LA DÉPRESSION DANS LES MALADIES NEURODÉGÉNÉRATIVES : EXEMPLE DE LA MALADIE D'ALZHEIMER - CHRISTOPHE ARBUS CHU DE TOULOUSE PÔLE DE PSYCHIATRIE ...
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LA DÉPRESSION DANS LES MALADIES NEURODÉGÉNÉRATIVES : EXEMPLE DE LA MALADIE D’ALZHEIMER CHRISTOPHE ARBUS CHU DE TOULOUSE PÔLE DE PSYCHIATRIE GÉRONTOPÔLE
DÉPRESSION ET SUJET ÂGÉ : DE QUOI PARLE-T-ON ? • Selon les critères DSM, dans la population générale de plus de 65 ans, la prévalence : • de la dépression caractérisée est estimée entre 1% et 2%, • celle des dépressions mineures (sub-syndromiques, symptômes dépressifs) entre 13% et 27%. • En EHPAD, près de 50% des résidents sont jugés déprimés
CONSOMMATION EN EHPAD ÉTUDE IQUARE 77 44 43 27 24 Psychotropes Anxiolytiques Neuroleptiques
DÉPRESSION ET SUJET ÂGÉ : DE QUOI PARLE-T-ON ? • 40% des dépressions caractérisées ne sont pas diagnostiquées… • Erreurs diagnostiques • Formes clinique « à masques » • Des pratiques de prescription inadaptées… • « trop de médicament tue le médicament… » • Absence de PEC intensive en cas de nécessité situations chroniques • Recommandations non suivies… (posologies, durée, interactions)
La question des symptômes dépressifs en cas de maladie ne
SYMPTÔMES DÉPRESSIFS ET DTA : DE QUOI PARLE-T-ON ? • Dépression symptomatique ou comorbide ? • La dépression serait-elle un signe neurologique ? • La dépression est-elle associée ? • Troubles liés à un événement stressant ou traumatique (DSM-5) : trouble de l’adaptation ? • Quelles hypothèses étiologiques ?
SYMPTÔMES DÉPRESSIFS ET DTA : DE QUOI PARLE-T-ON ? • Extraordinaire variabilité concernant la prévalence : variation de 1 à 86% en fonction des auteurs, donc : • Meilleure définition des troubles : critères diagnostiques inspirés du DSM IV, adaptés à la spécificité de la dMA (Olin et al., 2002) • Utilisation quasi systématique du NPI (mais subjectivité de l’aidant) • Échelle de Cornell (Alexopoulos et al., 1988) • Dementia Mood Assessment Scale (Sunderland et al., 1988) • Symptomatologie atypique et fonction du stade de démence (examen difficile) • Approche psychiatrique et non neuropsychiatrique • Évaluation catégorielle
SYMPTÔMES DÉPRESSIFS ET DTA : DE QUOI PARLE-T-ON ? • Prévalence : 40%, 20% pour les formes cliniquement significatives • Histoire naturelle mal connue • Persistance : 30 à 85 % (Selbaek, 2008 : 62% sur un an indépendamment de la prescription des AD) • Incidence : 6 à 20% sur un an • Premiers essais cliniques sur les AD au début des années 90 • Efficacité sur l’irritabilité, l’anxiété, l’humeur dépressive, les troubles du comportement… « stabilisateurs émotionnels »
UNE QUESTION ESSENTIELLE : LES AD SONT-ILS PLUS EFFICACES QUE LE PLACEBO ?…
1990 2010
Psychopharmacologie essentielle. Stalh, 2ème édition, 2010
TAILLE D’EFFET Kirsch et al. (2008)
QUID DANS LES MALADIES NEURODÉGÉNÉRATIVES ?
MÉTA-ANALYSE (NELSON ET AL. JAGS, 2011) • De 1966 à 2010 : 24 essais randomisés et contrôlés • Analyse sur 7 essais : 334 patients…
MÉTA-ANALYSE (NELSON ET AL. JAGS, 2011) • Seuls 2 essais retrouvent une efficacité. Globalement, les AD ne sont pas plus efficaces que le placebo pour traiter la dépression dans la démence. • Discussion: • Le nombre de patients est faible (
POUR AVANCER… • Depression in Alzheimer's Disease Study (DIADS) (Lyketsos et al., 2003; Mayer et al., 2006; Rosenberg et al., 2005) • Sertraline, 24 sem : mêmes conclusions… (Weintraub et al. Am J Geriatr Psychiatry 2010)
• Sube Banerjee et al., Lancet 2011 • Évaluation d’un IRSS et d’un antidépresseur sérotoninergique et noradrénergique contre placebo • 13 sem et 39 sem de suivi • Échelle de Cornell > 8 (/38) • Jusqu’à 150 mg de sertraline et 45 mg de mirtazapine • 664 patients éligibles, 326 inclus, 258 à 13 sem, 226 à 39 sem (p=0.26 entre les groupes)
CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES
AU TOTAL • Prescrire du placebo ? • Privilégier les approches non pharmacologiques ?
PRESCRIRE DU PLACEBO ? • Il existe des formes sévères : • Mélancoliformes • Anxieuses +++ • Situations à risques de passage à l’acte suicidaire • La PEC médicamenteuse est alors indispensable • Possibilité d’avoir recours aux ECT
PRIVILÉGIER LES APPROCHES NON PHARMACOLOGIQUES ? Interventions psychosociales Thérapeutiques non pharmacologiques Actions multidomaines* Stimulation cognitive Psycho-éducation* Réhabilitation cognitive individuelle Éducation thérapeutique/valorisation des Thérapie par empathie (thérapie de validation) compétences* Visites à domicile/équipes mobiles* Activités physiques Modification de l’environnement/plannification des Aromathérapie activités Support technologique pour les aidants Musicothérapie Santé des aidants (techniques auto-administrées) Luminothérapie Groupes de paroles Stimulation multisensorielle (Snoezelen) Conférences / réunions à thèmes Psychomotricité
PRIVILÉGIER LES APPROCHES NON PHARMACOLOGIQUES ? ???
MUSICOTHÉRAPIE ET DÉPRESSION
MUSICOTHÉRAPIE ET DÉPRESSION Traitement Post traitement
PERSPECTIVES • L’incidence des symptômes dépressifs dans la MA est élevée, plus que dans la population générale âgée, et peut être annoncée par des troubles du comportement aspécifiques. • Ce constat nous engage à considérer attentivement les troubles affectifs de la démence comme un possible marqueur des modifications cérébrales en jeu dans le processus neurodégénératif sans méconnaître bien sûr leur déterminisme psycho-social • Que faire de cet « orage » cognitif qui va altérer progressivement mais aussi massivement les perceptions, les capacités d’introspection et la conscience de soi des patients ? • Les affects, les émotions, les élaborations deviennent archaïques, détachés du contexte, évoluant en libre cours, laissant le soignant désemparé lorsqu’il tente de les comprendre. • La grille de lecture est celle du monde raisonnant ; ici, elle est moins applicable - prendre en compte l’altération du discernement qui frappe ces patients.
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