L'Âme de la forêt La visite - Musée d'arts de Nantes
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CYCLES 2 ET 3 VISITE EN AUTONOMIE Accrochage temporaire L'Âme de la forêt La visite > 1 heure Cette visite en autonomie donne l'occasion aux élèves d'observer des œuvres des > 4 œuvres (à choirsir parmi 5) collections du musée ayant pour thème la forêt. Plus généralement, elle permet de > Classe entière (possibilité de montrer comment se manifeste l'intérêt des diviser la classe en sous-groupes) artistes pour la nature. La visite se déroule au > Enseignant + 3 ou 4 adultes sein de l'accrochage temporaire L'Âme de la accompagnateurs forêt. Elle permet d'aborder une variété d'œuvres, de techniques et élargit les périodes d'histoire de l'art étudiées, allant du 1 7 e au 21 e siècle. Avant votre visite au musée, il est impératif de prendre connaissance des modalités de visite et de transmettre ces Objectifs informations aux adultes > Définir un paysage en peinture accompagnateurs. > Prendre conscience de la variété de Ce document contient : représentations d'un même thème - Le propos de l'accrochage - Des fiches sur 5 œuvres abordées au > Observer et identifier différentes cours de la visite. techniques - Un glossaire > Observer et décrire collectivement des Ces éléments vous permettront d'organiser œuvres de périodes différentes votre propos et de questionner vos élèves lors de votre venue au musée. CYCLES 2 & 3 > VISITE EN AUTONOMIE /1
Comment venir avec sa classe Réservation obligatoire Le formulaire de pré-réservation est à remplir exclusivement en ligne sur le site internet du Musée d’arts de Nantes . Avant la visite La venue au musée doit être préparée avec vos élèves comme avec les personnes qui les accompagnent. Prenez connaissance du réglement intérieur sur le site internet du musée . En raison des normes sanitaires mises en place dans le cadre de la Covid 1 9, le port du masque est obligatoire pour tous à l’intérieur du musée à partir de 1 1 ans, et est recommandé pour les élèves venant en groupes scolaires à partir du CP. Veillez à ce que les adultes ainsi que les élèves apportent leurs masques personnels. Pour respecter les jauges et les distanciations physiques, les groupes ne doivent pas dépasser 20 personnes, accompagnateurs compris. Tous les groupes dépassant ce nombre seront donc systématiquement divisés en 2 sous-groupes. Le Pass sanitaire est obligatoire pour accéder à l'ensemble des espaces du musée pour tous les visiteurs ayant plus de 1 2 ans depuis le 30 septembre (élèves et accompagnateurs compris). Merci de sensibiliser vos élèves à ce qu'est un musée avant le jour de la visite. Il s'agit d'un lieu d'émerveillement et de découverte dans lequel un certain nombre de règles doivent être respectées pour protéger les œuvres et respecter les autres visiteurs : • Ce que vos élèves peuvent faire à tout moment : observer, s'asseoir par terre (mais pas contre les murs), lever le doigt pour poser une question, aimer ou ne pas aimer, écrire et dessiner au crayon de bois ... • Ce qui est interdit : toucher ou frôler les œuvres, parler fort, courir, se bousculer... Le musée est un lieu de conservation, nous avons tous un rôle à jouer pour transmettre ce patrimoine aux générations futures. • Une réelle implication des adultes accompagnateurs est nécessaire pour ce parcours (ils devront prendre en charge la moitié de la classe). Il est donc important de les sensibiliser aux règles qui doivent êtres observées dans un musée. N'hésitez pas à leur transmettre un exemplaire de ce dossier pédagogique en amont de la visite. Merci de vous assurer avant la venue au musée qu'ils ont bien compris le rôle qu'ils devront jouer. • En cas de retard , prévenir le musée dès que possible au 02 51 1 7 45 00. La visite est assurée jusqu'à 1 5 minutes après l'heure prévue et la durée sera écourtée en fonction de votre retard. Au musée • Merci d'arriver 1 5 minutes avant le début de votre visite afin de déposer les affaires (sacs et manteaux) au vestiaire. Vous serez ainsi plus à l’aise et éviterez de heurter les œuvres sans le vouloir. • Vous serez accueillis par nos agents d'accueil qui vérifieront votre réservation, vous remettront le matériel nécessaire à votre visite et rappelleront les règles de visite du musée. • Entre 9h et 1 1 h, vous serez accompagnés par nos agents tout au long de votre visite. Ils vous aideront dans votre orientation au sein du musée, assureront votre sécurité et celle des œuvres. • Les salles dans lesquelles se trouvent les œuvres de ce parcours vous sont réservées pour la durée de la visite. Merci de suivre le parcours proposé , d'en respecter la durée et de ne pas vous installer avec vos élèves dans d'autres espaces du musée au risque de gêner d'autres groupes. • Merci de n’utiliser que des crayons de bois car un geste malheureux peut toujours arriver. • Une attention toute particulière vous sera demandée quant au respect des œuvres (ne pas les toucher pour les préserver), des autres visiteurs et du personnel du musée. CYCLES 2 & 3 > VISITE EN AUTONOMIE /2
Localisation des œuvre s Palais Niveau +1 Salle 25 L'Âme de la Forêt CYCLES 2 & 3 > VISITE EN AUTONOMIE /3
Propos L'Âme de la Forêt Salle 25 1 8 décembre 2020 - juillet 2022 Considérée pendant longtemps comme vierge de toute civilisation, la forêt est toutefois loin d'être vide de toute présence humaine et occupe notre imaginaire depuis les origines. Dès l’époque médiévale c’est un espace régulé, et l’exploitation de ses ressources (chasse, bois de chauffage et de construction) reste contrôlée. Pourtant les Lumières (Jean-Baptiste Oudry) et le romantisme* feront de la forêt l’espace sauvage par excellence, où l’homme peut échapper à l’influence malsaine de la civilisation. Cette image de nature sauvage attire les artistes, comme à Fontainebleau à partir du 1 9 e siècle, alors même que la forêt commence à être protégée par des lois, et entretenue par l’homme dans un état « naturel ». Fascinant et mystérieux, l’espace de la forêt est par essence ambivalent. Des mythes à la littérature fantasy, en passant par les contes, comme Le Petit Chaperon rouge, il est omniprésent. Zone de danger (domaine de la peur ancestrale du loup), la forêt peut être le lieu de refuge et de rencontre, avec soi-même ou avec le surnaturel (Edgard Maxence ). Dans les contes, la traversée des bois, où le héros rencontre de multiples dangers et en ressort victorieux, évoque le passage de l’enfance à l’âge adulte et la construction de soi. Lieu de pratique artistique, de délassement, de promenade, ou milieu à protéger des attaques d’une civilisation industrielle, les multiples symboles se rattachant à la forêt en font un sujet et un motif récurrent dans l’histoire de l’art. Les œuvres sélectionnées à partir des collections du Musée d’arts, du 1 7 e au 21 e siècle donnent à voir cette richesse symbolique ainsi que la source d'inspiration sans cesse renouvelée qu'elle représente pour les artistes, en peinture, en sculpture, comme pour Giuseppe Penone qui travaille directement l’arbre, ou même en vidéo (David Claerbout). L’Âme de la forêt vous invite à explorer, à votre tour, cette « forêt de symboles » qu’évoque Charles Baudelaire dans son poème Correspondances, au cœur d'une scénographie évocatrice, vidéographique et sonore de Bastien Capela et Christophe Sartori. CYCLES 2 & 3 > VISITE EN AUTONOMIE /4
Fiche d'œuvre 1 7e Gysbrecht LEYTENS Anvers, 1 586-1 656 Paysage d'hiver avec gitans et patineurs Vers 1 640 Huile sur bois L'œuvre 80 x 1 23 cm Collection Cacault, achat, 1 81 0 Inv. 502 Un paysage animé Ce paysage d'hiver est animé par des profondeur au tableau. Cette partie du paysage personnages se livrant à diverses activités. est le domaine des patineurs et des demeures Certains patinent sur la rivière glacée sous le paysannes, un univers connu et rassurant. regard de quelques spectateurs et d'un chien. À gauche, les arbres dessinent des formes À l'orée du bois, au premier plan, une diseuse inquiétantes, animées par les silhouettes noires de bonne aventure lit les lignes de la main d'un des oiseaux. La diseuse de bonne aventure passant. Un homme portant un lourd fardeau ainsi que le personnage et son âne s'enfonçant est assis au bord du chemin tandis que plus dans la profondeur de la forêt évoquent un loin, un autre ramasse du bois, accompagné univers plus mystérieux voire inquiétant. d'un âne bâté. L'artiste oppose deux mondes différents, unis cependant par un même manteau neigeux qui Gitans et patineurs recouvre tout et rend imperceptibles les limites Les bohémiens ou gitans, aux origines entre le ciel et la terre. Il joue des tonalités de incertaines (la Bohême ou l'Égypte) sont des blanc, délicatement rehaussées par le noir des personnages prisés par la littérature et le ombres et des branches. théâtre. Les artistes donnent d'eux une image fantasmée. La diseuse de bonne aventure, libre Un paysage fidèle à la tradition flamande et nomade, brave les interdits de la religion Le 1 7 e siècle voit l’émancipation du genre* du catholique en se livrant à la divination. Le paysage en Europe. Autrefois arrière-plan d'une personnage est très prisé dans la peinture du scène religieuse, il devient un sujet en soi. Si les début du 1 7 e siècle (Le Caravage, La diseuse de peintres français et italiens préfèrent les bonne aventure, 1 593 ; Georges de la Tour, La paysages idéalisés dont l'espace est construit diseuse de bonne aventure, vers 1 630). par une perspective linéaire*, les artistes Dans le tableau de Leytens, la bohémienne flamands sont célèbres pour une profondeur introduit un sentiment de mystère qui contraste obtenue par les jeux et les nuances de avec les patineurs s'adonnant à l'activité couleurs. Cette perspective dite hivernale par excellence au 1 7 e siècle dans les atmosphérique* est possible grâce aux Pays-Bas. subtilités de la peinture à l'huile. Un paysage familier et inquiétant à la fois Dans ce paysage d'hiver, l'atmosphère du Une forte diagonale longeant le bord du chemin premier plan se teinte d'ocre et de brun pour au premier plan structure le paysage. mieux se rapprocher de nous, alors que la ligne Dans la moitié droite du tableau, l'horizon d'horizon bleutée s'enfonce dans l'espace s'ouvre sur la rivière gelée bordée d'un pictural. Les détails des éléments naturels et alignement d'arbres. Les lignes obliques qui des personnages se perdent au fur et à mesure délimitent le cours d'eau donnent une grande que l’œil avance dans la profondeur du tableau.
L'artiste Un peintre très peu documenté Le paysage d'hiver comme spécialité Nous savons très peu de choses concernant la Le succès des paysages et la tendance des vie de Gysbrecht Leytens . peintres à se spécialiser dans un même sujet Peintre paysagiste de l’école flamande, il est fait naître des sous-genres comme les paysages dans un premier temps l’élève de Jacques ruraux, les marines, les paysages de neige, etc. Vrolyck à Anvers en 1 598 et entre dans la Guilde Avant un article paru en 1 942 qui identifie des peintres d'Anvers en 1 61 1 . Il a quelques Leytens, ce dernier était surnommé le « Maître élèves documentés entre 1 61 7 et 1 627 et des paysages d'hiver ». Dans cette spécialité comme bien d'autres peintres néerlandais, il thématique, il suit la tradition flamande (Pieter s'intéresse aussi à la poésie. Il est membre de Brueghel l'ancien, Paysage d'hiver avec patineurs l'importante chambre de rhétorique anversoise et trappe aux oiseaux, 1 565 ; Joos II de Momper, "De Olijftak" et occupe un poste de capitaine de Paysage d'hiver, 1 61 5). la garde civile.
Fiche d'œuvre 20 e Max ERNST Brühl (Allemagne), 1 891 - Paris, 1 976 La Forêt 1 925 Huile sur toile, 87 x 65 cm Technique du grattage Achat avec la participation du Fram, 1 986 Inv. 986.5.1 .P L'œuvre La Forêt de Max Ernst entre au Musée d'arts de considéré par les surréalistes comme très Nantes en 1 986, se rapprochant ainsi de proche de l'écriture automatique. Ernst part du Pornic, lieu de sa création. L'artiste aurait en parquet pour retrouver la forêt : il inverse le effet réalisé ses premiers frottages dans un processus qui a conduit de la nature au hôtel de Pornic le 1 0 août 1 925 : « par un plancher. temps de pluie dans une auberge au bord de la mer ». La Forêt est probablement la première La forêt : un souvenir d'enfance d'une quinzaine de peintures portant ce titre, Ernst raconte volontiers son enfance et la décrit exécutées en 1 925. comme une période de sa vie où regarder et dessiner étaient ses seuls plaisirs. Il se souvient Technique du grattage de ses sentiments mitigés, entre ravissement et La technique du grattage est une adaptation du oppression, lorsque pour la première fois il frottage sur papier pour la peinture sur toile. pénètre dans une forêt. Il se remémore ses C'est cette technique que Max Ernst utilise hallucinations fiévreuses devant une armoire pour livrer cette évocation -plus qu'une en faux acajou dont les nervures semblaient représentation-, d'une forêt. À l'exception de prendre les traits grossiers de représentations quelques touches blanches faites au pinceau organiques. Ces souvenirs resurgissent bien dans la partie gauche, il n'y a plus aucune survivance du métier traditionnel du peintre des années plus tard dans son travail : la forêt dans ce tableau. L'artiste superpose plusieurs devient le thème d'une longue série de couches de peintures sur la toile, puis pose en peintures et la poésie des matières et textures dessous des objets divers. En grattant la des objets du réel réapparaît au cœur de ses surface de la toile, il enregistre la texture des recherches grâce aux techniques du frottage matériaux placés dessous : le bois pour les sur papier et du grattage sur toile. En 1 934, arbres et le ciel, et un morceau de grillage pour Ernst signe un texte sur Les mystères de la forêt. le sol. La forêt comme paysage Ernst surréaliste Dans ce tableau, Ernst se place et place le Le grattage est un moyen ludique et indirect spectateur à la lisière du bois. Ses forêts, d'expression (recouvrir, gratter, découvrir) qui souvent impénétrables, frontales, se dressent permet, selon l'artiste, « d'assister en comme des barrières qui semblent protéger spectateur à la naissance de l’œuvre ». l'entrée de mondes secrets. Ce procédé, libéré du contrôle de la raison, est
L'artiste Entre Allemagne et France De l'exil aux États-Unis au retour en France Max Ernst est né en 1 891 à Brühl près de Ressortissant allemand, Ernst est arrêté et Cologne. Son goût pour la peinture lui vient de emprisonné au début de la Deuxième Guerre son père, instituteur et peintre amateur. mondiale. En 1 941 , il parvient à s'enfuir aux À 1 9 ans, à la faculté de lettres de Bonn, il États-Unis où il épouse Peggy Guggenheim. s'intéresse à la philosophie et se consacre Ses techniques expérimentales ont un impact bientôt à l'art. En 1 91 3, il s'installe à Paris où il côtoie les important sur l'avant-garde new-yorkaise. artistes d'avant-garde comme Guillaume Jackson Pollock s'intéresse particulièrement au Apollinaire et Robert Delaunay. Un an plus tard, tableau d'Ernst Tête d'homme intriguée par le vol il est mobilisé par l'armée allemande. d'une mouche non-euclidienne, réalisé en 1 942 En 1 91 7, Ernst rejoint le groupe Dada formé selon la technique du dripping (gouttes de pendant la guerre. Ce mouvement international peinture qui tombent aléatoirement sur une revendique la remise en cause totale de toutes toile posée au sol). conventions et contraintes idéologiques, En 1 953, Ernst revient à Paris avant de se fixer à esthétiques et politiques . Huismes, près de Chinon, avec sa nouvelle femme, l'artiste Dorothea Tanning. Un artiste expérimentateur Il meurt à Paris en 1 976. Ernst développe des techniques variées qu'il invente ou adapte avec virtuosité dans de nombreux domaines. En 1 921 , il expose pour la première fois à Paris des collages accompagnés d'un texte d'André Breton. Il est ensuite naturellement associé au surréalisme* dès 1 924. Puis en 1 925, alors qu'il passe l'été à Pornic à l'hôtel de France, il redécouvre la richesse du frottage. 34 dessins réalisés à l'aide de ce procédé sont publiés en 1 926 par la galerie Jeanne Bucher, dans un album intitulé Histoire Naturelle, dont le Musée d'arts de Nantes conserve un exemplaire. Autres œuvres Voir l'album Histoire naturelle, 1 926, de Max Ernst, réunissant des estampes réalisées à partir de la technique du frottage et conservées dans les collections du Musée d'arts de Nantes. Consultez la base de données des collections en ligne :https://www.navigart.fr/museedartsdenantes/#/
Fiche d'œuvre 20 e Joan MITCHELL Chicago, 1 926 – Paris, 1 992 Tilleul 1 978 Huile sur toile AM 1 995-1 6 8 Dépôt du Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle, Centre Pompidou, 1 996 Inv. D.996.3.3.PI L'œuvre Abstraction ? Figuration ? Elle transmet la verticalité de l'arbre et la masse Le titre renvoie au monde réel, au figuratif. du feuillage par de larges traits dynamiques. Pourtant Joan Mitchell ne cherche pas à le L'artiste doit s'éloigner pour regarder la toile en représenter ou le décrire, mais à retranscrire les entier et revenir vers elle pour poursuivre. sensations éprouvées face à la nature. Elle Cette peinture gestuelle rapproche le travail de donne de cet arbre évoqué par le titre, Joan Mitchell de celui des peintres certainement le tilleul de son jardin à Vétheuil , expressionnistes abstraits tels que Willem de une transposition sensible. Kooning. L'artiste peint ses souvenirs visuels et sensoriels : « Je peins d'après des paysages La puissance des couleurs remémorés que j'emporte avec moi et le La palette fortement contrastée mêle un noir souvenir des sentiments qu'ils m'ont inspirés et profond à un bleu froid, que des traits orangés qui, bien évidemment sont transformés ». viennent illuminer. Les couleurs sont appliquées par des coups de brosse vigoureux, Un format loin de la tradition du paysage énergiques et rapides. Les traces laissées par En choisissant de peindre sur une toile de très l'outil - coulures, épaisseurs, empâtements - grand format et posée à la verticale, Mitchell témoignent du dynamisme du geste et de montre sa volonté de s'éloigner de la tradition l'implication du corps tout entier de l'artiste du paysage et de son format horizontal. La toile dans l'exécution de la peinture. La composition n'est plus une surface où l'on représente le semble ainsi palpiter et vibrer sous nos yeux. À monde, elle devient « une arène dans laquelle partir de cette série, l'artiste commence à agir », comme l'avait écrit le critique Rosenberg peindre principalement la nuit, vérifiant au sujet des œuvres de l'expressionnisme l'exactitude des couleurs seulement le abstrait* américain. Le spectateur à son tour lendemain à la lumière du jour. peut s'immerger dans ce tableau de grande échelle. Observation incessante de la nature Mitchell perçoit chaque chose de la vie à travers L'expressivité du geste une couleur liée à la nature. Elle s’immerge au L'intensité, la puissance et le dynamisme du cœur de la toile et livre des champs colorés geste transparaîssent dans cette œuvre. Devant qu’elle multiplie en polyptyques. Au cours des cette toile de grand format, l'artiste exécute des années 1 980-1 990, la peinture évoque plus que gestes énergiques et rapides qui engagent son jamais le paysage : La Grande Vallée, Rivière, corps tout entier. Champs, Bleuets, Tilleuls…
L'artiste Formation et débuts Seconde génération Née à Chicago en 1 925, Joan Mitchell vit dès son Joan Mitchell fait partie de la seconde enfance dans un milieu très stimulant. Après un génération de l'expressionnisme abstrait*, cursus littéraire, elle s'inscrit à l'« Art Institute» avant tout héritière de de Kooning, c'est à dire de Chicago. Elle s'installe à New-York et débute d'une pratique de la peinture gestuelle comme sa carrière, où elle fréquente le groupe des expression libre. expressionnistes abstraits. Elle y rencontre La peinture abstraite et gestuelle de Joan Franz Kline et Willem De Kooning qui l'initient Mitchell est avant tout liée à l'émotion ressentie aux variantes de la peinture abstraite, et prend devant la nature. part à l'effervescence de la vie artistique new- yorkaise. Une bourse d'étude lui permet de Inclassable venir en France en 1 948. À partir de ce moment Joan Mitchell, dans son travail singulier, sensible là, elle partage sa vie entre les États-Unis et la et poétique, échappe aux étiquettes. Elle se France avant de s'installer définitivement dans veut hors normes, refusant toute règle, le village de Vétheuil en 1 967. méthode ou tout système en général, restant exclusivement à l'écoute de sa sensibilité et de Vétheuil et l'influence de Monet ses émotions. L'installation de Mitchell en 1 967 dans le village Elle fait le choix difficile de s'isoler en France au de Vétheuil marque profondément son travail. Dans ce lieu autrefois fréquenté par Claude moment même du triomphe de l'école Monet, sa peinture synthétise deux courants américaine. picturaux qui l'ont profondément influencée : l'impressionnisme* et l’expressionnisme abstrait*. L'observation de la nature, l'intérêt pour la couleur et la lumière, la touche apparente et le travail en série sont de nombreux points communs avec l'œuvre de Monet. Ressources - Pour découvrir les autres oeuvres de l'artiste conservées dans les collections du Musée d'arts de Nantes, consultez la base de données des collections en ligne: https://www.navigart.fr/museedartsdenantes/#/
Fiche d'œuvre 20 e Giuseppe PENONE Garessio (Italie), 1 947 Arbre de 7 mètres 1 986 Bois 350 x 34 x 68 cm Inv. : 988040303 © Adagp, Paris Crédit photographique : Gérard Blot/Agence photographique de la Réunion des Musées NationauxHindustrielle, Centre Pompidou, 1 996 L'œuvre De la poutre à l'arbre Socle ou pas socle ? La relation au Giuseppe Penone remonte le temps dans cette spectateur œuvre en retrouvant dans une poutre, objet Cette œuvre se compose de deux parties bien manufacturé, l'origine de l'arbre. Il taille distinctes, toutes deux issues de la même progressivement et minutieusement le bois afin matière première : l'arbre. En haut, et en de faire réapparaître le cœur de l'arbre et la dessous, la poutre laissée intacte rappelle le naissance des branches. piédestal qui mettait en valeur les sculptures traditionnelles en ronde bosse . Mais malgré ce Une hauteur imposante "socle intégré", l'œuvre de Penone s'appuie L'arbre de 7 mètres est présenté divisé en deux directement sur le sol, à l'égal du spectateur qui parties de 3,5 mètres de haut. D'un côté, la peut ressentir une certaine proximité avec elle. circonférence plus importante du tronc indique qu'il s'agit de la partie de l'arbre proche de sa Une œuvre de l'Arte Povera * base. De l'autre, s'observe la partie près de la En 1 967, le critique d'art Germano Celant cime de l'arbre, plus fine. Penone confronte regroupe sous le terme d’ « Arte Povera »* les ainsi, au même niveau, les deux extrémités du œuvres d'artistes italiens réalisées pour la tronc. Cette œuvre fait partie d'une série plupart avec des matériaux « pauvres », commencée par l'artiste en 1 969. quotidiens (cordes, ciment, terre, végétaux...) contrastant avec les matériaux traditionnels de la sculpture tels que le marbre et le bronze. Tradition de la sculpture : la taille directe Certaines œuvres de l’Arte Povera sont pour Penone s'inscrit avec cette œuvre dans la cette raison éphémères ou presque tradition de la sculpture. Il utilise la technique impossibles à conserver. de la taille directe. Il enlève de la matière en Ce groupe, dans lequel Penone est le dernier suivant les lignes de l'arbre (les cernes) pour arrivé, rassemble une douzaine d'artistes dont retrouver la forme initiale de l'arbre. Alighiero e Boetti, Luciano Fabro, Pino Pascali, Michelangelo Pistoletto, artistes présents dans les collections de Nantes.
L'artiste Un ancrage dans la nature Revenir à l'essence de l'arbre Giuseppe Penone est né en 1 947 à Garessio, Dès 1 969, il débute un travail de sculpture à province du Piémont italien. Il étudie la partir de poutres ou de planches de traverse. Il comptabilité avant de suivre une formation à cherche à retrouver l'origine de l'arbre dans l’École des Beaux Arts de Turin. C'est à partir de cette matière transformée. cette période qu'il développe une approche « C’est extraordinaire de retrouver la forme que artistique singulière qui le différencie de ses quelque chose pouvait avoir à un instant précis autres camarades. de sa croissance. J’ai fait ça au moment de l’art Il décide de retourner dans son village natal, un minimal : prendre une poutre industrielle, un endroit familier, dans lequel il a grandi, joué et morceau de bois travaillé par l’homme et construit une mythologie personnelle. devenu planche, et retrouver quelque chose de l’ordre de l’organique ». La forêt, espace de l'œuvre et source Après la tempête de 1 999 en France, Penone d'inspiration achète aux enchères deux très grands cèdres Penone place dans la nature ses premières de Versailles qui avaient été déracinés. Il actions. En 1 968, il questionne le rapport entre continue alors cette série sur une échelle l'homme et l'arbre avec la sculpture L'arbre beaucoup plus grande. poursuivra sa croissance sauf en ce point. L'artiste serre le tronc d'un jeune arbre dans sa main. Ce La nature et le corps de l'artiste point de départ de l'œuvre nous est connu par Dans sa recherche d'un nouveau rapport entre une photographie. Il place ensuite un moulage l'homme et la nature, Penone utilise des de sa main, en bronze, à l'emplacement même matières premières inattendues comme des de son geste initial sur le tronc de l'arbre. pommes de terre, des citrouilles, qu'il oblige à L'arbre, dans une temporalité qui lui est propre, grandir dans des moulages de ses organes continue sa croissance en s'adaptant à cet élément extérieur, à ce corps étranger. sensoriels : son nez, sa bouche, ses oreilles. Avec cette œuvre, connue du public par des (Patate, 1 977, Citrouille,1 978). Là encore, photographies, Penone instaure un dialogue l'élément vivant s'adapte et prend ici la forme entre la nature, l'homme et le temps et pose les du moule proposé. jalons de sa production. Dans Retourner ses propres yeux, en 1 970, il questionne son regard en portant des lentilles de contact miroir qui empêchent la vue mais dans lesquelles se reflète le monde. Dans la série Souffles, débutée en 1 978, il laisse l'empreinte de son corps dans une masse importante d'argile, laissant la terre entrer dans sa bouche pour garder la trace de son souffle vital. Autres œuvres Dans Pages de terre II, 1 987, appartenant aux collections de Nantes et présentée dans le Cube niveau 0, il recueille sur trois outils de jardinage une fine couche d'argile. En se pliant, les lames de terre forment des courbes évoquant le corps. Elles contrastent avec les lignes droites et affirmées des outils sur lesquels elles sont présentées. Consultez la base de données des collections : https://museedartsdenantes.nantesmetropole.fr/collections
Fiche d'œuvre 21 e David CLAERBOUT Courtrai (Belgique), 1 969 Le Moment 2003 Production New Museum (New York) et Bick Productions vidéo Achat, 2004 Inv. 04.3.2.V L'œuvre Commandée pour une anthologie de l'art faussement négligée. Cependant toute œuvre vidéo de l'artiste fait l'objet d'un travail digital En 2003, David Claerbout fait partie des onze important. artistes sollicités par le New Museum of Contemporary Art de New York pour participer Une bande-son angoissante à une anthologie DVD de l’art vidéo, filmique et La bande-son de The Moment mêle « Police », un digital contemporain : Point of View : An morceau composé par Angelo Badalamenti Anthology of the Moving Image. pour le film de David Lynch, The Lost Highway L’anthologie est conçue comme une façon de (1 997) à des bruits d'insectes. Ce fond sonore rendre plus accessible l'art vidéo aux musées, oppressant renforce le suspense suscité par aux universités et aux écoles d’art à travers le l’espace peu éclairé. Les masses des arbres monde. À cette occasion, il travaille aux côtés défilent, uniquement perturbées par le vol des vidéastes les plus reconnus : Francis Alÿs d'insectes. ou Anri Sala. Dans le cadre de ce projet, David Claerbout produit une œuvre, The Moment, Des imaginaires de la forêt renversés par le accompagnée d’une interview. contre-pied final Le spectateur attend, angoissé, une rencontre Une déambulation inquiétante pressentie comme dangereuse. Lorsque la Durant 2 minutes 44 secondes, la vidéo en caméra s’arrête en un plan fixe, un profond couleur nous fait pénétrer à l’intérieur d’une revirement émotionnel s'opère. Des bruits de forêt de nuit. Via une caméra subjective, la pas amplifiés se font entendre puis les déambulation alterne les plans à hauteur miaulements d’un chat. L’animal tigré, gris, noir d'homme et ceux où la caméra est orientée et blanc surgit des bois. Inoffensif, il traverse le vers le sol. Elle semble ainsi mimer l'affolement plan avant de disparaître derrière un arbre. Ce du promeneur nocturne. contre-pied final peut se lire comme un clin d’œil amusé aux imaginaires traditionnels Une réalisation inspirée du cinéma de la forêt en lieu inquiétant voire dangereux. d'horreur La réalisation fait écho au célèbre film d'horreur, Le projet Blair Witch , réalisé en 1 999 Un artiste, plusieurs visions de la forêt par Daniel Myrick et Eduardo Sanchez. Le film a L'artiste propose une version tout à fait opposée popularisé le found-footage [enregistrement de la forêt dans Travel (1 996-201 3). La trouvé] consistant à présenter une partie ou la promenade onirique dans les bois surgit dans totalité d'un film comme un enregistrement l'esprit de Claerbout après avoir écouté une vidéo authentique. Ici la réalisation semble musique de relaxation. La forêt incite cette fois vériste en proposant une qualité visuelle à l'apaisement et au sommeil.
L'artiste Formation et débuts Né à Courtrai en 1 969, David Claerbout se forme La matière visuelle est ensuite retravaillée ou au National Hoger Instituut voor Schone littéralement recréée lors d'un processus de Kunsten d’Anvers. Il y bénéficie d'un postproduction numérique et plastique. La apprentissage classique du dessin, de la transformation peut se circonscrire à de peinture et de la lithographie. Il intègre ensuite simples incrustations numériques (Rurulo ces disciplines au processus créatif de son Bocurlosheweg, 1 91 0 ; 1 997) ou provenir œuvre vidéo. d'ajouts graphiques ou picturaux réalisés par Depuis le milieu des années 1 990, son l'artiste sur une impression papier. Mais la esthétique et ses préoccupations théoriques recréation d'une image peut aussi être totale majeures se cristallisent. Ses créations mêlent (Travel ; 1 996-201 3). Les captations réelles font les images fixes et vidéos, réelles et virtuelles. Le place à une pure image de synthèse. temps et sa perception devient un questionnement majeur. Claerbout interroge le Du bref coup d'œil à l'école du regard spectateur sur le temps représenté dans ses David Claerbout souligne qu'il s'efforce de créations en jouant des phénomènes de toujours présenter deux situations opposées ralentissement, d'accélération et de dans ses créations. Dans un premier temps, ses superposition de durées contradictoires. Mais il œuvres invitent à une analyse univoque amène aussi son public à réfléchir à l'usage qu'il reposant sur une atmosphère, un temps et un fait de son propre temps. espace donnés. Mais une contemplation plus Créant seul et dépourvu de moyens approfondie permet au public de déceler une technologiques à ses débuts, l'artiste effectue seconde lecture à travers le repérage désormais son travail en studio entouré d'une d'éléments contradictoires. Ces indices sont équipe. semés afin que le spectateur puisse décoder l'image et en saisir la complexité. Tout en De la photo à la vidéo, du réel au virtuel éprouvant un sentiment de contrôle, le public Une des principales caractéristiques de l'œuvre prend conscience du leurre que peut impliquer de Claerbout semble être l'introduction du toute image. En mêlant, la photographie et la mouvement dans une image fixe. Ses créations vidéo, l'image réelle et l'image virtuelle, naissent le plus souvent d'images célèbres ou Claerbout convertit son œuvre en école du peu connues, trouvées en bibliothèque, sur regard. internet ou enregistrées par l'artiste lui-même. Ressources - Pour visionner l'œuvre, consultez le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=3gnjAEJqY3U - Pour découvrir d'autres œuvres de l'artiste, consultez son site internet : https://davidclaerbout.com/
Glossaire Arte Povera Impressionnisme En 1 967, le critique d'art Germano Celant regroupe sous À la fin du 1 9 e siècle, certains artistes comme Claude le terme d’ « Arte Povera » les œuvres de jeunes artistes Monet, Auguste Renoir ou Gustave Caillebotte italiens réalisées avec des matériaux « pauvres », expérimentent la peinture en extérieur. En 1 874, quotidiens (cordes, ciment, terre, végétaux...) Monet présente lors d'une exposition organisée par contrastant avec les matériaux traditionnels de la Nadar l’œuvre Impression Soleil Levant. La critique alors sculpture. Les œuvres de l’Arte Povera sont pour la publiée par Louis Leroy dans le Charivari est à l'origine plupart éphémères ou irrécupérables. Elles privilégient du terme « impressionnisme ». Les artistes le processus plutôt que l’objet réalisé et remettent en impressionnistes sont en rupture avec la peinture cause l'idée même de culture, de progrès, dans une académique officielle et souvent influencés par l’art attitude de défi face à la société de consommation. japonais et la photographie. Ils cherchent à Ce groupe rassemble une douzaine d'artistes dont retranscrire la réalité et la modernité de leur époque. Alighiero e Boetti, Luciano Fabro, Pino Pascali, Le paysage urbain ou rural est au cœur de leur Michelangelo Pistoletto, artistes présents dans les production. Ils sortent des ateliers pour travailler collections du Musée d'arts de Nantes. directement en plein-air, peignant à présent leurs impressions en captant les vibrations de la lumière et Expressionnisme abstrait les nuances de couleurs sur des toiles de petit format. Après la Seconde Guerre mondiale, en Europe comme en Amérique du nord, apparaît une nouvelle forme de Perspective atmosphérique peinture abstraite qui privilégie l'expression spontanée Alors que la perspective linéaire est définie en Italie, de l’artiste sur la toile. Cette abstraction gestuelle est les artistes Flamands mettent au point un autre appelée « Abstraction lyrique » à Paris et système de représentation de l’espace. Ils cherchent à « Expressionnisme abstrait » ou « Action Painting » en rendre sur la toile le caractère illimité de l’espace en Amérique du nord. Les plus célèbres représentants sont restituant ce qu'ils observent des phénomènes Jean-Paul Riopelle, Joan Mitchell ou Jackson Pollock. climatiques. La perspective dite « atmosphérique ». Les artistes qui pratiquent cette abstraction accordent restitue l'aspect vaporeux de l'horizon. Elle se plus d'importance à l'acte physique de peindre qu'au décompose en plans successifs, allant des bruns et résultat produit. Ils transforment la toile, souvent de des ocres du sol au premier plan, aux verts et aux grand format, en un espace d’expérimentation. Avec une bruns orangés du second plan, jusqu’aux bleus des grande liberté de techniques, d'outils et de matières, ils lointains brumeux. réalisent une œuvre qui est le témoin de cette expérimentation, la trace matérielle des gestes, des Perspective linéaire En 1 435, l’architecte et humaniste italien Leon Battista mouvements du corps vivant, en action, de l'artiste. Alberti définit les règles de la perspective dite « linéaire » dans son traité De Pictura. Le tableau doit Genres être une fenêtre ouverte sur le monde et donner Mot qui désigne les grandes catégories de sujets traités l’illusion du réel, d’un espace en trois dimensions en peinture : peinture d'histoire (sujets mythologiques, (hauteur, largeur et profondeur). Il s’agit de chrétiens ou historiques, allégorie), portrait, scène de représenter sur la surface plane du tableau l’image genre, paysage, nature morte. Cette hiérarchisation des perçue par l’œil et notamment l'illusion de la genres définie au 1 7 e siècle par l'Académie royale de profondeur par l'usage géométrique de lignes qui peinture et de sculpture reconnaît la peinture d'histoire convergent toutes vers un même point de fuite, comme le genre majeur ou le « grand genre » tandis généralement situé sur la ligne d’horizon. que les autres catégories appartiennent aux genres mineurs. Le 1 9 e siècle puis le 20 e siècle mettent un terme à cette hiérarchisation des genres. CYCLES 2 & 3 > VISITE EN AUTONOMIE /1 5
Romantisme Surréalisme Le groupe des surréalistes se forme dans les années Courant artistique qui domine la première moitié du 1 920, animé d'un esprit de révolte qui caractérise les 1 9 e siècle en France. Cette tendance apparue en avant-gardes de l'entre-deux-guerres. Le mouvement Grande-Bretagne au 1 8 e siècle touche divers domaines est d'abord littéraire puis s'étend aux arts plastiques, artistiques : littérature, musique peinture, avec des à la photographie et au cinéma. Guillaume Apollinaire artistes aussi emblématiques que Victor Hugo, Frédéric utilise le premier ce mot en 1 91 7, en qualifiant de Chopin ou Eugène Delacroix. Comme l'explique « drame surréaliste » sa pièce Les mamelles de Tirésias. Baudelaire en 1 846 : « Le romantisme n'est Le terme désigne selon lui une invention qui ne précisément ni dans le choix des sujets, ni dans la cherche pas à imiter le réel. vérité exacte, mais dans la manière de sentir ». Ces Le théoricien du mouvement, l'écrivain André Breton, artistes partagent des thématiques et des sensibilités en donne une définition dans le premier texte- communes. Ils s'opposent à la tradition académique manifeste publié en 1 924 : « Automatisme psychique qui défend la beauté idéale pour proposer une œuvre pur par lequel on se propose d’exprimer, soit basée sur les sentiments. Les états d'âme des artistes verbalement, soit par écrit, soit de toute autre se retrouvent dans les toiles. Les compositions manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée deviennent plus mouvementées et la couleur de la pensée en l'absence de tout contrôle exercé par transcende le sujet. la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. » S’inspirant de la peinture de Giorgio de Chirico, fondatrice de l’esthétique surréaliste, les artistes du groupe réduisent le rôle de la conscience et l’intervention de la volonté par le recours à des techniques comme le frottage, le collage, ou le dessin automatique. Leur première exposition collective a lieu à Paris en 1 925 à la Galerie Pierre. Puis le mouvement se diffuse largement à l’étranger.
Liens avec les progammes de 6e Pour vous accompagner à préparer votre visite de l'exposition, l'équipe enseignante rattachée au musée propose des pistes d'éducation artistique et culturelle, disciplinaires ainsi que des ressources à exploiter avec vos élèves. Pour plus d’informations, vous pouvez prendre contact avec les coordinatrices territoriales, Géraldine Baillarguet (lettres) geraldine.baillarguet@ac-nantes.fr, Anne Herrier (lettres-histoire) anne.herrier@ac- nantes.fr et Christel Culos (arts plastiques) christel.culos@ac-nantes.fr. ARTS PLASTIQUES Collège En classe de 6 e : 1 . La représentation plastique et les dispositifs de présentation - Ressemblance et écart dans la représentation (Joan Mitchell) - Autonomie du geste : incidences sur la représentation et l’unicité de l’œuvre (Joan Mitchell) - Multiplicité d’images : les différentes catégories et leurs procédés de fabrication - Narration visuelle : compositions plastiques, en deux et en trois dimensions, à des fins de récit ou de témoignage ; organisation des images fixes et animées pour raconter (David Claerbout, Gysbrecht Leytens, Edgard Maxence) - Mise en regard et en espace : la scénographie, une mise en abîme de la forêt ? - Prise en compte du spectateur : modalités de présentation et de réception des œuvres. Caractéristiques de la scénographie de Bastien Capela et Christophe Sartori (espace, son, lumière, couleur) 2. Les fabrications et la relation entre l’objet et l’espace - Espace en trois dimensions : découverte et expérimentation du travail en volume (Giuseppe Penone) 3. La matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de l’œuvre - Réalité concrète de production ou d’une œuvre : rôle de la matérialité dans les effets sensibles que produit une œuvre (Max Ernst) - Caractéristiques physique des matériaux (porosité, rugosité, liquidité, malléabilitéW) : leur incidence sur la pratique plastique en deux dimensions (Joan Mitchell) - Effets du geste et de l’instrument : qualités plastiques et effets visuels obtenus par la mise en œuvre d’outils, de médiums et de supports variés ; par l’élargissement de la notion d’outil ; par les dialogues entre instruments et matière (touche, trace, texture, facture, traînée, coulureW) ; par l’amplitude ou la retenue du geste, sa maîtrise ou son imprévisibilité. - Matérialité et qualité de la couleur : découverte des relations entre sensation colorée et qualités physiques de la matière colorée, des effets induits par les usages (jus, glacis, empâtement, couverture, aplat, plage, W), les supports, les mélanges avec d’autres médiums ; la compréhension des dimensions sensorielles de la couleur, notamment les interrelations entre quantité et qualité (Joan Mitchell, Gysbrecht Leytens).
GÉOGRAPHIE Collège En classe de 6 e : « Mon espace proche : paysages et territoires » « Habiter le monde rural » Pistes EAC A-LA FORÊT ET L’IMAGINAIRE 1 - Une forêt inquiétante, qui suscite des sentiments négatifs (peur, angoisse, crainte, effroi, W) Avant la visite : Définir et distinguer sentiments, émotions, sensations. Pendant la visite: Après avoir observé les œuvres, construire un court récit en vous appuyant sur deux ou trois œuvres de votre choix et en faisant ressortir un ou plusieurs sentiments, sensations et émotions. Après la visite: Exploiter la scénographie pour construire une nouvelle à chute. 2- Une forêt apaisante, qui suscite des sentiments positifs (joie, sérénité, plénitude, calme, protection, W) Avant ou après la visite, au jardin des plantes Balade sensorielle : observer, méditer, sentir, se ressourcer, écouter, toucher. À exploiter, par exemple, en lien avec une réflexion sur les compétences psycho-sociales B- UN LIEU INITIATIQUE 1 - Lieu mystérieux, espace de découverte et d'aventures, de liberté, de rituels magiques Après la visite: À partir de l’œuvre vidéo de D. Claerbout, construire un synopsis cinématographique (court- métrage, film, ou série), qu'on pourra compléter par une image-clé du récit, un story-board, W 2-Lieu intime, secret, propice à l'éveil Avant ou après la visite « Classe en plein air » : une expérience sensible de la forêt « À l'écoute de la forêt, à l'écoute de soi » : - Mettre en voix un texte dans un lieu - Écouter le lieu, donner à entendre les voix de la forêt, le « murmure » de la forêt C- LA FORÊT VIVANTE 1 - Les métiers de la forêt Avant ou après la visite : - Interviews sur les métiers du bois (rencontres ; utilisation des 35 fiches métiers sur le site de l'ONISEP) - Portraits de travailleurs de la forêt (description de gestes, métiers d'hier et d'aujourd'hui, W) - Élaborer une fresque / une galerie des métiers de la forêt - Réaliser une exposition sur ces métiers, à partir de capsules vidéos - Exploiter les archives pour découvrir des métiers anciens
2- Un écosystème fragile (fragilisé par l'homme?) Pour les classes de 6 e, en arts plastiques, Lettres, SVT La diversité faisant un tout : sensibiliser à la variété des végétaux de la forêt (diversité des essences, des formes, des couleurs, des noms de plantes et termes les qualifiant) Pour les classes de 6 e, en arts plastiques, Lettres, Histoire-Géographie Art engagé en lien avec l'environnement, argumenté en français et documenté en Histoire-Géographie. Dispositif « classe en plein air » : décrypter le paysage 3- Lieu d'inspiration et de création artistique (matière et atmosphère) Pendant la visite : cueillir des mots, des phrases, des impressions, des sentiments, des fragments d'images qui seront le point de départ d'une pratique artistique argumentée. Après la visite : - Une production mêlant texte et image - Une page de BD dont le décor est la forêt - Créer in situ en adoptant une démarche écoresponsable D- LA FORÊT ET LA VILLE 1 - L'arbre, œuvre d'art dans la ville (la gare de Nantes de Rudy Riccioti, Lunar tree de MRZYK & MORICEAU) - An 2999 : À l'aube du 3 e millénaire, la forêt prend le dessus sur la ville. (Arts-Plastiques / Français) - Un parcours : l'arbre dans Nantes - Reportage photographique faisant ressortir un point de vue sur l'arbre dans la ville. Présenter ensuite ce reportage en argumentant - Projet éco-citoyen : une mini-forêt dans mon établissement 2- La forêt dans la ville (la petite Amazonie...) - De la forêt à la ville en dix cases (bande dessinée sans parole), puis faire ajouter un texte à chaque case par un autre élève (description, récit, dialogue, monologue intérieur, W)
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