LA RÉUSSITE SCOLAIRE DES ÉLÈVES ISSUS DE L'IMMIGRATION : LES CONDITIONS ET LES PRATIQUES GAGNANTES
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LA RÉUSSITE SCOLAIRE DES ÉLÈVES ISSUS DE L’IMMIGRATION : LES CONDITIONS ET LES PRATIQUES GAGNANTES MARIE Mc Andrew Département d’administration et fondements de l’éducation Université de Montréal FRANÇOISE ARMAND Département de didactique Université de Montréal MARYSE POTVIN Département d’éducation et formation spécialisées Université du Québec à Montréal SYLVIE GUYON Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées CHRISTIAN ROUSSEAU Direction des services aux communautés culturelles Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport Grandes Rencontres sur la persévérance scolaire Montréal, 5 novembre 2013
LE CONTEXTE 1) La persévérance scolaire et l’intégration des immigrants : priorités incontournables du Québec d’aujourd’hui et de demain 2) Une prise de conscience récente mais bien amorcée de la nécessité d’études et d’interventions ciblées en faveur de la réussite scolaire des élèves issus de l’immigration 3) L’intérêt d’un dialogue accru entre les spécialistes et intervenants dans ce domaine et les forces vives qui soutiennent aujourd’hui la persévérance scolaire de l’ensemble des jeunes Québécois
PLAN DU PANEL Deux objectifs principaux Illustrer le rôle essentiel que jouent les écoles et les enseignants dans la réussite scolaire des élèves issus de l’immigration Identifier les dynamiques et les pratiques gagnantes à cet égard
Cinq moments-clés Un aperçu des constats d’ensemble sur la réussite scolaire des élèves issus de l’immigration (Marie Mc Andrew) L’exploration de trois dynamiques essentielles L’ouverture à l’égard du plurilinguisme (Françoise Armand) Le développement de pratiques institutionnelles équitables : classement, orientation et évaluation (Maryse Potvin) Un climat étroit de collaboration entre l’école, les familles immigrantes et la communauté (Sylvie Guyon) Une présentation des programmes et mesures soutenant le développement de ces trois conditions favorables (Christian Rousseau)
LA RÉUSSITE SCOLAIRE DES ÉLÈVES ISSUS DE L’IMMIGRATION : CONSTATS D’ENSEMBLE ET IMPACT DU MILIEU SCOLAIRE MARIE Mc ANDREW
Un profil de départ moins favorable que celui des élèves d’implantation plus ancienne Une situation plus positive des élèves : De deuxième génération Qui ont le français comme langue maternelle ou d’usage Originaires du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, de l’Europe de l’Est, de l’Asie de l’Est et de l’Asie du Sud-Est
Une performance et un cheminement scolaires supérieurs à ce que ces caractéristiques de départ laisseraient augurer : Diplomation inférieure cinq ans après l’entrée au secondaire qui s’améliore significativement sur un horizon temporel de sept ans Taux de décrochage net sensiblement équivalent Choix plus fréquent du cours le plus exigeant en mathématiques Ici encore, un profil plus favorable des élèves De deuxième génération Qui ont le français comme langue maternelle ou d’usage Originaires de l’Asie de l’Est, de l’Europe de l’Est, de l’Asie du Sud-Est, du Moyen-Orient de l’Afrique du Nord
L’IMPACT DU MILIEU SCOLAIRE L’essentiel des différences de réussite scolaire ne s’explique pas par des facteurs quantifiables Autour de 50 %, 30 % si on exclut le retard accumulé en secondaire 3 Tout n’est pas joué à l’entrée au secondaire D’où l’importance d’explorer • Les dynamiques familiales et communautaires • Les pratiques et les interactions en milieu scolaire
Des résultats plus favorables pour les commissions scolaires situées sur l’île de Montréal, lorsqu’on tient compte des différences dans les caractéristiques des élèves qu’elles reçoivent Impact de l’ancienneté et de l’ampleur du phénomène Expertise développée Des variances importantes entre les écoles qui ne sont pas expliquées par les caractéristiques des élèves qu’elles reçoivent De 15 à 20 % Particulièrement importantes pour les élèves issus de l’immigration
L’OUVERTURE À L’ÉGARD DU PLURALISME FRANÇOISE ARMAND
DU PLURILINGUISME Sur terre : ______ langues À Montréal : _____ (CGTSIM) Sur 100 élèves, en 2012-2013, dans les trois commissions scolaires francophones, 61 étaient issus de l’immigration (1re et 2e générations) 46 d’entre eux n’avaient pas le français comme langue maternelle Il représente une deuxième, voire une troisième langue Il est surtout la langue de scolarisation 21 d’entre eux avaient reçu ou recevaient des services d’accueil et de soutien à l’apprentissage du français
ÉCOLE BARCLAY (2011)- CSDM 1RE DE LA LISTE… ….bengali, pendjabi, tamoul, gujarati, ourdou, créole, espagnol, hindi, arabe, pachto, twi, turc, chinois, albanais, kutchin, grec, portugais, tigrinia, vietnamien, bambara, khmer ou cambodgien, afrikaans, indonésien, judéo-berbère, malinké, ouolof, sindebele, tagalog, singhalais…
OUVERTURE À LA DIVERSITÉ LINGUISTIQUE ? Le contexte sociolinguistique québécois est complexe L’affirmation du fait français par rapport à l’anglais ne s’est pas faite sans heurts et alimente encore les débats publics Des tensions peuvent apparaître autour de la place des langues maternelles des élèves et de la diversité linguistique à l’école Imposer une norme monolingue ?
APPRENDRE UNE LANGUE SECONDE, APPRENDRE LE FRANÇAIS Cette prise de position est en contradiction avec : Les modèles actuels en psychologie de l’apprentissage et en didactique des langues secondes La prise en compte des dimensions identitaires et socioaffectives liées à l’apprentissage des langues
COMMENT APPREND-ON UNE LANGUE SECONDE ? Mettre l’accent sur l’apprentissage de la langue seconde/langue d’enseignement: le français ET Tenir compte du bagage linguistique et culturel des élèves
L’apprenant construit de nouveaux savoirs en prenant appui sur ses connaissances existantes sur tout le « déjà-là » Jusqu’aux années 1960, on a pensé que le bilinguisme pouvait avoir des effets négatifs De nombreuses études ont, depuis, confirmé ses effets positifs Développement de capacités métalinguistiques Transferts de connaissances et d’habiletés entre les langues en présence
LES DIMENSIONS IDENTITAIRES ET SOCIOAFFECTIVES Des déterminants essentiels du fait que les élèves vont ou non s’engager cognitivement en milieu scolaire «Quand le message donné à l’enfant par l’école, explicitement ou implicitement, est Laisse ta langue et ta culture à la porte d’entrée de l’école, les enfants laissent aussi une partie importante d’eux-mêmes, leur identité, à la porte de l’école. Il est fortement improbable qu’ils puissent participer à l’enseignement activement et avec confiance en sentant ce rejet» Cummins (2001, p. 19) Au cœur d’une relation éducative réussie, le respect réciproque des identités
PLACE AUX PRATIQUES INNOVANTES ! Créer en classe un climat positif, ouvert à la diversité linguistique et culturelle, permet aux élèves de Mobiliser, confronter, utiliser leurs connaissances et leurs habiletés langagières dans différentes langues S’engager activement dans l’appropriation de nouveaux savoirs
De nombreuses pratiques pédagogiques mises en œuvre dans différentes classes au Québec et ailleurs dans le monde : L’approche Éveil aux langues (projet Elodil) Le projet Sac d’histoires (Une École montréalaise pour tous) La production de textes identitaires bilingues et plurilingues L’exploitation des livres bilingues ou plurilingues L’exploitation de livres évoquant les autres langues et cultures, la différence, l’altérité Les clins d’œil plurilingues en salle de classe
Le développement de pratiques institutionnelles équitables : classement, orientation et évaluation MARYSE POTVIN
La littérature internationale indique que l’évaluation et le classement (tracking) sont cruciaux pour les élèves issus de l’immigration d’un ordre d’enseignement à l’autre (primaire- secondaire-FGA-cégep) ou d’un établissement à l’autre Présence de normes, de processus et de pratiques institutionnelles qui, bien qu’en apparence neutres, peuvent désavantager certains groupes d’apprenants issus des minorités ou avoir un effet préjudiciable sur leur parcours scolaire Danger de l’over-policing ou de l’under-protecting - surévaluation ou sous-évaluation de leurs problèmes, ou de leur caractère conjoncturel Possibilités de déclassement, d’orientation vers des classes spéciales ou voies d’évitement Biais culturels ou linguistiques dans les instruments d’évaluation et lors des jugements professionnels
Au Québec, ces enjeux se posent particulièrement pour : Les nouveaux arrivants allophones à l’accueil, surtout lorsqu’ils arrivent au secondaire vers 14-15 ans Les élèves de 16-24 ans qui vont terminer leur scolarité à l’éducation des adultes Les élèves des classes spéciales, en difficulté ou identifiés comme ayant des troubles de langage durant leur scolarité
Pour tous ces groupes, des études récentes ont identifié les problèmes suivants, en région et à Montréal (Armand et De Koninck, 2012; Borri-Anadon, 2013; Potvin et al. 2013): Prise en compte insuffisante des réalités migratoires, des besoins psychosociaux ou et des différences socioculturelles Absence de vision et de pratiques communes en matière d’évaluation des acquis et de classement, d'orientation et d’accompagnement Non-transmission des renseignements pertinents sur les antécédents scolaires de l’élève, d’un ordre d’enseignement à l’autre ou d’une région à l’autre
Défis de l’identification des élèves en difficulté parmi la clientèle de l’accueil ou en FGA Faible remise en question des outils standardisés utilisés comme critère de validité • Des épreuves uniformes ou insuffisamment adaptées • Peu d’évaluations des élèves dans leur langue maternelle (et français langue seconde) ou de recours aux interprètes • Confusion entre tests de diagnostic et tests de classement Formation continue insuffisante des intervenants et des enseignants Incompréhension de nombreux parents et jeunes immigrants quant aux enjeux et modalités liés à l’évaluation, d’où sentiment d’injustice
CONDITIONS GAGNANTES 1. Prendre en compte les besoins différenciés, les réalités, les acquis, les expériences et les droits des jeunes dans l’application de l’équité 2. Développer une vision systémique des processus et pratiques équitables Approche globale et intégrée, adaptation de l’ensemble des dimensions du système Agir sur les transitions ou les « ponts » entre ordres d’enseignement Suivre, retenir, soutenir et accompagner les apprenants dans leur parcours vers la réussite
3. Monitoring : des indicateurs quantitatifs et qualitatifs de diagnostic, de suivi et de résultats Autant pour les services/pratiques que pour les parcours des jeunes Attentes élevées, objectifs de performance et de qualité Coresponsabilité et imputabilité de tous les acteurs 4. Formation continue du personnel scolaire et spécialisé Effectuer des « diagnostics », adapter les pratiques, agir sur les « zones de vulnérabilité »
AGIR SUR LES ZONES DE VULNÉRABILITÉ Évaluation de Transitions et l’impact des continuité entre pratiques/règles/ ordres : primaire-FGJ- outils d’évaluation FGA-collégial sur le parcours des Identifier les besoins élèves liés aux trajectoires migratoires, langue, Marqueurs pauvreté, EHDAA… d’inégalités Processus d’exclusion, discriminations Rapports de pouvoir Faible accès, retards, déclassements, rythmes et Réalités mondiales, styles d’apprentissage, Zones de religieuses, guerres, échec scolaire, identités, vulnérabilité réfugiés, conflits, décrochage… violence
UNE COLLABORATION ÉTROITE ENTRE L’ÉCOLE, LES FAMILLES IMMIGRANTES ET LA COMMUNAUTÉ SYLVIE GUYON
LE RÔLE DES DIFFÉRENTS ACTEURS COMMUNAUTÉ Communautaire Santé et service sociaux Protection de la jeunesse Police Clinique jeunesse Centres de loisirs Etc. FAMILLE ACTEURS SCOLAIRES Axe fondamental de la Commission(s) scolaire(s) réussite des jeunes École(s) primaire(s), Répercussions importantes JEUNE secondaire(s), FGA des problèmes familiaux sur Personnel scolaire les enfants (enseignants, L’intégration des enfants psychoéducateurs, passe par celle de leurs orthophonistes, direction, parents etc.)
LES CONDITIONS GAGNANTES POUR LES INTERVENANTS SCOLAIRES Développer la connaissance du personnel scolaire sur le vécu des familles immigrantes Tabler sur les forces importantes des familles Offrir des mesures compensatoires pour palier les problèmes que rencontrent les familles Reconnaître la légitimité des parents immigrants ou des personnes ayant leur confiance comme interlocuteurs de l’école Rester ouverts à une variété de modèles de relation entre l’école et la famille
L’APPORT DES ORGANISMES COMMUNAUTAIRES DU SECTEUR IMMIGRATION Les liens écoles-familles-communauté Le rapprochement interculturel Le soutien aux apprentissages scolaires www.jeunesimmigrants.wordpress.com
LES PROGRAMMES ET LES MESURES DE SOUTIEN À LA RÉUSSITE SCOLAIRE DES ÉLÈVES ISSUS DE L’IMMIGRATION AU MELS CHRISTIAN ROUSSEAU
Initiatives d’intégration Allocation pour Sessions de Rapprochement l’accueil et formation la interculturel francisation Accueil des élèves réfugiés
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