La documentation scientifique et professionnelle - " COMMENT TROUVER UNE AIGUILLE DANS UNE MEULE DE FOIN ! " - chu-reunion
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La documentation scientifique et professionnelle. « COMMENT TROUVER UNE AIGUILLE DANS UNE MEULE DE FOIN ! » Eric MARTIN IFMK – CHU DE LA REUNION EDITION 2021
LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. La reproduction même partielle de document est interdite sous peine de sanction pénale prévues par l'article L335-2 du code de la propriété intellectuelle qui dispose que "Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende". LISTE DES ABREVIATIONS APA : American Psychological Association EBP : Evidence Based Practice : Pratique Basée sur des résultats probants. HAS : Haute Autorité en Santé. LCA : Lecture Critique d’Article. MeSH : Medical Subject Headings MK : Masseur-Kinésithérapeute CHU DE LA REUNION | IFMK | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 1
LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. Sommaire I. Pourquoi se documenter dans les études et les professions de santé ? II. Définitions de la recherche documentaire. III. Définitions et différences entre document scientifique et document professionnel. IV. Objectifs opérationnels et méthodologie. a. Préparer sa recherche documentaire b. Sélectionner les sources d’information. c. Chercher les documents. CHU DE LA REUNION | IFMK | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 2
LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. Bonjour à tous. Je suis très content de pouvoir partager avec vous cette séquence de formation et j’espère pouvoir vous accompagner dans vos apprentissages. M’a été confié le soin d’aborder le thème de la « documentation scientifique et professionnelle ». Alors sans plus tarder, posons-nous la question, certes triviale mais néanmoins légitime, de ….. I. Pourquoi se documenter dans les études et les professions de santé ? Prenons une situation concrète, une situation clinique représentative. « Je suis professionnel de santé et je souhaite, dans le cadre de l’exercice de ma profession, diminuer la douleur de Madame Hoareau, douleur localisée au niveau du genou et qui l’empêche de descendre les escaliers de sa maison. Mais : • C’est seulement la deuxième fois que je rencontre cette dame. • Sa douleur s’est exacerbée depuis notre premier rendez-vous • Avant elle, je n’avais jamais soigné de personne porteuse d’une Prothèse Totale du Genou (PTG) • Je suis diplômé depuis seulement 3 mois • Je fais un remplacement dans ce cabinet libéral pour la première fois. Alors ?... ? Comment « bien » soigner cette patiente qui me confie sa santé quand : • Cette patiente, comme tous mes patients, est unique ? • Je n’ai pas beaucoup d’expérience en général ou dans cette pathologie en particulier ? • Sa pathologie n’est jamais la même ou évolue ? • Son environnement et sa condition changent ? • Mon propre environnement et mes conditions d’exercice évoluent ? Dans tout ce contexte mouvant, j’aimerai pouvoir compter sur un socle solide pour prendre une décision clinique équilibrée ! Pour y arriver, je peux m’appuyer sur de nombreux piliers : les attentes du patient, les résultats de ses bilans et évaluations, le contexte, mes moyens, mes savoirs, la science, etc….. » Figure 1. Modélisation de l’EBP. tiré de Lara A., 2012. En se basant sur cet exemple générique, il apparait que l’EBP1 est un mode de raisonnement et de prise de décision clinique qui semble logique, efficace et partagé par la majorité des soignants à travers le monde. 1 EBP : Evidence Based Practice (la pratique fondée sur la preuve) CHU DE LA REUNION | IFMK | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 3
LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. Il semble donc logique et nécessaire que cette méthode soit enseignée aux étudiants en formation initiale des professions de santé. Hors… “Bachelor students in health disciplines found EBP relevant, but revealed low understanding of EBP terminology, low confidence with EBP skills, and low use of EBP in clinical situations. We observed differences in EBP profiles between health disciplines and between educational institutions. The differences in scores raise questions about the understanding of EBP within disciplines, and the complexity of EBP in educational settings.” (Snibsøer et al., 2018) Pour diminuer ces variations constatées entre les différents acteurs en santé, l’un des piliers à développer, à enseigner, peut-être le pilier le plus objectif, est celui des savoirs dits « savants » ! (les données de la recherche) Les savoirs « savants » sont apportés par les références bibliographiques, les documents scientifiques, rédigés et élaborés par nos prédécesseurs, nos collègues. Dicebat Bernardus Carnotensis nos esse Bernard de Chartres disait que nous sommes quasi nanos gigantium humeris insidentes, comme des nains assis sur les épaules de géants ut possimus plura eis et remotiora videre, de sorte que nous pouvoir voir davantage [de choses] qu’eux et plus loin non utique proprii visus acumine non certes à cause de l’acuité de notre propre vue aut eminentia corporis, ou de la hauteur de notre corps sed quia in altum subvehimur mais parce que nous sommes soulevés en hauteur et extollimur magnitudine gigantea. et élevés à une hauteur gigantesque (III, 4) [5] Figure 2. Même un géant s’appuie sur d’autres géants ! Ainsi, ce pilier des savoirs « savants » est utile pour les étudiants pour s’appuyer sur leur ainés pour aller plus vite, plus loin, plus haut dans les apprentissages. Mais ils sont également nécessaires aux professionnels confirmés. En effet, en tant que professionnel soignant, même (et surtout ?) confirmé, reconnu et expérimenté, il est indispensable de constamment réactualiser ses connaissances car il a été démontré qu’il y a une obsolescence normale et naturelle dans ce domaine…… CHU DE LA REUNION | IFMK | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 4
LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. Figure 3. Pratique et obsolescence des connaissances. ….et qu’une EBP « équilibrée » ne souffre pas de voir son versant expérience clinique trop valorisé au regard des autres facteurs. Ça serait alors tomber dans du dogmatisme dont des indicateurs peuvent être : « ça fait 25 ans que je fais comme ça ! » ; « jusqu’ici, ça a toujours très bien marché ! ». Figure 4. EBP « déséquilibrée » et qui tombe dans la « dogmite » (Gedda, 2017). Ce travail que vous effectuerez en lisant, apprenant et mettant en application ces quelques lignes pourra donc vous aider dans le développement d’une compétence qui devrait vous accompagner tout au long de votre exercice professionnel. Alors…S’appuyer sur le pilier « objectif » des savoirs savants ???…. Pas si facile ! En effet…. • Comment faire pour rechercher des documents ? • Comment savoir que c’est bien dans ce type de document que je vais trouver l’information que je cherche ? (Article Original, Etude de synthèse, Recommandations de bonnes pratiques, Lettre à la rédaction, Mise au point, Analyse d’article, de livre, Thèse de Doctorat, Cas clinique, Revue générale, Article didactique….......) • Comment s’assurer que mes sources sont valides ? (Attention à ce que les géants qui me portent n’aient pas des pieds d’argile ! !) • Comment savoir que ces documents trouvés sont « bons », fiables ? (méthodologie douteuse, biais, conflits d’intérêt…) • Comment faire une évaluation critique des données et des résultats avancés ? Dans ce « savoir-faire » une recherche documentaire, il faut un investissement personnel, des compétences individuelles et un certain état d’esprit. CHU DE LA REUNION | IFMK | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 1
LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. Les tâches que vous devrez accomplir (Lire / Comprendre / Extraire l'information clé / Apprécier la qualité / Apprécier la pertinence / Conclure) et les difficultés que vous rencontrerez (Temps / Langue / Compétences méthodologiques / Connaissance du contexte d'utilisation / Qualité du support / Disponibilité d'outils) doivent être passées au filtre de le posture constructive du chercheur : méthodique, curieux, à l’esprit critique ouvert et rigoureux, n’acceptant pas des demi vérités et s’employant à établir les faits. Il existe une méthodologie, une façon de procéder, afin de rechercher puis évaluer le plus objectivement possible des textes. Investissement personnel (travail), compétences individuelles (méthodologie) et posture de chercheur (curiosité, neutralité) vous permettront de prendre une décision clinique, faire un choix thérapeutique en toute connaissance de causes. Vous pourrez ainsi justifier, reproduire, comparer et faire évoluer ce choix. Remontons-nous les manches et voyons de quoi il retourne concrètement. II. Définitions de la recherche documentaire. Voici deux définitions qui me paraissent claires et assez exhaustives pour cerner le thème qui nous intéresse. • Recherche documentaire : « Démarche systématique qui consiste à identifier, récupérer et traiter des éléments divers (chiffres, bibliographie, textes…) sur un sujet donné…..étape indispensable à toute synthèse des connaissances et revue de la littérature dans le domaine médical, comme dans d’autres domaines….. démarche plus pertinente possible et tendre vers l’exhaustivité. » (Safon, 2019) • “La recherche documentaire vise à identifier et localiser des ressources informationnelles déjà traitées, soit par des individus soit par des machines. La recherche documentaire s’accompagne du qualificatif « informatisée » lorsque cette activité implique l’interaction entre deux systèmes, l’un humain (i.e., l’usager, l’utilisateur) et l’autre informatique (i.e., une base de données) via un logiciel et une interface.”. (Dinet et Passerault, 2004). III. Définitions et différences entre document scientifique et document professionnel. Pour encore plus circonscrire mon propos, il est bon de différencier les deux termes précédents. • Document scientifique : « contribution évaluée et publiée sous une forme normalisée dans une revue savante. »2 Le document scientifique est donc : - écrit - publié - soumis à l’évaluation par le comité de lecture de la revue - décrivant les résultats originaux d’une recherche spécifique. • Document professionnel : On peut ainsi définir que ce qui tombe dans le champ professionnel est la documentation ne répondant pas à l’ensemble des 4 critères ci-dessus ! 2 https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/1652-analyse-des-publications-scientifiques-caracteristiques-structures-et-langages.pdf CHU DE LA REUNION | IFMK | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 2
LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. Stricto sensu, sont des documents professionnels : - un livre (compte d’auteur, comité de rédaction…). - une communication orale seule ou les minutes d’un colloque. - un cours donné en université, en institut ou en formation continue. - les thèses, rapports….en un mot la littérature « grise » (« Le terme littérature grise désigne des documents papiers ou électroniques non contrôlés par des maisons d’édition commerciales, c’est-à- dire produits et publiés par des organismes dont la mission première n’est pas l’édition (ex. gouvernements, milieu universitaire, entreprises, etc. » def. Luxembourg, 1997 - Expanded in New York, 2004, traduction libre)3 - les revues professionnelles ciblées sur l’organisation d’une profession (ex. : « kiné actualité » ; « le quotidien du médecin ».) Je tiens dès maintenant à préciser qu’il n’y a pas de hiérarchie entre l’une et l’autre forme de documentation. En effet, leurs objectifs, leurs cibles, leurs intérêts sont différents, complémentaires sans être opposés, et il peut y avoir dans l’une comme dans l’autre des recoupements fréquents : on peut retrouver un article scientifique dans une publication professionnelle et l’on peut retrouver des informations professionnelles dans une revue scientifique. Il est donc de la responsabilité du lecteur de savoir ce qu’il veut et d’’exercer son esprit critique. IV. Objectifs opérationnels et méthodologie. a. Préparer sa recherche documentaire Comme durant une balade en montagne, si vous partez à l’aventure dans une recherche documentaire, vous allez certainement découvrir des endroits insolites et de nouveaux horizons mais vous risquez de perdre beaucoup de temps (ce que vous n’avez pas obligatoirement en tant qu’étudiant ou professionnel) et de manquer les points essentiels et ceux qui vous intéressent le plus ! C’est la raison pour laquelle il faut se préparer. Principe : Aller du général au particulier. • questionner le sujet dans toutes ses dimensions, le formuler en une phrase courte, sélectionner les concepts importants, chercher des synonymes. • poser la problématique, cerner les besoins documentaires, sélectionner les concepts/mots clés nécessaires à l'interrogation des sources documentaires, liste des différents aspects de la question. Un moyen mnémotechnique classique qui permet de poser des questions simples pour cerner et préciser des besoins est le QQOQCCP. • Qui ? = acteurs, personnes impliquées, bénéficiaires ? (ex : patient ? Médecin ? MK ? Ages ? Sexe ? ) • Quoi ? = aspects / contextes qui m'intéressent ? (ex : Bilan ? Traitement ? Médicaments ? ETP ? Sociologique ? Psychologique ? Economique ? politique ? • Où ? = localisation, contexte géographique, institutionnel. (ex : libéral ? Hôpital ? EHPAD ? France ?...) 3 « [Grey literature is] that which is produced on all levels of government, academics, business and industry in print and electronic formats, but which is not controlled by commercial publishers ») https://uottawa.libguides.com/c.php?g=265254&p=1772280 CHU DE LA REUNION | IFMK | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 3
LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. • Quand ? = période concernée ? (ex : Pré op. /post op. ? Dépistage ? Historique ? Rétrospectif ?...) • Comment ? = Quelles approches ou points de vue faut-il considérer ? (ex : historique, éthique, technique, matériel….) • Combien ? (ex : nombre de références ? Temps dédié ? …) • Pourquoi ? = Mon objectif ? (ex : Ecriture mémoire, Thèse ? Soin ? Culture générale ? Approfondissement d’un cours ?...) Moyens : interroger ses pairs et ses mentors, dictionnaires et encyclopédies, manuels, articles de synthèse, sites grands publiques…. Formulation : • Sujet de recherche exprimé en une phrase courte, le plus précis possible, sous forme de question, utilisation de termes significatifs. • Chaque terme correspond à des concepts / mots clés (équations de recherche). - rechercher un ou plusieurs synonymes - traduction anglaise. Ecueils à éviter : • Le sujet est trop général, trop vaste ? Les risques sont d’être submergé par une documentation débordante et de traiter le sujet de manière superficielle en voulant être exhaustif. Il faut alors restreindre le sujet en se concentrant sur un seul aspect de la question. • Le sujet est trop précis, trop pointu ? Il peut s’avérer être trop ardu à traiter, difficile de repérer la documentation pertinente et nécessaire d'interroger des sources trop nombreuses. Il faut alors mettre le sujet en perspective en le replaçant dans un contexte plus large vous permettra d'aborder des aspects de la question auxquels vous n'auriez pas pensé dans un premier temps et ainsi d'élargir sa portée. b. Sélectionner les sources d’information. Dans son écrasante majorité, la recherche documentaire se fait dorénavant grâce aux ressources électroniques et aux connexions internet. A la vitesse à laquelle vont les choses (internationalisation, modes, ouverture et fermeture de sites, droits d’accès…) et du fait de la diversité des publics L.PASS/L.AS, il est impossible et inutile de vous présenter une liste exhaustive et actualisée des ressources ! Néanmoins, voici quelques adresses connues dont certaines seront plus spécialement orientées sur la physiothérapie du fait de ma formation initiale de MK. • Bases de données. PUBMED : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/ COCHRANE : http://www.thecochranelibrary.com/view/0/index.html http://www.bdsp.ehesp.fr/ http://www.biomedcentral.com/ http://www.doaj.org/http://omicsonline.org/open-access-journals-list.php CHU DE LA REUNION | IFMK | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 4
LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. Clinicalkey : https://www.clinicalkey.fr/ • Site d’évaluation et de certification HCéRES : https://www.hceres.fr/fr • Sites de guidelines / recommandations de bonnes pratiques. NGC : http://www.guideline.gov NICE : http://www.nice.org.uk/Guidance RNAO : http://rnao.ca/bpg/guidelines/clinical-guidelines HAS : http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1101438/fr/tableau-des-recommandations-de-bonne-pratique • Glossaires et outils linguistiques en ligne. • Dictionnaires en ligne • Sites Internet d’intérêt ciblés physiothérapie. http://www.sofmer.com/index.php http://refdoc-info.inist.fr/c2/refdoc.html http://www.physio-pedia.com/Main_Page http://www.uptodate.com/home PEDro : http://www.pedro.org.au/ Il ne faut cependant pas oublier que l’utilisation des centres de documentation est d’une grande aide : présence d’un(e) documentaliste expérimenté(e), échange avec des collègues, matériel de bureautique à disposition, ouvrages papiers consultables… De plus, la liste ci-dessus limite obligatoirement les résultats de votre recherche à un champ professionnel donné. Cela peut aller à l’encontre de votre souhait d’ouverture (ex : sur PEDro, vous n’aurez que des documents en rapport avec la physiothérapie…) c. Chercher les documents. Durant vos études et parfois même après, il vous sera certainement demandé de bien vouloir identifier les éléments suivants : • La période de recherche des documents • Les moteurs de recherche, bases documentaires et sites internet utilisés • Les mots-clés employés : termes du thésaurus / opérateurs booléens utilisés (Pathologie / Patient / Bilans / Traitement / Rééducation / Divers…) • Les résultats obtenus : nombre / périodes des publications…. CHU DE LA REUNION | IFMK | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 5
LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. Etape 1 : choisir les mots-clés. Le plus difficile est de trouver quels mots-clés utiliser car il faut privilégier ceux employés par les indexeurs. Ces mots-clés sont regroupés dans un thésaurus. Un thesaurus est une liste organisée de termes regroupés par domaines conceptuels et hiérarchisés en termes génériques et spécifiques. ( L’utilisation d’un thésaurus permet de choisir un terme univoque pour être sûr d’obtenir le maximum de références par rapport à la question posée. Il permet la suppression de la synonymie, l’organisation des termes de façon hiérarchique, l’association des termes de sens voisin et la normalisation des termes en précisant leur sens. L’orthographe doit être respectée. L’un des thésaurus les plus connus est celui utilisé par PubMed qui est le thésaurus « MeSH ». Etape 2 : poser l’équation de recherche et ses opérateurs booléens pour une recherche avancée. C’est en associant les « bons » mots-clés avec les bons opérateurs que l’on pose une équation de recherche efficace. Les opérateurs booléens4 : ET, OU, SAUF permettent de construire une équation de recherche en croisant des mots-clés, en exclure et ainsi affiner la recherche et obtenir les références les plus pertinentes. Il est également possible d’utiliser des guillemets et une troncature (? ou $). • AND (ET) (symbole + ou symbole &) : Permet d’associer deux concepts ou plus, de préciser la recherche. Exemple : chute +«personne âgée» ; chute &« personne âgée » • OR : Permet d’élargir la recherche, Sélectionne les documents où apparaissent le 1er terme, le 2e terme ou les deux. Intéressant, soit pour une recherche large, soit lorsqu’on n’est pas certain du sens d’un terme. Exemple : prématuré OR précoce • SAUF (symbole – sans espace avant le mot à retirer): Permet de délimiter la question, de réduire une interrogation en éliminant un des aspects de la question. Exemple : diabète -insipide • « » : Permet la recherche par expression, une « chaîne de caractères » (mêmes mots dans le même ordre) Exemple : « paralysé cérébral » • Troncature : o ? : remplace un caractère au début, au milieu ou à la fin d'un terme. Exemple : o $ : remplace plusieurs caractères au début, au milieu ou à la fin d'un terme. Exemple : antibio$ recherchera antibiotique, antibiothérapie, antibiogramme….. 4 Le terme de « booléen » vient du mathématicien George Boole qui a travaillé sur la théorie des ensembles. CHU DE LA REUNION | IFMK | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 6
LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. o L’utilisation de la troncature ou astérisque permet de trouver les mots de même étymologie. Exemple : Pric* pour price, prices, pricing…(Safon, 2019) D’autre précisions sont possibles mais il en existe trop pour que leur présentation soit intéressante ici. (ex : SITE ; INURL ; INTITLE ;……) Il est important de bien préparer la question à poser pour réduire les silences et les bruits. - « Silence » : absence de réponse alors qu’il existe des documents sur le sujets ; - « Bruit » : trop de réponses ne correspondant pas ou mal à la question posée. Une fois votre équation écrite, vous allez devoir la poser dans la barre active d’un moteur de recherche.5 Le choix de ce dernier n’est pas sans conséquences sur la qualité des retours. • Méta-moteurs de recherche. http://sumsearch.org/ www.tripdatabase.com • Moteur de recherche. http://scholar.google.fr/ http://www.erudit.org/ http://www.scienceresearch.com/scienceresearch/ http://worldwidescience.org/ Pour aller plus loin, de nombreuses universités mettent à disposition des tutoriels et aides en ligne pour les guider dans leur recherche documentaire. (Ex : https://paris-sorbonne.libguides.com/?b=g&d=a) Voici donc la première étape du versant « Evidence » de l’EBP : savoir ce que l’on veut, préparer sa recherche documentaire, sélectionner les sources d’information, et chercher des documents. Il va falloir maintenant évaluer la qualité du document et des informations qu’il contient afin de les faire vôtres….ou pas ! Et ça, c’est encore un tout autre travail ! Bonne continuation. 5 Chaque outil de recherche utilise sa propre syntaxe, il est conseillé de consulter l'aide proposée par l'outil de recherche. CHU DE LA REUNION | IFMK | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 7
LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE ET PROFESSIONNELLE. Références consultées et utilisées. Ancelle T. (2017) Statistiques épidémiologie. 4ème édition. Sciences fondamentales. Maloine. Allet L. (2012, Avril). Le rôle de l’evidence based medicine en physiothérapie. Kinésithérapie la revue, Avril, 2012. p 38-39. Armstrong O. Lemarie E. Conférence Internationale des Doyens et des Facultés de Médecine d'Expression Française. (CIDMEF) Bibliothèque de la faculté de médecine, université de Liège (Belgique) : http://www.ebm.lib.ulg.ac.be/prostate/typ_etud.htm; récupéré le 06 juillet 2012 École Centrale de Lyon (2007) ANALYSER ET EVALUER LA QUALITE D’UN ARTICLESCIENTIFIQUE Méthodologie de recherche d’information (session 2) Bibliothèque Michel Serres 28/11/2007 Formations PE / 1A 2007-2008 Dinet J., Passerault J-M. (2004) La recherche documentaire informatisée à l’école. HERMÈS 39, 2004. Gedda M. (2017) Médecine factuelle, pratique factuelle et indice de factualité 1.0 (i-FACT) Kinesither Rev 2017;17(187):9–16 HAS (2015) «Élaboration de recommandations de bonne pratique : méthode « Recommandations pour la pratique clinique ». Service des bonnes pratiques professionnelles / Décembre 2010. Récupéré du site de l’HAS en février 2015 : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/analiterat.pdf Lefeuvre L. (2019) Faut-il toujours faire confiance aux auteurs des revues de littérature qui notent les essais cliniques ? Consulté le 26 08 2020 sur http://www.agence-ebp.com/journal-club/2019/7/17/faut-il- toujours-faire-confiance-aux-auteurs-des-revues-de-littrature-qui-notent-les-essais-cliniques- Pallot A., Davergne T., Gallois M., Guémann M., Martin S., Morichon A., Osinski T., Raynal G. et Rostagno S. (2019) Evidence-based practice en rééducation. Démarche pour une pratique raisonnée. 2019, Elsevier Masson. Pinsault N., Monvoisin R. (2014) Tout ce que vous n’avez jamais voulu avoir sur les thérapies manuelles. Points de vue et débat scientifique. Presses universitaires de Grenoble. Richardson, S., Wilson, M. C., Nishikawa, J., & Hayward, R. S. (1995). The well-built clinical question: a key to evidence-based decisions. ACP journal club, 123(3), A12-13. Sackett DL, Rosenberg WM, Gray JA, Haynes RB, Richardson WS. (1996) Evidence based medicine: what it is and what it isn't. BMJ. 1996 Jan 13;312(7023):71-2. Safon M-O. (2019) Sources d’information et méthodologie de recherche documentaire en santé. Outils et méthodes. Mai 2019. Centre de documentation de l’Irdes. Reproduction sur d’autres sites interdite mais lien vers le document accepté https://www.irdes.fr/documentation/outilsdocumentaires.htm Salmi L.R. (2012) Lecture critique et communication médicale scientifique: Comment lire, présenter, rédiger et publier une étude clinique ou épidémiologique. 3ème édition. Elsevier Masson. Snibsøer et al. (2018) Evidence-based practice profiles among bachelor students in four health disciplines: a cross-sectional study BMC Medical Education (2018) 18:210 https://doi.org/10.1186/s12909-018-1319-7 CHU DE LA REUNION | IFMK | 2021 | REPRODUCTION INTERDITE 8
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