La dyspnée laryngée paroxystique : une manifestation extra-oesophagienne peu connue du reflux gastro-oesophagien
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32562_1113_1117.qxp 24.4.2008 8:49 Page 1 étude La dyspnée laryngée paroxystique : une manifestation extra-œsophagienne peu connue du reflux gastro-œsophagien Un nombre important de patients consulte pour des symptô- mes extra-œsophagiens de reflux gastro-œsophagien. Parmi ces symptômes, le plus alarmant se manifeste par une dyspnée paroxystique secondaire à un spasme laryngé. Il se présente comme une sensation d’étouffement associée à une aphonie. Nous présentons trois cas de spasmes laryngés secondaires à un reflux gastrique acide. Le diagnostic a été posé par l’anam- Rev Med Suisse 2008 ; 4 : 1113-7 nèse et l’examen phoniatrique ainsi que par une pH-métrie de 24 heures, qui a permis d’établir une relation temporelle claire I. Leuchter entre les épisodes de reflux acide et les épisodes d’étouffe- ment. En conclusion, le reflux pharyngo-laryngé est une cause P. Monnier possible de laryngospasme. Un traitement antacide à haute E. Brossard dose a permis d’éliminer les symptômes de manière efficace et prolongée dans les trois cas de notre série. V. Schweizer Drs Igor Leuchter et Valérie Schweizer INTRODUCTION Unité de phoniatrie et de logopédie Pr Philippe Monnier et Le reflux pharyngo-laryngé (RPL) est défini comme une péné- Dr Edgar Brossard Service d’oto-rhino-laryngologie tration rétrograde du contenu gastrique dans les voies aéro- et de chirurgie cervico-faciale digestives supérieures.1 Ses symptômes, ses signes cliniques CHUV, 1011 Lausanne et ses mécanismes physiopathologiques diffèrent en de nom- igor.leuchter@chuv.ch philippe.monnier@chuv.ch breux points du reflux gastro-œsophagien (RGO) classique. La edgar.brossard@chuv.ch différence la plus significative est que la majorité des patients valerie.schweizer@chuv.ch avec RPL ne présente pas de signes endoscopiques d’œso- phagite et ne se plaint pas non plus de brûlures oesophagien- nes ni de régurgitations.2,3 Selon plusieurs études, l’incidence du pyrosis chez les patients souffrant de RPL serait inférieure Gastroesophageal reflux : a possible à 40% et les signes d’œsophagite présents chez seulement 25%.1,4 Les patients cause of paroxysmal laryngeal dyspnea souffrant de RPL sont souvent amenés à consulter un spécialiste ORL pour des An important number of patients are referred to the ENT specialist because of extraoeso- symptômes pharyngo-laryngés peu spécifiques : globus pharyngé,5 odynodyspha- phageal manifestations of gastroesophageal gie,6 sensation de gorge sèche,7 dysphonie chronique,8,9 halithose,7 toux chroni- reflux. The most alarming symptom is a pa- que,10 hemmage chronique,11 lésions dentaires12 et laryngospasmes (LS).13-16 La roxysmal dyspnea secondary to a laryngo- pénétration laryngée avec aspiration trachéo-bronchique minime de liquide gas- spasm. The patients report a laryngeal choking trique n’est pas un événement rare et se rencontre chez environ 10% des patients sensation associated to an aphonia. We report souffrant de RGO sans fausses routes alimentaires.17 Chez l’animal, l’effet irritant three cases of laryngospasm secondary to acid du contenu gastrique (acide, bile, pepsine) sur la muqueuse laryngée est bien gastric reflux. The diagnosis was made with the clinical history, a laryngeal examination documenté,18 ainsi que son implication dans le LS et l’apnée centrale réflexe.19 and a 24-hour pH-monitoring enabled us to Chez l’humain, la première description de LS induit par un reflux gastrique date demonstrate a clear temporal relation bet- de 1977.14 Depuis, une cinquantaine de cas de LS clairement liés à un RPL13-16 a ween the reflux episodes and the choking été rapportée. Seules deux études ont pu documenter par pH-métrie une rela- episodes. In conclusion, the pharyngo-laryn- tion temporelle claire entre les épisodes de LS et de RPL.13,16 Nous rapportons geal reflux is a possible cause of laryngo- ici les cas de trois patients adressés dans notre service pour des épisodes de spasm. In our three patients, a high dose anti- dyspnée paroxystique d’origine indéterminée. Le diagnostic final de LS sur RPL acid treatment was efficient to bring a lasting relief of the symptoms. a pu être établi grâce à la pH-métrie de 24 heures qui a permis de démontrer une relation temporelle avérée entre le LS et le RPL. MATÉRIEL ET MÉTHODE Les trois patients ont été adressés à l’unité de phoniatrie du service d’ORL du 0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 30 avril 2008 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 30 avril 2008 1113
32562_1113_1117.qxp 24.4.2008 8:49 Page 2 CHUV entre septembre 2006 et mars 2007. Il s’agissait de trois femmes, de respectivement 23, 29 et 57 ans, adressées en raison d’épisodes récidivants de dyspnée aiguë dont les investigations, en particulier pneumologiques, n’avaient pas permis d’en trouver la cause. Aucune patiente n’avait pris de traitement antacide dans les six derniers mois. Chaque patiente a bénéficié d’une anamnèse détaillée, d’un examen phoniatrique et d’un examen laryngé (vidéostroboscopie ou nasofibroscopie). L’anamnèse et l’examen clinique étant fortement évocateurs d’un RPL, nous avons effectué une pH- métrie ambulatoire de 24 heures chez les trois patientes. Figure 2. PH-métrie de 24 heures : trois épisodes nocturnes de dyspnée paroxystique rapportés, en Une sonde avec capteur de pH unique distal (Synetic medi- relation temporelle avec trois reflux acides mesurés cal, Stockholm, Suède) a été placée par voie transnasale à 5 cm du sphincter œsophagien inférieur. Les données de la Pas de RGO pathologique avec un score de Demeester de 6,34 (norme l 14,72). pH-métrie ont été enregistrées dans un boîtier portable (UPS-2020-Orion, MMS, Enschede, Pays-Bas). Le patient a indiqué précisément le moment de survenue d’éventuels diagnostic de spasme laryngé secondaire à un reflux symptômes, de prises de boisson et de nourriture et d’une gastro-œsophagien et on instaure un traitement antacide position déclive. Les résultats de la pH-métrie ont été (oméprazole 40 mg, deux fois par jour, pendant deux interprétés selon le score établi par Demeester qui prend mois). Les épisodes de dyspnée aiguë ont disparu après en compte le nombre, la durée et le temps total de reflux six semaines de traitement. La patiente a continué à (couché et debout). Un score de 14,72 est défini comme prendre de l’oméprazole, 20 mg par jour pendant trois limite supérieure de la norme chez 95% des patients.20 mois, sans réapparition des symptômes. CAS CLINIQUE N° 1 CAS CLINIQUE N° 2 Il s’agit d’une femme de 23 ans, en bonne santé habi- tuelle, qui présente des épisodes récidivants de dyspnée Il s’agit d’une patiente de 29 ans qui nous est adres- paroxystique, survenant une à deux fois par semaine, sée par son pneumologue pour des épisodes répétés généralement en début de nuit. A chaque fois, elle se de dyspnée aiguë, qui ont débuté il y a une année, sans réveille en sursaut avec la sensation d’étouffer ; elle pré- facteur déclenchant notable. Ces épisodes sont plus fré- sente également une aphonie et un stridor inspiratoire. quents depuis quelques semaines, surviennent dès le La crise se résout spontanément après quelques minu- matin, deux à trois fois par jour, durent deux à trois tes. Elle localise clairement la sensation de blocage au minutes et sont associés à une dysphonie. Souvent, la niveau du larynx. Elle se plaint également depuis plu- crise est précédée d’une toux sèche et irritative impor- sieurs semaines d’une gêne pharyngée diffuse ressentie tante en quinte. La patiente se plaint également de comme une boule dans la gorge, mais ne rapporte pas brûlures œsophagiennes occasionnelles et d’une sen- d’épigastralgies ni de régurgitations. Un asthme bronchi- sation de boule dans la gorge. Des investigations pneu- que a été exclu par son pneumologue. La vidéostrobo- mologiques (spirométrie, test de provocation à l’air froid, scopie met en évidence un érythème discret et un œdè- test au Mannitol) ont permis notamment d’exclure un me de la muqueuse de la commissure postérieure du asthme bronchique. A l’examen laryngoscopique, on larynx (figure 1). La pH-métrie de 24 heures est dans les observe une hyperémie du bord libre des deux cordes limites de la norme ; la patiente a cependant rapporté vocales et des aryténoïdes ainsi qu’un œdème modéré trois épisodes de dyspnée aiguë nocturne qui se sont de la commissure laryngée postérieure (figure 3). Une manifestés à chaque fois au même moment qu’un reflux gastrique sur le tracé ph-métrique (figure 2). On pose le Figure 1. Erythème et œdème de la muqueuse de la Figure 3. Nasofibroscopie : hyperémie du bord libre commissure postérieure du larynx des deux cordes vocales et des aryténoïdes, œdème Aspect plissé de la muqueuse rétrocricoïdienne. modéré de la commissure laryngée postérieure 1114 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 30 avril 2008 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 30 avril 2008 0
32562_1113_1117.qxp 24.4.2008 8:49 Page 3 pH-métrie de 24 heures révèle un RGO pathologique (score de Demeester = 17,61), avec une corrélation tem- porelle claire entre les deux épisodes de dyspnée et le reflux mesuré (figure 4). Un traitement par IPP, 40 mg par jour, deux fois par jour est instauré pendant deux mois. Ses symptômes ont complètement disparu après un mois de traitement. Figure 6. PH-métrie de 24 heures : un épisode nocturne de dyspnée paroxystique rapporté, en relation temporelle avec le reflux acide mesuré Les autres reflux mesurés étaient asymptomatiques. Pas de RGO patholo- gique avec un score de Demeester de 9,79 (norme l 14,72). Il n’y a pas de RGO pathologique selon le score de Demeester. Un traitement antacide a permis de suppri- Figure 4. PH-métrie de 24 heures : deux épisodes matinaux de dyspnée paroxystique rapportés, en mer la toux et les blocages laryngés après quatre se- relation temporelle avec deux reflux acides mesurés maines. A la consultation de contrôle à trois mois, la pa- tiente prend toujours 20 mg d’oméprazole et n’a plus Les autres reflux mesurés étaient asymptomatiques. RGO pathologique avec de crises de dyspnée aiguë. un score de Demeester de 17,61 (norme l 14,72). DISCUSSION CAS CLINIQUE N° 3 Le LS est un symptôme relativement rare, mais très alar- mant et potentiellement grave. Il est défini comme une Cette patiente de 58 ans se plaint depuis plusieurs adduction subite, prolongée et spastique des cordes vo- années d’une toux irritative chronique très invalidante cales résultant en une fermeture glottique, une obstruction survenant plusieurs fois par jour et même la nuit. De- des voies aériennes et une apnée de plusieurs secondes.16 puis quelques semaines, elle décrit plusieurs épisodes Le LS survient généralement en réponse à une stimulation d’étouffement et d’aphonie qui apparaissent systéma- irritative et le RPL peut réaliser ce stimulus.13-16 Cli- tiquement après une quinte de toux. Elle rapporte aussi niquement, le patient décrit des épisodes subits d’étouf- une sensation de corps étranger hypopharyngé et des fement d’une durée de vingt secondes à trois minutes régurgitations liquides occasionnelles. Elle souffre d’une associés généralement à un stridor inspiratoire et une bronchopneumopathie chronique obstructive sévère, aphonie. Le spasme laryngé se résout de façon progres- traitée par des aérosols de salbutamol, de corticoïdes sive jusqu’à récupération complète de la respiration et de et de tiotropium. La vidéostroboscopie montre des la voix. Les crises peuvent survenir à tout moment, mais cordes vocales partiellement inflammatoires, avec un semblent se produire davantage pendant la journée, érythème et un aspect pachydermique de la commissu- lorsque le sujet est debout.16 Ceci est à mettre en paral- re laryngée postérieure (figure 5). Pendant les 24 heures lèle avec les observations pH-métriques indiquant que le de la pH-métrie, la patiente a eu un seul épisode noc- RPL se produit plutôt en position debout, contrairement à turne de toux sèche, suivi immédiatement par un étouf- ce que l’on observe en cas de RGO classique.2 Lorsque le fement au niveau laryngé et une voix bloquée, spas- LS survient la nuit, le patient est réveillé en sursaut avec modique. Cet épisode a eu lieu en même temps que une sensation angoissante d’étouffement. Dans tous les l’unique reflux gastrique nocturne mesuré (figure 6). cas, le patient localise clairement le larynx comme site de son obstruction respiratoire. Lorsque le spasme laryngé est causé par un RPL, celui-ci agit selon deux mécanismes physiopathologiques distincts : le contenu gastrique, en remontant jusqu’au pharyngo-larynx, vient stimuler les ché- morécepteurs de la muqueuse laryngée et déclenche ainsi l’arc réflexe décrit par Suzuki et Sasaki,21 qui comporte une voie afférente, le nerf laryngé supérieur, et une voie efférente, le nerf laryngé récurrent. Loughlin et coll. ont dé- montré chez le chien que les chémorécepteurs laryngés peuvent déclencher un LS à partir d’un pH inférieur à 2,5.22 Le deuxième mécanisme correspond à la stimulation sen- Figure 5. Erythème aryténoïdien et aspect pachy- sitive du tiers distal de l’œsophage par le reflux gastrique, dermique de la commissure laryngée postérieure qui déclenche un réflexe laryngé par l’intermédiaire du 0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 30 avril 2008 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 30 avril 2008 1115
32562_1113_1117.qxp 24.4.2008 8:49 Page 4 nerf vague.23 Ce dernier mécanisme se produit donc sans nouveau en cas de réapparition de symptômes identiques. nécessité de pénétration laryngée et est décrit comme une Nous évaluons actuellement l’efficacité de l’impédan- cause possible de la mort subite du nouveau-né.24 Pour cemétrie de 24 heures dans la détection de RPL. La sonde poser le diagnostic de LS secondaire à un RPL, on se base à impédancemétrie possède six canaux d’impédance pla- en premier lieu sur l’anamnèse, à la recherche d’un spasme cés tout le long de l’œsophage et un capteur de pH, et laryngé. Il faut se rappeler que le pyrosis et les régurgita- permet ainsi de détecter tout type de reflux, qu’il soit tions sont des symptômes rares du RPL.4 Les signes laryn- acide, biliaire, peptique ou composé. gés du RPL sont parfois discrets et surtout peu spécifiques : hyperémie et œdème des aryténoïdes, de la commissure laryngée postérieure, aspect plissé et inflammatoire de la CONCLUSION région rétrocricoïdienne, granulomes inflammatoires des Le RPL est une cause possible de LS et doit être sus- aryténoïdes.1,2,7,25,26 Le diagnostic formel de RPL ne peut pecté chez des patients qui présentent des épisodes, se faire que par des méthodes directes de mesure du souvent répétés, de dyspnée paroxystique et d’aphonie, reflux : l’examen le plus souvent utilisé est la pH-métrie de avec stridor inspiratoire et toux sèche. Il est utile de 24 heures, avec une sonde contenant deux capteurs de rechercher d’autres symptômes de RPL tels qu’une dys- pH, un premier placé à 5 cm au-dessus du sphincter œso- phonie chronique, un globus pharyngé, un hemmage chro- phagien inférieur (SOI) et un deuxième, proximal, placé au nique, une sensation de gorge sèche ou une halitose. niveau du sphincter œsophagien supérieur (SOS) ou de L’impédancemétrie tend à devenir l’examen de choix. En l’hypopharynx.27 Le capteur proximal permet d’objectiver cas de forte suspicion clinique, il est recommandé d’ins- plus précisément l’association d’un reflux et de symptô- taurer un traitement d’épreuve par un IPP qui permettra de mes extra-œsophagiens. Néanmoins, il persiste certaines confirmer le diagnostic en cas de réponse au traitement. difficultés techniques (emplacement du capteur non stan- dardisé, assèchement du capteur dans l’hypopharynx res- ponsable de faux positifs, sensibilité insuffisante en cas de petits volumes d’acide) qui expliquent, en partie, les fai- bles sensibilité et reproductibilité (55%) de la pH-métrie Implications pratiques dans l’identification du RPL proprement dit.27 Dans notre casuistique, nous avons utilisé une sonde avec un seul capteur, au niveau du SOI, et nous nous sommes basés sur > Le reflux gastrique acide est une cause possible de laryngo- spasme l’association temporelle entre le moment où le capteur de pH détecte un reflux acide et le moment où le patient > Un reflux pharyngo-laryngé doit être suspecté chez des pa- signale le début du LS. Dans les trois cas décrits ci-dessus, tients qui présentent des épisodes répétés de dyspnée aiguë le LS survient quelques secondes après le RGO. Cet unique et d’aphonie avec stridor inspiratoire et toux sèche capteur de pH distal nous a permis de connaître l’étiologie du LS mais nous n’avons pas d’informations quant à la pro- > Une absence de pyrosis et de régurgitations ainsi que la sur- venue de symptômes principalement en position debout ne gression du reflux acide au niveau laryngé ; nous ne savons sont pas des facteurs d’exclusion d’un reflux pharyngo-laryngé donc pas s’il s’agit d’une irritation laryngée directe ou indi- recte, par l’intermédiaire du nerf vague. En raison du > L’examen diagnostique de choix est actuellement la pH- manque d’outils diagnostiques fiables du RPL, la plupart métrie de 24 heures à la recherche d’une association tem- des auteurs 28,29 optent pour un traitement d’épreuve avec porelle entre le reflux et les plaintes de hautes doses d’IPP lorsqu’ils le suspectent clinique- > Les observations cliniques ont montré l’efficacité des IPP à ment. Les observations cliniques suggèrent une bonne haute dose (oméprazole 2 x 40 mg par jour pendant six à huit efficacité de l’oméprazole à 40 mg deux fois par jour pen- semaines). dant six à huit semaines. Ce traitement peut être prescrit à Bibliographie 1 Koufman JA, Aviv JE, Casiano RR, Shaw GY. Laryn- 215-6. voice disorders. Otolaryngol Head Neck Surg 2000; gopharyngeal reflux : Position statement of the com- 5 Chevalier JM, Brossard E, Monnier P. Globus sensa- 123:385-8. mittee on speech, voice, and swallowing disorders of tion and gastroesophageal reflux. Eur Arch Otorhino- 10 Irwin RS, Curley FJ, French CL. Chronic cough.The the American academy of otolaryngology-head and neck laryngol 2003;260:273-6. spectrum and frequency of causes, key components of surgery. Otolaryngol Head Neck Surg 2002;127:32-5. 6 Tauber S, Gross M, Issing WJ. 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