La littérature fantastique
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Les compétences du socle Le programme de littérature vise à donner à chaque élève un répertoire de références appropriées à son âge, puisées dans le patrimoine et dans la littérature de jeunesse d’hier et d’aujourd’hui ; il participe ainsi à la constitution d’une culture littéraire commune. Chaque année, les élèves lisent intégralement des ouvrages relevant de divers genres et appartenant aux classiques de l’enfance et à la bibliographie de littérature de jeunesse que le ministère de l’éducation nationale publie régulièrement. Ces lectures cursives sont conduites avec le souci de développer chez l’élève le plaisir de lire.
Les élèves rendent compte de leur lecture, expriment leurs réactions ou leurs points de vue et échangent entre eux sur ces sujets, mettent en relation des textes entre eux (auteurs, thèmes, sentiments exprimés, personnages, événements, situation spatiale ou temporelle, tonalité comique ou tragique...). Les interprétations diverses sont toujours rapportées aux éléments du texte qui les autorisent ou, au contraire, les rendent impossibles.
Fantastique, merveilleux ou fantasy ? Le fantastique : se dit d'une œuvre où se mêlent le naturel et l'étrange de façon si inquiétante que le lecteur hésite entre une explication rationnelle et une explication surnaturelle des événements. Cette hésitation, ce doute, constituent le principe même du genre fantastique. Les procédés d'entrée dans le fantastique : - L'ambiguïté et l'équivoque sont cultivés pour que le lecteur entre dans ce monde et y croit. Il est amené progressivement, imperceptiblement, à passer du monde réel à « l'autre », l'étrange, l'inquiétant. La narration doit donc le laisser indécis entre la réalité et l'illusion, lui faire soupçonner que la nature des objets, lieux, phénomènes, est équivoque.
- Selon Ostrowski, l'expérience réelle se ramène au schéma suivant : des personnages, formés de matière et de conscience et le monde des objets (eux-mêmes composés de matière et situés dans l'espace), sont pris dans une action par une causalité et/ou des buts, fixés dans le temps. Le fantastique surgit dès que la contrainte exercée par l'un des ces huit éléments, est transgressée. Par exemple, l'identité du personnage n'est plus assurée, le temps ne se déroule plus linéairement. Les thèmes qui favorisent l'entrée dans le fantastique : - le pacte avec le démon ( Les chats Marie-Hélène Delval) - l'âme en peine qui exige une action pour assurer son repos - la mort personnifiée apparaissant au milieu des vivants - « la chose » indéfinissable, mais qui pèse - les vampires (Le buveur d'encre Eric Sanvoisin)
- la statue, le mannequin ou l'automate qui s'anime ( Casse- Noisette 'Eta Hoffmann, Violette et le secret des marionnettes Nadja) - la malédiction d'un sorcier ( Petit Catherine Anne ) - la femme-fantôme, séductrice et porteuse de mort - l'interversion des domaines du rêve et de la réalité ( Jumanji Chris Van Allsburg, Le grimoire d’Arkandias Eric Boisset, Le paysan qui rêvait de bateaux Jens rassmus ) - une (partie de) maison, une rue, effacées dans l'espace - l'arrêt ou la répétition du temps - le thème du double - l'effacement des limites (Comment Wang Fô fut sauvé Marguerite Yourcenar, Hé, Nic tu rêves ? Hermann, Jérémy Cheval Pierre-Marie Beaude, La maison qui s'envole Claude Roy, L'auberge de nulle part Roberto Innocenti, Octave et le cachalot Chauvel – Alfred )
Le genre fantastique se caractérise donc par des éléments de déstabilisation qui placent le lecteur en situation de doute en rendant incertain son univers référentiel. Pour élucider le fonctionnement de ces textes, il est intéressant de repérer, dans le récit, les éléments et les moments qui font basculer dans l’univers fantastique. De même, interroger le contexte pour émettre des hypothèses sur les raisons possibles de ce basculement peut aider à l’analyse. Voici à titre d'exemples, au travers de quelques albums, le repérage de ces éléments. On peut d’ailleurs, avec les albums, étudier également comment l’illustration et/ou le texte prennent en charge les éléments de bascule .
Titre Elément de Contexte bascule La petite fille du livre Intrusion du personnage « Imagination : processus de petite fille » dans le monde création littéraire Nadja réel de la femme-écrivain (2 dernières doubles- pages. Effets d’annonce : lapin gris et écureuil pendant le sommeil de l’écrivain. Impression de présence dès le début) Tout est calme Yvan Animation d’une statue Désir de communication, Pommaux de rencontre. Difficulté à vaincre les obstacles pour faire vivre une relation. Georges Lebanc Claude La première phrase : « Témoignage d’un objet sur Ponti Georges Lebanc est un la journée d’un lieu banc » = personnification magique d’un objet.
La marâtre N. Leach. Représentation de la Imagination de l’enfant lié à marâtre ( symbolique des son état psychologique, sorcières : habillée de noir, mère absente, refus de la chat noir, balai , chaudron, nouvelle amie du père fioles, livres ésotériques, crapaud) Jumanji et Zathura Lecture des instructions du Désir de rompre l’ennui, Chris Van Allsburg jeu trouvé et jeu lui-même. transgression des règles Violette et le secret des Les marionnettes s’animent La nuit, angoisse, solitude, Marionnettes imagination, rêve ? Brissac/Nadja, Le tunnel Anthony Passage , traversée du Difficulté de la relation Browne tunnel qui provoque frère/soeur basculement dans un autre monde ( effets d’annonce : références aux contes de fées , livres, loup, manteau rouge, tableaux)
Max et les La chambre se transforme Rêve ou imagination ? Maximonstres en forêt Maurice Sendack La promenade d’un « Les ennuis commencent» Distraction, « condition » distrait : le garçon perd sa main d’enfant Gianni Rodari Dryade Nadja Les arbres sont Peur de la perte ou de personnifiés l’abandon, nuit, rapport entre naissance et identité Les trois cochons Le cochon est poussé hors- Détournement de la mise David Wiesner cadre en page, utilisation de la matérialité du livre
Les procédés linguistiques : - une énonciation fréquemment à la première personne pour favoriser les incertitudes du narrateur - le jeu des énumérations pour brouiller l'esprit - des descriptions qui tendent à l'abstraction afin de remettre en cause les cadres de notre perception Les buts : Le fantastique n'est pas toujours pratiqué pour lui-même. Il peut apparaître de façon ponctuelle dans des récits plus réalistes. Dans tous les cas, il répond à certaines exigences :
- la volonté de produire des impressions de terreur, d'angoisse, la recherche d'émotions fortes dans un monde trop « civilisé » - le désir d'accéder à des connaissances réputées inaccessibles - une volonté édifiante, moralisatrice : le trouble qui naît du récit fantastique doit ramener le lecteur dans la droite ligne du « bien » - un détachement ironique face à une réalité dont on ne sait trop que penser. Ses sources : - la curiosité dans des domaines interdits à la science et à la connaissance claire de la raison - une réaction lorsque le rationalisme devient trop envahissant - le trouble intérieur de la conscience de l'écrivain
Le fantastique se distingue donc : - de la pure fiction qui, elle ne prétend pas donner des apparences de réalité ; - du merveilleux qui fait appel à des présences surnaturelles et prend place dans un univers utopique factice. Le fantastique, lui, cherche à montrer les surprises de notre monde habituel. Le merveilleux, lui, qualifie le registre où le surnaturel se mêle de façon harmonieuse à la réalité pour enchanter le lecteur. Le fantastique diffère donc du merveilleux parce que les événements sont vécus de façon inquiétante, voire angoissée.
Le fantastique est la forme que prend le merveilleux à partir de l'époque romantique, lorsque l'imagination, au lieu de transposer en mythes une pensée logique, évoque les fantômes rencontrés au cours de vagabondages solitaires. Le merveilleux surréaliste, lui, vient de la nature, des objets qui nous entourent, mais seulement lorsque nous dépouillons ces objets de leur habituel pour les regarder en eux-mêmes comme des choses insolites. Le merveilleux moderne, comme « Alice au pays des merveilles » de Lewis Carroll, continue parfois le merveilleux des Surréalistes : c'est la vie banale qui fait surgir l'inhabituel ; mais il opère aussi une fusion de mythes venus de divers pays pour recomposer un merveilleux qui échappe aux traditions, même s'il garde ses conventions propres. Il ne subsiste plus guère que dans la littérature pour enfants.
Les utilisations du merveilleux : - amuser, émerveiller - instruire au même titre qu'un mythe, un symbole, une allégorie, une fable - dépayser, faire sortir du réel par la contemplation de la beauté, par la fantaisie. Par exemple, les enfants croient au merveilleux du conte, les gens cultivés s'enchantent à l'imaginer, mais sans jamais donner une croyance permanente à l'irruption des forces occultes dans notre vie, à la différence du fantastique - pour libérer l'inconscient chez les surréalistes
La fantasy rencontre aujourd’hui un grand succès particulièrement auprès des jeunes. C’est par ce genre que nombre de lecteurs, se lancent aujourd’hui dans la lecture de longue haleine (textes longs, cycles). Considérée comme le prolongement moderne du merveilleux, elle présente souvent un aspect mythique et le magique y tient une large place. La fantasy se décline en de nombreux sous-genres ou assimilés : la fantasy médiévale présentant des univers mythiques de type médiéval (cf. la fantasy arthurienne), l’héroic fantasy, high et low fantasy (récits totalement situés dans des univers imaginaires ou non), la dark fantasy, la science fantasy…
Comment initier les élèves de cycle 3 au Fantastique ? Proposer aux élèves de lire plusieurs ouvrages qui appartiennent au même genre littéraire va permettre de caractériser les instances littéraires (les personnages, le récit, les lieux, le temps) afin d'en dégager des spécificités − Les personnages : Le genre fantastique propose souvent des personnages qui ne sont pas réalistes : Lionel se transforme en arbre et réagit comme un végétal dans Terriblement vert! Cela peut être une statue qui s'anime et qui parle dans Le retour d'Archibald, un tatouage qui prend vie dans Un monstre dans la peau, des animaux qui sortent d'un jeu dans Jumanji, un être surnaturel dans L'eau verte, un géant dans Le bon gros géant. La particularité est que ces personnages côtoient des personnages réalistes dans leur vie de tous les jours.
− Le récit : Il propose à un moment une rupture qui va le faire basculer dans le fantastique : A partir du moment où Lionel a mangé les graines, toutes les péripéties qui lui arrivent sont fantastiques : il devient vert, des feuilles apparaissent sur son corps, des racines sortent des pieds, et il va prendre racine au bord de l'eau. (Terriblement vert!) C'est l'apparition d'une pêche géante dans James et la grosse pêche, le parachutage de Samuel dans une boule à neige dans La reine du monde. La particularité du récit fantastique est l'introduction d'un événement surnaturel dans la réalité de tous les jours. − Les lieux peuvent être fantastiques : Une quatrième dimension dans Maudit jardin et Jumanji, sur Mars pour La sorcière d'avril. La particularité du récit fantastique est de proposer un espace en dehors de la réalité. − Le temps peut être fantastique : un être venu du passé dans Le retour d'Archibald ou dans L'eau verte. La particularité du récit fantastique est de proposer une temporalité en dehors de la temporalité habituelle.
Les activités possibles Les personnages réalistes : leur caractérisation, leurs émotions, leurs réactions face aux événements fantastiques. Les personnages fantastiques : leur caractérisation, leurs spécificités. Réaliser des cartes d'identité, des devinettes, des jeux de portraits. Lister les lieux qui appartiennent au monde fantastique, les décrire, énoncer comment s'y retrouver. Déterminer la temporalité qui appartient au monde fantastique, décrire ses aspects, comment on accède à cette dimension. Pour chaque ouvrage lu, déterminer précisément le moment de rupture où l'histoire devient fantastique et comment le héros retourne dans un monde « normal. » Reste-il des stigmates de ces aventures dans sa nouvelle vie?
Le fantastique : Chris Van Allsburg Le fantastique est le thème permanent de Chris Van Allsburg pour qui le quotidien le plus banal fait naître des faits anormaux : ces albums sont des parcours initiatiques anticonformistes dans lesquels un va et vient permanent entre songe et réalité est mis en scène. Un titre, une phrase, une image et l’imagination du lecteur, enfant ou adulte, n’a plus qu’à se déployer. Un environnement global qui engage le lecteur A la première approche des albums, la curiosité du lecteur est sollicitée par le titre et les illustrations de couvertures. L’auteur place le lecteur d’emblée devant une énigme l’obligeant à réfléchir et à devenir « un créateur potentiel » .
Le choix du format de l’album a été pensé en fonction de l’oeil et de la main du lecteur : il est le premier signe qui va être interprété, il a donc une fonctionnalité imaginaire, et chaque livre appelle son format. Il commande le calibrage de la page, la conception de l’illustration, les codes topographiques et typographiques. Le format à l’italienne de L’épave du Zéphyr et de Boréal Express nous invitent à entrer dans des univers foisonnants, démesurés, des paysages allongés incitateurs au voyage immergeant le lecteur au coeur de l’étrange et du fantastique. L’univers de Van Allsburg Chris Van Allsburg s’appuie sur le quotidien le plus banal pour faire naître des situations anormales en lien avec des fantasmes et des angoisses enfantines.
L'irruption de l'irrationnel Les éléments qui vont pousser le lecteur à basculer du quotidien vers le fantastique sont essentiellement : · la transgression : Figue de rêve où le chien mange le fruit défendu et Le jardin d’Abdul Gasazi où le chien n’obéit pas à son maître, ces transgressions entraînent une métamorphose. · L’endormissement, le rêve : Dans Ce n’est qu’un rêve le sommeil permet au héros de voyager dans le futur ; dans Boréal Express, le rêve permet de croire encore que tout est possible. · Le jeu : Dans Jumanji et Zathura, le lancer de dés permet l’intrusion du monde fantastique dans l’univers quotidien du héros.
Structure narrative La structure narrative des récits en spirale dont la caractéristique est le retour du héros chez lui transformé après un voyage ou une épreuve initiatique, a été choisie par Van Allsburg pour amener le lecteur à comprendre que la vie continue, qu’il faut s’accommoder de toutes ces étrangetés qui sont souvent le lot du quotidien le plus banal. Van Allsburg est aussi un grand moraliste : les méchants sont toujours punis. Dans le Balai magique, ceux qui ont gardé en oeil la générosité et la capacité d’émerveillement sont toujours récompensés et, Boréal Express amène à penser qu'une toute petite prise de conscience peut peut-être changer de grandes choses comme dans l’album écologique Ce n’est qu’un rêve.
Arrêt sur Images Belles, mais aussi insolites, troublantes, fascinantes et étranges, mais aussi photographiques, terrifiantes et familières, irréelles, mais pourtant hyperréalistes, voilà comment peuvent être définies les illustrations de Chris Van Allsburg. Il explique l’utilisation fréquente du noir, du blanc et du sépia, l’attitude pétrifiée et impassible de ses personnages par sa formation de sculpteur, comme dans : Le jardin d’Abdul Gasazi, Zathura…. Il s’inspire des techniques utilisées par quelques peintres pour envoûter ses lecteurs par des cadrages inhabituels, des éclairages surgis de nulle part : Vermeer, Hopper, Magritte… Certaines de ses illustrations évoquent les techniques de prise de vues ( contre-plongée, cadrage, arrêt sur image) , ce qui peut expliquer en partie que trois de ces albums aient fait l’objet d’adaptations cinématographiques. (Jumanji, Zathura et Boréal express)
Veermer, Hopper et Magritte
Le jardin d'Abdul Gasazi
Rapport de collaboration texte-image Dans l’oeuvre de Chris Van Allsburg, la mixité texte-image ne joue pas la juxtaposition. L’image n’est pas un simple accompagnement de l’écrit. Au contraire, Van Allsburg fait de l’image un texte. Textes et images se mettent donc à coopérer. pour rendre la lecture plus efficace, plus attrayante. Le sens de lecture en sort bouleversé et doit se reconstruire au cas par cas . Dans Les Mystères d’Harris Burdick, l’oeil saute du texte volontairement elliptique à l’image énigmatique. L’image n’est donc pas seulement sous la tutelle des mots, mais gagne, au contraire, en liberté. La précision du dessin et les jeux de lumière produisent des effets très théâtraux qui renforcent l’intensité dramatique et fantastique du récit comme dans Jumanji ou Une figue de rêve. Un bateau à voiles s’envole par-dessus les toits . Pourquoi ? Un vrai lion, des singes sortent d’un jeu de société pour envahir le salon. Comment ? « Mon objectif, dit l’auteur, est d’obliger le lecteur à réfléchir, à travailler comme devant un puzzle ou une énigme. Mes histoires ne sont pas celles où tout est dit et où, à la fin, tout s’éclaircit gentiment. »
Jumanji
Approches possibles avec des élèves autour des 4 albums de Chris Van Allsburg Si c'est fantastique, comment le savoir ? Les couvertures Nous partons à la recherche d'indices qui peuvent créer cette impression : - les teintes : noir ou blanc, sépia, vert buvard ; etc. Elles ne sont pas éclatantes mais plutôt mates, passées, peu en accord avec les couleurs lumineuses généralement réservées aux enfants. - les titres : soit les mots sont inconnus "Jumanji", soit des termes usuels "balai, jardin..." sont associés à des termes étranges "magiques, Abdul Gasazi, etc." et déjà une idée se dégage que le fantastique c'est peut- être ce mélange entre quotidienneté et irréalité. Mais nous n'en sommes pas encore là avec les enfants qui eux, pensent que l'effet fantastique est dans les mots, dans l'histoire.
Les textes Lecture de la première phrase en les interrogeant sur leur horizon d'attente : - "Fritz, le chien de mademoiselle Esther, avait déjà mordu six fois sa chère cousine Eusénie." Bien sûr les enfants attendent une septième morsure mais ils ont surtout été alertés par les sonorités de cette phrase qui, disent-ils, "est drôle". - "C'est bien compris, avait dit maman, après l'opéra, votre père et moi nous amenons des amis alors ne mettez pas le salon sens dessus dessous." Rires des enfants qui ont déjà connu ce genre de menaces et qui ont quelques idées sur les suites possibles. - "Les balais des sorcières ne durent pas éternellement." Là, la première phrase n'induit pas grand chose sinon qu'avec un balai et une sorcière on est déjà dans le fantastique. - Pour le dernier livre, l'introduction est en elle-même une énigme puisque qu'il s'agit d'un homme qui, ayant présenté plusieurs histoires à un éditeur ne lui a laissé, pour qu'il se décide, que le titre, une image et une phrase. Mais l'homme n'est jamais revenu.
Comment en savoir plus ? Je propose de lire un extrait de chaque livre que je choisis de la façon suivante : à quel moment le lecteur bascule-t-il dans l'étrange, le bizarre, l'inquiétant ? - Pour le premier livre, je sélectionne le passage où, devant une bâtisse portant explicitement l'inscription : "Les chiens sont strictement interdits dans ce jardin. Signé : Abdul Gasazi, magicien en retraite !", le chien se précipite, bien sûr, dans le jardin. - Pour le deuxième livre, je sélectionne le moment où, alors qu'on est dans un jeu de l'oie et qu'une case précise : "un lion attaque, reculez de deux cases", un vrai lion surgit sur le piano. - Pour le troisième livre, je choisis le moment où la veuve qui a trouvé un balai dans son jardin le découvre en train de balayer tout seul le sol de sa maison. - Pour le dernier livre enfin, je lis un extrait de l'introduction qui raconte l'histoire des quatorze dessins oubliés avec les quatorze titres et quatorze illustrations. Avec tous ces éléments (illustrations, couleurs, premières phrases et extraits), des horizons d'attente se dégagent.
Pour Chris Van Allsburg, qu'est-ce-que le fantastique ? Je pose trois questions aux enfants que les histoires ont visiblement intrigués : - Est-ce que l'auteur pense que ces histoires pourraient vous arriver ? Nous passons les livres en revue à la recherche de situations qui pourraient être transférées dans l'univers des enfants. Oui, ça pourrait leur arriver qu'un membre de leur famille leur confie la garde d'un chien ; oui, ça leur arrive que leurs parents sortent et les laissent à la maison en leur demandant dene rien déranger ; oui, ils peuvent trouver un balai dans leur jardin mais de là à ce qu'il se mette à balayer seul... Quant à la rencontre d'un auteur qui oublierait ses extraits de livres, non, ils doutent que ça leur arrive à eux. Mais ça peut arriver à un éditeur. Pas de soucoupes volantes ni de martiens et encore moins de galaxies chez Van Allsburg. Le fantastique est là, proche de nous, prêt à tout moment à faire basculer l'ordinaire dans l'étrange.
- Est-ce que l'auteur se sert d'objets, de gens irréels ? Non, même si les associations créent parfois une impression surnaturelle entre les activités, les lieux et les personnages. Promenade, jardin... sultan chez Abdul Gasazi.Jeu, bois... animaux sauvages à Jumanji. Jardinage, champ de courges... sorcières. Edition, maquettes... disparition de l'auteur. L'impression se confirme que la frontière est fine entre le banal et l'étonnant et qu'à tout moment tout peut basculer. Alors, quand est-ce que le fantastique peut arriver ? N'importe quand répondent les enfants. N'importe quand et à n'importe qui, vraiment ? Regardons mieux les situations de départ. Un enfant est seul à la maison et doit garder le chien tandis que l'adulte s'en va. Deux enfants se retrouvent aussi seuls à la maison tandis que leurs parents sont sortis et qu'ils doivent eux, veiller à l'ordre du salon. Une femme est veuve et doit continuer à entretenir le domaine familial. Quant à l'éditeur, il se retrouve seul lui aussi abandonné par son auteur mais responsable de ses ébauches de manuscrits.
Le fantastique semble bien viser ceux qui sont dans la solitude et qui doivent assumer les responsabilités confiées par ceux dont c'est normalement le rôle. Perte de repères, sentiment d'abandon, nouvelles responsabilités semblent propices à l'arrivée du rêve. Les enfants ont-ils ce genre d'expérience ? Oui. Ils l'ont. Ils ont déjà dû rester seuls, ils ont dû assumer des tâches qui ne sont pas les leurs. Oui, ils ont eu parfois peur. Oui, alors le fantastique s'est glissé dans leur vie sous la forme de crainte, d'angoisses, d'envie que la situation normale réapparaisse. Est-ce que ça se termine vraiment alors ? Pas si sûr. Retournons aux livres. Chaque fin est une énigme dans la mesure où elle ramène le lecteur au début. La casquette que l'oie a pris au petit garçon se retrouve dans la gueule du chien. Par quel mystère ? Le jeu qui a fait ravages est prêt à en faire d'autres puisque les enfants victimes voient deux autres enfants le découvrir et s'y intéresser. Quel nouveau mystère ? Le balai qu'on croyait brûlé réapparaît dans une conversation avec la veuve. Par quel mystère, là aussi ? Et enfin le mystère est à toutes les pages du dernier livre qu'on le prenne par le début, par le milieu ou par la fin.
Mais qu'est-ce que c'est que ces histoires ? Drôles d'histoires pour les enfants : - d'abord les teintes. Inhabituelles. L'édition pour les jeunes fait d'ordinaire claquer les couleurs. - les thèmes sont inquiétants et les adultes préfèrent d'habitude se montrer rassurants. - on ne dit pas vraiment tout dans ces livres. On laisse l'enfant se faire des idées. Ses idées. Et puis il n'y a pas de fin. Inhabituel. - on parle de choses qui n'existent pas. Ou alors... on donne de l'importance à des choses qui existent et dont on ne parle pas facilement : les peurs, les angoisses, les rêves, les délires. L'envers des choses.
Y a-t-il une écriture fantastique ? Eléments qui se retrouvent dans tous les livres et qui suscitent cette sensation étrange : - les objets de sorcellerie (Reviennent souvent la citrouille, le feu, la forêt, les sorcières, le balai...) - les animaux fétiches (On rencontre très souvent ce petit chien blanc à l'oeil au beurre noir (qui est d'ailleurs plus inquiétant que le pire des monstres..., les colombes, les animaux sauvages, etc.) - les humains (Les adultes forment de drôles de couples : avec les deux soeurs co-existe un sultan en retraite ; avec les parents co-habite un aventurier qui a perdu son chemin ; avec les sorcières, une veuve et, avec des hommes absents qui parlent dans l'introduction, défilent un homme violent, des prêtres, une bonne soeur et un marin... Notons que les adultes sont associés aux ruptures (colère, départ, marginalité etc.) et qu'on les voit souvent de dos ou dans des positions étranges (assis sur une maison minuscule, cassant une lampe, volant sur une chaise, etc.)
- objets usuels Comme des leitmotiv, ils reviennent régulièrement : bateau, train, maison, jardin, forêt, jeux (quille, train, bateau...), livres, fleurs, tapisserie, sculpture, etc. Les enfants se régalent à la recherche de ces éléments récurrents. - lieux Où se passent les histoires. Dedans, dehors : c'est un va-et-vient permanent entre la maison et le jardin, la maison et la forêt, la maison et la mer, etc. - remarques Les plans des images sont variés. On voit tantôt les gens du dessus, tantôt par-dessous, tantôt de face, puis de dos, en gros plan ou en plan coupé, etc. De là à penser que le fantastique est une manière de voir le quotidien...Et puis la matière et la vie n'arrêtent pas de fusionner : les sculptures deviennent vivantes, les dessins des tapisseries ou des fauteuils se retrouvent sur les animaux (le serpent), sur les vêtement des personnages ; parmi les colombes inertes des tapisseries l'une s'envole, les statues s'animent, etc. Cela renforce cette idée que le fantastique et le réel ne sont peut-être que les deux faces d'une même vie : la nôtre.
Séquence fantastique : « Jumanji » Objectif général : - Découvrir et identifier le genre littéraire fantastique par l’étude d’une oeuvre longue (Jumanji de Chris Van Allsburg) et par sa mise en réseau avec d’autres oeuvres littéraires, plastiques ou cinématographiques. Résumé de l’album Jumanji : Leurs parents étant sortis, Judith et Pierre découvrent dans le parc une boîte de jeu insolite :Jumanji. Ils lisent les instructions et basculent dans un univers fantastique qui mêle la réalité à la fiction. « Un lion attaque, reculez de deux cases » et le lion fait irruption dans la maison. Après avoir franchi toutes les épreuves du jeu, et leurs prolongements surréalistes, les deux enfants sont réveillés par leurs parents et leurs invités, à qui ils parlent de leurs aventures. Deux autres enfants s’emparent à leur tour de la boîte de jeu… Travail préalable conseillé : découverte d’Alice au pays des merveilles.
Séance 1 : entrée dans le fantastique Objectif : - caractériser un genre littéraire pour acquérir un comportement de lecteur averti : identifier la rupture entre le réel et le fantastique. 9 extraits provenant de 3 œuvres (Le buveur d’encre, Voyage au pays des arbres et Terriblement vert ) correspondant à 3 débuts (situation initiale réelle), 3 déclencheurs et 3 situations fantastiques Activités proposées : ·classer les illustrations selon le récit d’origine ; ·retrouver l’ordre chronologique des illustrations de chaque série ; ·retrouver le moment où l’on passe du réel au fantastique et préciser ce qui se passe. Différenciation possible en panachant textes et illustrations. ·dégager en collectif les caractéristiques du fantastique en comparant les trames narratives.
Séance 2 : lecture d’images Objectif : - analyser des illustrations et en déduire les effets recherchés et les argumenter. Quelques illustrations de l’album Jumanji : le premier lancer de dés, le guide, les rhinocéros, le serpent, les parents, 2 sorties du parc. Activités proposées : ·lecture d’images : quel cadrage ? quel angle de vue ? ·Pour quels effets recherchés ? ·Comparer la représentation des deux sorties du parc : qu’apporte l’illustration des deux points de vue ?
Séance 3 : littérature * lecture d’images * production d’écrits Objectif : - prendre conscience de ce qu’est un récit fantastique. Activités proposées : ·A partir des 4 premières illustrations de Jumanji (jusqu’à l’apparition du lion sur le piano), imaginer une histoire possible à l’oral et/ou à l’écrit. ·Lecture offerte de ce début de l’album. Faire s’exprimer les élèves sur ce que raconte cette histoire. ·Comparer avec l’histoire imaginée au départ. ·Dégager les éléments de l’histoire qui en font un récit fantastique : des éléments fantastiques viennent perturber le réel qui, cependant, reste toujours présent. ·L’histoire imaginée par les élèves était-elle un récit fantastique ?
Séance 4 : littérature Objectifs : dans un projet d’écriture d’un court texte, réinvestir ses acquis caractérisant le récit fantastique. Activités proposées : ·Lecture offerte jusqu'au serpent ·Écrire le lancer de dés suivant par groupe ou individuellement : imaginer comment peut se poursuivre et se terminer l’histoire. ·Lecture de la fin individuellement Séance 5 : débat interprétatif Objectif : interpréter un texte littéraire, donner son point de vue en argumentant Débat : L’histoire racontée dans Jumanji est-elle vraiment arrivée ou est-ce un rêve ?Pourquoi ? Permettre aux élèves d’exprimer des avis différents, les argumentant par des aller et retours dans l’album (texte et images).
Séance 6 et 7 : réalisation d’une trace écrite (tableau d’analyse) Objectifs : consolider la définition du genre fantastique et s’en approprier les Caractéristiques (à partir de Voyage au pays des arbres, le buveur d’encre et Terriblement vert!) Activités proposées : ·Réalisation d’un tableau d’analyse : ce qui est réel (la situation initiale, les lieux, les personnages) et ce qui est impossible (le buveur de livre, la personnification des arbres, la transformation du petit garçon). ·Mise en évidence de 2 mondes différents : qu’est-ce qui peut rendre l’impossible possible ? Réponse attendue : le rêve. ·Définition du genre fantastique, mise en évidence des 3 étapes en visionnant la bande annonce du film Pôle-Express et mise en parallèle possible avec Harry Potter, Le magicien d’Oz, l’histoire sans fin.
Séance 8 : passerelles culturelles Objectif : Reconnaître des univers fantastiques dans d’autres supports que les oeuvres littéraires : en consolider la lecture plurielle. Activités proposées : Mettre en relation un éventail d’œuvres plastiques avec les œuvres littéraires étudiées · Cinéma : Pôle express et Boréal express en présentant l’album. · Peinture : Voyage au pays des arbres/ « Le fascinant cyprès » de Max Ernst, Max Ernst « Œdipe roi » Magritte « la voix du sang, la réponse imprévue, l’échelle de feu » Dali « persistance de la mémoire », De Chirico « portrait prémonitoire d’Appolinaire », Tout change/ Max Ernst «L’éléphant Célèbes » ……
Dali, Magritte et Max Ernst
Séances 9 et 10 : arts visuels Objectifs : Expérimenter des opérations plastiques : - transformer et associer en sollicitant l’imaginaire, - utiliser des techniques procédant de l’empreinte et de l’aplat, - combiner des éléments hétéroclites pour réaliser une composition en 3D Réalisation d’une production plastique fantastique Activités possibles : ·Réalisation d’une production en 3 dimensions (dans une boîte à chaussures par exemple) en insérant un élément incongru ans un décor ou en jouant sur les Proportions ·Détournement d’objets et d’images (cf. publicités)
Séances 11 et 12 : littérature et production d’écrits Objectif : réinvestir le travail réalisé pour produire un écrit fantastique A partir de l’album de Chris Van Allsburg Les mystères d Harris Burdick (ou autre livre fantastique) Activités proposées : ·lecture de l’introduction par le maître ou par les élèves ·choix d’une illustration par groupe ou individuellement ·écriture d’une histoire fantastique
Alice au pays des merveilles
Le merveilleux : Lewis Caroll Séance 1 : Qui est Alice ? Entrer dans le monde d’Alice par divers moyens : Les élèves : la connaissent-ils ? ont-ils lu ? Les couverture Le Pop-up Le Cinéma : film / dessin animé. (extraits) Que peut-on dire d’Alice ? Lewis Carroll : de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson, est un romancier, essayiste, photographe et mathématicien britannique né le 27 janvier 1832 à Daresbury, dans le Cheshire et mort le 14 janvier 1898 à Guildford. Les Aventures d'Alice au pays des merveilles (1866) fut à l'origine écrit pour amuser Alice Liddell et ses deux sœurs, filles du doyen de Christ Church. D’autres histoires avec changement de monde : le monde de Narnia
Séance 2 : Une drôle de rencontre : comprendre l’entrée au pays des merveilles. La situation initiale : Alice s’ennuie ( § 1 & 2) L'élément perturbateur : un lapin étonnant. § 3 (le lapin : adjectif – vision d’Alice – physique ; vêtement et comportement = relever dans le texte.) Conséquence de l’apparition : La chute. § 4 à la fin Le terrier : comment le décrire en 2 mots. Chute dans le terrier = chute dans le sommeil. Cette chute est-elle effrayante ? pourquoi ? Que dire du caractère d’Alice ? Que pensez-vous de cette entrée dans le monde imaginaire ?
Synthèse : Dans ce début de roman nous glissons dans le merveilleux grâce à : un animal qui parle, à la fatigue d’Alice et peut être à son sommeil, la curiosité d’Alice, la chute d’Alice dans un terrier. D’après ce début on peut imaginer le pays des merveilles comme : merveilleux, avec des animaux qui agissent comme des humains et, où des choses étranges se produisent. Il y a donc un passage du monde éveillé (ennuyeux pour Alice) au monde du rêve (vivant, étrange et merveilleux). Le début d’un roman doit donner l’envie de poursuivre la lecture. Les premières pages d’un roman mettent ainsi en place les éléments principaux de l’histoire : le genre, les personnages, lieu, époque, événements qui se préparent.
Séance 3 : « La mare de larmes » Lecture : Que se passe-t-il ? où en est-on dans l’histoire ? Conjugaison : « Le passé composé dans l’extrait » - Un récit au passé : relever les verbes à l'imparfait et au passé simple. - Du dialogue : quels temps dominent ? Le présent et le passé composé. Pourquoi ce passé composé ? à quoi correspond-il ? Alice raconte ce qui se passait le matin même : donc plus tôt dans le récit, avant les événements actuels. Production d'écrit : « Un nouveau personnage apparaît et s’étonne de la mare de larmes. Alice lui explique pourquoi et comment elle est arrivée là et les raisons de ses larmes. invente un personnage qui soit cohérent avec le monde d’Alice. Montre la différence entre « hier » et « aujourd’hui » avec l’emploi du passé composé. Fais des phrases bien construite et utilise la ponctuation pour rendre le récit plus vivant. »
Séance 4 : « Alice est perdue » Lecture : « Les conseils du ver à soie » - une nouvelle péripétie. - un nouveau personnage Relever les termes qui désignent le ver à soie. : on insiste sur l’animal/le merveilleux Structure du récit : « le dialogue » Quels éléments nous montrent que c’est un dialogue ? - les guillemets et les tirets. - le présent qui correspond au moment où l’on parle - les personnes.
Le bombyx
Lecture : « le sujet de la conversation : l'identité » Qui est Alice ? le thème du changement. Grammaire : « une conversation mouvementée » - les types de phrase : interrogatives et exclamatives pour le Bombyx / déclaratives pour Alice. Le Bombyx pose des questions, comme pour aider Alice ; il cherche à savoir qui elle est. Alice est incapable de lui répondre : « Je crains, monsieur de ne pouvoir vous expliquer quelle idée j'ai en tête […] car je ne suis pas certaine d'avoir encore toute ma tête si vous voyez ce que je veux dire » ; elle essaie de s’expliquer, de comprendre ce qui se passe. Elle ne sait plus qui elle est. Conclusion : Alice croit avoir changé / le Bombyx lui changera forcément. Alice et le Bombyx se ressemblent.
Synthèse : La ponctuation dans le dialogue est importante : elle donne de la vie au discours direct, une impression de réel : on voit que le Ver à soie interroge Alice et qu'il cherche à savoir qui elle est. Alice, de son côté tente d’expliquer sa situation en la comparant à celle du ver qui devra se transformer un jour : « Eh bien, peut-être ne vous en êtes-vous pas encore rendu compte jusqu'à présent, dit Alice, mais lorsqu'il vous faudra vous transformer en nymphe- cela arrivera un jour, savez-vous- et, ensuite, en papillon, je pense que cela vous paraîtra plutôt bizarre, ne le croyez- vous pas ? » Dans ce monde imaginaire, tous les animaux agissent comme des hommes et, des liens se créent entre eux et Alice. Dans cet extrait, c'est la peur du changement et de la perte d’identité d’Alice qui les unissent. Alice sortira peut être de ce monde totalement changée !
Séance 5 : Aborder la notion de champ lexical Questions de compréhension : 1. De quels éléments se composent la tenue du Lapin Blanc, du laquais poisson et du laquais Grenouille ? (p. 12 /23/65) 2. De quoi le lapin Blanc a-t-il toujours peur ? Comment cela se manifeste-t-il ? (p. 12 et 23) 3. La Souris : comment qualifier sa voix et son caractère ? (p. 28 et 32) 4. Trouvez des expressions qui montrent que le Dodo prend les choses trop au sérieux. (p. 33 et 35) 5. Quels autres animaux adoptent physiquement la même position que celle de la Chenille ? (c’est une position très courante !) (p. 52 / 32 / 79)
6. Que font le laquais Poisson et le laquais Grenouille ? (cela montre le milieu dans lequel ils évoluent). (p. 66) 7. Retrouvez les termes qui appartiennent au champ lexical du corps mais qui concernent les animaux.(p. 23 / 30 / 32 / 33 / 35 / 36 / 52 / 58 / 65 / 66 / 79) 8. Quels sont les deux éléments inhabituels qui caractérisent le chat de Chester ? ( p. 74 / 76 / 77) 9. Relevez les termes et expressions qui montrent les effets produits par les éléments merveilleux. (p. 16 / 18 / 21 /23 / 30 / 42 / 44 / 54 / 82). Synthèse : Les animaux et la personnification (initiales en majuscule). Ils se comportent et réagissent comme des humains (habitude / parole / manifestent leur humeur). Les métamorphoses d’Alice ( changements de taille p. 18 / 19 / 22 / 25 / 59). Mais tout cela semble inquiéter Alice par moment : on est entré le merveilleux (accepté par le personnage) et l’étrange (inquiétant).
Séance 6 : « Production d'écrit » Sujet 1 : pour ton anniversaire on t’offre une boîte de gâteau très particulier : lorsque tu en manges un tu rapetisses. Raconte comment tu vas profiter de cette situation. Consignes : * précise bien le lieu où tu te trouves, et qui t’offre ces gâteaux. * pense à évoquer les questions que tu te poses avant, pendant ou après la métamorphose (attention aux points d’interrogation). * raconte ce que tu peux faire avec ta petite taille. * termine ton histoire en expliquant comment tu retrouves ta taille normale. * le récit doit être au passé.
Sujet 2 : Alice rencontre un personnage très bavard, qui fait de longues phrases complexes. Imagine leur dialogue. Consignes : * précise sur quel sujet porte la conversation, qui est le personnage bavard. * présente le dialogue en respectant la ponctuation. * emploie le présent et le passé composé. * pense à utiliser une ponctuation forte dans le dialogue (point d’exclamation et de suspension).
Séance 7 : « L’arrivée de la reine » Lecture : « La représentation de la royauté » Une reine de cœur sans cœur (expression : « avoir du cœur » = être généreux, gentil. Ici c’est l’inverse : un tyran). La Reine de Cœur est autoritaire. Elle ne parle pas mais hurle (p.96 à 98/ 111 / 112). Sa voix est désagréable (p. 96 / 97 / 98) et comparée à celle d'un animal. Elle est colérique: (p. 100 / 103) Elle devient rouge de colère (p. 96 / 149), fait de grands gestes (p. 100 / 111). Elle a toujours quelque chose à reprocher ! Elle donne des ordres ( utilisation de phrases injonctives et exclamatives (p. 97 /98 / 99) et « qu’on lui coupe la tête ». Tout son entourage est craintif ( p. 94 à 96 jusqu'à « plat ») Personne n’ose parler (p. 98 / 99 / 95 / 97). Elle en est ridicule (p.112 « à bout de souffle »). L’obsession de la tête coupée= un ordre qui n’est jamais écouté ; et tellement répété qu’il en devient drôle.
La reine de cœur
Séance 8 : « Le lexique de la justice » La Sous quelle Où ? Par qui ? Avec qui ? Pour justice forme est-elle qui ? rendue ? Pour quel motif ? Non p. 131 « procès » p. 132 p.132 « juge » p. 103 p. 144 p. 134 « verdict » « tribunal » p. 132 « bourreau » « prisonnier commu p. 118 « preuves » « jurés » P. 131 « soldat » » n p. 135 « déposition » p. 135 « jury » p. 133 « héraut » p. 145 p. 140 « contre- p. 134 « témoin » « culpabilité interrogatoire » p. 136 » p.144 « preuves » « huissiers » p. 149 « sentence » Groupe «p. 145 « prouve » p. 134 « vola » verbal Groupe p. 131 « salle d’audience » p. 132 « banc du jury » nominal
Synthèse : Accusé : le valet de Cœur. Accusation : avoir volé les tartes préparées par la Reine de Cœur. Les débats sont menés par la reine de cœur. Jury : des oiseaux, divers animaux, 2 cochons d’Inde et Bill le lézard. Témoins : chapelier, Alice et cuisinière de la Duchesse. Condamnation : la reine demande au jury de rendre le verdict avant d’avoir entendu les témoins et sans avoir délibéré.
Séance 9 : « Bilan d'Alice au pays des merveilles » Alice pénètre dans un monde imaginaire, merveilleux grâce à un lapin blanc peu ordinaire. En tombant dans le terrier elle entre dans un nouveau monde où tout est possible. Les objets et personnages merveilleux envahissent cet univers : des gâteaux et des boissons aux effets magiques ; des animaux qui parlent et se comportent comme des hommes, un ver à soie philosophe, un chat étrange qui disparaît et réapparaît, une reine autoritaire et à la limite de la folie. Alice se promène dans cet univers en quête d’elle-même. Elle traverse des épreuves (comme le jugement). Elle essaie de se servir de ce qu’elle sait mais cela ne sert à rien. Elle subit les péripéties jusqu’à ce qu’elle ose se lever contre la reine : elle devient elle-même à ce moment là (elle se dresse contre la tyrannie). Pourtant à la fin il semblerait qu’elle ait rêvé tout cela. Nous sommes dans un monde entre le rêve et la réalité, un entre-deux où tout est permis, où il n’y a plus de limite à l’imagination.
Quelques exemples d'activités : « Sacrées sorcières »
Découverte de Roald Dahl - présentation de l'auteur et de l'illustrateur - présentation de l’œuvre : descriptif apportant des indices sur l’œuvre ( les gants, les crânes chauves, les personnages) ce qui favorisera l'anticipation et les retours notamment sur les indices pour reconnaître une sorcière - lecture offerte des chapitres 1 et 2 + émission d'hypothèses qui seront notés sur une affiche pour y revenir. Qu'est-ce qu'une sorcière ? - lecture du chapitre 3 (confirmation progressive des hypothèses) et mise en relation avec le chapitre 1 (la maîtresse peut-elle être une sorcière?) - élaboration d'un affichage : « Comment reconnaître une sorcières ? » + comparaison entre différentes sorcières (Verte de Marie despleschin, La sorcière de la rue Mouffetard de Pierre Gripari, Harry Potter de J.K Rowlings...)
Comment reconnaître une sorcière ? - Elle n'a pas d'ongles mais des « Elle a des griffes, comme un griffes chat et, elle porte des gants pour les cacher. » - Elle est chauve « Une sorcière porte toujours une perruque » - Elle a des narines larges « Les sorcières ont des narines plus larges que la plupart des gens. » - Elle a des yeux différents « La pupille d'une sorcière sera colorée et tu y verras danser des flammes. » - Elle n'a pas d'orteils « Les sorcières cachent leurs pieds carrés dans de jolies chaussures pointues. » - Elle a la salive bleue « Les sorcières ne crachent jamais. »
L'arrivée en Angleterre Après lecture des chapitres 4 et 5 : A quoi s'attendait-on ? Qu'attendons-nous pour la suite ? Le chapitre 5 étant long et complexe (changement de lieu, évocation du passé, entrée d'autres personnages...), une activité de classement de résumés est proposée. Bilan : Que ressent le petit garçon ? Séance n°4 : La grandissime Lecture silencieuse du chapitre 6 et travaille d'anticipation sur la suite. Propositions des élèves : - les sorcières vont voir le petit garçon - le petit garçon va tomber, renverser le paravent et les sorcières vont le capturer - le petit garçon va se faire kidnapper - une sorcière va sentir l'odeur du petit garçon - le petit garçon va voler toutes les perruques et les gants des sorcières...
Vous pouvez aussi lire