Émergence de l'hydrologie urbaine, le poids de la demande sociale The weight of social constraint in the development of urban hydrology Michel ...
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Colloque International OH2 « Origines et Histoire de l’Hydrologie », Dijon, 9-11 mai 2001 International Symposium OH2 ‘Origins and History of Hydrology’, Dijon, May, 9-11, 2001 Émergence de l’hydrologie urbaine, le poids de la demande sociale The weight of social constraint in the development of urban hydrology Michel DESBORDES Université Montpellier 2, CCO56 - 34095 Montpellier cedex 5 (France) michel.desbordes@isim.univ-montp2.fr Résumé C’est en 1997 qu’a été publié, en France, la première « encyclopédie » de l’Hydrologie urbaine, attestant ainsi d’une certaine maturité de cette discipline scientifique et technique. Branche spécifique de l’Hydrologie générale, dans laquelle elle se distingue par les petites échelles de temps et d’espace auxquelles sont étudiés les mécanismes hydrologiques, et par le caractère artificiel des milieux dans lesquels ils se manifestent, elle est avant tout née d’une demande sociale souhaitant une plus grande maîtrise des écoulements d’eaux urbaines. On peut ainsi, schématiquement distinguer trois périodes dans l’évolution historique de la discipline, avec, pour chaque période, des sollicitations d’« aval » ayant fortement orienté les recherches à son sujet. Du milieu du XIXe siècle au milieu du XXe, la préoccupation essentielle a concerné la protection de la santé publique, d’où le nom d’« assainissement » donné au volet technique de la discipline. Durant cette période, les éléments scientifiques relatifs au cycle de l’eau et utilisés dans la conception des ouvrages ont été très modestes. Ces ouvrages n’en n’ont pas moins fortement structuré l’espace urbain. Avec l’explosion de l’urbanisation, à la fin des années 1950, ils ont donné lieu à de nouvelles demandes visant à mieux maîtriser les ruissellements pluviaux urbains. Cette période « hydraulique » a duré une trentaine d’années. L’importance de la demande sociale, durant cette période, a engendré la naissance de groupes de recherche qui, sans se couper d’elle, ont commencé des réflexions plus indépendantes concernant les relations entre le cycle de l’eau et l’urbanisation. Le premier colloque international entièrement consacré à la discipline eut lieu à l’Université de Southampton en 1978. Aujourd’hui, et depuis la fin des années 1970, l’Hydrologie urbaine procède d’une approche plus intégrée du cycle de l’eau en milieu urbain. Aux aspects « quantitatifs » traditionnels des flux et volumes d’eau mis en jeu est désormais adjoint un volet « qualitatif » relatif aux impacts de l’urbanisation sur les milieux hydriques récepteurs. Si certains programmes de recherche sont encore suscités par l’aval, de nombreux thèmes ont un caractère plus prospectif et s’intègrent dans les réflexions scientifiques dont l’Hydrologie générale fait l’objet. Plus encore, les résultats de certaines recherches interpellent la demande sociale et contribuent à sa formulation. 1 © Université de Bourgogne
Colloque International OH2 « Origines et Histoire de l’Hydrologie », Dijon, 9-11 mai 2001 International Symposium OH2 ‘Origins and History of Hydrology’, Dijon, May, 9-11, 2001 Abstract In 1997, the first French Encyclopaedia in Urban Hydrology (HU) was published. UH could be so considered as well established by now from a scientific and technical point of view. While considered today as a part of General Hydrology, it has been first imposed by engineering purposes regarding a better understanding and control of urban waters. Three stages can be roughly pointed out when looking at its historical development. For each stage, social constraints have strongly influenced research topics dealing with the urban water cycle. From the middle of the XIXth century to the middle of the XXth one, the main social constraints were related to public health protection and improvement, 'Sanitary engineering' being so the first name of UH. During that stage, the hydrological scientific elements used when designing sewer systems were quite weak. Sewer networks however have strongly structured the urban space for a long time. With the very fast increase of urbanization at the end of the 1950's these networks has generated new social constraints mainly dealing with urban runoff control. That 'hydraulic' stage has lasted during about thirty years. Research groups were born during that period. While closely connected to the 'downstream' social demand, they also begun to develop more independant research topics in UH. The first international symposium entirely devoted to UH was held at the Southampton's University (UK) in 1978. Today, and since the end of the 1970's, UH is concerned with an 'integrated' approach of the urban water cycle. New research topics related to urban water quality and impacts on receiving water bodies has been added to the classical ones dealing with quantitative aspects. If some research programs are still under 'downstream' social control, many of them are more prospective ones and connected to the scientific thoughts which are now conducted in the domain of General Hydrology. Moreover, some new research results may attract the attention of social actors bringing them to the formulation of a new social demand. *** L’Hydrologie Urbaine est une discipline scientifique et technique traitant de l’étude et de la maîtrise du cycle de l’eau en milieu urbanisé. Il s’agit d’une branche particulière de l’Hydrologie, conséquence des dimensions et du caractère artificiel des milieux dans lesquels se manifestent les phénomènes hydrologiques. Initialement discipline technique, née de la « demande sociale », en raison des nuisances réciproques entre l’eau et l’urbanisation, elle s’est progressivement structurée, dans la seconde moitié du XXe siècle, en discipline scientifique, ses axes de recherche devançant souvent les attentes de la demande sociale. Elle a désormais atteint le statut d’une discipline scientifique à part entière, s’appuyant sur des associations nationales et internationales de chercheurs et de techniciens, et disposant de revues scientifiques et techniques spécifiques. En France, elle a ainsi récemment fait l’objet de la publication d’une Encyclopédie (EURYDICE 92, 1997). 1. Le mouvement hygiéniste et l’assainissement des agglomérations Si l’on retrouve des vestiges de systèmes d’évacuation des eaux usées urbaines dans certaines cités de l’Antiquité, c’est principalement au cours du XVIIIe 2 © Université de Bourgogne
Colloque International OH2 « Origines et Histoire de l’Hydrologie », Dijon, 9-11 mai 2001 International Symposium OH2 ‘Origins and History of Hydrology’, Dijon, May, 9-11, 2001 siècle que l’on soupçonne le caractère nocif pour la santé humaine des eaux « stagnantes ». Avec la croissance rapide de l’urbanisation, accompagnant la « révolution industrielle », durant la seconde moitié du XIXe siècle, fut ainsi déclarée la chasse aux eaux stagnantes (Guillerme, 1984). Le mouvement hygiéniste, préconisant l’analogie entre la circulation de l’eau en ville et celle du sang dans le corps humain, fut à l’origine de la technique de suppression de ces eaux et de l’assainissement des agglomérations. Aux réseaux d’eau potable, délivrant une eau saine (artères), furent adjoints des réseaux d’égouts souterrains (veines) chargés d’évacuer, le plus rapidement possible, sans stagnation, loin de leurs lieux de production, les eaux polluées de toutes natures, dangereuses pour la santé publique. Ces eaux comprenaient, outre les eaux usées domestiques et industrielles, les eaux de ruissellement des surfaces urbaines. En France, l’application de cette doctrine donna naissance, en 1894 à un décret de la Ville de Paris qui consacrait la technique des réseaux « unitaires ». Le modèle parisien du « tout à l’égout » fut à l’origine de la loi du même nom, et exporté en « province », voire « outre-mer », les Ingénieurs des « Corps » techniques de l’État jouant un rôle essentiel dans sa diffusion (Dupuy et Knaebel, 1982). Le concept hygiéniste de l’assainissement et sa manifestation technique, le réseau unitaire, furent initialement plus imposés par les pouvoirs centraux et leurs administrations techniques que suscités par la demande sociale. La naissance de l’assainissement des agglomérations fut, en effet, à l’origine de débats passionnés, par les contraintes économiques et sociales qu’elle faisait naître, mais aussi par les conséquences environnementales désastreuses des premières réalisations, déversant massivement, sans traitement, les eaux usées urbaines dans les milieux récepteurs qui s’en trouvaient visiblement pollués. Ainsi, en 1888, à la mort de Durand-Claye, l’un des plus fervents défenseurs du tout-à- l’égout, le « Petit Journal » écrivait-il, en guise d’oraison funèbre : « Durand-Claye, l’ingénieur promoteur du « tout-à-l’égout-et-à-la-Seine » est mort. On ne peut donc pas demander qu’on le fusille, mais franchement, aux jours sombres des révolutions, la colère populaire a lynché des hommes qui n’étaient que de petits criminels à côté de ceux qui ont fait à Paris une semblable honte (sic)… » Si le concept hygiéniste de l’assainissement supposait l’évacuation des ruissellements pluviaux par les égouts unitaires souterrains, les connaissances hydrologiques au XIXe siècle, et notamment les observations pluviométriques, étaient très réduites. En France, par exemple, la première série pluviométrique continue, autorisant l’estimation d’intensités moyennes sur de courtes durées, utiles pour l’étude des phénomènes hydrologiques urbains, débuta en 1873 avec l’installation d’un pluviographe à l’observatoire de Paris-Montsouris. La réalisation des ouvrages d’assainissement des agglomérations résulta donc plus de l’audace d’Ingénieurs en Génie Civil que d’une connaissance affirmée des mécanismes hydrologiques en milieu urbain. Certes, quelques ingénieurs, comme le Suisse Bürkli-Ziegler (1880), l’Américain Kuilching (1889), ou l’Anglais Lloyd- Davis (1906), appliquèrent aux bassins-versants urbains les bases naissantes de 3 © Université de Bourgogne
Colloque International OH2 « Origines et Histoire de l’Hydrologie », Dijon, 9-11 mai 2001 International Symposium OH2 ‘Origins and History of Hydrology’, Dijon, May, 9-11, 2001 l’hydrologie scientifique pour l’évaluation des apports pluviaux aux réseaux d’égouts. Le concept du « temps de concentration », associé à la « formule rationnelle », trouva dans ces applications une utilité toujours d’actualité. En France, Belgrand, chargé par le Préfet Haussman de la réalisation de l’assainissement de Paris, proposa en 1857 de retenir un débit spécifique d’eau pluviale de quarante-deux litres par seconde par hectare, sur la base des travaux de Dupuit, son prédécesseur à la ville de Paris (Belgrand, 1857-1887). L’autorité scientifique de Belgrand et le centralisme technique français consacrèrent cette valeur synthétique pour des décennies, masquant totalement la complexité des mécanismes hydrologiques urbains. Au demeurant, la réalisation d’égouts « visitables » conduisit généralement à adopter des dimensions d’ouvrages qui n’étaient plus dictées par les seules considérations de capacité d’évacuation, assurant ainsi une certaine sécurité face à l’accroissement à venir de l’urbanisation. Pendant la première moitié du XXe siècle, la « collectivisation » de l’assainissement se poursuivit, imposée par voie de lois, décrets et autres « circulaires » dont, pour la France, la fameuse Circulaire Générale 1 333, de 1949, véritable « bible » des projeteurs de réseaux d’assainissement. Certes, la technique de l’assainissement connut, durant cette période, quelques évolutions, en particulier en matière de traitement des effluents urbains avant rejet dans les milieux récepteurs. De même, l’hypothèse d’un moindre danger pour la santé publique des eaux de ruissellement pluvial, après la disparition de la traction hippomobile, conduisit-elle à proposer la solution du réseau « séparatif » supposé présenter de nombreux avantages économiques et techniques. Au demeurant, l’évacuation gravitaire rapide et souterraine par réseau, héritage de la doctrine hygiéniste, restait toujours de mise. Les éléments hydrologiques nécessaires au calcul des ouvrages restaient, quant à eux, très sommaires. En France, c’est en 1930 que Koch proposa de retenir les hypothèses de la formule rationnelle pour le calcul des apports pluviaux des bassins urbanisés. Par la suite, les travaux de Caquot (Caquot, 1941) furent à l’origine de « la » formule de calcul des débits de pointe de ruissellement urbain de la fameuse Circulaire Générale 1 333. Cette formule, très synthétique, masquait totalement les hypothèses de son élaboration, et, bien qu’incorporant initialement les données pluviométriques de la station de Paris-Montsouris, fut appliquée à l’ensemble du territoire de la République. 2. L’urbanisation et l’hydrologie urbaine Dans le milieu des années 1950, les pays industrialisés ont dû faire face à une véritable explosion de leur démographie urbaine, tirant ses origines de la révolution des modes de production agricole et du développement rapide de l’industrie. Face à des taux de croissance des populations urbaines de l’ordre de 4 © Université de Bourgogne
Colloque International OH2 « Origines et Histoire de l’Hydrologie », Dijon, 9-11 mai 2001 International Symposium OH2 ‘Origins and History of Hydrology’, Dijon, May, 9-11, 2001 2 % par an, en moyenne, en France, dépassant localement 5 %, l’urgence de bâtir limita généralement l’étude des incidences de l’urbanisation sur le cycle de l’eau. L’accroissement des espaces urbanisés fut rapide, accentué par la place prise par la voiture individuelle, manifestation tangible de la « consommation ». Voiries urbaines, périphériques, rocades, pénétrantes et autres aires de stationnement renforcèrent l’imperméabilisation des sols, modifiant profondément l’hydrologie des espaces urbanisés. À la fin des années 1960, les conséquences de l’urbanisation sur le cycle de l’eau étaient visibles dans la majorité des agglomérations : inondations fréquentes des points bas, défaillances des systèmes de transports et de traitement, pollution des milieux récepteurs… Le début des « trente glorieuses » était plus que difficile en matière de relation entre la ville et l’eau ! La situation devenue localement insupportable aboutit à l’interpellation des ingénieurs et des chercheurs quant aux solutions permettant de réduire les « nuisances » constatées. Le rôle des eaux pluviales dans l’assainissement des agglomérations apparaissait désormais primordial, et semblait mal s’accommoder des solutions techniques nées sous la poussée du mouvement hygiéniste et développées jusqu’ici. Devant l’ampleur des problèmes, d’importants programmes de recherche furent mis en place dans la majorité des pays industrialisées, destinés à une meilleure compréhension des relations entre l’urbanisation et le cycle de l’eau. Si, dans un premier temps, les recherches furent souvent entreprises par des ingénieurs, avec le soutien d’association professionnelles (Hicks, 1944 ; Izzard, 1946 ; Watkins, 1959 ; Tholin et Keifer, 1963), les chercheurs « académiques » s’investirent dans les programmes au début des années 70. Leurs habitudes de confrontations nationale et internationale des résultats de leurs recherches fut à l’origine de la structuration scientifique de l’Hydrologie Urbaine. Le programme le plus étendu et le mieux coordonné fut celui mis en place en 1967 par l’American Society of Civil Engineers (ASCE, 1968). Son Directeur, le Professeur Murray Mc Pherson, en favorisant le rapprochement mondial de groupes de recherche, souvent isolés dans leurs propres pays, fut, sans conteste, l’un des artisans de la structuration scientifique de l’Hydrologie Urbaine. En France, un premier programme expérimental fut lancé par la Direction de l’Aménagement Foncier et de l’Urbanisme, en 1968 (Affholder, 1970) et fut le point de départ des recherches françaises en Hydrologie Urbaine. Durant les années 1970 et 1980, les recherches mondiales furent, pour l’essentiel, consacrées à l’estimation des apports d’eau pluviale des unités hydrologiques urbaines et au développement d’ouvrages destinés à mieux maîtriser ces apports. Ces recherches répondaient directement à la demande sociale confrontée aux nuisances résultant des défaillances de systèmes d’assainissement manquant de souplesse pour s’adapter à la croissance rapide de 5 © Université de Bourgogne
Colloque International OH2 « Origines et Histoire de l’Hydrologie », Dijon, 9-11 mai 2001 International Symposium OH2 ‘Origins and History of Hydrology’, Dijon, May, 9-11, 2001 l’urbanisation. Elles aboutirent à la conclusion qu’une plus grande maîtrise des ruissellements pluviaux urbains nécessitait le ralentissement de ces derniers dans leurs transferts vers les milieux récepteurs (Desbordes, 1974). Ce concept « hydraulique » de l’assainissement des agglomérations suscita la création d’ouvrages de stockage : les bassins de retenue des eaux pluviales. La remise en scène de l’eau à la surface des villes s’opposait au concept hygiéniste initial. En France, la réalisation de ce type de structure ne manqua d’ailleurs pas de soulever des objections de la part du Conseil Supérieur d’Hygiène, objections tempérées par l’urgence de résoudre les problèmes posés, dans des conditions économiquement acceptables. L’ouverture autorisée par les bassins de retenue fut à l’origine de tout un ensemble de solutions de stockage et d’infiltration des eaux pluviales. Appelées, initialement, techniques « alternatives », en cela qu’elles constituaient une alternative aux réseaux d’égout, elles furent plus tard qualifiées de techniques « compensatoires », dans la mesure où elles visaient à compenser les effets de l’urbanisation sur le cycle de l’eau. L’intégration de ces ouvrages dans le tissu urbain contribua ainsi à transformer l’assainissement des agglomérations, d’une technique d’infrastructure urbaine relevant essentiellement du Génie Civil, en une méthode d’aménagement de l’espace, impliquant des collaborations plus étroites entre les urbanistes « faiseurs de villes », les architectes et les ingénieurs de l’assainissement. Cependant, si dans les extensions urbaines, les techniques alternatives ou compensatoires connurent des initiatives intéressantes et de nombreux développements (elles se comptent aujourd’hui par milliers en France), l’adaptation des ouvrages existants en matière de confort et de sécurité, entraîna de multiples recherches scientifiques et techniques. Celles consacrées à la gestion en temps réel des systèmes d’assainissement et qui se développent encore aujourd’hui, élèvent l’assainissement au niveau des procédés industriels les plus complexes. La mise en œuvre de la gestion, en temps réel, a donné lieu à des recherches spécifiques finalisées en métrologie et régulation. Le département de la Seine-Saint-Denis a eu, dans ce domaine, valeur d’exemple, au niveau mondial (Bachoc, 1984). De grandes villes comme Bordeaux, Lyon, Nancy ou Marseille procèdent toujours au développement de la gestion en temps réel de leurs systèmes d’assainissement. 3. L’hydrologie urbaine, discipline scientifique Au début des années 1970, le professeur Mc Pherson, réalisant un inventaire mondial des chercheurs en Hydrologie Urbaine pour le compte de la Fondation Nationale pour la Science (USA), dans le cadre général du programme de l’ASCE évoqué ci-dessus, fusionna cet inventaire avec les activités du groupe de l’UNESCO portant sur les effets de l’urbanisation sur le cycle de l’eau, activités 6 © Université de Bourgogne
Colloque International OH2 « Origines et Histoire de l’Hydrologie », Dijon, 9-11 mai 2001 International Symposium OH2 ‘Origins and History of Hydrology’, Dijon, May, 9-11, 2001 décidées à la faveur de la décennie hydrologique internationale (1964-1974). Un premier séminaire international « institutionnel » eut ainsi lieu à Varsovie en 1973 (ASCE, 1974 ; UNESCO, 1974). Parallèlement aux activités de l’UNESCO et de l’ASCE, l’Université de Southampton organisa, en 1978, la première Conférence Internationale entièrement consacrée à l’Hydrologie Urbaine (Helliwell, 1978). Elle fut suivie d’une seconde, en 1981, à l’Université d’Illinois à Urbana (USA) (Yen, 1982), à l’issue de laquelle fut créé un Comité Joint d’Hydrologie Urbaine commun à l’Association Internationale de Recherches Hydraulique (AIRH/IAHR) et à l’Association Internationale de l’Eau (AIE/IWA). Outre la mise en relation des chercheurs en Hydrologie Urbaine et l’animation de groupes thématiques spécifiques, le Comité fut chargé d’organiser tous les trois ans une Conférence Internationale. Depuis cette date, les objectifs ont été tenus. Ces conférences internationales, relayées par de nombreuses manifestations nationales soutenues par des sociétés savantes, des Associations professionnelles, des organismes de recherche, ont conduit en une vingtaine d’années à la structuration scientifique de l’Hydrologie Urbaine, grâce aux confrontations des résultats des recherches auxquelles elles ont donné lieu. Le pilotage des recherches par l’aval, qui avait été à l’origine de la naissance de la discipline, devint de moins en moins systématiques, des chercheurs de plus en plus nombreux développant leurs propres thèmes de recherche. Au nombre de ces thèmes, l’un des plus significatifs par son ampleur a concerné, et concerne toujours, les impacts environnementaux des rejets pluviaux urbains (Torno et al., 1986). Ces recherches novatrices mettant en évidence le caractère nocif pour les milieux récepteurs de ces rejets ont interpellé la demande sociale, qui, en retour, a suscité directives et lois visant à mieux les contrôler (Directive européenne de 1991 sur les eaux résiduaires urbaines, Loi française sur l’eau de 1992…). Aujourd’hui, l’Hydrologie Urbaine est une discipline scientifique et technique à part entière avec ses recherches à caractère « fondamental » sur les relations entre l’urbanisation et le cycle de l’eau, et ses recherches à caractère « finalisé » destinées à promouvoir des techniques d’aménagement de l’espace s’inscrivant dans un concept de développement durable, prônant une gestion intégrée des relations entre la ville et l’eau. Ces techniques visent désormais à protéger les agglomérations et leurs habitants contre les nuisances du cycle de l’eau, et à protéger l’environnement contre les agressions résultant de l’urbanisation et des activités urbaines. 7 © Université de Bourgogne
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