L'incroyable destin du dieu tigre - DOCUMENTAIRE 52 minutes - Poles Productions ...
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EN PRÉAMBULE… T erre de toutes les passions, la Russie ne ressemble à aucune autre et l’histoire séculaire qui rattache le peuple russe au seigneur des animaux en est une parfaite illustration… Si durant des siècles, le tigre de Sibérie, autrement appelé le Tigre d’Amour a longtemps été perçu comme une monstre chimérique et puissant, une sorte de méta- morphe hideux qui hantait le sommeil des enfants, il est aujourd’hui devenu l’animal fétiche de toute la Russie. Festivals, forum internationaux, statues monumentales, nom de lieu, de rue, de sites, nez d’avion ou de métro, figurine de billets de banque, ornements militaires ou sportifs, héros de légendes et bien sûr, jouets, masques, jeux de société, ballons, peluches et autres franchises, qu’il serait trop long d’énumérer. Tout est bon pour honorer ce Dieu vivant ! Comment l’un des plus dangereux prédateurs terrestres, au bord de l’extinction il y a à peine 30 ans, est devenu cet animal adoré par le peuple russe dont on croise « la belle gueule », les griffes et les rayures aux quatre coins du pays et comment la Russie ou devrait-on dire le « Tigre » qui la dirige a réussi l’exploit d’être à ce jour le seul pays à être parvenu à relever sa population sauvage pour la deuxième fois de son histoire récente ?… Ce Sont des questions auxquelles nous allons essayer de répondre dans ce film qui veut raconter l’incroyable histoire du tigre Amour devenu à deux reprises le symbole politique des deux hommes forts de l’histoire récente de la Russie, Joseph Staline puis Vladimir Poutine qui, chacun leur tour, auront su le sauver de l’extinction… CHRONIQUE D’UN MASSACRE ANNONCÉ… On trouve encore dans certains villages de la Taïga profonde, des statues du dieu Tigre appelé : « Amba » qui signifie le « Grand » le « Majestueux » ou le « mauvais esprit ». Une adoration qui n’empêcha pas les premiers colons européens, fondateurs de la ville de Vladivostok, de les massacrer par milliers, effrayés par sa présence. La chasse trophique n’aura plus de limites. En 1916, le tigre de Sibérie disparaissait des falaises orientales. À cette époque où l’on ne compte plus qu’une cinquantaine d’individus, il est au bord de l’extinction. Dans l’ancienne Russie, le tigre était considéré comme une bête terrible dont on entendait parler mais que l’on ne voyait jamais. Les gens l’assimilaient à la légende du métamorphe. La première description du félin fut attribuée au marchand Fedor Kotov lors d’un voyage en Perse au xviie siècle. Les populations autochtones de l’Extrême-Orient russe, Oudéguéis, Orochi, Manchzhury partageaient ce vaste territoire avec cet animal légendaire qu’ils craignaient mais qu’ils vénéraient tel le dieu suprême de la taïga.
DES PROTECTEURS PUISSANTS… Avec l’avènement du Bolchévisme, pour la première en Chine et ailleurs. Le tigre est fois, un nouveau regard est porté sur ce puissant une source de gain et hélas, le prédateur. En URSS, quand une ressource naturelle du prédateur d’Amour doit fuir à pays était menacée, l’État faisait tout pour la préserver. nouveau… Mais où ? L’industrie En 1935, à l’initiative de Staline est créé une grande pétrolière et gazière consume réserve nationale, au cœur de la région du Primorsky, chaque jour un peu plus son appelée « Sikhote-Alin ». La chasse au prédateur de la territoire… taïga est interdite par décret et même sa capture pour les Au début des années 2000 zoos n’est tolérée que sur autorisation spéciale. La devise les institutions internationales, de cette époque : « Préserver la nature, C’est protéger CITES en tête, annoncent la mère patrie. » l’inévitable extinction du tigre Après l’effondrement de l’URSS en 1991, les conditions Amour… Choqué par le retour économiques empirent. Le financement des recherches des massacres et la crainte de s’arrête. Les braconniers profitent de l’anarchie régnante. voir disparaître l’un des plus Le marché noir s’installe et le commerce de la peau, des beaux symboles du pays, c’est griffes, des crocs et d’autres organes du tigre fleurissent un autre grand maître de la Russie, qui va décider de sauver une fois encore ce sublime félin, orgueil de la nation pour lequel il dit avoir une véritable fascination… Placé depuis 2008 sous protection à la demande du Vladimir Poutine, qui organise le premier Forum interna- tional du tigre à Saint-Pétersbourg en novembre 2010, le tigre de Sibérie fait depuis lors l’objet d’un programme de surveillance et de conservation sans précédent aux moyens impressionnants et aux méthodes musclées puisque ce sont des unités de l’armée qui y sont affec- tées. La Banque mondiale va allouer 350 millions de dollars à la défense des tigres en Asie et gérés par le Wildlife Conservation Society, IFAW, l’Académie des sciences et le Phoenix fund, placés sous la tutelle du président russe. RENAISSANCE D’UN SEIGNEUR Depuis la fin du xixe siècle, les tigres se sont réfu- on compte aujourd’hui environ 450 tigres en Russie giés au nord de la Taïga au cœur de la région Amour contre à peine 120 en 1990, la volonté de Poutine étant à 15 heures de route de Vladivostok. C’est dans cette de passer à 600 individus en 2022. région aussi vaste que les deux tiers de la France, que le dispositif de protection a été mis en place en 2008. C’est ici que furent notamment réintroduits Kuzya, Borya et Ilona trois jeunes tigres orphelins en 2014 sous les yeux de Vladimir Poutine en personne qui indiquait par sa présence la priorité qu’était devenue pour lui la survie du tigre Amour. Circuit de caméras dans les principales réserves, pose de collier GPS, suivi satellite des tigres réintroduits, surveillance hélicoptère régulière, matériel militaire à disposition sur le terrain, jeep, camions, etc., la logistique est phénoménale. Si l’on ajoute à cela, l’affectation d’hommes armés autorisés à arrêter ou à éliminer les braconniers, l’arrêt des coupes d’arbres qui empêchent les félins de se cacher, le suivi médical et la vaccination des artiodactyles et autres proies du préda- teur et pour finir, la création d’une dizaine de réserves Faut-il en déduire que tous les États peuvent lutter naturelles disséminées dans toute la région le long de la contre le braconnage à condition d’utiliser les moyens frontière chinoise, que les tigres franchissent souvent en et la détermination qu’il faut pour obtenir les résultats s’exposant aux braconniers, ces mesures sont uniques escomptés ? Poutine a réussi là où tout le monde a au monde pour la protection d’une seule espèce. Elles échoué et Vladivostok y a gagné le titre incontestable sont à l’origine de la plus forte augmentation en Asie, de Capitale mondiale du tigre…
TIGROMANIA… En quelques années à peine, le tigre Amour porte de d’un tigre, comme les nez de certains avions de chasse ou mieux en mieux son nom faisant l’objet d’un engoue- de ligne, des monuments ont été érigés en son honneur ment sans précédent dans son histoire. « Amba » dans toute la Russie et à Vladivostok, où se tient chaque est aujourd’hui l’un des symboles de toute la année « l’unique festival du tigre », se dresse une statue Russie. Son image orne le blason du Kraï du Pimorié de tigre de bois de 20 mètres de haut ; ajoutons à cela et de plusieurs villes. En son honneur, plusieurs rues les tee-shirts, casquettes, drapeaux de clubs sportifs, et montagnes portent son nom. Son effigie protège la panoplie des écoliers et les souvenirs pour touristes et le plus gros billet de banque du pays, la coupure de nous sommes devant un véritable culte voué à sa Majesté « 5 000 roubles », contre la contrefaçon, certains wagons le Tigre de Sibérie qui ne s’était jamais aussi bien porté de tête du métro de Moscou arborent fièrement la gueule depuis plus d’un siècle !…
Sur YouTube, les aventures de certains tigres passent se baladent dans les rues de Vladivostok où même même la barre des 5 millions de vues et l’on ne compte lorsqu’ils s’accouplent sous l’œil des centaines de plus les blogs qui relatent les péripéties de ces seigneurs caméras placées dans les parcs naturels de Sikhote de la Taïga, lorsqu’ils se lient d’amitié avec un bouc, Aline ou de Lazo. LE SACRE D’UNE PELUCHE est en réalité le moins agressif de tous les tigres. Est-ce parce qu’il n’a pas de prédateur naturel ou parce qu’il est confronté au grand froid presque les deux tiers de l’année ou peut-être est-ce sa nature, tout simplement ? Quoiqu’il en soit, on en parle comme d’un tigre paisible qui n’attaque l’homme que rarement, ce que les tribus qui partagent leur territoire confirment. Ce n’est pas sans raison que le tigre de Sibérie est celui que l’on retrouve le plus souvent dans les cirques du monde entier depuis des décennies. Faut-il en déduire que tous les États peuvent lutter contre le braconnage à conditions d’utiliser les moyens et la volonté qu’il faut pour obtenir les résultats escomptés. Poutine a, quoique qu’on en dise, réussi là où tout le monde a échoué et Vladivostok y a gagné le titre incon- Par quel miracle, le tigre a-t-il pu passer du statut de testable de Capitale mondiale du Tigre… De là à regretter prédateur à celui de vedette en à peine dix ans ? Il y a que d’autres chefs d’État musclés et déterminés ne plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, il faut reconnaître s’enflamment pas pour l’ours polaire, l’hippopotame, la les efforts de participation de l’État russe, depuis l’arrivée panthère des neiges ou l’orang-outang, il n’y a qu’un de Vladimir Poutine aux grandes décisions écologiques pas que nous franchirions bien volontiers… internationales, telles que le protocole de Kyoto, ou plus récemment la ratification des accords de Paris sur le climat. Dans ce contexte, la conservation du tigre Amour et son succès demeure l’étendard indiscutable d’une politique environnementale plus que crédible. Mieux que cela, Poutine a décrété l’année 2017 année de l’écologie. La Russie, qui vient de retrouver sa place dans le concert des nations, ne pouvait échapper à la grande vague écologique mondiale et Poutine l’a compris, même s’il est important de préciser que son implication dans le sauvetage du tigre est un engagement très personnel qui va bien au-delà de la politique. C’est là qu’il faut chercher l’explication du formidable enthousiasme populaire que connaît le tigre Amour aujourd’hui. Si l’on ne peut-on pas imputer cet attachement soudain à la seule envie de suivre les passions d’un chef adoré par son peuple, il est tout de même certain que sans Poutine, le tigre ne jouirait pas d’une aussi grande popularité en Russie. Une autre raison réside dans la fascination qu’exerce le tigre sur les hommes du pouvoir. Lorsque l’on sait que plus grands défenseurs du tigre dans l’histoire récente de la Russie ne sont autres que Joseph Staline et Vladimir Poutine l’explication devient évidente. Par ailleurs, une grande part de l’affection du peuple russe envers les tigres est bien sûr liée à la passion et au respect de leurs dirigeants, à tel point que nulle part ailleurs dans le monde, un peuple tout entier aurait pu prendre en quelques années fait et cause pour un prédateur aussi redouté… Enfin une dernière explication serait la personnalité même de ce grand prédateur qui, malgré ses airs de tueur,
LE TRAITEMENT Les tigres ont toujours fait l’objet de nombreux docu- qui partagent et côtoient le territoire des tigres, les tribus mentaires ou reportages par le passé qui traitent le plus locales Oudigués, Nenetz ou Manchzhury à qui nous souvent de l’animal en lui-même, de sa conservation en souhaitons donner la parole et qui vont nous entraîner milieu naturel ou encore de sa mythologie dont il est sur les traces de cet impérial voisin qu’ils connaissent l’objet dans certains pays d’Asie mais l’histoire du tigre de mieux que personne. Notre but est de dérouler le fil de Sibérie ou « Tigre Amour », ne ressemble à aucune autre. l’une des plus incroyables histoires d’animal et d’hommes En réalité, ce tigre connaît depuis plus d’un siècle une que l’on n’a jamais entendue. Une de ces épopées destinée unique et incroyable qui l’a conduit à trouver sublimes et tragiques où la réalité l’emporte toujours une place irremplaçable dans le cœur des Russes et de sur la fiction et où l’épilogue ne doit s’écrire qu’en lettre certains de ses dirigeants, sur le piédestal national où il d’or… Un chemin extrême aux quatre coins de la Russie se tient depuis près d’un siècle maintenant ! qui nous permettra de présenter la situation du tigre Entre histoire et actualité, folklore et écologie, poésie et de Sibérie aujourd’hui et de comprendre quels sont les réalité nous allons tirer les moustaches du plus grand félin secrets de la réussite de ce programme ambitieux qui, de la planète et traverser la Russie d’Est en Ouest pour en à peine dix ans, a surpassé toutes les espérances. voir quelles sont les raisons écologiques mais aussi poli- tiques, démagogiques et culturelles qui sont à l’origine du succès de la politique de conservation menée depuis dix ans en Russie. Car derrière cette métamorphose très « anthropomorphique » du seigneur de la Taïga en mascotte populaire, se cachent de multiples secrets, que nous allons découvrir. Des vastes réserves naturelles de Russie orientale (Zhelundinsky, Bitkin, Oudégéskaya legenda, sikhote Aline ou Zémlya Leoparda) aux couloirs du Kremlin, en passant par les bases militaires de Taïga, le festival du tigre de Vladivostok, colonne vertébrale de notre film et les aires de braconnage à la frontière chinoise, nous allons partir à la rencontre des différents protagonistes de cette incroyable renaissance : militaires, scientifiques, vétérinaires, gardes forestiers et bien sûr les rares hommes
Discerner la politique de l’engagement, la démagogie de la sincérité, la vérité du mensonge est une tâche qui va s’avérer compliquée mais passionnante, tout au long de ce documen- taire qui fera soit mentir les détracteurs de Poutine, soit exalter ses admirateurs. Mais, par quelque bout qu’on le prenne, si les méthodes se révélerons au bout de notre parcours discutables, les résultats eux demeurent indiscutables et confirment tout le bon sens de ce vieux proverbe français qui dit que parfois, « La fin justifie les moyens »… NOTE DE RÉALISATION Une réalisation contrastée entre un mode reportage et dramatique qui viendra souligner la réalité écologique parfaitement adapté au festival populaire du tigre de et politique sur laquelle nous souhaitons insister. Vladivostok, le tourbillon des gens et des images, l’effer- Un contraste d’images et de traitement qui doit servir vescence de l’évéanement et de la fête et une image plus notre propos mais aussi et surtout la dimension contra- documentaire, plus léchée pour rendre compte de la dictoire et paradoxale qui constitue le cœur même de grandeur des paysages, de la beauté des animaux et de la notre film ; un des plus puissants prédateurs de la planète vie des tribus voisines des tigres que nous allons rencon- adoré par un pays tout entier et protégé par le maître trer. Une image vive pour le caractère humoristique que de la Russie en personne devenu en quelques années nous souhaitons donner à certains moments du film qui une grosse peluche sympathique qui fait régulièrement contrastera là aussi avec une image assez spectaculaire la une des journaux et le buzz sur you tube…
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