L'ÂGE DES LOW-TECH Vers une civilisation techniquement soutenable - Réseau Mycélium

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L'ÂGE DES LOW-TECH Vers une civilisation techniquement soutenable - Réseau Mycélium
L’ÂGE DES LOW-TECH
         Vers une civilisation techniquement soutenable

                                      Résumé

    L’association Réseau Mycélium a pour objectif d’accompagner les individus dans
    leur prise de conscience des crises écologiques actuelles. Pour cela, nous
    rédigeons et partageons des résumés de livres ou rapports afin de faciliter vos choix
    de lecture ou de vous donner accès aux grandes lignes de ces écrits sans avoir à les
    lire intégralement.

         Pour plus d’infos sur Réseau Mycélium, rendez-vous sur notre site Internet :

                                      http://reseaumycelium.org/

Rédigé en 2019 par François Laugier                                                     Page 1
L'ÂGE DES LOW-TECH Vers une civilisation techniquement soutenable - Réseau Mycélium
Ce document résume L’âge des low-tech, vers une civilisation techniquement soutenable, écrit par
Philippe Bihouix, ingénieur et spécialiste de la finitude des ressources minières et de son étroite
interaction avec la question énergétique, et publié en 2014. Le résumé suit la structure du livre,
décomposée en quatre actes. Le premier acte s’interroge sur les menaces de rareté des
ressources et les solutions développées pour y faire face. Le deuxième acte expose les
caractéristiques des low-tech, un concept avancé comme la réelle solution pour faire face aux
problèmes de ressources, à l’inverse des high-tech. Le troisième acte présente des pistes d’autres
fonctionnements de nos secteurs d’activités respectant ces principes low-tech, et permettant de
construire une civilisation techniquement soutenable. Le dernier acte présente quelques pistes
d’évolutions à mettre en œuvre pour changer radicalement la trajectoire du progrès et de nos
sociétés vers ce modèle low-tech.

Sommaire
Acte I : Grandeur et décadence des ingénieurs « thaumaturges » ..................................................................................... 3
   Comment la technique a toujours répondu à la pénurie de ressources .......................................................................... 3
   Pourquoi les high-tech n’y répondront pas cette fois ...................................................................................................... 4
Acte II : Principes des basses technologies ........................................................................................................................ 6
   Remettre en cause les besoins ....................................................................................................................................... 6
   Concevoir et produire réellement durablement ............................................................................................................... 7
   Orienter le savoir vers l’économie de ressources ........................................................................................................... 7
   Rechercher l’équilibre entre performance et convivialité................................................................................................. 7
   Relocaliser sans perdre les bons effets d’échelle ........................................................................................................... 8
   « Démachiniser » les services ........................................................................................................................................ 8
   Savoir rester modeste ..................................................................................................................................................... 8
Acte III : La vie quotidienne au temps des basses technologies ......................................................................................... 9
   Agriculture et agroalimentaire ......................................................................................................................................... 9
   Transport et automobile .................................................................................................................................................. 9
   Bâtiment et urbanisme .................................................................................................................................................. 10
   Produits de consommation, sport, loisirs et tourisme .................................................................................................... 10
   Nouvelles technologies, informatique et communication .............................................................................................. 11
   Banques et finance ....................................................................................................................................................... 11
   Ballet du troisième acte : aimer, vivre et mourir à basse technologie ........................................................................... 11
   Quand la poubelle disparaîtra ....................................................................................................................................... 11
   Et l’énergie dans tout ça ? ............................................................................................................................................ 12
Acte IV : La « transition » est-elle possible ?..................................................................................................................... 12
   Impossible statu quo ? .................................................................................................................................................. 12
   Entre attentisme, fatalisme et survivalisme ................................................................................................................... 12
   La question majeure de l’emploi ................................................................................................................................... 12
   La question de l’échelle : l’exemple de l’abolitionnisme anglais.................................................................................... 12
   La question de la mutation culturelle et morale ............................................................................................................. 13
   Comment rendre la transition désirable : vive les low-tech ........................................................................................... 13
   Finir sur une note positive ............................................................................................................................................. 14

Rédigé en 2019 par François Laugier                                                                                                                                  Page 2
Acte I : Grandeur et décadence des ingénieurs
« thaumaturges »
Nous faisons aujourd’hui face à de réels problèmes de rareté de ressources. Les solutions mises
en place au cours de l’Histoire ne sont plus envisageables. Le progrès technique vers plus de
high-tech ne résoudra pas le problème, au contraire, il va l’aggraver. Pour la première fois de notre
histoire, nous sommes dans une impasse.

Comment la technique a toujours répondu à la pénurie de ressources
Nous sommes confrontés à une menace de pénurie de ressources. Or « l’Histoire de l’humanité
est une longue lutte contre la pénurie de ressources ». Et face à ce problème, trois stratégies ont
été à de nombreuses reprises mises en place : migrer, échanger ou inventer. L’auteur balaye
l’Histoire en relevant quelques exemples pour les ressources énergétiques, en métaux, en
animaux et végétaux, en matériaux de construction, en bois et en sols.

Les progrès dans l’énergie répondent plus à un besoin d’abondance qu’à une menace de pénurie.
A chaque invention, la nouvelle source vint s’ajouter à la consommation des précédentes : bois,
charbon, pétrole, gaz et hydro, nucléaire. Il suffit de visualiser l’évolution de la répartition du mix
énergétique mondial pour s’en rendre compte.

Concernant les métaux, l’auteur réfère divers exemples. En Europe, certains métaux ont très vite
manqué aux grandes puissances (Grèce et Rome), pour lesquelles la conquête de certains
territoire devint stratégique pour leurs mines. La colonisation de l’Amérique du Sud étaient en
partie motivée par une recherche d’or. Et les ruées vers l’or dans diverses régions du monde sont
aussi des exemples de migration pour faire face aux raréfactions.

Puis, les activités minières ont aussi bénéficié d’avancées technologiques permettant de récupérer
plus de métaux de plus en plus difficiles à extraire, notamment avec l’évolution d’explosifs de plus
en plus efficaces.

Les ressources « renouvelables » ont progressivement été remplacées par la chimie industrielle.
Jusqu’au XIXème siècle, la consommation reposait sur de nombreux produits animaliers et
végétaux : colorants, graisses, colles, acides et alcools, cuirs et fourrures, fibres… Certaines
ressources n’étant pas disponibles localement, le commerce s’est organisé à différentes échelles.
D’autres ressources étant disponibles ont été victimes de surexploitations, au point de déclencher
l’effondrement de certaines espèces.

Puis, la chimie minérale est apparue. Avec l’explosion démographique, le niveau de consommation
par habitant était de moins en moins soutenable pour de plus en plus de ressources, et la chimie
minérale a permis de développer des solutions alternatives, comme par exemple un procédé
industriel de production de carbonate de soude, permettant de contourner le problème de la rareté
de certaines ressources naturelles nécessaires à sa fabrication.

Enfin, la chimie organique (notamment la chimie du carbone) a permis de répondre à une
explosion de la demande en colorants, puis à la pénurie d’huile de baleine pour l’éclairage (pétrole
et gaz d’éclairage), et a œuvré au développement de la polymérisation, permettant d’accéder à de
nouvelles matières qui se sont substituées à des matériaux issus de ressources renouvelables.

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Le secteur de la construction est aussi le théâtre de telles évolutions. Concernant les murs,
structures et routes, durant un temps, nous importions des « pouzzolanes » pour produire de la
chaux, ingrédient d’un mortier très solide. Puis, la croissance démographique et l’urbanisation ont
fait exploser les besoins en ressources du secteur. L’utilisation massive d’acier et de béton armé
s’est développée, et les procédés de la sidérurgie sont devenus de plus en plus efficaces,
permettant au développer d’accélérer. Les routes pavés se sont macadamisées, puis ont été
revêtues de béton de goudron, puis de bitume.

Les forêts ont été surexploitées dans de nombreuses régions du monde. Pour y faire face, nous
avons progressivement délocalisé la production de bois, innové pour produire plus vite, et
substitué (chemins de fer ou châssis de fenêtres par exemple, initialement en bois).

Les sols ont aussi été surexploités dans certaines régions, comme en Mésopotamie. Les
innovations (animaux domestiqués, outils, mécanisation) ont permis d’améliorer la productivité
pour faire face à la rareté. Puis les engrais ont permis d’augmenter le rendement pour faire face à
une pénurie de surface.

Par ailleurs, afin de combattre la rareté locale, les moyens de conservation des aliments se sont
développés, des méthodes traditionnelles (fumage, salage…) aux conserves en verre ou en métal.

Enfin, l’auteur évoque la conteneurisation comme un moyen d’augmenter encore la consommation
tout en évitant une rareté locale engendrée par des problèmes de ressources et de pollution.

Donc nous avons fait face à de nombreux problèmes de rareté dans différents secteurs, pour des
raisons de pénuries ou de demande élevée, et concernant diverses ressources. Dans la plupart
des cas, l’humanité à su trouver des solutions en délocalisant la production, en substituant les
ressources par d’autres, ainsi que grâce au progrès technique et au commerce.

Pourquoi les high-tech n’y répondront pas cette fois
Qualité et accessibilité des ressources
Aujourd’hui, nous sommes à nouveau exposés à un problème de rareté de ressource, concernant
les métaux et les ressources énergétiques à l’échelle mondiale.

Or pour extraire des métaux, il faut de plus en plus d’énergie car les réserves sont de moins en
moins facilement accessibles. Car les premières réserves exploitées furent celles qui étaient les
plus accessibles et les plus rentables.

En parallèle, pour extraire de l’énergie, il faut aussi de plus en plus d’énergie pour les mêmes
raisons. De plus, les technologies capables d’extraire ces ressources dans des réserves de moins
en moins accessibles se composent de plus en plus de métaux (par exemple, une plateforme off-
shore de pétrole nécessite des quantités de matières premières, dont des métaux, en quantité bien
plus importantes que les puits on-shore).

C’est notamment pour ces raisons que les spécialistes annoncent le peak oil entre 2020 et 2030
(comprenant le pétrole non conventionnel). Comment fera-t-on pour extraire toujours plus de
métaux avec moins d’énergie ?

Le recyclage pourrait être une solution comme alternative à l’extraction. Cependant il est difficile
voir impossible de recycler à 100 % les métaux. Il existe 3 types de pertes :

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•   Par dispersion : Les métaux sont mélangés en faibles proportions à d’autres pour diluer
       leurs propriétés. Par exemple, les pigments pour les couleurs, ou les terres rares dans les
       aimants.
   •   Par complexité des produits : par exemple, difficile de séparer les matériaux des cartes
       électroniques.
   •   Par dissipation : on perd toujours un peu de matière durant la production, le recyclage ou
       l’usage.

Effet rebond et effet parc
L’effet parc, c’est le changement d’échelle. Le changement d’échelle est trop important et la
vitesse de la transition est trop élevée pour répondre aux enjeux. Par exemple, bien qu’aujourd’hui,
les technologies des énergies renouvelables se développent, on parle de quelques dizaines de %
du mix énergétique dans certains pays développés. C’est loin de répondre aux défis énergétiques
à l’échelle mondiale (du moins si la consommation n’est pas drastiquement réduire).

L’effet rebond, c’est l’élévation de la consommation qui vient compenser le gain d’efficacité. Par
exemple, le covoiturage devait réduire le nombre de trajets de voitures, mais il est venu
concurrencer le train, et bien que le nombre de passagers par voiture ait augmenté, le nombre de
voitures a peu significativement évolué. Autre exemple, l’élévation du poids des voitures de moteur
hybride.

Effet système-Terre
Si ces considérations ne sont pas suffisamment convaincantes, rappelons simplement que la Terre
est un système fini, et que les ressources non renouvelables sont par définition présentes en
quantités finies à notre échelle de temps. Une consommation toujours croissante n’est trivialement
pas durable.

De plus, notre système est de plus en plus complexe, les entités sont de plus en plus
interconnectées, interdépendantes, et s’organisent en flux-tendu. Un tel système est de moins en
moins résiliant. Le développement de toujours plus d’high-tech toujours plus performantes s’inscrit
dans ce mouvement de notre société, dans cette « fuite en avant ».

En finir avec les dernières tartes à la crème high-tech
Et ce n’est pas avec de nouveaux concepts qu’on va éviter les pénuries, parce qu’ils ne permettent
pas de mettre en place des solutions à la mesure des enjeux :

   •   Les biotechnologies posent un problème d’échelle : pour se généraliser, il faudrait
       beaucoup trop de bio-ressources, et cela pose un problème d’échelle, de pénuries de
       surfaces. De simples calculs d’ordre de grandeur suffisent pour s’en rendre compte. Par
       ailleurs, ils s’accompagnent d’un problème éthique : remplacer des ressources alimentaires
       par des ressources pour technologies alors qu’un nombre non négligeable d’êtres humain
       souffrent encore de malnutrition ?
   •   Les nanotechnologies : elles sont par nature dispersives de matériaux.
   •   La dématérialisation (notamment via Internet et le numérique) n’est pas une
       dématérialisation, c’est une sorte de délocalisation du matériel.
   •   L’économie de fonctionnalité est un principe louable. Mais elle ne peut s’appliquer à tout
       type de produits.
   •   L’imprimante 3D permet de recycler certains matériaux et d’ajuster le besoin à chaque
       utilisateur, mais elle ne peut pas produire tous types de produits.

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La triple impasse de la société « extractiviste », productiviste et consumériste
L’auteur conclue en listant 3 impasses physiques à la société technicienne :

   •   Une impasse de ressources non renouvelables telles que les métaux, et renouvelables
       telles que les sols qui s’érodent ou la biodiversité qui s’effondre.
   •   Une impasse de pollution avec les niveaux de concentration de gaz à effet de serre, la
       présence de plus en plus marquée polluants organiques persistants et de plastiques dans
       l’hydrosphère.
   •   Une impasse d’espace, notamment la consommation d’espace par béton/bitume et avec
       l’agriculture.

Ajouté à cela, il propose 3 autres impasses non physiques qui s’ajoutent aux précédentes et
complètent la description de la complexité des enjeux actuels :

   •   Une impasse sociale, avec l’augmentation des inégalités sociales
   •   Une impasse morale, jusqu’où l’être humain pourra t-il tolérer les dérives morales du
       capitalisme ?
   •   Une impasse financière causée par un système qui menace de plus en plus de s’effondrer

Acte II : Principes des basses technologies
Nous avons atteint un niveau de consommation non soutenable basé sur des ressources pour
lesquelles les stocks menacent de s’épuiser. Les stratégies observées dans l’Histoire ne peuvent
plus fonctionner. Nous n’avons pas le choix face à ces impasses, il faut faire demi-tour. Il faut
redéfinir le progrès. A défaut de pouvoir compter sur les high-tech qui participe à l’accélération de
la « fuite en avant » dans les impasses citées plus haut, l’auteur propose de miser sur les low-tech,
des technologies permettant un retour en arrière partiel, sélectif et intelligemment orchestré pour
construire un nouveau monde, non pas moins souhaitable, et plus durable. Les low-tech se
caractérisent par 7 grands principes :

Remettre en cause les besoins
Partant du principe que tout acte de consommation a un impact écologique, la solution la plus
simple est d’en supprimer. En plus d’être efficace, c’est techniquement simple. Par exemple, il
semple plus complexe de remplacer le parc ce voitures thermiques par des voitures électriques ou
autres, nécessitant un déploiement de la technologie et des infrastructures associées, que de se
passer de voiture individuelle. Il s’agit ici de faire des concessions de confort pour réduire notre
impact, et pour cela, il existe d’innombrables solutions, qui peuvent être caractérisées par la
matrice écolo-liberticide ci-dessous.

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Ces efforts sont liberticides. Mais si la liberté des uns s’arrête là ou celle des autres commence, à
l’échelle monde et à l’échelle de plusieurs générations, peut-être qu’il faut remettre en question les
limites de nos libertés.

Concevoir et produire réellement durablement
Il faut que les produits soient conçus et fabriqués pour être le plus possible économes en
ressources, non polluants, durables, robustes, facilement réparables ou réutilisables, modulaires,
et plus faciles à recycler en fin de vie.

Pour cela, il faut notamment relocaliser afin de réduire les dépenses énergétiques et d’apprendre à
gérer les externalités sociales et environnementales négatives. Bien entendu, il n’est pas possible
de relocaliser toutes les productions. Mais certains produits pourront être conçues pour être plus
conviviaux (au sens d’Illich). Et ainsi, bien que la production soit délocalisée, il serait possible de
les réparer localement. Par exemple, la production d’un vélo nécessite la fabrication et
l’assemblage de nombreuses pièces métalliques, nécessitant un travail technique complexe gérée
par des acteurs experts maîtrisant ce savoir-faire. Mais sa réparation et son entretien sont à la
portée de n’importe quel bricoleur en herbe.

La standardisation plus poussée de produits leur permettrait d’être plus flexibles à l’utilisation,
comme par exemple celle de pièces détachées utilisables pour l’assemblage de divers produits :
modulaire. L’auteur illustre ses propos avec la standardisation de la forme et de la couleur des
bouteilles en verre.

Concernant les produits jetables, il faut les proscrire au maximum. Puis, ceux qui sont réellement
nécessaire pourraient être conçus en matériaux renouvelables. Enfin, concernant les produits
consommables, il serait judicieux de les produire localement par des artisans locaux (par exemple
le dentifrice) afin de les produire sur les matières renouvelables, réduire les consommations
d’énergie superflues et ne pas s’accompagner d’emballage. Enfin, certains consommables
pourraient être substitués en produits moins sexy mais tout aussi fonctionnels, composés de moins
de matériaux rares ou dont la production est énergivore.

Orienter le savoir vers l’économie de ressources
Le progrès technique doit s’orienter ainsi. Il faut redéfinir la performance. Et c’est la direction que
prend l’agriculture avec le déploiement de l’agro-écologie et le recyclage des bio-déchets.

Rechercher l’équilibre entre performance et convivialité
Ivan Illich affirme qu’un outil devenu trop complexe pour atteindre toujours plus de performance
peut devenir contre-productif car cette complexité peut se retourner contre l’utilisateur, qui n’a pas
la maîtrise de l’outil. Ainsi, tous nos produits high-tech sont-ils si performants, si on prend en
compte tous les problèmes de fonctionnement face auxquels nous sommes incapables de trouver
des solutions et devons nous en remettre à des experts techniciens ? Et cette complexité est-elle
réellement nécessaire à tout utilisateur lambda (combien de fonctionnalité de nos ordinateurs ou
Smartphones n’utilisons-nous pas?) ? Revenir à plus de simplicité et de maîtrise pour moins de
performance. Non pas revenir en arrière, mais viser une moindre performance en tenant compte
de notre savoir acquis. Par exemple, pour la voiture, pas besoin de revenir à le 2C, mais pourquoi

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pas revenir à une voiture au poids de la 2C, à la vitesse de la 2C, mais avec quelques évolutions
techniques permettant plus de robustesse (matériaux, système moteur…) et plus de
confort (multimédia, hauteur de toit, bruit...) ?

Puis, les nouveaux projets sont souvent conçus sans prendre en compte l’existant. Il serait plus
simple et plus raisonnable de réutiliser les infrastructures abandonnées que d’en construire de
nouvelles, bien qu’elles seraient légèrement moins performantes.

Relocaliser sans perdre les bons effets d’échelle
Comme évoqué précédemment, tout dépend du produit. Pour toute production, sa centralisation a
des bénéfices techniques, énergétiques et économiques qui sont contrebalancés par le transport.
Plus la production a de la valeur, plus il est possible de délocaliser loin, donc de centraliser. Ainsi,
certains produits sont déjà fabriqués localement, tandis que d’autre n’ont pas intérêt à être produits
localement car cela coûterait trop cher en outils et en énergie.

Concernant les industries de procédés, assurées à environ 65 % par les secteurs automobile,
construction et emballage, l’intérêt à une relocalisation semble maigre. Mais en réduisant la
consommation, par exemple en utilisant mieux le parc de bâtiment actuel, en réduisant notre
mobilité et en achetant en vrac, les tailles de sites centralisés seraient potentiellement réduites, et
il serait possible de n’utiliser qu’un nombre réduit de sites.

Concernant les manufactures, l’auteur cite les monopoles mondiaux de productions chinois,
notamment pour la production de montres, de chaussures, de briques ou de duvet. Ces
productions nécessitent plusieurs usines, dans lesquelles fonctionnent plusieurs lignes de
fabrication. Il est donc envisageable de séparer ces lignes et de les décentraliser. Puis, il s’attaque
aux machines high tech des chaînes de production (robots, multiples objets de contrôle
connectés...) et affirme qu’il est possible de les supprimer au sacrifice d’un peu de productivité. En
effet, généralement, les premiers gains effectués sur une chaîne de production sont engendrés par
des optimisation d’organisation, et sont les plus conséquents. Les gains engendrés par une
mécanisation, une robotisation ou une informatisation sont souvent plus maigres et mis en œuvre
en second lieu.

Enfin concernant l’industrie de réseau, il est envisageable de réduire le besoin, en réduisant les
vitesses de transport, le confort, et les performances des accessoires complémentaires du
numérique de plus en plus nombreux.

« Démachiniser » les services
Le remplacement de l’effort humain par un effort robotisé ou numérisé est d’une part énergivore et
gourmand en ressources, et d’autre part supprime des emplois.

Savoir rester modeste
Nous cherchons le toujours plus, et nous bravons les lois de la nature, par exemple en repoussant
les limites de la vie, avec le mouvement « transhumaniste », le clonage, la biologie de synthèse…
Accepter que l’on n’est pas tout-puissants, et que l’on n’a pas réponse à tout. Se réapproprier la
dimension poétique et philosophique du monde pour appréhender une réalité que la science ne
peut pas entièrement décrire.

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Acte III : La vie quotidienne au temps des basses
technologies
Après avoir décrit les 7 commandements des low-tech et illustré ceux-ci par quelques exemples,
voici des pistes d’application de ces principes à notre société, par secteurs.

Agriculture et agroalimentaire
Il s’agit de réduire l’impact environnemental des pratiques tout en assurant un rendement suffisant
pour nourrir toute l’humanité.

Tout d’abord, il est rappelé que le rendement (i.e. la production par hectare) stagne en France
depuis quelques années. Les progrès sont opérés sur la productivité (i.e. la production par
travailleur). Les OGMs sont défendues comme permettant une augmentation des rendements et
une exploitation de terres agricoles plus pauvres ou arides. Or, c’est faux : en plus de ne pas
nécessairement réduire l’utilisation d’herbicides, elles n’augmentent pas les rendements. Et leur
exploitation sur des terres moins riches n’a encore jamais été prouvée. Elles permettent cependant
des gains en productivité car la charge de travail à consacrer à ces cultures est moins importante.

En réalité, la solution est d’arrêter la recherche de productivité en exploitant des monocultures
céréalières toujours plus grandes multipliant les attaques de ravageurs et les traitements en
pesticides qui détruisent les sols, ou l’élevage intensif, pour redévelopper des exploitations à plus
petite échelle, sur des parcelles mélangeant les espèces animales et végétales. La productivité
sera moindre. Mais, si la production de ces exploitations est accessible en circuit-court, une
comparaison de la productivité est moins évidente car il faut prendre en compte tous les emplois
de l’agroalimentaire en aval qui ne sont plus nécessaires. Par ailleurs, dans certains cas, le
rendement surfacique peut même être meilleur.

Puis, si le rendement ne pourra pas toujours être amélioré, il est aussi largement possible de
baisser notre consommation sans mourir de faim, en réduisant le gaspillage alimentaire (environ
1/4 actuellement) ou notre consommation de nourriture carnée.

Ensuite, nous pouvons développer le recyclage de nos matières fécales, notamment par
l’utilisation des boues en sortie de stations d’épuration. Celles-ci sont actuellement fortement
polluées car elles sont mélangées avec tous les autres déchets présents dans nos égouts. Il
s’agirait donc de faire attention à moins polluer notre eau ménagère pour préserver les potentiels
effets bénéfices de ces boues.

Enfin, les circuits-courts suffisent largement à nous approvisionner, la grande distribution permet
d’apporter des aliments qui viennent de plus loin. Quelle serait leur utilité si nous acceptions de ne
plus manger hors saison ?

Transport et automobile
La voiture coûte cher : émissions de gaz polluants, artificialisation des sols, impacts sanitaires…
De plus, la consommation énergétique qu’elle engendre pour les Occidentaux n’est pas
envisageable d’être déployée à l’échelle planétaire. Enfin, il n’est pas possible de remplacer
entièrement le parc mondial de plus de 1 milliards de véhicules thermiques. Il faut donc renoncer à
ce confort. Pour cela, 3 solutions sont envisageables : renoncer aux voyages dans des contrées

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lointaines, faire du covoiturage pour aller au travail, ou prendre le vélo. Concernant le vélo, voici
plusieurs arguments :

   •   Une bonne partie des trajets en voiture sont en réalité des distances de moins de 3 km
   •   Le progrès technique permet maintenant de pouvoir se procurer des vélos à motorisation
       assistée, des vélos pliables
   •   Si on considère la vitesse généralisée définie par Ivan Illich, les vélos sont plus rapides que
       la voiture.

De plus, supprimer tous les emplois liés à la voiture réduirait grandement la charge de travail
nationale et on peut envisager qu’il serait possible de réduire la charge de travail par personne,
donc de travailler moins de 35h par semaine (par exemple 2 jours sur 5). Dans ces conditions,
l’auteur propose d’aller au travail à vélo, de dormir sur place et de rentrer en week-end de 5 jours à
vélo.

Enfin, il est aussi envisageable de concevoir des voitures moins lourdes, des « pots de yaourt » ou
« scooter-voiture » moins performantes certes.

Par ailleurs, concernant les transports en commun, le bus est le plus écologique car il ne nécessite
aucune infrastructure complexe, contrairement au train. Le métro nécessite des infrastructures
difficiles à maintenir. Le TGV est très énergivore, étant donné sa vitesse, qu’il faudrait réduire.
Bref, les transports en commun ont tous leurs défauts, et ne peuvent être des solutions
permanentes.

Bâtiment et urbanisme
Concernant le bâtiment, voici les 4 enjeux majeurs :

   •   Réduire la quantité d’énergie consommée par le parc existant
   •   Arrêter l’artificialisation et le morcellement des territoires
   •   Inverser la tendance à l’urbanisation et à la concentration
   •   Réduire drastiquement le volume de constructions nouvelles en se concentrant
       principalement sur des réutilisations et des réhabilitations

Pour réduire le besoin, en plus de faire avec l’existant, nous pourrions mieux mutualiser nos
bâtiments. Puis, si le nombre moyen d’habitants par logement diminue à cause de pratiques
familiales en évolution, le nombre de résidences secondaires augmente, et ces habitations
pourraient être mutualisées. Ensuite, on peut aussi penser à l’habitat partagé, mutualisant des
pièces communes.

Produits de consommation, sport, loisirs et tourisme
De nombreux objets, comme par exemple les jouets ou les livres, sont largement réutilisables
lorsque le propriétaire les a délaissés.

Tous les goodies de marketing sont inutiles et pourtant consommé dans des proportions
indécentes.

Concernant les cosmétiques et produits d’hygiène, il est possible de réduire notre impact, en
consommant du savon au lieu de gel douche par exemple, ou en acceptant de réduire notre
consommation de produits de beauté.

Rédigé en 2019 par François Laugier                                                           Page 10
Concernant le sport, certains sports sont beaucoup plus impactants que d’autres (golf) et
pourraient être marginalisés. Puis, concernant le sport professionnel, les pratiques publicitaires
sont à proscrire.

Concernant le tourisme et les voyages, réduire l’utilisation de l’avion et des bateaux de croisière, et
ne pas encourager le tourisme de masse, qui permet le développement de grandes routes et
hôtels, plutôt préférer de se mélanger à la culture locale.

Enfin, les produits de luxe, superflus, sont évidemment à proscrire.

Nouvelles technologies, informatique et communication
L’auteur rappelle que ne s’agit pas de « jeter bébé avec l’eau du bain » . L’électronique a permis
un progrès énorme, notamment en termes de puissance de calcul. Cependant, ce développement
a sa face sombre : consommation de ressources, d’énergie et déchets engendrés, impacts sociaux
négatifs, impact cognitif sur les enfants, publicités, stratégies de prise de contrôle des grands
groupes, surveillance généralisée… Tout cela alors que le numérique continue d’exploser. Ne
pourrait-on pas développer ces secteurs de façon plus raisonnée, en ne gardant que ses bénéfices
et en écartant ses dérives ?

Il est possible de faire plusieurs améliorations : rendre l’utilisation des serveurs plus sobre, réduire
le nombre d’équipements électroniques individuel, augmenter la durée de vie de ces équipements,
développer une économie de la fonctionnalité, adopter une approche plus modulaire pour favoriser
la réparabilité et la réutilisation des composants, réduire le volume de données échangé sans trop
perdre trop de confort, car la flux est pour la plupart jugé comme inutile pour l’auteur. Et enfin,
limiter l’utilisation du numérique instantanée, et développer une éco-conception pour les logiciels
(et non seulement pour le matériel).

Banques et finance
L’auteur dénonce le système économique-financier qui fonctionne grâce aux prêts à intérêt et à la
dette, ce qui implique un besoin de croissance. Il propose de supprimer les taux d’intérêts sur les
crédits à la consommation et à l’immobilier, et d’encourager les crédits à l’investissement avec
taux d’intérêt raisonnables par l’épargne collective et le public uniquement.

Ballet du troisième acte : aimer, vivre et mourir à basse technologie
Les codes de la séduction de la société de consommation se sont consolidés par la consommation
elle-même de bijoux, de fleurs, de gros billets ou de grosses voitures. Pourquoi ne pas revenir à
une séduction plus poétique et plus sobre en ressources ?

Concernant la croissance démographique, il faudra qu’elle se stabilise. Et pour cela, us devons
arrêter de chercher à nous rendre immortels.

Quand la poubelle disparaîtra
Il est possible de réduire nos quantités de déchets. Puis, il est possible de faire du compost. Pour
le verre, la papier et le carton, les filières de recyclage sont efficaces, il s’agit plutôt de mieux
respecter la consigne de tri. Enfin, il faut favoriser l’éco-conception pour limiter les plastiques et les
emballages complexés.

Rédigé en 2019 par François Laugier                                                               Page 11
Et l’énergie dans tout ça ?
L’auteur pronostique une consommation de 20 à 25 % de l’actuelle, en prenant comme référence
le scénario de NégaWatt qui propose une réduction de plus de 50 % alors que le niveau de confort
ne serait presque pas impacté.

Acte IV : La « transition » est-elle possible ?
Ici, l’auteur s’interroge sur les possibilités d’une transition du monde actuel vers une société low-
tech.

Impossible statu quo ?
L’auteur affirme que la plupart des gens admettent qu’il y a un problème profond de
fonctionnement de la société, bien que chacun ait son point de vue (marxistes, « peakistes »
adeptes de Tainter…), et que chaque point de vue ait sa pertinence. Puis, il rappelle que les
enjeux environnementaux sont maintenant presque consensuels. Les populations sont donc de
plus en plus conscientes de la nécessité d’un changement radical.

Entre attentisme, fatalisme et survivalisme
L’attentisme, c’est faire comme si de rien n’était. La fatalisme, c’est profiter au maximum avant un
effondrement mais ne rien faire pour le combattre. Le survivalisme, c’est l’accepter et se préparer
à survivre. L’auteur démonte ces trois issues. L’attentisme et le fatalisme, en plus de poser des
problèmes de cohérence avec nos convictions, sont inutiles. Le survivalisme est absurde et contre-
productif : d’une part, combien de cartouches de carabine et de boîtes de conserve faudra t-il pour
survivre et préserver ses ressources de la convoitises des autres hommes, et d’autre part, il est
impossible de mettre en œuvre une transition avec de genre de comportements.

Mais de toute façon, il n’y aura pas d’effondrement généralisé et brutal. L’effondrement sera
progressif, à l’échelle d’une vie humaine. Il sera doux, comme l’empire Romain, ou l’empire
soviétique. Car notre système a une sacré marge de manœuvre avant que nos besoins vitaux
soient menacés.

Mais du coup, doit-on tenter d’aller vers ce monde des low-tech ? Ou y être contraints avec moins
de marge de manœuvre ? Cela pose 4 questions.

La question majeure de l’emploi
D’une part, la transition vers les low-tech supprimerait des emplois par baisse de consommation et
simplification des organisations. Et d’autre part, elle augmenterait le nombre d’emploi par
démécanisation, par un retour à plus d’artisanat et par une relocalisation. L’auteur a tenté des
évaluations grossières, et estime qu’il serait possible de passer de 26 millions à 20 millions
d’équivalent emploi. On pourrait alors imaginer une société dans laquelle les individus travaillent
tous, mais moins.

Puis on peut imaginer la mise en place de nouveaux plans sociaux plus équitables comme le
revenu universel. Ou la création de nouveaux emplois, notamment dans l’Art et la culture.

La question de l’échelle : l’exemple de l’abolitionnisme anglais
L’économie est aujourd’hui globalisée. Comment se lancer dans une décélération si tout le
système mondial continue d’accélérer ? Une évolution à l’échelle mondiale n’est pas envisageable,
comme le peu d’impact que les accords internationaux sur le climat nous le rappellent. A échelle
individuelle, l’impact reste trop limité car l’auteur affirme que le client n’est pas roi et que les

Rédigé en 2019 par François Laugier                                                          Page 12
consommateurs subissent la loi du marché. A l’échelle locale des villes, cela permet des initiatives,
des prises des consciences et le développement d’une certaine résilience mais les changements
ne bénéficient pas de la puissance des pouvoirs publics.

Selon l’auteur, la bonne échelle est l’échelle intermédiaire : les régions, l’État, ou un petit groupe
d’Etats qui sont suffisamment proches. A l’image des solutions dans l’agriculture, les énergies ou
les transports, les solutions doivent pouvoir s’adapter aux contextes locaux, et cette échelle reste
raisonnable pour cela sans trop de complexité.

Pour se convaincre qu’un changement national est possible et viable face à la mondialisation,
l’auteur prend l’exemple de l’abolition de l’esclavage par l’Angleterre. Ce changement aurait pu
énormément coûter à son économie devenant moins compétitive. Mais grâce à des actions de
pression sur les autres Etats, et une stratégie de perturbation du trafic d’esclaves entraînant la
hausse des prix d’achats des esclaves, les autres Etats ont finalement suivi.

Et avec un petit groupe d’Etats, nous pourrions commencer par prendre des décisions qui ne
concernent que nous, comme de revoir les règles d’urbanisme pour mettre fin à l’étalement urbain
et réduire la mobilité, transformer notre système de gestion des déchets, se convertir à l’agriculture
biologique, de revoir entièrement notre fiscalité, de réorienter la recherche publique…

Afin de mieux nous protéger d’une concurrence de productions étrangères et non respectueuse de
l’environnement, nous devons redévelopper un protectionnisme aujourd’hui pratiqué par tous sauf
l’Europe (à ne pas confondre avec nationalisme).

Puis, nous pourrions imaginer de mettre perturber les activités non respectueuses de
l’environnement, comme le font certaines ONGs, mais à l’échelle nationale, avec les moyens
publics.

Bref, nous sommes face au dilemme du prisonnier. Sauf qu’on peut aussi penser qu’une
exemplarité pourrait entraîner un effet d’entraînement.

La question de la mutation culturelle et morale
Il faut revaloriser les métiers manuels et artisanaux face aux métiers tels que marketing,
présentateur TV ou financier. Il faut rééquilibrer notre système de valeurs qui hiérarchise les
métiers.

Il faut moins de spécialisation, qui a toujours visé la productivité, et permis le développement de la
robotisation et l’informatisation, gourmands en ressources.

Il faut réformer l’éducation. Stopper l’utilitarisme (on forme des étudiants employables), qui pousse
à privilégier les matières « utiles » telles que les sciences, au détriment de la culture, la
philosophie, la poésie et l’Art. Il faut arrêter de fabriquer des enfants « hors-sol ». Et il faut
reconsidérer l’école comme un droit et l’éducation comme un devoir, et non le professeur comme
rendant un service et l’élève comme client.

Comment rendre la transition désirable : vive les low-tech
Pour convaincre les masses, les éclairer sur les catastrophes à venir ou leur demander de faire
des sacrifices de confort n’est pas la solution. Il faut leur proposer un avenir souhaitable : un
monde plus beau et plus juste, où la poésie et la philosophie retrouveront leur place, et le stress et
le temps de travail seront réduits.

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Et pour cela, chacun fait face au dilemme du prisonnier : si j’agis seul, je suis le perdant. Je me
tape la pollution tandis que les autres bénéficient du confort qui la produit. Mais si tout le monde
agissait en même temps, tout le monde serait gagnant.

Finir sur une note positive
L’auteur affirme que, oui, nous souffrons du syndrome du Titanic : les musiciens continuent à jouer
alors qu’on coule, et l’inertie du système nous ralentie dans notre dérive pour éviter l’iceberg. Sauf
que, contrairement au Titanic, nous pouvons virer bien plus vite. Car si les boucles de rétroactions
que nous subissons sont nombreuses, elles marchent dans les deux sens. Par exemple pour
l’agriculture, si nous décidons de consommer moins et mieux, nous consommerons moins
d’énergie et de matières premières, moins d’intrants, permettront aux sols de revivre, et détruiront
moins de forêts pour accéder à de nouveaux sols… La transition est nécessaire et possible.

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