La placette d'alimentation Milan royal de Sauvigny-le-Bois (89)

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La placette d'alimentation Milan royal de Sauvigny-le-Bois (89)
Fédération régionale des associations ornithologiques bourguignonnes
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                                                                                      LPO Côte d’Or
                                                                                         LPO Yonne
                                                                                          La Choue
                                                                                              SHNA
               Tel/fax 03 80 56 27 02 – epo.bourgogne@gmail.fr
               Espace Mennetrier, Rue Louis Jouvet, 21240 Talant

La placette d’alimentation Milan royal
       de Sauvigny-le-Bois (89)

Actions menées dans le cadre du programme régional
de restauration du Milan royal, soutenu par :                                 MAURICE Thomas, EPOB
                                                                              Décembre 2009

                                                                                             0
La placette d'alimentation Milan royal de Sauvigny-le-Bois (89)
Sommaire
Introduction........................................................................................................................................2
I – Le Milan royal, une espèce patrimoniale menacée .........................................................................3
   1.1- Brève présentation de l’espèce ................................................................................................3
   I.2- La problématique du Milan royal en Bourgogne ........................................................................4
II – Les placettes d’alimentation : une mesure de restauration pour le Milan royal .............................5
   II.1 - Historique et principes des placettes d’alimentation Milan royal .............................................5
   II.2 - La réalisation de la placette d’alimentation de Sauvigny-le-Bois ..............................................8
   II.3 – Détails financiers de l’opération ...........................................................................................11
   II.4 – Communication et actions annexes ......................................................................................12
Bibliographie .................................................................................................................................... 14
Annexe 1 : Factures acquittées associées à l’action « placette d’alimentation Milan royal de Sauvigny-
le-Bois » ............................................................................................................................................15
Annexe 2 : Arrêté préfectoral concernant la « placette d’alimentation Milan royal de Sauvigny-le-
Bois » ................................................................................................................................................19
Annexe 3 : Convention de partenariat LPO Yonne / EPOB ................................................................25

Figure 1 : Représentation d’un Milan royal adulte typique ..................................................................3
Figure 2 : Entité du Grand-Auxois en Bourgogne .................................................................................5
Figure 3 : Localisation de Sauvigny-le-Bois ..........................................................................................9
Figure 4 : Localisation des dortoirs de Milans royaux recensés lors des comptages nationaux .............9
Figure 5 : La placette d’alimentation de Sauvigny-le-Bois .................................................................. 10

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La placette d'alimentation Milan royal de Sauvigny-le-Bois (89)
Introduction

La fédération régionale des associations ornithologiques de Bourgogne « EPOB » s’est engagée en
2007 dans le programme régional de restauration du Milan royal, en déclinaison directe du plan
national du même nom. Ce programme, mené en partenariat avec la LPO Mission Rapaces, est
financé par le Conseil Régional de Bourgogne, la DIREN Bourgogne et l’Europe avec les fonds FEDER.

Une convention de partenariat a été signée en octobre 2008 entre la Ligue pour la Protection des
Oiseaux (LPO) et le groupe SITA-Suez. Elle prévoit notamment un soutien au plan national de
restauration du Milan royal avec des aides à la réalisation de placettes d’alimentation spécifiques sur
des centres de déchets gérés par le groupe. Cette application a naturellement eu un écho favorable
en Bourgogne, avec le programme régional de restauration du Milan royal et les discussions
préalablement menées entre l’EPOB, la LPO Yonne et les gestionnaires SITA-Suez de l’Installation de
Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND) de Sauvigny-le-Bois (89), pour la mise en place d’une
placette d’alimentation.

C’est ainsi que la placette d’alimentation a été installée en juillet 2009 et a commencé à être
alimentée en octobre 2009.

Le présent rapport présente et détaille les caractéristiques de cette placette.

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La placette d'alimentation Milan royal de Sauvigny-le-Bois (89)
I – Le Milan royal, une espèce patrimoniale menacée
1.1- Brève présentation de l’espèce (d’après le cahier technique Milan royal – LPO ; 2008)

Le Milan royal Milvus milvus est un rapace diurne de grande taille. Il se reconnaît à sa longue queue
rousse triangulaire et profondément échancrée, typique de l’espèce. Sa tête blanchâtre, son plumage
brun roux sur la face supérieure et roux rayé de brun à l’exception de deux taches blanches, situées
au niveau des poignets, sur la face inférieure sont caractéristiques de l’espèce. Ses longues ailes et sa
grande queue lui donnent une silhouette élancée et lui confèrent une allure en vol aisée et élégante.

             Figure 1 : Représentation d’un Milan royal adulte typique (dessin : François Desbordes, LPO)

Le Milan royal est typiquement une espèce des zones agricoles ouvertes associant l’élevage extensif
et la polyculture. Les surfaces en herbage sont toutefois généralement majoritaires. L’espèce niche
des plaines jusqu’aux étages collinéen et montagnard (jusqu’à 1400 mètres).

Le Milan royal est une espèce opportuniste. Son régime alimentaire est très varié et dépend des
conditions locales. Si les micromammifères constituent la base de son alimentation, le Milan royal se
nourrit également d’oiseaux. Les invertébrés représentent une part importante de son alimentation.
Mais le Milan royal est également charognard : les restes d’animaux domestiques, récupérés à l’état
de déchets sur les décharges, aux abords des élevages et de fermes ainsi que l’avifaune et les
mammifères victimes du trafic routier, représentent aussi probablement une part importante de son
alimentation. Contrairement au Milan noir, le Milan royal n’est pas inféodé aux milieux d’étangs,
mais il ne dédaigne pas de s’alimenter de poisson ou même de parasiter d’autres espèces de rapaces.
A la différence du Milan noir qui fouille à l’intérieur des décharges, le Milan royal préfère parasiter
les Milans noirs ou les corvidés pour leur subtiliser leur butin.

Le Milan royal est une espèce dont la distribution mondiale est européenne. Au total, cinq pays
(Allemagne, France, Espagne, Suisse et Suède) abritent près de 90 % de la population mondiale. Le
Milan royal est un migrateur partiel. Les populations les plus nordiques et les plus continentales
traversent l’Europe, du nord-est au sud-ouest, pour aller hiverner en Espagne, en France et plus
rarement en Afrique du Nord. Les populations les plus méridionales sont majoritairement
sédentaires.

Il y a encore vingt ans, le Milan royal était un rapace commun. Aujourd’hui, c’est une espèce
gravement menacée. Ses effectifs ont chuté et son aire de répartition a considérablement diminué.
Les causes de son déclin sont multiples : la progression des surfaces cultivées, les modes de cultures
plus intensifs associés aux traitements phytosanitaires contribuent à dégrader son habitat et à
réduire les populations de proies. A cela s’ajoutent les empoisonnements accidentels lors de

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La placette d'alimentation Milan royal de Sauvigny-le-Bois (89)
régulations des populations de campagnols (bromadiolone, chlorophacinone, difenacoum), les
destructions volontaires (particulièrement problématiques lors de l’hivernage ibérique), la fermeture
des décharges, le tir, les lignes électriques, les collisions avec les véhicules et les éoliennes.

Depuis 2005 et suite au déclin entre 1990 et 2000, le statut européen du Milan royal a évolué : il
figure désormais dans les catégories SPEC 2 (espèce à statut européen défavorable dont la majorité
de la population mondiale se situe en Europe) et « en déclin » avec comme critère « déclin modéré et
récent ». Inscrit sur la liste rouge de l’UICN en raison de son endémisme européen, le Milan royal est
considéré au niveau mondial depuis 2005 comme quasi-menacé. En France, le statut déterminé en
1998 d’ « espèce à surveiller » est devenu fin 2008 « vulnérable » (UICN France, 2008).

Davantage d’informations sur le site internet suivant : http://milan-royal.lpo.fr/

I.2- La problématique du Milan royal en Bourgogne

Le Milan royal est un oiseau dont la population mondiale, presque exclusivement située en Europe,
connaît un déclin très important et quasi-généralisé depuis le début des années 1990. Cette chute est
particulièrement marquée dans le Nord-est de la France. La Bourgogne, historiquement occupée par
l’espèce, est concernée par cette inquiétante dynamique, tant pour ses populations hivernantes que
nicheuses (MAURICE & STRENNA, 2008). Ces dernières auraient ainsi respectivement chuté de plus
de 80 % et de plus de 85 % sur ces quinze dernières années. Les principales causes en seraient la
disparition généralisée de nombreuses sources de nourriture ainsi que les destructions lors de
l’hivernage ibérique. D’autres raisons plus ponctuelles amplifieraient ce phénomène. Un plan
national de restauration a été lancé en France en 2003. La Bourgogne intègre alors cet effort national
de manière significative en 2006, avec les engagements du CEOB-L’Aile Brisée (devenu LPO Côte d’Or
début 2009) en 2006 puis de l’EPOB à partir de 2007, avec les soutiens financiers du Conseil Régional
de Bourgogne et de la Direction Régionale de l’Environnement de Bourgogne. L’Europe, à travers les
fonds FEDER, soutient ce programme depuis 2009.

Les actions du plan bourguignon sont des déclinaisons directes du plan national de restauration
engagé pour cette espèce. Elles concernent essentiellement le Grand Auxois, territoire que nous
définirons comme l’association de l’Auxois et du Haut Auxois, considéré comme le bastion régional
pour la nidification de l’espèce. Ces actions comprennent essentiellement du suivi de populations,
des actions de restauration, de communication et de sensibilisation. Une attention particulière est
également apportée sur les derniers sites d’hivernage de la région pour l’espèce, à l’image des
ISDND de la région.

L’EPOB souhaite intégrer la problématique de l’espèce autant que possible dans les politiques
d’aménagement de la région et particulièrement du Grand Auxois. Beaucoup des actions engagées
en Bourgogne doivent être également considérées comme des contributions pour l’étude et la
conservation de l’espèce aux échelles nationale et même internationale. Enfin, l’expérience
bourguignonne et celles obtenues dans d’autres régions sont mutualisées dans le cadre du réseau
national. Suite à la fin du premier plan national de restauration en 2008, un second plan de la même
ampleur devrait être lancé courant 2010. Un réseau Européen s’organise progressivement.

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La placette d'alimentation Milan royal de Sauvigny-le-Bois (89)
Figure 2 : Entité du Grand-Auxois en Bourgogne (EPOB)

Davantage d’informations dans l’article consacré à la problématique du Milan royal en Bourgogne
dans la revue Bourgogne-Nature (MAURICE & STRENNA, 2008).

II – Les placettes d’alimentation : une mesure de restauration
pour le Milan royal
II.1 - Historique et principes des placettes d’alimentation Milan royal

En France comme dans d’autres pays, les animaux d’élevage morts ont pendant longtemps été
laissés sur place, entreposés près des fermes ou dans des décharges sauvages ou communales. Ces
cadavres, en sus des animaux sauvages, ont ainsi longtemps été laissés à disposition des animaux
nécrophages, comme les vautours ou les milans, créant ainsi une sorte d’échange, bénéficiaire aux

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deux parties : les oiseaux nécrophages disposaient d’une nourriture régulière et abondante et les
hommes profitaient en retour d’un service d’équarrissage naturel, local et « gratuit ». Le Milan royal
était ainsi connu dans l’Europe occidentale comme « éboueur urbain » au cours du XVIIIème siècle
(YEATMAN, 1976).

La mise en place progressive de l’équarrissage au cours du XXème siècle dans les pays développés
modifia cet équilibre, de manière plus ou moins spectaculaire selon les territoires. Les zones de
montagne reculées furent moins concernées en raison de la difficulté d’organiser l’équarrissage.

Nous disposons d’une expérience concrète sur l’efficacité des placettes d’alimentation : le cas des
vautours. Ceux-ci ont quasiment disparu de France aux XIXème et XXème siècles à cause des
persécutions. Des plans de restauration et même de réintroduction furent alors engagés en France
depuis les années 1970. Afin de palier la raréfaction des ressources alimentaires, des placettes
d’alimentation furent mises en place à proximité des lieux où des oiseaux furent relâchés ou de
colonies fragilisées. Cette alimentation artificielle est légitimée par le fait qu’elle se contente de
mettre à disposition des ressources alimentaires existantes mais devenues inaccessibles en raison de
la législation sur l’équarrissage (LPO PACA, 2007), rendant ainsi de nouveau favorables des territoires
historiques en partie ou totalement abandonnés des oiseaux charognards. Ces nourrissages ont
contribué et contribuent toujours à la réussite de ces programmes de conservation, même s’ils n’en
sont pas les uniques raisons.

Grâce à l’activisme des protecteurs des vautours, les postes de nourrissage deviennent officiellement
reconnus en France avec l’arrêté ministériel du 7 août 1998, relatif à l’élimination des cadavres
d’animaux et au nourrissage des rapaces nécrophages. La décision de la commission européenne du
12 mai 2003, qui porte application du règlement (CE) n°1774/2002, et celle du 25 novembre 2005,
complètent ce premier arrêté. Ces textes reconnaissent le rôle positif des rapaces nécrophages
comme auxiliaires de l’équarrissage et permettent de les utiliser comme procédé de destruction
légal. Ils réintègrent ainsi les populations de rapaces nécrophages aux écosystèmes pastoraux
auxquels ils ont toujours été liés, en leur reconnaissant le « droit » de s’alimenter sur les ressources
locales (LPO PACA, 2007).

Les avancées obtenues avec ces travaux sur les vautours et les expériences concluantes de
nourrissages de Milan royaux réalisées durant les années 1990 en Suède ou en Grande-Bretagne
(CARTER, 2007), ont incité alors les initiateurs du plan français de restauration du Milan royal à
intégrer la création de placettes dans les actions phares de restauration.

La différence essentielle entre les placettes dédiées aux différentes espèces d’oiseaux nécrophages
tient à la nourriture entreposée, qui dépend des préférences alimentaires de chacune. Une placette
spécialisée pour le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) sera alimentée en « pattes d’ovins ou de
cervidés, os ou têtes d’agneaux » (LPO Mission FIR, 2005) alors qu’une placette spécifique pour le
Vautour fauve (Gyps fulvus) pourra accueillir des cadavres d’agneaux ou de bovins. Le Milan royal
préférant de plus petits morceaux, les cadavres de volailles, de lapins ainsi que les restes de
boucherie sont plus adaptés.

Les placettes d’alimentation prévues dans le cadre du plan national de restauration du Milan royal
ont pour principal intérêt d’inciter les oiseaux à rester l’hiver dans nos régions, beaucoup moins
risquées que l’Espagne pour le moment, comme ont déjà su le faire les suédois au début des années
1990 (CARTER, 2007). Il ne reste depuis quelques années que très peu d’oiseaux passant l’hiver en
Bourgogne, alors qu’on en comptait plus d’une centaine au début des années 1990, avec même des
suspicions de sédentarité pour certains individus. La dégradation des milieux naturels de nombreux
territoires et la disparition massive des déchets organiques accessibles aux oiseaux (fermeture de
nombreuses décharges sauvages ou communales, évolution des modes de gestions des derniers
centres de stockage de déchets, équarrissage devenu systématique) semblent depuis avoir rendu les

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conditions d’hivernage difficiles. Le nourrissage recréerait ainsi ponctuellement des conditions
davantage favorables aux oiseaux, comme cela a pu être le cas dans les années 1970-1990.

En période prénuptiale, les placettes d’alimentation peuvent présenter l’intérêt d’améliorer
localement la reproduction ou d’attirer des oiseaux migrateurs pour qu’ils se reproduisent avec les
oiseaux locaux. Enfin, le délai supplémentaire accordé par ces placettes laissera peut-être le temps à
cet oiseau opportuniste de mieux s’adapter aux conditions de vie qui ont pu brusquement évoluer
ces dernières années.

Les textes réglementaires qui évoquent les placettes d’alimentation prévoient des clauses précises
concernant la mise en place et l’utilisation de ces placettes. Les déchets carnés potentiellement
utilisables sont ainsi répartis en catégorie auxquelles correspondent des conditions d’utilisation
précises, de manière à éviter le moindre risque sanitaire. Chaque apport de nourriture doit être
consigné. Des clauses très rigoureuses conditionnent l’emplacement des placettes, en fonction du
réseau hydrologique ou de l’urbanisation. Des mesures sont également prévues pour éviter le
parasitage par les mammifères terrestres ou l’infiltration des jus résiduels. Un dossier est ensuite
fourni par l’initiateur du projet à la Direction Départementale des Services Vétérinaires (DDSV)
concernée, qui, après diverses consultations, fournit un avis au Préfet de Département. C’est à ce
dernier que revient la décision finale, qui se concrétise, si elle est positive, par un arrêté préfectoral.

Le choix des terrains est aussi dicté par les enjeux qu’ils représentent pour l’espèce, tout en
garantissant sa sécurité et sa quiétude. Les placettes d’alimentation ont été jusque là pour le Milan
royal directement inspirées de celles dédiées aux vautours. Ces structures présentent ainsi une
forme carrée, avec des côtés de 20 à 25 mètres clôturés. Le centre peut être constitué par une
plaque de béton, destinée à recevoir les déchets. De nouvelles formes de placettes sont
expérimentées : elles ont la forme de présentoirs perchés sur de hauts piquets. Elles présentent
l’avantage d’être beaucoup plus économiques, faciles à mettre en place et même maniables, tout en
garantissant, par leur hauteur, le non-parasitage par les mammifères terrestres. Leur taille serait en
tout cas suffisante pour les Milan royaux qui ne s’alimentent pas de gros cadavres et qui aiment
prélever en vol leur nourriture. Elles ne sont possibles que dans des terrains protégés.

Plusieurs placettes spécifiques au Milan royal ont été créées en France depuis le début du plan en
2003 : deux en Auvergne, une en Champagne-Ardenne, une en Midi-Pyrénées, une en Rhône-Alpes
et deux en Franche-Comté. Elles sont pour le moment toutes situées dans des décharges connues
pour régulièrement abriter des dortoirs de Milans royaux hivernants, à l’exception de celle de
Champagne-Ardenne, située sur un territoire de nidification. Deux placettes ont été installées en
septembre 2009 en Bourgogne. D’autres sont prévues dans d’autres régions et en Bourgogne. Une
dizaine d’années au moins seront nécessaires pour évaluer leur impact. Il s’agit donc de continuer le
suivi et, en parallèle, de consacrer beaucoup d’efforts à la communication et à la sensibilisation, pour
plus facilement faire accepter ces structures.

Il est important de rappeler que ces structures sont mises en place dans l’urgence pour lutter contre
l’accumulation de facteurs défavorables à l’espèce, en espérant à terme une meilleure conjoncture
qui les rendront alors obsolètes. Pour une conservation réellement ambitieuse de l’espèce, il s’agit
ainsi de travailler durablement en parallèle sur les grands facteurs considérés comme responsables
de ce déclin généralisé.

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La placette d'alimentation Milan royal de Sauvigny-le-Bois (89)
II.2 - La réalisation de la placette d’alimentation de Sauvigny-le-Bois
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L’EPOB s’est engagée depuis 2007 dans la coordination et l’application de la déclinaison
bourguignonne du plan national de restauration, avec les soutiens financiers du Conseil Régional de
Bourgogne, la DIREN Bourgogne et de l’Europe avec les fonds FEDER. Une convention nationale de
partenariat a été conclue entre la LPO et le groupe SITA-Suez pour différentes actions. L’action phare
de la collaboration SITA/LPO constitue en Bourgogne la création, l’entretien et l’approvisionnement
d’une placette d’alimentation Milan royal sur l’ISDND de Sauvigny-le-Bois (89 – Cf. figures 3 et 5). Ce
projet était par ailleurs déjà prévu et avancé avant que cette convention nationale ne soit établie,
puisqu’une convention de partenariat avait été signée le 30/10/07 entre la SITA Centre-Est, l’EPOB et
la LPO Yonne.

Les fonds n’étant attribuables qu’aux délégations LPO, la LPO Yonne a été pour cette action le relais
départemental de l’EPOB. Une convention a été signée entre ces deux associations (Cf. annexe 3).

Ce projet de placette d’alimentation à Sauvigny-le-Bois a été motivé par le fait qu’un dortoir de
Milans royaux hivernants est observé depuis plusieurs années autour de l’ISDND, alors que
l’hivernage de ces oiseaux est devenu rare en Bourgogne. Ce dortoir figure depuis ces dernières
années comme le plus important en nombre d’oiseaux et même parfois comme l’unique (Cf. figure 4)
en Bourgogne.

Cet hivernage est très largement conditionné par la présence de déchets organiques accessibles aux
Milans royaux sur cet ISDND. Compte tenu de l’évolution des pratiques de gestion des déchets, qui
voudrait notamment que les déchets organiques soient très rapidement éliminés, la stratégie de
conservation que nous souhaiterions mettre en place à travers l’installation d’une placette
d’alimentation est pertinente. Nous espérons qu’elle permettra à certains oiseaux d’éviter la
migration en Espagne, pays actuellement problématique au vu des destructions massives de rapaces
qui y sont recensées depuis quelques années.

Il est également intéressant de noter qu’un à deux couples pourraient nicher dans un secteur situé à
environ 10 Km de Sauvigny-le-Bois (Girolles, Annay la Côte). Le site est également situé à moins de 20
Km du secteur de Fain-les-Moutiers, connu pour avoir abrité un couple nicheur certain en 2007 et
2008.

L’arrêté préfectoral spécifique a été obtenu le 28/11/08 (Cf. annexe 2). La structure a été installée au
sein de l’ISDND de Sauvigny-le-Bois (89) en septembre 2009.
                                                   h

                                                                                                      8
La placette d'alimentation Milan royal de Sauvigny-le-Bois (89)
Figure 3 : Localisation de Sauvigny-le-Bois

                               Hivernage du Milan                                                    Hivernage du Milan
                               royal en janvier 2008                                                 royal en janvier 2009

Figure 4 : Localisation des dortoirs de Milans royaux recensés lors des comptages nationaux (janvier 2009 et 2008)

                                                                                                                     9
Figure 5 : La placette d’alimentation de Sauvigny-le-Bois

La placette d’alimentation a été entièrement construite en acier inoxydable, de manière à ce qu’elle
puisse résister durablement. Elle est constituée de deux pieds (H : 1.60m) soutenant une plaque
légèrement incurvée (L : 2m ; l : 1m). Au centre de cette plaque se trouve un trou avec un siphon. Il
est relié par un tuyau long d’une quarantaine de mètres qui débouche sur le réservoir à lixiviats de
l’ISDND. C’est sur ce portoir que sont déposés durant l’hiver et de manière hebdomadaire une
vingtaine de kg de produits carnés pour animaux.

La fédération EPOB s’est chargée des démarches administratives (montage et suivi du dossier
réglementaire adressé à la DSV 89, recherche d’un fournisseur de viande, contact des élus…) et
pratiques (recherche et achat du matériel, formation du personnel à la reconnaissance du Milan
royal..).

La placette d’alimentation a été mise en place en septembre 2009 par le personnel de l’ISDND. La
gestion quotidienne (approvisionnement en viande, entretien, suivi) est à la charge du personnel de
l’ISDND. Deux salariés du centre récupèrent donc de manière hebdomadaire les produits carnés chez
le fournisseur attitré, pour ensuite les déposer sur la placette d’alimentation. Les tickets-
caisse/factures font office de preuves d’origine et de qualité des produits. Ceux-ci étant achetés
comme « déchets pour animaux », ils ne sont par définition pas considérés comme sous-produits
animaux et donc soumis à la réglementation qui s’en rapporte (registres, convention fournisseur…).

Le supermarché Auchan d’Avallon est partenaire pour ce projet puisqu’il nous vend de manière
préférentielle des produits carnés pour animaux.

Un observatoire d’oiseaux pourrait être construit courant 2010 pour permettre aux visiteurs (grand
public, ornithologues, salariés…) d’observer les oiseaux attirés par la placette, sans les gêner. Des
                                                                                                  10
panneaux d’information (problématique de l’espèce, présentation des espèces d’oiseaux fréquentant
le site…) pourront être créés et apposés autour de l’observatoire. Ces panneaux sont normalement à
la charge de la LPO.

La placette étant éloignée de Talant, siège de l’EPOB, mais aussi d’Auxerre, siège de la LPO Yonne,
nous nous appuierons essentiellement pour le suivi sur les ornithologues bénévoles qui habitent
dans le secteur de Sauvigny-le-Bois. Certains salariés du centre ont également été formés à la
reconnaissance du Milan royal, de manière à ce qu’ils puissent participer au suivi lors de leurs
passages quotidiens au centre. Il n’est pour le moment pas envisagé d’installer de piège
photographique. Au moment de la rédaction de ce rapport, il est trop tôt pour évaluer la
fréquentation et l’impact de cette placette. Une dizaine d’années sera pour cela nécessaire.

II.3 – Détails financiers de l’opération
    •   Investissement pour ce projet dans le cadre de la convention (Cf. annexes 1)

-607,57 euros Prométal
-145,91 euros TEE
-187,00 euros Au Vieux Campeur
-74,35 euros Weldom
-20,37 euros à Carrefour
Soit un total de 1035,20 euros, pour une subvention accordée de 1000 euros.

     • Estimation de l’investissement SITA-Suez « hors convention » pour ce projet
-1 aller-retour hebdomadaire entre Sauvigny-le-Bois et Avallon par semaine pendant 5 mois environ,
soit 25 semaines environ : 120 euros 1 annuels environ de frais kilométriques ;
-2 heures pour le transport, le nettoyage de la placette et le dépôt des produits carnés par semaine
durant 25 semaines maximum : 1000 euros 2 environ ;
-25 achats de lots de produits carnés hebdomadaires estimés à 12 euros environ : 300 euros annuels
environ.
Soit un total estimé à environ 1500 euros annuel.

- Projet de construction d’un observatoire et de barrières : de 4000 à 5000 euros

    •    Estimation de l’investissement EPOB « hors convention » pour ce projet (2007 à
         aujourd’hui)
Depuis 2007 :
- 20 jours à 115 euros 3 pour la gestion administrative et pratique du projet : 2300 euros environ ;
- 10 allers-retours à 60 euros 4 par an : 600 euros environ
A partir de 2009 :
- 3 jours par an pour des animations diverses : 345 euros environ ;
- 4 jours par an pour le suivi des populations nicheuses et surtout hivernantes autour de Sauvigny-le-
Bois: 460 euros environ par an ;
- 7 Allers-retours à 60 euros par an : 420 euros environ de frais kilométriques.
Soit un total de 2900 euros 5 déjà consommés et un équivalent d’environ 1300 euros annuels 6.

1
  Coût kilométrique SITA-Suez estimé à 0.20 euros environ – Un aller-retour représente 24 Km
2
  Coût horaire SITA-Suez moyen estimé à 20 euros
3
  Coût journalier 2010 – Coût intégré dans le programme régional de restauration du Milan royal
4
  Coût moyen calculé à partir du taux kilométrique 2010 et du coût estimé pour les frais d’autoroute
5
  Coût intégré dans le programme régional de restauration du Milan royal
6
  Coût intégré dans le programme régional de restauration du Milan royal
                                                                                                       11
II.4 – Communication et actions annexes

                                          12
Signature de la convention SITA-Suez/LPO Yonne/EPOB pour la placette d’alimentation et visite sur
                                      le terrain (30/10/07)

        Participation à deux journées portes-ouvertes de l’ISDND (28/06/08 et 12/09/09).

                     2 animations pour des classes de collégiens (11/09/09)
        1 formation du personnel (fin 2007) ; Une prochaine formation est prévue fin 2009

       Comptage des dortoirs de Milans royaux dans le cadre du comptage annuel national

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Bibliographie

•   CARTER, I. 2007. The Red Kite, Ed. Arlequin Press, 245 p.
•   LPO Mission FIR. 2005. Placettes d’alimentation pour nécrophages, cahier technique
•   LPO PACA. 2007. Pastoralisme et vautours : une association écologique et ancestrale, Faune
    & Nature n°45, 80 p.
•   LPO, 2008. Cahier technique Milan royal
•   MAURICE, T., STRENNA, L. 2008. Le Milan royal en Bourgogne : historique, enjeux, actions et
    perspectives en faveur de l’espèce, revue scientifique Bourgogne-Nature, 110 : 56-79
•   YEATMAN, L. 1976. Atlas des oiseaux nicheurs de France de 1970 à 1975, Société
    Ornithologique de France, 274 p.
•   http://milan-royal.lpo.fr/

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Annexe 1 : Factures acquittées associées à l’action « placette
     d’alimentation Milan royal de Sauvigny-le-Bois »

                                                                 15
16
17
18
Annexe 2 : Arrêté préfectoral concernant la « placette
d’alimentation Milan royal de Sauvigny-le-Bois »

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20
21
22
Annexe 3 : Convention SITA-Suez / LPO Yonne / EPOB pour le
projet de « placette d’alimentation Milan royal de Sauvigny-le-
                            Bois »

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24
Annexe 3 : Convention de partenariat LPO Yonne / EPOB

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