" L'hydrogène européen : l'autre enjeux de la crise Russo-ukrainienne " - Raphaël Cario Animateur du GT Hydrogène européen - Webflow
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« L’hydrogène européen : l’autre enjeux de la crise Russo- ukrainienne » Raphaël Cario Animateur du GT Hydrogène européen Sous la direction de Dr Élise Bernard et Edouard Gaudot
L’hydrogène européen : l’autre enjeux de la crise Russo-ukrainienne FÉVRIER 2022 AUTEUR Raphaël Cario, animateur du GT Hydrogène européen COMITÉ DE RELECTURE Edouard Gaudot, Directeur des relations extérieures EuropaNova Elise Bernard, Directrice des études EuropaNova ATTRIBUTION No Commercial Use - No Modification 3.0 France (CC BY-NCND 3.0 FR) PROPOSITION DE CITATION Cario, R. L’hydrogène européen: l’autre enjeux de la crise Russo-ukrainienne. Paris:EuropaNova Academia [En Ligne] PHOTO DE COUVERTURE © Russian Defense Ministry Press Service/Raphaël Cario GRAPHISME Design : www.klar.graphics Mise en page : Nericia Nzingoula EuropaNova 64 bis avenue de New York, 75016, Paris, France contact@europanova.eu www.europanova.eu 2
Abstract : Il y a aujourd’hui une menace militaire aux frontières de l’Europe pour les enjeux de production d’hydrogène renouvelable. L’Ukraine est directement citée par les stratégies européennes comme pouvant représenter près de 8 GW d’hydrogène aux vues d’une importation (10% de la consommation prévue en 2050). En effet, elle dispose d’un important potentiel de production d’électricité décarboné, solaire et éolien, par exemple le réservoir de Kakhovka et ses 4 GW de capacité potentielle. Situé dans l’Est du pays, il est à moins de 200 km de Donetsk la “capitale” informelle des indépendantistes du Donbass et à 150 km de la Crimée menacée directement par la Russie. De plus, cette dernière vise à se hisser en tête de la nouvelle catégorie des exportateurs mondiaux d’hydrogène décarbo- né, principalement toujours produite par des technologies à gaz couplées avec un captage carbone. Maintenir la dépendance européenne aux exportations ga- zières russes est centrale pour le maintien d’une influence de la Russie à l’Est de l’Europe et notamment, limiter le développement d’une production énergétique ukrainienne à l’export. Le soutien commercial à long terme à l’Ukraine en matière énergétique ne saurait remplacer un soutien diplomatique immédiat et ne peut pas être une distraction face aux besoins directs de l’Ukraine contre la menace russe. Les menaces militaires à court terme pour l’Europe seront les causes des futures crises énergétiques. La diplomatie européenne ne peut se passer de combattre les deux. Introduction Le conflit avec l’Ukraine et la crise du gaz qui l’a précédée a mis en lumière la dépendance commerciale, et spécifiquement énergétique, de l’Union Européenne face à la Russie. Aujourd’hui, la Russie est le premier fournisseur de gaz naturel et de pétrole de l’UE (en 2018, respectivement 40 % et 27 % de leurs importations extracommunautaires (1) ). Cette dépendance est de- venue un moyen de pression russe face à la diplomatie européenne, divisant la réponses des États membres et générant des conflits internes, notamment par la hausse des prix (2) . Face à cette dépendance au gaz et aux considé- rations climatiques d’une consommation de combustibles fossiles parmi les plus polluants, la question se pose: décarboner, mais comment. La diversifi- cation et le verdissement de la consommation énergétique européenne sont un des objectifs majeurs de l’UE, notamment dans le paquet Fit for 55 (3). La production et consommation d’hydrogène comme vecteur énergé- tique sont au centre des stratégies européennes, nationales et suprana- tionales. Les progrès technologiques du secteur peuvent laisser entrevoir une solution dans les domaines non-electrifiables de l’économie (4). Massivement utilisé dans l’industrie métallurgique, la production d’engrais, le raffinage, il trouve de nouvelles applications aujourd’hui dans la perspective d’une consommation énergétique tournée vers l’électrification. Cependant, la production d’hydrogène est actuellement massivement d’origine fos- sile, peut être produite à partir d’électricité et d’eau (électrolyse), et donc de manière décarbonée pour peu que cette électricité soit bas carbone. La production et consommation d’hydrogène comme vecteur énergétique sont au centre des stratégies européennes, nationales et supranationales. Les progrès technologiques du secteur peuvent laisser entrevoir une solution dans les do- maines non-electrifiables de l’économie . Massivement utilisé dans l’industrie mé-
tallurgique, la production d’engrais, le raffinage, il trouve de nouvelles applications aujourd’hui dans la perspective d’une consommation énergétique tournée vers l’électrification. Cependant, la production d’hydrogène est actuellement massive- ment d’origine fossile, peut être produite à partir d’électricité et d’eau (électrolyse), et donc de manière décarbonée pour peu que cette électricité soit bas carbone. S’il est de plus en plus simple et rentable de produire de l’hydrogène par électrolyse, son utilisation pourrait accentuer l’efficacité des systèmes éner- gétiques basés sur le renouvelable. Un surplus des production éolien et so- laire pendant des périodes de faible consommation pourrait être utilisé pour produire de l’hydrogène, qui serait ensuite brûlé lors des périodes de forte consommation mais de faible production (par exemple, la nuit est une période de forte consommation énergétique et de faible production du photovoltaïque). Cependant, dans ce nouveau secteur central au mix énergétique européen et à ses objectifs, le conflit entre Russie et Ukraine rejaillit dans la stratégie de l’Europe, ajoutant une dimension supplémentaire aux tensions actuelles L’Ukraine comme producteur exportateur aux portes de l’Union européenne Dans sa vision stratégique de 2018 sur la neutralité climatique de l’Union (5) , la Commission européenne prévoit que la consommation d’hydrogène à des fins énergétiques pourrait passer de 2 % aujourd’hui à 13-14 % du mix énergétique d’ici 2050. Lors de la publication de sa stratégie hydrogène en juillet 2020 (6) , la Commission a détaillé pour la première fois ses objectifs de production. Entre 2025 et 2030, la capacité installée des électrolyseurs dans l’Union européenne devrait atteindre au moins 40 GW, et la production d’hydrogène décarboné, jusqu’à 10 millions de tonnes par an. La capacité installée d’électrolyseurs dans l’UE devrait atteindre le même niveau dans les pays des Partenariats Oriental et Euromed (7), sans la production et la coopération desquels l’Europe ne voit pas la réalisation des objectifs de la stratégie. L’accent est mis sur l’Ukraine qui est directement citée par la stratégie comme pouvant représenter près de 8 GW aux vues d’une importation. En effet, elle dispose d’un important potentiel de production d’électri- cité décarboné, solaire et éolien (notamment dans le réservoir de Kakhovka) (8). Par conséquent, le 23 juillet 2021, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et le gestionnaire du réseau de transport de gaz de l’Ukraine (GTSOU) ont signé un accord sur leur coopération dans le domaine de l’hydrogène bas carbone (9) . Ce positionnement de l’Ukraine à la double utilité de limiter la dépendance ukrainienne au trafic du gaz russe sur son sol, qui a été un moyen de pression majeure pendant la guerre de 2014, et de pallier la baisse des revenus du gaz face aux routes alternatives (10). Le 22 février, le gouvernement allemand annonce suspendre le Nord Stream 2 à la suite de l’entrée des forces russes dans le Donbass. Les gazoducs vers l’Allemagne et TurkStream (11) vers la Turquie ont affaibli la position ukrainienne comme pays de transit du marché du gaz, marquant un manque à gagner important pour l’économie ukrainienne. La perte engendrée par la mise en fonctionnement du Nord Stream 2 représente près de 2 milliards d’euros par an. Un accord passé par l’Allemagne avec les Etats-Unis promettait €149 million d’investissements allemands en Ukraine pour compenser la perte (12). Au total, ce sont près d’un milliard de dollars que les États-Unis et l’Allemagne se sont engagés à mobiliser pour le fonds, avec des investissements du secteur privé.
Thijs van de Graaf, auteur principal du rapport (13) de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) sur la géopolitique de l’hydrogène, a décrit un changement géostratégique causé par le nouveau marché de l’hydro- gène «créant une nouvelle classe d’exportateurs d’énergie, et remodelant les relations géopolitiques et les alliances entre pays» et réduisant la pression sur des points maritimes clés comme le détroit d’Ormuz. Jusqu’à présent, l’Ukraine a été l’un des principaux pays de transit du gaz naturel. Elle pourrait devenir un pays exportateur. Le réseau de gaz ukrainien faciliterait cette transition. Ses pipelines moins utilisés pourront être convertis pour le transport de l’hydrogène depuis l’Ukraine vers les régions charbonnières du sud-est de l’Europe et vers l’ouest via la Slovénie. Une route d’exportation de l’Ukraine vers l’UE pourrait voir le jour, en passant par les réseaux de la Slovaquie et de la République tchèque jusqu’en Allemagne. La Hongrie pourrait dès lors devenir une zone de transit majeur, tant pour sa propre décarbonation que pour le nouveau backbone euro- péen de l’hydrogène. FGSZ, l’opérateur du réseau de gaz hongrois, exploite un réseau mature de 5 874 km qui pourrait lier l’Ukraine à la Slovénie et à l’Autriche (14) . La possibilité pour l’Ukraine de devenir un producteur et exportateur majeur de marché européen de l’hydrogène est donc central pour compenser ses pertes commerciales comme pays de transit et pour limiter sa dépendance à la Russie (15). C’est également une de ses ambitions de se rapprocher de l’Union com- mercialement. Son statut de producteur sera également central pour arriver à une meilleure autonomie stratégique énergétique de l’UE face à la Russie (15). Cependant, les Etats-membres conservent une ambiguïté individuelle sur le rôle qu’ils souhaitent voir prendre aux importations d’hydrogène, face à la tentation d’une autosuffisance dans sa production. Les Européens en ordre dispersé Deux positions existent vis-à-vis de la production d’hydrogène décarboné pour le marché européen. Si l’Allemagne assume qu’elle ne pourra pas assurer à elle seule une production suffisante d’hydrogène, elle préconise des accords d’importation avec des pays à fort potentiel de production. Ces pays sont pour la plupart des pays avec un potentiel de production d’électricité décarboné important, avec de faibles débouchées pour le marché national (16) . En no- vembre, l’Allemagne signe un accord avec la Namibie (17) (représentant 3 GW de capacité d’électrolyseur). Annalena Baerbock, Ministre fédérale allemande des Affaires étrangères (Verts), a annoncé le 17 janvier, lors de sa visite dans la capitale ukrainienne, l’ouverture par le gouvernement allemand d’un «bureau pour la diplomatie de l’hydrogène à Kiev (18)» . Cependant, face aux objectifs d’importations allemands, la France prend le parti d’une production européenne indépendante, sans importation extracommunau- taire. Le gouvernement français a, pour le moment, parié sur une production nationale basée sur une technologie et une consommation française (19). En juin dernier, les ministres de l’énergie français, hongrois estonien et polonais se sont tous clairement prononcés contre les importations d’hydrogène lors d’une réunion des 27 ministres européens. Les Européens se sont vu rappeler l’importance de la sécurité énergétique en 2006 et 2009, lorsque Gazprom, le producteur de gaz russe, a interrompu ses approvisionnements via l’Ukraine, ce qui a laissé plusieurs États membres de l’UE, notamment la Roumanie et la Bulgarie, face à une grave pénurie de gaz pendant plusieurs semaines au milieu de l’hiver et interrompant d’importantes productions industrielles.
L’arrêt des approvisionnements a représenté 100% de la consommation en Bulgarie, 35% en Roumanie et près de 60% dans le sud de l’Allemagne (10% au total) (20). Dès lors, les ambitions de diversification ont été accentuées. Ces divergences de stratégie représentent une différence d’approche au soutien à l’Ukraine face à la Russie. La double sortie du nucléaire et du charbon a entraîné une forte pression gazière qui intensifie la dépendance allemande au gaz russe. De plus, la position allemande est bloquée au sein même de la coalition. L’opposition des Verts et des libéraux à Nord Stream 2 face au soutien du SPD, limite la marge de manœuvre politique et maintient l’Allemagne dans une am- bivalence diplomatique. L’aide allemande passe par sa politique commerciale. Cependant, dans le conflit actuel, sa faible réponse diplomatique, notamment le blocage des exportations du matériel militaire (21) , a été critiquée (22). La Russie tente de limiter les pertes commerciales Face aux objectifs de réduction de la dépendance au gaz russe, aidé par une consommation accrue d’hydrogène, la Russie vise à se hisser en tête de la nouvelle catégorie des exportateurs mondiaux d’hydrogène décarboné. En Août 2021, le Premier ministre russe Mikhail Mishustin avait approuvé la production d’un hydrogène russe précisant que “le développement de l’énergie hydrogène réduira les risques de perte de marchés énergétiques” (23) . Son objectif est de 20 % du marché mondial de l’hydrogène d’ici 2030. Cela représente 200 000 tonnes d’hydrogène d’ici 2024 et plus de 2 millions d’ici 2030 (24) D’ici 2050, la Russie prévoit d’exporter jusqu’à 50 millions de tonnes d’hydrogène, 50% de la consommation actuelle de l’Europe et jusqu’à un tiers de sa future consomma- tion (25). Cela représenterait entre 23 et 100 milliards de dollars supplémentaires dans leur économie (26). Ces objectifs passent notamment par l’exploitation de nouvelles ressources du territoire russe et la conversion de projets gaziers existants. Un des nouveaux lieux de production russe pourrait être l’Arctique. En juin 2021, Novatek a annon- cé (27) configurer son projet Obsky de gaz naturel liquéfié pour le remplacer par une production d‘ammoniac (dérivé de l’hydrogène, plus simple à transporter sans réseau de pipelines) avec un objectif de 2,2 millions de tonnes d’ammoniac par an à partir de 2027 (28). De plus, l’allemand Uniper a signé avec Novatek un accord d’approvisionnement à long terme de 1,2 million de tonnes d’ammoniac “bleu” (29) annuel de la pé- ninsule de Yamal en Sibérie, à Wilhelmshaven. Enfin, la Russie, par l’Arctique, a le potentiel de devenir un acteur central de l’extraction des matières premières nécessaires à la production d’hydrogène (notamment pour la production d’élec- trolyseurs, comme les terres rares, le cuivre et le nickel) (30). Cependant, la production russe est liée à une approche différente des autres pays avec l’ambition de devenir des exportateurs. Le futur hydrogène russe devrait être principalement produit par des technologies à gaz couplé avec un captage carbone. En effet, la Russie ne sera pas en mesure à court terme de fournir massivement de l’hydrogène décarboné à l’UE, principalement en raison de la part insuffisante des énergies renouvelables dans la production nationale d’électricité. La possibilité d’importer en Europe de l’hydrogène “bas-carbone” ouvre une fenêtre d’opportunité pour le secteur énergétique russe (31).
Cela marque le premier différend entre l’Ukraine et la Russie dans leur approche du marché européen de l’hydrogène. Si l’Ukraine vise une production basée sur les renouvelables, le futur l’hydrogène russe sera très probablement “bleu” (i.e. vaporeformage du gaz et captage carbone diminuant jusqu’à 90% des émissions liées). De plus, ce type de production était, jusqu’à la flambée des prix du gaz, le mode de production bas carbone le plus compétitif (32). Plus simple à produire et moins cher, l’hydrogène russe pourrait être un concurrent important. Pour assurer des parts de marché russes, la Russie devra garantir une consommation d’hydrogène fossile en Europe. L’importation de ce dernier pourrait maintenir une dépendance au gaz russe et aux ressources fossiles. A l’échelle européenne, c’est l’Allemagne qui a été le plus grand défenseur de la consommation d’hydrogène fossile décarboné (bleu). L’été dernier un rapport (33) du conseil allemand de l’hydrogène se prononce en faveur de l’hydrogène “bleu”. C’est seulement depuis janvier 2022 avec le nouveau gouvernement de coalition que l’Allemagne a commencé à remettre en question leur soutien et à noter le danger pour une dépendance continue aux importations russes (34). L’ambition de la Russie de maintenir son assise dans le marché de l’énergie européen prend une nouvelle tournure dans la perspective d’une invasion de l’Ukraine. Si le gaz est aujourd’hui un point de pression, financier et industriel, une invasion affaiblit les objectifs européen d’importation d’hydrogène ukrainien. Le site de production au plus grand potentiel en Ukraine est le réservoir de Kakhovka (35) situé dans le cours inférieur du fleuve Dniepr, sur le territoire de trois régions : Kherson, Zaporozhye et Dnipropetrovsk. Il a été mis en service en 1956. L’objectif est la construction de centrales électriques d’une capacité totale de 4 GW (36) le projet prévoit de couvrir 10 % des 2 155 km2 du réservoir avec des panneaux solaires flottants placés autour de près de 150 éoliennes. Financé en partie par des investisseurs allemands, le parc doit produire par électrolyse de l’hydrogène destiné à être exporté vers l’Allemagne. Ces 4 GW de capacité potentielle représentent la moitié des objectifs de production ukrainienne en vue d’une exportation vers l’Europe et 10% des 40 GW extracommunautaires envisagés par la Commission. Cependant, le réservoir de Kakhovka est situé dans l’est du pays à moins de 200 km de Donetsk la “capitale” informelle des indépendantistes du Donbasse et 150 km de la Crimée. La stratégie européenne, et notamment la future politique d’importation allemande, doit faire face à une menace géopolitique nouvelle. Conclusion : Nouvelle géopolitique de l’hydrogène, et son risque Comme EuropaNova le présentait dans son étude de septembre 2021 (37), le marché de l’hydrogène pose de nouveaux enjeux de souveraineté européenne et d’indépendance stratégique. Il y a aujourd’hui une menace militaire aux frontières de l’Europe pour la production d’hydrogène renouvelable pour l’importation. L’Allemagne a misé sur cette diversification pour limiter sa dépendance et ré- duire la place du gaz dans son mix énergétique, fortement augmenté après l’arrêt du nucléaire allemand ces vingt dernières années (38). La stratégie européenne d’importation d’hydrogène pourrait être mise à mal par un conflit avec la Russie si une future source d’importation d’hydrogène retombe sous influence russe. Sa volonté de créer une exportation d’hydrogène décarboné mais fossile pourrait menacer les tentatives d’indépendance énergétiques européennes.
De plus, le soutien commercial à long terme à l’Ukraine en matière énergétique ne saurait remplacer un soutien diplomatique immédiat et ne peut pas être une distraction face aux besoins directs de l’Ukraine contre la menace russe. Le gou- vernement allemand qui d’une main promet une coopération accrue en matière énergétique et de l’autre bloque l’envoi de matériel militaire à l’Ukraine montre les limites de la seule attention à la diplomatie énergétique. Les menaces militaires à court terme pour l’Europe seront les causes des futures crises énergétiques. La diplomatie européenne ne peut se passer d’affronter les deux.
Références (1) Euractiv, 2022. L’Europe ne peut remplacer que partiellement le gaz russe. [En ligne] www.euractiv.com. [Consulté le 16 février 2022]. (2) RTL, 2021. Hausse des prix du gaz : en quoi la Russie est-elle responsable ?. [en ligne] www.rtl.fr. . (3) EuropaNova, 2020. Analyse : Discours sur l’état de l’Union, Oruc Reis, Objectif 55% ou 60% ? (17/09/20). [en ligne] Europanova.eu. Disponible sur : [consulté le 17 février 2022]. (4) Voir l’étude d’EuropaNova: Cario, R., 2021. The New European Hydrogen Policy: beyond energy security, a transversal approach for Strategic Autonomy. [online] Paris: EuropaNova. Available at: (5) Commission européenne, 2022. La Commission appelle à une Europe climatiquement neutre d’ici 2050. [en ligne] Climate Action. Disponible sur : [consulté le 16 février 2022]. (6) Commission européenne, 2020. Une stratégie de l’hydrogène pour une Europe climatiquement neutre). [en ligne] Bruxelles : Commission européenne. Disponible à l’adresse suivante : [consulté le 16 février 2022]. (7)La politique européenne de voisinage (PEV) sont des accords privilégiés de l’Union avec ses pays voisins. Euromed concerne notamment l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, l’Égypte et Israël. Le Partenariat oriental, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la République de Moldavie et l’Ukraine (8) Commission économique pour l’Europe des Nations unies, 2021. Projet de feuille de route pour la production et l’utilisation de l’hydrogène en Ukraine. [en ligne] UNCCE. Disponible sur : [consulté le 16 février 2022]. (9) BERD, 202A. La BERD et l’Ukraine stimulent le développement de l’hydrogène à faible teneur en carbone. [en ligne] Ebrd.com. Disponible sur : [consulté le 16 février 2022]. (10) BBC News. 2014. La bataille du gaz entre la Russie et l’Ukraine. [en ligne] Disponible sur : [consulté le 16 février 2022]. (11) France 24. 2022. Projet de gazoduc TurkStream : Le nouveau coup de maître stratégique de Poutine. [en ligne] Disponible sur : [consulté le 16 février 2022]. (12) Ministère fédéral des Affaires étrangères, 2022. L’engagement large et à long terme de l’Allemagne en faveur de l’Ukraine. [en ligne] Auswärtiges Amt. Disponible sur : [consulté le 16 février 2022]. (13) IRENA (2022), Geopolitics of the Energy Transformation : The Hydrogen Factor, Agence internationale pour les énergies renouvelables, Abu Dhabi. Disponible sur : [consulté le 16 février 2022]. (14) Creos, DESFA, Elering, Enagás, Energinet, Eustream, FGSZ, Fluxys Belgium, Gasgrid Finland, Gasunie, GAZ-System, GCA, GNI, GRTgaz, National Grid, NET4GAS, Nordion Energi, OGE, ONTRAS, Plinovodi, Snam, TAG, Teréga, 2021. Extending the European Hydrogen Backbone. [online] Guidehouse. Available at: [Accessed 17 February 2022]. (16) Par exemple, au Maroc, le vaste potentiel de production d’électricité par le photovoltaïque est limité car il est produit pendant la journée. Le pic de consommation d’électricité est de 19h à minuit en été, et de 17h à 22h en hiver. Le stockage de la surconsommation en journée en hydrogène et son exportation pourraient stimuler la demande d’électricité décarbonée, et donc sa production. Voir: IEA, 2019. Energy Policies Beyond IEA Countries. [en ligne] Agence internationale de l’énergie. Available at: . (17) Beyer, M., 2021. La Namibie va créer 2 GW d’EnR d’ici 2026 pour produire de l’hydrogène vert. [en ligne] pv magazine France. Disponible sur : . (18) Euractiv, 2022. La “diplomatie de l’hydrogène” de l’Allemagne sous le feu des critiques en Ukraine. [en ligne] Disponible sur : . (19) Le Figaro. 2021. L’hydrogène vert : le grand défi de l’industrie française. [en ligne] Disponible sur :
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Raphaël Cario L’auteur Raphael Cario est l’animateur du groupe de travail sur l’hydrogène européen d’EuropaNova. Il collabore avec EuropaNova depuis 2020 sur les questions de souveraineté européenne. Ancien étudiant du Bachelor of Arts & Sciences de l’UCL avec une majeure en sciences humaines et sociales et une mineure en sciences et ingénierie avec une année à l’École Normale Supérieure de Paris (Ulm), il est également titulaire d’un MSc de politique publique de l’UCL. Il est actuellement étudiant du MiM-Grande École à l’ESSEC. Remerciements à Elise Bernard qui a supervisé cette étude ainsi qu’Edourard Gaudot qui ont formé son comité de relecture. EuropaNova Academia FÉVRIER 2 0 2 2 Elise Bernard est Directrice des études d’EuropaNova, chargée d’enseignement en droit et institutions européennes, procédures et droit des libertés fondamen- tales (Universités Paris II, Paris III, Lyon II, Lyon III et ESSEC), membre de jury de concours de la fonction publique française en droit européen, elle est également auditrice civile de la 28e promotion de l’Ecole de guerre et juge assesseur à la Cour nationale du droit d’asile. Edouard Gaudot est Directeur des relations extérieures d’EuropaNova, histo- rien, diplômé de Sciences-Po et de la Sorbonne, ancien professeur d’histoire à Sydney et Grenoble et ancien conseiller politique au Parlement européen. 11
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