Août 2018 - Association québécoise de la garde ...

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L’Association québécoise de la garde scolaire

Description de l’organisme
L’Association québécoise de la garde scolaire est un organisme sans but lucratif qui travaille à faire
reconnaître le service de garde en milieu scolaire comme un des acteurs clés de la réussite éducative de
l’élève. Elle détient plus de 30 ans d’expertise en matière de garde scolaire et est présente sur
l’ensemble du territoire québécois. Elle peut rejoindre, par ses actions et programmes, l’ensemble du
personnel éducateur, soit près de 12 000 personnes œuvrant auprès de 300 000 élèves.

Vision
L’Association travaille à faire reconnaître le service de garde en milieu scolaire comme un des acteurs
clés de la réussite éducative de l’élève.

Mission
Soutenir le développement des services de garde en milieu scolaire du Québec en faisant la promotion
de leur rôle complémentaire à la mission de l’école, en représentant leurs intérêts collectifs et en
favorisant le développement des compétences du personnel.

Valeurs
L’Association est une organisation qui fonde sa raison d’être et son action sur les valeurs de collaboration,
de solidarité et d’équité. L’approche se veut accueillante, ouverte et respectueuse des différences.
Cette manière se caractérise également par une expertise démontrée et une connaissance approfondie
des enjeux et des besoins du milieu.

L’Association appuie la garde scolaire et son personnel dans ses efforts à offrir un meilleur encadrement
aux élèves en dehors des heures de classe. La volonté, toujours plus grande, de l’Association de
contribuer au développement de compétences professionnelles est au cœur de sa planification
stratégique 2015-2020. Pour faire de la garde scolaire un partenaire clé de la réussite éducative des
élèves, l’Association s’est engagée à mettre sur pied une offre de formation répondant à cet objectif et
à accompagner et outiller le personnel dans cette mission, dans une optique où la garde scolaire est
considérée comme un espace complémentaire à l’enseignement et où les apprentissages peuvent être
consolidés.
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Résumé
Écollation est un projet pilote d’une durée de trois ans (2017-2020) qui s’articule autour de la distribution
de collation de fruits et de légumes aux jeunes fréquentant des écoles de milieux défavorisés, incluant
les élèves de la maternelle 4 ans. Il vise la réduction des inégalités sociales de santé, dans une
perspective de promotion de la saine alimentation et de développement durable. L’Association
québécoise de la garde scolaire est mandatée pour réaliser ce projet, en collaboration avec les membres
de la Table québécoise sur la saine alimentation (ministères et organismes impliqués).

Le projet s’inscrit dans le cadre de la Politique gouvernementale de prévention en santé qui prévoit
l’amélioration des conditions de vie qui favorisent la santé, notamment en favorisant l’accès à une saine
alimentation, et ce, particulièrement dans les communautés défavorisées ou isolées géographiquement.

La Politique prévoit également l’amélioration du développement des capacités des personnes dès leur
plus jeune âge. Cette orientation inclut l’objectif d’améliorer, entre autres, l’acquisition et le
renforcement de compétences permettant d’effectuer des choix éclairés en matière de santé et
d’alimentation chez les jeunes d’âge scolaire.

Dans le cadre du projet, la distribution de collations de fruits et de légumes permettra de réduire les
inégalités sociales de santé. En travaillant à la fois sur l’accès aux fruits et aux légumes chez les jeunes
issus de milieux défavorisés et leur acceptabilité, le projet pourra avoir un effet sur la consommation
d’aliments sains, soit les fruits et les légumes. En vue de promouvoir la saine alimentation, dans un
horizon rapproché et à plus long terme, le projet vise à renforcer les compétences alimentaires et
culinaires des jeunes et à leur permettre de se découvrir comme mangeur. L’acquisition et le
renforcement des compétences pourra avoir un effet sur le développement de la confiance en soi. En
impliquant les jeunes dans le projet, que ce soit par la préparation de collations ou leur distribution,
cela pourra leur permettre de développer un plus grand sentiment d’appartenance. À terme, ce qui est
visé est l’amélioration de la capacité des jeunes à faire de meilleurs de choix pour leur santé.

Le projet Écollation entend répondre aux critères de développement durable. Sa principale cible d’action
est de miser sur des collations de fruits et de légumes, les aliments les plus gaspillés du système
alimentaire, afin de réduire le gaspillage d’aliments sains. En plus, en impliquant plusieurs acteurs de la
société touchés de près ou de loin par l’ensemble de la problématique à laquelle s’adresse le projet, ce
dernier entend les mettre en relation afin de développer des partenariats durables pour favoriser
l’autonomie des milieux. De plus, le projet Écollation travaillera de manière à minimiser l’impact de sa
mise en œuvre et à contribuer à un avenir durable pour tous.

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Le projet pilote
Description du contexte général
Le taux d’insécurité alimentaire au Québec est préoccupant. Ce sont 8,1 % des ménages qui vivent de
l’insécurité alimentaire. Plus d’un enfant sur 10 vit dans un ménage en situation d’insécurité
alimentaire1. L’insécurité alimentaire se définit par un accès inadéquat ou incertain à l’alimentation en
raison d'un manque de ressources financières. Cela peut aller de la peur de manquer de nourriture à la
privation de nourriture une journée entière en l'absence d'un revenu suffisant pour se nourrir2. Par
ailleurs, le recours aux banques alimentaires s’est accru pour la troisième année consécutive au Québec.
En mars 2015, 163 152 personnes ont reçu des denrées d’une banque alimentaire et 36,4 % de ces
personnes sont des jeunes3. Ajoutons à ces statistiques les familles qui n’osent pas fréquenter les banques
alimentaires de peur du jugement et d’une impression d’atteinte à leur dignité4.

L’insécurité alimentaire affecte particulièrement les populations vivant dans des milieux défavorisés1.
Des mesures agissant sur les déterminants de pauvreté et de la précarité financière apparaissent donc
fondamentales. D’autres mesures doivent toutefois être mises en place pour atténuer les nombreuses
conséquences de l’insécurité alimentaire, tant sur les plans psychologique, physique que social, que
vivent les personnes qui en souffrent.

Chez les jeunes, l’insécurité alimentaire a notamment comme conséquences de diminuer leur niveau de
concentration, de développer des problèmes comportementaux et émotionnels et de nuire à leurs
résultats scolaires5. Les adolescents en situation d’insécurité alimentaire sont également plus à risque
de souffrir de dépression, de troubles anxieux et de pensées suicidaires5. L’insécurité alimentaire
perturbe les habitudes alimentaires. On remarque d’ailleurs que l’alimentation des personnes qui
souffrent d’insécurité alimentaire est moins variée et que les aliments de haute valeur nutritive, tels
que les fruits et les légumes, sont moins consommés5. Cela est préoccupant lorsqu’on sait que la
consommation de fruits et de légumes est un indicateur fiable de la qualité de l’alimentation et qu’une
alimentation de qualité moindre augmente le risque de développer des déficiences nutritionnelles et des
problèmes de santé, exacerbant ainsi les inégalités sociales de santé6. Près du tiers des jeunes de 9 à 13
ans vivant dans des milieux moyennement à très défavorisés consomment moins que le nombre minimal
de portions de fruits et légumes recommandé. On note également que plus d’un de ces jeunes sur 10 ne
déjeune pas avant d’aller à l’école. Ils sont significativement moins nombreux que ceux vivant dans un
contexte favorisé7.

Différents facteurs peuvent expliquer une faible consommation de fruits et légumes chez les jeunes
vivant en contexte d’insécurité alimentaire. À titre d’exemple, les fruits et les légumes sont plus
dispendieux pour les calories qu’ils apportent que les aliments à densité énergétique plus élevée, mais
de moindre qualité nutritionnelle. Ces aliments de moindre qualité nutritionnelle sont généralement
vendus à plus faible coût, et donc plus accessibles aux populations disposant d’un plus faible revenu.

En contrepartie, les fruits et légumes sont les aliments les plus gaspillés dans le système alimentaire. Un
aliment est dit gaspillé lorsqu’il est jeté alors qu’il est encore bon pour la consommation. Certes, il s’agit
d’aliments très périssables, ce qui présente des défis associés à leur distribution (incluant l’emballage,
le transport et l’entreposage)8. Les producteurs, transformateurs et distributeurs pourraient optimiser
certaines pratiques afin d’éviter les pertes. D’autre part, des mesures de politiques publiques peuvent
également contribuer à réduire le gaspillage à la source9. Les fruits et légumes potentiellement gaspillés
constituent une source d’approvisionnement non négligeable. Leur redistribution aurait de nombreux
bénéfices écologiques et économiques tout en favorisant une plus grande équité envers les jeunes d’âge
scolaire vulnérables au plan de l’alimentation8,9.

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Les écoles sont un lieu privilégié pour soutenir les jeunes vivant de l’insécurité alimentaire. En effet, les
deux tiers des jeunes du primaire et plus des trois quarts de ceux du secondaire restent dîner à l’école
et consomment des collations durant la journée7. À cet effet, soulignons que les collations peuvent
représenter une part non négligeable de l’apport nutritionnel d’un jeune. Les collations constituent donc
une occasion alimentaire à valoriser pour réduire l’insécurité alimentaire chez les jeunes. Au Québec,
une collation sur quatre consommée par les jeunes d’âge primaire est composée d’aliments de faible
valeur nutritive, alors qu’il s’agit d’une collation sur deux chez ceux du secondaire10.

L’école est un lieu d’apprentissage qui favorise le développement d’attitudes et d’habiletés personnelles
des jeunes en leur permettant d’utiliser les ressources présentes dans leurs milieux de vie, notamment
en termes de saine alimentation11. Par exemple, on peut développer leur capacité d’exercer un jugement
critique, de résister aux pressions sociales négatives, de s’impliquer dans la création d’environnements
favorables et de s’associer à des pairs positifs.

Reconnaissant tout le potentiel qu’offre ce milieu de vie pour l’alimentation des jeunes, différents
acteurs sont déjà mobilisés dans la promotion de la saine alimentation. Par exemple, les écoles sont
activement engagées depuis 2006 à améliorer l’offre alimentaire en cohérence avec la Politique-cadre
pour une saine alimentation et un mode de vie physiquement actif, « Pour un virage santé à l’école » du
ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur12. On compte également différentes activités
éducatives en lien avec la saine alimentation qui visent le développement de l’autonomie alimentaire
chez les jeunes.

Certaines commissions scolaires offrent des mesures d’aide alimentaire en collaboration avec des
organismes communautaires. Par exemple, 45 % des écoles primaires de la Montérégie sont impliquées
dans des initiatives de soutien alimentaire et 16 % offrent quotidiennement des aliments ou des repas à
faible coût ou gratuits, dont 4 % sous forme de collation quotidienne13. En Estrie, ce sont 18 % des écoles
primaires et 48 % des écoles secondaires qui disposent de mesures de soutien alimentaire. Ces mesures
sont généralement offertes dans les écoles situées en milieux défavorisés et visent à offrir des aliments
nutritifs aux élèves, peu importe leur capacité à payer14.

En utilisant les aliments initialement gaspillés pour faciliter l’accès à des aliments sains pour les jeunes
vivant de l’insécurité alimentaire, le gouvernement du Québec pourrait agir de front sur deux
problématiques sociétales : l’insécurité alimentaire et le gaspillage alimentaire. Mentionnons toutefois
que l’efficacité d’une mesure de soutien alimentaire est améliorée lorsqu’elle s’intègre dans un
portefeuille de mesures, notamment en étant combinée à des activités d’éducation en nutrition11.

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Volets et objectifs
Écollation est un projet qui, à partir de la distribution de collation de fruits et de légumes, vise trois
types d’objectifs fortement interreliés entre eux, tels que présentés dans la Figure 1.

Figure 1 Objectifs du projet Écollation

Autour de ces objectifs, trois grands volets viennent camper le projet : un volet distribution, un volet
éducatif et un volet lié au développement durable. Les volets du projet sont présentés ici séparément
alors que, dans les faits, il y a une forte interaction entre eux, puisqu’ils s’influencent mutuellement.

Le projet s’adresse autant aux élèves de niveau préscolaire, incluant ceux de la maternelle 4 ans, que
ceux du primaire et du secondaire.

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Le volet distribution
Le projet pilote permettra aux élèves de milieux défavorisés d’améliorer leur accès à des aliments sains
sous forme de collations de fruits et de légumes. En visant directement l’amélioration de l’accès aux
fruits et légumes, il est possible d’avoir un impact positif sur la qualité de l’alimentation des jeunes visés
puisqu’ils sont souvent plus à risque de subir de l’insécurité alimentaire.

Au niveau des écoles primaires, la distribution de collations de fruits et de légumes se fera en classe afin
de rejoindre tous les élèves. La fréquence souhaitée de distribution est de trois à cinq fois par semaine,
selon l'approvisionnement et la capacité à redistribuer les collations de fruits et de légumes. Il est aussi
visé d’améliorer l’acceptabilité des fruits et des légumes, comme aliments et comme collation. Pour
permettre une plus grande acceptabilité, en plus de l’exposition, des fiches d’animation des moments
de collation pourront être utilisées par le personnel à certaines occasions. L’amélioration de
l’acceptabilité pourra aussi être supportée par les ateliers de développement de compétences et d’éveil
au goût. Afin d’impliquer les familles des jeunes et d’avoir une plus grande portée, un carnet de l’élève,
un livret de collation pour les familles « Jardinage, cuisine et éducation au goût » et des activités de
réinvestissement pour la maison pourront permettre de faire le pont et d’assurer une certaine continuité
des activités entre l’école et la maison, le lieu où la majorité des choix alimentaire des élèves sont
réalisés. De plus, en valorisant en parallèle les expériences positives, la consommation de fruits et de
légumes peut être le sujet d’une plus grande normalisation.

Certaines expériences internationales ont déjà démontré des effets à ce sujet. C’est le cas d’une
intervention en Norvège, où des collations de fruits ont été offertes gratuitement à raison de deux jours
par semaine, a résulté en une plus grande fréquence de collation de fruits et de légumes en provenance
de la maison les jours où les collations n’étaient pas distribuées13. D’un autre côté, un projet similaire,
le Dutch Schoolgruiten Project a eu comme effet à moyen et à long terme une réduction des collations
issues d’aliments qui ne devraient être consommés qu’occasionnellement avec un impact qui s’est
maintenu dans le temps14.

Le volet éducatif
Le projet Écollation comprend un volet visant l’amélioration des connaissances et des compétences des
jeunes des écoles de milieux défavorisés, de sorte qu’ils soient, à terme, en mesure d’effectuer des
choix éclairés. Ce volet éducatif vise plus précisément des ateliers d’éveil au goût et de développement
des compétences culinaires et alimentaires.

Le volet éducatif s’inscrit en cohérence avec la Politique gouvernementale de prévention en santé (PGPS)
qui prévoit l’amélioration du développement des capacités des personnes dès leur plus jeune âge. Une
orientation qui inclut l’objectif d’améliorer, entre autres, l’acquisition et le renforcement de
compétences permettant d’effectuer des choix éclairés en matière de santé et d’alimentation chez les
jeunes d’âge scolaire.

Le volet éducatif vise donc deux types d’objectifs afin de promouvoir une saine alimentation. Le premier
est le développement de certaines compétences culinaires et alimentaires chez les jeunes en misant,
entre autres, sur l’éducation au goût. Cet objectif mise sur l’amélioration ou le développement de
connaissances. Le second objectif est le développement d’un sentiment d’appartenance et de confiance
en soi chez les jeunes afin d’améliorer l’appropriation et l’appréciation des bienfaits d’une saine
alimentation et une plus grande appropriation du patrimoine culturel alimentaire.

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Globalement, l’amélioration des capacités des personnes par la promotion d’une alimentation saine peut
avoir des effets sur l’acceptabilité des fruits et des légumes chez les jeunes, sur leurs capacités à faire
de meilleurs choix au niveau de leur alimentation, mais aussi spécifiquement sur le choix d’aliments
consommés en collation. Ultimement, ce volet peut aussi favoriser un mode de consommation plus
viable, tout en contribuant à créer chez les jeunes une culture citoyenne plus responsable.

Le volet éducatif est réalisé en partenariat avec Croquarium et Les Ateliers cinq épices pour les niveaux
préscolaire. Ces organismes offrent des programmes clé en main, sur lesquels le projet Écollation pourra
miser.

L’animation des ateliers
En ce qui a trait à l’animation des ateliers, il est visé d’offrir un atelier par mois en classe, sur une
période de huit mois. La classe est ciblée afin de rejoindre l’ensemble des élèves. Les ateliers en classe
seront animés par les enseignants ou une ressource du milieu scolaire. Des ateliers supplémentaires et
complémentaires peuvent aussi réalisés au service de garde afin de consolider les apprentissages réalisés
en classe par les élèves. La durée d’un atelier est de 60 à 75 minutes. Les ateliers sont conçus pour
favoriser l’expérimentation afin de faire vivre aux élèves des expériences signifiantes et plaisantes.

Pour développer leurs compétences, les élèves pourront vivre des ateliers orientés sur le jardinage
éducatif, la découverte alimentaire ou la cuisine-nutrition. Les élèves seront à même d’améliorer leurs
connaissances et compétences puisque les ateliers favorisent les apprentissages de techniques culinaires
et horticoles et de notions concernant les aliments, la nutrition, la santé et l’environnement. Pour
favoriser l’éveil au goût, les ateliers amèneront les élèves à explorer avec leurs cinq sens. S’éveiller ou
s’éduquer au goût signifie aussi de découvrir la variété que peut représenter l’éventail des aliments tout
en outillant les élèves à mieux se découvrir comme mangeur, c’est-à-dire à être en mesure d’exprimer
leurs préférences, de respecter le goût des autres et de prendre plaisir à goûter et manger en toute
convivialité.

Des formations seront requises afin de permettre au personnel de l’équipe école (enseignants,
éducateurs, etc.) d’animer les ateliers. Les formations abordent les sujets du jardinage éducatif, de
l’éducation au goût et de la cuisine-nutrition et seront aux choix des participants. La formation du
personnel à cet égard permettra d’assurer une plus grande pérennité de l’animation des ateliers bien
au-delà du projet pilote. Pour supporter le personnel, une plateforme web de formation continue et des
ressources en ligne seront disponibles. De plus, une fois la formation terminée, les deux organismes, soit
Croquarium et Les Ateliers cinq épices, pourront offrir de l’accompagnement aux milieux pour les
soutenir dans la poursuite du projet.

Le volet développement durable
Tout projet développé dans une perspective de développement durable doit prendre en considération
les rapports que les individus entretiennent entre eux et avec la nature. Il doit aussi considérer l’intégrité
de l’environnement, viser une plus grande équité sociale et une efficience économique.

Le projet Écollation, par la redistribution de fruits et de légumes qui allaient être gaspillés, a le potentiel
de contribuer à la protection de l’environnement, dans la mesure où une attention particulière est portée
à la provenance des denrées, à la gestion des aliments résiduels et au respect de la biodiversité et de la
capacité de support des écosystèmes. De plus, l’optimisation des ressources et la réduction du gaspillage
alimentaire, en s’inscrivant dans un contexte de modification du mode de consommation des aliments
et des collations plus spécifiquement, peut encourager une consommation viable et plus responsable sur
les plans environnemental et social. Le projet entend aussi s’inscrire dans le respect de la protection du

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patrimoine culturel, puisque l’alimentation est ancrée dans la culture et les traditions. En misant sur
une distribution de fruits et de légumes locaux, dans la mesure du possible, la distribution de collations
devient une occasion supplémentaire de transmettre les valeurs, les traditions et les savoirs qui
composent la société.

La participation de différents organismes impliqués dans le projet, autant ceux œuvrant en soutien
alimentaire que ceux impliqués dans le développement de compétences alimentaires chez les jeunes et
les milieux scolaires, peut favoriser un plus grand engagement envers l’amélioration de l’accessibilité et
la promotion des saines habitudes de vie. De plus, en mettant en place des processus et des protocoles
en ce qui a trait au soutien alimentaire ou au développement des compétences, cela pourrait se traduire
par une plus grande autonomie des différentes parties impliquées dans la mise en place de la distribution
de collations ou du développement des compétences des jeunes. De plus, l’implantation d’une telle
mesure peut être rendue plus porteuse en raison de la coopération de différentes instances, tant
gouvernementales que sociales, qui œuvrent en concertation.

La participation sociale des jeunes peut aussi être favorisée par le biais du projet. En impliquant les
jeunes dans le processus de distribution et par le biais du développement de leurs compétences, ils
peuvent y trouver un moyen supplémentaire de se réaliser, faire de meilleurs choix pour leur santé et,
à terme, participer pleinement à la société.

Dans l’optique d’une plus grande équité sociale, en travaillant sur l’amélioration de l’accès à des
aliments sains aux jeunes de milieux défavorisés, la distribution de collations de fruits et de légumes
devrait permettre d’avoir un impact sur la qualité de leur alimentation, en plus de les sensibiliser à
l’importance des saines habitudes de vie. Comme les milieux plus défavorisés sont souvent plus à risque
de subir de l’insécurité alimentaires et qu’une alimentation saine a des effets positifs sur la santé, entre
autres au niveau de l’obésité et des maladies chroniques, viser ces milieux permet une plus grande
équité. Pour être optimale et éviter la stigmatisation des jeunes issus de familles moins favorisées, une
telle mesure doit être universelle dans les milieux où elle est implantée. De plus, au niveau des familles
des jeunes touchés, la distribution de collations de fruits et de légumes peut avoir pour effet d’optimiser
leurs ressources qui pourraient dès lors être utilisées à d’autres fins que celles de l’achat de collations.

Enfin, l’optimisation des ressources alimentaires, par la distribution de collations, peut avoir un impact
financier positif pour les organismes participants ou engagés dans le projet, dans la réalisation de leur
mandat. Des emplois peuvent être créés ou maintenus, par exemple, ou encore des solutions novatrices
peuvent émerger. Cela en vue de répondre aux besoins actuels en considérant toujours le futur.

Écollation pourrait aussi venir sensibiliser les élèves au développement durable en ajoutant une action
visant à sensibiliser les élèves à l'importance de ce concept. Ainsi, le développement de fiches, d'ateliers,
d'animations ou autre moyen à déterminer, selon les besoins, auraient un impact complémentaire à la
distribution de collation de fruits et légumes. Cette action pourrait faire l’objet spécifique, pour le
primaire, d’une intervention via le service de garde en milieu scolaire.

Population ciblée

Les critères de sélection pour déterminer dans quelles régions et dans quelles écoles se réaliseront les
projets pilotes sont la prévalence d’insécurité alimentaire des ménages, la présence de déserts
alimentaires, le niveau de défavorisation des établissements scolaires en fonction de l’indice de milieu-
socio-économique et la capacité à redistribuer des fruits et légumes qui seraient potentiellement
gaspillés. Les écoles ont été ciblées avec la participation d’acteurs locaux, que ce soit la santé publique
ou ceux du secteur scolaire. Quatre régions ont été retenues pour le pilote, soit la Gaspésie—Îles-de-la-
Madeleine, le Saguenay—Lac-Saint-Jean, l’Outaouais et la Montérégie.

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Organismes impliqués

Dans le cadre du déploiement du projet aux niveaux préscolaire et primaire, le mandat des organismes
Croquarium et Les Ateliers cinq épices est le développement d’outils pour soutenir le projet et de veiller
à la formation des animateurs, soit le personnel en milieu scolaire. Au niveau de la formation, les deux
organismes verront à la formation des animateurs, en plus de coordonner les activités requises à la
formation et à l’animation des ateliers. Les organismes verront aussi à la production conjointe des fiches
d’animation de collation, d’un livret collation pour les familles et du carnet de l’élève. De plus,
Croquarium verra à la production de fiches exploratoires sur l’éducation au goût et le jardinage et de
fiches de réinvestissement pour la classe et la maison en support au développement de compétences.

Aussi, afin de supporter le personnel dans le cadre de l’animation des ateliers, les deux organismes
mettront à la disposition du personnel formé une plateforme web de formation continue et des ressources
en ligne. Le personnel des organismes sera aussi disponible pour toute la durée du projet pour répondre
aux questions supplémentaires du personnel des écoles formées.

Croquarium
Fondé en 2005, Croquarium offre des services aux institutions et aux milieux de l’éducation, de la petite
enfance, communautaires, municipaux et de l’agroalimentaire qui souhaitent mettre en place des
initiatives visant le changement de comportements et l’adoption de saines habitudes de vie, notamment
par des ateliers éducatifs de jardinage et d’éducation sensorielle au goût. Leurs activités sont conçues
afin de créer des expériences sensorielles qui éveillent la curiosité et développent le plaisir de bien
s’alimenter par une approche globale qui tient compte de l’ensemble des dimensions de l’alimentation :
sociale, économique, culturelle, environnementale et physiologique.

La vision de Croquarium est de contribuer à cultiver auprès de l’ensemble des jeunes le goût et les
habiletés pour s’alimenter sainement et de façon responsable; d’accroître les compétences des parents
et des éducateurs en éducation alimentaire, et; d’inspirer une vision renouvelée et globale de
l’alimentation auprès des intervenants, des parents, du grand public, des institutions et des entreprises
agroalimentaires.

Les Ateliers cinq épices
Fondé en 2003, Les Ateliers cinq épices ont développé une expertise en promotion de la saine
alimentation via des ateliers de cuisine-nutrition auprès des enfants de deux à douze ans. Leur approche
est orientée sur le plaisir et l’expérience. En manipulant, cuisinant et goûtant les aliments, les enfants
développent leurs techniques culinaires, intègrent les notions de saine alimentation, découvrent de
nouveaux aliments et développent une autonomie alimentaire.

La mission des Ateliers cinq épices est de promouvoir l’éducation nutritionnelle et culinaire et de
favoriser le développement social par le biais de l’alimentation auprès de clientèle scolaire et étudiante,
de leur famille et auprès des adultes en général, et ce, principalement, en milieu appauvri.

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Évaluation

Écollation est un projet dont l’évaluation est une composante importante. Dans ce contexte, il devient
nécessaire de connaître avec précision comment et de quelle façon le projet est appliqué et comment il
a été adapté aux réalités de chacune des régions et écoles sélectionnées. D’une part, il existe des réalités
locales qui font en sorte que la nature de l’intervention en milieu scolaire peut varier sensiblement selon
les territoires des commissions scolaires. D’autre part, l’application du projet est fortement tributaire
de l’engagement des intervenants des régions, du personnel des écoles, des directions d’établissement
et des partenaires, s’il y a lieu, envers le projet.

Le mandat d’évaluation devra donc être en mesure de documenter certains éléments du portrait de la
situation afin d’identifier les besoins et les façons d’intervenir, la mise en œuvre du projet pilote et son
application selon différentes réalités sur le territoire des régions sélectionnées. Il permettra également
de documenter les bonnes pratiques et les difficultés éprouvées dans l’implantation du projet pilote dans
les régions.

Les grands objectifs de l’évaluation portent sur différents aspects, tel que la description du processus
d’implantation du projet pilote, l’évaluation des effets du projet en termes de premiers résultats à court
terme et la présentation des éléments favorables à l’implantation et les difficultés rencontrées et
déterminer, si possible, des pistes d’amélioration. L’évaluation doit aussi permettre de vérifier dans
quelle mesure le projet pilote permet de réduire les inégalités sociales de santé et de promouvoir la
saine alimentation, tout en répondant aux critères de développement durable.

Afin d’évaluer si la distribution a un impact sur le nombre de portions de fruits et de légumes consommés
par les jeunes, des questionnaires visant à mesurer leur consommation actuelle seront distribués aux
parents des élèves de 2e et de 6e année. Ces questionnaires devront être remplis sur une base volontaire
avant le début de la distribution et à la fin de chaque année scolaire. Une carte cadeau d’épicerie d’une
valeur de 100 $ pourra être remportée par un répondant pour chacune des écoles.

Des fiches d’observation sur le déroulement des moments de collation pourront être remplies par le
personnel environ trois fois par année. Ces fiches ont pour objectif de renseigner sur le déroulement de
la distribution de collation dans une optique d’amélioration continue.

Enfin, il est aussi souhaité qu’au moins une personne par école accepte de participer à une entrevue
téléphonique ou en personne pour les fins d’évaluation. La durée de cette entrevue est d’environ 45
minutes.

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Modèle logique : Projet Écollation

                                         Double problématique : L’insécurité alimentaire affecte particulièrement les personnes (jeunes) vivant en milieu
                                         défavorisé. L’alimentation des personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire est moins variée et les aliments à
           Raison d'être                 haute valeur nutritive, dont les fruits et légumes, sont moins consommés. Par ailleurs, les fruits et légumes sont
                                            les aliments les plus gaspillés dans le système alimentaire. Le gaspillage alimentaire représente la seconde
                                                                                  problématique visée par le projet.

          Clientèle cible                Les écoles sont un lieu privilégié pour soutenir les jeunes vivant de l’insécurité alimentaire. Les écoles primaires
                                              (incluant la maternelle 4 ans) et secondaires sont visées et situées préférablement en milieu défavorisé

                                                                                  Promouvoir la saine alimentation.
       Objectifs généraux                                                Répondre aux critères de développement durable.
                                                                       Réduire les inégalités sociales de santé chez les jeunes.

      Moyen d'intervention               Utilisation des aliments initialement gaspillés pour faciliter l’accès à des aliments sains pour les jeunes vivant de
                                                                                       l’insécurité alimentaire.

              Activités                          Soutien alimentaire                    Éducation en nutrition
                                                                                                                             Réseau de partenaires engagés
                                                                                                                             dans la réduction du gaspillage

      Cibles d'intervention                   Accès aux fruits et légumes
                                                                                   Acquisition et renforcement des
                                                                                      compétences des jeunes
                                                                                                                                   Réduction du gaspillage
                                                                                                                                        alimentaire

                                          1. Améliorer l’accès aux fruits
                                          et aux légumes chez les jeunes           1. Développer certaines                  1. Contribuer à la réduction du
                                          fréquentant les écoles                   compétences alimentaires chez            gaspillage des fruits et légumes
                                          primaires                                les jeunes en misant sur                 2. Développer des partenariats
                                                                                   l’éducation au goût                      durables avec des producteurs,
                                          2. Améliorer l’acceptabilité des
                                                                                   2. Développer un sentiment               des distributeurs et des
      Objectifs spécifiques               fruits et des légumes chez les
                                          jeunes fréquentant les écoles            d’appartenance et la confiance           organismes engagés dans la
                                          défavorisées                             en soi chez les jeunes en les            réduction du gaspillage
                                                                                   impliquant dans les projets de           alimentaire et ceux qui font la
                                          3. Augmenter la consommation             préparation et distribution des          promotion de la saine
                                          de fruits et de légumes chez             collations de fruits et de               alimentation dans les écoles du
                                          les jeunes fréquentant les               légumes                                  Québec
                                          écoles défavorisées.

                                                                                   - Mesure de l’acceptabilité des
                                         - Pourcentage d’enfants                   fruits et légumes par les
                                         participant à la mesure selon             participants selon l’âge et le           - Mesure du volume des fruits
     Effets court terme et               l’âge et le sexe (cible
                                         provisoire 90 %)
                                                                                   sexe                                     et légumes récupérés
         moyen terme                     - Consommation de fruits et
                                                                                   - Compétences alimentaires               - Partenariats établis entre les
                                         légumes chez les participants             - Sentiment d’appartenance et            organisations
                                         selon l’âge et le sexe                    confiance en soi des jeunes qui
                                                                                   participent au projet

                                                                                         Saine alimentation
        Effets long terme                                                        Réduction du gaspillage alimentaire

               Impact                                                         Réduction des inégalités sociales de santé

Figure 2 Modèle logique : Projet Écollation                                                                                                      13
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