Une unité d'hébergement temporaire au CHUV pour faire face à l'afflux de patients
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BULLETIN DES HOSPICES-CHUV • AVRIL 2007 • N° 1 Une unité d’hébergement temporaire au CHUV pour faire face à l’afflux de patients
a v r i l 2 0 0 7 Sommaire Un effort exceptionnel pour répondre à l’afflux des Création d’une unité de patients en attente de placements Premier bilan des mesures prises au Une opération menée à bien en quelques mois..............…………… 2 La direction générale, la direction médicale et la direction des soins remercient chaleureusement toutes les équipes médico-soignantes de l’effort exception- Le projet MOVE! est en route Le nouveau Département de nel accompli ces derniers mois, pour la disponibilité et l’ardeur au travail dont l’appareil locomoteur doit voir elles ont fait preuve afin de faire face à un afflux inhabituel de patients et à le jour le 1er janvier 2008………….... 4 une situation d’engorgement permanente. Programme de soins Toute une série de mesures urgentes ont été prises pour répondre à cette situa- de support en oncologie Le CHUV veut améliorer la qualité tion difficile pour les patients et pour le personnel. Mais elles n’ont évidemment de vie des patients atteints pas pu effacer toutes les difficultés provoquées pour les uns et les autres. d’un cancer...........………..……….. 7 L’impossibilité de trouver un lieu d’héberge- pénurie. C’est ainsi que deux lits C ont Philippe Carrara a pris sa retraite après 39 ans de service ment pour des patients hospitalisés au CHUV pu être ouverts à l’EMS Le Signal et C’est une figure qui a quitté peut donner l’impression aux personnes deux lits C de court séjour transformés le CHUV....................……….……... 9 concernées, qui sont souvent des personnes en lits d’attente de placement C à l’EMS âgées, qu’elles sont de trop, qu’il n’y a plus Pré-Pariset. Etude sur les femmes développant de place pour elles dans notre société. Les un diabète durant leur grossesse mesures prises pour lutter contre l’engorge- • Créer au CHUV un lieu d’accueil pour les Les effets bénéfiques d’une prise en ment du CHUV ont donc pour objectif: patients en attente de placement. L’idée charge infirmière de première ligne...12 • de maintenir à disposition des lits pour les était de libérer des lits de soins aigus et Inauguration des nouvelles instal- patients qui nécessitent des soins aigus; de préparer les pensionnaires concernés lations de la Stérilisation centrale • d’éviter la stigmatisation de la personne âgée à un hébergement en EMS. Cette unité La qualité des prestations et des condi- et de maintenir le patient au centre des prio- d’attente et de préparation au placement tions de travail a pris l’ascenseur.... 14 rités en lui offrant la meilleure prise en char- C a été conçue et réalisée en moins de Le défi du Service vaudois de ge compte tenu de son état de santé; trois mois sous l’égide du Département • de rester attentif aux conditions de travail de médecine. Elle a été ouverte le 15 jan- transfusion sanguine Mobiliser les donneurs pour pouvoir des collaborateurs les plus exposés, en vier 2007 dans des locaux rendus dispo- remplir ses missions..............…... 16 particulier aux Centre des urgences et nibles par l’Hôpital orthopédique (voir dans les départements d’hospitalisation. l’article qui lui est consacré). Création d’un master en sciences infirmières en Suisse romande Une situation alarmante Les mesures prises au CHUV Ce nouveau programme de formation universitaire verra le jour en 2008....18 Le 13 septembre 2006, lors du Conseil de Au CHUV, le bilan des mesures prises pour la gestion des flux de patients, la Direction diminuer l’engorgement de l’institution Le projet OUI entre dans sa phase générale est alertée sur l’explosion (+98%) durant les trois premiers mois de 2007 de mise en œuvre des journées d’attentes de patients en lit C s’établit de la manière suivante: Améliorer ses connaissances au cours du premier semestre de l’année. informatiques de base pour mieux • Ouverture des 13 lits de l’unité DMHC1 vivre son outil de travail et dans la Le 5 octobre, la situation d’engorgement du sur le site de l’Hôpital orthopédique dès vie quotidienne............................ 19 CHUV et du réseau sanitaire est présentée le 15 janvier (plus de 24 patients accueillis La Fondation Claude verdan fête à la Conférence des chefs de service du à la mi-mars). ses dix ans d’existence Département de la santé et de l’action socia- Un centre de culture scientifique et le (DSAS), en présence du conseiller d’Etat • Ouverture de 5 lits supplémentaires aux médicale.......................................... 20 Pierre-Yves Maillard. La décision est alors urgences impliquant l’engagement de 2 Le Chœur de poche du CHUV.. 22 prise de créer un groupe de travail chargé infirmières et de 2 aides-infirmières sup- de trouver des solutions à l’engorgement du plémentaires par 24h. Exposition de Noël des collabora- réseau. Ce groupe de travail réunit : teurs Hospices-CHUV................. 23 - le CHUV • Transferts de patients A sur le site de St- Le CHUV entre dans l’ère - le Réseau de l’agglomération lausannoise Loup des Etablissements hospitaliers du de la tomothérapie...................... 24 ARCOS Nord vaudois et dans les autres hôpitaux - le Service de la santé publique régionaux de la FHV (81 patients concer- - le Service des assurances sociales et de nés en janvier- février). CHUV-Magazine Tirage: 9’000 exemplaires l’hébergement Editeur responsable: - le Secrétariat général du DSAS. • Transferts de patients A en clinique privée Bernard Decrauzat, directeur général Rédaction: Fabien Dunand et signature d’une convention de collabo- Photos: CEMCAV Graphisme: Antidote Design Deux projets ont rapidement émergé au ration avec les cliniques Bois-Cerf et Cecil Impression: Imprimerie PAPERFORMS SA sein de ce groupe de travail: pour qu’elles accueillent également des Vous souhaitez que CHUV-Magazine aborde un patients sans assurance complémentaire. thème important ou fasse écho à une information • Repérer des lits d’EMS potentiellement Au total, 39 patients ont effectivement été intéressante? Envoyez vos suggestions à l’adresse e-mail: disponibles dans cette situation de transférés en janvier-février : Fabien.Dunand@chuv.ch 1 pour Département médical d’hospitalisation et d’hé- - 28 patients (dont 16 patients sans assu- bergement en lit C. rance complémentaire) à Bois-Cerf, 2
a v r i l 2 0 0 7 patients et à un engorgement permanent ces derniers mois CHUV - 7 patients (dont 1 patient sans assurance • Accueil de patients surnuméraires dans © CEMCAV complémentaire) à La Source, les unités de médecine interne (18 patients - et 4 patients à Cecil. concernés, taux d’occupation à 102% durant janvier et février 2007). • Mise à disposition de lits satellites dans le Département de chirurgie et d’anes- Pronostic réservé thésiologie pour hospitaliser des Le flux des patients va-t-il se normaliser ces patients sous la responsabilité du prochaines semaines ou restera-t-il aussi Département de médecine interne (74 tendu que ces derniers mois? Avec les infor- La nouvelle unité s’est installée dans patients concernés durant janvier et mations enregistrées à la fin mars, il était les magnifiques locaux mis à disposi- février). encore impossible de faire un pronostic. tion par l’Hôpital orthopédique. Création au CHUV d’une unité de patients en attente de placement Une opération menée à bien en quelques semaines Le 15 janvier dernier, une unité d’accueil et d’hébergement de patients en Dès les premiers quinze jours, tous les lits attente de placements au CHUV a été ouverte dans les locaux de l’Hôpital de l’unité ont été occupés. Ces patients, orthopédique. Cette unité de 13 lits C a été créée en un temps record sous la dont l’âge moyen tourne autour de 80 ans, supervision de la directrice des soins du Département de médecine, Isabelle ne veulent plus ou ne peuvent plus se pren- dre en charge seuls à domicile. Certains Lehn. C’est en effet le 1er décembre 2006 que Marie-Pierre Huguenin, ICUS souhaiteraient certes retrouver leur loge- au Service de médecine interne, a été nommée cheffe de projet avec mission ment, mais ils n’en ont plus la capacité d’ouvrir l’unité six semaines plus tard. physique ou cognitive, ce qui provoque chez eux une période de grande crise. La direction de l’Hôpital orthopédique comme la direction du Département de médecine on activement favorisé la création de l’unité. Une mise en place record Les locaux de l’unité étaient auparavant occu- © CEMCAV pés par une unité pédiatrique de l’Hôpital orthopédique. Il a fallu enlever les affaires des enfants qui s’y trouvaient encore et réorgani- ser les locaux magnifiques mis à disposition. Une salle à manger et un salon ont été créés, une pharmacie et d’autres équipements ins- tallés. Les chambres ont été recomposées pour faire des chambres pour adultes. Il a fallu aussi recruter l’équipe composée majoritaire- ment d’aides soignantes et d’assistantes en soins encadrées par deux infirmières diplô- mées et une ICUS. Comme une seule de ces personnes faisait déjà partie du CHUV, une formation complémentaire était indispensable, notamment pour l’utilisation des outils infor- matiques ou uniformiser les pratiques, par exemple en matière d’hygiène hospitalière. L’ambiance d’un lieu de vie Les animations proposées aux résidents combinent lectures (journaux, livres) et Les horaires ont été aménagés comme jeux, comme sur la photo, et manifestations particulières. Des écrans de télévi- dans un EMS pour offrir autant que possible sions sont également installés à plusieurs endroits pour leur permettre de suivre un lieu de vie aux patients. Le petit déjeuner leurs programmes préférés. Des animations avec sorties à l’extérieur sont prévues à l’avenir. est servi entre 7h40 et 7h45 et il peut être placé en attente jusqu’à 10 heures pour les Le but de l’unité est d’accueillir des patients dont l’état de santé général ne nécessite patients qui ont envie de dormir le matin. qui restent hospitalisés dans les services ni leur hospitalisation en soin aigus (lit A) Les autres repas sont pris en commun dans du CHUV faute de places dans les EMS et ni une rééducation intensive (lit B) mais qui la salle à manger. Deux personnes sont pré- de les préparer à leur futur hébergement sont en attente de placement dans un sentes jusqu’à 21h30 et une assistante en en les transférant dans un lieu de vie, EMS. Ils doivent pouvoir se déplacer à l’ex- soins reste sur place toute la nuit. Les pla- même s’il est temporaire. Il s’agit de térieur de leur chambre et vivre en com- ges et les jours de travail ont été discutés patients reconnus médicalement stables, munauté. avec les membres de l’équipe pour répartir 3
a v r i l 2 0 0 7 Le projet MOVE ! est en Le nouveau Départeme Création au CHUV d’une unité de patients en attente de placement de manière équitable les horaires qui ont un Pierre Huguenin a pu quitter comme prévu impact sur la vie privée. sa fonction de cheffe de projet à la fin du mois de mars dernier et regagner son poste initial La proximité, dans le couloir du même au Service de médecine interne. «J’ai été étage, d’enfants qui viennent en consulta- passionnée, conclut-elle, par ce projet, par sa tion à l’Hôpital orthopédique apporte un dimension humaine et son rôle de santé mouvement bienvenu. «J’ai assisté l’autre publique. Puisqu’il est à la fois bénéfique pour jour à un tableau touchant, raconte Marie- les patients accueillis dans l’unité et qu’il Pierre Huguenin. Un patient un peu agité contribue à faire face au vieillissement de et un enfant handicapé ont regardé ensem- notre population.» Mission accomplie. Le ble la télévision dans le salon. J’ai craint un flambeau est désormais transmis à Sophie instant que l’enfant ne soit surpris par l’at- Marguet, ICUS de cette nouvelle unité, et à Le projet MOVE! a été lancé pour prépa- titude de son voisin, mais non, tout s’est son équipe. rer la création d’un Département de bien passé. Et le passage de ces enfants l’appareil locomoteur pour le 1er janvier constitue un dérivatif pour les résidents.» Le rôle du gériatre 2008. Il s’agit de réunir l’Hôpital Le passage de l’hôpital à un lieu de vie, le L’accompagnement des patients vise à retour à la vie communautaire apportent orthopédique de la Suisse romande et maintenir et à développer leur autonomie des bienfaits évidents aux patients et à leurs plusieurs services du CHUV : chirurgie en pratiquant parallèlement une écoute proches. Les patients qui étaient couchés, plastique et reconstructive, orthopédie active auprès d’eux et de leurs familles. se retrouvent debout, habillés, partiellement et traumatologie, médecine physique et Leurs réactions oscillent entre la cruelle autonomes. Contre toute attente, l’un des réhabilitation, au sein d’une seule déception, parfois la colère, de ne pas pou- patients accueillis par l’unité a même pu voir retrouver l’environnement familier de rentrer à domicile. Cette solution n’est organisation. L’objectif est de permet- leur domicile, et la tristesse de quitter l’uni- cependant plus envisageable pour les tre une prise en charge interdiscipli- té, même s’ils n’y sont pas restés long- autres. Le passage à l’unité leur permet de naire des patients au travers de filières temps. «Leur attachement est rapide et réel, mieux accepter l’entrée en EMS, de com- organisées par pathologie et de explique Marie-Pierre Huguenin. Tous les prendre ce que cette prise en charge va leur favoriser les synergies dans le domaine patients que nous avons vu partir ont eu un apporter en retrouvant du temps pour soi des soins et de la gestion. moment d’émotion lors de leur départ.» et pour les autres. Les familles s’en trouvent aussi soulagées; le sourire retrouvé du rési- Concrètement, l’Hôpital orthopédique Un animateur professionnel est présent dent leur enlève un poid de culpabilité. se transforme. L’établissement jusqu’ici dans l’unité 4 jours sur 7. S’ils le souhaitent, les patients peuvent également bénéficier La présence et l’intervention d’un médecin juridiquement indépendant devient d’un accompagnement spirituel auprès des gériatre, en l’occurence la Dresse Sabine un site hospitalier des Hospices-CHUV aumôniers. Et dès le mois de mai prochain, Joray, constitue l’autre pilier indispensable et se fond avec trois services du CHUV deux à trois bénévoles seront disponibles de cette transition. En assurant la liaison avec au sein d’un nouveau Département de pour des animations complémentaires au les collègues des services de médecine et l’appareil locomoteur. sein de l’unité. de chirurgie, en réduisant progressivement les traitements médicamenteux, il fait passer Mission réussie le patient d’un état fragilisé par un épisode Aujourd’hui le patient est pris en charge par Un colloque par mois permettra de revoir et de soins aigus à un état vraiment stabilisé. plusieurs structures différentes. Malgré des d’adapter l’organisation de l’unité en fonction efforts réels de collaboration, ces cloison- des besoins, de faire un débriefing des situa- Des liens entre la nouvelle unité et la géria- nements fragmentent les prestations de tions vécues et de faire appel, éventuellement, trie sont d’ailleurs clairement envisagés, soins, favorisent la multiplication des exa- à la psychiatrie de liaison. Mais une chose est dans la perspective de la création d’un mens, engendrent une prise en charge sure: l’unité est partie d’un bon pied. Marie- service de gériatrie du CHUV. hétérogène des patients souffrant de la 4
a v r i l 2 0 0 7 route nt de l’appareil locomoteur doit voir le jour le 1er janvier 2008 © CEMCAV Le Département de l’appareil locomoteur intégrera l’Hôpital orthopédique au sein du CHUV. Les pathologies de l’appareil locomoteur sont en constante augmentation, en raison notamment du vieillissement de la popula- tion. Plus de 25% de la population âgée de plus de 60 ans est touchée par l’arthrose et les problèmes ostéo-articulaires sont à l’origine de 30% des consultations médicales dans notre pays. même pathologie. Elle empêche également - une gestion par filières de patients leur radiologie: de mettre en œuvre des stratégies globales - l’interdisciplinarité - Au niveau 07 du bâtiment principal du de gestion, de formation, de recherche et - l’amélioration continue de la qualité CHUV, une policlinique chirurgie plastique de développement. - la décentralisation des prises de décision et reconstructive - traumatologie. et des ressources - Au niveau 03 de l’Hôpital orthopédique, une La création du nouveau Département - une gestion axée sur les résultats. policlinique rhumatologie – orthopédie. implique de remplacer l’organisation par A terme, il est prévu d’intégrer ces deux spécialités (orthopédie, traumatologie, On peut en ajouter un septième, vital pour policliniques sur un seul site. etc.) par un regroupement des activités le succès d’un tel projet: la participation des sur la base de processus de soins, de filiè- collaborateurs à sa conception. Personnel res centrées sur le problème du patient, Tout le personnel de l’Hôpital orthopédique par exemple l’arthrose de la hanche ou du Deux sites d’hospitalisation sera repris par les Hospices-CHUV au même genou, la pose d’une prothèse, une frac- Les activités hospitalières du Département salaire et dans la même classe que celle ture du fémur proximal, une amputation, seront réparties sur deux sites, l’Hôpital occupée à l’Hôpital orthopédique. La fonc- une polyarthrite rhumatoïde, etc. Ces filiè- orthopédique et le bâtiment principal du tion pourra cependant différer. res permettent de mettre au point des CHUV: itinéraires cliniques standardisés, sur la - Au niveau 14 du bâtiment principal du Le personnel de l’Hôpital orthopédique sera base de guidelines, de recommandations CHUV, l’hospitalisation en lits A du Ser- rattaché au Département de l’appareil loco- de bonne pratique. Le patient est la raison vice de chirurgie plastique et reconstruc- moteur, avec quelques exceptions: d’être de l’organisation, sa prise en char- tive et de l’Unité de traumatologie du - Le personnel du secteur logistique (inten- ge interdisciplinaire est placée au centre Service orthopédie et traumatologie. dance-maintenance et restauration) sera des préoccupations. Une porte d’entrée - A l’Hôpital orthopédique, l’hospitalisation rattaché à l’Office de la logistique hospi- unique lui ouvre l’accès à l’ensemble des en lits A du Service rhumatologie et de talière du CHUV. prestations médico-chirurgicales liées à l’Unité orthopédie du Service orthopédie - Le personnel de la radiologie sera rattaché l’appareil locomoteur. et traumatologie, ainsi que l’hospitalisa- au Département de radiologie médicale tion en lits B du Département. du CHUV. Dix principes directeurs - Tout ou partie du personnel de la gestion Le projet MOVE s’est ainsi donné six prin- Une policlinique unique administrative de patients sera rattaché à cipes directeurs : en plusieurs étapes l’Office des finances du CHUV. - une approche des soins centrée sur le Les activités ambulatoires du Département D’autres modifications de rattachement patient seront réparties sur deux sites, avec chacun pourraient intervenir mais il s’agit là du rat- 5
a v r i l 2 0 0 7 Le projet MOVE ! est en route tachement administratif. Il ne présage en rien © CEMCAV du lieu de travail du personnel qui pourra être le bâtiment de l’Hôpital orthopédique ou tout autre bâtiment de la Cité hospitalière. Ces décisions seront prises au fur et à mesure de l’avancement du projet. Gouvernance du futur Département La direction du Département sera tricépha- le. La direction médicale sera assurée par l’un des chefs de service. Il est prévu de la confier au professeur Pierre-François Leyvraz le 1er janvier 2008. A la même date, la direction des soins sera confiée à José Iglésias, secondé sur chacun des sites par un professionnel du corps infirmier. La direction administrative sera confiée à Inka Moritz, actuelle directrice de l’Hôpital ortho- pédique. Il ne s’agit pas à ce stade de nomi- nations formelles. Les personnes citées Le stamm du projet. De gauche à droite: seront confirmées dans leurs nouvelles Stéphan Studer, Charles Vogel, Inka Moritz et Anne-Marie Barrès. fonctions en temps utile. de rhumatologie, médecine physique et administrative des patients des Hospices- Les trois services – chirurgie plastique et réhabilitation du CHUV CHUV, reconstructive, orthopédie et traumatologie, - Professeur Daniel Egloff, chef du Service - et Stéphan Studer, en tant que coordinateur médecine physique et réhabilitation – sont de chirurgie plastique et reconstructive du projet. C’est d’ailleurs la seule personne maintenus au 1er janvier 2008 avec leurs res- - Dr Jean-Blaise Wasserfallen, Directeur engagée à plein temps pour le projet. ponsables actuels, les professeurs Daniel Eg- médical adjoint des Hospices-CHUV loff, Pierre-François Leyvraz et Alexander So. - Me Jean-Noël Jaton, Président du Conseil Pour s’assurer de la participation de tous d’administration de l’Hôpital orthopédique les services concernés, une équipe de pro- L’origine du projet - Charles Vogel, chef du Service de gestion admi- jets a en outre été constituée. Elle regroupe Le projet Move! est un projet pilote au sein nistrative des patients des Hospices-CHUV. les représentants de 15 domaines. Chaque des Hospices-CHUV. Le Département de domaine a pour mission de concevoir le l’appareil locomoteur sera un département Un stamm de quatre personnes a été créé futur département dans son fonctionne- médico-chirurgical basé sur un type de afin d’assurer l’organisation, la gestion et la ment et son organisation en tenant compte pathologie; c’est un aspect novateur pour coordination du projet: des principes directeurs du projet. Il a à sa les Hospices-CHUV. Le projet fait suite à - Inka Moritz, Directrice de l’Hôpital orthopédi- tête un répondant et un associé chargé une étude de faisabilité dont les conclusions que en tant que Directrice du projet Move!, d’organiser les réflexions avec l’appui de ont été approuvées en automne 2005 par - Anne-Marie Barrès, responsable qualité, groupes de travail. Les propositions de cha- la Direction des Hospices-CHUV, le Décanat logistique et communication de l’Hôpital que domaine sont transmises à l’équipe de de la Faculté de biologie et de médecine et orthopédique, projet, puis à la direction de projet et au l’Association de l’Hôpital orthopédique1. - Charles Vogel, chef du Service gestion Comité de pilotage pour décision. Le Directeur général des Hospices-CHUV, Bernard Decrauzat, et le Président de l’As- Domaine Répondant(e) Associé(e) sociation de l’Hôpital orthopédique, Me Actifs et assurances François Mermoud / Pascal Savary Christine Gnecchi Jean-Noël Jaton, ont ensuite donné man- dat, avec l’accord du chef du Département Personnel Emmanuel Masson Anouchka Micolis de la santé et de l’action sociale, le conseiller Structure Urz Benz – d’Etat Pierre-Yves Maillard, à un Comité de Finances /adm. patients Christine Gnecchi Yves Müller pilotage de conduire les travaux visant à la Systèmes d’information Olivier Baillod Isabelle Perrelet création d’un Département de l’appareil Logisitique Philippe Coste Elisabeth Drieu locomoteur. Radiologie Nicolas Theumann Pierre Widmer Médecins Alain Farron / Elyazide Moushine Wassin Raffoul / Jean Dudler Le comité de pilotage Recherche Brigitte Jolles-Haeberli Dominique Pioletti Le Comité de pilotage, dont la présidence Physiothérapie Roland Paillex Brigitte Broulis a été confiée à Hélène Brioschi Levi, Direc- Ergothérapie Cindy Boillat Solange Ringger trice des soins des Hospices-CHUV, réunit Secrétariats Martine Roessli Mireille Crausaz les personnes suivantes: - Professeur Pierre-François Leyvraz, Direc- Soins José Iglésias / Isabelle Martel Véronique Séchet / Laurence Bouche teur médical de l’Hôpital orthopédique Stérilisation José Iglésias Frédy Cavin - Professeur Alexander So, chef du Service Bloc opératoire José Iglésias Michael Wettstein 6
a v r i l 2 0 0 7 Programme de soins de support en oncologie Chaque domaine a mis en place plusieurs Le CHUV veut améliorer groupes de travail. Au total, le projet comp- te plus de 70 groupes et près de 250 per- la qualité de vie des patients sonnes participent au projet. atteints d’un cancer Pour assurer la communication au sein de ce projet très participatif, un site intranet a Le 12 janvier dernier, le CHUV a officiellement lancé un programme de «soins été mis sur pied. Il permet à tout un chacun de support oncologiques» remarquable à plusieurs titres. Dépassant les projets d’y trouver les dernières informations, en touchant tel ou tel aspect de la qualité de vie du patient, le CHUV adopte une passant par hcom, onglet «Projets». stratégie visant à appréhender l’ensemble des besoins d’une personne atteinte La mise en œuvre d’un tel projet demande de cancer et à les intégrer dans sa prise en charge. Il fait ainsi œuvre de pion- en effet de remettre en cause le fonction- ner en Suisse. Et pour la première fois au CHUV, des patients ont contribué nement de toutes les activités. Quelques activement à l’élaboration d’un projet. exemples. © CEMCAV • Le réaménagement des activités du futur Département nécessite de revoir l’affec- tation des locaux et de prévoir les démé- nagements nécessaires. • L’intégration de l’Hôpital orthopédique au sein du CHUV implique d’unifier les outils de gestion (ressources humaines, logistique, systèmes d’information) aujourd’hui diffé- rents. Pour le personnel, il faut en particulier assurer le passage à un contrat Etat de Vaud, avec une nouvelle caisse de pension. • La création d’un Département véritable- ment médico-chirurgical de l’appareil loco- moteur conduit à renforcer l’aspect médi- cal par rapport à la situation actuelle, au besoin par des transferts de postes de médecins assistants et de chefs de clinique de «chirurgie » en «médecine». Le nouveau Département est l’occasion de proposer Nadia Fucina, infirmière cheffe de service au CePO, a fait équipe avec la Dresse des tournus de formation des généralistes Doris Schopfer, cheffe de projet. et des internistes en collaboration avec la PMU et le Département de médecine. En Suisse, un homme sur deux et une soins de support oncologiques. Le but est • L’intégration des équipes à partir du 1er janvier femme sur trois développent un cancer à d’aider les patients et leurs familles à mieux 2008 suppose qu’elles puissent confronter un moment ou à un autre de leur existence. faire face au cancer ainsi qu’à ses traite- leurs pratiques et leurs cultures profession- Cette situation se reflète au CHUV où plus ments. Cette aide sera proposée à travers nelles, comparer leurs procédures et leurs de 30% des personnes hospitalisées au toutes les phases de la maladie. processus, afin de déterminer ensemble ce CHUV sont atteintes de cancer. qui leur paraît la meilleure solution. La mise en route des actions proposées Aujourd’hui les patients qui présentent de sera échelonnée sur une période d’au moins Il ne s’agit pas seulement de reproduire une graves problèmes psycho-sociaux en raison trois ans. Le programme est doté d’un bud- manière de faire existante dans un service de leur cancer - dépression, crise, décom- get de 2,8 millions de francs pour les trois ou dans l’autre mais de profiter de l’occasion pression… - sont bien sûr pris en charge. prochaines années. pour se poser des questions sur le fonction- Mais tous les autres? Sur le terrain, les soi- nement actuel des uns et des autres. L’ob- gnants confirment que de nombreux Les besoins du patient jectif est d’aboutir ensemble à une organisa- besoins des patients ne sont pas pris en au cœur des préoccupations tion novatrice poursuivant les six principes compte, faute de moyens, de relais qui leur Pour la première fois au CHUV, les patients directeurs du projet. En ce sens, le Départe- permettent d’accompagner les gens. Un ont pu contribuer activement à l’élaboration ment de l’appareil locomoteur pourrait exemple: comment venir en aide aux du projet. Faire participer des patients à une constituer une sorte de «laboratoire institu- patients ayant des enfants en bas âge? démarche visant à développer des soins de tionnel» pour les Hospices-CHUV. support, c’est considérer les patients, non Un programme engagé sur 3 ans pas seulement comme des personnes mala- 1 L’Hôpital orthopédique de la Suisse romande est aujourd’hui un établissement privé reconnu d’inté- En novembre 2006, la Direction du CHUV des, mais comme des personnes à part rêt public, avec un statut juridique d’association. a donc donné son aval au programme de entière et qui détiennent, du fait de leur expé- 7
a v r i l 2 0 0 7 Programme de soins de support en oncologie © CEMCAV L’origine du projet Le Plan stratégique 2004-2007 des Hospices-CHUV prévoit de développer des pôles cliniques d’excellence, en misant notamment «sur la qualité de la prise en charge des patients». Les deux pôles prioritaires rete- nus sont le pôle cardiovasculaire et métabolisme et le pôle oncologie. Et le «renforcement des soins de sup- port oncologiques» figure parmi les actions prévues. Depuis plusieurs années, on reconnaît en effet la nécessité d’organiser les soins de manière coordon- née et continue, et de considérer le patient dans sa globalité - c’est-à-dire de prendre en compte non seulement sa maladie et ses traitements, mais éga- lement l’ensemble des besoins liés à sa situation personnelle, familiale, professionnelle et sociale. Un des cinq champs d’action du Programme national contre le cancer 2005-2010 - «Des soins d’excel- lente qualité centrés sur le patient» - vise d’ailleurs à faire du patient l’acteur principal des soins intégrés, à améliorer le soutien psychosocial et l’accès aux soins palliatifs, ainsi qu’à assurer la coordination et la cohérence des traitements. Les Hospices-CHUV et la Fondation du Centre pluri- Le dialogue avec le patient et la prise en charge de l’ensemble de ses besoins est disciplinaire d’oncologie (CePO) ont donc mandaté au centre du programme. en 2005 une spécialiste de santé publique, la docto- resse Doris Schopper, pour diriger un projet de «déve- loppement des soins de support en oncologie au rience, un savoir essentiel à la connaissance • Le soutien par les pairs CHUV», dans le but de faire des propositions concrè- de leur situation et à son amélioration. • Le soutien des proches tes d’amélioration de ce type de soins. • Un espace «cancer» d’information, de Le déroulement de la démarche «Nous sommes parties d’un seul a priori: soutien et de rencontre La démarche lancée en septembre 2005 a comporté dans les domaines qui ne relèvent pas du • La coordination de la prise en charge de deux volets. Un premier volet a permis d’interroger traitement des patients, il y a des choses à la personne atteinte de cancer individuellement ou en groupes une centaine de améliorer», explique Nadia Fucina, infir- • Les petites choses qui changent la vie… professionnels du CHUV pour récolter des pistes mière cheffe de service au CePO, qui a fait d’amélioration sur l’organisation et le fonctionne- équipe avec la doctoresse Doris Schopper, Quatre priorités ment de l’oncologie au sein de l’établissement. Un cheffe de projet. Chacun de ces thèmes se décline en une deuxième volet a permis d’y associer des patients, ou plusieurs actions concrètes. Quatre de janvier à juin 2006, avec deux objectifs: Une centaine de professionnels de tous les actions prioritaires ont été retenues pour • Identifier des problématiques et situations où une services concernés et une quarantaine de 2007: amélioration de la prise en charge des personnes patients ont participé à la démarche. Les > Etablir une approche commune pour l’an- atteintes de cancer et de leur famille est nécessaire. professionnels ont apporté leur expertise nonce du diagnostic • Elaborer des propositions émanant de patients atteints du terrain, les patients leur expertise de vie. > Développer une stratégie d’information de cancer, en tant qu’experts de leur situation. Avec les groupes de patients, «on a balayé «cancer» commune et cohérente Des groupes de patients très largement les besoins ne relevant pas > Mieux identifier les besoins psycho- Dans un premier temps, des groupes de personnes des traitements», poursuit Nadia Fucina. sociaux au cours de la maladie atteintes de cancer (ou de parents d’enfants atteints Une nouvelle culture est en marche. D’un > Développer des soins centrés sur les de cancer) ont été constitués. Au total, 38 patients, côté, les professionnels doivent apprendre proches. 30 femmes et 8 hommes, ont participé aux groupes à considérer le point de vue des patients. patients. Ils ont par exemple été invités à partager De l’autre, les patients doivent aussi appren- Un réseau «soins de support cancer» est les trucs qui leur avaient permis de leur simplifier la dre à devenir des interlocuteurs efficaces actuellement mis sur pied. Les groupes de vie et mieux traverser les soins et leur maladie. Ont (voir encadré). travail de ce réseau, intégrant soignants et ainsi été récoltées plusieurs dizaines de trucs et l’idée médecins des services concernés, accom- de prévoir un espace permettant «le troc des trucs» (banque de données, classeur à disposition en salle Neuf domaines d’action pagneront la mise en œuvre de ces actions. d’attente au CePO, etc.). Les propositions d’action définies au terme Les modalités de l’implication des person- des discussions menées avec les équipes nes atteintes de cancer, qui reste primor- Des groupes patients-soignants soignantes et les patients concernent les diale, varieront en fonction des actions Dans un deuxième temps, trois groupes réunissant neuf domaines suivants: entreprises. patients et soignants ont été mis en place. 18 patients • La communication avec la personne (dont cinq étaient des parents d’enfants atteints de cancer) et 19 soignants a y ont participé. Ils étaient atteinte de cancer Le programme soins de support en onco- chargés d’élaborer ensemble des propositions concrètes • L’information de la personne atteinte de logie vous intéresse? Pour plus d’informa- d’amélioration de la prise en charge en oncologie au cancer tions, vous pouvez contacter Nadia Fucina CHUV. L’autre objectif visé était de mettre en place des • Le bien-être corporel (nadia.fucina@chuv.ch) ou Doris Schopper éléments favorables au développement d’une «culture • Le soutien psychosocial (doris.schopper@bluewin.ch). des soins de supports en oncologie» au sein du CHUV. 8
a v r i l 2 0 0 7 Philippe Carrara a pris sa retraite près 39 ans de service C’est une figure qui a quitté le CHUV Philippe Carrara, chef de l’atelier des sanitaires du Service technique, a pris sa retraite anticipée en février dernier. A 60 ans, il avait derrière lui 39 ans de service. Il avait été engagé le 1er octobre 1968, bien avant la construction du CHUV, comme installateur sanitaire à l’Hôpital Nestlé. «Je vais rester actif», a-t-il précisé dès les premiers échanges de l’entretien, non sans ajouter avec humour: «ma femme va me trouver du boulot.» Rencontre avec un personnage. © CEMCAV Philippe Carrara (5e à partir de la droite) au milieu de son équipe lors de la fête organisée pour son départ. Philippe Carrara a de l’allure. Et de l’allant. Philippe Carrara - «J’ai vécu une révolu- certification représente une de mes plus Sixième et dernier enfant de sa famille - tous tion. Quand j’ai commencé, mon métier de grandes satisfactions professionnelles, elle ses frères et sœurs sont déjà à la retraite - base en était encore à l’âge de la pierre. est la résultante du travail de toute une on lui reconnaît une indéfectible bonne Sans exagérer, on était dans un autre mon- équipe et c’est extrêmement valorisant de humeur. Son père avait une entreprise de de. Les anciens ne jetaient rien. Pour pren- voir cet atelier au niveau ou il est gypserie-peinture, avec une douzaine dre un exemple très terre à terre, on réparait aujourd’hui.» d’ouvriers. «Il nous a très vite appris à tra- un robinet, même s’il fallait y passer quatre vailler», commente Philippe Carrara. heures. Aujourd’hui, dès que nous consta- L’atelier a en effet suivi l’évolution techno- tons qu’une heure de main d’œuvre coûte logique dans des domaines très divers, dans Titulaire d’un CFC d’installateur sanitaire, il 2 fois le prix de la réparation, on jette et on la récupération des produits radioactifs, a d’abord travaillé dans une entreprise prend du neuf. A cette époque, il y avait dans le traitement de l’eau pour la garantir engagée à la Clinique Cecil. Ça l’a passion- moins de technologie de pointe à «l’Hôpital sans bactéries quand c’est nécessaire, dans né et c’est ce qui lui a donné l’idée de pos- cantonal» et, de ce fait nous étions aussi les tours de refroidissement de l’air pour tuler pour un emploi dans un grand établis- plus de vrais manuels. éviter la contamination environnementale sement hospitalier. On était en 1968. Il n’a par des légionelles, dans la construction de plus quitté l’institution. «J’ai passé toute ma «Je suis passé de ce stade à celui de chef systèmes de dialyse, dans l’installation de vie dans la région», explique-t-il, entre Bus- d’ateliers pour le sanitaire, les gaz médicaux conduites super-isolées pour le transport signy et Lausanne. et les traitements d’eau du premier hôpital de l’azote liquide à - 195º C (pour exemple, en Suisse, et probablement en Europe, à ces conduites, coûtent environ 2’000 francs CHUV-Magazine - Quelle a été l’évo- obtenir une certification pour la construc- le mètre courant), dans les techniques pour lution de votre activité au cours de ces tion des réseaux de gaz médicaux et de l’eau ultra-purifiée en pharmacie ou en labo- 39 ans de service? réseaux d’eaux à usages médical. Cette ratoires, etc. 9
a v r i l 2 0 0 7 Philippe Carrara a pris sa retraite après 39 ans de service Quelle image avez-vous du CHUV, de valable est celle de la compétence. J’ai pra- «J’aime les choses qui bougent» ses collaborateurs? tiqué une politique systématique de forma- Philippe Carrara est marié depuis 1969. Il a deux tion continue pour toute l’équipe, à commen- enfants, une fille et un fils, et trois petits-enfants, P. C. - «Je n’ai pas de mauvais souvenirs. J’ai cer par moi-même. J’ai notamment suivi des de 3 à 13 ans. «J’adore mes petits-enfants, j’ai pu compter sur beaucoup de gens formida- formations spécifiques sur le traitement et la toujours essayé de faire en sorte que mon travail bles. J’ai travaillé pendant 27 ans avec Chris- chimie de l’eau, sur les gaz médicaux et la ne mange pas ma vie de famille. J’incite mes tian Blanc, qui est mon chef de service physique des gaz, j’ai obtenu un brevet fédé- enfants à faire de même. Il faut bien travailler depuis une quinzaine d’années, et je tiens ral sur les toxiques 1 à 5. Je dois souligner mais il n’y a pas que le boulot dans la vie.» Com- beaucoup à lui rendre hommage, parce qu’il que nous avons été encouragés à le faire par ment voit-il sa retraite? m’a toujours énormément soutenu, notam- notre direction et que c’était la bonne voie à ment lorsque nous avons introduit le système suivre, malgré le poids que représente la «Je vais d’abord prendre des vacances. Un qualité ou lorsque nous avons souhaité de formation continue dans la gestion du travail mois. Je vais un peu oublier le CHUV, même nous occuper du caisson hyperbare des de tous les jours. si je le vois depuis chez moi et que je vais le soins intensifs. Croyez moi, c’est un privilège citer 10 fois par semaine au début. De toute de partager une carrière professionnelle avec Et sur un plan plus personnel? façon, je vais continuer à cultiver l’amitié avec quelqu’un comme lui. des ami(e) s que je me suis faits au CHUV. P. C. - «On dit souvent que j’ai une nature «Dans les divers services du CHUV, il y a généreuse. J’ai toujours été loyal. Je n’aime «Ça va faire un trou, c’est sûr, mais j’ai pro- des décideurs qui sont étiquetés autoritai- pas les coups tordus, c’est vraiment épider- voqué cette coupure par une retraite antici- res, ils n’ont jamais représenté le moindre mique chez moi. Avec l’équipe, j’ai toujours pée, donc à moi de l’accepter. Je pars sans problème pour moi, c’est avec ces vrais été le copain de tout le monde mais le proche arrière-pensée. Comme je ne suis pas un patrons que l’on a pu faire évoluer les cho- ami de personne. Sans être trop autoritaire, adepte des feuilletons brésiliens de la télé, je ses. J’ai eu en revanche beaucoup plus de s’il faut cependant qu’une chose soit dite, vais m’occuper en prenant un mandat ou difficultés à travailler avec ces cadres alors je n’ai jamais hésité à le faire. En plus, deux, continuer par exemple, de participer à «anguilles», présents partout, et qui en défi- comme j’ai des origines italiennes et que je l’association suisse des ingénieurs hospita- nitive décident de ne jamais rien décider. parle facilement avec les mains, ça a parfois liers, dans les groupes de travail gaz médi- été animé. J’ai toujours encouragé les gens caux et dialyse, (j’y suis le seul représentant «Je suis admiratif quand je songe aux dizai- à s’exprimer, à ne pas avoir peur de le faire. romand, jusqu’à fin 2007). Je vais également nes de différents mécanismes qui font fonc- travailler sur quelques projets avec des col- tionner une si grande institution sans que «Je me souviens de la construction de la lègues des hôpitaux régionaux. Mais j’ai plus personne ne les remarque: salaires centrale à oxygène qui sont les 2 citernes aussi envie de voir autre chose. versés, fournisseurs payés, allocations enre- blanches que l’on voit à l’extérieur de la gistrées, vacances, etc. Ça roule. Maternité. Le directeur général de l’époque, «Comme souvent, à la maison, les cordon- Charles Kleiber, qui avait aussi à la base une niers sont les plus mal chaussés. Chez nous, «Dans notre atelier, nous sommes en rela- formation d’architecte, trouvait que le coût c’est plutôt ma femme qui doit faire le plom- tions directes avec de larges secteurs d’ac- de l’opération était excessif. J’ai été convo- bier. J’ai bien posé une fois la tapisserie tivité du CHUV: l’anesthésiologie, l’hygiène qué à une grande séance à laquelle partici- mais je ne recommencerai pas. Je préfère hospitalière, la pharmacie, la dialyse, les labo- pait notamment le conseiller d’Etat Claude le sport et la nature à ce type de travail. ratoires, tous les services de la logistique Ruey, Charles Kleiber lui-même, le directeur Aujourd’hui je fais du ski de fond, du vélo, générale, du service de maison à la restau- de l’Office des constructions et quelques- des marches en montagne, de la raquette ration. Nous avons avec eux des rapports uns de ses collaborateurs. Je n’étais pas à neige, des balades avec le chien, un petit excellents et très enrichissants. Nous avons vraiment à l’aise, je me sentais un peu sur chien qui est un bon marcheur. aussi des contacts avec le cœur de l’hôpital, un banc d’accusé au tribunal. J’ai présenté les urgences, le bloc opératoire, les soins et défendu le rapport que nous avions pré- «Je ne suis pas un modèle de patience, intensifs, le centre des grands brûlés... J’ai paré et qui était signé par le patron du ser- j’aime les choses qui bougent. Pour exem- un énorme respect pour les collaborateurs vice technique de l’époque, à ce moment-là ple, en exagérant un peu, je mets le même de ces services, leur professionnalisme, leur en vacances. J’ai expliqué ce que nous vou- temps pour visiter tout le Palais de Schön- réactivité aux coups durs, leur précision, leur lions faire et comment nous voulions le brunn que ma femme pour ausculter une quasi non-droit à l’erreur, ils sont impression- faire. J’’ai dû être convaincant parce qu’au seule pièce du château. Mais je ne déserte nants et doivent être un exemple pour nous. final, ça a passé. pas. J’essaie de partager le maximum de choses avec elle et ma famille. En musique Un chef, c’est quoi, à vos yeux? «A vrai dire, je crois que mon style est un par exemple, j’ai appris il y a trente ans à peu en perdition. J’ai de la peine parfois à découvrir la musique classique et l’opéra, P. C. - «J’ai essayé, à mon niveau, d’appli- voir que les gens ne s’identifient plus à leur c’est passionnant. Ça ne m’empêche pas quer le principe selon lequel la seule autorité entreprise.» d’aimer les Rolling Stones.» 10
a v r i l 2 0 0 7 Un exemple d’action et de formation Les opérateurs du caisson hyperbare La thérapie hyperbare se déroule, comme son nom l’indique, dans un environne- ment ayant une pression supérieure à la pression atmosphérique. Pratiquement, il s’agit de placer un patient dans un caisson hyperbare et de le soumettre à une pression ambiante augmentée (pressurisation, compression). On peut ainsi admi- nistrer de l’oxygène à haute concentration et sous haute pression. L’oxygénothérapie hyperbare traite essentiellement: • les accidents de plongée (paralysie, troubles de la sensibilité, coma), • les embolies gazeuses • les intoxications au monoxyde de carbone volontaires ou accidentelles, • des lésions induites par la radiothérapie, • des lésions ischémiques et des nécroses (polytraumatisme, troubles circulatoires). La thérapie hyperbare est réalisée au CHUV depuis 1964. Elle est rattachée au Ser- vice de médecine intensive adulte, sous la supervision de la professeure Marie- Denise Schaller, médecin cheffe, et du professeur René Chioléro, chef du service. L’équipe bénéficie, depuis de nombreuses années, du soutien d’un médecin associé bénévole, le Dr Francis Héritier, certifié en médecine hyperbare et de plongée. Afin de répondre aux exigences définies par la Société suisse de médecine suba- quatique et hyperbare, ainsi qu’au Code européen de bonnes pratiques, il a été décidé de créer une équipe de techniciens-opérateurs. La Direction générale a soutenu financièrement le projet et a permis son développement. Il a été mené à bien grâce à la collaboration du Service technique, en particulier de son chef, Christian Blanc, et de Philippe Carrara. Les 10 opérateurs réunis au cours de leur formation, Marie-Denise Schaller évoque la personne et le travail du chef de l’atelier des sanitai- avec leur instructeur, Georges Prévot et le Dr Francis Héritier. res en termes élogieux: «C’était un homme toujours souriant, agréable avec les gens, De gauche à droite, debout : Jean-Claude Blumenthal, qui s’investissait à fond. Il était très compétent professionnellement. Il travaillait vrai- Timothée Belluoccio, Georges Prévot, Francis Héritier, ment pour le CHUV, il avait le sens de l’institution. Personne n’est irremplaçable sans Olivier Wuthrich, Michael Springett, Marco Sancesario, doute, mais à propos de quelqu’un comme Philippe Carrara, on a aussi envie de dire Christophe Legeret, Nicola Sampogna. que personne ne peut être remplacé.» Accroupis: Maurice Mégroz, José Coelho, Jean-Jacques Rapit. Des opérateurs spécifiquement formés En juin 2006, dix collaborateurs de l’atelier des sanitaires ont suivi avec succès une Concrètement, ces nouveaux opérateurs ont pour mission: formation, théorique et pratique, sur la manipulation des caissons hyperbares • d’être présent sur appel du SMIA dans les 30 minutes au maximum, 7 jours sur thérapeutiques (compression et décompression des patients). Cette formation a 7, 24h sur 24 (un intervenant interne est programmé chaque jour et un piquet à été dispensée par un instructeur agréé, de l’Institut national de plongée profes- domicile organisé pour les nuits et les week-ends); sionnelle de Marseille. • d’assister les soignants du SMIA, par la prise en charge des manipulations techni- Au cours de cette formation, les nouveaux opérateurs diplômés ont acquis la ques et la surveillance de pressurisation/dépressurisation pendant toute la phase connaissance: • des éléments de physique applicables à la pratique de la médecine hyperbare, de soins nécessaire à une thérapie programmée par le médecin responsable; • des effets de la pression sur l’homme et les mesures à prendre pour y faire face, • exceptionnellement, de mettre un second opérateur à disposition pour accompa- • de l’utilisation des tables de décompression applicables, gner le personnel des soins et le patient à l’intérieur du caisson, afin d’y effectuer • de tous les éléments de l’installation hyperbare, y compris la préparation, les des missions non thérapeutiques, déterminées par le médecin responsable. contrôles préliminaires de sécurité, la mise en place des procédures de compres- Une motivation supplémentaire sion/décompression. Cette nouvelle activité représente une motivation supplémentaire pour les collabo- Bénéfices de l’opération rateurs concernés. Ces techniciens opérateurs certifiés ont presque tous eu l’occa- Cette formation permet aux opérateurs de l’atelier d’assister le Service de méde- sion d’exercer leur nouvelle fonction, à plus de 40 reprises, aussi bien de jour que cine intensive adulte (SMIA) qui, jusqu’alors assumait l’ensemble de la prestation, de nuit. Leur disponibilité et leur savoir-faire sont très appréciés par l’équipe médi- en engageant un médecin comme opérateur caisson. Le manque de personnel cale. La manipulation technique par de vrais professionnels a nettement amélioré médical entraînait des délais de prise en charge ou des transferts externes qui n’ont la pratique de l’oxygénothérapie hyperbare depuis juillet 2006. Cette collaboration plus lieu aujourd’hui. entre le SMIA et l’atelier des sanitaires est une première étape vers le développe- ment d’un centre de thérapie hyperbare au CHUV. La collaboration instaurée avec le SMIA a par ailleurs permis: • d’améliorer la sécurité des éléments mécaniques, par un contrôle technique (Ce texte est largement inspiré d’un rapport rédigé par Marie-Denise Schaller, avant, pendant et après les interventions de pressurisation, Christian Blanc et Philippe Carrara: «Collaboration entre le Service de médecine • d’effectuer les thérapies répétitives, par exemple lors de paralysies après accident intensive adulte et le Service technique du CHUV dans le cadre de la médecine de décompression chez les plongeurs, lors d’intoxication au monoxyde de car- hyperbare»). bone, y compris chez les patients brûlés, • d’assurer le service de maintenance, de surveillance et de sécurité technique, en 1 L’actuel caisson hyperbare date des années 60. Il ne permet pas de pratiquer toutes les thé- anticipant l’augmentation et la complexité des contrôles techniques d’un nouveau rapies indiquées en médecine hyperbare. L’acquisition d’un nouveau caisson plus performant, caisson, dont l’acquisition est projetée1. permettant d’élargir la palette des traitements, est envisagée depuis quelques années. 11
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