCR. Les répercussions de l’enseignement de l’échographie à plus de 250 rhumatologues ont conduit à l’ajout de cette formation à de nombreux programmes de formation postdoctoraux. Le Dr Chaiton prévoit que l’échographie au point de service sera bientôt intégrée à la pratique quotidienne de la rhumatologie. Le parcours du Dr Chaiton lui a permis d'exercer une influence tangible dans l’amélioration de la prestation des soins rhumatologiques. L e 30 juin 2017, le Dr Peter Dent et 99 nouveaux membres ont été investis de l'Ordre du Canada. La lettre d'investiture du Dr Dent indique que l'honneur lui est conféré « pour sa contribution à l’amélioration de la santé des enfants dans le cadre des rôles qu’il occupe relativement à l’éducation médicale, à l’administration hospitalière et au service communautaire ». Le Dr Dent est professeur émérite en pédiatrie à l'Université McMaster. Il a effectué ses études en rhumatologie et en immunologie à l'Université du Minnesota, après quoi il s'est joint à la Faculté de pédiatrie de l'Université McMaster en 1968 à titre de chercheur de carrière. Il a été directeur du Département de pédiatrie, puis directeur de la recherche des hôpitaux Chedoke-McMaster avant d'être nommé vice-doyen associé (Services cliniques) de la Faculté des sciences de la santé de l'Université McMaster. Il a également exercé ses fonctions de rhumatologue-immunologue pour enfants jusqu'à son départ à la retraite, en 2017. Il a joué un rôle prépondérant dans l'établissement de l'Hôpital pour enfants McMaster et de la Maison Ronald McDonald d'Hamilton ainsi que dans la création de la sous-spécialité de rhumatologie pédiatrique par l'American Board of Pediatrics. En 1985, il a mis sur pied le serveur de liste de diffusion en rhumatologie pédiatrique. Il a été nommé maître de l'American College of Rheumatology en 2004. En 2012, il a reçu la récompense la plus prestigieuse de la Société canadienne de pédiatrie, le Prix Alan Ross, qui est décerné en hommage à l’excellence d’une vie dans les domaines de la recherche, de l’enseignement, des soins et de la défense des intérêts en pédiatrie. L a Dre Gillian Hawker a reçu le Prix May Cohen pour femmes mentors décerné par l'Association médicale canadienne (AMC) lors de l'assemblée annuelle de l'association en août 2017. Ce prix est remis à une femme médecin qui a fait preuve d’un mentorat exceptionnel en encourageant, favorisant et appuyant ses protégés pour faire avancer leur carrière et perfectionner leurs compétences en leadership; en contribuant au succès de ses protégés en les faisant profiter de sa perspicacité, de ses points de vue, de ses connaissances et de ses relations; et en servant de modèle en médecine. Tout au long de sa carrière de rhumatologue, de clinicienne-chercheuse et de leader en médecine à l'Université de Toronto, elle a eu le plaisir d'agir, tant officiellement qu'officieusement, comme mentor auprès de nombreuses personnes de grand talent qui travaillent en médecine musculosquelettique. Assister à la réussite de ses protégés, tant dans leur vie personnelle que dans leurs études, est pour elle un honneur et une joie. J 'ai eu la grande joie de recevoir le prix Dafna Gladman 2017. C'est un immense honneur de voir mon nom associé à un si grand nom dans le domaine de la rhumatologie. Une des importantes contributions de Dafna à la Division de rhumatologie de l’Université de Toronto a été le programme de formation en rhumato- logie, qu’elle a dirigé pendant de nombreuses années. J’aime à penser que ce prix est, au moins partiellement, une reconnaissance à l'égard de ma propre participation à la formation des chercheurs en rhumatologie pédiatrique, qui a constitué l’aspect le plus gratifiant de ma carrière. Le prix Dafna Gladman a été créé par l'Université de Toronto en 2004 pour reconnaître le dévouement et l'engagement de la Dre Gladman envers le mentorat, le counselling et la médecine universitaire. - Dr Ronald Laxer JSCR 2017 • volume 27, numéro 3 5
QU'EST-CE QUE LA SCR FAIT POUR VOUS? Nouvelles du Comité des thérapeutiques Par Mary-Ann Fitzcharles, M.D., FRCPC L es traitements pharmacologiques sont la clé de voûte de d’assurances de per- la prise en charge des maladies rhumatismales, et jamais sonnes (ACCAP), des les rhumatologues n'ont eu autant d'options thérapeu- critères universels tiques à leur disposition. Il va donc sans dire que l'accès à un tel d'accès aux produits arsenal pose des défis aux praticiens. Le Comité des thérapeu- biologiques dans le tiques de la SCR aide les rhumatologues à y voir plus clair en traitement de la PR leur offrant de l'information à jour sur une foule de questions ont été définis et acceptés par tous les assureurs privés du relatives aux médicaments, comme la disponibilité, l'accès et les Canada associés à l'ACCAP, ce qui représente tout un exploit mises en garde, et même des données nouvelles qui auraient pu lorsqu'on sait qu'il n'y avait encore eu aucune entente nationale échapper aux médecins occupés. En harmonie avec la mission du genre visant un médicament ou une maladie. Malgré cette de la SCR, laquelle consiste à « offrir les meilleurs services et le grande première, l'accès aux produits biologiques n'est toujours meilleur soutien à ses membres afin que ces derniers puissent pas uniforme dans l'ensemble du pays, car les provinces n'ont offrir les meilleurs soins possible à leurs patients », le Comité des pas toutes les mêmes critères. Il reste encore beaucoup à faire. thérapeutiques offre un mécanisme de surveillance additionnel Nous avons également travaillé à préparer des énoncés de ou un filet de sécurité aux membres de la SCR. Nous avons la position à utiliser lorsque surviennent des litiges susceptibles chance de compter parmi les membres des experts mondiaux d'avoir des répercussions sur les soins offerts aux patients. dans toutes les sous-spécialités en rhumatologie, et nous Depuis 2015, la SCR a publié des énoncés de position sur la sommes reconnaissants de pouvoir faire appel à eux lorsque marijuana à usage médical, les produits biologiques ultérieurs nous en ressentons le besoin. Voici un aperçu de quelques acti- (avec une attention particulière au respect de la décision du vités et réalisations du Comité des thérapeutiques au cours de rhumatologue traitant) et l'usage des opioïdes, ce dernier reflé- la dernière année. tant l'adhésion aux principes contenus dans les lignes direc- Il y a eu un problème de rupture de stock de méthotrexate trices nationales 2017 sur la prescription d’opioïdes, tout en injectable cette année, lequel est maintenant résolu, et le Comité insistant sur l'importance de soigner tous les aspects de la santé a publié de l'information sur le site Web de la SCR afin de tenir du patient en collaboration avec les autres médecins traitants. les membres au courant de la situation. Depuis lors, nous avons Nous prévoyons que nous devrons mettre à jour notre énoncé de mis au point un processus normalisé relativement aux pénuries position sur la marijuana à usage médical à la lumière de la tem- de médicaments afin de nous assurer que tous les membres pête médiatique soulevée par la légalisation de cette substance. sont informés de la situation et de collaborer avec les interve- Nous aimons collaborer avec les organismes de patients qui nants visés afin de trouver des solutions de rechange, le cas sont nos partenaires et nous avons assisté au Symposium sur échéant. Grâce à la pression exercée par l'Association médicale la douleur organisé en mai par La Société de l’arthrite, qui a canadienne (AMC) sur le gouvernement, une nouvelle régle- présenté son ambitieux projet visant à élaborer une stratégie mentation rend obligatoire la déclaration des pénuries de canadienne de prise en charge de la douleur en collaboration médicaments sur un nouveau site Web (www.penuriesdemedica- avec les gouvernements, les patients et les professionnels de la mentscanada.ca). Heureusement, nous ne prévoyons pas d'autres santé. Nous étions bien représentés à cette occasion et nous pénuries de médicaments dans un proche avenir. nous sommes engagés à participer activement au projet. Nous avons entrepris un travail important et ambitieux afin d'uniformiser l'accès aux produits biologiques pour le traite- Mary-Ann Fitzcharles, M.D., FRCPC ment de la polyarthrite rhumatoïde (PR) dans l'ensemble du Professeure agrégée de médecine, Canada, Les Drs Jane Purvis et Carter Thorne dirigent le projet. Centre universitaire de santé McGill Sous l'égide de l'Association canadienne des compagnies Montréal (Québec) 6 JSCR 2017 • volume 27, numéro 3
DES NOUVELLES DE L'ICORA Les prix ICORA 2017 Par Janet Pope, M.D., MPH, FRCPC L ’Initiative canadienne pour des résultats en soins rhuma- tologiques (ICORA) a organisé en mars son 10e concours de bourses et a reçu cette année 34 demandes, un record. La mission de l’ICORA, en tant qu’organisme subvention- naire unique, est d’améliorer les soins dispensés aux Cana- diens atteints de maladies rhumatismales. À cet effet, l’ICORA accorde des bourses à des scientifiques dont les travaux de recherche aident à faire avancer nos connaissances et notre compréhension des maladies rhumatismales et qui, autrement, Remise de bourses 2017 de l'ICORA pourraient ne pas être admissibles à d’autres sources de finan- Aspirin Patterns of Use and Adherence for Prevention of Pre-eclampsia in cement approuvé par les pairs. Systemic Lupus Erythematosus (SLE) Pregnancies1 Plus précisément, le programme de bourses de l’ICORA ap- Investigatrice principale : Dre Evelyne Vinet Prix : 83 000 $ puie des projets durables qui contribuent à promouvoir l'un Raising Awareness of the Under-Recognized Burden of Psoriatic Disease1 de ses trois thèmes centraux : sensibilisation/défense des inté- Investigatrices principales : Dres Lihi Eder et Karen Tu rêts/enseignement, accès rapide pour les patients souffrant de Prix : 119 024 $ maladies rhumatismales, équipes de soins multidisciplinaires. The Scleroderma Support group Leader Education (SSLED) Program Feasibility Trial: A Scleroderma Patient-centered Intervention Network (SPIN) Project1 Félicitations à tous les bénéficiaires d’une bourse 2017! Investigateurs principaux : Drs Brett D. Thombs et Marie Hudson L’ICORA a subventionné trois bourses d’un an et cinq bourses Prix : 75 000 $ de deux ans, pour un total d’un peu plus de 749 000 $. Ce Bringing Patients and Therapies Together Sooner: Building Clinical Trial Capacity fut un cycle très concurrentiel. Les sujets proposés pour les in Myositis to Facilitate Early Access to Treatments and Improved Outcomes2 Investigatrice principale : Dre Marie Hudson bourses de l’ICORA étaient très larges, avec de nombreuses Prix : 119 300 $ idées uniques. Nous adressons nos remerciements particuliers Referral to Rheumatologists by Physiotherapists to Enhance Access to Care: à nos commanditaires. Ability and Acceptability2 Investigatrices principales : Dres Debbie Feldman, Sasha Bernatsky et Nous remercions tout spécialement le Dr Paul Fortin pour Linda Woodhouse sa contribution à l’ICORA à titre de président du comité Prix : 117 160 $ d’examen. Le Dr Fortin occupait les fonctions de président Self-assessment Triage in Inflammatory Arthritis: A Pilot Study2 Investigateurs principaux : Drs Mary Bell et Barry Koehler depuis 2015 et a apporté une orientation et des directives Prix : 70 000 $ précieuses au processus d’examen. Nous souhaitons la bienve- A Multi-disciplinary, Community-based Group Intervention for Fibromyalgia: nue à la Dre Marie Hudson, la nouvelle présidente du comité A Pilot Randomized Controlled Trial3 d’examen. Investigatrices principales : Dres Michelle Teo et Nelly Oelke Prix : 91 231 $ Pilot Study of Mindfulness-based Stress Reduction (MBSR) in Patients with Rheumatoid Arthritis (RA) That Still Screen Depressed using the Centre for Janet Pope, M.D., MPH, FRCPC Epidemiologic Studies-Depression (CES-D) Questionnaire, Despite Adequate Control of Systemic and Joint Inflammation3 Professeure de médecine, Investigateurs principaux : Drs Gilles Boire, Patricia Dobkin et Chef de la Division de rhumatologie, Isabelle Gaboury Prix : 75 000 $ Département de médicine, St. Joseph's Health Care, Aspects fondamentaux : 1. Sensibilisation/défense des intérêts/enseignement; 2. Accès rapide pour les Université Western, patients atteints de maladies rhumatismaless; 3. Équipes de soins multidisciplinaires London (Ontario) JSCR 2017 • volume 27, numéro 3 7
HOMMAGE BORÉAL Dix choses les plus surprenantes au sujet des mariages entre rhumatologues selon les Drs Jane Purvis et Fred Doris Par Fred Doris, M.D., FRCPC et Jane Purvis, M.D., FRCPC N ous avons sauté sur l’occasion d’écrire cette diminué depuis, et il ne reste que nous deux. Nous avons eu chronique pour le Journal de la Société canadienne des défis à relever lorsque nous avons commencé, notam- de rhumatologie (JSCR). Il s'agit pour nous d'une ment le fait de devoir partager les périodes de garde 2/8 belle occasion de recruter des collègues. Une demande en de médecine interne pendant des années et de devoir faire mariage et un partage d’emploi avec une autre rhumato- nos tournées d’hôpital accompagnés de nos enfants en bas logue en raison d’un congé de maternité ont motivé Jane à âge. Aujourd’hui, les périodes de garde sont terminées et s'installer à Peterborough au début des années 1990 pour nos enfants sont des adultes qui étudient à l’université. devenir notre cinquième rhumatologue en milieu commu- Du fait de ce partage d’emploi initial, nous avons exercé nautaire. Malheureusement, le nombre de rhumatologues a dans des bâtiments différents, et c’est encore le cas aujour- d’hui. Même si nos patients se ressemblent beaucoup, nos styles de pratique sont plutôt différents. Nous sommes tous deux spécialisés dans les maladies rhumatismales inflam- matoires, mais d'aucuns seraient surpris de la sous-repré- sentation ou de la surreprésentation de certains diagnos- tics entre nos deux pratiques. Nous apprécions tous deux notre autonomie, qui nous a permis de mettre sur pied un cabinet qui est à la fois agréable sur le plan esthétique et pratique quant à son lieu géographique. Il faut quand même avouer qu’à Peterborough, tout est à une distance de cinq minutes. Appelez-nous ou venez nous voir! Cette communauté médicale regroupe tout ce dont vous avez besoin pour exercer la rhumatologie dans un style qui vous convient. De plus, le coût de la vie est abordable, la nature est toute proche et les déplacements n'excèdent pas dix minutes. Les dix choses les plus surprenantes au sujet des mariages entre rhumatologues 1. Après le travail, la réponse à l'habituelle question « Comment s'est passée ta journée? » est généralement brève. Elle tient en quelques mots, mais il est quand 8 JSCR 2017 • volume 27, numéro 3
Les Drs Jane Purvis et Fred Doris. même possible d’obtenir très rapidement une sein de la communauté médicale ou de l’Ontario deuxième opinion. Medical Association. (Fred : Merci Jane.) 2. Chacun a son centre d'excellence. L’un de nous gère 8. Lorsque l'un se plaint de douleurs (généralement auto- les consultations de patients hospitalisés. L’autre infligées), l'autre ne manifeste aucune sympathie. organise des cliniques satellites dans les petites villes 9. Il faut tirer à pile ou face pour déterminer qui assistera avoisinantes et est au cœur de la politique médicale. au prochain forum sur l’arthrite en milieu communau- 3. Il faut toujours déterminer à qui des deux sont taire de La Société de l’arthrite. (Fred : Merci Jane – destinés les « résultats critiques » que LifeLabs veut tout comme la fois où tu avais accepté d'être de garde nous transmettre après les heures de bureau. lorsqu'on s'est rencontrés pour la première fois au tout 4. Voyager signifie généralement voyager ensemble. Qui début de notre spécialisation en rhumatologie.) assure alors les consultations en rhumatologie? 10. Et pour finir... Nous recevons DEUX exemplaires du 5. Club de lecture : c'est n’importe où, n’importe quand! JSCR. 6. Il est possible d'échanger des blagues d’initiés, comme Jane Purvis, M.D., FRCPC des plaques d’immatriculation personnalisées sur Présidente, Comité de la main-d’œuvre lesquelles on peut lire « HLA B27 ». Présidente sortante, 7. Des nouvelles! Des potins! Je ne dîne pas à la cafétéria Ontario Rheumatology Association (ORA) de l’hôpital et je ne travaille pas au bloc opératoire. Rhumatologue, Peterborough (Ontario) En tant que rhumatologue exerçant en solo, ayant comme seul collègue l'administrateur du cabinet, Fred Doris, M.D., FRCPC Fred ne saurait jamais ce qui se passe réellement au Rhumatologue, Peterborough (Ontario) JSCR 2017 • volume 27, numéro 3 9
HOMMAGE BORÉAL La famille Rohekar : les jumelles rhumatologues Par Gina Rohekar, M.D., FRCPC et Sherry Rohekar, M.D., FRCPC M a sœur Sherry et moi sommes non seulement Je crois qu'il y a probablement plus d'avantages que d'in- toutes deux rhumatologues, nous sommes égale- convénients à avoir un membre de sa famille également en ment de vraies jumelles. Il n'est donc pas étonnant rhumatologie. J'ai ainsi quelqu'un à qui parler de mes idées, que cela crée de la confusion chez les patients, les résidents auprès de qui je peux me défouler et qui ne me jugera pas et les autres médecins. Et pour compliquer encore plus les si je me conduis accidentellement en imbécile. Cependant, choses, nous travaillons toutes les deux dans le même centre il y a aussi certains inconvénients, car nous pensons pres- universitaire, le St. Joseph’s Health Care de London (Univer- que constamment à la rhumatologie; nous pouvons donc sité de Western Ontario). Lorsque, inévitablement, des gens aisément nous perdre dans nos conversations et nos pen- me demandent comment nous distinguer, je leur réponds sées professionnelles et oublier les autres choses de la vie. en plaisantant (ou non) que je suis la « bonne jumelle ». En bref, il peut être difficile de « décrocher ». Puisque j'ai passé toute ma carrière avec ma collègue monozygote, j'ignore s'il aurait été préférable que nous n'ayons pas suivi le même parcours. Mais je crois que nous sommes toutes les deux heureuses d'être à la fois sœurs et collègues. En fait, je dois m'assurer que Sherry est heureuse de tra- vailler avec moi – qui sait, je pourrais un jour avoir besoin d'un de ses reins! Et je profite d'un avantage que la plupart des autres familles de rhumatologues n'ont pas : comme Sherry et moi nous ressem- blons beaucoup, si un patient m'aborde à l'improviste (par exemple, à l'épicerie) pour me poser des questions, je peux toujours prétendre qu'il se trompe de médecin et Pouvez-vous deviner qui est qui? m'enfuir! Sherry et moi avons suivi le même parcours professionnel : nous étions dans la même classe à l'école de médecine (où Gina Rohekar, M.D., FRCPC, la Dre Janet Pope nous avait prédit, à chacune séparément, Professeure agrégée, une carrière en rhumatologie) et ensemble durant notre Université Western programme de résidence et notre spécialisation en rhuma- London (Ontario) tologie, et nous avons fini par exercer toutes les deux au même centre. Rien de tout cela n'était prévu; les choses se Sherry Rohekar, M.D., FRCPC, sont passées ainsi et, heureusement, nous nous entendons Professeure agrégée, très bien. Je me suis sans doute habituée à avoir Sherry à Université Western mes côtés! Après tout, nous avons commencé notre vie dans London (Ontario) le même utérus. 10 JSCR 2017 • volume 27, numéro 3
La famille Shojania : les frères rhumatologues Par Kam Shojania, M.D., FRCPC et Nima Shojania, M.D., FRCPC T ous les Shojania de ce monde ont des liens de pa- renté. Nous avons tous les cheveux frisés et la même apparence un tantinet négligée et nous dansons tous en faisant les mêmes mouvements saccadés. En Amé- rique du Nord, un certain nombre de membres de la famille Shojania sont médecins. Notre père Nasser, par exemple, est un dermatopathologiste aujourd'hui à la retraite qui Crédit photo : Alexander Shojania vit à Victoria (Colombie-Britannique). Il ne faut donc pas s'étonner que deux des trois frères Shojania soient eux aussi devenus médecins. Le troisième, Keyvan, est avocat; lorsqu'on lui demande pourquoi il a choisi le droit plu- tôt que la médecine, comme le veut la tradition familiale, Les Drs Kam et Nima Shojania à l'occasion de la réunion de famille de 2017. Keyvan répond qu'il l'a fait parce qu'il « voulait aider les gens ». Notre mère, Mitra, a été quelque peu déçue d'ap- beaucoup appris de Barry et de sa femme Mary, tant sur le prendre que deux de ses fils voulaient devenir rhuma- plan professionnel que sur celui de la conciliation travail-vie. tologues, car elle aurait préféré qu'au moins l'un d'eux Lorsque des patients déménagent de Kelowna à Vancouver devienne cardiologue ou chirurgien plasticien. Cependant, ou vice-versa, nous aimons nous les adresser mutuellement; elle est aujourd'hui heureuse de savoir que ses fils aiment toutefois, cela pose un problème inusité, celui de savoir leur spécialité. quelle formule d'appel utiliser dans notre correspondance. Mon frère rhumatologue et moi avons sept ans d'écart. Comme « Dr Shojania » nous semblait un peu guindé, nous Nous avons tous les deux fait nos études de premier cycle avons opté pour la formule « Cher Kam/Nima », même si elle à l'Université de Victoria, puis nos études de médecine et paraît un peu familière. Il arrive parfois que nos rapports notre résidence à l'Université de la Colombie-Britannique de laboratoire et d'imagerie soient envoyés au mauvais (UBC). L'aîné, Kam, s'est établi près du domicile familial, destinataire; c'est ennuyeux, mais dans l'ensemble, notre à Vancouver, où il exerce en milieu universitaire, alors que expérience en tant que frères rhumatologues est positive. le plus jeune, Nima, exerce la médecine communautaire à C'est fantastique d'avoir un proche avec qui discuter de Kelowna. Bien que nous discutions souvent des avantages problèmes de diagnostic ou partager une chambre lors des mais aussi des frustrations occasionnelles découlant de congrès. Le fait qu'il y ait deux frères rhumatologues pour- chacun de nos choix, nous convenons tous les deux que rait également amener de la confusion chez les avocats en la pratique communautaire de la rhumatologie à Kelowna cas de plainte. Heureusement, nous avons une approche contribue à une excellente qualité de vie. L'un de nos mo- similaire en matière de rhumatologie clinique! ments favoris est lorsque toute la famille (oui, même l'avo- cat) se réunit à Kelowna, en août, pour pratiquer des sports Kam Shojania, M.D., FRCPC nautiques, déguster d'excellents repas et boire du vin, tout Professeur clinique et chef, Division de rhumatologie de l'UBC Directeur médical, Mary Pack Arthritis Program en menant des discussions animées. Vancouver (Colombie-Britannique) Nous avons un autre point en commun, soit d'avoir travail- lé avec Barry Koehler à un moment ou l'autre de notre Nima Shojania, M.D., FRCPC vie. Je ne sais pas s'il faut nous plaindre ou plaindre le Enseignant clinique, Département de pratique familiale de l'UBC Dr Koehler! Il faut toutefois reconnaître que nous avons Kelowna (Colombie-Britannique) JSCR 2017 • volume 27, numéro 3 11
HOMMAGE BORÉAL Lignes directrices 2017 de Rai et Sekhon pour maintenir les tracas conjugaux en rémission Par Raman Rai, M.D., FRCPC et Suneet Sekhon, M.D., FRCPC M on épouse est rhu- 3. Contrairement aux pizzas, ce n’est pas « deux pour matologue, comme le prix d’un ». moi. Nous travail- Pour reprendre les mots d’un patient : « Je suis un patient de lons les mêmes jours, dans cette clinique, et je vois le médecin qui peut me prendre tout de la même clinique, et parta- suite. » C’est une bonne philosophie, mais les patients doivent geons le même bureau. Bref, comprendre que la Dre Sekhon n’apprécie pas que le Dr Rai « se nous passons BEAUCOUP de mêle » de ses cas. temps ensemble. Les gens nous demandent toujours si 4. Faites preuve de détachement. nous nous lassons parfois l’un Au travail, faire semblant d’ignorer l’autre comporte des avan- de l’autre, et si nous parlons tages. Premièrement, les collègues n’ont pas l’impression de parfois d’autre chose que de s’immiscer dans votre vie de couple. Deuxièmement, vous rhumatologie. Plus d’un de apprenez des potins croustillants concernant l’autre personne mes collègues m’a déjà égale- (p. ex. « j’ai vu que vous ignoriez le Dr Rai aujourd’hui, il a dû Les Drs Raman Rai et Suneet Sekhon avec ment conseillé de trouver une faire quelque chose qui vous a déplu... J’ai entendu dire qu’il leur fille, Aria. autre carrière de toute urgen- avait aussi fait pleurer une pauvre vieille dame. » (Pour ma ce! La sagesse populaire veut que l’éloignement crée le manque... défense... c’est la vieille dame qui avait commencé.) Quel est donc le secret pour entretenir l’harmonie conjugale lorsque vous passez plus de 95 % de votre temps avec votre douce 5. Profitez de quelques occasions pour vous échapper. moitié? Voici les cinq principales recommandations de nos der- Il peut s’agir d’une occasion professionnelle, comme un club nières directives (toutes de niveau RE – respect ou échec) : de lecture ou un congrès... mais soyons réalistes, il est probable que vous y alliez ensemble. Essayez plutôt de voir les tâches 1. Trouvez votre créneau. ingrates (faire le ménage, tondre la pelouse ou aller chercher votre Cela peut être facile si vous avez tout simplement des intérêts enfant plus tôt à la garderie) comme d’agréables pauses l’un différents, mais comment faire si vous êtes attirés tous deux par sans l’autre! le même domaine? Dans ce cas, vous devrez creuser un peu plus pour vous différencier professionnellement. Dans notre cabi- Plus sérieusement, même si avoir un conjoint dans le même net, la Dre Sekhon s’occupe habituellement des consultations domaine d’activité comporte des défis, c’est globalement une avec les patients atteints d'arthrite inflammatoire d'apparition expérience positive (Dre Sekhon : c'est lui qui le dit, pas moi). récente, tandis que le Dr Rai voit ceux qui ont besoin d’un troi- La recommandation la plus importante est de ne pas prendre sième avis et qui sont possiblement atteints de fibromyalgie. les choses trop au sérieux et d’essayer d’apprécier le temps que vous passez ensemble, que vous soyez au travail ou à la maison! 2. Portez la tenue appropriée. Après avoir passé une heure avec un patient, l’avoir écouté attentivement et lui avoir présenté un programme de soins per- Raman Rai, M.D., FRCPC sonnalisé, il n’y a rien de plus agaçant pour la Dre Sekhon que Rhumatologue, Hamilton (Ontario) d’entendre cette phrase si redoutée : « Quand est-ce que le vrai docteur arrive? » Cela signifie hélas qu’il faut porter un sarrau Suneet Sekhon, M.D., FRCPC par-dessus ces jolis vêtements de marque. Rhumatologue, Hamilton (Ontario) 12 JSCR 2017 • volume 27, numéro 3
Le « rhumato-couple » : les docteurs Marguerite Stolar et Michael Ramsden Par Marguerite Stolar, M.D. FRCPC et Michael Ramsden, M.D. FRCPC M arguerite : J’ai rencontré mon mari à l'Hôpital est le nom de ce mé- Wellesley lorsque j’étais interne et qu’il faisait dicament, déjà? Qui sa spécialisation en rhumatologie. J’ai été inspi- est le meilleur or- rée par le dynamisme du groupe de rhumatologues et de thopédiste à...?). stagiaires de l'Hôpital Wellesley, et j’ai décidé de devenir Le covoiturage est moi-même rhumatologue après ma formation en médecine utile : nous emprun- interne. Nous nous sommes mariés, et nous avions tous deux tons la voie réser- une idée assez précise de ce que l’autre allait vivre dans les vée aux véhicules à années à venir. plusieurs passagers Il y a beaucoup d’aspects pratiques à être marié à un autre (VPP) car nous som- rhumatologue, dont de réels avantages, comme la possibi- mes deux, mais Mar- lité de partager les coûts d’un cabinet, de remplacer l’autre guerite s’endort gé- auprès des patients au besoin, de faire du covoiturage, de néralement au bout se transmettre les manuels et magazines de rhumatologie, d’une minute, donc d’avoir toujours à disposition un deuxième avis sur la prise le trajet est paisible. en charge des patients et d’assister aux réunions ensemble. Nous ne parlons Sur le plan personnel, l'un des avantages est de pouvoir faire généralement pas de Les Drs Marguerite Stolar et Michael Ramsden. face à deux au défi quotidien de prendre soin de sa propre travail à la maison, santé et de celle de sa famille tout en gérant le stress de sauf lorsque je dois rétablir la connexion au dossier médical prendre en charge les patients atteints de maladies rhuma- électronique... Devinez qui est le technicien dans la famille! tismales. Je pense qu’il est plus positif que négatif de Le mode de vie tant vanté des rhumatologues nous a per- connaître à ce point le travail et les difficultés de son mis d’être présents et disponibles pour nos enfants main- conjoint. tenant adultes. L’un étudie l’ingénierie à l'Université de la Lorsque nous avons commencé à travailler ensemble, je Colombie-Britannique (UBC), le deuxième commence des me souviens que d’autres médecins se demandaient com- études en médecine à l’Université McMaster et le troisième ment nous allions pouvoir partager le même cabinet. La travaille en production dans le secteur télévisuel, avec un plupart du temps, nous nous voyons à peine avant la fin de emploi du temps plus chargé que la plupart des médecins la journée, et à ce moment-là, nous pouvons nous raconter résidents. notre journée pour tâcher de ne pas en reparler à la maison. Notre travail est parfois stressant, mais c’est sans compa- raison avec le stress, et la joie qui le compense, d’élever une M ike : Comme Marguerite l’a dit, bien que nous par- famille. tagions un cabinet (dont la taille a augmenté de- puis nos débuts à deux en Colombie-Britannique Marguerite Stolar, M.D., FRCPC en 1990, puisqu’il compte aujourd’hui quatre rhumatolo- Rhumatologue, gues), nous ne nous croisons pas vraiment au bureau, sauf New Westminster (Colombie-Britannique) lorsque je lui apporte son cappuccino quotidien le midi. Nos journées de travail sont chargées, et nous demandons Michael Ramsden, M.D., FRCPC parfois de l’aide à l’autre pour les cas difficiles ou inhabi- Rhumatologue, tuels, ou lorsque nous avons un petit trou de mémoire (quel New Westminster (Colombie-Britannique) JSCR 2017 • volume 27, numéro 3 13
HOMMAGE BORÉAL Trois (!) générations de rhumatologues, seulement en Argentine Par Cecilia Catoggio, M.D. et Luis J. Catoggio, M.D., Ph. D. L uis : Cette occasion qui m'est offerte aujourd'hui de par- Il est retourné à l'hôpital universitaire, où il travailla, en plus ler des trois générations de rhumatologues de ma famille d'exercer en cabinet privé, jusqu'à sa mort à l'âge de 68 ans, à mes collègues canadiens est pour moi un privilège inat- des suites d'un cancer de la prostate. tendu. Peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, mon J'ai commencé à vouloir devenir médecin vers l'âge de père, petit-fils de pauvres immigrants italiens arrivés en Argen- cinq ans, sans doute sous l'influence de mon père. Je ne vou- tine, a fait ses études en rhumatologie au Massachusetts Gene- lais pas me spécialiser en rhumatologie, mais j'y ai été plus ou ral Hospital de Boston, sous la direction du Dr Walter Bauer. Il moins « forcé » si je voulais continuer de travailler au Hospital y travaillait comme boursier de recherche lorsque la cellule LE Italiano, où j'ai été résident et résident en chef en médecine – (caractéristique du lupus érythémateux) a été découverte et que et voilà pour les « choix multiples »! la cortisone a été utilisée pour la première fois dans le traitement J'ai suivi une formation de près de trois ans au Royal Natio- de la polyarthrite rhumatoïde par Philip Hench de la clinique nal Hospital for Rheumatic Diseases de Bath, au Royaume-Uni, Mayo. En 1949, mon père était présent lors du célèbre congrès sous la direction de personnes telles que les Drs Peter Maddi- international qui s'est tenu à l'hôtel Waldorf Astoria de New York son, Allan St. J. Dixon, Paul Bacon et Paul Dieppe. Je ne l'ai et dans le cadre duquel la cortisone a été présentée pour la pre- jamais regretté! Notre première fille est née au Royaume-Uni mière fois; il y participait en qualité de titulaire d'une bourse de et elle aussi est devenue rhumatologue! recherche et d'interprète (de l'anglais vers l'espagnol). À mon retour au Hospital Italiano, j'ai réussi au fil des ans à Après sa formation, mon père est retourné en Argentine pour faire croître le service de rhumatologie, qui est passé d'un effec- travailler à l'hôpital universitaire; alors âgé de 30 ans, il fut l'un tif formé d'un seul homme à un groupe qui comptait six méde- des pères de la rhumatologie « moderne » en Argentine. Il est cins-conseils et six boursiers en formation au moment où j'ai ensuite devenu chef du service de rhumatologie d'un impor- quitté mes fonctions de chef de service, il y a quelques années. tant hôpital situé en banlieue, puis directeur du service local Je demeure toutefois actif au sein du service; je suis également de rhumatologie de l'Institut national de la santé au moment professeur agrégé de médecine à l'école de médecine à laquelle de leur création, en 1958 (ces établissements ont été dissous notre hôpital est affilié et l'un des directeurs du programme de 10 ans plus tard par l'un de nos gouvernements militaires!). doctorat offert à cet établissement. Les Drs Walter Bauer et Pedro Catoggio en Argentine,1954. Le Dr Luis Catoggio recevant son diplôme de médecine des mains de Pedro Catoggio, 1976. 14 JSCR 2017 • volume 27, numéro 3
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