La Conférence Magazine de la Conférence du jeune barreau de Bruxelles Année judiciaire 2017-2018 - N 3 - mars 2018 - avril 2018 GentX - P801284 ...
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La Conférence Magazine de la Conférence du jeune barreau de Bruxelles Année judiciaire 2017-2018 – N° 3 – mars 2018 - avril 2018 Gent X – P 801284 © Cavit Yurt
Soyez prévoyant… et, dès aujourd’hui, pensez à demain Marc, 24 ans, stagiaire au sein d’un cabinet international, gagne 25.000 € Quelle somme peut-il épargner avec un contrat PLCI ordinaire : 1.107,08 €* (base : revenu forfaitaire 2018) Ce que Marc recevra en fin de contrat, à 67 ans** Capital de retraite brut 63.092,08 € Participation bénéficiaire indicative (1%) 16.257,36 € Total à 67 ans 79.349,44 € * Outre un contrat PLCI ordinaire, la possibilité existe de conclure un contrat PLCI sociale. ** Simulation au 01.01.2018, PLCI ordinaire avec couverture décès et un rendement de 1,75% compte tenu de 3% de frais/an. Les primes de la PLCI sont entièrement déductibles fiscalement à titre de charges professionnelles. Grâce à cette déduction vous payez aussi moins de cotisations sociales. Il n’y a pas de taxes dues sur les primes de la PLCI. La PLCI est cumulable avec d’autres formules de constitution de pension complémen- taire, comme un Engagement Individuel de Pension (EIP), une assurance groupe et une épargne-pension. Cette simulation vous est offerte par la Caisse de prévoyance des avocats, des huissiers de justice et autres indépendants (CPAH). Pour toutes les conditions, une simulation personnelle ou une réponse à toutes vos questions, nous vous invitons à consulter notre site www.cpah.be ou à nous contacter à l’adresse info@cpah.be ou, par téléphone, au n° 02/534 42 42. CPAH, Avenue de la Toison d’Or 64, 1060 Bruxelles • info@cpah.be • www.cpah.be
SOMMAIRE 8 14-15 18-19 5 Editorial 12-13 Rentrée : concours 24 Midis de la formation international de 6 Compte-rendu : plaidoiries surréalistes 25 CJBBack to School Brassens et nous 14-15 Rentrée : séance 26-27 Colloques 7 Compte-rendu : solennelle Conférence Berryer 28-29 Rencontre : 16-17 Instantanés le Surnatéum 8 Compte-rendu : Grande Conférence 18-19 Save the date 30 Humeur Bertrand Périer 20 Coupes de la 31 Calendrier en bref 9 Gastronomie Conférence 10-11 Humanitaire : 21 Soldes Graphisme, lay-out, coordination et la CJBB en Haïti corrections: Wolters Kluwer 22-23 Prix La Conférence - Mars 2018 3
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EDITORIAL EDITORIAL Chers confrères, Chers amis, Nous étions 1273 ce 19 janvier pour faire la fête, tous ensemble, et nous réjouir de faire partie de notre cher barreau de Bruxelles. Merci à vous tous qui étiez là et qui avez permis que cette soirée soit inoubliable. Mais au-delà des réjouissances et du plaisir lié au Gala de rentrée, ce 19 janvier a surtout été l’occasion de suivre notre orateur, Maître Sarah Ben Messaoud, dans sa réflexion sur l’avenir de la planète, de l’homme, mais aussi de l’avocat. par François Viseur, Face aux velléités réformatrices de notre ministre de la Justice, les questions qui se Président posent au sein des ordres sont principalement d’ordre financier : comment augmenter les revenus des avocats, comment élargir le spectre de ses activités, l’intervention de tiers au capital des cabinets, etc. Par contre, aucun des débats menés actuellement ne porte sur un point essentiel, mais trop souvent négligé, concernant notre métier : est-ce que les réformes envisagées contribuent au bonheur des avocats, qui heureusement n’est pas limité au montant de ses honoraires ? Cet aspect des réformes n’est jamais abordé mais paraît pourtant fondamental : ouvrir nos cabinets au capital de tiers rendra-t-il les avocats plus heureux ? C’est loin d’être sûr. Leur permettre d’élargir le spectre de leurs activités ? Pourquoi pas, tant que cela ne les oblige pas à livrer une concurrence délétère avec d’autres professions. Lors d’une rencontre organisée à l’initiative de l’OBFG et de l’OVB à Bruxelles, en novembre 2017, les jeunes barreaux francophones et néerlandophones s’accordaient sur certaines priorités, très éloignées de celles actuellement mises en avant par l’OBFG : plus de discipline, non pas pour le plaisir de la sanction, mais pour que tous ceux qui, chaque jour, portent haut les valeurs de notre profession ne soient plus frustrés par les quelques confrères irrespectueux de nos règles et qui ne sont que trop rarement et trop difficilement sanctionnés ; le statut des collaborateurs, qui fait cruellement défaut dans des situations où les collaborateurs sont structurellement liés au cabinet ou à l’avocat pour lequel ils travaillent principalement ou exclusivement ; le statut, de manière plus générale, car nous ne sommes pas tous voués à rester indépendants mais qu’il devrait exister des solutions pour que certains confrères qui ne veulent pas maintenir leur cabinet puissent rester au barreau ; la qualité aussi, parce que quand une grande majorité du barreau cherche à rendre un service impeccable à ses clients, aucun mécanisme n’existe pour sanctionner les quelques confrères habitués des fautes professionnelles lourdes, dans le cadre de l’aide juridique ou pas d’ailleurs. Ces débats sont complexes et remettent en cause certains principes auxquels une partie du barreau est très attachée. Y répondre ne sera pas une mince affaire. Il n’en reste pas moins que ces questions ont aussi leur importance et qu’un débat sur l’avenir de la profession d’avocat ne devrait pas avancer sans qu’elles ne soient abordées. Le barreau de Bruxelles a réalisé une radiographie du barreau, dont les résultats seront publiés prochainement, et qui devrait permettre d’en savoir un peu plus sur ces points. Espérons que les ordres communautaires et le législateur ne perdent pas de vue cette dimension lorsqu’ils réfléchissent à notre avenir. Nous aurions tort de laisser notre avenir gouverné uniquement pas des principes capitalistes : les valeurs de notre profession leur sont bien supérieures ! Pour que, de longues années encore, nous soyons heureux d’être avocats. Pour que, de longues années encore, nous ayons plaisir à faire la fête ensemble ! C’est pour toutes ces raisons que, ce trimestre encore, la Conférence du jeune barreau vous propose quantité d’activités et de formations pour encourager la confraternité au sein du barreau… à commencer, cette année, par les activités sportives qui rentrent en compte dans le classement de la Coupe du jeune barreau ! Lisez les pages qui suivent pour en savoir davantage. Des nouvelles du secrétariat Chers confrères, chers amis, chers membres, permanence téléphonique n’est plus assurée régulièrement. En raison d’assez graves problèmes personnels, notre secrétaire, Madame Patricia Nous vous invitons à utiliser les adresses suivantes pour toute question relative : Thoelen, est absente depuis la fin du mois d’octobre, pour une période encore • aux formations : mdf@cjbb.be indéterminée. • aux exercices de plaidoiries : exercices@cjbb.be Si nous espérions un retour rapide, force nous est aujourd’hui de prendre des • à tout autre sujet : president@cjbb.be mesures provisoires pour gérer cette absence. En cas d’urgence, vous pouvez contacter Me François Viseur, président, Nous vous invitons donc à privilégier l’inscription à nos événements via nos au 0477 88 04 86 et Me Céline Wiard, directeur, au 0474 68 29 96. plateformes électroniques (http://cjbb.odoo.com et http://cjbb.eventbrite.fr). Merci pour votre compréhension. Par ailleurs, l’adresse secretariat@cjbb.be n’est plus relevée aussi régulièrement et la La Conférence du jeune barreau La Conférence - Mars 2018 5
NOUS ÉTIONS PLUS DE QUATRE, ET POURTANT … COMPTE-RENDU CONFÉRENCE RÉCITAL « BRASSENS ET NOUS » L e vestiaire des avocats était comble, le 14 novembre der- n’aimait ni les chats ni les bergères (et pas davantage les bergères nier. On venait y assister à une « conférence-récital » – ou qui donnent la gougoutte à leur chat) – et l’argument ne m’a dès à un « récital-conférence », comme il vous plaira – de lors pas convaincu. En revanche, on ne pouvait qu’approuver Maître Didier Leick, avocat au barreau de Paris – l’ora- l’orateur lorsqu’il relevait que Brassens n’a jamais brandi de dra- teur –, et de Messieurs Arthur Le Forestier et Bruno Guglielmi peau, ne s’est jamais lancé dans la défense flamboyante de causes – les chanteurs. Tandis que le premier proposerait une lecture abstraites (ce qui lui a d’ailleurs été reproché – notamment par les par originale et fine de l’œuvre de Brassens, les seconds interpréte- imbéciles), mais que chacune de ses chansons d’anecdote, sou- Marc Snoeck raient quelques-unes de ses chansons. Était-ce les chanteurs qui riante ou triste, est un plaidoyer discret en faveur d’une singularité, illustraient le propos de l’orateur ou l’orateur qui illustrait les éventuellement futile, certes, mais qu’importe qu’elle soit futile, chansons ? Je ne sais, mais peu importe : le dialogue entre l’un et car « il n’y a pas de petite défense parce qu’il n’y a pas de petite les autres était parfaitement réglé. injustice ». Ainsi Brassens ne croyait-il pas aux solutions collec- tives ; il pensait que les solutions ne pouvaient d’abord être qu’in- On commencera par saluer les chanteurs, qui firent merveille. dividuelles, voire intimes (s’opposant ainsi à Jean Ferrat). D’abord parce qu’en dépit de ce que l’on entend parfois, la mu- sique de Brassens est une musique difficile et délicate (marché Lorsqu’on croit aux solutions collectives, on fait de la politique ; doublé en 6/8, c’est-à-dire du jazz) qui ne tolère pas l’approxima- lorsqu’on croit aux solutions individuelles, on s’inscrit au barreau. tion. Ensuite parce que chanter sur ce type de rythme oblige à une prosodie syncopée qu’il n’est pas donné à toutes les voix et Ou on chante la gloire de « qui freine à mort de peur d’écrabouil- à tous les poumons d’assumer – en particulier lorsqu’il s’agit de ler/Le hérisson perdu, le crapaud fourvoyé » et du flic « qui bar- chanter les textes très ciselés de Brassens. rait le passage aux autos/Pour laisser traverser les chats de Léau- taud ! »1 Mais il y eut plus, et ce fut bien entendu la conférence de Maître Leick, fin connaisseur autant de l’œuvre que de la vie de Brassens, C’est là, peut-être, qu’il faut chercher l’intime parenté entre Bras- dont l’objet était les rapports que ce dernier entretenait avec le sens et le barreau. monde judiciaire et, en particulier, de l’étrange absence des avo- cats de ses chansons. Car, dans le vaste et pittoresque « bes- En tout cas, l’assistance s’en est laissée convaincre avec une joie tiaire » de Brassens, a constaté l’orateur, les gens de Justice oc- légère, et, à la nuit noire, en s’égayant sur l’austère parvis du Palais, cupent une place de choix (encore que rarement flatteuse) : l’on vit plus d’un robin jeter ses sabots, ses galoches, et, léger depuis le magistrat victime du manque de discernement d’un comme un cabri, courir après les sons de cloches2. vigoureux quadrumane jusqu’à Cupidon saisissant sous les traits d’un huissier tout l’attirail des amourettes exténuées, le petit Je ne connais pas le taux d’occupation des bancs publics pour ce peuple du Palais passe et repasse dans les contes chantés du soir-là, mais il me plaît de penser qu’ainsi que Georges Brassens poète. Mais, parmi toutes ces robes, point d’avocat a relevé l’ora- mit la marguerite au drapeau noir3, nous la mettrons, nous, à teur. Et de se demander pourquoi. l’épitoge. Il faudrait y voir – nous dit Maître Leick – la révélation de quelque secrète sympathie entre le poète anarchiste et le barreau. Il en 1 Gloire à don Juan. voulait pour preuve « qu’on n’écrit pas sur ceux que l’on aime ». Je 2 Il suffit de passer le pont. ne pense pas que tel soit le cas, sauf à supposer que Brassens 3 Pierre Onténiente, dit Gibraltar. 6 La Conférence - Mars 2018
COMPTE-RENDU CONFÉRENCE BERRYER par Laurent Haverbeke J ’ai eu le plaisir d’assister le 8 décembre dernier à la Conférence Berryer, joute oratoire opposant deux kamikazes bruxellois à nos chers confrères parisiens de la Conférence des Avocats du barreau de Paris. Il s’agissait cette année d’un bon millésime. Cette manifestation se compose de neuf éléments indispensables que je vous propose de passer en revue. 1. La salle des audiences solennelles de la Cour d’appel de Bruxelles dont les fresques dénudées ne manquent jamais d’inspirer quelques secré- taires en mal d’arguments. 2. Une invitée d’honneur, Madame Laurette Onkelinx. Les invités politiques sont souvent excellents dans l’exercice et quand ils ont également été avocat, nous les sentons parfaitement. Il est à préciser que l’éponyme de l’institution (Me Pierre-Antoine Berryer) alliait lui-même les fonctions de politicien et d’avocat. La position des invités politiques est généralement peu enviable. Ils le savent, ils seront raillés. Et ceci est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de Madame On- kelinx. Mais notre invitée a la peau dure. Elle a encaissé les coups avec un sourire enjôleur. Chacune de ses interventions fit mouche et fut menée avec éclat. Elle aura été également sans nul doute été charmée par les déclarations fou- gueuses du douzième secrétaire, Me Gagey (la tentation de l’âge mûr semble faire des émules dans la nouvelle génération française). C’est donc très probablement notre invitée qui se sera le plus amusée pen- dant cette soirée. 3. Un quatrième secrétaire en charge de présenter l’invitée et les candidats en début de séance. On peut dire que Me Olivier Parleani avait bûché sa belgitude avant son intervention. Nous avons eu plaisir à écouter ses belles interventions truffées de références bruxelloises qui n’ont pas manqué de conquérir le public. 4. Une première candidate, Me Caroline Debehault qui adressa le thème La ruée vers l’or [Laure] est-elle inévitable ? Nous craignions que Me Debehault n’ait été embrigadée dans l’aventure Berryer sous la pression de son maître de stage, notre cher Président, sans doute bien en mal de trouver des candidats consentants pour cet exercice pour le moins difficile. Mais je vous avoue ne pouvoir être impartial envers Me Henry pour qui j’ai C’est donc crispés et plein d’empathie que nous attendions sa prestation beaucoup de sympathie. Devant mon enthousiasme à sa prestation, Me gardant en mémoire quelques épisodes malheureux de candidats trop verts Jérémie Boccara (troisième secrétaire) m’a d’ailleurs pris pour son « papa ». et mal informés sur l’exercice. Quel coup de vieux… je ne suis que son quadrisaïeul. Toutefois, Me Debehault nous a offert un fort agréable moment avec un 6. Douze secrétaires parisiens rompus à l’exercice Berryer, descendus en discours truffé de pointes d’humour et déclamé avec un bon rythme. territoire belge pour tailler en pièces nos valeureux candidats. Me Debehault a du talent à revendre. Si les douze pèchent, comme très souvent, par longueur, nous avons eu Je me suis questionné néanmoins sur quelques références étranges concer- quelques très belles interventions, mêlant tour à tour contrepèteries, poésie nant des poires à lavement ou une ‘Sausage Party’. Je cherche encore… et mots d’humour bien tranchés. 5. Un second candidat, Me Jérôme Henri, qui n’est pas un novice de l’exer- Mais ils n’ont pas tous été inspirés et certaines interventions plus plates cice dès lors que nous avions eu le plaisir de découvrir son talent lors du n’auraient pas souffert d’être raccourcies. contre-discours quelques années auparavant alors qu’il officiait comme tré- Pour citer Madame Onkelinx, du sublime au ridicule il n’y a qu’un pas. Et ce sorier de la Conférence. Ce dernier nous a entretenus sur le sujet : Le retrait soir, les douze l’ont franchi. est-il une affaire de femme ? Certains ont donc bien sûr été sifflés et brocardés… mais c’est tellement C’est avec panache qu’il a rossé à souhait notre invitée sous le couvert d’un amusant. texte plein de fond et truffé de références. 7. Une trésorière du jeune barreau, Me Panagiota Baloji à qui revient Un discours si caustiquement belge néanmoins qu’il devait être incompré- l’exercice périlleux de meubler la séance pour permettre aux contre-cri- hensible aux oreilles françaises. Nous nous sommes esclaffés sur ce truculent tiques d’affûter leurs lames. exposé si bien que nos amis parisiens se sont sentis invités à un grand dîner Il s’agit d’une intervention difficile sans sujet ni filet exécutée devant un pu- de cons (dixit le douzième secrétaire). blic fatigué après plus de deux heures de prestations. J’en parle presque en Quand le candidat est bon, les critiques attaquent sous la ceinture ou connaissance de cause car j’ai pu l’éviter il y a quelques années (merci encore adressent les murs. Pharaon). Talent confirmé, cher ami. Il nous a plu de vous entendre. Me Baloji s’est toutefois exécutée avec finesse, humour et légèreté. La Conférence - Mars 2018 7
Je vous assure, Confrère, personne ne s’est endormi. Loin Bref, un exercice mené de mains de maîtres. Quel spec- COMPTE-RENDU s’en faut. tacle, merci Messieurs ! 8. Une contre-critique, pour un final en beauté. Et enfin… La tant attendue contre-critique était orchestrée par un 9. Le peuple de Berryer belge duo de lutins déchaînés, anciens secrétaires de leur état, Que serait cet événement sans le peuple de Berryer Me Georges Sauveur et Me Sanjay Mirabeau. belge, si fier de sa belgitude. Un public enthousiaste Nous avons eu droit à un Georges Sauveur survolté, tan- prompt à railler la critique et à siffler les coups bas. tôt impitoyable, tantôt poète acerbe, vociférant, tel un Peuple de Berryer belge, le 8 décembre, tu n’as pas failli éléphant en musth, sur ses successeurs. Quelle presta- même si tu n’étais pas en nombre. tion, du grand Sauveur. Vous nous avez électrisé cette Cette soirée était pour toi. Mais nous t’avons trouvé salle des audiences solennelles ! décimé, telles les troupes impériales après la victoire de Son acolyte, Me Mirabeau n’était certainement pas en la France révolutionnaire à la bataille de Jemappes. reste. Il fut cinglant, voire sanglant. La faconde parisienne Seul un tiers du parterre était présent. Quel dommage, si dans toute sa splendeur. peu d’oreilles pour ce beau spectacle. Les douze furent taillés en pièces. C’était bien… allez, reviens ! C’est juste pour rire. GRANDE CONFÉRENCE ME BERTRAND PÉRIER LE GLADIATEUR DE L’ART ORATOIRE AU GRAND CŒUR parcours d’étudiants qui se sont for- per à l’un de ses films peu de temps écrivant La parole est un sport de més à l’art oratoire grâce à l’inter- après qu’il a décroché son prix. combat. vention de professionnels qui leur apprennent à se libérer de toute Voir des jeunes issus de quartiers Cet ouvrage d’une grande simplicité appréhension liée à l’expression réputés « difficiles » qui ont évolué reprend à la fois des conseils pra- d’une idée, d’un discours ou d’une dans un cadre familial modeste tenir tiques, des exercices et des expé- opinion en public. des discours convaincants, précis et riences personnelles à destination par rigoureux est certainement l’un des de tous ceux qui souhaitent devenir Antoine Chomé Ce film est passionnant et boulever- premiers mérites du film. orateurs et qui oseront donc sant. prendre une place dans un débat. Ensuite, le reportage nous rappelle On découvre d’abord l’immense ta- que l’avocat peut avoir une implica- Pour ceux qui ont manqué l’occa- C e 14 décembre 2017, lent de ces jeunes, qui n’ont pas tou- tion et un rôle dans la société bien sion de rencontrer Me Périer, ces nous avons eu l’occasion jours eu la chance de disposer des au-delà des prétoires. derniers pourront se consoler en li- de faire une rencontre extrêmement plaisante avec notre confrère, Me Bertrand Périer, dans l’atmosphère feutrée de la buvette du Palais de Justice. Nous y avons croisé un avocat qui a vaincu sa timidité en parvenant à vaincre l’un de ses plus vieux dé- mons, la prise de parole en public. Au-delà de cet exploit personnel, Me Périer a su mettre son enthou- siasme et sa bonne volonté au ser- vice des autres. codes et du courage nécessaires L’énergie et l’enthousiasme avec le- sant avec beaucoup de plaisir son pour oser s’exprimer en public. quel Me Périer prend le temps d’en- livre et en découvrant l’avocat- Il participe à la formation d’étu- traîner les jeunes pour qu’ils soient à coach du film A voix haute . diants en Seine-Saint-Denis qui par- Le film permet de démontrer l’évo- l’aise en public, pour structurer leur ticipent au programme Eloquentia. lution exceptionnelle des candidats discours, le délivrer avec aisance, Me Périer a su dépasser ses appré- grâce aux conseils et à la mise en convaincre en toutes circonstances, hensions de grand timide pour en- A l’issue de cette formation, un confiance des coachs (metteur en nous rappelle que l’avocat peut trer dans l’arène du débat public. concours est organisé pour détermi- scène, slammeurs, avocats, …) qui aussi exercer une mission citoyenne ner le meilleur orateur de la Seine- les suivent lors de leur parcours. d’une grande utilité. Il est la démonstration de l’immense Saint-Denis. potentiel d’amélioration qui s’ouvre Il est ainsi merveilleux d’apprendre Me Périer a eu la volonté de trans- à chacun de nous et de la nécessité Préalablement à notre échange avec que le vainqueur du concours mettre les clefs qui lui ont permis de d’être présent dans la société pour Me Périer, nous avons eu l’occasion Eloquentia fut choisi par Edouard vaincre sa timidité et de devenir au- défendre une certaine idée de la jus- de visionner le film qui retrace le Baer (membre du jury) pour partici- jourd’hui un excellent orateur en tice. 8 La Conférence - Mars 2018
2 AVOCATS GASTRONOMIE 1 RESTO par Charlotte Jacobs et Mikel Goldrajch Les Brigittines Le dicton dit que si deux avocats débattent d’un sujet, trois avis différents ressortiront, alors s’ils décident d’aller dîner ensemble, les avis ne sont pas toujours partagés… et la mauvaise foi sera de mise. Introduction et situation Cette fois-ci, Monsieur le Rédacteur en chef nous a donné des consignes strictes : tester un restaurant original, proposant une cuisine bruxelloise qui plairait aux avocats, et situé dans le quartier des Marolles. Les Brigittines, c’est ça. Charlotte (C.): Le restaurant est situé sur la place de la Chapelle, dans un ancien bureau de poste de style Art Nouveau, avec de belles décorations et une grande cheminée à l’intérieur. Le cadre est idéal pour un lunch avec un confrère ou un client, mais aussi bien pour un dîner entre amis. Mikel (M.): Chaleureux et convivial, l’établissement se trouve à six cents mètres de la place Poelaert, soit à huit minutes à pied. Service C.: Le chef, Dirk Myny, nous ouvre la porte et nous accueille avec un chaleu- reux « goeiedag, bonjour ! » Un vrai Bruxellois, qui a pour devise « Mon terroir, c’est la gourmandise ». Le service est excellent : le chef, assisté par de nombreux serveurs élégants et serviables, vous donne des explications sur les produits et vous conseillent sur le choix du menu et des vins. M.: Dans le très large choix de plats traditionnels (croquettes aux crevettes grises - choux cuit à la gueuze Cantillon, bloempanch, saucisse sèche et bu- M.: Le chef vous accueille personnellement et de manière conviviale. Il est lots - moules marinières - vol-au-vent de poularde, boulettes, champi- ensuite relayé par des serveurs, tout aussi sympathiques. Ces derniers vous gnons…), je me suis laissé tenter par le lunch du jour. Pour le prix de 35 €, ce expliquent attentivement la carte et n’hésitent pas à vous faire part de leurs dernier comprend une entrée, un plat et un dessert. Le jour de notre dégus- recommandations. tation, il s’agissait d’un risotto au foie de volaille, un cabillaud danois cuit vapeur – «stoemp» et d’une faisselle-coulis à l’orange. La cuisine est gour- Repas mande et authentique et tout comme Charlotte, j’ai tout particulièrement apprécié le plat. C.: Chacun peut trouver son bonheur aux Brigittines. Le restaurant propose plusieurs menus et une carte étendue avec des en- Conclusion trées, des plats et des desserts originaux. La cuisine est sincère et pure, faite avec des produits frais du marché. Nous avons passé un excellent moment aux Brigittines et nous y retourne- Selon le goût du client, le repas peut être accompagné d’une bonne bou- rons certainement pour goûter les autres plats de la carte ! teille de vin ou d’une bière artisanale. En entrée, j’ai pris les couteaux aux aromates frais. C’était bon, mais c’est surtout le plat principal qui m’a conquise : une langue de veau sauce Ma- Les Brigittines dère. Un véritable régal ! 5, place de la Chapelle à 1000 Bruxelles (Sablon) Comme nous étions en semaine et que j’avais des conclusions à terminer, j’ai Tél .: 02/512.68.91 décidé de remplacer le dessert par un bon café. Fermé le samedi midi, le dimanche et les jours fériés. Tout cela pour le prix d’environ 50 euros. La Conférence - Mars 2018 9
MISSION HUMANITAIRE : HUMANITAIRE C ette année, la Conférence du jeune barreau a souhaité Résultat : seuls les mineurs coupables des crimes les plus graves consacrer un peu de son temps et de son énergie à un sont renvoyés vers la capitale. Tous les autres sont incarcérés projet humanitaire avec l’ONG belge Géomoun et pendant de très longues périodes dans des cellules spéciales des l’association haïtienne Rese DH. prisons pour adultes (voire avec les adultes pour les jeunes filles). par Centrées sur Jacmel, sur la côté sud d’Haïti, ces deux ONG ont Dans un pays où plus de 80 % des détenus sont en attente d’un mis en place tout un réseau d’acteurs de terrain pour venir en jugement, de très nombreux mineurs sont incarcérés pour des François aide aux mineurs en difficulté. périodes plus longues que la durée maximale de la peine à la- Viseur quelle ils pourraient être condamnés. Par ailleurs, leur séjour en Formation, enseignement, alimentation, le projet Géomoun-Re- prison est non seulement vu comme une infamie dans leurs fa- seDH vient en aide à des milliers d’enfants de la province de Jac- milles, qu’ils peuvent rarement rejoindre à leur libération, mais mel, que ce soit en ville ou dans les mornes, les collines haï- constitue également une école du crime, au contact des détenus tiennes. adultes qui sont enfermés à moins d’un mètre d’eux. C’est dans le cadre de leur mission d’assistance aux mineurs « en Face à cette situation des plus préoccupantes, Géomoun a enga- conflit avec la loi » que la Conférence du jeune barreau participe gé un juriste dont le rôle consiste à sensibiliser les autorités com- aux activités de ces ONG. pétentes à Jacmel pour éviter au maximum que les mineurs soient incarcérés et, pour ceux qui le sont déjà, faire avancer leurs La législation haïtienne en la matière est loin d’être claire. Héritée dossiers en vue d’une libération rapide. du Code pénal français de 1810, le droit pénal haïtien ne com- portait aucune disposition relative aux mineurs avant les années Dans ce cadre, la Conférence du jeune barreau, assistée de trois 60. stagiaires motivés (Julie Martens, Franciska Bangisa et Laurent Jans), et inspirée par les travaux préalables d’Avocats sans fron- La loi haïtienne sur l’emprisonnement des mineurs n’est, en soi, tières Canada et de l’UNICEF, va mettre en place un Vade-Mecum pas une mauvaise loi, mais son application est par contre catas- réunissant les divers textes haïtiens applicables (qui sont rare- trophique. Elle prévoit en effet la création de tribunaux pour ment disponibles aux acteurs de terrain), les conventions inter- enfants, qui n’existent pas, sauf à Port-au-Prince, ainsi que la créa- nationales dont Haïti est signataire et la jurisprudence des cours tion de centres de détention pour mineurs en conflit avec la loi, internationales applicables, le tout expliqué de manière claire et qui n’existent pas non plus en dehors du CERVICOL, également accessible, en français et en créole. situé à Port-au-Prince. Ce Vade-Mecum devrait permettre à Géomoun et à d’autres Comme les déplacements sont extrêmement compliqués et que acteurs locaux (Terre des hommes Italie, le barreau de Jacmel, les détenus dépendent de leur famille pour se nourrir, renvoyer etc.) de mieux réagir face à la situation des mineurs incarcérés et tous les mineurs à Port-au-Prince n’est pas une solution. de présenter un argumentaire structuré pour réduire au maxi- 10 La Conférence - Mars 2018
LA CJBB EN HAÏTI HUMANITAIRE mum l’incarcération des mineurs, théoriquement illégale en Haïti. Sur fonds propres et à la demande de Géomoun/Rese DH, Fran- ciska, Julie et moi-même nous sommes rendus sur place afin de comprendre la situation des mineurs emprisonnés à Jacmel. Nous en avons profité pour intervenir à ce sujet dans le cadre de la Conférence Internationale des Barreaux (CIB), en compagnie du bâtonnier Oschinsky, qui nous a permis de déposer une mo- tion en ce sens à l’AG de la CIB. Ce que nous avons vu sur place était bien pire que ce à quoi nous nous attendions. Déjà, le pays tout entier est encore marqué par les traces du tremblement de terre de 2008. A Jacmel, la prison a dû être détruite et ce sont les cellules du commissariat central qui servent de prison pour toute la province. Les routes sont dans un état déplorable et la sécurité des biens et des personnes reste une question centrale de la vie des Haïtiens, tant à Port-au- Prince que dans le reste du pays. Dans la prison du commissariat central de Jacmel, les adultes comme les mineurs sont entassés à 30, voire plus, dans des cel- lules de moins de 40 m². Sans l’aide de leur famille, les prisonniers ne sont pas nourris tous les jours, si bien qu’il n’est pas rare que certains meurent de faim derrière les barreaux. Pourtant, nous n’avons constaté aucune hostilité à notre égard de la part des autorités que nous avons rencontrées. Tous, direc- teur de prison, président du tribunal, procureur du Roi, substitut du procureur du Roi en charge des mineurs, juge d’instruction, gouverneur de province, chef de la police, etc. nous ont accueilli chaleureusement et ont marqué un intérêt certain pour l’objet de notre travail. Aucun d’eux n’est heureux de la situation mais ils n’ont « pas le choix » et on s’aperçoit que le manque d’information et de com- munication entre acteurs est souvent à l’origine d’une bonne partie du problème. Clairement, un projet comme celui de Géomoun auquel parti- cipe la CJBB a sa place car cette ONG, par sa petite taille et son influence micro sur les acteurs locaux, complète adéquatement le rôle de plus grosses ONG qui cherchent à faire changer les choses au niveau du pays tout entier, ce qui doit aussi se faire, mais qui prendra du temps dans un pays en ruine. Si vous aussi vous souhaitez aider la CJBB dans le cadre de son projet humanitaire en Haïti, vous pouvez le faire en adressant vos dons sur le compte de la CJBB BE68 6300 2151 2134. Une demande pour que les dons soient déduc- tibles est actuellement en cours. La Conférence - Mars 2018 11
CONCOURS INTERNATIONAL DE RENTREE PLAIDOIRIES V oici quelques années que le Concours international de revoir ainsi d’anciens commissaires de la Conférence repré- de plaidoiries surréalistes marque le début de la ren- senter Bruxelles ! Puisqu’elle ne peut nous servir ni une plaidoi- trée du barreau de Bruxelles, pour notre plus grand rie, ni un discours, Me Lackner nous racontera l’histoire, le plaisir. conte, l’épopée d’une jeune princesse carolo, à l’accent inimi- table, dont le destin fut brisé par quelques années passées dans Dix candidats, insouciants voire inconscients, se prêtent ainsi à le jeune barreau, en compagnie de trolls, de crapauds, de fées et par l’exercice subtil de prononcer un discours qui ne doit pas en être de sorcières en tous genres. Son discours, empli d’humour et Audrey un, tout en y intégrant dix mots incongrus sortis tout droit de d’autodérision, emportera la salle, jusqu’à un final mémorable, à Despontin l’imagination des commissaires du jeune barreau de Bruxelles. la fois rock et surréaliste. Me Lackner, bien que princesse dé- chue, se verra couronnée du troisième Prix du concours. Après un premier non-discours qui nous fut délivré par Me Jonathan Pierre-Etienne du barreau de Montréal, ce fut au Vint alors Paris. L’on croit d’abord à une erreur de casting, tant le tour de Me Guillaume Braidi de prendre la parole. Notre candidat, Me Nima Haeri est à la peine, buttant sur les mots et confrère genevois se lança ainsi dans une véritable déclaration les liaisons. Et l’on se dit que le moment sera pénible. C’était sans d’amour à Bruxelles, à sa rentrée, à son barreau. Si son discours compter sur la facétie de nos confrères parisiens, qui se lan- ne fut ni le plus drôle, ni le plus surréaliste, l’éloquence était au cèrent, tour à tour, dans le jeu, se succédant les uns aux autres, rendez-vous, ce qui relève de la gageure lorsque l’on doit placer chacun prétendant être meilleur que son prédécesseur. L’exer- les mots Carrousel et Chipolata. Me Braidi se verra récompensé cice, bien qu’un peu long, a le mérite de surprendre la salle. Si le par le deuxième Prix du concours. surréalisme n’est pas dans le fond, il est bien présent dans la forme et c’est ce qui conduira la jury à octroyer, à l’ensemble de L’après-midi avance et l’on poursuit un tour de France. Le bar- la Conférence des avocats du barreau de Paris, l’inédit Prix Dada reau de Lyon, représenté par Me Benoît Courtin, celui des du surréalisme. Hauts-de-Seine, par Me Gauthier Poulin, d’Aix-en-Provence par Me Cédric Dubucq et de Versailles, par Me Renaud Les capitales européennes étaient décidément à l’honneur en Gannat, prennent tour à tour la parole, nous délivrant, dans des cet après-midi. Le public vit en effet Me Francesco Di Paolo, du styles variés, leurs réflexions faisant état de Sorbetière, Goulasch, barreau de Rome, se lancer dans un discours en français et, de Véliplanchiste et Racuspoter. surcroît, en rimes ! Quoiqu’un peu décousu, son propos restera sans aucun doute comme l’un des moments les plus atypiques Mais l’on retiendra surtout les premiers éclats de rire de cet de ce concours, notre confrère allant jusqu’à exécuter quelque après-midi que nous offrit Me Audrey Lackner. Celle qu’on ne pirouette afin d’illustrer le mot qui lui était ainsi attribué. L’au- présente plus connaît manifestement tant les règles du jeu que dace de Me Di Paolo sera récompensée par une mention spé- le public qui est le sien pour un après-midi. Et qu’il est agréable ciale du jury. 12 La Conférence - Mars 2018
RENTREE SURRÉALISTES Mais le meilleur restait à venir. Si Toulouse était absente l’année paing de la réalité sur la tartelette aux fraises de nos illusions ». dernière, faute d’avoir attrapé son avion, c’est un euphémisme Le public pleure de rire, le jury aussi, et c’est fort logiquement de dire qu’elle s’est rattrapée cette année en la personne de que Me Rosenau se verra récompensé du Premier Prix du Me Sylvain Rosenau. Se lançant dans un festival d’idées ab- concours. surdes et d’envolées lyriques, à moins que ce ne soit l’inverse, Me Rosenau nous raconte la petite histoire de l’absence toulou- Au terme de cet après-midi, on ne peut que penser que si le saine de l’année dernière et entend, pour notre plus grand bon- surréalisme est une invention belge, elle traverse les frontières et heur, rétablir la vérité. On retiendra ainsi que «Dur est le par- s’exporte à merveille ! Les langues du monde au cœur de l’Europe L’expérience et l’excellence Avenue Louise 146 • 1050 Bruxelles Tél. +32 2 646 31 11 • Fax : +32 2 646 83 41 en traduction juridique translat@pauljanssens.be Traductions juridiques, techniques, médicales www.pauljanssens.com et financières Toutes langues pub 125x170-janvier-2018 copie.indd 1 17/01/2018 15:22 La Conférence - Mars 2018 13
COMPTE-RENDU RENTREE DE LA SÉANCE SOLENNELLE DE RENTRÉE par Pierre-Yves Thoumsin DU 19 JANVIER 2018 19 janvier 2018, il est 14h43. Dans quelques minutes résonnera le clairon de l’hommage aux morts, signal de départ de la rentrée solennelle de la Conférence du jeune barreau de Bruxelles. Il son- nera aussi le glas de ma tranquillité : Cavit Yurt pose sa main sur mon épaule, dégaine son sourire auquel on ne peut rien refuser et me demande de rédiger le compte-rendu de la séance. Me voilà donc contraint d’écouter sans faillir la liste des « distin- gués invités » que saluera le Président, de noter à la hâte l’iden- tité des innombrables confrères primés au cours de l’année écoulée et de retranscrire aussi fidèlement que possible les dé- bats de l’Oratrice, du Président et du Bâtonnier. J’étais venu par plaisir et par amitié, je me retrouve plumitif. François Viseur est un habitué de la tribune de la salle des au- diences solennelles. Après la conférence Berryer et le discours de rentrée, c’est au pupitre du Président de la Conférence du jeune barreau qu’il prend place cette année. La foule est compacte et s’est massée jusqu’aux balcons, hame- çonnée par le titre sibyllin qu’avait choisi l’oratrice. Mais avant de découvrir pourquoi « ceci n’est pas un conte », il lui faudra sacri- fier à deux traditions immuables. La première est protocolaire et permet au public de se faire une idée de l’origine des perruques et autres robes bariolées qui égayent l’assemblée. L’occasion aussi de revoir les visages des plus hauts magistrats venus relever de leur présence le fer à che- val, et pour le Président de réviser les noms de certains d’entre eux. Le second préliminaire au discours est la remise des nombreux prix décernés au cours de l’année judiciaire écoulée, à commen- cer par ceux de la Conférence du jeune barreau: - Prix Le Jeune pour Julie Demoulin et prix Janson pour Olivier Piret-Gérard - Prix Georges Boels pour Caroline Heymans et Anne-Sophie Bouvy - Prix des anciens présidents pour Thomas Metzger Ces dernières années, l’Ordre a également instauré de nombreux prix, permettant notamment aux stagiaires les plus méritants de se distinguer parmi leurs pairs. Il faut s’en réjouir : 14 La Conférence - Mars 2018
- Prix Stella Wolf pour Catherine Forget RENTREE - Prix Kirchen pour Charles-Edouard Huysmans - Prix Jean-Jacques Boels pour Aurélie Blaffart - Prix bâtonnier Braun pour Fabienne Tainmont et prix bâton- nier Jakhian pour Bénédicte Meulot Vient enfin le temps du discours. Le cru 2018 offre un vent de fraîcheur à l’exercice. Là où de précédentes cuvées nous avaient habitués à des thématiques centrées sur le droit, l’avocat et ses grands combats, le sujet du jour s’adresse plus largement aux citoyens. Constatant l’émergence d’une économie et de mécanismes so- ciaux fondés sur le partage et la coopération, l’oratrice invite son public à rejoindre la « foule sentimentale » qui porte cette tran- sition. Potagers urbains, bibliothèques d’objets, repair-cafés, … elle mul- tiplie les exemples de ces initiatives novatrices, au risque de voir certains sourcils froncer devant l’alignement d’acronymes et de néologismes abscons. Heureusement, le texte publié au Journal des tribunaux permettra de retrouver son chemin parmi les G.A.S.A.P.1, R.E.S.2 et autres S.E.L.3 De sa voix douce et maternelle, l’Oratrice nous livre le récit de sa promenade alternative, dans un monde résolument collaboratif, celui qui lui donne encore des raisons de s’émerveiller au quoti- dien. Si le ton est bel et bien celui du conte, la visée du discours est pragmatiste. C’est ainsi que l’oratrice revient à son public : les avocats. Leur assignant la mission d’œuvrer au vivre ensemble, l’oratrice veut en faire les moteurs de la transition vers un mode de vie plus collaboratif. D’aucuns regretteront que ces dévelop- pements concrets n’aient fait l’objet que d’assez courtes re- marques conclusives. On préfèrera y voir une invitation de l’ora- trice à poursuivre avec elle une réflexion qui la passionne et qu’elle met en œuvre au quotidien. Ceci n’était pas un conte, mais peut-être le manifeste d’un cabi- net de la place Flagey. Il appartient traditionnellement au Président de la Conférence de prendre le contrepied de l’Orateur. François Viseur admet d’emblée que cela lui sera impossible. Plutôt que de critiquer le discours, il choisira d’y ajouter une tonalité militante rappelant les propos qu’il prononçait deux ans plus tôt à la tribune de l’ora- teur. Tonalité de gauche, dénonciation de la bureaucratie et clin d’œil à l’O.B.F.G. : François Viseur reste fidèle à ses convictions et ses combats. C’est au Bâtonnier qu’il revient de faire la synthèse et de ratta- cher le débat à l’actualité de notre profession. La thématique du jour lui offre un tremplin idéal pour souligner, dans un discours teinté d’une réjouissante espièglerie, les initiatives prises par son Ordre pour prendre part à cette transition. Et de conclure que l’avocat a pour vocation d’être toujours aux côtés de David, contre Goliath. À ce titre, ses préoccupations rejoignent tant celles de l’Oratrice que du Président. Une séance commencée en fanfare devait se poursuivre en mu- sique. Ce fut donc Souchon pour l'Oratrice et toujours Lennon pour le Président. Cette musique annonçait les agapes du soir et la fête jusqu'au bout de la nuit, dans la fort bien nommée Wild Gallery. 1. Groupe d’achats solidaires de l’agriculture paysanne. 2. Réseau d’échanges de savoirs. 3. Système d’échange local. La Conférence - Mars 2018 15
INSTANTANES © Fabrice Debatty 16 La Conférence - Mars 2018
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QUIZ MUSICAL SAVE THE DATE mardi 13 mars 2018 La Conférence du jeune barreau vous offre à nouveau l’occasion de défier Prix : tarif par personne vos confrères lors de son prochain grand quiz musical, activité désormais (une consommation offerte) : incontournable ! • Membres de la Conférence : 15 € • Non-membres de la Conférence : 20 € Constituez une équipe (de 5 à 8 personnes) au sein de votre cabinet. La bataille promet d’être épique ! Lieu : le Petit Chapeau Rond Rouge - café-théâtre (rue Père Eudore De- vroye, 12 à 1040 Bruxelles) Heure : 19h30 PLA – « MES DIX PLUS GRANDS PROCÈS » jeudi 19 avril 2018 Prenez un substitut du procureur du Roi, un avocat général et un juge Messieurs Denis Goeman, Stéphane Lempereur et Denis van der Mens- correctionnel et réunissez-les le temps d’une soirée au vestiaire des avo- brugghe ont accepté de nous raconter, sur un ton résolument libre, leurs cats. A votre avis, de quoi vont-ils bien pouvoir parler ? expériences respectives d’avocats puis de magistrats avec, comme fil rouge, leurs dix plus grands procès. Lieu : vestiaire des avocatsplace Heure : 19h30 Prix : • Membres de la Conférence : 10 € • Non-membres de la Conférence : 15 € SUB ROSA SPECTACLE MAGIQUE mardi 24 avril 2018 C’est l’histoire d’un vol : celui d’une boîte de magie. Un carnet de voyage drôle et poétique dépeignant, sous la forme d’un seul en scène magique, le difficile apprentissage des mystérieux secrets d’un art impossible remontant à la plus haute Antiquité. C’est l’histoire d’un envol aux quatre coins du monde à la rencontre des Maîtres de l’illusion. C’est une réponse à la récurrente question : comment devient-on magicien ? Heure : 20h (durée du spectacle : 1 heure sans entracte) Artiste : Cavit Yurt, prestidigitateur, avocat, secrétaire de la Conférence Prix : • Membres de la Conférence : 10 € Lieu : vestiaire des avocats • Non-membres de la Conférence : 15 € Inscriptions : toutes les inscriptions sont à effectuer via le site cjbb.eventbrite.be 18 La Conférence - Mars 2018
INITIATION SELF-DÉFENSE / JIU-JITSU BRÉSILIEN SAVE THE DATE mercredi 28 février 2018 La Conférence du jeune barreau conti- Le cours sera précédé d’un accès à la nue de prendre soin de vous, en associa- salle de sport et d’une séance facultative tion avec l’Usine Bruxelles, club de sport de sauna ou hammam afin de vous situé à deux pas du palais de justice échauffer et libérer les tensions de la (www.usinesportsclub.com). journée. Nous vous proposons de suivre une ini- Lieu : tiation au self-défense et de découvrir le Usine Bruxelles (avenue de la Toison jiu-jitsu brésilien (JJB) ! d’or, 56 à 1060 Bruxelles) Les bénéfices que peuvent vous apporter le JJB sont nombreux. Vous ap- Heure : prendrez des techniques efficaces pour vous défendre et défendre vos 19h30 : accueil des participants proches. Le JJB peut également améliorer votre vie et votre santé, vous 19h45 : temps libre dans la salle de sport ou les vestiaires pour profiter du rendre plus fort physiquement et mentalement, plus sage et plus épanoui. sauna finlandais, de l’espace détente et des bienfaits du hammam Cette discipline permet d’évacuer tout stress, d’utiliser au mieux la sou- 20h30 : séance de jiu-jitsu (1 heure) plesse du corps tout en acquérant réflexes, technique, stratégies et coordi- nation neuromusculaire. Prix : 10 € TOURNOI DE GOLF vendredi 4 mai 2018 La Conférence vous convie à son traditionnel tournoi de golf. Confrères golfeurs de Belgique, vous êtes tous les bienvenus ! L’occasion vous est donnée de venir vous détendre et de faire du sport dans le cadre privilégié du Royal Golf Club de Waterloo, sur le terrain de la Marache. Programme de la journée : • de 12h à 14h30 : départs (rendez-vous 30 minutes avant le départ sou- haité au caddy master) • 19h : remise des prix suivi du dîner Lieu : Royal Waterloo Golf Club - Terrain de la Marache (Vieux chemin de brite.be) pour le 30 avril 2018 au plus tard en précisant systématiquement : Wavre, 50 à 1380 Lasne) • Votre handicap et votre n° de licence • Votre partenaire éventuel/ou si vous cherchez à composer une équipe Heure : 12h00 (équipes de 2 ou 3) • Votre présence au dîner Prix : • Inscription au tournoi (Membre/Non-membre de la Conférence) : 10/15 € Paiement préalable au crédit du compte bancaire de la Conférence IBAN : • Green fee pour les non-membres (hcp maxi = 28.4) : 65 € BE68 6300 2151 2134 BIC : BBRUBEBB avec la référence « nom + prénom • Dîner (3 services + forfait eaux, café et 1/2 bouteille de vin/pers.) : 45 € - tournoi de golf / dîner» Inscription : L’inscription préalable et obligatoire se fait auprès du secréta- Le classement au Tournoi de Golf entre en ligne de compte pour la Coupe riat de la Conférence (secretariat@cjbb.be) ou via notre site (cjbb.even- du jeune barreau ! LE COIN DU CARREFOUR dimanche 27 mai 2018 Le 27 mai 2018, le Carrefour des Stagiaires s’engage à courir les 20 km de Bruxelles dans l’objectif de récolter un maximum de dons pour l’associa- tion Madaquatre. Madaquatre est une association qui aide les enfants de Madagascar dans plusieurs domaines, dont notamment l’accès à l’enseignement primaire. Vous avez également envie de courir les 20 km et de soutenir cette belle asso- ciation ? Envoyez un e-mail à l’adresse suivante : info@carrefourdesstagiaires. com ou consultez le site Internet du Carrefour des Stagiaires. Inscriptions : toutes les inscriptions sont à effectuer via le site cjbb.eventbrite.be La Conférence - Mars 2018 19
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